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Quand une certaine déesse devient mécontente. [PV Taj]

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Kuro Hime

C'était magnifique, tant de pouvoir, réuni en une main. La princesse du manoir pensait avoir le droit de vie ou de mort sur ceux dont elle avait acheté les services. C'était déjà un privilège de la servir, puisque ça assurait à qui en ressortait vivant, les honneurs, une vie pleine de richesses, et plus encore. Le tri au départ été horriblement strict, mais c'était pourtant un paradis par rapport à ce qui les attendait à l'intérieur du manoir. Heureusement que l'appat du gain à la sortie était le plus fort, car sinon, personne n'aurait jamais voulu la servir, sauf quelques rares élus.

Mais tout cela se passait bien, pas de mort, quelques souffrances, mais rien de plus... quand elle était de bonne humeur. Et ce n'était pas vraiment le cas. Non seulement, elle s'était réveillée à cause d'une crampe au mollet droit, ce qui l'avait particulièrement énervée, mais en plus, celle qui lui apportait sa robe était tombée malade. Le médecin du manoir jugeant son état trop alarmant l'avait consignée chez elle. Foutu médecins, foutu esclaves. S'habiller seule ? Certes c'était une bonne possibilité, assez simple à faire. Elle aimait se faire servir, certes, mais de là à ne pas savoir s'habiller seul, non ! Tout cela pour dire qu'elle pensait plutôt s'amuser à se défouler sur quelques esclaves qui la serviraient.

C'est donc avec sa robe de nuit, noire, avec un peu de dentelles sur les extrémités, bras, cou et près des chevilles, qu'elle descendit les marches pour aller vers sa salle à manger. Réclamant son petit déjeuner habituel, elle regarda quelques esclaves alignés contre le mur, sans entrave, mais toutes tremblantes de recevoir la colère matinale de la maîtresse de maison, et en fit venir une près d'elle. Jeune, humaine, elle avait été abandonnée par ses parents, et gracieusement, elle avait été recueillie.

La laissant lui masser les pieds pendant qu'elle mangeait, la petite imbécile eut l'audace de toucher sa cheville. Quelle effrontée. Prenant son élan avec son autre jambe, son propre pied, nu alla s'écraser contre le visage de la pauvre. Puis, s'agenouillant près d'elle, quittant donc la table, elle posa une main sur son ventre. Et le tout commença. La petite commença à se trémousser, pleurant, voulant échapper à la poigne de la princesse, en vain. Puis les cris commencèrent, déchirant, horrible, et pourtant la dame d'ébène comme on l'appelait parfois souriait d'un air paisible et cruel.

Puis enfin le silence. La pauvre était morte, dans la douleur. Lui donnant un dernier coup de pied comme à un jouet cassé, elle prit son assiette pour se débarasser de sa nourriture sur ce corps, à cause d'elle, son envie de manger avait disparue, une bonne à rien jusqu'au bout finalement. Et elle ordonna aux autres d'aller bruler le cadavre dégoulinant de sauce à viande.

Taj

Dieu

Re : Quand une certaine déesse devient mécontente. [PV Taj]

Réponse 1 mercredi 11 mai 2011, 16:55:22

Cette fois, s'en était trop. Taj regardait de près la condition de ses petits protégés, quand elle tomba sur la scène. Une jeune esclave massait les pieds de sa maitresse, lorsque d'un coup celle-ci lui envoya son pied dans la figure. Jusque là rien de choquant. Elle avait dû faire quelque-chose qui n'était pas apprécié, mais c'est quand la blonde vêtue de noir s'agenouilla devant elle, posant une main sur son ventre que la colère s'empara de la déesse. Tuer un esclave était envisageable, mais  seulement si cela rapportait une chose conséquente. Cette petite pimbêche aristocrate, cette Kuro Hime, tuait sans aucune raison valable et dans une douleur insoutenable.

Totalement intolérable! C'est ce que les autres dieux purent entendre crier quand la divinité des soumis sortit en trombe de son sanctuaire. C'était toute l'éducation de cette princesse qui était à refaire, et sans tarder. Elle attendit un moment où la fille serait seule pour pouvoir intervenir. Quand celui-ci arriva, elle apparut auprès d'elle. Son bâton de sorcellerie à la main, elle en bougea l'extrémité pointée vers celle qu'elle devait punir de façon verticale, de bas en haut. Elle se retrouva collée au plafond, incapable de bouger autre chose que la tête. La déesse parla sur un ton qui n'avait rien de sympathique.


« -Sais-tu qui je suis? Bien évidemment que non.
*elle traça un cercle dans l'air avec l'une de ses mains, et une sorte d'écran apparut, montrant le bûcher de l'esclave*
Je viens à cause de ceci. Je suis la déesse des esclaves, et je n'aime pas que l'on assassine inutilement mes fidèles. Vois-tu où je veux en venir?
Tu n'es pas une bonne maitresse. Tes serviteurs ont peur de toi, alors qu'ils devraient t'aimer. Tout est à refaire dans ton comportement. »



Énervée, elle ne lui avait même pas laissé l'occasion de répondre. Elle la fit redescendre et s'approcha, le visage presque contre le sien, et susurra à son oreille.


« -Trois choix s'offrent à toi: sois je te tue ici et maintenant, sois je fais en sorte que plus jamais tu n'aies d'esclave en ta possession, ou bien sois tu te repentis, me présente tes excuses les plus sincères et accepte de te faire guérir de cette mauvaise manie.
Profites-en, car je suis vraiment trop bonne de te laisser choisir. »



Elle s'écarta, son arme disparaissant dans une volute de fumée. Un nuage se forma près du sol, et Taj s'assit dedans comme sur un trône. Elle espérait entendre la princesse noire accepter la troisième proposition, car si elle devenait un maitre correct, elle aurait d'autres esclaves qui deviendrait ses fidèles. Autant faire en sorte qu'il ressorte quelque-chose de positif de cette triste histoire.
Après une petite poignée de secondes où la réflexion se lisait sur le visage de la fautive, la déesse la poussa à répondre.

