Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Une affaire bien compliquée ( pv )

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William Dolan

E.S.P.er

Re : Une affaire bien compliquée ( pv )

Réponse 45 mardi 31 août 2010, 20:26:37

       Cela faisait deux jours que l'araignée était hors d'état de nuire. L'enquête qui précédait le procès avançait bien vu qu'Amy Beckett n'était plus là pour coordonner l'étouffement de l'affaire. De nouvelles preuves avaient surgis, des œuvres volées avaient été retrouvées par les forces de police. Bien sûr, William faisait son possible pour les aider dans la mesure du possible bien que son aide était symbolique. En effet, son influence hors du Japon était extrêmement restreinte. C'était d'ailleurs pour palier à ce problème que l'avocat comptait sur le bon déroulement de ce procès. Les vrais coupables allaient être arrêtés et William les expédierait directement en prison. Pas de zones d'ombres, pas de doutes quand à l'efficacité de la justice. Ce procès se devait d'être parfaitement mené, sans vices de procédures ou de corruptions qui feraient le régal de la presse à scandale. La réputation internationale de William Dolan devait rester sans taches... dans un premier temps.

       Le héros papal était dans son bureau et décortiquait les dossiers de la police pour prendre de l'avance sur l'affaire. Sa victoire devait être écrasante et incontestée. Il n'allait pas se contenter d'un succès facile et peu mérité vu la facilité du procès. Non, il fallait que le tribunal raisonne pendant encore longtemps de son triomphe. Sans Amy Beckett, c'était presque trop facile. Pendant ces deux jours, William avait fait attention à sa sécurité plus que de coutume. Il était presque devenu aussi paranoïaque que Beckett. Il ne sortait pas de son building et avait opté pour une garde rapprochée qui ne le lâchait pas un seul instant. En effet, il savait que les amis de Amy savaient qu'il lui était arrivée quelque chose et il ne fallait pas être un génie pour deviner qu'il en était l'auteur.

       William prit l'ascenseur secret qui descendait au sous-sol du building pour la première fois depuis deux jours. Peut-être qu'il y avait eu de l'évolution du côté d'Amy Beckett. La déception et la rage étaient peut-être passées. De plus, lui rendre une visite de politesse était la moindre des choses.
       Après avoir franchit les multiples sécurités, William entra dans la salle du portail. Une lumière rosée émanait de l'arche en pierre. Ce qui signifiait qu'à Terra comme ici, le crépuscule commençait. L'avocat se dirigea vers la cellule de la jeune fille et s'arrêta devant la porte. Il observa un instant la jeune fille à travers les barreaux de sa cage et s'annonça.

       -Bonjour mademoiselle Beckett.

       Il n'ajouta rien d'autre, attendant une quelconque réaction de la part de la jeune fille.

Amy Beckett

Humain(e)

Re : Une affaire bien compliquée ( pv )

Réponse 46 mardi 31 août 2010, 22:26:19

Deux jours à attendre. Elle avait espérée que ces jours soit un enfer aussi bien pour celui qui l'avait coinçée ici que pour elle. Deux jours à se taire, à fixer un mur, totalement stoïque, ne s'alimentant pas. Deux jours, même, où elle n'avait pas fermée l'oeil de la nuit. Deux jours où elle n'avait rien fait, rien dit. Elle savait que son père devait être en route pour le Japon, et que son amie pourrait l'aider, une fois dehors et en route pour son procés. Elle n'avait aucune notion du temps, ici, mais se doutait qu'une longue période était passée.
Cependant, elle ne ressemblait pas à un zombie. Elle gardait cet air digne, impassible. Elle ne comptait pas faire tomber sa fierté si bas. Mais, au moment où l'avocat se présenta face à sa porte, elle sentit à nouveau son coeur faire des siennes. Elle cala sa paume contre sa poitrine, reprenant son souffle, et leva les yeux vers lui. Des yeux las, fatigués. Elle inspira longuement, et baissa la tête.
Puis leva une de ses mains, le saluant de la main.


- Booonjour, monsieur Dolan. Bien dormi ? Pas de vilains cauchemars ?

Elle lui adressa un sourire ironique. Sa voix était entrecoupée, à cause de sa respiration assez suffoquante et douloureuse. Elle savait que cela passerait, pas de soucis à se faire. Sans doute était-elle un peu claustrophobe ...

- Auriez-vous, par le plus grand des hasards, une cigarette ? demanda t'elle d'un ton presque aimable.

Elle abbatit ses mains sur ses cuisses, et les tapota du bout des doigts. Elle était assise sur ce qui lui servait de lit, la tête appuyée contre le mur. Elle devait se montrer aimable, et pas agressive. Cela lui ruinerait ses chances d'avoir une cigarette, ou le moindre traitement de faveur. Bien qu'elle doutait véritablement que cet homme soit capable de pitié ou de compassion. Elle posa à nouveau sa main sur son coeur, le serrant. La douleur était vive, violente ... " Eh, ça va aller. " se rassura t'elle.
Elle toussa légérement.


- Et, quelle heure est-il ? demanda t'elle, à nouveau, d'un ton qui s'efforçait d'être aimable, en levant les yeux vers lui. J'aimerais savoir.

Elle se plaça en tailleur sur son lit, détournant le regard pour regarder devant elle. Sa tenue l'importunait, tout comme l'idée de ne pas pouvoir se laver. Elle grimaça, soupira, et se cala contre le mur.
A M Y



Aucune règle n'existe, les exemples ne viennent qu'au secours des règles en peine d'exister.


( André Breton )


William Dolan

E.S.P.er

Re : Une affaire bien compliquée ( pv )

Réponse 47 mercredi 01 septembre 2010, 11:40:36

       William fit le choix de ne pas relever l'ironie dans le ton de l'avocate. Sans un mot il fit signe à un garde d'approcher et lui demanda son paquet de cigarettes. L'homme le lui donna, cachant à merveille sa révulsion de se séparer aussi facilement de ses Malboro, et lui fit signe que miss Beckett refusait de s'alimenter. William acquiesça et on lui ouvrit la porte de la cellule. Un pas en avant et la porte se referma derrière lui.
       Dolan sortit deux cigarettes du paquet et le posa sur un coin du lit. Il en passa une à Amy et l'alluma avant de s'asseoir juste à côté d'elle. Il alluma sa propre blonde et tira une bonne bouffée qui s'échappa de sa bouche en un épais nuage blanc.

