Corruption & Confession [PV Daclusia Khaleos]

Le temps se couvrait au dessus de l’église de Notre-Dame-Du-Sacré-Cœur. Malgré cela, Kuroshi Yuki passait le balai devant le parvis de l’église, nettoyant cet endroit qui était devenu son seul lieu de pureté, depuis qu’elle avait déménagé. Le père James, un occidental venu accomplir se devoir en tant que serviteur de Dieu au japon, l’observait au loin, avant de reprendre là où il était dans le nettoyage de l’autel, géné.

Yuki ne disait pas un seul mot, ne semblait ni amusé, ni ennuyé. Son expression était calme et froide, comme à son habitude. Seul ceux qui la connaissait bien, et ils étaient rare, pouvait apercevoir un semblant de nervosité dans ses gestes. C’était souvent ainsi, lorsqu’elle était sur le point d’aller se confesser. Elle avait tellement d’horreur à raconté. Et même si le Père James en connaissait une partie – après tout, le jour même de leur rencontre, il faisait une entorse aux vœux de chasteté qu’il avait prononcé il y a de cela quelques années – elle avait de nombreuse chose à confesser. Même si elle n’avait pas passé beaucoup de temps à Seikusu, elle avait eu le temps d’accomplir de nombreux acte qu’elle considérait comme ignoble, et d’autre, qu’elle considérait vertueux, mais qui l’obligeait à désobéir à l’un des commandements de son Dieu.

Quelques gouttes commencèrent à tomber. N’ayant d’autre choix que de rentrer à l’interieur de l’église, Yuki marcha tranquillement et traversa le parvis, puis pénétra dans le lieu saint. Ses habits étaient désormais humide, et, alors que son regard croisa celui du Père James, celui-ci alla se terrer dans la sacristie. Seule, et devant attendre que le prêtre se décide à aller dans le confessionnal, Yuki s’asseyait, le regard vide, les cheveux trempé. Et elle attendait. Sans rien pouvoir faire. Rongée par son démon intérieur.

La pluie battait fort à présent. Les gouttes s'écrasant sur le sol marbré du parvis de l'église retentissaient entre les piliers et les froides et vides salles de l'église comme des tirs de mitraillette.

Ploc plic, ratatatatatatatatam. Ploc plic, ratatatatatatatatam.

Et chaque note sinistre jouée par cet instrument macabre résonnait d'autant plus à l'intérieur de l'esprit de la jeune fille. Ce silence assourdissant appuyé par le fracas des gouttes sur le sol était un écho qui appelait son démon intérieur à se réveiller. Et plus les minutes passaient, plus l'appel était fort.
De très longues minutes passèrent. Très longues. Trop longues. En se retournant pour trouver du regard le père James, elle n'aurait pu voir que le vide.
Le père James avait disparut. Mais où? Après avoir nettoyé l'autel, il aurait dut venir directement pour écouter les confessions de sa paroissienne. Alors ou avait-il bien filé...?

Cette solitude était oppressante. Autant le père James pouvait-il apaiser la faim du démon en elle grâce à la sainte action du confessionnal, ou la satisfaire, le cas échéant, autant le retard qui s'étendait de plus en plus était une invitation pour la bête dans les entrailles de la jeune fille de se déchaîner. Quand on a prit l'habitude d'un médicament, son absence a des effets très désagréables. Que celui-ci soit physiologique ou psychologique. Elle le savait plus que bien, après toutes ces années passées à retenir ces pulsions animales qui hantaient les couloirs de son esprit jour après jour.

Et cette attente était insoutenable.

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À quelques mètres de là, dans l'arrière salle de l'église, gisait le corps inconscient du père James. Pas mort non, loin de là. Il serait encore utile pour les évènements à venir. Il faisait un joli voyage au pays des rêves, après lequel il aurait tout oublié. Non loin de là, attachant ses longs cheveux marrons en une queue de cheval débraillée, plusieurs mèches se révoltant contre l’oppression de l’élastique, un homme aux yeux rouge sang avait revêtu une bure de disciple. Fouillant à travers les casiers du vestiaire, il ne put réprimer une moue de dégoût en prenant en main un crucifix, mais brava ce sentiment pour passer le bijou autour de son cou.
Il s’épousseta une dernière fois, et passa une main sur son visage pour effacer les cicatrices qui ornent son visage, et faire passer ses prunelles cramoisies du rouge au vert pomme. Sa peau devint plus claire, ses cheveux également, et il arbora une expression douce et aimante face au miroir. Le masque étant posé, restait encore à entrer en scène...

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" Bonjour mon enfant. "

Une voix fluette avait brisé le silence et les réflexions de la jeune fille, alors que s'approchait un homme en tenue d'acolyte à l'air avenant et à l'expression aussi douce que celle d'un enfant. Il salua la demoiselle et avançait dans sa direction, trainant légèrement les pieds alors qu'il déposait un balai contre un mur.

" Je suppose que vous êtes mademoiselle Kuroshi. Le père James m'a parlé de vous. "

La voix de l'inconnue avait un fort accent européen, qu'il parvenait difficilement à dissimuler, lui faisant parfois faire de grosses erreurs de prononciation, et il arrivait parfois qu'il doive s'y reprendre à deux fois avant de formuler correctement une phrase.

" Il s'excuse de ne pas pouvoir écouter votre confession, mais il a été pris d'un malaise aussi inattendu que foudroyant. Il se repose actuellement en attendant d'aller mieux, et s'excuse de devoir reporter votre séance à plus tard.

