Parce que tous les moyens sont bons... {PV}

Quelle ville... Particulière. Oui, c'est bien ainsi que Daenerys l'aurait décrite si on le lui avait demandé. Les rues, effervescentes ou pas selon les quartiers, les gens qui la traversaient... Quelle curiosité cela avait été pour elle que de croiser la route d'humains comme elle, affublés d'appendices animaux! Comment était-elle sensée s'adresser à eux, le cas échéant? Comme à des bêtes ou comme à des humains? Ce monde était pour elle très étrange. Plusieurs fois, ses convictions avaient été ébranlées, sa retenue et sa pudeur choquées. Tantôt deux personnes copulant sans la moindre décence aux yeux de tous, quoiqu'à sa décharge, la femme n'avait pas l'air plus consentante que cela, tantôt un homme en tuant un autre de sang froid, au vu et au su de tous...

Manifestement, cette ville était troublée, et Daenerys ne se sentit aucune confiance en elle, encore moins en ses gens. C'est la raison pour laquelle elle snoba l'auberge lorsque les contours de cette dernière apparurent devant ses yeux. Elle était méfiante, et pour avoir beaucoup voyagé, elle n'était que trop au courant de ce qu'il pouvait advenir aux gens, ou à leurs richesse, dans des lieux pareils. Gorge tranchée, dépouillé, tout était possible, et l'apparente jeune femme ne voulait en aucun cas prendre ce risque. Elle aurait pu, aussi, sortir de la ville et appeler ses dragons, mais l'heure tardive l'en dissuada. Nyctalope, Daenerys aurait pu sans peine retrouver le chemin de la sortie, mais fréquenter les rues, seule, la nuit ne l'enchantait pas. Elle se savait capable de mettre à mal déjà un certain nombre d'adversaires, mais elle ne pouvait dire si elle serait assaillie, et encore moins par combien d'assaillants. Son don de double-vue ne fonctionnait malheureusement pas à volonté.

Parcourant les rues à vive allure, la lourde capuche de sa cape de velours émeraude rabattue sur son visage, les pas de la reine étaient vifs et graciles. N'importe qui, en la voyant, aurait tout de suite dit qu'elle savait où elle allait, ce qui n'était absolument pas le cas. En réalité, elle fuyait l'agitation de rues trop proches à son goût, au détours d'autres rues perpendiculaires, ou adjacentes. Quand les bruits ne furent plus que de lointain échos, Daenerys ralentit l'allure. Il était tard dorénavant, et beaucoup de fenêtres ne laissaient plus filtrer la moindre parcelle de lumière, leurs propriétaires étaient probablement assoupis. Constatant cela, la femme aux cheveux diaphanes n'eut d'autres choix que de hâter son choix. La première des maisonnées ayant encore une chandelle allumée fut suffisante au jet de son dévolu. Se baissant au moment de passer devant la fenêtre, Daenerys frappa à une lourde porte de bois, avant de rapidement s'adosser contre un mur, sortant de son fourreau un kriss en parfait état. Fondu dans une roche sombre, sa lame était noire comme la nuit, gravées de runes inconnues au peuple de Terra, mais tranchante comme une lame de rasoir.

Lorsque la porte s'ouvrit, vive et aisée de par son entraînement, Daenerys attrapa le col du malheureux et glissa sa lame sous sa gorge, prête à le saigner comme un animal. Relâchant ses vêtements, elle le dévisagea de ses yeux à l'éclat si particulier, avant de dresser son index devant sa bouche.

-Chuuuut...

Puis, sans douceur, elle le repoussa à l'intérieur de sa propre maison, s'y engouffra à sa suite, le tenant en joue de sa lame, avant de fermer derrière elle. Lorsqu'elle fit à nouveau face à Mach Bonin, sa capuche étaient tombée, dévoilant ses traits, ses cheveux, comme la marque légèrement lumineuse en forme de soleil entre ses deux yeux.