       -Je vous ai négligée durant ces quelques jours, veuillez m'excuser, fit-il en rompant le silence qui se prolongeait. Il est actuellement 20h. Je vous rendrai votre montre et je vous donnerai des vêtements de rechange ainsi que la possibilité d'utiliser la salle de bain. "J'apprécierais" également que vous ne mourriez pas d'inanition.

       Il ne jugea pas utile de lui préciser que la seule salle de bain était celle des gardes, mais vu qu'aucun d'eux n'oserait braver les ordres de Dolan pour la toucher, ce détail n'était pas nécessaire. Question sexualité, les gardes de Dolan avaient de quoi faire avec la marchandise, inutile de risquer sa vie sur miss Beckett. Dans l'heure, il préférait aborder des sujets qui intéresserait l'avocate.

       -Le procès commencera dans une semaine, donc j'ai bien peur que vous deviez rester ici pendant ce temps, annonça l'avocat en tirant sur sa cigarette. Ensuite, je devrais vous tuer.

       Cela avait été dit sans émotion, comme si c'était la conclusion d'une logique que Beckett maitrisait mieux que lui.

       -En fait, j'aurais dû le faire depuis le début, conclut-il. J'ai trouvé une autre alternative. Elle risque de ne pas vous plaire cependant. Vous êtes morte ici. Partez du principe que je vous ai froidement abattu après notre diner. Toutefois, je vous donne la possibilité de tout recommencer dans un autre monde, avec assez d'or pour vivre la vie que vous voudrez.

       Si elle refusait cette offre, William n'aurait d'autres choix que de la tuer. Il y avait réfléchi et n'avait trouvé aucune autre solution que de l'exiler sur Terra. S'il la libérait, l'avocat était convaincu qu'elle vouerait toute son âme à le détruire. Ce qu'elle finirait par réussir au bout d'un moment et il était hors de question que cela se produise.

Amy Beckett

Humain(e)

Re : Une affaire bien compliquée ( pv )

Réponse 48 mercredi 01 septembre 2010, 12:21:59

D'un geste vif, la jeune femme attrapa sa cigarette, et la coinça entre ses lèvres, ignorant l'avocat et ses paroles. Elle l'alluma vivement, savourant le contact du tabac et de son organisme. Aussitôt, elle se détendit, comme visiblement droguée. Elle se sentait mieux. Et écouta l'offre de l'avocat, qu'elle accueillit avec impassibilité. Pas question de lui montrer le moindre sentiment, elle s'était déjà ridiculisée la veille. Cette pensée la terrifia. Elle était toujours autant en proie à ses sentiments, mais sa fierté était toujours là, pointante et invincible, une fierté qui ne l'aiderait peut-être pas beaucoup, mais qui lui était trés utile.
Elle balança sa tête, faisant craquer sa nuque. A force de rester dans la même position, tout le temps, elle allait s'attraper un torticolis. Cette idée ne l'amusait pas beaucoup, il fallait le dire. Elle soupira, expirant une fumée pâle. Elle en avait bien besoin, de cette cigarette enchanteresse. Elle retira la cigarette de sa bouche.


- Je refuse.

Elle toussa légérement, et reprit une bouffée de cigarette.

- Je refuse de détruire toute l'oeuvre d'une vie. J'ai donnée tout ce que j'avais pour ce travail, j'ai travaillée comme jamais je ne l'aurais jamais fait pour autre chose. Je préfére mourir plutôt que d'abandonner cela, même contre des tonnes d'or. Mon travail, ma passion, m'importe plus que vous ne pouvez l'imaginer.

Son ton était neutre, sans éclat de voix, comme si elle était expliquait quelque chose de normal,  une théoréme vérifié mille fois, que l'on ne pouvait mettre en doute. Pour elle, il était impossible de tout abandonner.

- Alors, vous allez faire comment ?

Elle se tourna vers lui, les yeux dans le vague, le fixant sans détourner le regard ni cligner des yeux. Le même regard qu'elle avait eu la première fois qu'elle était venue lui parler.

- Me pendre ? Me tirer une balle dans le crâne ? Me noyer ? Me brûler, peut-être ? Me tailler les veines dans mon sommeil ? Pitié, soyez inventif.

Elle détourna le regard, tirant sur sa cigarette un grand coup. Elle n'avait pas faim, ne se considérant presque plus comme vivante. Elle avait l'impression de baigner dans de l'éther, du formol, assistant aux agissements d'autrui, tout en espérant qu'on ne brise pas le flacon dans lequel elle était. Elle pouvait bien faire croire aux autres qu'elle était morte, elle savait qu'on serait capable de la reconnaître.
Mais cette pensée l'insupportait.


- C'est bien, n'est ce pas, de jouer au dominant ?

Elle sentit qu'elle aurait bientôt finie sa cigarette.

- Concrétement, jamais je ne vous aurez tué, William. Vous avez le droit de ne pas me croire, et c'est légitime, mais je peux vous assurer que je n'aurais pas pu vous faire du mal. Respect, ou quoi que ce soit d'autre, je l'ignore ...

