C'était cette période de l'année où les jours qui se succèdent semblent être les fruits de disputes régulières entre les saisons. Elles se déchiraient afin de laisser une trace dans les mémoires, comme l'hiver et le printemps, que le cycle naturel rappelait, ou pour fièrement annoncer leur venue, leur règne, comme l'été. Nava, après avoir observé avec dépit quelques journées pluvieuses et humides, avait acceuilli avec enthousiasme cette journée douce, aux brises agréables, où l'on peut aisément se promener le soir en t-shirt sans risquer le rhume.
Il était sorti de son petit appartement dans l'espoir de trouver quelque chose à faire. Pour une fois, il n'allait pas jogger, mais son humeur le montrait plus enclin à pique-niquer dehors, taper la balle voire à faire le pilier de bar dans un tripot des bas-fonds. Pour résumer: plein de perspectives s'offraient à lui, le destin n'avait qu'à lui tendre les bras.
Il s'était dirigé vers le parc, c'était un trajet qu'il aimait faire. Premièrement, les quartiers qui le bordaient étaient charmants, bien fréquenté. De plus, à cette période de l'année, les rues étaient animées par les gens qui peuplaient les terrasses des cafés et par les enfants qui jouaient dans la rue. Aussi, plein de parfums embaumaient l'air ambiant: l'humidité rappelait la rosée du matin futur, le linge suspendu aux balcons inondaient la ville d'une légère senteur de lavande et parfois, les odeurs de steaks grillés faisaient saliver les badauds dont le ventre se faisait encore et toujours vide, désespérement.
Il atteignait enfin le parc: animé, il avait fini par se remplir un petit peu et Nava se disait qu'il y aurait de grandes chances de trouver des connaissance avec qui manger sur le pouce une petite collation et que ce n'était pas un souci. Il continua donc son chemin, la tête scrutant le ciel pour essayer d'y déceler des significations mystiques dans ce que les formes nuagueuses, peu nombreuses, et les reflets du soleil sur le déclin pouvaient offrir...
(tu me dis si ça te convient)