« -Alors? J'attends! »

Kuro Hime

Re : Quand une certaine déesse devient mécontente. [PV Taj]

Réponse 2 mercredi 11 mai 2011, 18:29:17

Ah ! Que cet acte l'avait défoulé. Maintenant, elle était calme et tranquille. Enfin, toujours aussi de mauvaise humeur, et cela prévoyait quelques actes de torture gratuite, mais si tout allait bien, ils n'iraient pas jusqu'au meurtre. Enfin... Meurtre. Jusqu'à la destruction totale de l'objet plutôt, vu que le meurtre demandait déjà une vie, et que tous ses sujets étaient ses objets. Et c'était vrai, durant l'heure qui suivit, elle avait déjà écrasé une main qui trainait devant elle alors qu'une esclave nettoyait le sol, mis un coup du bout de son ombrelle qui ne la quittait jamais, même en robe de nuit, puis enfin, voulant s'habiller pour une fois seule, elle alla dans sa chambre.

A peine fut-elle arrivée quand une femme apparut soudainement. Aucun flash, aucun nuage de fumée, juste une présence en plus. La princesse mit quelques temps à comprendre ce qu'il se passait, et avant qu'elle ne puisse effectuer aucun geste, cri ou appel, elle se retrouva collée au plafond. Dés lors deux sentiments, le premier étant de la peur bien évidemment, et le second une envie soudaine de l'avoir pour elle. Un nouveau jouet pour remplacer l'ancien...

Quand elle apprit finalement qu'elle était une déesse, les deux sentiments s'accentuèrent brusquement. Peut-être devrait-elle jouer un peu son jeu avant de la prendre dans ses filets... Une sorte de jeu d'échec, en quelques sortes. Mais il fallait commencer par la calmer... Elle ne voulait en aucun cas subir la colère d'une déesse, fusse-t-elle la déesse des esclaves. Lorsque l'espèce de magicienne la fit descendre du plafond elle eut un petit cri qu'elle se promit de lui faire regretter. Elle n'avait pas l'habitude d'être prise au dépourvu, et se retrouver d'un coup dans l'air sans appui était dérangeant.

L'écoutant attention jusqu'au bout, elle attendit qu'elle eut fini pour parler, réfléchissant à toutes vitesse. Elle ne s'en était jamais voulu pour une mort d'un esclave, et elle ne pensait pas changer avant longtemps. Mentir était assez difficile, surtout quand on se fichait éperdument de la vie des autres, et elle décida d'être plus ou moins franche.

-Déesse. Je vais être franche et sincère, et vous dire que je ne peux vous donner mes excuses pour cette chose que je ne comprends manifestement pas. Un esclave n'est plus rien, qu'un simple objet entre les mains de son maître. Un ouvrier ou autre est traité de la même façon qu'eux, à un ou deux détails près. Si vous arrivez à me faire changer d'avis sur ce que peux rapporter une esclave qui aime son maître plutôt que de le craindre et exécuté, par cette crainte, tout ce que veut le maître sans exception et du mieux possible, je consentirais, peut-être à prononcer ces quelques mots de façons sincères.

Elle sourit d'un air cruel.

-Je vous souhaite bonne chance pour cela, mais sachez que si vous me tuez, beaucoup de personnes risqueraient de souffrir, ce serait bête. Donc, bonne chance à vous.

Et elle s'assit sur le bord du lit, la regardant d'un air suffisant.

Taj

Dieu

Re : Quand une certaine déesse devient mécontente. [PV Taj]

Réponse 3 mercredi 11 mai 2011, 21:38:58

Taj la regardait d'un air un peu surpris. Il semblait que son interlocutrice n'avait pas tout à fait appréhendé la situation.


« -J'ai l'impression que tu n'as pas bien compris. Te tuer ne pose aucun problème. Je peux aisément faire en sorte que personne n'en pâtisse, je suis une déesse après tout.
Un esclave est utile, toi, non. S'il y a bien quelqu'un qui n'est rien dans cette demeure, cette personne est devant moi. Quelqu'un d'autre pourrait très bien prendre ta place.

Voici ton problème: ta vision des choses qui t'entourent est erronée. Tu vis dans un autre monde, illusoire, qui te fait perdre conscience des réalités. Seul ton argent t'a permis de survivre jusqu'à présent, et ça aussi, je peux te l'enlever.
Un esclave est un objet, oui, mais un objet précieux, dont il faut prendre soin. La fidélité, l'amour du travail bien fait, de petites attentions à ton égard. Ce ne sont que quelques-une des choses qui apparaissent chez un esclave qui apprécie son maitre.
Si la peur est son pain quotidien, il fera mal son office, car trop stressé, pas envie de se faire remarquer, il fera tout son possible pour t'éviter et donc beaucoup moins réceptif à tes désirs. Un bon maitre n'a presque pas d'ordres à donner, ses esclaves le connaissent et font ce qu'il attends d'eux sans qu'il ait besoin de leur indiquer.

Certes objets, mais vivants, avec des sentiments. Même les démons font en sorte de se faire apprécier de leurs serviteurs.
Que tu tues un esclave, d'accord, mais que le tue sans véritable raison, c'est un sacrilège. Non seulement tu te rabaisse au niveau d'une vulgaire tueuse, mais tu bafoues également l'esclavagisme dans son essence profonde. L'intérêt de la vie, et à plus forte raison celui de la mort chez un esclave, c'est de servir. Hors par un tel acte il est totalement inutile.
Tu ne t'en rends pas compte, mais cela est aussi préjudiciable à toi qu'à eux. J'espère que tu commences à saisir la nature de ton crime, ainsi que le fait que je te donnes une unique seconde chance de rester la maitresse. »



Comme pour appuyer ses derniers propos, elle se leva, fit un nouveau geste de la main, et l'air se troubla. Un miroir apparut, reflétant une personne que la princesse ne connaissait que trop bien: elle-même, mais dans des vêtements de soubrette. Un aperçut de ce qui allait lui arriver si elle s'obstinait. Si la déesse était naturellement soumise, elle détestait qu'on lui tienne tête quand c'était à son tour de se faire entendre, et le sourire de cette fille dont la vie ne tenait qu'à un fil avait eu le don de l'exaspérer.

Kuro Hime

Re : Quand une certaine déesse devient mécontente. [PV Taj]

Réponse 4 mercredi 11 mai 2011, 22:25:55

L'air surpris de la prétendue déesse, qui ressemblait plus à une magicienne qu'autre chose selon elle pour l'instant, la fit sourire. Elle allait même se lever pour lui caresser le visage, quand finalement la femme parla... Et quelles paroles. La princesse failli se lever et la frapper quand les mots "Un esclave est utile, toi non" sortirent de la bouche de cette effrontée. Heureusement -pour elle-, elle se retint à temps, se contentant de froncer les sourcils et serrer les points, la magicienne ne perdrait rien pour attendre.