Elle passa sa main sur son front. C'était vrai. Jusque là, il ne lui avait rien fait de mal. Elle s'était presque laissée convaincre de rendre les livres - aprés en avoir fait une copie - pour ne plus avoir de soucis, au lieu de tenter de lui faire le moindre mal.
« Modifié: mercredi 01 septembre 2010, 12:29:42 par Amy Beckett »
A M Y



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( André Breton )


William Dolan

E.S.P.er

Re : Une affaire bien compliquée ( pv )

Réponse 49 mercredi 01 septembre 2010, 15:17:56

       Ah la garce! Il avait trouvé une solution pour ne pas la trucider et voilà qu'elle la lui renvoyait à la figure. Elle aurait au moins pu être intriguée par le monde dont il lui parlait. Le traiter de cinglée et le railler sur le fait que les mondes parallèles, c'est bon pour les enfants et les geeks, ou quoique ce soit qui lui prouve qu'elle l'avait écoutée jusqu'au bout. William se renfrogna déçu de son échec cuisant. Et en plus, elle retournant le couteau dans la plaie en lui demandant comment il allait l'exécuter. L'avocat ne lui fit pas le plaisir de lui répondre évidement. Il se contenta d'avaler de grosses bouffées de sa cigarette à moitié consommée. Il n'avait pas l'habitude de fumer et il n'appréciait pas beaucoup cette manie, mais il devait bien avouer que fumer avait un effet relaxant.
       Par contre, sa question lui arrachait une expression étonnée. Elle croyait qu'il "jouait" au dominant? Quelle absurdité! Il est dominant. Inutile de jouer ce qu'on est déjà. Heureusement, que la cigarette le relaxait, cela lui évitait de s'énerver. Peut-être que c'était ça qu'elle voulait : avoir le plaisir de le faire sortir de ses gonds. Et bien, elle pouvait toujours attendre. Sale petite peste!

       Il lâcha tout de même une exclamation sceptique lorsqu'elle lui assura qu'elle ne l'aurait pas tué elle. Oh, mais si elle était assez intelligente pour entrevoir une solution pacifique, il ne demandait qu'à voir.

       -Vous ne m'auriez pas tué, voyez-vous ça, fit-il avec ironie. Alors dites-moi ma chère collègue, que feriez vous à ma place? Vous me libèreriez pour vous retrouver avec un poignard planté dans le dos deux jours plus tard? Allez-y! Donnez-la moi votre solution miracle.

       Au fur et à mesure que Dolan parlait, la colère s'insinuait dans ses propos. Bravo! Elle avait réussie à l'énerver. Le juriste dardait un regard furieux sur la jeune fille qui se moquait ouvertement de lui. Mais le pire c'est qu'il n'était pas furieux après elle. Il était furieux contre lui-même. Furieux de ne pas avoir la force suffisante pour cesser ses palabres et lui loger une balle dans le crâne. Furieux de ne pas trouver une solution acceptable. Furieux qu'Amy le déteste et que cela soit entièrement de sa faute.
« Modifié: mercredi 01 septembre 2010, 15:27:45 par William Dolan »

Amy Beckett

Humain(e)

Re : Une affaire bien compliquée ( pv )

Réponse 50 mercredi 01 septembre 2010, 16:31:53


Effectivement, elle se sentait gagnante. Toc, il était énervé. Même si elle mourrait demain, elle aurait la satisfaction d'avoir pu jouer avec les nerfs de l'avocat. Elle ne cherchait pas tellement à l'énerver, à la base, elle voulait juste avoir la preuve qu'il n'était pas tout à fait impassible. Ce flattait l'ego de la jeune femme, de le voir s'emporter. Sa voix trahissait son sentiment. Il était furieux ... Contre elle ? Sans doute. Contre lui-même, c'était tout autant plausible ; il devait au moins s'en vouloir un peu. Il l'avait dit lui-même. Elle se consola avec cette idée, qu'il n'est pas voulu, la première fois qu'il l'avait vue, lui loger une balle dans le crâne. " T'es conne, c'est pire, songea t'elle. Cela signifie qu'il n'a pas voulu abandonner son traître projet, préférant t'enfermer que te laisser partir tranquillement. " Cette idée lui remit un peu le cafard.
Mais elle releva la tête. Elle allait lui répondre. Et clairement. Elle jeta un oeil furtif vers lui, mais préféra regarder ses mains.


- Je vous l'ai proposé au restaurant. Tout mettre sur le dos de quelqu'un d'autre. Vous ne m'avez même pas écouté, à ce que je voit.

Elle se frotta les mains sur les cuisses, puis le regarda à nouveau.

- Je ne veux même pas vous parler de confiance, vous et moi savons trés bien que cela ne serait pas jouable ... Je voulais vous parler d'un contrat. Je suis prête à rendre les livres. Couché sur papier, plié, signé. Je ne peux rien vous proposer d'autre, étant donné la situation ...

Elle avait faillie ajouter " Dans laquelle tu nous as mis. " mais se tut. Pas besoin de chercher la petite bête davantage. Même si elle voulait l'énerver, elle ne serait pas de taille à se battre. Mine de rien, ne pas manger affaiblissait beaucoup. Elle ne s'en était pas rendue compte, étant donné qu'elle n'avait pas eu l'occasion de faire de grands efforts, mais savait trés bien ce dont elle était capable, ou pas, dans son état actuel.
Puis ses yeux devinrent noirs et tranchants.


- A votre place, j'aurais accepté cette offre depuis le début. Et nous n'en serions pas là.

Elle détourna le regard.

- C'est affreux de constater dans le regard de quelqu'un qu'il ne sera jamais ce que je voulais qu'il soit, soupira t'elle. Les regrets sont inutiles, et faire marche arrière impossible.  Jamais je n'aurais fait un coup aussi bas que le votre.

Elle persistait à ne pas le regarder, tournant la tête sur le côté. Pardonner ? Difficile. Et il n'en était même pas question, pour un homme qui ne souhaitait que sa déchéance.

