Comment combattre un mal qui ne peut être vaincu par la justice? Devons nous le laissons le laisser proliférer et s'étendre au monde, apportant son lot de souffrance et de morts? ou devons nous l'arrêter coûte que coûte quel qu'en soit les moyens? Aussi cruels et pervers puissent ils être.
En somme, pour vaincre un mal dont la justice ne peut triompher, devons nous devenir un mal encore plus grand? Dans les deux cas, quelque soit le choix réalisé, le mal perdure, c'est un problème insoluble en apparence.
Pourtant, pour la plupart des gens ce problème récurent dans la vie de tout les jours est tranché sans réel difficulté. On utilise un moyen radical pour couper le mal à sa racine, ne comprenant pas qu'ainsi on entraine un déséquilibre qui se traduira inévitablement par un retour à une situation primaire pire que la précédente. C'est là que l'expression "Aller de Charybde en Scylla" prend tout son sens, éviter un péril pour se jeter dans un autre encore plus grand, reculer pour mieux sauter.
L'avis sur la question de Nicolas était celui de la plupart des gens, bien que sans doute plus approfondit, car plus réfléchis. On ne pouvait laisser le mal s'étendre au monde, donc si un mal ne pouvant être vaincu par la justice existait nous devions devenir ce mal encore plus grand pour le vaincre.
Le soucis se situait ensuite, une fois ce mal vaincu, il fallait que celui ci renonce à tout pour que le mal disparaisse une fois pour toute. Hélas, c'est à ce moment que tout dérapait, car peu de gens sont capable de cela, pour ne pas dire personne. Se sacrifier pour les autres? quand on voit le monde actuel?
C'est à mourir de rire, la vérité est que l'on souhaite en profiter pour soi même, c'est tout, c'est simple.
Aujourd'hui, il ne voulait plus réfléchir à ça, il l'avait trop fait. C'était finis, terminé ! Il lâchait l'éponge, désespérant, ne voyant que le noir de chacun, se dégoutant lui même en observant aucun progrès.
C'était un coup de blues, comme il en arrive à tout le monde, seulement chez lui cette perte de volonté soudaine avait un prix. Il l'avait oublié, mais il n'était plus seul dans ce corps, un esprit mauvais patientait, parlant de temps à autre, ironisant, devenant cynique, il observait, attendant patiemment son heure.
Attendant patiemment la moindre erreur qui pourrait jouer en sa faveur, lui permettre de devenir le maitre d'un corps où finalement il était esclave. Attendre et se tenir prêt !
A cet instant, lorsque son ego s'effondra, lorsque sa volonté faiblit intensément, lorsque le désespoir l'envahit, une ombre arriva.
Devant la piètre résistance qu'il offrait maintenant, le démon n'avait plus qu'a claqué des doigts pour devenir le nouveau dirigeant de ce royaume, lui offrant pouvoir et richesse.
Il jubilait, il avait envie de tester ce corps qui depuis longtemps le tentait mais dont il ne pouvait s'emparer ! C'était chose faite !
Les rôles entre son démon et Nicolas était désormais inversé, c'était horrible, et pourtant Nicolas n'en avait cure, le désespoir qui l'atteignait était tel qu'il ne se rendait même pas compte de la situation.
Le démon lui au contraire profitait de chaque instant, ne sachant ce qu'il devait faire en premier tellement il souhaitait tout réaliser en même temps. Comme un gosse dans un parc d'attraction, celui ci n'arrivait pas à se décider, finissant par opter par sortir dans la rue, l'air frais lui ferais le plus grand bien. C'était la nuit, un soupçon d'adrénaline le traversa, sur ce point il ressemblait à Nicolas, la nuit l'avait toujours inspiré.
Le regard remplie de haine, la bouche déformée en un affreu rictus, les cheveux en vrac, il arpentait les rue à la recherche d'une personne à tabasser ou à violer, ou les deux dans le meilleur des cas.
C'était trop calme pour lui, il avait besoin d'assouvir ses pulsions, il n'y tenait plus.
Peut être que s'il n'avait croisé personne, le démon aurait de nouveau échangé de rôle, pensant que ce monde ne lui offrait intêret. Peut être que Nicolas aurait repris conscience et force, se rappelant pourquoi il agissait, comprenant à coté de quoi il était passé, comprenant à quoi il avait échappé.
Peut être...
Mais la réalité était autrement plus difficile et moins tendre, la bande qu'il allait croisé allait l'apprendre à ses dépends. Elle était composé de trois hommes et d'une femme, du type classique des banlieusards cherchant les embrouilles le soir, n'hésitant pas à braquer un homme seul pour un peu d'argent.
Gagnant à la fois le respect des siens, de l'argent et impressionnant sa conquête.
Comme prévu, ceux ci l'accostèrent dans le but de le braquer. Comme prévu celui ci recula dans une ruelle sombre, feignant la peur, dans le seul but de s'assurer une tranquillité certaine dans les crimes qu'il allait commettre, mais qui pour lui n'était que le début d'un infâme divertissement.
Il commença par casser une jambe au premier en donnant un fort coup de pied au niveau de son mollet, un craquement sinistre se fit entendre en même temps que le cri du pauvre homme. Le sang giclant, l'os sortant, la douleur atroce, insupportable tenaillait le jeune homme.
Abasourdi par ce qu'il venait de voir, les autres membres du groupe ne bougèrent pas, hypnotiser par l'action. Profitant de cela il agrippa un autre homme de la bande, le tirant vers lui, lui assénant une avalanche de coup de poing, on entendit la encore les os craqués. La face totalement en bouilli le jeune homme s'effondra, on eu peine à croire qu'il eu s'agit d'un humain tellement les os de son visage et de son torse étaient semblable à un puzzle.
Maintenant il s'agissait de jouer les sadiques jusqu'au bout, son regard devenu rouge pour montrer la domination du démon sur sa personne se fixa sur l'homme restant qui restait paralysé par ce qu'il venait de voir, souriant il lui dit.
"Je ne suis pas rancunier, attrapes moi la fille, attaches là et je te laisserais partir. Ou alors joue les héros...et là peut être qu'il restera assez de toi pour une identification..."
Il prenait un plaisir pervers à choisir chaque terme de sa phrase, lui laissant un choix impossible à faire. On entendit un bruit de fontaine, de l'eau coulant sur le sol. L'homme en question sous la peur avait uriner sur son pantalon, le choix qu'il allait faire était désormais évident.