-Veuillez me pardonner d'abuser ainsi de votre hospitalité, mais je n'ai guère le choix.

Quelques jours auparavant, Mach était tellement prit par les préparations de son prochain contrat qu’il n’avait pas eu le temps de faire ses emplettes lui-même. Comme d’habitude, le mercenaire avait besoin de munitions, de vivres de types rations militaires pour plusieurs jours et de matériels de soins entre autre. Il avait donc contacté son vendeur habituel par téléphone, et lui avait demandé si ce dernier faisait les livraisons, moyennant finances bien entendu. Le jeune homme avait tout de même du batailler quelques minutes avant de convaincre son intermédiaire.

Ainsi, ceci fait, le jeune homme se concentra sur ses opérations, tranquillement, sachant que tout ce qu’il avait demandé devrait lui être livré deux jours plus tard. D’habitude, il n’avait pas à attendre si longtemps, mais, il fallait à son fournisseur celui de trouver un coursier de confiance à qui confier le colis.  Le premier soir venu, il avait en tout cas fini par élaborer sa stratégie, et rangea tout le matériel pour éviter qu’une personne entrant chez lui, ne vienne à découvrir sa véritable profession.

Ainsi, une fois fini, son appartenant ressemblait à celui d’une personne lambda, bien que moins décoré, puisque le jeune homme n’avait pas de temps à consacrer, et trouvait ce genre de fioriture inutile. Cela indiquait aussi qu’il n’avait pas spécialement dans sa vie, et d’ailleurs qu’elle demoiselle aurait accepté de le devenir sans savoir ce qu’était véritablement le jeune homme, qui le lui aurait caché.

Vu l’heure, il se prépara à manger et vaqua à des occupations que tout hommes fait en général. Il se prit même une bonne grasse matinée le lendemain. Il ignorait cependant à quelle heure devrait lui être livrée sa commande, et le mercenaire décida, pour une fois, de ne pas sortir de chez lui. En effet, il aurait été idiot qu’il manque le courser par absence de sa part, non ?

Mais, le soir était arrivé, et aucun coursier n’avait porté sa commande. Il se dit alors qu’il allait donc éviter de faire appel à leurs services la prochaine fois. Ainsi, l’heure se faisant tardive, le jeune homme se prépara à fermer sa maison, pour aller se coucher. Cependant, s’est lorsqu’il se dirigea vers les fenêtres donnant sur la rue en elle-même, que quelqu’un toqua à la porte.

- Ah enfin !

Lâcha le mercenaire avant de se détourner de sa direction pour rejoindre l’entrée. Arrivant alors à la porte, Mach posa sa main sur la poignée de celle-ci et l’abaissa avant de tirer sur cette dernière pour ouvrir t voir qui était derrière la porte. Il s’apprêtait d’ailleurs même à faire une remontrance au livreur. Cependant, avant qu’il n’ait eut le temps de placer un mot, ou même un geste, l’homme se vit poser une arme sur la gorge, et un doigt sur la bouche pour l faire taire. La surprise fut évidente, mais s’était vite dissipée, quand la personne le repoussa pour entrer et fermer la porte derrière eux. Celle-ci n perdit d’ailleurs sa capuche, révélant son sexe à Mach. En effet, celle-ci était une femme, plutôt joli d’ailleurs.

- Vous devriez savoir qu’on a toujours le choix !

Répondit Mach calmement, et avec un sourire amusé sur les lèvres. D’ailleurs, cette réaction aurait peut être de quoi surprendre la jeune femme, mais, s’il en fallait si pu pour inquiéter Mach, il ne serait jamais devenu mercenaire, où ce genre de choses étaient monnaie courante.

- Bon, si vous me disiez, ce que vous voulez ? Et vous pouvez baisser cette arme s’il vous plait, je doute que cela soit réellement utile ?

