Les mots ne l'atteignaient plus depuis longtemps ... Le cadavre, édifié pour obéir et assassiner froidement, encaissa les tendresses qu'il hurlait, au milieu de cette masse grouillante, dans cette cave suintant l'alcool et le sang. Oui, pour gagner, elle serait une véritable garce, sans doute la pire de toutes ... Et le coup qu'il lui assena la fit littéralement voler. Ses pieds quittérent le sol l'espace d'un instant, avant qu'elle touche à nouveau le sol sur ses deux pieds, soulevant alors un amas de poussières. Dans un hoquet, elle porta sa main à son ventre, où ses tripes semblaient éclatées ... Un violent goût de sang, amer, envahit sa bouche, sa langue, et teinta ses dents. Un autre hoquet agita son buste,, avant qu'elle ne porte sa main à sa bouche, essuyant un léger filet sanguinolent qui perlait hors de sa bouche. Son seul réflexe fut d'avaler, comme elle le faisait toujours.
Elle releva les yeux, qu'elle avait vissée sur le sol, vers Kiichi, son visage ne se permettant aucune émotion. Ses traits restaient immuables, malgré la douleur qui ronronnait dans ses entrailles. Liirzyn toussa, cette fois avec une voix féminine, et non pas rauque comme à son habitude.
- J'aurais du mal ... à frapper un gosse.
Dit-elle d'une voix étonnament claire, qui surprit l'assemblée. Toute cette populasse connaissait ce bruit rouillé et ruiné qui lui servait de voix, mais pas cette voix presque douce, mais toujours aussi malsaine. Un pas, et elle s'avança vers lui, les mains grandes ouvertes, les muscles détendus. Chaque pas injectait dans ses veines une douleur puissante, qui dégageait une adrénaline indomptable. Ainsi, nous pouvons nous amuser ... Elle s'approcha, de sorte à se trouver proche de lui, défiant son regards de ses yeux sanguinolents, où rien, rien ne se refléterait jamais.
- Un putain de gamin qui devrait rentrer chez lui ...
La tueuse prit une lente inspiration, et courut vers lui. Sa main, ouverte, se transforma en un poing rigide, et elle lui assena un coup dans la gorge, visant sa pomme d'Adam, afin de lui offrir un coup puissant. Et s'il parvenait à parer coup, le second poing de la belle viendrait se plonger dans la poitrine de Kiichi, pour marteler son coeur, une sensation déstabilisante quand le coup est rude ... Et croyez-moi, il le sera
Mais son seul refuge, suite à ce coup, la mettait en danger : elle atterissait sur le sol, dos à lui, à genoux. S'il était assez rapide, il pouvait lui offrir un coup qui serait plus douloureux que celui qu'il venait de lui coller dans le ventre. Si elle se montrait assez rapide, elle pourrait le contrer. Le temps, dans cette cave, s'arrêtait toujours au moment d'un combat, quand les coups pleuvaient et rythmaient toutes les respirations.