Oh, au fait, je me présente. Je suis le frère Daniel, je suis arrivé ce matin même pour servir dans cette église. "

L'homme s'inclina poliment, puis eu un regard furtif vers la salle dans laquelle se "reposait" le père James. Il posa longuement ses deux yeux verts sur le visage de la jeune fille, puis articula en soupirant:

" Écoutez, le père m'a un peu parlé de votre condition, sans entrer dans les détails. Je peux imaginer à quel point ces séances sont importantes pour vous. Alors... "

Le jeune homme approcha du confessionnal, tira la rideau de la cabine, et proposa à la demoiselle, avec un sourire:

" Si vous promettez de ne pas en parler au père, je veux bien écouter votre confession pour aujourd'hui. "

La pluie l’empêchait de se concentrer comme elle le désirait, afin de calmé son démon intérieur avant sa confession. Elle maudit mentalement le Père James pour être si long. Pourtant, il savait que sans cette confession, c’était insoutenable pour elle… elle lui avait montré… elle lui avait fait ressentir… il en avait même hurlé de plaisir…
Yuki secoua la tête. Non ! Elle devait se contrôler. Pourtant, elle sentait cette chaleur, au creux de son bas ventre. Elle avait envie d’y céder, de libérer le démon, une dernière fois avant de se confesser.
Non non non ! Hors de question !
Elle avait l’impression que cette sensation allait la rendre folle. Elle devait vite y remédier. Car, sans cela, elle finirai par se balader nue dans les rues, jusqu'à trouver un être vivant, peu importe qui ou quoi, pour assouvir son envie brûlante.

Le simple contact entre ses propres cuisses, sous sa jupe d’uniforme de lycéenne lui procurait de petit frisson de plaisir, tout en augmentant son désir. L’air de rien, Yuki gigotait sur le banc, augmentant le frottement entre ses cuisses. Elle fini même par commencer à frotter, innocemment le banc avec son postérieur, très discrètement, mais suffisamment pour attiser la flamme en son bas ventre. Elle joignit ses mains pour éviter les laisser vagabonder sur son propre corps, et se mit à prier.

Elle s’appreta à réciter ses prières habituelles, celles qu’elle utilise pour renvoyer le démon au creux de son ventre, jusqu'à la prochaine fois, lorsque qu’un homme, a priori un homme de Dieu, lui adressa la parole. Bien que très surprise, son visage n’indiqua rien d’autre que le froideur habituelle. Seule ses joues étaient légèrement roses.

L’homme se présenta sous le nom de frère Daniel, et lui expliqua que le Père James était indisposé. Elle sombra dans une étrange dépression quand elle appris que le prêtre ne pouvait pas écouter ses confessions. Mais l’homme qu’elle n’avait jamais vu lui proposa une solution à ce problème. Malgré le pieu mensonge qu’il lui demandait de faire, elle se sentait soulagée de pouvoir enfin libéré ce poids écrasant sur les épaules. Et puis, c’était un homme de Dieu, il était tout à fait apte à l’aider. Elle se redressa et s’inclina plusieurs fois pour le remercier.

"Merci… merci beaucoup !"

Elle se dirigea à grand pas vers le confessionnal, et s’y installa. Une fois que Frère Daniel s’était installer, elle commença.

"Je vous salue marie pleine de grâce…"

Après les habituels psaumes, clôturant ainsi la phase d’introduction. Elle continua.

"Pardonnez moi mon Pè…mon frère parce que j’ai pêché. Depuis ma dernière confession, il y a deux jours… j’ignore si je peux vous dire ça… j’ai… j’ai incité le Père James à avoir des rapports avec moi… des rapports…"

Elle hésita. Malgré tout, sa voix était aussi monocorde et froide que d’habitude, quand bien même le contexte était particulier. Comme si elle ne ressentait véritablement rien du tout. Elle reprit, toujours hésitante.

"J’ai… Nous… nous avons… couché ensemble…dans la sacristie… jusqu'à ce que le Père James soit exténué…"

Elle soupira. Pas le genre de soupir désabusé que l’on attendrai de sa part, mais plutôt un soupir érotique. A genou dans le confessionnal, elle gigotait toujours légèrement, remuant son postérieurs, frottant ses deux cuisses nue l’une contre l’autre. Le simple fait de se souvenir recommençait à exciter le démon présent dans son bas ventre. Elle aura voulu le tuer, mais d’un autre coté, c’était tellement bon…

L'avantage, avec ce genre de cabinets de confessionnal, c'est qu'on ne peut pas voir ce que fait la personne dans l'autre cabine. C'était un avantage pour la jeune fille, qui pouvait ainsi s'exciter sans qu'on le sache, malgré le fait que son soupir pas très saint soit assez révélateur, mais c'en était surtout un pour le " frère " qui écoutait ses aveux.

Alors qu'il parlait avec la jeune fille, toujours de sa voix sereine, à l'intérieur de sa cabine, c'était le parfait opposé. Il était presque allongé, assit désinvoltement, ses couleurs rouges et sombres de retour, se curant le nez lorsqu'il n'avait pas à parler. Lorsqu'on est caché de tous, certains en profitent pour raconter tous leurs secrets les plus noirs. Lui en profitait pour être lui même. Porter un déguisement d'humain n'était pas facile. Et écouter les usuelles prières saintes était d'un ennui. Lorsque enfin elle se mit à table, il fit craquer silencieusement ses doigts. Les acteurs sont en place, le spectacle pouvait commencer.

" V... Vraiment? Avec le p-père? Et... Et bien... Je... Je ne sais que dire... Le... L'important est que vous le regrettiez ma sœur. Dieu saura vous pardonner, car il est bon et bienveillant envers tous ses enfants... ... Où ça!? ... Haem... Excusez moi pour avoir haussé la voix, ma sœur... "

Malgré que cette voix était choquée, outrée, bref, chrétienne, Discordera était en plein éclat de rire intérieur. La catin, elle l'avait fait dans la sacristie, et elle n'a même pas attendu que les instincts pédophiles du père se réveillent. Décidément, elle a du potentiel cette petite. Plié en deux, riant à gorge déployée, il continuait pourtant son dialogue révisé par coeur d'homme de foi prude comme une pucelle, qui n'était en rien troublé malgré les spasmes provoqués par le fou rire.
C'était l'un de ses plus grand talents. La ventriloquie et l’imitation.

