(Musique d'ambiance :
http://www.youtube.com/watch?v=SpRE-QeCl50)
Mon nom ? Vous voudriez le savoir ? Vous humains ? Soit. Sachez que je me nomme Ryoute, et que je suis un djinn mâle de cinquième degré. Aucun moyen de savoir mon âge. Mais je sais que je vivais déjà du temps de la construction des pyramides d'Egypte, puisque j'y étais. Mon orientation sexuelle, me demandez-vous ? Comment pourrais-je vous répondre, puisque je peux prendre une apparence mâle ou femelle ?
En tant que djinn, je n'ai pas d'apparence bien à moi. Enfin, si. Mais vous n'avez pas les yeux pour la voir. En tant que djinn, j'ai une capacité de métamorphose illimitée. Je peux devenir un grain de sable comme un énorme dragon de la taille de la ville de Tokyo. Cependant, quand il faut que je me montre à vous humains j'ai pour habitude de prendre l'apparence d'un jeune homme que j'ai rencontré. Les cheveux en bataille, noir corbeau, et sa corpulence dont je ne vous cache rien - si ce n'est son poids et sa taille - si je vous dis qu'il est de taille moyenne et d'une musculature fine sont les seules choses que j'ai gardé de lui. Le rictus malfaisant et les yeux rouges sang sont un petit ajout de ma personne. Vous pouvez aussi y rajouter un air constant de malveillance, accentué par un regard tout ce qu'il y a de plus cruel et malveillant et un visage ou trône un sourire pour le moins ambigu. Vous savez, ce sourire dont on ne sait pas si le type d'en face va vous tuer ou tout simplement vous massacrer, à moins qu'il ne vous éparpille...
Mon caractère ? Ha ! Vous tenez vraiment à savoir de quoi est fait un djinn de mon acabit ? Il est fait d'un profond mépris envers les humains. Je ne le dirai jamais directement, mais j'ai pour habitude de lancer des piques à tout humain qui voudrait m'invoquer. J'ai su, par un de mes maîtres, nommé Don, que deux plans terrestres existent. Je sais aussi reconnaître quand je suis invoqué au plan terrestre ou au plan de Terra. En dehors des invocations, quand mon maître actuel me donne un peu de temps libre (rarement, j'en conviens) je suis ironique, sensuel, cynique, bref tout ce qui fait un bon djinn. Je peux me vanter, entre autres, d'avoir aidé Salomon à prendre sa décision. C'était le début de mon cynisme. J'avais proposé moi-même de couper le bébé en deux, mais c'est lui qui a eu l'idée de seulement faire semblant de le couper en deux. Le faire vraiment aurait été tellement plus intéressant. On me dit que j'ai un égo assez démesuré, mais je ne le pense pas. Après tout je ne suis qu'un djinn puissant. En toute modestie bien évidemment. Il n'y a pas meilleur modeste que moi.
Mon histoire débute, comme tous les djinns, non pas à ma naissance mais à ma première invocation. Nous n'avons aucun souvenir de ce qui se passe dans notre monde avant l'invocation primaire. Cette première invocation fut faite par un architecte de l'époque des grandes constructions, qui voulait me faire construire une sorte de triangle bizarre. J'appris plus tard que cela s'appelait une pyramide. Cette invocation s'est passée sans encombre majeur. A l'époque j'étais encore tout frais, tout naïf. Cela n'allait pas tarder à changer.
Pendant l'époque de l'Empire romain, je fus invoqué par un maître qui me traita comme ce que nous djinns sommes censés être : un esclave. Ce qui me mit la puce à l'oreille fut le jour ou je le vis arriver avec un fouet. Ce jour-là, je me suis retourné contre lui. Il en faut très peu pour passer d'une simple apparence humaine à celle d'un taureau enragé. Il finit empalé sur une de mes cornes, et libéré de mes liens, je pus retourner dans mon monde.
J'y passai un certain temps, jusqu'à ce qu'un troisième humain m'invoque. Celui-ci était plus moderne. c'était le maître dont j'ai pris l'apparence.
Cheveux noirs en bataille, de grands yeux marron et une expression de doute que je n'ai jamais réussi à effacer. Il était taciturne, mais gentil. Cependant mon dernier maître en date m'avait aigri au possible. Mais je me souviens encore de la raison pour laquelle il m'avait invoqué. Je me souviendrai toujours ce dialogue, datant de ma troisième arrivée sur Terre.
-Je veux que tu ailles tuer un certain groupe de personnes. Mais avant tout, je vais te poser quelques questions.