La suite par contre réveilla de la peur, toujours qui ne cessait d'amplifier depuis le début et brouillait ses réflexions, et aussi une colère. Lui faire une telle leçon à elle... La déesse était plutôt stupide pour penser qu'elle se satisferait de cela. Elle se foutait pas mal des paroles puisque seule la sienne entrait dans son jugement. Elle écouta la suite d'une oreille distraite, et un de ses doigts tapait contre le bois du lit à chaque tutoiement qu'elle recevait. Dés que la déesse eut finit de parler et fit apparaître un miroir avec un reflet inutile devant la princesse, cette dernière se leva pour parler à son tour.

-Déesse des esclaves ? Alors prouves le ! Pour l'instant, petite ins... déesse, tu ne fais que tutoyer. Si les soumis se permettent cela, maintenant, ou va le monde. Pour reprendre sur un ton plus calme...

Elle reprit sa respiration pendant une dizaine de secondes avant de continuer.

-Je refuse catégoriquement de faire des excuses. Surtout que celles-ci ne seraient pas sincères vu que je n'arrive pas à croire ce que vous racontez. Que ce soit un refus psychologique ou non, cela ne change rien. Il est impossible pour moi de le comprendre. Et tu en conviendras ce n'est pas vraiment en me menaçant d'une chose improbable ou en m'expliquant de cette façon que je comprendrais... Serais tu stup...

Elle se coupa, ne voulant tout de même pas aller plus loin. Sa position était embêtante. Si c'était belle et bien une déesse, ce dont elle ne croyait pas vraiment, venant originellement de la terre et n'en ayant encore jamais rencontré, elle risquait beaucoup. Mais comme elle n'y croyait pas... elle pouvait se lancer, non ?

-Petite magicienne, bien que je ne sache comment tu as pu faire cela, saches quand même que tu pourrais m'appartenir, puisque tu es chez moi. Mais bon, au point où tu en es, entre agression, menace, et infraction... Qui voudrait de toi ? Sérieusement, il va falloir plus qu'un simple tour de magie ou deux pour me convaincre. Déesse, magicienne, usurpatrice ? Qu'es-tu donc finalement pour oser entrer comme cela dans ma demeure ! Sache que de tous les dieux qui doivent exister, je n'en ai vu aucun depuis le début de mon existence dans ce monde.
« Modifié: mercredi 11 mai 2011, 23:02:37 par Kuro Hime »

Taj

Dieu

Re : Quand une certaine déesse devient mécontente. [PV Taj]

Réponse 5 vendredi 13 mai 2011, 01:08:17

Tout bonnement incroyable! Elle ne comprenait vraiment rien à rien celle-ci! A son tour elle l'écouta parler, tranquillement. Puisqu'il fallait lui prouver qu'elle était une déesse, alors elle allait lui montrer.


« -T'appartenir? Mais une déesse ça se mérite, et tu en es loin. Tu veux voir de quoi je suis capable? Alors allons faire un petit tour. »


Sur ces mots, les murs de la pièce se mirent à onduler, révélant peu à peu un autre paysage. Au bout de quelques secondes, elles étaient au dessus d'une montagne dans un désert orangé aride.
Le bâton à la main, Taj incanta une demi-seconde. Un flash se fit voir sur une deuxième montagne un peu plus loin, puis elle se désagrégea en un nombre énorme de gravats.
Un de ses poings vint cogner leur perchoir, qui commençai à partir en morceau.
La princesse tomba dans le vide sous ses pieds, la divinité restant dans les airs.

Au dernier moment, elle rattrapa Kuro hime, et la déposa parterre. Elle lui mit une main sur la poitrine qu'elle dégagea rapidement. Une sorte de halo translucide aux traits de la jeune fille était au bout.


« -Vois-tu ton corps sans vie? Si je te lâche, tu mourras pour de bon. Une petite magicienne comme tu dis est incapable de ceci.. »

Elle l'a remis en place dans son corps, la regardant ouvrir les yeux.


« -Et si tu ne me crois toujours pas, tu n'as qu'à essayer de me tuer comme tu l'a fais ce matin même. »


Elle lui tendit son ventre peu habillé en signe de défi.
En un instant, elle avait beaucoup secouer la petite et se demandait quelles autres âneries elle allait rétorquer à cela.

Kuro Hime

Re : Quand une certaine déesse devient mécontente. [PV Taj]

Réponse 6 vendredi 13 mai 2011, 12:02:23

Toujours dans sa robe de nuit, aux mots de la prétendue déesse, elle se leva sur ses pieds, lissant, par habitude, le bas de sa robe. Et à peine eut-elle le temps de le faire qu'elle se retrouva.. en haut d'une montagne ! Regardant le paysage d'un air ébahit, elle commença à regretter un peu ses paroles si rudes. Et en parlant de rude, le paysage l'était aussi. Un espèce de désert, un peu orangé, avec d'autres montagnes, plus loin. Si on oubliait les conditions d'arrivée, elle aurait presque pu apprécier le panorama, mais... Elle avait plus peur qu'autre chose. Son "courage" ou plutôt sa volonté de riposter aux paroles que la déesse avait pu lui dire commençait à se liquéfier.

Elle essaya de reprendre contenance, mais la déesse en avait loin d'avoir fini, tendant son batonnet vers une des montagnes en face d'elles. Incantant rapidement quelques mots incompréhensibles pour la princesse, et cette dernière put apercevoir un bref flash sur la montagne ciblée.  Directement, celle-ci commença à se désagréger en une multitude d'énorme gravats. Sans laisser Kuro Hime le temps de digérer ce spectacle pourtant impressionnant, la déesse dont elle ne savait toujours pas le nom exact frappa le sol qui, comme l'autre montagne commença à partir en morceau. Si la puissante dame restait dans l'air, flottant, ce n'était pas vraiment le cas de la jeune femme qui commençait à tomber.  Combattant son égo sur-dimensionné, elle leva un bras vers celle qu'elle avait déjà accepté en déesse comme pour se retenir à elle.