Alors qu'il laissait la jeune fille continuer ses confessions, lui tachait de reprendre son sérieux. Il avait rit un bon coup, maintenant il fallait passer à l'action. En vérité, il suivait les déplacement et les actions de la petite depuis un bon moment. Entre les orgasmes et les meurtres, il y avait de quoi faire, et il avait complètement pillé le stock de pop-corn du manoir tellement le spectacle était régulier et étendu. Malheureusement il n'en avait pas sur lui en ce moment. Dommage, le sucre l'aurait aidé à faire fonctionné ses neurones.
La première chose à faire était de réveiller cette petite. Lui faire prendre conscience de ce qu'elle était. Mais il fallait y aller en douceur. Les cas instables, il connaissait; lui même en avait provoqué beaucoup en y allant trop vite sur des sujets tout à fait normaux. Il faut croire que le souffle de la discorde n'est pas bon pour tout le monde.

" Je... Je ne sais que dire ma sœur... Ce sont de bien grave pêchés que vous avez commis, qui plus est, dans la maison de dieu. Je prie pour que le seigneur, dans sa grande bonté, pardonne cet affront que vous lui faites. "

Il attendit quelques secondes. Assez pour mimer un silence gêné. Puis il renchérit:

" Je m'excuse d'avance de ce que je vais vous demander ma sœur mais... Pourquoi ma sœur? Qu'est-ce qui vous pousse à commettre ces actes horribles dans la maison du seigneur? "
" Alors, c'était comment? "

Comme un éclair, une seconde voix avait retentit, bien plus grave, bien plus malsaine. Mais dans le même temps, elle était lointaine. Elle était dispersée... Quelqu'un avait-il vraiment parlé, ou bien était-ce une hallucination de l'esprit de la jeune fille? Elle pouvait nier, elle pouvait se dire que ce n'était qu'un rêve, que le démon dans ses tripes qui lui envahissait la tête. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher de penser que ce sentiment malsain était quelque chose de bien pire que ses propres pulsions sexuelles qui lui avaient parlé...

" C'était comment? Tu as aimé? Non? Alors pourquoi tu continues à en redemander, encore et encore, hmm? "

La voix était comme un bruit de fond. Persistante, insaisissable, et pourtant on avait du mal à savoir si elle était là ou pas. Comme ces chansons qu'on se met dans la tête. On veut tout faire pour les oublier, mais elles restent là. Et plus on pense à elles, plus l'esprit se focalisent sur elles, oubliant tout le reste. Et ce n'était pas agréable du tout.

Yuki écarquilla les yeux alors qu’elle entendit cette seconde voix diffuse, malsaine. Son cœur se serra, mais malgré tout, son bas ventre brulait encore. Elle allait répondre à la question du Frère Daniel quand cela arriva.

"Je… pardon… Mon frère… vous… vous avez dit quelque chose ?"

La deuxième voix se fit entendre une fois plus. Etait-ce son démon intérieur qui lui parlait… jamais elle ne l’avait entendu… Était-ce parce qu’elle avait souillé ce lieux saint, avec le Père James ? A cette simple pensée, alors qu’elle était glacée d’effroi, la chaleur de son corps lui donna une décharge. Elle gémit de plaisir tout autant que de peur, en se collant au grillage du confessionnal. Cette fois ci, ses deux mains étaient toujours jointe, mais les deux placés sur son entrejambe, comme pour empêcher quelque chose d’y sortir.

"M-mon frère… je… je ne me sens pas très bien… urgh !"

Une nouvelle fois, elle s’appuya brusquement sur le grillage, quelques mèches de ses cheveux noir, quelques centimètres carré de peau et d’habit passèrent du coté du Frère Daniel. Il n’était pas difficile d’imaginer ses formes à ce moment là. Sa voix bien que toujours froide et distante, mêlait cette fois ci un petit accent érotique, comme si elle essayait de s’exprimer en faisant l’amour pour la première fois. Presque chacun de ses mots étaient entrecoupé de gémissement et de hoquet de plaisir.

"Il… faut… que….que je me confesse… oh… Seigneur…"

Elle poussa un cri de jouissance, puis retomba en arrière, visiblement essoufflée. Elle ne comprenait pas. Pourquoi la confession ne lui faisait rien… pourquoi elle avait l’impression d’entendre son démon intérieur qui l’accusait… Était-ce vraiment lui ?  Était-ce le frère Daniel, qui jugeait son âme de pécheresse ? Ou le Seigneur lui-même ?

Elle essaya vainement de bouger, et de sortir du confessionnal, mais ses membres refusait de lui obéir, alors qu’elle sentait son démon revenir à la charge. Dans son esprit, c’était clair. Elle était châtié pour avoir commis la faute avec le Père James, au sein même de ce lieu sacrée.

"Pardonnez moi… Seigneur… je ferai ce que vous voulez… j’ai toujours fait ce que vous vouliez…"

" Le seigneur ne peut t'entendre ma pauvre enfant. "

Ces cabines devenaient peu à peu un univers à part. Une prison pour l'enfant, une cage où elle était enfermée avec ses démons intérieurs et un être extérieur qui prenait plaisir à la voir se tordre de douleur.
Mais toutes les bonnes choses ayant une fin, il fallait faire avancer les choses, car après tout, en toute discorde qu'il est, il fait ce qu'il fait pour " aider " les humains. A sa manière.

" J'ai bien peur que ton dieu ne puisse rien pour toi. Après tout, pourquoi voudrait-il aider une pauvre pécheresse comme toi? Ton dieu est un dieu de haine ma pauvre fille. La seule personne qui puisse t'aider à présent, c'est toi. "

Deux bras extirpèrent Yuki du confessionnal, la projetant contre le torse du frère Daniel, qui s'affaira dès lors à lui prendre le pouls, à lui donner de petites tapes sur les joues pour la remettre d'aplomb, et qui lui parlait, en vain, ses mots se perdant dans le flux cataclysmique des pensées et des hormones de la jeune fille, jusqu'à ce que, peu à peu, le brouillard se dissipe.

