Fuite ou tourisme ? Avec Monsieur Mach Bonin.

« La liberté. La vraie. L'unique. Celle que j'avais toujours connu depuis toute petite. Jusqu'à il y a quelques années. Enfermée dans cet établissement pénitencier, j'ai dû réfréner mes envies. Mais j'ai quand même marqué la prison de mon passage. Non plus en tant que Néféroubity (ou Akhbetnéférou pour les prêtres), mais avec une nouvelle identité. Je suis arrivée ici il y a un peu plus de deux ans. Je me suis faite à ce monde. De toutes manières, il faut attendre encore trois années avant de re-sauter dans le temps. J'ignore d'où me vient cette faculté. Doit-on la considérer comme un don ou comme une malédiction ? La première fois que ça m'est arrivé, j'avais cinq années. Je jouais dans la mare avec un singe lorsque j'ai sentit le besoin de fermer les yeux. En les rouvrant, après avoir senti d'étranges démangeaisons au creux de mon ventre, j'étais dans un tout autre endroit. Pleins de monstres de métaux qui allaient super vite, pleins de gens habillés bizarrement. Et les Dieux pleuraient. Ce devait être un gros chagrin. Le Nil aurait prit de l'ampleur. Mais je ne voyais nulle part le fleuve de vie. Partout où se posait mon regard, il n'y avait que de gigantesque maisons grises. Où était passé le sable ? Je n'en savais fichtrement rien. J'étais perdue. j'ai errer quelques temps dans la rue, affamée, jusqu'à ce qu'un couple me trouve et prenne soin de moi. Elisabeth qu'ils m'appelèrent. Elisabeth Orpah. Cinq ans passèrent. Je me languissais de mes parents. De ma soeur. De mes frères et demi-frères. Un jour que j'étais tranquillement en train de jouer avec un chat, je fermais les yeux à nouveau. Lorsque je les avais rouvert, j'étais de retour. Cinq ans avaient passé, on m'avais crue morte. Mais voilà, j'étais là. C'est à partir de ce moment que j'ai compris mon pouvoir. Tous les cinq ans, je pouvais voyager. Dans le temps. Et aujourd'hui, me r'voilà loin de chez moi. Loin de ce Prince Nubien si sexy. A cavaler pour échapper aux gardiens de l'ordre. Je sors d'un magasin de chaussure. Une superbe pair d'escarpins à la main. Une autre aux pieds. Mon haut, un simple boléro rose et rouge à peine fermé sur le sternum, se marie très bien avec les escarpins grenat dont les talons aiguille mesurent quinze centimètres. Je saute sur le côté pour éviter un chat errant, avant d'aller franchir les portes d'une taverne mal famée. Je suis si belle que tous les regards me deshabillent. Je souris. J'avance jusqu'au bar sans encombres. Un Whisky commandé plus tard, je sens une main dans mon dos. Sur ma chute de rein. Tournant le regard, je réprime un frisson d'horreur. Un clochard aux dents carriés, à l'haleine aviné, et aux chairs bedonnantes. Je lui écrase le pied avec mon talon et il hurle de douleur en me traitant de salope. D'un rire, je lui tourne le dos et descend le Whisky cul sec. J'en ai fait du chemin depuis mes cinq ans. Je ne suis plus une gamine. Et je tiens trèèès bien l'alcool. »

Mach n’avait pas du attendre longtemps pour recevoir la mission suivante qu’il allait devoir remplir. En effet, à peine de retour à Nexus, un de ses intermédiaires habituels vint l’informer que la prison dans laquelle il avait été quelques temps auparavant, et libéré pour bonne conduite, lui avait demandé de venir les voir pour lui proposer un contrat. Tout d’abord septique, le mercenaire pensant à un piège pour se voir de nouveau mit en cellule, il finit par s’y rendre  Mais, si ce n’était pas un piège, cela u ressembla presque, puisque le patron du pénitencier lui mit en quelque sorte le couteau sous la gorge. En effet, il avait suffisamment de preuves pour l’inculper et l’incarcérer. Cependant, ce dernier avait visiblement un problème à résoudre, et avait donc demandé à Mach de s’en charger en échange de l’abandon des poursuites.

Ainsi, le mercenaire accepta et récupéra alors les informations sur le prisonnier en fuite. Il s’avéra d’ailleurs, qu’il s’agissait d’une prisonnière, et sacrément jolie d’ailleurs d’après la photo que lui remit le chef de la prison. L’homme détailla alors le dossier, alors qu’il écoutait l’autre homme raconter les faits. Et il put donc sourire de façon amuser, et pas totalement désintéresser, quand il apprit qu’elle avait joué avec les gardiens de façon charnelle pour sortir de prison.

En tout cas, une fois l’entrevue terminée, il se fit reconduire à Nexus, et commença ses recherches, pour trouver des informations sur la localisation de l demoiselle. Et le retour qu’il eut quelques jours plus tard lui apprit que la jeune femme était en ville, ce qui le fit sourire. Ayant ensuite récupéré ses habitudes, Mach se mit en tête de la suivre, et alla donc à sa rencontre dans la cité. Il finit par la croiser à la sortie d’un magasin de chaussures, dans une tenue des plus sexy, et qui ne la faisait pas passer inaperçue  auprès des hommes. Il y passa d’ailleurs à côté comme si de rien était avant de se tourner et l suivre, faisant en sorte qu’elle ne le remarque pas.

Il la suivit alors jusqu’à un bar, où elle entra sans se soucier des regards, et s’était presque à croire qu’elle les cherchait au contraire. Mais, elle montra vite, alors que Mach entrait à son tour, qu’elle ne se donnerait pas au premier venu, comme l’apprit le clochard ou le poivrot qui était venu tenter sa chance. Le jeune homme vint alors s’assoir près d’elle, sans chercher à se faire remarquer, et commanda une Vodka pour changer. Il remarqua bien vite la boisson que buvait la jeune femme.

- S’est plutôt rare de voir une femme commander un Whisky !

Commenta t il gentiment sans l’once d’une provocation. Ce n’était peut être pas la meilleure façon d’engager une conversation, mais, s’était aussi la plus facile, sans avoir à venir directement au fait.  Le barman lui servit alors la sienne, et de sa main gauche, le mercenaire vint enserrer le verre avant de le porter à ses lèvres pour en boire la première gorgée.