Mais rien n'y fit, elle tomba quand même. Pensant que sa fin était venu, elle ne regretta aucune de ses actions. Elle voulait juste ne pas souffrir, mais non ! Elle ne voulait pas mourir ! Avant qu'elle n'ait pu franchement penser à toutes ces choses, la déesse la rattrapa juste à temps, puis la déposa par terre. Reprenant son souffle saccadé par la peur elle resta allongé et vit la main se poser sur sa poitrine puis repartir aussi vite. Seul changement, c'est que la jeune femme ne se  voyait plus par ses yeux, mais par ... un espèce de halo. Elle ne comprit pas ce que ce qui se passait jusqu'à ce que la déesse -elle avait enfin admis complètement que l'apparition dans sa chambre à coucher était bel et bien une déesse- lui explique ce qu'il en était.

Ce corps était donc sans vie, vraiment ? Elle ne pouvait qu'y croire malheureusement, même si elle ne voulait le croire, cette dernière démonstration prouvait ce qu'était la femme qui, elle ne pouvait que l'admettre, lui était supérieure : une déesse. Une fois remise dans son corps, elle ouvra directement, et se palpa pour vérifier si elle était bien en vie. La dernière parole de la déesse se fit entendre, mais la princesse, sûre de l'identité de la déesse, refusa catégoriquement, tremblante un peu, elle serra ses bras autour d'elle pour reprendre son courage. Après tout, elle était, un moment morte !

-Déesse des esclaves... Je vous crois. Vous êtes une déesse.

Elle reprit sa respiration par deux fois avant de continuer, et regarda droit dans les yeux de la déesse, ce n'était pas par défi, mais en même temps pour se donner du courage pour ce qu'elle allait dire.

-Je... Je ne peux faire mes excuses sur ce que je ne comprends pas. J'ai toujours vécu ainsi, avec la peur autour de moi. Je m'en suis habituée, et c'est devenu pour moi une chose naturelle. Si vous dites que je ne suis pas... une bonne maîtresse
,-ces mots lui brulaient un peu la gorge, elle devait l’admettre- c'est donc probablement le cas... J'accepte d'essayer de changer, donc apprenez moi...

Elle reprit une nouvelle fois sa respiration pour assener quelque chose qu'elle n'aurait jamais pu imaginer sortir de sa bouche.

-S'il vous plait.

La princesse. Celle qui n'avait jamais prononcé ces trois mots, celle dont on redoutait la venue, celle qui n'avait jamais céder prononçait une telle prière... Certes pour quelqu'un de "normal" cela n'avait pas grande importance, mais pour elle, c'était quelque chose de nouveau, un concept tout a fait différent de ce qu'elle avait vécu jusque là. Elle l'avait dit.

Taj

Dieu

Re : Quand une certaine déesse devient mécontente. [PV Taj]

Réponse 7 samedi 14 mai 2011, 23:06:44

Ah, ces humains! Tous les mêmes... ils ne vous croient pas quand vous leur dites que vous êtes une divinité, et dès que vous donnez un peu dans le spectaculaire, ils sont à vos genoux. Enfin, là n'était pas l'important. La petite princesse acceptait de se faire aider, tant mieux. Des paroles agréables à entendre. Elle l'aida à se relever.


« -Voilà qui est parfait. Accepter le fait que l'on ait quelque-chose à changer est le premier pas vers l'amélioration. Tu as pris un peu d'humilité à ce que je vois.
C'est une bonne chose. Si les esclaves respectent profondément leur maitre, c'est parce que c'est réciproque. Sans esclaves, n'aurais-tu pas quelques problèmes pour te débrouiller, seule dans ta grande maison? Maitre et esclaves dépendent l'un de l'autre, mais tu le verras bien assez vite.

*Laissa un silence quelques secondes, le temps de réfléchir un peu.

Mais d'abord, nous allons faire un petit voyage. Je vais te découvrir une chose que tu n'as jamais connu: les pensées d'une esclave. Je veux que tu comprennes ce qu'elles ressentent, peut-être ainsi saisiras-tu que la peur n'ai pas une solution. »



Elle toucha le front de l'humaine du bout de son index. Quand elle l'enleva, Kuro était habillée avec la robe qu'elle avait prévu de mettre, son ombrelle à la main.


« -Suis-moi, il va nous falloir marcher un peu. »


Puis elle se dirigea d'un pas nonchalant mais d'une sensualité extrême, ses hanches se balançant au gré des mouvements perpétrés par ses longues jambes fines, en direction d'un promontoire rocheux grand comme deux hommes, que l'on voyait à une demi-douzaine de kilomètres d'ici.

Un détail que l'on ne remarque pas forcément, mais elle flottait à quelques centimètres du sol, marchant sur l'air. D'ailleurs la jeune fille allait pouvoir se rendre compte que c'était aussi son cas. La déesse se doutait que quelqu'un comme Kuro Hime n'avait pas l'habitude de marcher bien longtemps, donc autant en souffrir le moins possible. Bien sûr, elle pourrais directement aller là ou elle le désirait, mais elle pensa que cela ferait un bon exercice pour une certaine personne de son entourage.


« -Pour que tu ne sois pas surprise, je vais t'expliquer comment ça va fonctionner. On va se retrouver mentalement dans la tête de certaines personnes, entendant ce qu'elles entendent, voyant avec leurs yeux, mais incapables d'influencer sur le déroulement de l'histoire. Leurs pensées nous seront également accessible et c'est surtout ce point qui est intéressant. »


Au bout d'un moment parsemé de papotages , elles arrivèrent au promontoire. Taj pris une poignée de la terre le constituant. Elle était de trois couleurs différentes, qui ne se distinguaient pas de loin.
Un rituel assez complexe commença.

Kuro Hime

Re : Quand une certaine déesse devient mécontente. [PV Taj]

Réponse 8 dimanche 15 mai 2011, 14:34:26


Elle n'avait rien accepté. Elle se disait surtout que si elle pouvait contenter la déesse, alors, celle-ci pourrait la laisser envie, voir même tranquille pendant quelques temps. C'était vraiment tout ce qui importait. Si elle devait faire un effort de "gentillesse" pendant que celle-ci la surveillait pour qu'elle la lâche, alors elle le ferait ! S'appuyant lourdement sur Taj pour se relever, elle ne lui donna aucun remerciement, trouvant cela normal.

