Le petit matin était arrivé ! Les oiseaux commençaient à chanter ! Il était l’heure de se réveiller ! C’est d’ailleurs un coup avec sa baguette de cuir tressé qui le lui signala d’une douleur dans le ventre. Comme un nouveau né, il s’éveillait à sa nouvelle condition par un hurlement, de douleur certes, et ce cri devait être moins plaisant, mais une telle analogie était sans doute la plus appropriée. Mais ce hurlement montrait quelque chose, il montrait que Val avait récupéré plus ou moins sa voix, elle était encore un peu éraillée, mais c’était toujours mieux que ce qu’il avait eu la veille en tout cas.
Mais au delà de cela, il comprit que ce coup serait le seul du voyage quand elle l’attacha a cadre d’un chariot et le fit comprendre qu’il devait monter dedans. Il allait pas se plaindre ! Une fois la jeune femme partie, un sourire vient sur son visage un court instant. Il se recroquevilla dans le coin. Observant ce qui l’entourait. C’était un chariot tout ce qu’il y a de plus commun. Il était casé dans n coin dépourvu de marchandise, et comme par peur, on avait entassé les marchandises en travers, pour que même délié, il ne puisse pas s’approcher des personnes usant de ce transport.
Ce voyage fut long, et éprouvant. Même si il n’y avait pas vraiment eu d’effort physique, vous comprendrez aisément pourquoi si vous vous teniez sur le un chariot cahotant au rythme des nids de poule et des obstacles jonchant la pistes, car personne n’aurait pu qualifier cela de route sans mentir, les mains attachées l’obligeant à prendre une position relativement inconfortable, replié sur lui-même à cause du manque de place.
Lentement, enfin, à ce qu’il put entendre, cela correspondait à une bonne allure, il voyait le paysage défiler, il voyait sa liberté disparue s’éloigner de plus en plus, elle avait trainé les pieds et ne pouvait désormais plus le rattraper. Le vent s’était tu, le vent lui-même l’avait laissé tombé, le symbole même avait déserté le champ de bataille contre cette forme d’emprisonnement. Il ne pourrait pas s’échapper, c’était certain. Il commençait à se résigner au fur et à mesure que le paysage changeait. Le sol devenait plus riche, fertile, remplaçant les maigres herbes par des plantes vertes grasses et devenant de plus en plus luxuriantes plus arable. Les plantes auparavant rachitiques et sèches commençaient à proliférer et devenir plus grasses. Une renaissance de la terre. Ça et là on apercevait même des âmes, animales surtout, notamment des troupeaux. Vinrent ensuite des paysans, faisant le lien entre la ville la plus proche et les pâturages, ils croisaient aussi des commerçants itinérants. Quels qu’ils soient ils avaient deux réactions, ceux qui regardaient Val avec compassion, et ceux qui le regardaient avec dégout. Les premiers avaient vu Denna et savaient au moins de réputation ce qui l’attendait, les autres ne l’avaient pas vu. Lorsqu’un voyageur avait proposé de l’eau à Val, le chauffeur du chariot avait reprit de volée pour l’en empêcher.
Il apprit grâce à certains voyageurs qu’il avait pénétré dans l’empire d’Ashnard, et plusieurs heures plus tard, il aperçut Rang, une ville fortifiée défendant les marches de l’empire. Entrer dans la ville ne fut pas difficile, le rythme ne ralentit même pas, comme si les gardes savaient qu’ils pouvaient laisser entrer cette caravane. Pourquoi ? Il n’en savait rien. En tout cas, il voyait que la cité avait fière allure. Ses murs de pierres blanchies par les intempéries où subsistaient quelques marques de sièges avaient fière allure !
C’est ici qu’il apprit que le périple s’arrêtait pour lui et Denna, au grand plaisir des caravaniers, intérieur sans doute, lkes au revoir furent vraiment navrants, on aurait dit un concours de celui qui ferait gober le plus gros poisson à Denna. C’était navrant, mais en même temps, l’hypocrisie était tellement forcée que l’on se demandait s’ils essayaient vraiment de se rendre crédible.
Sa seule réaction fut de détacher la lanière qui retenait Val a chariot de l’attacher à sa selle, au pommeau plus précisément, et sans autre forme de cérémonie, remonter en selle et repartir, entrainant à sa suite Val sans ménagement. Ce dernier, habitué au comportement des caravaniers fut un pe déboussolé par le plaisir que certains citadins éprouvaient devant le malheur des autres. Certains avaient de la pitié, d’autres étaient horrifiés, mais la plus grande partie se moquaient sans gêne sur son passage, tentant croche-pieds, bousculades, ou encore lui crachant dessus, il prit même un fruit complètement pourri dans le dos. Une chose était sur, c’est qu’il e bavait le pauvre, mais si il se plaignait pour ça, qu’en serait il de la suite…
Enfin, elle se stoppa sur une sorte de petite place surplombée d’ne place forte en pierre grise taillée pour empêcher l’escalade. Aux vues des allées et venues, c’est à l’intérieur que l’on stockait tous les prisonniers. C’était vraiment le cœur de la ville, il y avait ici des baraquements pour les soldats, la cantine, le mess, bref, tout ce qui était utile ) la vie des soldats. Concernant les filles de joies et les tavernes, il fallait s’éloigner de cet endroit pour les trouver. C’était ne caserne ici, pas un bordel !
