Après avoir été rapporter le pendentif a la caisse, et accepté les excuses inutiles de la jeune maladroite, Shibiyo s’eclipsa, sans pour autant la perdre du regard et alors que cette derniere achetait son chemisier, il lui glissa quelques mots d’une voix suave et distingué, complimentant la belle jeune femme sur son achat, lui avouant la trouver sexy avec ce chemisier, tout en esperant une eventuelle nouvelle rencontre moins génante…
Cepedant, si la réaction de la jeune femme l’aurais renseignée sur son caractère ainsi que l’éventualité d’une suite a cette rencontre en toute sympathie, il ne fut pas déçu quand aux informations qu’il en a tiré. En effet elle lui jeta un regard noir et colérique, n’hésitant pas a le gifler ouvertement et sans ménagement. Bien qu’envisagé et préparé a cette éventuelle réaction, le jeune homme ne fit aucun geste pour l’esquiver, se contentant d’encaisser la gifle violente et de regarder avec toujours la même attitude posée et presque décontractée, gardant son calme ce qui n’était visiblement pas le point fort de la demoiselle, qui sur ce s’en alla d’un bon pas, toujours aussi enervé. Il fut même certains de l’avoir vu jeté son sac avec le chemisier blanc qu’elle venait d’acheter. Sans un regard pour la caissiere qui plus surement la plus surprise des trois et partagé entre le fou-rire et la gêne, Shibiyo sortit de la boutique et disparut dans la foule du centre commerciale.
Si sa phrase quelques peu osé comportait le risque d’être mal pris, il n’aurait pas pensé que cette jeune fille pourtant calme et polie aille jusqu’à le gifler en publique. Sa provocation avait pour but d’étudier sa réaction et il le fit tout en se massant la machoire, c’est qu’elle avait plutôt un bon coup droit. Visiblement il avait affaire a une personne sans contrôle de soi, impulsive, étroite d’esprit a la limite de la stupidité comme le prouve le fait de jeter un achat tout juste réalisé dans l’unique but d’avoir été vexé par un inconnu. L’idée de le rendre au magasin a du lui échapper sous le coup de la colere.
Il était fascinant de voir combien les filles, prenant le soin d’être sexy pour les hommes, refusait de se l’entendre dire. Nul doute qu’une personne achetant un chemisier transparent, se sachant pertinemment attirante aux yeux des hommes depuis son adolescence et en temps normal, s’en réjouissant plus qu’autre chose. De même qu’il était fascinant de voir l’ampleur que pouvait provoquer le fait de complimenter une fille, en toute connaissance de cause, avec sincérité et respect, de « sexy ». Pour le coup il était sur que Shibiyo aurait mieux fait de lui dire « putain t’es vraiment bonne avec ça, ca te dirait de l’essayer pour moi ? » en tirant la langue tel le chanteur Prince ou un gros pervers irrespectueux, au moin la baffe aurait été mérité, surtout vu la situation, epargnant de se moquer d’elle alors qu’elle s’étalait dans sa cabine, puis en acceptant sans hésitation ses excuses après lui avoir rendu un objet qu’il croyait lui appartenir; Trop bon trop con comme diront certains.
« Je ne sais pas ce que vous cherchez ou plutôt je l’imagine. Si vous cherchez à draguer, ne vous gênez pas mais abstenez vous de le faire avec moi ! Je suis désolée si je vous ai laissé croire autre chose. Je me suis excusée pour l’incident. Vous avez accepté mes excuses. Et ça s’arête là ! Si vous cherchez une fille, allez en trouver une ailleurs ! »
Il ne chercha pas a faire scandale ni se laisser gacher sa journée pour si peu et alla se poser une quinzaine de minute plus tard sur un des bancs de l’allée centrale du centre ou la foule circulait dans les deux sens, flânant devant les boutiques. Il était assis seul, une canette de soda fraiche a la main. C’est alors qu’après en avoir bu une gorgée il se la passa sur sa joue encore rouge et vit du coin de l’œil la même silhouette gracieuse et les même cheveux clairs a l’étage du dessus, leurs regards se croisant de nouveau sans qu’aucun des deux ne puisse nier avoir vu l’autre. Sans être rancunnier pour autant, il se permis de lui adresser un sourire avant de replonger dans ses contemplations, se demandant avec curiosité si elle osera revenir lui parler et dans quel etat elle se trouve toujours.