- Mon travail est la seule chose qu'il me reste ... S'il faut m'arracher ça, autant me caler une balle dans le crâne, murmura t'elle d'une voix remplie de tristesse.
A M Y



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( André Breton )


William Dolan

E.S.P.er

Re : Une affaire bien compliquée ( pv )

Réponse 51 mercredi 01 septembre 2010, 21:45:27

       Ah oui, sa proposition... Comme il l'avait dit, elle était sensée et correcte. C'était tout à fait envisageable mais ça restait tout de même plus simple de coller miss Beckett au fond d'une cellule. De cette façon, il s'épargnait les coups fourrées et les éventuelles traitrises de sa part. On ne peut pas faire confiance à quelqu'un qu'on vient juste de rencontrer, et qui s'avère être une ennemie dangereuse par dessus le marché. Bien évidemment, William n'avait ni la folie, ni le courage de le lui dire en face. Ce n'était pas de la lâcheté, c'était plutôt qu'il n'avait pas envie de subir un nouveau flot de gentilles invectives tel que: "Meurs!" ou sa version développée: "Crève, toi et toute ta bande de mafieux absolument exécrables". William savait qu'il avait fait le bon choix, mais il se demandait tout de même s'il n'aurait pas mieux fait de tenter le diable. En effet, il s'était passé une chose à laquelle l'avocat ne s'attendait pas. Il avait trop bien joué le jeu de la séduction, au point qu'il s'était lui-même épris de la jeune fille. Et maintenant, même si elle ne le savait pas, chaque mots ou expressions chargés de haine dirigées contre lui était plus aiguisées qu'une lame de rasoir. La jeune fille n'avait aucune idée de la portée de ses insultes qui était un exutoire. Elle ne croyait sans doute pas atteindre William avec ça. Pourtant, ça lui tailladait le cœur.

       Lorsqu'il la vit aussi accablée, il ne put, cette fois, s'empêcher de poser une main sur son épaule. Grossière erreur qui pouvait lui couter plusieurs contusions vu qu'elle n'était plus menottée. C'est pour cette raison qu'il ajouta aussitôt:

       -Que ferais-tu si je te laissais partir? Demanda-t-il d'une petite voix.

       Non, Dolan. N'y pense même pas! N'étudie surtout pas cette hypothèse! Amy Beckett était beaucoup trop dangereuse, surtout après ce qu'il lui avait fait. S'il se laissait avoir et qu'il la libérait, elle vouerait toute son énergie à venger l'affront qu'il avait commis en profitant de sa crédulité et de ses sentiments de jeune fille. Elle serait sans pitié et l'écraserait comme un insecte. Le simple fait qu'il soit trop faible pour l'éliminer, montrait bien que cette femme ne ferait qu'une bouchée de lui. Sa capture n'était due qu'à un heureux hasard. Il n'avait pas été meilleure qu'elle et il ne fallait surtout pas qu'il s'imagine qu'il pouvait avoir le dessus sur elle une deuxième fois.

       Ne commets pas cette folie William! Tu n'as qu'à sortir de cette cellule et ordonner au garde de l'abattre. Seulement deux petit mots et le problème serait résolu. "Tue-la!". Rien de plus facile.



Amy Beckett

Humain(e)

Re : Une affaire bien compliquée ( pv )

Réponse 52 mercredi 01 septembre 2010, 22:02:59

La jeune femme était restée interdite, de par le fait qu'il ose poser sa main sur son épaule. Elle avait envisagée, même, de lui sauter dessus et de le frapper comme elle ne l'avait jamais fait. Mais cela gacherait toute manière de s'en sortir ne serait-ce qu'un minimum. Et, de toute façon, elle n'avait pas force de le combattre, ni même de lui tenir tête. Elle se contenta de hausser les épaules, le laissant faire. Qu'il pose sa main sur son épaule, si ça lui chante ! Cela n'effacerait pas les bleus qu'elle avait au coeur ...
Mais elle reçut sa phrase, cette idée comme un miracle. Elle n'osa même pas y croire, mais elle savait qu'il l'avait dit. Donc, qu'il le pensait. Elle inspira longuement, regardant le sol sans oser répondre. Elle ne savait pas à quoi était dû ce revirement de situation. N'avait-il pas, plus tôt, le projet de l'assassiner ? Etait-ce encore un piège ? Elle porta une de ses mains à son front, se massant les tempes. Devait-elle le croire ? Et que devait-elle répondre ?
Les doutes s'insinuaient en elle, la mordant, la piétinant. Elle détestait ne plus faire confiance à une personne. Et pourtant ...


- Je te demanderais de me faire confiance, souffla t'elle.

Elle le dit sans même oser y croire. Il partirait sûrement en lâchant un " Désolé, mais c'est impossible " aprés cet aveu, mais elle l'avait dit. Elle avait mis sa parole sur le tapis. Sa faiblesse la trahissait. Elle ferma les yeux. Sa faiblesse ... d'oser s'attacher à une personne. Elle se frotta les yeux, peu convaincue d'elle-même.


-" Vous guérirez, mon ami, c'est un cadavre qui vous le dit ", récita t'elle à voix basse.

Cette phrase n'avait peut-être pas de sens. Un être humain n'aimait pas revenir sur ses erreurs, préférant essayer de les effacer. Elle se sentait si usée ... Elle lui jeta un regard furtif, essayant de capter ce qu'il pouvait bien penser. Ce qu'il pensait d'elle, de lui-même, de la situation, de l'avenir ... " Sans doute sommes-nous éternellement forcés à ne jamais nous recroiser ". Cette pensée faillit la faire pleurer, accablant son coeur de tristesse. Elle ne pouvait pas se faire à cette idée.
Elle sentait bien à quel point l'humanité qui pointait en elle était accablante. Comment pouvait-elle s'éprendre d'un homme qui l'avait séquestré, qui s'était joué d'elle ? " Humph, si mon père était là " pensa t'elle. " Il me remettrait dans un avion pour New-York, avec comme objectif de ne jamais revenir au Japon. " Elle plia le dos, se repliant sur elle-même, le visage dans les mains. Sa fermeture éclair, dans son dos, lui était douloureuse. Elle devinait sa peau marquée par ce systéme de fermeture performant. En cet instant, elle ne s'était jamais sentie aussi humaine.
« Modifié: mercredi 27 octobre 2010, 19:17:04 par Amy Beckett »
A M Y



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( André Breton )


William Dolan

E.S.P.er

Re : Une affaire bien compliquée ( pv )

Réponse 53 mercredi 01 septembre 2010, 23:15:31

       Tu es un lâche Dolan. Un lâche doublé d'un faible et j'ai honte d'être ta narratrice. Mais bon... Faisons avec. William avait pris ça décision avant même que la réponse de la jeune fille ne soit lâchée. Il allait la libérer, sans condition. Il venait de décider d'être un indécis, un imbécile qui réduit à néant ses plans échafaudés avec perfection. Maintenant, il n'avait plus qu'à espérer que l'avocate soit moins molle que son confrère et lui envoie un tueur à gage qui ferait bruler sa cervelle de moineau avec les compliments de miss Beckett. C'était la seule chose qu'on pouvait lui souhaiter. William n'eut donc aucune réaction face à la réponse de la jeune fille. Elle n'aurait pas répondue que ça n'aurait rien changé. D'ailleurs, il ne savait pas quoi penser de cette réponse. Lui faire confiance? Si seulement il pouvait...