Dit le jeune homme calmement, sans bouger de devant la jeune femme, ni même détourner le regard de celle ci

Un homme. Voilà chez qui Daenerys resterait une nuit. Rapidement, ses yeux firent le tour de la petite maison, cherchant quelque signe, quelque indice significatif, ou l'absence de quelque chose d'évident qui lui montrerait instantanément quel genre d'homme était celui qu'elle avait en face d'elle. Elle ne trouva rien. Peu d'objets personnels, ce qui lui laissait supposer un homme très absent. C'est vrai, quand on passe beaucoup de temps chez soit, on agrémente sa demeure, qu'on le veuille ou non, on s'expose. Là, il n'y avait rien. Les mur étaient nus, les étagères emplies d'ustensils usuels. Il n'y avait rien d'excentrique, ce qui laissait à supposer qu'il vivait seul. Qu'une seule personne ne s'étale pas était possible, même chez lui, mais deux? Difficile, très difficile à croire. Évidemment, Daenarys ne pouvait que faire des suppositions, jusqu'à obtenir confirmation ou infirmation de ces dernières. L'absence de jouets ou autres destinés aux bambins la fit également supposer qu'il n'avait pas d'enfant. C'était mieux ainsi, elle se sentait déjà suffisamment coupable de prendre en otage un homme seul, une famille complète aurait été autrement plus gênant.

De plus, il semblait avoir un certain cran. Loin de se jeter en boule dans un coin, il restait bien assuré sur ses pieds et avait même trouvé le moyen de plaisanter. Sa remarque à défaut d'amuser la dame, la fit esquisser un mince sourire. Elle écarta un pan de sa cape, gardant Mach en respect pour le moment, et décrivit un arc un cercle autour de dernier.

-Vous avez raison. J'aurai pu vous tuer pour occuper votre maison tout le temps qui m'aurait plu, mais je ne suis pas certaine que vous auriez apprécié cette alternative. Alors tenez votre langue, et accordez-moi le fait que je n'aie pas le choix, autrement je devrais vous prouver le contraire.

Elle ne le menaçait pas, n'appréciant pas de tuer sans motif, ses paroles étaient une simple mise en garde. Cependant, la remarque de Mach lui montra qu'elle n'avait pas affaire à un timide renfermé, ce qui la rassura. Elle n'aurait pas supporté de passer la nuit à entendre un homme, enfin dans le principe, gémir et pleurer qu'il n'avait pas envie de mourir. Si tel avait été le cas, Daenerys aurait probablement mit un terme à sa vie, car personne ne saurait réellement vivre ainsi dans la peur.

-Il me faut un toit pour la nuit. L'auberge ne me disait rien qui vaille, je préfère une chambre chez l'habitant.

Rester concise dans ses explications, afin de ne pas soulever d'interrogations inutiles. Si cet homme avait un tant soit peu de jugeote, il comprendrait la crainte de la dame de se faire détrousser dans un tel établissement.

-Votre maison étant l'une des dernières avec une flamme encore allumée, je me suis dit que vous étiez le concurrent idéal pour me donner ce que je voulais.

Mentir n'était pas son genre. Elle était beaucoup trop franche, et n'avait surtout pas envie de s'encombrer avec tous les désagréments que pouvait causer un mensonge, car c'était bien connu, un mensonge en entraînait un autre, et c'était toute une nouvelle histoire qu'elle devrait s'inventer, des incohérences auxquelles elle devrait faire attention, ce qui aurait pour finalité de la rendre paranoïaque. Autant dire la vérité, d'autant plus qu'elle n'avait rien de spécialement tabou. Elle sourit de nouveau, et remit sa saï dans son fourreau, accroché à sa ceinture au creux de ses reins. En plus de ces deux armes, la ceinture de la Dame retenait également le fourreau d'une dague, ainsi que celle d'une épée longue. Daenerys croisa les bras sur sa poitrine.

-Une arme est toujours utile. Comment vous appelez-vous?