Elle sentit une dernière vague de plaisir, ultime cadeau de cette séance de confession, avant de reprendre peu à peu ses sens. Il ne fallait pas que tout se déchaine... Pas tout de suite. Aussi facilement qu'il pouvait provoquer une explosion des émotions humaines, il était aisé pour Discordera de provoquer, avec une détonation d'énergie chaotique bien placée, d'arrêter en cours de route les hormones et les sentiments, au moins de manière temporaire. Il fallait que la pression continue de monter encore un peu. Si le grand final arrive dès le début de la pièce, alors à quoi sert de voir le reste?
Yuki commençait enfin à comprendre les mots du frère Daniel. Il lui disait de " rester avec lui ", de " garder connaissance ", bref les choses habituelles qu'on dit à quelqu'un qui était sur le bord du coma. Soupirant de soulagement à voir qu'elle reprenait connaissance, celui-ci lui sermonna qu'elle lui avait fait peur, feignant l'ignorance quand à la nature du hurlement de jouissance.

" Vous avez besoin de prendre l'air. Venez, nous allons faire un tour. "

L'entrainant par la main jusqu'à l'extérieur de l'église, n'oubliant pas de prendre au passage un parapluie, le frère se tint immobile sous la pluie, son parapluie les protégeant tout deux des flots d'eau qui leur tombaient dessus. Malgré le climat, l'air était frais et revigorant, Daniel espérait que cela suffirait à la remettre un petit peu.
Lorsqu'il la sentit assez remise pour marcher un peu, il lui demanda si elle avait une préférence de lieu pour aller faire un tour, tout en sachant lui même par où ils passeraient, qu'importe la destination.

Il avait fermé la soupape et enclenché la chaudière de son premier désir. Lentement, mais sûrement, celui-ci grandissait en elle, de plus en plus fort... Mais imperceptible.
Il restait maintenant à la tenter avec le deuxième. Fort heureusement, les lieux de culte sont souvent proche des " lieux de travail " des " femmes de joie ". Un mélange étrange, vraiment, mais logique quand on y réfléchit.

Les pièces se déplacent, les acteurs jouent leur rôle... Et, en bon metteur en scène, il supervisait pour que tout se passe pour le mieux. Et il attendait avec impatience la suite des évènements.

Elle avait la tête qui tournait, les jambes qui menaçait de céder sous elle à chacun instant, et malgré l’air rafraichissant du dehors, elle sentait son corps encore bouillant. Elle s’agrippait du mieux qu’elle le pu au Frère Daniel, oubliant toute les règles de courtoisies et de bienséances, au moins le temps qu’elle arrive de nouveau tenir a peu prêt correctement sur ses jambes. Petit à petit, elle commença à se sentir mieux, un peu plus détendue. Lorsqu’il lui demanda si ça préférence allait à un lieu particulier, et proche d’eux. Étonnamment, elle ne su quoi répondre. Jamais elle n’avait prit le temps de visiter les alentours de l’Eglise. Elle savait qu’un petit parc ne se trouvait pas loin, mais elle ignorait tout simplement à quoi il pouvait bien ressembler.

De sa voix froide et monocorde, comme toujours, elle lui désigna l’endroit en question, et commença à marcher. En titubant un peu au démarrage, mais allant de mieux en mieux avec le temps. Bientôt, ils se retrouvèrent dans le parc en question. Celui-ci était plutôt calme, et avait l’air très peu fréquenté… certainement du au fait qu’il pleuvait, pensa-t-elle. Durant leur promenade, elle s’efforça de démarrer une conversation.

"Je…je suis désolée… pour tout à l’heure… j’espère ne pas vous avoir mis dans… une position inconfortable…"

Sa voix avait toujours le même ton, comme si elle était tout bonnement incapable d’avoir le moindre sentiment. Pourtant, il lui avait fallu beaucoup de courage pour lui reparler de cela, et de sa crise passagère. Néanmoins, elle se sentait mieux, même si la elle sentait toujours cette chaleur émaner d’elle. La confession avait donc marché, quand bien même elle n’a pas été faite dans les règles. Elle évacua cette pensée. Après tout, elle pourra très bien reprendre la confession avec le Père James dès demain.

Toujours durant la promenade dans le parc, un buisson bougea sur leurs droite, suffisamment pour alerter leurs sens. Très vite, un homme en sortit, visiblement choqué de croiser quelqu’un. Ses deux mains reboutonnait son pantalon. Visiblement gêné, il s’éloigna d’eux d’un pas pressé, sans regarder en arrière. Alors qu’elle le suivait du regard, le buisson bougea de nouveau, et une femme, ni jeune, ni mûre, en sortit, rangeant visiblement des billets dans son décolleté provocateur. Elle eu même le culot de lancer un clin d’œil au Frère Daniel.

Yuki fut abasourdi par l’attitude de la femme. Celle-ci se tenait devant eux, habillé tel la prostituée qu’elle était, semblant présenter ses charmes à un homme de Dieu. Une corruptrice au service de Satan ! Une Catin ! Elle serra les poings et les dents, se laissant doucement submerger par la colère. Cette pècheresse ne perdait rien pour attendre. La fille de joie s’approcha un peu plus du Frère Daniel.

"Hé mon père… vous les préférez jeunes ? Ou vous cherchez quelqu’un avec de l’expérience ?"

Yuki ne dit rien. Aucune expression ne s’affichait sur son visage, comme d’habitude. Mais à l’intérieur, elle bouillonnait. Bientôt, cette colère rouge laisserai sa place à la colère blanche, celle qui transforme la jeune lycéenne en tueuse implacable, froide et cruelle. Une arme au service de Dieu.

Les deux fidèles marchèrent côtes à côtes, trop gênés tous deux pour dire quoi que ce soit, et prenaient la position d'un petit parc que la jeune fille avait repéré plus tôt. Le frère Daniel était soulagé de la sentir aller mieux, malgré qu'il sentait toujours les hormones pétillantes de la demoiselle résonner silencieusement en elle.

