La ville de Seikusu... même de nuit, comme en ce moment, il la connaissait par cœur à force de rôder afin de choper le premier voyou venu et l'éclater contre le mur, Hakua. Hop, un crochet par le quartier de la Toussaint, un petit passage devant le centre commercial, à chaque fois du truand et du voleur à casser. Chances de rencontre : 99%. Chances de survie pour les opposants : 5%. Si Hakua est de bonne humeur.
-Vas-y, fous-la à poil !
-Nooooooon !!
-Allez, vas-y, vire son soutif !
Hakua se retourne. Un viol. Cinq personnes, en comptant la victime. Gang bang. Ni une ni deux, il fait sortir de ses gants ses deux dagues chéries, qui l'accompagnent n'importe ou. Si le neuvième élément, Skeith, n'avait pas scellé ses pouvoirs quand il s'en était servi face à Héra, il aurait invoqué Jezebel, son élémentaire de feu, et aurait grillé ces petits cons comme des merguez. Tant pis, il pourra pas se la jouer justicier mystérieux et magicien pour cette fois. Il lança juste une de ses dagues sous le nez de celui qui semblait être le chef, et la fit revenir grâce au fil qui suit la dague dans son lancer. Il ramena la dague d'un simple coup de poignet avant de la reprendre au vol, comme si de rien n'était.
-Hey, gros con. C'est quoi ton nom ?
-Comme si j'allais te le dire !
-Bon. Tant pis... Dans tous les cas, je te déconseille de recommencer.
Il sourit à la bande d'un air entendu. De l'autre côté, grande marrade. La stupeur de la dague est passée, et ils regardent l'homme qui leur a lancé la dague en question. L'homme sourit, simplement. Oui, il sourit. Mais ce n'est pas un sourire sympathique. Les criminels n'ont pas de jugeote à propos de ce sourire, et le prennent pour un sourire désolé. Seulement, ce sourire est celui qui veut dire "riez, riez. Vous ne pourrez bientôt plus." Il dégage la frange qui recouvrait sa marque gauche, se retire de l'ombre et sourit, avec son sourire carnassier.
-Haha ! Espèce de crétin, tu crois pouvoir nous intimider, avec ton cosplay et tes airs de justicier ? Crèèèèèèèève !!
Ici se lance le chef, un ninjato à la main. Hakua a été froissé par le terme "cosplay". Les habits qu'il a emporté de Terra ne sont pas du cosplay. Souvenirs de sa vie passée, souvenirs de son vieux maître élémentaliste. Dans la flamme ardente que lancent ses yeux à la bande, ils reconnaissent, un peu tard, l'albinos qui leur a lancé la dague. Hakua, le tueur de criminels. Le type plus efficace à lui tout seul que la police et tous ses effectifs. D'ailleurs, la dague ressort, accompagnée de sa jumelle, une qui vient bloquer le ninjato qui partait vers son cou, et l'autre qui s'en va dans le ventre du chef, qui remonte en faisant redescendre toutes les viscères, lame qui se plante dans le cou, tourne, remue, et fini par égorger totalement. Le chef tombe raide mort et Hakua s'essuie avec le costard violet du cadavre. Une chance que les vêtements de Terra soient plus difficiles à tâcher que les vêtements terrestres. Il se relève, une partie du costard sur son œil gauche, afin d'essuyer son visage. L'œil droit est l'incarnation même de la haine. Les autres préfèrent se tirer en courant, abandonnant le corps de leur leader aux chiens abandonnés. Hakua, lui, regarde la femme à moitié nue. Ce n'est pas de la pitié, ce n'est pas du mépris. Une sorte de neutralité bienveillante.
-Tu peux te relever ?
-Ca devrait aller... Merci...
-'pas de quoi.
Il tourna les talons directement, déclinant à l'avance la proposition à aller boire un verre avec la femme. Il avait été mis en rogne par les violeurs, il lui fallait tuer encore plus pour soulager sa haine. C'est à ce moment qu'il bouscula quelqu'un.
-Bordel ! Tu peux pas regarder ou tu marches ?!
Il observa la personne. Un jeune homme, cheveux d'albinos, mais les yeux couleur argent. Il était petit, à peine un mètre soixante. Mais c'était surtout ses cheveux et ses yeux qui l'intriguaient. Argentés... C'est rare. Il connaissait très peu d'albinos en dehors de lui, et la plupart des fanboys de tel ou tel manga ne poussaient pas le vice à porter même des lentilles de couleur. La teinture, passe encore.
-Toi... Es-tu vraiment d'ici ?
De Terra ? D'un coin éloigné de la terre ? D'une autre planète, même, peut-être ? Mais l'homme était intriguant, et Hakua voulait en savoir plus.