S’était le début de soirée, quand cette journée en apparence calme, devint plus intéressante, bien que plus périlleuse pour Mach. En effet, à peine la nuit tombée, que sa port fit du bruit, et quand il l’ouvrit, se vit pousser à l’intérieur sous la menace d’une arme. Si on aurait pu penser à une vengeance à l’égard du mercenaire, les propos et les actions de la personne en face de lui, une femme, montrèrent bien vite que cela n’avait rien à voir. En effet, elle ne le connaissait pas, et cherchait simplement un abri. Mais, la façon de le faire était plutôt surprenante, même si le jeune homme n’en laissa rien paraître.

L’inverse fut vrai aussi, car, les réponses calmes de Mach ne surprirent pas la demoiselle, qui aurait pu s’attendre à voir une personne soumise à la panique, et donc cherchant à se soustraire à la menace de l’arme. En effet, le jeune homme n’avait pas parlé d’un ton qui aurait pu trahir son pur éventuel. Non, il s’était contenté d le faire normalement sans s’éloigner de l’arme sous sa gorge. La demoiselle quand à elle s’était mise à scruter la maison de son hôte, le laissant se demander si elle cherchait quelque chose ou simplement à savoir si la demeure lui conviendrait.

- En effet, cela ne serait pas très malin !

Dit-il calmement à la réponse de la jeune femme. Encore une fois son ton n’avait pas changé, bien que la répons pourrait être prise pour une menace, comme s’il savait qu’il pourrait échapper au coup qu’elle aurait pu lui porter. Bien sur, s’était pas tout à fait vrai, car même pour sortir son propre couteau, il lui faudrait du temps. Temps que son invitée aurait surement bien mit à profit, même s’il parvenait qu’à se faire blesser au lieu de tuer sur la première attaque.

En tout cas, la remarque qu’elle fit par la suite ne manqua de faire sourire, de façon clairement amusé cette fois, Mach. Après tout, que se soit à l’auberge ou chez l’habitant, quelle était la différence. ? Bien sur, il y en avait une, ne serait ce que financière. Mais, le risque de se faire détrousser durant le repos était le même. Cependant, là où résidait la différence était surement que chez l’habitant, elle pouvait ligoter ce dernier pour être tranquille.

- Mais, aucun endroit est réellement sur dans cette ville !

Se contenta t il de répondre, n faisant référence aux cambriolages, si encore l’intrusion était dans ce but t pas un autre, puisque l’agression pouvait être toute autre. Il sourit en tout cas au commentaire suivant

- Un concurrent hein !

Dit-il simplement, comme si trouver une demeure était une compétition. Mais, le fait que toutes les autres aient les lumières éteintes ne le surprenait pas non plus, vu que beaucoup se contenterait de vivre avec le soleil dans ce monde. La demoiselle finit alors par ranger son arme, et Mach se permit de la détailler, évitant les commentaires sur la beauté de la demoiselle, ou de ce qu’elle lui montrait. Mais, il ne manqua pas les diverses armes qu’elle avait à la ceinture, alors qu’elle reprit la parole, visiblement décidée à lui faire confiance, et faire les présentations.

- Surtout dans ce monde en effet ! …..Mach et vous ?

Répondit-il en approuvant la remarque, puis se dégageant, de la position dans laquelle la jeune femme l’avait mise avec sa menace. Puis, il se dirigea vers la cuisine t ouvrit le frigo pour n sortir à boire. Il se tourna tout de même vers son invitée.

- Je vous sers quelque chose ?

Demanda t il poliment. Après tout, même s’il ne recevait pas souvent d’invités chez lui, étant un mercenaire, il possédait tout de même de l’alcool, et la jeune femme ayant décidé de se montré conciliante, il n’avait aucune raison de chercher à la foutre dehors pour le moment. Ne serait ce que cela le sortirait de l’ennui que la soirée annonçait.