Bon, le chef du groupe armé ne voulait apparemment pas répondre aux questions que se posait la follasse blonde. Il suffisait d’écouter les paroles froides que disait cet homme.
« Emmenez-la dans l’entrepôt, je vais m’occuper d’elle plus tard, j’ai une petite chose à faire avant… »
« Non mais tu vas me répondre toi ! »
Elle s’était levée comme si elle allait agresser cet homme parce qu’il ne lui répondait pas. Harley fut vite remise à sa place à l’aide d’un coup de crosse dans la jambe blessée. Elle se mit à gémir, serrant les dents face à la douleur de ce coup, et posa ses fesses sur la banquette à l’arrière du fourgon. Elle ne chercha pas à se débattre ou sortir du véhicule. La jeune femme blonde savait très bien ce qu’il l’attendait si elle mouftait de trop…
Le fourgon se mit en route et elle ne plaça aucune autre parole durant le trajet. Elle observait les autres hommes autour d’elle. Des regards froids se posèrent sur elle…Brrr…On ne va plus rien faire du tout ! Elle attendit que le fourgon finisse sa route. Les hommes la capuchonnèrent pour la sortir du véhicule. Ainsi, elle ne pouvait savoir où ils étaient installés. Deux hommes lui tenaient les bras et l’aidaient à marcher, même si elle n’en avait pas besoin. Ils l’installèrent sur une chaise, retirant violemment cette cagoule noire. La jeune blonde plissa des yeux quand elle eût cette lumière dans le visage. Habituée à la lampe, elle se mit à regarder autour d’elle. Une seule chaise, une seule lumière située au-dessus d’elle. Elle ne voyait pas grand chose. Par contre, elle entendait autour d’elle les hommes et leurs armes qu’ils rechargeaient. Gloups…
« Bon, il est passé où votre patron ? C’est pas tout ça mais je suis une femme occupée… »
Des bruits de pas se rapprochaient d’elle mais la personne restait dans l’ombre. Elle s’attendait à recevoir un autre coup de crosse, c’est pourquoi elle se recroquevilla un peu sur elle. Elle avait peut-être encore parlé pour s’prendre un coup…
« Harley Quinn… D’après ce dossier, vous avez un sacré beau casier judiciaire! Quatre meurtres répertoriés, une dizaine de vol de tout genre ainsi que plusieurs vandalismes, incendies volontaires… Mais quelque chose me dit que vos actes ont été beaucoup plus nombreux que ce que j’ai sur ces papiers. C’est pour ça que vous êtes ici, Mademoiselle. »
« Tu parles ! Tout ça, ce n’est que sur Seikusu ! Tout ce que j’ai fait ne se compte par sur les doigts de la main, ni les pieds d’ailleurs ! On t’a mal informé mon petit ! Dis-moi plutôt c’que tu m’veux, hein ! Histoire que j’parte d’ici au plus vite ! »
Enfin, il apparut à la lumière. C’était un grand homme blond, sapé comme un homme d’affaires. Des petites lunettes sur le nez et un dossier à la main. Il vint attraper une chaise et la positionner devant elle, s’asseyant à cheval dessus. Pour une raison presque inconnue, Harley se mit à étouffer un rire en le voyant si près, à découvert. Elle s’attendait à tout, sauf à un pingouin ! Enfin presque pingouin dirons-nous ! Sauf qu’elle réprima ce rire aussitôt qu’elle vit son regard froid.
« Il y a quatre mois, vous avez volé trois virgule sept millions de Yens à une entreprise de courtage. Hors, cette perte a aussi engendré une chute libre du prix de l’action. Or, j’étais l’actionnaire majoritaire de cette entreprise qui a faite faillite; les clients n’ayant plus confiance en eux, ils ont simplement été placé leur argent ailleurs. »
« Ha ouaiiiiiis ! Mon premier casse dans ce monde de citrons ! Oui, oui et ? Tu veux les billets verts peut-être ? Ah bah non, je ne peux pas te les rendre ! J’ai tapissé ma chambre avec et ça brûle très bien dans la cheminée ! Ah oui oui, c’est un très bon combustible… »
Elle cherchait à l’énerver. Elle avait un réel don pour cela. En même temps, elle ne faisait que dire la simple vérité. Elle n’avait pas dépensé tout l’argent volé cette fois-là…Le blondinet se releva, laissant sur sa chaise le dossier parlant d’Harley. La jeune femme s’abaissa un peu comme pour essayer de lire ce qu’il y avait dessus, mais elle sentit une main dans son coup et sa joue, la ramenant correctement sur la chaise. Elle pouvait sentir le froid de la chaise métallique dans son dos. Cette main serrait sa gorge mais pas assez pour l’étouffer.
« J’ai perdu dix millions d’euros à cause de ta petite escapade dans les coffres de cette entreprise… Tu m’as coûté très cher, mais tu es à moi. Oh, et si tu ne fais pas exactement ce que je te demande, tu seras soit tuée, soit emprisonnée si longtemps que tout le monde aura oublié le son de tes petits grelots accrochés à ta corde, avec laquelle tu te seras pendue tant la vie en prison est dure, tu en auras le choix. Cependant, tu es assez brillante pour savoir qu’il vaut mieux pour toi de m’obéir… »
Harley essaya de se défaire de cette emprise, se débattant ne serait-ce qu’un peu. Mais d’un coup, elle s’arrêta. Elle ouvrit grand les yeux et se rappela les paroles du blondinet juste avant. Elle se fâcha toute rouge, et répondit presque en hurlant, se débattant à nouveau.
« J’suis pas à toi, je ne suis qu’à Biquet ! Et d’abord, c’est quoi de ces menaces bidons !?! Tu crois que tu m’fais peur avec tes " La vie en prison est dure " ? Je sais ce qu’est la vie dans c’trou à rats et j’en ai pas peur du tout ! Et la mort, j’connais pas ! J’suis invici… »
Elle s’arrêta encore une fois. Muette, immobile…Un son, un murmure résonnait dans sa tête. D’où cela provenait ? Encore cet homme qui lui murmurait des mots " doux " ? Non, non, c’était autre chose.
« Tu dois lui obéir…Il ne te fera pas de mal, il sera très gentil même. Obéis-lui…Obéis-lui… »
« C’est toi qui prend cette voix d’outre-tombe ? »
Elle regarda derrière elle, l’homme tenant sa gorge. Elle avait juré que cette voix provenait de lui. Pourtant, ses lèvres étaient scellées alors qu’elle entendait encore et toujours les mêmes paroles. Elle n’avait que faire d’ailleurs de ces mots. Elle s’énerva, frisant la crise de folie. À l’aide de ses mains, elle se défit de l’emprise du blondinet et se leva de la chaise brusquement. Elle se remit à hurler. Ne sachant diriger ses paroles vers quelqu’un, elle le fit en regardant au ciel.
« Et puis quoi encore ? J’vais pas obéir à ce pingouin blond ! Non mais c’est la fête ici ! Y’avait qu’à faire gaffe à où est-ce qu’il fout son pactole ! J’y peux rien s’il est nul le blondinet ! Bon allez ! Hasta la vista… »
Elle fit un signe de la main, semblant être celui d’un soldat de l’armée, tout en prenant direction de la zone ombrée de l’entrepôt.
« …Baby ! »
Ouaiiiiis…Ca, c’est de la réplique ! Autant partir comme un héros non ?