" Ne vous en faites pas ma sœur. J'ai vu et entendu bien pire. "

Malgré le masque d'indifférence qu'elle tentait de porter par sa voix, il était bien facile de deviner quels étaient les sentiments réels de la jeune fille.
Elle est fascinante, cette manie des humains à reposer sur le mensonge. Volontairement ou non, l'humain ne marchait qu'à cela. Que ce soit le mensonge occasionnel pour cacher une bêtise, le mensonge quotidien de dire qu'on va bien alors qu'on est mal en point, ou celui de cacher ses relations peu honorables avec un(e) amant(e).

Oh, mais voilà qu'arrivait le prochain élément perturbateur de la représentation. Il faut être assez dérangé, tout de même, pour payer une pute à baiser sous la pluie, au beau milieu d'un parc, juste à côté d'une église. Mais venant de lui, Discordera se disait que cette pensée était comme l’hôpital se moquant de la charité.
L'homme qui sortit d'abord du buisson avait une mine pathétique. Des bagages sous les yeux, une barbe de trois jours et des rougeurs sur le visage, manifestes de la présence d'alcool dans le sang de l'individu, tout indiquait son médiocre état de vie, et que cette escapade sexuelle était pour lui une occasion rare de prendre du plaisir pour oublier sa misère.

Il était... Pitoyable. Mais la femme qui sortit du buisson après lui? Elle était tout simplement dégoûtante. Un sourire malsain eut le temps de se glisser subrepticement, pendant une fraction de seconde, sur le visage du frère Daniel.
Elle se pavanait, cette catin, en roulant des fesses comme si elle était la plus belle femme du monde. Le maquillage étalé sur son visage n'était qu'une preuve supplémentaire de sa laideur, à la fois extérieure et intérieure, et sa tenue dégarnie n'allait en rien pour arranger cela. Le paquet de cigarette qui dépassait de son string n'était qu'une preuve supplémentaire de la corruption de cette femelle. Absolument atroce.

" Je suis un homme de dieu madame. J'ai fais vœu de chasteté, et je dois dire que même si ce n'était le cas, vous êtes bien trop moche pour plaire à qui que ce soit, et surtout à moi. "

Et vlan. Telle une boule de bowling effectuant un strike, la voix calme et sereine du frère Daniel avait pourtant percuté la prostitué telle une balle de fusil. Elle fulminait à présent, la catin, et alors qu'elle commençait à l'insulter, il détourna son regard d'elle pour regarder sa protégée. Elle était au bord. Ses pulsions de meurtre étaient palpables. Pour lui qui voyait plus loin que le bout de son nez, c'était comme si des pics poussaient partout sur le corps de la jeune fille, comme si ses mains se changeaient en lame plus acérées que des rasoirs.
En parlant des mains de Yuki, celles-ci étaient en train d'amorcer une montée vers la prostituée, les liens qui l'empêchaient de passer en folie meurtrière s'amenuisant de seconde en seconde. Et il était certains que la dernière réplique de la prostituée avait fait céder ces liens:

" Retournes enculer ton enfant de chœur espèce de cul b... "

[Musique]

Détonation. Avant que la catin ne puisse finir sa phrase, avant que les pulsions meurtrières de la jeune fille ne puissent s'exprimer, une balle avait fendu l'air, la déflagration du revolver ayant déchiré l'air avec une telle violence que le coup de feu avait eu l'effet d'une grenade flashbang. Le décor était blanc, aveuglant, et les seules choses clairement visibles était une frère Daniel dont les cheveux fonçaient, dont les yeux rougissaient, et qui tenait au bout de la main un revolver, un colt python calibre .357, tachant le blanc de la fumée rougeâtre qui s'échappait de son canon, précédant la trajectoire de la balle, qui telle un éclair rouge, fendait l'air au ralentit avant d'aller se ficher dans le crâne de la prostituée, traversant son visage de part en part.

L'odeur de la chair calciné envahissait lentement l'atmosphère, alors que du sang et lambeaux de chair voletaient lentement en l'air.
Puis tout redevint normal. Le corps s'effondra, la chair et le sang s'écrasèrent au sol, et le blanc tout autour s'était dissipé. Mais le frère Daniel avait disparut pour de bon. Restait, à sa place, Discordera, donc les yeux écarlates, qui dégageaient irrégulièrement de petits éclairs rouges fixaient intensément la jeune fille, un grand sourire de malade fiché sur le visage. Tout chez lui dégageait un sentiment d’oppression suffoquant. Sa simple vue était suffisante pour vous donner un haut le cœur. Son regard fixe et brillant donnait l'impression de vous disséquer rien qu'en vous examinant.

Il fit faire au colt un tour puis deux autour de son index, avant de lancer celui-ci aux pieds de la jeune fille, le canon encore fumant. Puis, déchirant la robe d'église pour révéler un corps maigre mais athlétique, il acheva la transformation en détachant ses cheveux sombres, qui tombèrent sur le côté droit de son visage en une longue mèche lui arrivant jusqu'à l'épaule.
La tête penchée sur le côté, il attendait la moindre réaction de la part de la jeune femme. Allait-elle crier? Allait-elle tenter de le tuer? Hun hun hun... Il en riait intérieurement par avance. Se prendre une balle dans le visage serait très drôle.

Puis il prononça, sa voix ayant perdu son accent hésitant et sa sérénité, et ayant gagné un ton lugubre et grave:

" Bonjour Miss. Je suis désolé de t'informer qu'aujourd'hui, tu ne tueras point, et tu ne baiseras point, pas par la volonté du seigneur, mais par la mienne. Je me présente; Je suis Discordera. Enchanté."

Le dernier mot avait été prononcé avec une pointe de perversion. Non pas une perversion sexuelle, mais une perversion absolue. Si un être pouvait incarner la perversion, ce serait probablement lui.
Par jeu pervers et par plaisir sadique, il avait renié à la jeune fille le droit d'assouvir ses pulsions sexuelles et ses envies meurtrières. Et maintenant que les deux soupapes étaient pleines à ras bords, ce n'était qu'une question de temps avant qu'elles n'explosent toutes deux en même temps. Et c'était précisément ce qu'attendait l'incarnation de la discorde.