       La jeune fille récita ensuite une phrase à voix basse. Il n'en connaissait pas la signification même s'il pouvait avancer des théories. Il eut toutefois la présence d'esprit de ne pas essayer pour éviter de se fourvoyer.
       Amy le regardait. Ce qu'elle pouvait voir était un homme qui se laissait envahir par sa conscience et ses émotions. Maintenant plus que jamais, il se rendait compte qu'il n'avait pas les épaules pour être ce qu'il aimerait être ; un homme d'affaire sans pitié qui écrase les autres pour amasser toujours plus de pouvoir. Malheureusement, il y avait quelque chose de plus fort que son avidité, c'était les sentiments qu'il entretenait pour la femme qui était assise à côté de lui.

       -Tu es libre, souffla-t-il totalement désespéré par sa propre bêtise.

       Lorsque ces mots furent prononcés, Amy s'était recroquevillée sur elle-même. William passa une main sur sa joue et sentit l'appel des lèvres de la jeune fille. Son souvenir restait encore gravé sur les siennes. Cependant, à peine s'était-il approché de quelques centimètres qu'il se rendit compte de ce qu'il s'apprêtait à faire. La dernière chose qu'Amy voulait c'est qu'il la touche, lui qui avait trahi sa confiance. De plus, il avait peur qu'elle accepte son baiser par peur qu'il change d'avis. Le simple fait qu'elle puisse penser ça de lui, lui donnait la nausée. Il retira donc sa main, comme s'il l'avait posé sur du métal chauffé à blanc et se contenta de la toucher avec les yeux.

       -Tu es libre, répéta-t-il d'une voix plus claire.

Amy Beckett

Humain(e)

Re : Une affaire bien compliquée ( pv )

Réponse 54 mercredi 01 septembre 2010, 23:47:09

Pour dire vrai, la réponse de l'avocat ne fut pas une réelle surprise. Elle se contenta d'hausser les sourcils, de le fixer avec un regard remplit d'indécision. Elle était faible, autant que lui, lui semblait t'il. Elle chassa cette pensée ; elle ne voulait que se reposer. Tomber sur son lit, boire du whisky et s'apaiser un peu de toute cette machination. Elle était lasse d'être là, d'être debout. Elle ne souhaitait que dormir, un peu, beaucoup. Elle ne savait pas ce qu'il se passerait, mais elle s'en moquait.
D'un geste, elle se releva, les mains dans les poches, tête baissée. Elle n'avait pas ignorée son geste. Elle avait même sourie quand il avait posé sa main sur sa joue. Mais elle s'était contentée, du bout des doigts, de caresser cette main. Et de, doucement, se lever, et quitter cette pièce, et ses souvenirs. Souvenirs trops brûlants. Elle ferma les yeux, et quand elle le rouvrit, la porte de sa cellule était ouverte. Elle inspira longuement, et osa mettre un pied hors de l'endroit qui avait été sa prison. Mais avant de disparaitre, elle se retourna vers lui :


- Nous nous reverrons, promit-elle. Fais-moi confiance.

" Oui, aprés le procés " songea t'elle. Cette fois, ce serait elle qui l'inviterais, sans doute. Il n'y avait pas de menace, dans sa voix, juste une sorte de tendre promesse. Elle détourna le regard, et se laissa conduire hors de ce lieu sordide. Elle n'était pas méchante, non. Mais lasse. Elle serait, un jour, apte à le revoir, et peut-être à renouer quelque chose. Pour le moment, non. Il restait des lambeaux de haine, de rancoeur, en elle. Elle devait les détruire, avant de le retrouver. Ils étaient appelés à se revoir.
Elle se retrouva tout de suite dehors. Et se précipita vers une cabine téléphonique, assomant la personne qui appelait dans l'espoir de glaner quelques secondes au combiné. Elle appela sa voiture, son père, n'importe qui digne de la renvoyer chez elle, lui donnant rendez-vous loin de ce lieu. Elle ne voulait pas de mal à cet homme. La voiture ne mit pas longtemps à arriver. Il était vingt et une heure, maintenant, et la nuit tombait doucement ... " J'aimerais qu'il neige bientôt, souhaita t'elle du bout des lèvres, avant de monter dans la voiture.
Son père était face à elle, un petit sourire sur le visage.


- Où étais-tu ? demanda t'il, inquiet.
- En vacances, murmura t'elle.

Il comprit aussitôt qu'elle ne répondrait pas, et la déposa chez elle, dans sa belle maison.
Maison où, une fois qu'elle entra, se servit un verre de whisky, et s'étala sur son lit. Son portable sonna, violemment. Elle fronça les sourcils.


- Humm ? demanda t'elle d'une voix excédée et fatiguée.- Amy, tu aurais besoin de mes services ?

Elle reconnut aussitôt la voix de son collaborateur. Elle toussa.

- Oui, j'aimerais.
- Que veux-tu ? Je sais ce qu'il s'est passé, et je ...
- Je voudrais un paquet de cigarette, s'il te plaît. 
- Tu te moques de moi ... ?
- Aucunement.

Elle raccrocha, serrant le téléphone entre ses doigts. Et baissa les yeux. Peut-être que, cette nuit, William enverrait une personne foutre le feu à sa demeure. Elle fit la moue. " Je n'en suis pas convaincue, songea t'elle. "

( Ce n'est pas encore terminé, ne tente pas de t'enfuir ! (: )
A M Y



Aucune règle n'existe, les exemples ne viennent qu'au secours des règles en peine d'exister.


