[HRP] Je m'excuse pour les insultes présentes dans ce post. Si cela te dérange, j'essaierai de les remplacer, mais les pensées de la princesse sont quelque peu... Crues. [/HRP]
Quelle foutu déesse ! De quelle droit ceux-ci intervenaient parmi les hommes ! tous les êtres vivants ici-présent (et surtout elle, car elle n'avait aucune attache avec ces dieux-là, ni aucun d'ailleurs) n'avaient pas à leur obéir ! Ces êtres imbus de leur pouvoir avaient tout eu, et abusaient de leur puissance. Au moins, si Kuro Hime abusait de la sienne, elle avait bossé pour cela, elle avait sué sang et eau avant de pouvoir vraiment mérité son Empire. Et voilà que... cette salope lui enlevait tout cela en un claquement de doigts ? Elle avait beau avoir admis que cette pouf à moitié nue était une déesse, c'était clairement de l'abus !
Elle n'avait donc aucune intention de lui obéir. Avant qu'elle n'ait pu tester son pouvoir sur la pimbêche qui lui faisait face, elle se retrouva dans une prison noire. Bloquée à l'intérieur, au début, elle s'énerva contre la paroi, frappant de toutes ses forces, avant de s'asseoir pour ne plus bouger. De la patience, elle en avait à revendre. Elle s'était amusée plusieurs fois à torturer un concurrent déloyal, le laissant patienter doucement. Et pendant plusieurs heures, sans bouger un poil, elle s'était amusée à le regarder, un regard inexpressif sur le visage. Alors la patience, elle connaissant.
S'asseyant, elle resta calme durant deux longues heures, suite à quoi elle vit la prison disparaître, la libérant par la même occasion. Maintenant calmée, elle ne mit pas ses plans d'activation de ses pouvoirs contre la déesse, ayant finalement jugé que ce n'était pas vraiment "bon" pour la suite, déjà qu'elle était en bien mauvaise posture. Pendant plusieurs minutes, face à face, toutes deux restèrent silencieuse. Et avant qu'elle ne put comprendre, elle vit Taj -même si elle ne connaissait toujours pas son nom- disparaître peu à peu dans le décor. Avant qu'elle ne comprenne que celle-ci disparaisse belle et bien, et que ce n'était pas un effet visuel dû à la chaleur, il était trop tard, et Kuro Hime ne put attraper que le vide.
Ecoutant avec attention la dernière parole de la déesse des esclaves, elle se demanda comment. Regardant autour d'elle, il n'y avait que du désert, roche, sable, poussière, et terre. Quelques arbres, peut-être. Elle n'avait jamais été dans cette situation. Une première. Elle n'avait même jamais pensé y être. L'unique. Elle survivrait pour faire ravaler ces paroles à la déesse. Plus le temps passerait, et plus sa colère grandirait, mais plus calme, et sourde.
Pour être une épreuve, c'en fut une. Les premiers jours, elle marcha avec les steppes arides, ne trouvant bien sûr aucun village. Recherchant d'abord une sorte d'abri pour passer la nuit, elle finit par en trouver un, avec quelques pierres -gros rochers- empilés. Dans leur interstice, quelques restes d'animaux datant de longtemps étaient la seule preuve qu'un jour, cet abris avait été occupé. Humain ou animal, cela ne l'importait guère. Au moins, elle avait eu un abri, et la preuve qu'il y avait quelques animaux aux alentours. A condition de trouver un point d'eau, c'était sûr, elle pourrait survivre.
N'étant pas vraiment une chasseuse, elle passa toute sa troisième journée à poursuivre un ... animal inconnu pour finir, épuisée près d'un point d'eau, mais le ventre vide. Quelques arbres lui offrant une ombre bienfaisante, elle resta à se reposer, au moins sauvée par l'eau -sale ou non, cela ne l'importait pas. La nuit, quelques créatures mauvaises eurent la mauvaise idée de s'approcher d'elle. Si une réussie à la mordre à la jambe, il n'eut pas le temps d'enfoncer ses crocs que la main de la princesse se posa sur sa tête, le tuant très rapidement. Les autres connurent le même sort, mais sans l'atteindre heureusement. Nettoyant sa plaie comme elle le pouvait, avec l'eau, elle arracha un morceau de sa robe pour se faire un bandage. Faisant un feu avec du bois, du silex et une autre pierre, elle put les faire cuire, et manger.
Le quatrième jour, elle passa sa journée cachée, se protégeant des forts vents qui étaient arrivés, s’emmitouflant le plus possible dans sa robe, tête comprise. Ainsi, le sable la fouettait par rafale, certes, mais ne la gênait pas plus que ça. Elle avait connu bien pire, en terme de souffrance, quand elle n'arrivait pas, au début, à contrôler son pouvoir. Elle resta ainsi, toute la journée, priant pour que le lendemain, sa source d'eau ne soit pas recouverte de poussière, ou trop trouble pour espérer la boire. A la fin de la journée, finalement, la tempête se calme, et elle put se relever. Regardant autour d'elle, la princesse eut du mal à reconnaître le paysage dans lequel elle évoluait depuis un peu plus de quatre jours. Deux arbres sur les trois étaient tombés, avalés par la tempête. Heureusement, celui près duquel elle s'était adossée avait résisté, tant bien que mal. Malheureusement, toutes les grandes palmes de l'arbre avaient été emportées, ne lui fournissant qu'une bien maigre ombre. Pour finir ce tableau chaotique, elle porta enfin son regard sur la source qui lui avait permis de vivre jusque là, mais elle ne vit qu'un tas de sable. Plus d'eau, plus de nourriture, et toujours pas de déesse en vue.
Ne voulant pas abandonner, elle essaya de se lever, mais sa jambe, mordue par l'étrange animal, ne tenue pas son poids, et très rapidement, elle dut se résigner à passer la nuit dans cet enfer de poussière. La morsure devait être infectée, car celle-ci la "brûlait" sans interruption. Si cette foutue déesse ne se ramenait pas rapidement, pensa-t-elle, elle dut avouer que ce serait la fin de sa vie. Tout ça à cause de l'égo démesuré des dieux. Tout ça à cause d'une esclave... Satané vie. Restant donc prostrée, elle put seulement se réjouir de la tempête pour une chose, car au moins, celle-ci avait fait fuir toutes les bêtes aux alentours, et nulle rencontre ne vint déranger sa nuit.
Le cinquième jour, enfin, eut l'air d'être son dernier pour elle. Etant à mi-chemin entre un délire complet, hallucinant un peu, et des phases ou la raison reprenait le dessus, elle resta adossée à son arbre, ne se souciant même plus du soleil ou de l'eau. La gorge sèche, sa peau abimée, par le soleil, la sècheresse et le sable, elle semblait enracinée. C'est à peine si elle avait encore assez de force pour bouger la tête. Yeux fermés, elle attendait la fin, et pourtant, celle-ci tardait à venir. Si la chaleur de la journée ne l'atteignait pas, la froideur de la nuit non plus. Le vent inexistant, les bêtes absente, le silence prenait tout son ampleur. La tête posée sur les genoux, les yeux levés vers le ciel, elle ne pouvait que regarder d'un regard presque mort ce ciel étoilé. Puis doucement, elle bascula, sans pour autant réagir. S'allongeant à terre, dans la poussière, sans même plus faire attention à ses habits, déchirés, sales, ni ses cheveux plein de poussières, ni à son être, en somme, elle grogna cependant en bougeant sa jambe. Puis enfin allongée, elle regarda pleinement ce ciel bleu, sans nuage, que la tempête avait sûrement du emmener avec elle, attendant sa fin.