Elle se retint de rétorquer une chose évidente que la déesse ne semblait pas avoir pris en compte. Si les esclaves étaient ce qu'ils étaient, c'était avant leur propre volonté celle d'un autre qui les avait obligés à penser ainsi. Le Maître, riche, ne dépend de personne car il peut très bien acheter ce qu'il,et qui il veut pour s'aider dans ses taches habituelles. L'esclave n'a rien et n'est qu'un objet. Déesse ou pas, ce ne seraient pas de simple paroles qui la feraient changer d'avis. De cela, au moins, elle était sûre. Chez les marchands ou d'autres maîtres, elle n'avait jamais vu une forme de respect du maître à l'esclave. Parfois de la pitié, mais du respect, non. Elle ne voyait pas l'intérêt d'une telle chose. La volonté de l'esclave avait été formatée pour obéir aux moindres ordres de son propriétaire, et cela s'arrêtait là.

Finalement, cette déesse était plutôt énervante, à rabâcher toujours la même chose, surtout que tout n'était que parole. Si ce n'était pas un être de cette puissance, elle l'aurait bien remis à sa place, voir même utilisé comme marche-pied devant chez elle... Elle l'énervait à chaque paroles prononcées... Si cela continuait, une baffe bien méritée allait partir ! Elle se foutait cordialement des pensées des esclaves. Tout ce qui l'importait, et importait les autres maîtres et maîtresses, c'était l'obéissance, et l'utilité de l'objet. Le reste, elle en avait rien à foutre. Saleté de puissance

Préférant rester silencieuse, bien que son regard trahisse parfois ses pensées, et une fois habillée par "magie", elle la suivit en l'observant. Si on oubliait la puissance de la femme, Kuro Hime devait bien avoué qu'elle était attirée par la déesse. Et chacun de ses déhanchements la provoquait et lui donnait envie de se venger de la peur qu'elle venait d'éprouver. Elle l'imaginait presque déjà à ses pieds, implorant son pardon..

Si la puissante femme voulait la faire souffrir en marchant longtemps, et bien elle se trompait. Si elle était riche, et noble dans l'âme, elle était aussi la dirigeante de son Empire. Et cela impliquait de fréquents déplacements à travers la foule de Nexus pour aller voir divers piliers de son domaine. Marchant donc d'un bon pas, même si elle ne touchait pas le sol, et ne comprenait pas vraiment comment elle pouvait marcher sans le toucher, les deux femmes arrivèrent finalement à destination.

Elle lui faisait perdre son temps ! Énervée une fois pour toute, elle leva son ombrelle pour lui frapper derrière les genoux. Son visage, emprunt de colère n'était pas vraiment beau à voir, et faisait peur. La silhouette de porcelaine s'était enfin brisée. Sa voix, aussi colérique que son visage agressa les oreilles de la déesse.

-J'ai bien compris tout ça, mais vous savez, je m'en contrefous. J'ai un emploi-du temps chargé. Et je dois gérer mon Empire. Chaque secondes de perdues représente des vivres qui ne pourraient arriver à destination. Si je suis cruelle avec les esclaves, c'est aussi grâce à moi qu'ils peuvent vivre. C'est grâce à mes actions que les marchands ne voient plus les prix cassés à cause des produits de contrebande. C'est aussi grâce à moi que je suis arrivée où j'en suis. Si les esclaves et même mes employés, puisque je les traite plus ou moins à la même enseigne, ne voulaient pas travailler pour moi, et bien ils le pourraient. Certes plus difficile pour les esclaves, mais pour les employés, tout à fait faisable. Cependant, je reçois des candidatures chaque jours. A chaque heure qui passe, je dois trier, et choisir. Et pourtant qu'est-ce que je fais ? Je suis là à vous écouter parler d'un truc qui ne m’intéresse foutrement pas ! Maintenant, faites ce que vous voulez, mais n'ayant pas vraiment envie d'une révolte à cause du fait que certaines provisions n'arrivent pas, et bien j'aimerais que vous me rameniez chez moi. J'en ai plus qu'assez de vous entendre parler. Vous êtes une déesse, je l'ai bien compris. Vous avez beaucoup de pouvoir, je l'ai vu, et ressenti.  Mais maintenant il faut arrêter cette folie ! Maintenant.

Fière, la défiant du regard, elle se plaça devant elle, attendant une réaction, et interrompant la déesse dans ce qu'elle était en train de faire. Se lâcher d'un coup avait fait du bien.

Taj

Dieu

Fausse joie. La petite écervelée ne lâchait rien. Tant pis pour elle. Puisqu'elle avait même interrompu le rituel que Taj exécutait, celle-ci ne lui ferai pas de cadeaux.


« -Je ne te ramènerai nulle part tant que tu n'auras pas changée. Il y a peu, tu m'as demandé de t'apprendre, et bien il est trop tard pour faire marche arrière.
Ah! Et tu n'as plus de société. Plus de maison, plus d'argent, plus rien. J'ai tout donné à un autre mortel qui s'en occupera très bien. Bien sûr, tu pourras éventuellement tout récupérer, mais cela dépendra de tes efforts, et de mon bon vouloir.
Je te conseil de bien réfléchir avant de parler la prochaine fois. Et particulièrement avant d'interrompre un rituel, ce qui soit dit en passant, aurait pu te coûter la vie. »



La jeune E.S.P.er avait le don l'énerver. Elle prononça quelques paroles, et l'enferma dans une prison de glace noire. Au moins, elle aurait la paix jusqu'à la fin du rituel. Rituel qui dura deux longues heures. Si ce n'était rien pour une divinité, ça ne devait pas être la même pour la miss boule de nerf dans sa cage.
Maintenant terminé, elle la libéra. Le sort n'avait pas un effet immédiat, il ne se révèlerait qu'en temps voulut.

Cela faisait un bon moment qu'elle n'écoutait plus les suppliques, enfin pseudo-ordres, et les insultes. Elle commençait même à se demander pourquoi elle s'encombrait avec elle, pourquoi elle ne la tuait tout simplement pas. Car elle pourrait faire une très bonne maitresse si on corrigeait deux/trois petits détails. En attendant elle avait de multiples choses à faire, à préparer, des sorts à lancer en vue de ce qu'elle avait prévu comme programme des réjouissances de notre princesse noire.
Celle-ci put d'ailleurs la voir se fondre peu à peu dans le décor, à la façon d'un caméléon, jusqu'à sa disparition totale. Taj était partie. Puis une voix se fit entendre directement dans la tête de la fille.