Elle reçu quelques gouttes de sang sur le visage. Oh, ce simple fait ne la choqua pas outre mesure. Le sang ne la terrifiait plus depuis l’age de 5 ans, alors qu’elle c’était retrouvé sous son père, à demi pénétré par lui, le couteau planté dans la gorge, le sang lui coulant dessus à flot. Mais là, c’était différent. Pendant plusieurs secondes, son esprit devient blanc. Pas comme quand elle était en colère et qu’elle devenait l’instrument de Dieu, non. Blanc comme si on âme venait de quitter son corps. Comme si la mort venait enfin la saisir. La mort, qui venait de jeter un revolver à ses pieds, et qui avait les yeux rouge comme le sang qui s’écoulait du cadavre sans vie de la catin. La mort qui avait l’apparence de Frère Daniel, quelques secondes auparavant.

Non ! Non ! Non ! Non ! Non ! Non ! Non ! Non ! Non ! Non ! Non !

Son esprit n’arrivait pas à intégrer se qu’il se passait. Les yeux écarquillés, le visage encore plus blanc qu’a l’accoutumé, surement à cause du rouge du sang qui était apparu sous forme de goutte sur elle. Sans qu’elle ne semble réagir, des larmes coulèrent aux coins de ses yeux, bien que son expression reste figée. Elle sentait petit à petit que la situation lui échappait, comme si les certitudes s’écroulait. Comment expliquer ce qui venait se passer ? Son cerveau travaillait d’arrache pied pour effacer ce qu’elle ne comprenait pas, comme pour sauvegarder le peu d’équilibre mental qu’il lui restait.

Elle tomba à genou, sur le sol humide. Elle n’arriva pas à déterminé si le sol était humide à cause de la pluie, ou du fait que sa vessie avait peut être cédé. La voix de l’être qui était en face d’elle sembla ébranler le peu de stabilité psychique qui lui restait. Elle n’avait pas cligné des yeux depuis quelques minutes maintenant, et sa bouche semblait s’ouvrir pour crier, mais aucun son ne sortit de celle-ci. Les larmes, à moins que cela ne soit la pluie, ruisselait sur son visage faisant apparaitre des trainées de sang. Tout son corps tremblait, comme tétanisé.

Non ! Non ! Non ! Non ! Non ! Non ! Non ! Non ! Non ! Non ! Non !

Voila tout ce que son esprit arrivait à imprimer. Oh bien sur, elle avait entendu, que l’être qui était apparu devant elle s’appelait Discordera, mais comment garder un nom et le mettre sur quelque chose que son propre esprit n’arrive pas à comprendre. Jamais, de toute sa vie, elle n’avait eu affaire à un quelconque événement mystique, si l’on excepte ses transes meurtrière, où elle à l’impression de communier avec le Seigneur.

Ne sachant quoi faire, incapable de réfléchir, ses mains attrapèrent le revolver devant elle, machinalement. Elle le leva, semblant pointer Discordera… avant de retourner l’arme contre sa tempe… son regard ne laissait plus rien apparaitre hormis la folie furieuse. Un sourire dément se dessina sur son visage.

"Je peux voir…. La lumière…"

Clic.

" Huhu... "

Clic. Clic.

" Gyaha. Hahahaha. HAHAHAHAHAHAHA! "

Clic clic. Clic clic clic.

" GYAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!! T'es vraiment une marrante toi, GYAHAHAHAHAHAHA! "

Le rire dément résonnait partout. S'échappant de la bouche de Discordera, il rebondissait contre la moindre surface. Le moindre arbre, le moindre brin d'herbe, et se réverbérait en un écho assourdissant. Il ne s'arrêtait pas de rire. Et le barillet du revolver n'arrêtait pas de cliquer, vide. Il n'y avait plus de balle à l'intérieur de l'arme.
Elle était vide, tout comme l'esprit de la demoiselle.

Riant à gorge déployée, Discordera se délectait du spectacle. Il était déçu, néanmoins. Son esprit avait cassé. Dommage. Il pensait qu'elle aurait été plus intéressante que ça. Il continue de rire, comme ça, pendant un bon quart d'heure. Un quart d'heure passé à rire, dément, psychotique, au nez de cette pauvre fille complètement détruite. Puis il se calma. Il se calma, et sortit une cigarette d'une poche de son pantalon, qu'il alluma en craquant une allumette sur la boucle en métal de sa ceinture.
Le tabac emplissait ses poumons, qu'il vida dans une fumée rougeâtre, profitant de chaque bouffée de ce poison. C'était un mal qui lui était nécessaire pour se calmer.
Se laissant tomber nonchalamment sur un rocher proche, il croisa les jambes, puis les mains, posées sur son mollet, la clope au coin du bec. Il avait perdu son sourire et arborait maintenant une expression dure et froide. Celle d'un père faisant une réprimande à sa fille.

" Alors c'est tout? Je te croyais plus qu'un simple morceau de verre qui se briserait au premier impact. Sais-tu pourquoi j'ai fais ça? Toute cette mise en scène, cette mascarade? "

Il se pencha vers Yuki, un demi sourire accroché sur la joue.

" Pour te réveiller. Tu es prise dans une torpeur incroyablement profonde, ma fille. Tu t'es créé cette prison dorée pour fuir une réalité qui te fait peur. "

L'entité de la discorde marqua une pause, prenant une autre bouffée de nicotine. Elle était tellement profonde qu'il avait emporté un bon tiers de la cigarette.

" Réponds à cette question. Pourquoi est-ce que tu continue, jours après jours, à chercher du plaisir sexuel auprès des hommes? Pourquoi est-ce que cette faim primale te ronge les entrailles? "

La fumée rouge s'extirpa par son nez, alors que la cendre commençait à peine à tomber du bâtonnet de tabac.