( André Breton )


William Dolan

E.S.P.er

Re : Une affaire bien compliquée ( pv )

Réponse 55 dimanche 05 septembre 2010, 11:56:52

       L'audience venait d'être levée et le verdict avait été rendu. L'église avait gagné et avait obtenu la restitution de leurs biens avec des intérêts. Mais pour ça encore fallait-il tous les retrouver. Toutefois, ça ne concernait pas William Dolan qui s'en moquait éperdument. Le principal était qu'il avait remporté la victoire. Le juriste avait exposé sa plaidoirie à la cour avec une simplicité déconcertante. Le tribunal était son élément et la manière dont il y évoluait paraissait toute naturelle. Cependant, William n'avait pas lancé un seul coup d'œil sur le banc des accusés ; là où mademoiselle Beckett était assise avec son client. Il savait pertinemment que si par malheur il croisait ses yeux turquoises, il risquait de trébucher sur un mot. Quand ce fut le tour de la jeune fille, William n'eut aucun mal à la regarder s'approprier le tribunal. Elle se fichait bien de l'homme qu'elle était sensée défendre. La jeune fille ne voulait que protéger ses biens qu'elle estimait pardessus tout.

       Lorsque la décision de la justice tomba, Dolan n'eut aucune réaction. Il fut cependant emporté par l'enthousiasme du représentant du Vatican qui lui serra la main avec véhémence L'avocat fit donc semblait de se réjouir de leur victoire et l'écouta lancer des commentaires sur le procès à propos de choses qu'il ne comprenait absolument pas. William en profita pour jeter un coup d'œil vers miss Beckett, belle et droite, à côté de son client anéanti. Elle était magnifique...

       Maitre Dolan avait laissé son client affronter les journalistes qui attendaient avec impatientes, sur les marches du tribunal, les premiers commentaires à propos du procès qui était l'un des plus important de ce siècle pour le Vatican. Le jeune avocat habillé d'un costume gris métallique trainait délibérément le pas. Avant de partir, il voulait revoir Amy, la regarder, échanger un mot avec elle et peut-être même la toucher...

       Il attendit donc que l'avocate sorte seule de la salle d'audience. Son client avait dû être emmené par les forces de police. Ça faisait une semaine qu'il ne l'avait pas vu et son cœur s'agitait dans sa poitrine. Bien entendu, William paraissait totalement détendu. Avec un air légèrement ennuyé, il semblait attendre son rendez-vous pour un quelconque déjeuner d'affaire. L'impassibilité de Dolan vacilla malgré tout pendant un dixième de seconde lorsque la jeune fille franchie les élégantes portes en chêne du tribunal.
       Cette réaction ne semblait peut-être pas digne de Dolan. Aussi jolie soit-elle, l'avocat avait assez d'expérience pour ne pas être déstabilisé par une dame. Mais il fallait le comprendre, cette femme était son alter ego. Elle était de la même espèce que lui. Une femme de loi, intelligente et bien plus dangereuse que lui. Jamais il n'aurait l'occasion de recroiser une telle femme. Pourtant, c'est également la seule femme à qui il a fait du mal. Surtout, maintenant que ce procès était fini, il se rendait compte qu'il s'était trompé dans le sens des priorités. Amy valait plus qu'une affaire, aussi importante soit-elle. Il s'en était rendu compte trop tard.

Amy Beckett

Humain(e)

Re : Une affaire bien compliquée ( pv )

Réponse 56 dimanche 05 septembre 2010, 20:45:07

Le procés avait été un succés, et digne de ce nom. Même si elle avait perdue, elle avait sa fortune : une photocopie propre et sérieuse de chaque ouvrage. D'ici peu, elle rendrait, par l'intermédiaire de ce pauvre type, les véritables ouvrages. Pour le moment, cela n'était pas d'actualité. Son collaborateur avait cette mission. Pour le moment, il l'attendait dehors, sagement, prêt à intervernir en cas de problémes.
Un instant, elle se sentit conne, tout simplement. Idiote de penser qu'il pouvait encore oser lui faire du mal. Elle se frotta le bras nerveusement, avant d'ouvrir les portes de la salle d'audience. Elle savait qu'il était à l'intérieur. Elle hésitait à entrer. Durant son triste séjour, elle s'était rongée la peau autour des doigts, rendant ses mains - normalement parfaitement manucurée - couverte de croutes rouges et de cicatrices infimes. Déjà, cela lui avait fait perdre sa confiance ... Elle soupira longuement et d'un geste vif, sortit de la salle d'audience.

Elle portait, contrairement à ses habitudes, un tailleur rouge et une chemise noire, un collier de perles nacrées assortie à deux boucles d'oreilles, et des talons relativement élevé noir vernis, qui amplifiait le sentiment de respect qui ressortait de sa silhouette.
Elle lui adressa un sourire, vague et discret, celui qu'elle utilisait habituellement pour saluer ses confréres. Et se posa prés de lui, les bras croisés sur son buste. Elle fumait moins, depuis quelques temps, et relâchait son anxiété sur des chewings-gums " Five ". Son père veillait sur elle, attendant d'être sûr qu'elle soit entre de bonnes mains pour repartir à Manhattan. Elle le remarqua, dans la salle, et lui fit signe qu'il pouvait partir. Elle ne supportait pas d'être surveillée par son père. Pas à son âge ...


- Joli procés, dit-elle simplement. Cela va faire monter d'un cran votre réputation.

Elle se moquait bien que la sienne perde son grade ... Elle pouvait vivre avec quelques clients en moins. Cela n'était pas le plus important pour le moment.

- Je n'ai dis à personne ce qu'il s'est passé, souffla t'elle. Je ne veux pas qu'on me le rappelle, ni que l'on s'en mêle, ni même que vous ayez des ennuis.

Elle passa sa main dans ses cheveux, battant des cils comme pour se réveiller d'un sommeil incontrôlable. Elle n'était pas fatiguée, mais n'était pas à son aise. Sans le vouloir, elle ressentait une sorte de paranoïa à l'égard de l'avocat. Même si elle luttait contre ce sentiment, elle ne s'en sentait pas moins déstabilisée. " Et vulnérable " songea t'elle à regret.