« -J'ai des choses à faire pour le moment, mais je reviendrai. Assures-toi de survivre jusque là. Et pas la peine de chercher un village, il n'y a pas âme qui vive à plus de 100km à la ronde. Débrouilles-toi seule. »

Kuro Hime

Re : Quand une certaine déesse devient mécontente. [PV Taj]

Réponse 10 mardi 17 mai 2011, 18:30:22

[HRP] Je m'excuse pour les insultes présentes dans ce post. Si cela te dérange, j'essaierai de les remplacer, mais les pensées de la princesse sont quelque peu... Crues. [/HRP]

Quelle foutu déesse ! De quelle droit ceux-ci intervenaient parmi les hommes ! tous les êtres vivants ici-présent (et surtout elle, car elle n'avait aucune attache avec ces dieux-là, ni aucun d'ailleurs) n'avaient pas à leur obéir ! Ces êtres imbus de leur pouvoir avaient tout eu, et abusaient de leur puissance. Au moins, si Kuro Hime  abusait de la sienne, elle avait bossé pour cela, elle avait sué sang et eau avant de pouvoir vraiment mérité son Empire. Et voilà que... cette salope lui enlevait tout cela en un claquement de doigts ? Elle avait beau avoir admis que cette pouf à moitié nue était une déesse, c'était clairement de l'abus !

Elle n'avait donc aucune intention de lui obéir. Avant qu'elle n'ait pu tester son pouvoir sur la pimbêche qui lui faisait face, elle se retrouva dans une prison noire. Bloquée à l'intérieur, au début, elle s'énerva contre la paroi, frappant de toutes ses forces, avant de s'asseoir pour ne plus bouger. De la patience, elle en avait à revendre. Elle s'était amusée plusieurs fois à torturer un concurrent déloyal, le laissant patienter doucement. Et pendant plusieurs heures, sans bouger un poil, elle s'était amusée à le regarder, un regard inexpressif sur le visage. Alors la patience, elle connaissant.

S'asseyant, elle resta calme durant deux longues heures, suite à quoi elle vit la prison disparaître, la libérant par la même occasion. Maintenant calmée, elle ne mit pas ses plans d'activation de ses pouvoirs contre la déesse, ayant finalement jugé que ce n'était pas vraiment "bon" pour la suite, déjà qu'elle était en bien mauvaise posture. Pendant plusieurs minutes, face à face, toutes deux restèrent silencieuse. Et avant qu'elle ne put comprendre, elle vit Taj -même si elle ne connaissait toujours pas son nom- disparaître peu à peu dans le décor. Avant qu'elle ne comprenne que celle-ci disparaisse belle et bien, et que ce n'était pas un effet visuel dû à la chaleur, il était trop tard, et Kuro Hime ne put attraper que le vide.

Ecoutant avec attention la dernière parole de la déesse des esclaves, elle se demanda comment. Regardant autour d'elle, il n'y avait que du désert, roche, sable, poussière, et terre. Quelques arbres, peut-être. Elle n'avait jamais été dans cette situation. Une première. Elle n'avait même jamais pensé y être. L'unique. Elle survivrait pour faire ravaler ces paroles à la déesse. Plus le temps passerait, et plus sa colère grandirait, mais plus calme, et sourde.

Pour être une épreuve, c'en fut une. Les premiers jours, elle marcha avec les steppes arides, ne trouvant bien sûr aucun village. Recherchant d'abord une sorte d'abri pour passer la nuit, elle finit par en trouver un, avec quelques pierres -gros rochers- empilés. Dans leur interstice, quelques restes d'animaux datant de longtemps étaient la seule preuve qu'un jour, cet abris avait été occupé. Humain ou animal, cela ne l'importait guère. Au moins, elle avait eu un abri, et la preuve qu'il y avait quelques animaux aux alentours. A condition de trouver un point d'eau, c'était sûr, elle pourrait survivre.

N'étant pas vraiment une chasseuse, elle passa toute sa troisième journée à poursuivre un ... animal inconnu pour finir, épuisée près d'un point d'eau, mais le ventre vide. Quelques arbres lui offrant une ombre bienfaisante, elle resta à se reposer, au moins sauvée par l'eau -sale ou non, cela ne l'importait pas.  La nuit, quelques créatures mauvaises eurent la mauvaise idée de s'approcher d'elle. Si une réussie à la mordre à la jambe, il n'eut pas le temps d'enfoncer ses crocs que la main de la princesse se posa sur sa tête, le tuant très rapidement. Les autres connurent le même sort, mais sans l'atteindre heureusement. Nettoyant sa plaie comme elle le pouvait, avec l'eau, elle arracha un morceau de sa robe pour se faire un bandage. Faisant un feu avec du bois, du silex et une autre pierre, elle put les faire cuire, et manger.

Le quatrième jour, elle passa sa journée cachée, se protégeant des forts vents qui étaient arrivés, s’emmitouflant le plus possible dans sa robe, tête comprise. Ainsi, le sable la fouettait par rafale, certes, mais ne la gênait pas plus que ça. Elle avait connu bien pire, en terme de souffrance, quand elle n'arrivait pas, au début, à contrôler son pouvoir. Elle resta ainsi, toute la journée, priant pour que le lendemain, sa source d'eau ne soit pas recouverte de poussière, ou trop trouble pour espérer la boire. A la fin de la journée, finalement, la tempête se calme, et elle put se relever. Regardant autour d'elle, la princesse eut du mal à reconnaître le paysage dans lequel elle évoluait depuis un peu plus de quatre jours. Deux arbres sur les trois étaient tombés, avalés par la tempête. Heureusement, celui près duquel elle s'était adossée avait résisté, tant bien que mal. Malheureusement, toutes les grandes palmes de l'arbre avaient été emportées, ne lui fournissant qu'une bien maigre ombre. Pour finir ce tableau chaotique, elle porta enfin son regard sur la source qui lui avait permis de vivre jusque là, mais elle ne vit qu'un tas de sable. Plus d'eau, plus de nourriture, et toujours pas de déesse en vue.

Ne voulant pas abandonner, elle essaya de se lever, mais sa jambe, mordue par l'étrange animal, ne tenue pas son poids, et très rapidement, elle dut se résigner à passer la nuit dans cet enfer de poussière.  La morsure devait être infectée, car celle-ci la "brûlait" sans interruption. Si cette foutue déesse ne se ramenait pas rapidement, pensa-t-elle, elle dut avouer que ce serait la fin de sa vie. Tout ça à cause de l'égo démesuré des dieux. Tout ça à cause d'une esclave... Satané vie. Restant donc prostrée, elle put seulement se réjouir de la tempête pour une chose, car au moins, celle-ci avait fait fuir toutes les bêtes aux alentours, et nulle rencontre ne vint déranger sa nuit.