" Deuxième question. Pourquoi est-ce que tu continue, jours après jours, à tuer des gens qui ont "péché"? Pourquoi est-ce que cela te procures autant de plaisir? "

Prenant la cigarette entamée entre son index et son majeur, il fixa la jeunette droit dans les yeux. Il ne cillait pas. Ne clignait pas des yeux. Il la fixait. Attendant une réponse.

" Tu dis vénérer Dieu, et pourtant tu vas à l'encontre de beaucoup de ses principes. Crois-tu franchement être honnête avec toi même? Alors vas-y. Réponds à ces questions. Se relevant, il s'adossa à un arbre adjacent au rocher lui servant de siège. J'attends. "

Elle laissa tomber l’arme au sol. Tout cela était vain. Elle venait de rejoindre l’enfer, elle en était maintenant persuadée. Pourquoi résister à son geôlier ? Elle se sentait vide, abandonnée. Sa volonté s’était brisée. Elle leva la tête pour regarder l’abime rougeoyant qu’était les yeux de son tourmenteur. Il l’assommait à la fois de question et de réponse. Une mascarade ? Pour la réveiller de sa torpeur ?

Elle se redressa, reprenant son air vide de tout sentiment, de toute expression. Sa jupe était souillée, et ses jambes ne lui indiquait plus signe de vie, néanmoins elle tenait debout, face à Discordera. Sa première question la fit sourire intérieurement ,de manière cynique. Elle avait assouvie les fantasmes du démon avec bien plus que des hommes. Elle refusa de se souvenir de toute les horreurs qu’elle avait pu commettre, avec lesquelles elle s’était souillée. Hommes, Femmes, Animaux de compagnie ou sauvage… Le vice qui vivait en elle et qui la poussait à tout faire pour se racheter auprès de Dieu… Cette faim que son propre père à mis à l’intérieur de son corps d’enfant…

Je ne sais pas… d’où viennent ses pulsions… ni même pourquoi je les ai. C’est… comme si cela avait toujours fait partit de moi… je ne me souviens pas d’un seul moment où je ne les ai ressentie…

Son esprit hurlait à travers son âme, la déchirant à chaque mots. Pourquoi la tourmentait-il avec cela ? La deuxième question la laissa perplexe. Elle n’avait pas l’impression de prendre du plaisir en travaillant pour la grâce du Seigneur. Elle tenta de se remémorer ses actes salvateur. Elle se souvenait de ses bains de sang, du gouts du sang de chacune de ses victimes. Elle cessa d’y penser. Non, elle ne faisait cela que parce que c’est sa divine mission, rien de plus.

Je ne fais… qu’accomplir la volonté du Seigneur… rien de plus. Il est normal… de châtié les ennemis de Dieu… les serviteurs du Malin comme vous devriez le savoir…

Une question lui brula les lèvres.

Suis-je morte ? Je pensais qu’en mourant… j’aurais peut être enfin… un véritable sentiment… la joie… ou peut être même la tristesse… mais je ne sens que du vide… comme avant…

Il soupira. Elle était décidément bien ancrée dans ses désillusions. Il allait devoir frapper un grand coup pour la secouer.

Discordera se leva de son rocher, et une série d'éclairs rouges traversèrent son corps, matérialisant sur ses épaules une blouse blanche ouverte sur son torse nu.

" Alors poses toi cette question, jeune sotte. Si tu détestais vraiment ça, pourquoi est-ce que tu continue à le faire, jours après jours?
Si tu prétends aller selon la volonté du seigneur, pourquoi vas-tu à l'encontre de ses préceptes? Je ne suis pas le meilleur crétin... Haem, chrétien au monde... Mais il me semble qu'il a été dit " tu ne tueras point ".

Tu suis l'inverses des préceptes que tu prétends protéger. Le dieu que tu crois servir t'as abandonné depuis bien longtemps. Les seuls dieux qui sont encore prêts à t'écouter sont moi... Et toi même. Admets le. Tu suis tes propres principes. Pas ceux édités par un vieux croulant sur son petit nuage. "

Commençant à faire les cents pas d'une manière tout à fait innocente, la cigarette consumée chutant au sol dans l'herbe, Discordera adoucit légèrement sa voix, mais gardant toujours ce ton persifleur au fond de celle-ci.

" Maintenant, dis-je en toute innocence, laisses moi te reposer cette question. Pourquoi baises-tu? Pourquoi tues-tu? "

Il se figea dans sa marche pile en face de la jeune fille, plia les genoux et se retrouva le visage à quelques centimètres à peine du sien. La seule chose qui emplissait la vue de Yuki étant ces deux disques rouges qui brillaient d'une lueur surnaturelle, tranchées en deux par des pupilles aussi acérées que des épées.

" La réponse me semble pourtant évidente, demoiselle. Je crois que je n'ai pas à le dire à haute voix. Tu peux continuer à vivre dans cette illusion que tu sers une entité supérieure, mais cela te fera courir irrémédiablement à ta perte. Ou alors tu peux enfin admettre ce que tu te refuses à accepter.

Tu me demandes si tu viens de mourir, mais tu ne réalises pas que tu es morte depuis déjà très longtemps. Depuis ce jour fatidique. Tu vois duquel je veux parler... N'est-ce pas?
Mais tu peux encore revivre. Ressusciter. Encore faut-il pour cela que tu te rendes compte de ce qui te rend vivant. "

Se reculant légèrement, l'entité de la discorde attrapa le revolver au sol, et fit coulisser le barillet. Il extirpa d'une poche de sa blouse une balle de calibre.357 magnun, et la tendit bien en évidence entre lui et la fillette. Puis, il la glissa dans le barillet du revolver, fit tourner celui-ci un grand coup, et l'ajusta pour placer en face du canon l'orifice dans lequel se situait le projectile. Il tendit, la tenant par le canon, l'arme à la jeune femme. Si elle voulait, il lui suffisait d'agripper l'arme, de presser sur la détente, et il ne pourrait rien faire; le canon était dirigé droit vers lui.

