Marine se dirigeait vers le parc et le sous-bois. Elle avait décidé d’aller courir un peu. Depuis qu’elle avait obtenu ce poste de professeur de philosophie au lycée, elle avait un peu négligé son entrainement. Elle ne s’entrainait plus comme lorsqu’elle était dans son camp mais elle trouvait cependant un certain plaisir à entretenir sa forme et son corps.
Cela faisait presque une semaine qu’elle n’était pas aller courir. La jeune femme passait beaucoup de temps à la bibliothèque ou chez elle à préparer ses cours. Perfectionniste dans l’âme, elle voulait que tout soit parfait dans les moindres détails même si elle devait passer des nuits blanches à lire Nietzche ou Schopenhauer. De plus, elle voulait prouver au directeur de l’établissement qu’il ne lui avait pas donné cette chance pour rien. Résultat, ses cours étaient excellents mais sa vie privée en pâtissait quelque peu.
Mais en fait de vie privée, à part la course et la bibliothèque, elle n’avait pas grand-chose d’autre. Elle n’arrivait pas à se lier avec les gens. Elle échangeait le minimum avec ses collègues et se bornait à des relations professeur-élèves avec ses étudiants. A part ces personnes, elle ne voyait pas grand monde. Elle soupira. En fait sa vie était une sorte de désert sans fin. Malgré tout, cette vie lui convenait mieux que la précédente. Au moins là elle ne tuait personne et elle était libre de faire ce qu’elle voulait. Le seul point noir de cette nouvelle existence était son attitude asociale.
En levant la tête, elle se rendit compte qu’elle arrivait aux abords du parc. Ce dernier était désert. Rien d’étonnant à cela vu l’heure tardive. Le soleil était en train de se coucher, illuminant le ciel de magnifiques couleurs rouges, oranges, roses. Marine avança dans le parc afin d’atteindre le sous-bois. Elle préférait courir sur un parcours accidenté plutôt que sur un terrain lisse. Une fois en bordure des bois, elle fit quelques étirements, juste pour s’échauffer un peu et éviter un possible claquage.
Pour être plus libre de ses mouvements, elle avait abandonné sa tenue habituelle pour une combinaison verte foncée, d’une couleur très proche de celle du feuillage, et une paire de bottes noires à talons plats, plus facile pour courir. La tenue moulait parfaitement son corps tout en la couvrant de la tête aux pieds. Il n’y avait que son cou et la base de sa gorge qui étaient visible à cause du décolleté rond. La jeune femme n’aimait pas son corps mais là au moins on ne voyait que sa forme. Pour éviter qua sa poitrine soit trop mise en avant, elle l’avait bandée. Les soutiens-gorge ne suffisant pas pour la diminuer, elle avait optée pour cette technique afin d’en réduire le volume. C’était une habitude qu’elle avait prise dans son camp militaire afin que les hommes ne la remarquent pas de trop.
Une fois qu’elle sentit son corps suffisamment échauffée, elle commença à s’engager dans le bois à petites foulées profitant du calme et du silence ambiant.