Despina perdue. Il était quasiment impossible que Despina se perde dans les terres sauvages, car elle les connaissait par chœur à force d'y errer sans cesse. Mais elle devait se rendre à l'évidence, elle était belle et bien perdue. Son silhouette flottant dans les airs à quelques mètres du sol, elle pensait à ce qu'elle allait devenir si elle ne retrouvait pas la sortie, et la seule chose qui la maintenait en l'air était le mépris qu'elle ressentait pour Aphrodite d'avoir eu autant d'imagination.
Il n'y avait ni eau ni verdure, seulement un immense désert qui s'étendait à perte de vue depuis de tous les côtés. Et elle comprit alors le message que lui faisait passer Aphrodite, elle voulait lui faire comprendre que malgré les airs qu'elle prenait, au fond, dans son cœur, ce n'était qu'un désert. Et Despina était alors consciente que quelque chose avait tout irradié dans son cœur, qu'il ne restait plus rien de viable et exploitable. Et cela n'avait été causé que par une seule et unique déception et un seul écart de conduite de sa part. Elle savait depuis toujours, comme le lui avait enseigné son précepteur titan, qu'elle ne devait jamais éprouver de sentiments.
Mais tout arrive dans le cœur d'une personne, et encore plus dans celui de La Maîtresse, déesse crainte des païens, elle ne devait incarner que froideur et peur. Elle n'y arrivait plus, cela était un fait, et elle savait très bien pourquoi son petit jeu ne marchait plus, personne n'avait eu besoin de le lui expliquer. Cela faisait depuis le jour où elle s'était prit cette claque dans la figure qu'elle savait qu'elle avait commis une erreur en se laissant prendre par les sentiments. Savoir et accepter son deux choses distinctes, et ce qu'Aphrodite voulait lui faire comprendre, c'était soit qu'elle était fichue, soit qu'elle devait réagir et redevenir Despina.
Son corps lévitait jusqu'à présent sans effort, mais d'un seul coup, elle se sentait comme attirée vers le sol, d'une force extraordinaire, elle pensa que sa dépression était en train d'éclore, de faire surface. Elle s'imagina que ce qu'elle refoulait depuis un temps était en train de sortir par force et qu'elle perdait alors sa puissance. Mais la gravité prenait de plus en plus d'ampleur et elle se rapprochait du sol sans rien y faire, et sans rien y changer ; ce qui lui rappela quelque chose à présent. Quelque chose ou plutôt quelqu'un..