- Je pars bientôt. Quelques temps à Berlin, pour me ressourcer, et pourquoi pas Moscou ... avoua t'elle sans le regarder.
A M Y



Aucune règle n'existe, les exemples ne viennent qu'au secours des règles en peine d'exister.


( André Breton )


William Dolan

E.S.P.er

Re : Une affaire bien compliquée ( pv )

Réponse 57 lundi 06 septembre 2010, 09:47:37

       Alors que William attendait Beckett, il croisa le regard d'un homme assit dans l'antichambre. Normalement, il ne s'y serait pas arrêté mais quelque chose avait attiré son attention. L'homme le lui rendit et il se jaugèrent pendant plusieurs minutes sans que ni l'un, ni l'autre ne semble vouloir détourner les yeux en premier. Ce fut Dolan qui s'en chargea et se remit à fixer la porte de la salle d'audience. L'homme qu'il venait de voir était du même sang qu'Amy. Quand à savoir si c'était son oncle, son père, son grand-père ou un cousin... Il savait juste qu'il venait d'apercevoir monsieur Beckett. Ce qui fut confirmé lorsque la jeune fille fit signe à l'homme de se retirer.

       La bouche de William s'affaissa lorsqu'elle le félicita pour le procès. La raison était que l'avocate lui rappelait simplement le choix douloureux qu'il avait fait. Quand au fait qu'elle n'ait rien dit à personne pour sa séquestration, c'était sans doute la raison pour laquelle l'homme dont il avait croisé le regard ne l'avait pas étranglé de ses propres mains. Il ne fallait pas être un fin observateur pour voir que son regard, si proche de celui d'Amy, était tout aussi dangereux.

       Dolan mit bien quelques secondes avant de réaliser qu'elle était en train de lui faire ses adieux. Lorsque ce fut fait, un grand vide se creusa en lui. Il se força tout de même à sourire. Un sourire vide et rempli de tristesse. Il n'avait aucun droit de penser à lui en ce moment. Il posa donc sa main sur l'épaule de la jeune fille et hocha la tête.

       -Bonne chance, Amy, souhaita-t-il avec toute la bonne volonté du monde. Je te souhaite d'être heureuse.

       Il lui fit un nouveau sourire plein de regret et retira sa main... Enfin, non... sa main était toujours sur l'épaule de la jeune fille. Elle refusait d'obéir à la raison qui lui ordonnait de se retirer. Dans ce cas, il n'avait qu'à l'enlacer pour lui dire adieu, même s'il poussait un peu trop sa chance. Il la serra donc dans ses bras. Ses cheveux ébène effleuraient sa joue. Une douce caresse sur sa peau qui le fit frissonner de plaisir. Se fut ensuite les effluves du parfum de la belle qui vinrent embaumer ses sens dans un linceul d'apathie salutaire. Le carcan de ses bras se resserrèrent imperceptiblement autour d'Amy, tandis que sa raison mue par la honte et le remord tentait de la délivrer de leur contact impur. C'est cette dernière qui finie par gagner alors que William s'éloigna progressivement, résigné à laisser la jeune femme s'échapper de sa vie.
       Dolan l'aurait vraiment laissé partir. Bien entendu, c'était prévu. S'il n'avait pas croisé une dernière fois les yeux turquoises, il l'aurait laissé partir. Mais ce ne fut pas le cas. Les mires vertes de l'avocat se posèrent inévitablement sur celles d'Amy Beckett et y restèrent ancrées. Comme le poisson ferré par la ligne, il commença lentement à se faire remonter jusqu'au contact critique où sa bouche effleura celle de la jeune fille. Ses lèvres réveillées par cette sensation fraiche et humide, se mirent alors à en chercher plus jusqu'à ce qu'elles soient entièrement soudées à ses sœurs. La langue de William sans doute jalouse que les deux voisines aient trouvées leur âme sœur, se mit elle aussi en quête de sa partenaire. Elle la trouva, invitant la langue d'Amy par quelques pressions à entrer dans une danse langoureuse.

Amy Beckett

Humain(e)

Re : Une affaire bien compliquée ( pv )

Réponse 58 vendredi 10 septembre 2010, 20:05:33

La jeune femme devinait assez les pensées de cet homme ... Il ne devait pas être trés en forme. Elle songeait même qu'il regrettait sans doute ce qu'il s'était passé.  Elle poussa un long soupir, comme pour extérioriser ce qui était en train de poindre en elle. Du regret ? Sans doute ... Cela ne serait guère étonnant, d'ailleurs, que de constater qu'elle regrettait ce départ précipité. Perdue dans ses pensées, elle sursauta quand elle sentit sa main sur son épaule. Elle était prête à répliquer, perdue dans sa paranoïa effective, prête à lui planter le couteau qu'elle gardait désormais coincé dans sa veste, prête à l'agripper et le planter n'importe où.
Mais non. Elle se contenta de l'écouter, silencieuse, sentant une tristesse arracher son coeur en petits morceaux douloureux. Elle se retint de soupirer, exaspéré par ce genre de sentiments qu'elle voulait rejeter, au fond d'elle. Les sentiments humains, jusque là, n'avaient étés que des pièges.

Mais elle ne put pas le faire reculer. Elle ne s'en sentait pas capable. Elle se contenta de relever les yeux sur lui, de croiser son regard, sachant trés bien ce qu'il adviendrait.
Elle aurait voulue se planter une balle dans le coeur. A cause de sa stupidité, de la leçon qu'elle était censée tirer de cette histoire ( " Mr Dolan est méchant, il veut te tuer ! " ) , mais elle ne put s'y résigner. Automatiquement, elle s'efforça, mue par ce genre de choses qu'elle ne pouvait pas expliquer, de ne pas quitter des lèvres. Voir même, de prolonger ce moment. Tout en espérant qu'il n'y ait aucun Yakuzas dans la pièce.
Puis elle se recula, vivement, l'air surprise, non sans quitter ses yeux.