Le cinquième jour, enfin, eut l'air d'être son dernier pour elle. Etant à mi-chemin entre un délire complet, hallucinant un peu, et des phases ou la raison reprenait le dessus, elle resta adossée à son arbre, ne se souciant même plus du soleil ou de l'eau. La gorge sèche, sa peau abimée, par le soleil, la sècheresse et le sable, elle semblait enracinée. C'est à peine si elle avait encore assez de force pour bouger la tête. Yeux fermés, elle attendait la fin, et pourtant, celle-ci tardait à venir. Si la chaleur de la journée ne l'atteignait pas, la froideur de la nuit non plus. Le vent inexistant, les bêtes absente, le silence prenait tout son ampleur. La tête posée sur les genoux, les yeux levés vers le ciel, elle ne pouvait que regarder d'un regard presque mort ce ciel étoilé. Puis doucement, elle bascula, sans pour autant réagir. S'allongeant à terre, dans la poussière, sans même plus faire attention à ses habits, déchirés, sales, ni ses cheveux plein de poussières, ni à son être, en somme, elle grogna cependant  en bougeant sa jambe. Puis enfin allongée, elle regarda pleinement ce ciel bleu, sans nuage, que la tempête avait sûrement du emmener avec elle, attendant sa fin.

Taj

Dieu

Re : Quand une certaine déesse devient mécontente. [PV Taj]

Réponse 11 jeudi 19 mai 2011, 17:58:31

Tout était fin prêt, et Taj espérait que le petit stage de survie imposé à cette récalcitrante élève lui aurait appris sa valeur dans ce monde. Mais ça l'aurait franchement étonnée que ce soit le cas. Cette petite princesse était imbue d'elle-même à un tel point que c'en devenait insupportable.
De retour au mont Olympe, la déesse regarda comment elle se portait. Presque morte? Tant mieux, c'est ce qu'il fallait. Une petite téléportation sur place, et il ne restait qu'à la sauver. Lui posant une main sur le front, elle lança un sort qui la réhydrata complètement et lui rempli l'estomac. Son bâton en main, ce fut cette fois-ci un sort de soin. Elle était comme neuve. Même ses habits et son ombrelle lui furent rendus.


« -Alors, comment c'est d'être seule? Pas trop souffert? »


Elle écouta patiemment tout ce qu'elle avait à lui dire. Taj n'était pas une tortionnaire, et elle devait en avoir gros sur le cœur après une aventure pareil. Cela lui ferait le plus grand bien de se défouler un peu. A moins qu'elle ne réalise enfin sa position et se plie à la volonté divine, on peut rêver.

Une fois le monologue de l'humaine terminé, elle se tourna et marcha sur quelques mètres. S'allongeant dans le sable, en plein soleil, elle ferma les yeux et écouta le silence de mort qui régnait dans le désert. Ces cinq derniers jours furent harassants et elle voulait souffler cinq minutes. Personne n'a jamais dit que les dieux étaient infatigables. Elle faillit même s'endormir, mais elle s'en retint. Elle avait encore des choses à faire qui ne pouvaient attendre.

Elle leva une main, tournée vers le ciel, doigts écartés, et le décor changea, comme apparaissant de sa main. Il s'agissait d'un forêt dense, sombre et humide. Kuro Hime n'avait même plus l'air surprise du changement soudain d'endroit. Elle se releva, puis se mit en route.


« -Je vais te montrer quelque-chose, suis-moi. »


La gamine semblait intelligente, quoique bornée, aussi comprendrait-elle vite qu'elle ne devait se séparer de la divinité sous aucun prétexte. Sa petite semaine solitaire risquait fort de se répéter si elle décidait de faire cavalier seul.

Après vingt bonnes minutes d'une marche exténuante, due à l'atmosphère de la forêt et au fait qu'il faille sans arrêt enjamber ou contourner un végétal ou une roche quelconque, elles arrivèrent au sommet d'une petite falaise. Un village de tente était en contrebas, il devait abriter une douzaine de personnes tout au plus.
C'est l'une des choses qui fut préparée. Il s'agissait en fait d'un petit groupe de terranides neko et inu qui avaient adressé une prière à Taj. Elles avaient entendu des histoires sur l'esclavage. Logées, nourries, un homme ou une femme qui prendrait soin d'elles, et en échange effectuer ses quatre volontés. Cela semblait un bon compromis. La déesse partit donc voir des chasseurs et leur indiqua le chemin du campement. Elle voulait que la fille revêche voit la scène.
L'arme à la main, les chasseurs arrivèrent. A leur grande surprise, les terranides les accueillirent gaiement, leur dévoilant leur souhait de devenir esclaves. Le bonheur se lisait sur leurs visages.


« -Alors, dis-moi, que penses-tu de cela? J'aimerai avoir ton avis. »

Kuro Hime

Re : Quand une certaine déesse devient mécontente. [PV Taj]

Réponse 12 dimanche 12 juin 2011, 10:40:56

Mourir était finalement si doux. En exceptant la douleur de sa jambe, bien sûr, c'était presque comme s'endormir. Et comme ni la saleté ni le sable autour d'elle n'importaient plus, elle aurait presque pu penser qu'elle était dans son lit, comptant les esclaves qui sautaient par dessus  un piège de pique, s'endormant doucement. Là, c'était pareil, mais il n'y avait plus d'esclaves, plus de piques, plus de rêves ni de cauchemar d'ailleurs. Juste la fin qui venait, et son regard fixé sur les étoiles dans le ciel. Vu de haut, on voyait bien le piteux état dans lequel elle était, mais apparemment, même les charognard n'en voulaient pas. Chassés par la tempête, ou bien simple prémonition par rapport à ce qui allait se passer ? Elle ne savait pas. Puis elle ferma ses yeux, doucement, sentant que ces minutes seraient sûrement les dernières. Des regrets ? Non. De la colère, oui.