Comme sovent dans l’entourage de Denna, dès qu’on la voyait, on suait à grosse goutte, puis on voyait Val, et on se rassurait un peu, elle avait un peu de travail pour la nuit et pour les jours à venir. A peine eut elle le temps de demander une audience au général de la garnison, enfin, demandé, plutôt ordonné de lui accorder ne audience vu l’empressement à s’exécuter, qu’un garde était déjà parti en courant prévenir le commandant de la garnison.
Pendant ce temps, l’autre garde, un sourire forcé aux lèvres la précéda, lui indiquant le chemin à suivre, Val continuait de coller aux basques de Denna et fut vite impressionné par la peur que dégageait le soldat. Il suintait la trouille et on se demandait combien de tems il lui faudrait pour qu’il vide sa vessie en public devant la mord sith.
Quant au général et bien, il faisait bien rire, il n’en menait vraiment pas large. La cicatrice barrant son front et son œil droit montrait qu’il avait eu de belles batailles, mais le voir, non pas paniqué parce que ce n’était pas le mot, mais un peu apeuré devant la mord sith, ça faisait discrètement sourire Val, ne serait ce qu’un peu. Mais en même temps, cela montrait que cette femme était bien plus dangereuse que le jeune homme le pensait, ce qui effaça aussi vite qu’il était venu le sourire de ses lèvres.
Trop content qu’elle ne demande que le gîte et le couvert, le soldat accepta avec empressement avec autant de politesse, de courbette, et de sincérité complètement feinte, mais qui en un sens ne l’était pas, qu’il pouvait en proposer. Il tenta même de l’inviter à sa table, un véritable honneur pour ses subordonnés de la base, mais apparemment pas pour elle qui refusa net.
Elle donna un petit coup de laisse pour que Val comprenne qu’il était temps d’y aller. Pour la première fois, Val eut l’impression de disparaitre. Contrairement à ailleurs, personne ne lui adressa le moindre regard, personne ne le vit, personne n’eut ce regard de fausse pitié qu’il avait si souvent vu ces derniers jours. Pour les autres, il avait cessé d’exister.
On les conduisit à travers un dédale de couloirs jusqu’à une porte située selon lui à l’atre bout du complexe, mais qui savait exactement où ils étaient ? Pas Val en tout cas, si, il savait qu’il était dans la merde jusqu’aux sourcils avec la bouche grande ouverte, mais à part ça…
Quand il entra dans la pièce Val ne fut pas vraiment surpris de la décoration. Deux pièces, dont la première avait un grand lit, une baignoire en étain, enfin, c’était une cuve plus qu’une baignoire, mais pour un QG militaire, il fallait reconnaitre que c’était grand luxe ! Il y avait aussi un guéridon, sinonla pièce était vide de tout. Spartiate, c’était le mot qui convenait le mieux pour décrire l’endroit.
Denna le poussa dans la pièce suivante avec sa « baguette magique ». C’était une pièce simple, aux murs de couleur anthracite, des anneaux étaient fixés sur les murs du fond, et d’autres pendaient du plafond. Elle se plaça de manière à empêcher toute fuite. Ça commençait à sérieusement craindre du boudin.
« Nous allons changer certaines choses. Considère que la première règle est annulée. Dorénavant, tu m’appelleras "maitresse Denna" et chacune de tes phrases devront finir par ces deux petits mots. Nous allons enfin pouvoir commencer un véritable dressage. Je suis toute à toi, Val. »
Oui, ça craignait vraiment du boudin ! Il était dans une merde noire ! Elle était de mauvais poil par-dessus le marché ! Il ne passerait pas la nuit. A ces pensées, il en resta amorphe pendant un moment. Il était complètement désespéré. Un peu plus, et il aurait souiller ses chausses. Bon vu sa position, il fallait carresser dans le sens du poil.
« Comme vous voudrez Denn…..Maitresse Denna. »
Sa voix était sans intonation, si ce n’est pur désespoir. Et ans cette forme de désespoir, il faillit se planter. Puis il courba la tête, aussi bien en signe de déférence que de soumission. Et ça sortait bien malgré lui !