Si elle n’en donna pas l’impression, par aucun signe extérieur que ce soit, ni regard entendu ni mimique outrée ni quoique ce soit d’autre de perceptible, Sam releva qu’ainsi donc, Bleiz aimait les femmes combatives. Ce qui l’intriguait maintenant c’était de savoir jusqu’à quel point il pouvait considérer ça sexy. S’il était porté sur le sadomasochisme, autant dire qu’avec Sam, c’était mort. Elle aimait les rapports de force de temps en temps, mais se faire frapper dans un moment pareil ou frapper quelqu’un, jamais de la vie… Ou alors si elle le faisait, ça n’aurait rien de sexuel. Si elle choisissait de briser les roupettes d’un homme au moment le moins opportun, ça sera sans doute parce qu’il aura eu l’audace de se montrer sous un angle que la jeune femme n’aurait certainement pas apprécié. Elle le cuisinerait devant le p’tit dej’ qu’il allait lui offrir. Quant à ses paroles sur les pouvoirs, elle s’en fichait un peu en fait. Elle-même était tombée sur la pyrokinésie, un coup du sort, et ça lui allait très bien. Le fait qu’il refuse de partager la cigarette arrangeait grandement la jeune femme. Elle ne fumait que pour se donner un genre, puisque n’avait jamais eu de dépendance à la nicotine (rencontre avec un drogué pouvant se sevrer comme il le voulait ?) et ne connaissait donc jamais le manque. Mais… Ca faisait bien. Elle eut le temps de la griller entièrement avant qu’ils ne parviennent au bistrot et Sam entra dans l’établissement. Evidemment, on lui demanda de quitter ses rollers. Elle n’en retira que les roulettes, pratique non ? C’était une de ces paires de tennis rollers. Très très pratique en vérité. Elle hocha vigoureusement la tête à la question de Bleiz.
-Ouaip. Et demande une crêpe à la banane et chocolat, avec de la chantilly s’il te plaît.
Appétit d’ogre ? Carrément. C’est surtout que plus du trois quart du temps, Sam n’avait à manger que des pâtes. Alors forcément, quand on l’invitait… Evidemment, en mono-aliment, on ne peut pas grossir. Elle avait certaines carences, qu’elle comblait comme elle le pouvait, quand l’occasion se faisait sentir, mais sinon, elle paraissait être toujours très en forme et… En formes. A voir sa plastique, on n’en pouvait douter. Les bienfaits de l’exercice vous dira-t-elle. Suivant les recommandations de Bleiz, elle trouva une banquette et fit comme chez elle, s’asseyant en tailleur. Ses coudes trouvèrent la table et son menton ses paumes alors que ses yeux aciers se tournaient vers l’extérieur.