Ce maître fut d'une curiosité insatiable. A tel point que j'étais au bord de la retraite quand il en eut fini avec ses questions. Toutes portaient sur moi, Ryoute le djinn, et les djinns en général. Quand il en eut fini, c'est à dire au bout de trois mois de question-réponse, j'étais plutôt faible. C'est très exactement au 96e jour de captivité qu'il m'envoya tuer.
-Il est temps, Ryoute. Va, et tue les cibles que je t'ai indiqué.J'y ai été. Mon apparence d'alors était un homme aux cheveux de couleur bleue, portant une faux dans la bouche en l'absence de mains - les mains étant elles-mêmes deux lames. Je me chargeai rapidement de la mission. Dès qu'ils me virent arriver, ils sortirent leurs revolvers et me tirèrent dessus. Je fis semblant de prendre la fuite, mais je me rendais juste à un point ou je voulais aller. Tout bonnement pour y changer d'apparence et prendre l'apparence d'un petit garçon aux cheveux gris, portant toujours une faux dans la bouche. Cependant cette fois ci le petit garçon avait les mains libres. Lorsque les cibles arrivèrent, je pris la première chose qui me tomba sous la main - en l'occurrence un lampadaire - et entrepris de jouer au tennis avec eux. Enfin, plutôt au golf, vu la nature du lampadaire. Si je me souviens bien j'ai dû détruire deux bâtiments, des tours. Je crois bien qu'elles se ressemblaient énormément, en plus. Je dois admettre que je n'y ai pas été de main morte.
Mission accomplie, je suis rentré chez mon maître qui m'a désinvoqué. A partir de là, j'eus une multitude de maîtres dont je ne ressens aucun besoin de parler ici. Et qui sera mon prochain maître... J'espère que ce ne sera pas l'un de vous, quand même ? Vous ne me posez pas toutes ces questions à cet effet, n'est-ce pas ?
En tout cas, je suis aussi vierge qu'une prostituée expérimentée.
En tant que djinn, j'ai un pouvoir total de métamorphose. Je peux aussi restaurer mon corps en avalant du feu, en tant que créature d'air et de feu. Enfin, je peux lancer plusieurs sorts. Mes trois principaux sorts sont :
-la Détonation : Une sorte d'éclair bleu-vert qui explose et électrocute.
-la Convulsion : Comment le décrire... ? Disons que votre corps serait secoué dans tous les sens si jamais je vous le lançais. Vous décolleriez sans doute du sol.
-l'Inferno : Bon ben aucun mystère là-dessus, c'est une sorte d'éclair rouge qui brûle.
Enfin, j'ai une force physique assez impressionnante, dans la mesure ou je peux soulever jusqu'à un bâtiment de style pissotière.
Afin de m'invoquer (car je sais que vous le ferez, bande de fous) il y a quelques contraintes à respecter.
Premièrement, il faut tracer deux pentacles à l'intérieur de deux cercles. Un pour vous et un pour Sa Grâcieuseté. Les tracer face à face n'est pas un problème dans la mesure ou l'on peut très bien mettre deux points face à face sur un ensemble quelconque. Le problème vient des quelques clauses de contrainte qui doivent figurer dans MON pentacle. Premièrement, à chaque extrémité de branche, vous devez placer un petit tas de poudre qui s'enflammera à mon arrivée. Secundo, il vous faut tracer quelques traits. Peu importe quelle branche est reliée à quelle branche, mais imaginons que dans le sens des aiguilles d'une montre, en partant de midi les branches soient numérotées de 1 à 5. Alors dans ce cas vous devez tracer un trait partant de l'extrémité de la branche 1 à la branche 4, et un trait de la branche 5 à la branche 3.
Enfin vient l'invocation en elle-même. Allumez votre encens, vous en aurez besoin. Vous n'avez pas grand chose à faire, vous. Juste répéter trois fois "Kono te no saki ni" et finir par prononcer mon nom. Si rien ne rate, je devrais devoir rester enfermé dans ce pentacle. Si je peu en sortir, vous n'êtes pas immunisé contre moi, et sachez que je me ferai une joie de vous boulotter.
Une dernière chose : quand vous m'invoquez, prenez garde. Si je connais votre nom de naissance, vous pourriez tomber dans un petit problème. Si je connais votre nom de naissance et que vous tentez de me lancer un sort, je peux retourner votre propre incantation contre vous juste en le prononçant. Cela fait partie du contrat.
Des questions ?