" Alors, demoiselle. Que vas-tu faire? "

Dans l'herbe, le mégot de cigarette continuait toujours de se consumer. Et une braise avec bondit sur un brin d'herbe proche.

Yuki ne voulait pas ceder sous les assauts du démon. Alors qu’il lui annonçait des théories, s’appuyant sur des faits réels, elle n’arrivait tout simplement pas à croire qu’elle était juste folle, depuis tout ces années. Que tout ces actes insensés était le fruit de son cerveau malade, et non pas de Dieu, ou d’un quelconque démon dans son corps.

Non ! Ce n’est pas possible !

Tremblante, mais toujours inexpressive, elle regarda droit dans les yeux de Discordera lorsque celui-ci approcha son visage prêt d’elle. Ses yeux rouge, où elle avait impression que son âme sombrait à chaque seconde passer avec lui. Ses points serrés elle ne dit pas un mots à ce qu’elle considérait comme étant des provocations. Comment pouvait elle renier Dieu aussi facilement, après tout ce qu’elle avait vécu.

Depuis ce triste passage de sa vie où sa mère l’abandonna au monstre qu’était son père. A cet époque, elle n’avait pas encore trouvé Dieu, elle ignorai juste son existence, pendant que son père lui retirait petit à petit la moindre parcelle d’innocence. Mais lorsqu’elle planta ce couteau de cuisine dans la chair molle de son cou, et que le liquide rouge et chaud en sortit, ce fut comme une révélation. Baptisée dans le sang d’un être impur, elle se devait d’être impure elle-même. D’où ce démon qui résidait dans son corps. Chaque jours était une lutte pour s’attirer la grâce du Seigneur, même si cela signifiait de tuer en Son Nom les incroyant et les hérétiques, comme l’avait fait les croisés.

"Je tue pour transcender ma nature de pécheresse. Je ne tue que ceux qui ont renoncé au Seigneur pour se tourner vers le Malin. Même un démon comme toi sais que Dieu récompense ceux qui tue ses ennemis !"

Elle s’adressa à lui avec la même voix froide et distante, mais sa main agrippa la crosse du pistolet et appuya sur la gâchette.

Tel était sa mission, en tant que soldat de Dieu. Abattre le mal, jusqu'à là mort.

Et elle avait mordu à l'hameçon. La détonation avait provoqué un nouvel éclair rouge, et alors que tombait au sol, l'épaule déchiré sur une dizaine de centimètres par le tir à bout touchant, complètement implosée, le corps de Discordera, celui-ci souriait.

Elle croyait son travail accompli ici. Elle croyait avoir tué un démon. Dieu qu'elle était sotte. Alors qu'elle se détournait du massacre qu'elle avait provoqué, une voix cadavérique s'éleva de derrière elle, alors que commençait à monter en elle deux pulsions qui, d'ordinaire, ne se rencontraient jamais.

" Tu n'es pas très attentive jeune demoiselle. Le seul dieu qui t'écoute ici, c'est toi même. Tu ne peux me tuer. Tu ne peux me tuer, comme tu ne peux supprimer ces deux besoins qui hantent chaque jour ta conscience. Et je vais te dire pourquoi. Car nous sommes tous... Hoooooors deeeee cooooooontrôôôôôôôôôleeeeeee..... "

Un éclair rouge déchira le ciel. Et cet éclair, comme un bruit d'explosion, avait retentit alors que dans l'esprit de la jeune fille deux besoin primaires se mélangeaient. Les soupapes de plus tôt, celle du besoin de tuer, celle du besoin de forniquer. Elles venaient d'éclater.
Et au même instant, les braises qui avaient sauté sur l'herbe étaient devenues un feu. Ce feu était devenu un brasier. Ce brasier était devenu un incendie. Et dans les flammes se redressa un cadavre au bras désarticulé et au corps perforé.

" Allez jeune fille. Montres moi ton vrai visage. "

Discordera n'avait pas fini de jouer. Pas encore. Pas déjà. Ce démon qui habitait à l'intérieur d'elle, ce n'était rien de plus que les besoins qu'elle réprimait. Elle avait besoin de tuer. Elle avait besoin de baiser. Et elle allait le comprendre à l'instant. Peut être deviendrait-elle folle... Mais après tout nous sommes tous des fous. Et ce n'est qu'en domptant sa folie que l'on devient plus fort... N'est-ce pas?

Le trou béant se refermait, et dans un craquement sinistre, les os déboités se recollaient les uns aux autres. Et il souriait de plus belle. Il ne s'arrêtait pas de sourire.
Le spectacle ne faisait que commencer.

Elle retomba à genou alors que son entrejambe commençait à dégouliner d’un liquide translucide qui s’écoula le long de ses jambes. Ses deux mains posé à cet endroit, elle n’arrivait pas à comprendre se maelström de pulsions qui la prenait.

Elle voulait arracher les yeux rouge du démon, tout autant qu’elle voulait sentir sa virilité en elle. Elle voulait le sentir à l’intérieur d’elle alors qu’elle lui prenait sa vie. Elle voulait boire son sang en même temps que sa semence.

Péniblement, elle se leva, et elle se dirigea vers le démon, jouissant à chaque fois que ses cuisses rentrait au contact l’une de l’autre. Chaque pas semblait être un mélange d’agonie, de douleur, de plaisir, et de jouissance. Son esprit ne contrôlait plus rien. Seuls ses envies comptaient.

Arrivée devant le démon, elle planta ses ongles dans son torse, et lui arracha quelque centimètres de peau. Comme assoiffée, elle colla sa bouche sur les plaies pour y lécher le sang qui s’écoulait. Plusieurs fois, elle tenta d’arracher purement et simplement la peau du démon.

Sa main droite couverte de sang se dirigea dans sa propre culotte blanche et humide, pour qu’elle puisse se masturber, tachant de sang sa vulve, libérant des morceaux de peau dans son intimité.

"Pr…prend moi… fils de putain ! Je vais te tuer !"