(Désolée, ça va être un peu court, j'voyais pas quoi mettre pour le moment.)
La jeune romaine trempait ses doigts dans la fontaine, jouant avec les trois poissons rouge, vert et violet qui se battaient en duel dans l'eau, sans prendre garde à ce qui allait se passer dans quelques instants. Elle réfléchissait à tout ce qu'elle avait vécut, revoyait distinctement chaque mouvement, chaque visage, chaque goutte de sang. Elle sentait même le goût métallique du liquide vital sur sa langue. Elle se revoyait, agrippée à son ami, le champion du ludus de son père, alors que celui-ci venait de mettre fin aux jours de son géniteur. Elle se revoyait, serrée contre lui, la nuit après la révolte des hommes de l'arène et des esclaves. Elle se revoyait, observée par tout un tas de nouveau gladiateurs à l'air suspicieux et peu affable, tandis que les guerriers qu'elle connaissait expliquait ce qu'elle avait fait pour eux lorsqu'elle habitait encore à la villa. Elle se revoyait, se réveillant au son des lames qui s'entrechoquent, alors que l'armée de mercenaires déciment les rangs de ses amis et des autres gladiateurs et esclaves. Elle se revoyait aussi, lorsque les-dit mercenaires s'emparèrent d'elle pour s'en occuper sur le champs, comme une douzaines d'autres femmes esclaves.
Elle cligna des yeux, comme pour chasser ces images de son esprit. Vainement, bien sûr. Mais un heureux hasard la détourna de ses macabres pensées. Le sol trembla légèrement, comme si, au loin, une explosion avait eu lieu. Caelina serra ses doigts sur le rebord de la fontaine, se demandant ce qui avait pu se passer. Elle n'eut guère le temps d'y penser plus alors que ses souvenirs pénibles l'assaillait de nouveau. Son ami, le Champion, qui se faisait tuer sous ses yeux. C'est lui qui l'avait surnommée Aelia, tiré d'Aelius, dérivé du grec Helios, car il trouvait qu'elle était pareil au soleil, lumineuse et chaleureuse, et qu'elle apportait la bonne humeur là où elle passait. Très vite, ses yeux se remplirent de larme. Mais un autre heureux hasard les empêcha de couler. Un cri lui indiquant de se baisser, venant d'un géant nordique en face d'elle. Sans plus réfléchir, elle se laissa glisser à terre et se recroquevilla. Le sifflement du marteau passant au-dessus d'elle la fit frissonner, alors qu'elle restait prostrée.