La nuit tombe sur Terre, les camions sont les derniers à circuler sur la route. Seuls ? Non, un colosse se balade aussi en plein milieu de l'autoroute, ne comprenant visiblement pas que sa durée de vie est de 10 secondes, du moins jusqu'à ce qu'un camion ne se retrouve à deux centimètres de son visage : surpris, il ne bouge pas, fermant les yeux, légèrement apeuré par une telle apparition et un bruit si sourd de klaxon.
Le noir complet. La mort ? Ben non, juste un désert bizarre qui s'étend à perte de vue. Absolument rien d'autre, sauf une légère lueur, pas trop loin pour notre héros qui, dans de longues foulées, parcours aisément la distance parcourue : Marathon, ça aide ! -Même s'il avait trop épuisé son hôte-.
Une ville s'étendait alors à perte de vue, une ville immense, dans laquelle il ne tenait pas à se perdre, il devait trouver un moyen de se tirer de là. Il se donna une heure pour s'en tirer, sauf qu'au bout d'une heure, il était toujours dedans, écumant les rues à la recherche de renseignement, se baladant parmi les clochards -source d'information la plus amusante qu'on puisse trouver dans les temps modernes, non ?- pour finalement s'arrêter sur une sorte de prophète complétement ivre, balbutiant des bribes de paroles parlant de dieu, d'Olympe et du désert, une rumeur stupide mais qui intéressait malgré tout le gladiateur.
C'était bon, il avait trouvé ce qu'il voulait : des informations. En clair, il était bloqué ici et devrait bien s'y habituer, aussi se mit-il en quête de ce fameux "Mont Olympe", sortant de la ville pour se retrouver assez vite de nouveaux dans le désert. Le seul problème c'est qu'il n'avait pris aucune vivre et commençait vivement à crever la dalle.
Au milieu de nulle part, loin de la ville après des heures de marche, le gladiateur tomba sur quelque chose de brillant, un cadavre, bien armé, lourdement équipé même, d'une tenue de combat typique de la ville qu'il s'empressa de revêtir, hormis le casque.
Des heures et des heures de marche, les pieds fatigués, le colosse avait beau être très très endurant, son hôte avait beau être modelé selon lui, il ne parvenait toujours pas à le faire marcher comme lui, et tombait de fatigue.
Rien, absolument rien, même pas de quoi manger, l'estomac creux, le brave guerrier s'allongea, observiant le ciel un moment.
Il crut presque s'endormir, mais le faire aurait été une erreur fatale, d'autant plus qu'il n'avait qu'un pistolet et un glaive dans son fourreau pour se défendre des diverses bêtes qu'il avait pu voir au loin, aussi prit-il le temps de se relever et d'écarter les bras, toujours tourné vers le ciel, hurlant à plein poumons :
Dieux ! Qui que vous soyez, sachez que je suis Quid ! Qui que vous soyez, je vous défi ! J'ai longtemps lutté et j'exige d'avoir ma place parmi vous ! Qui ? Qui osera relever mon défi ?! Arès ?! Zeus ?!
Quelques minutes de silence passèrent avant que le gladiateur, à bout de force, ne s'écroule.