Mais alors qu'elle avait abandonné tout espoir de survie, et même abandonné cette dernière, elle sentit une main, sur son front. Celle-ci était douce et fraiche, un véritable bonheur dans la fournaise, la peur, et l'horreur qu'elle avait ressenti, et pourtant, aucune reconnaissance, et elle garda les yeux fermés. Puis, un sentiment étrange s'empara d'elle. La douleur et la souffrance intérieur dû à la soif, et à la faim disparurent laissant place à un contentement dont elle n'avait pas connu les effets depuis longtemps... ou bien que cette perception s'était d'un coup améliorée. Puis la main se retira, et toute autre douleur physique disparu. Jambe neuve, elle la bougea doucement au début, pour tester si vraiment ce qu'elle ressentait n'était pas une illusion de sa mort, puis elle ouvrit les yeux pour se regarder, baissant la tête vers son corps.

A part le sable qui venait de s'y replacer, il n'y avait plus rien. Griffures, salissures, sang, autres. Plus rien. Seulement sa robe habituelle, son ombrelle à ses cotés, et sa peau parfaite. Et enfin, elle leva la tête vers celle qui l'avait sauvée, et reconnaissant celle qui l'avait, dans un sens, torturé, elle n'eut comme réaction.... Rien. Elle ne voulait pas lui donner le plaisir de la torturer à nouveau. Elle ne voulait pas mourir, mais maintenant... elle s'en moquait presque. Si l'action de la déesse avait eu bien cette mauvaise chose, c'est à dire un gros détachement de tout ce qui était vivant. Vivant ou mort, qu'elle importance, devait-elle se dire en ce moment, il y avait eu une bonne chose. Et elle l'exprima pour répondre aux questions de Taj.

-Votre ... Je ne sais toujours pas comment vous appeler, ou bien, je ne m'en souviens plus, pour le moment, donc ce sera "votre majesté", je pense. Votre Majesté, donc. Si vous m'avez fait subir cela, je pense toujours que c'est car vous n'avez vraiment rien d'autre à faire, et je pense toujours qu'il doit y avoir bien pire que moi, mais passons. A cause, ou grâce à vous, selon le point de vue, il est évident que cette petite balade dans ce joli désert, je suis ironique, bien sûr, m'a fait réfléchir, et même changer sur certains points. Il est clair que je considèrerais les esclaves, toujours comme des objets. Mais je prendrais aussi en compte que ceux-ci soient vivant, et que la vie, en tant que telle, est assez dur à maintenir pour que je l'écourte moi-même par des décisions que je juge à présent comme d'un égoïsme certain. Votre Majesté, il ne reste que je ne sais même pas si j'oserais encore leur donner un ordre, car à causes de vos actions, un certain remord et une énorme culpabilité viennent de s’abattre sur moi, et plus je parle, plus je réfléchis, et plus cela augmente.

Elle disait vrai. Au fur et à mesure qu'elle parlait, elle s'était mise debout, et la main qui tenait son ombrelle était de plus en plus crispée, et tremblante. Et finalement, vers la fin, d'un relâchement incontrôlé, l'ombrelle finit par terre, dans le sable. Elle ne savait pas elle-même tout ce qui se passait, et c'était même la première fois qu'elle sentait un pareil sentiment. Pourquoi maintenant ! Elle en avait déjà tué ... énormément, pour sentir cette odeur de brûlé, parfois, quand les corps étaient jetés sur leur buché habituel, ou pour simplement s'amuser, et de rares fois pour de bonnes raisons. Et merde, pourquoi. Quelque peu toujours secouée par tout ce qui se passait en elle, elle acquiesça simplement à "l'ordre" de la déesse et la suivit sans rechigner, ou autre. Trébuchant sur les racines, se cognant parfois les pieds sur les roches elle réussit néanmoins à rester près d'elle.

C'est d'un regard mort, ou quelque peu désabusé qu'elle regarda le village en contrebas. Curieuse malgré son état, elle regarda la chose et les réactions des terranides quand des chasseurs vinrent les trouver, elle réfléchit quelques instants à ce que tout cela impliquait, mais elle avait beau faire preuve d'une culpabilité sans borne, pour le moment, elle était encore loin de penser qu'il fallait être gentil avec eux, ou plutôt arrêter son "règne" de terreur sur ses esclaves, même loin de là, en fait. Elle leva donc la tête vers la déesse après s'être assise par terre et parla donc, d'une voix... blasée, elle en avait marre, et voulait en finir au plus vite.

"Votre majesté... Vous avez beau dire, vous avez beau faire, la terreur les empêche de faire un travail mauvais, la terreur les pousse à se battre presque entre elles pour ne pas me décevoir, la terreur guide leur êtres pour me servir. Que certains pensent que la gentillesse soit bonne, certes, mais ce n'est pas ma façon de penser. Si j'accepte de ne plus les tuer sans raison, il m'est presque impossible de penser que la gentillesse ne mènera pas, un jour, à la rébellion. S'ils ont trop d'espace, au lieu de la main, pour la liberté, ils voudront le bras, ou plus. Non ?"


Et, ombrelle plantée entre les jambes, elle poussa un grand soupire avant d'attendre la réaction de la déesse.

Taj

Dieu

Re : Quand une certaine déesse devient mécontente. [PV Taj]

Réponse 13 lundi 20 juin 2011, 13:43:31

La déesse avait enfin entendu ce pourquoi elle était là. Vu la détermination antérieure de la jeune demoiselle, elle pensait que cela prendrait plus longtemps. Elle voulait néanmoins la confirmation afin d'être sure du changement opéré.


« -Appelle-moi Taj, c'est ainsi que je me nomme.
Tu as dis tout à l'heure que tu considèrerais la vie de tes esclaves avec plus de valeur? Arrêteras-tu de les tuer?
Peu m'importe que tu les diriges par l'affection ou par la terreur. Tout ce que je veux, c'est qu'ils restent en vie. Comprends bien que c'est mon rôle de les protéger. Bat-les, humilie-les, mais ne les tue pas et soigne-les. Tel est le code à respecter pour éviter de me voir en pétard.
Trouve un autre moyen de leur faire peur et tout ira bien. »



Elle mit un coup de poing dans l'air, qui étonnamment se fissura, puis se brisa, changeant le décor une fois de plus pour se retrouver.... Dans la chambre de Kuro Hime!

Tout dépendait maintenant de sa réponse. Si elle était insatisfaisante, elle reprendrait ses projets, ou en finirait avec elle selon la gravité de la réponse. Par contre, en cas de bonne réponse, la blondinette serait récompensée. Surveillée pendant un temps, certes, mais récompensée tout de même.
Après tout, hormis cette dérangeante habitude de massacrer ses serviteurs, c'était plutôt une bonne maitresse.


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