- Nous sommes adultes, responsables, et connaissons la réalité. Nous savons ce qu'il se passera si ... soupira t'elle d'une voix pleine de regrets.

Elle fit demi-tour, rapidement, et s'enfuit. Elle courut dehors, quittant le lieu, entrant dans sa voiture, sans réfléchir, entourée de brume. Son père l'y attendait, sage et patient. Elle lui fit signe de démarrer, et aussitôt plongea sa tête dans ses mains. Elle ne se sentait pas bien, elle n'avait pas les idées claires.

La fin de la journée arriva rapidement, et elle la passa cloitrée dans sa chambre, une bouteille dans une main, bouteille qu'elle ne parvenait pas à boire, les yeux fixés sur son lit, assise sur le sol. Elle avait tellement d'idées en tête, et cette fichue sensation d'avoir foutu en l'air quelque chose de fantastique ... Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle ne se sentait même pas elle-même, comme si ses actes étaient incontrôlés, irréfléchis. Elle n'avait pas envie de partir, dans trois jours, sans le revoir. Elle se sentait comme une adolescente, qui ne pense et n'agit que par pulsions et saute d'humeurs.
D'un bond, elle se releva.
D'un bond, elle attrapa le tailleur qu'elle avait mis la première fois qu'elle l'avait vue.
D'un bond, elle prit le volant de sa voiture, attrapa le dossier " Dolan ". Son adresse était notée sur ce papier froid, sans vie, souvenir d'une affaire désormais classée.

Si bien que, le soir-même, à 20h17, elle toquait à sa porte. Et se rendit compte au dernier moment d'où elle était.


- Je suis possédée, souffla t'elle quand la porte s'ouvrit.

Elle ressemblait à une enfant qui se rend, qui vient s'excuser de son comportement, une personne aux yeux brillants et étincellants, et au coeur battant.
« Modifié: vendredi 10 septembre 2010, 21:54:21 par Amy Beckett »
A M Y



Aucune règle n'existe, les exemples ne viennent qu'au secours des règles en peine d'exister.


( André Breton )


William Dolan

E.S.P.er

Re : Une affaire bien compliquée ( pv )

Réponse 59 mercredi 15 septembre 2010, 18:48:09

       Le baiser était fantastique. William avait pensé que ça lui suffirait et qu'il accepterait volontiers de ne plus jamais la revoir après ça. Mais il se trompait. C'était même pire. Il en voulait plus alors que ce baiser était une chose qu'il ne méritait même pas. Ça devenait une addiction. Ce deuxième baiser avait été plus intense que le premier car il était baigné de désespoir et de regret, non pas de trahison.
       La façon dont Amy avait mise un terme au baiser avait été soudaine et brutale. Comparé à la douce chaleur de sa bouche l'air ambiant semblait lui bruler la gorge. Il soutint tout de même son regard, encaissant les paroles qui torturaient son cœur de par leur véracité. C'était un résumé de ce qu'il savait déjà mais l'entendre suffisait à déchirer la fragile toile de rêves que William s'était mis à tisser durant leur baiser. Elle lui fila ensuite entre les doigts avant qu'il n'ait réuni ses pensées pour lui dire un dernier mot.

       Maitre Dolan resta un instant à la même place sans bouger, regardant l'endroit où s'était tenue Amy sans vraiment le voir. Au bout d'un moment, il semblait s'extirper de sa torpeur et une lueur de vie recommença à bruler dans ses prunelles. Il quitta alors le tribunal et rentra directement chez lui. Chez lui d'accord, mais lequel? Les propriétés de Dolan étaient nombreuses. Le jeune homme n'avait aucune envie d'aller s'enterrer dans le petit studio qu'il avait aménagé dans son building. Il préféra se réfugier dans l'appartement situé à 100 mètres de son lieu de travail.
       Il se fit donc déposer par son chauffeur devant l'un des gracieux immeubles qui bordaient le boulevard près du centre-ville. La porte s'ouvrit sur une pièce spacieuse décorée de façon moderne tout en noir et blanc. Les deux couleurs s'entrelaçaient sur le papier peint, créant des motifs hétérogènes parfois simples et parfois osés. Le mobilier jouait également le jeu et était arbitrairement soit noir, soit blanc. La seule chose qui avait une couleur polychromatique était Dolan qui commençait à jeter ses affaires sur le divan de son salon. Il s'y installa ensuite et alluma la télé pour s'abrutir devant des émissions toutes plus lobotomisantes les unes que les autres.

       Lorsque vint le soir, quelqu'un tapa à la porte. William grogna d'être ainsi dérangé et se hissa finalement sur ses pieds pour aller ouvrir. Il n’était vraiment pas d’humeur ce soir, et qui que ce soit, il n’allait pas faire d’effort de courtoisie et chasser l’importun. C’était, bien sûr, sans s’imaginer que c’est Amy Beckett qui attendait sur le palier de sa porte.

       La main sur la poignée de la porte, il regardait avec un air stupéfait la jeune fille qui l’observait comme si elle avait fait une bêtise. Lorsque la surprise fut passée, William se rembrunit et ouvrit la bouche comme pour demander ce qu’elle faisait ici, mais la referma aussitôt quand il avisa que sa question était totalement stupide. La raison de sa venue était une évidence qui ne souffrait aucune question, ni confirmation.
       Toute parole étant inutile, il s’approcha d’elle avec hésitation, puis comme si un arbitre avait tiré le signal du départ, William se jeta littéralement sur la jeune fille. Ses lèvres trouvèrent les siennes aussitôt et il poussa un soupir de bonheur en retrouvant la douce atmosphère de la bouche d’Amy. Il l’enlaça et la serra tout contre lui dans une étreinte passionnée. Par petits pas, il la fit entrer dans son appartement sans interrompre son baiser. L’homme la colla ensuite sur le mur d’à côté et claqua sa porte d’entrée, tout en continuant de la dévorer. Ses caresses et ses étreintes étaient douces mais évoquaient une faim insatiable du corps sur lequel elles étaient exercées. Il avait besoin d’elle et c’était une chose que miss Beckett pouvait parfaitement lire en lui.


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