Pour dire vrai, la réponse de l'avocat ne fut pas une réelle surprise. Elle se contenta d'hausser les sourcils, de le fixer avec un regard remplit d'indécision. Elle était faible, autant que lui, lui semblait t'il. Elle chassa cette pensée ; elle ne voulait que se reposer. Tomber sur son lit, boire du whisky et s'apaiser un peu de toute cette machination. Elle était lasse d'être là, d'être debout. Elle ne souhaitait que dormir, un peu, beaucoup. Elle ne savait pas ce qu'il se passerait, mais elle s'en moquait.
D'un geste, elle se releva, les mains dans les poches, tête baissée. Elle n'avait pas ignorée son geste. Elle avait même sourie quand il avait posé sa main sur sa joue. Mais elle s'était contentée, du bout des doigts, de caresser cette main. Et de, doucement, se lever, et quitter cette pièce, et ses souvenirs. Souvenirs trops brûlants. Elle ferma les yeux, et quand elle le rouvrit, la porte de sa cellule était ouverte. Elle inspira longuement, et osa mettre un pied hors de l'endroit qui avait été sa prison. Mais avant de disparaitre, elle se retourna vers lui :
- Nous nous reverrons, promit-elle. Fais-moi confiance.
" Oui, aprés le procés " songea t'elle. Cette fois, ce serait elle qui l'inviterais, sans doute. Il n'y avait pas de menace, dans sa voix, juste une sorte de tendre promesse. Elle détourna le regard, et se laissa conduire hors de ce lieu sordide. Elle n'était pas méchante, non. Mais lasse. Elle serait, un jour, apte à le revoir, et peut-être à renouer quelque chose. Pour le moment, non. Il restait des lambeaux de haine, de rancoeur, en elle. Elle devait les détruire, avant de le retrouver. Ils étaient appelés à se revoir.
Elle se retrouva tout de suite dehors. Et se précipita vers une cabine téléphonique, assomant la personne qui appelait dans l'espoir de glaner quelques secondes au combiné. Elle appela sa voiture, son père, n'importe qui digne de la renvoyer chez elle, lui donnant rendez-vous loin de ce lieu. Elle ne voulait pas de mal à cet homme. La voiture ne mit pas longtemps à arriver. Il était vingt et une heure, maintenant, et la nuit tombait doucement ... " J'aimerais qu'il neige bientôt, souhaita t'elle du bout des lèvres, avant de monter dans la voiture.
Son père était face à elle, un petit sourire sur le visage.
- Où étais-tu ? demanda t'il, inquiet.
- En vacances, murmura t'elle.
Il comprit aussitôt qu'elle ne répondrait pas, et la déposa chez elle, dans sa belle maison.
Maison où, une fois qu'elle entra, se servit un verre de whisky, et s'étala sur son lit. Son portable sonna, violemment. Elle fronça les sourcils.
- Humm ? demanda t'elle d'une voix excédée et fatiguée.- Amy, tu aurais besoin de mes services ?
Elle reconnut aussitôt la voix de son collaborateur. Elle toussa.
- Oui, j'aimerais.
- Que veux-tu ? Je sais ce qu'il s'est passé, et je ...
- Je voudrais un paquet de cigarette, s'il te plaît.
- Tu te moques de moi ... ?
- Aucunement.
Elle raccrocha, serrant le téléphone entre ses doigts. Et baissa les yeux. Peut-être que, cette nuit, William enverrait une personne foutre le feu à sa demeure. Elle fit la moue. " Je n'en suis pas convaincue, songea t'elle. "
( Ce n'est pas encore terminé, ne tente pas de t'enfuir ! (: )