Emi n’était pas farouche. Et ne l’avait jamais été, à vrai dire. Si pour certains, la sexualité était un véritable tabou, pour elle, rien n’en était. Au contraire, elle la vivait comme une force, un jeu, une manière de s’affirmer. De prendre le contrôle. Et notre jeune modèle s’y adonnait depuis de nombreuses années, déjà. Son adolescence avait démarré sur les chapeaux de roue, sans jamais ralentir depuis. Plus les années passaient, plus l’expérience s’accumulait. S’affinait. S’imprégnait dans chacun de ses gestes, de ses regards, jusqu’à façonner une maîtrise parfaite de son corps et de son pouvoir de séduction.
Au final, cette profession n’était qu’une extension d’elle-même. Elle n’avait pas honte de se donner en spectacle, pas plus qu’elle ne s’embarrassait des commentaires graveleux de ses abonnés, ou de leurs regards lascifs sur son corps. En réalité, ils n’étaient qu’une représentation plus libérée de ceux qu’elle côtoyait au quotidien. Ces hommes qu’elle croisait dans la rue, qu’elle rencontrait en soirée, ou qu’elle côtoyait le temps d’une nuit. Finalement, quitte à être regardée, détaillée, dévorée, autant y gagner quelque chose, non ? Plus que du plaisir. Plus qu’une partie de jambes en l’air. Un véritable tremplin pour son quotidien difficile.
Alors, sous cette pluie de tips, tous plus démesurés les uns que les autres, la jeune femme n’hésitait pas une seule seconde – ses lèvres rosées, grandes ouvertes, pompaient goulûment un gode de taille excessive, au point qu’elle semblait l’avaler tout rond, dans des bruits humides, lascifs… bruyants. Ne parlons même pas des soupirs appréciateurs qu’elle poussait, ponctués de légers gémissements, qui traduisaient à la fois le plaisir feint et l’art de provoquer ses abonnements. Chaque mouvement était lent, calculé, exagérant la sensualité de ce geste simple, et ses yeux brillaient d’un éclat malicieux, consciente de l’effet qu’elle produisait, de l’image qu’elle renvoyait.
Celle d’une salope, assurément. Mais qu’en avait-elle à faire, franchement ? Rien, rien du tout.
De temps en temps, Emi se redressait, son gode noyé sous toute sa salive. Et alors, elle l’enfonçait entre ses deux seins, l’y pressant vigoureusement, le plastique humide contre sa peau disparaissant à intervalles irréguliers. Elle le faisait monter, descendre, monter, descendre, encore et encore, tandis que de son autre main, elle malaxait sa poitrine, au point de la faire déborder de sa lingerie. Ses tétons, durs et érigés par l’excitation, étaient alors pleinement visibles, si bien qu’elle se penchait en avant, comprimant davantage l’objet, puis reculait, faisant rebondir doucement ses deux mamelles bien chargées, dans un rythme hypnotique.
Et ses adorateurs en redemandaient. Les commentaires pleuvaient, des simples
miam gourmands aux plus explicites.
Vache laitière. Salope. Coquine. Petite chienne. Des requêtes, des supplications pour continuer, ou en voir plus. Des compliments, des exclamations enthousiastes, des encouragements effrontés, des smileys sans ambiguïté aucune. Chaque message, chaque tips, semblait alimenter l’énergie d’Emi, renforçant son assurance et son désir de jouer, de provoquer, de captiver encore davantage. C’est qu’elle adorait ça.
Jusqu’à la nouvelle vibration de son portable. Sans ralentir ses gestes, elle s’en saisit discrètement, ses doigts glissant sur l’écran avec une aisance naturelle. Elle avait conscience que cette fois-ci, elle ne pourrait pas s’arrêter pour découvrir le message de son admirateur ; chaque seconde comptait pour captiver ses abonnés et garder l’intensité du livre intacte. Toutefois, elle fut incapable de retenir un froncement de sourcil, alors que les battements de son cœur s’affolaient insidieusement dans sa poitrine. Le numéro de sa mère… ? Et son nom ? Comment l’avait-il trouvé ?
Immédiatement, la jeune femme riva son regard sur l’écran de son ordinateur, faisant défiler les nombreux messages de ses followers. Aucun ne semblait faire allusion à sa vie privée, à son secret, mais une chose était certaine ; son maître chanteur assistait au spectacle, planqué derrière son écran d’ordinateur.
Agacée, frustrée, alarmée, elle lui répondit rapidement.
« Et si tu venais me le dire en face, chaton, au lieu de te cacher derrière ton écran ? Tant de paroles, si peu d’action. Tu ferais mieux de rester dans ton coin et profiter du spectacle, ça t’ira mieux.
»
Une fois débarrassée de son message, sa concentration revint immédiatement sur son live, sur ses abonnés, et sur l’intensité de ses gestes. Ou du moins, essaya-t-elle, mais ce n’était pas gagné. Parce qu’elle voulait
savoir. Quand ? Comment ? Pourquoi ? Était-ce un jeu, pour lui ? Ou souhaitait-il davantage ?
Rapidement, ses followers se firent plus insistants, lui réclamant une scène plus osée. Et parce qu’elle n’y était pas opposée, Emi finit par s’installer à genoux sur son fauteuil, sa croupe présentée à la caméra, offrant une vue complète et provocante sur ses jolies fesses rondes, qu’elle entretenait assidûment à la salle. Sa lingerie, qui relevait plutôt du string que de la culotte, dévoilait sa peau sans aucune pudeur. La cordelette lui rentrait d’ailleurs entre ses deux globes de chair, frottant distinctement contre son anus. Bientôt, son dos s’arqua légèrement, tandis que sa poitrine, pressée contre le dossier du fauteuil, rebondissait légèrement à chaque mouvement.
Elle ajusta sa position avec une lenteur calculée, laissant ses mains glisser le long de ses hanches, caressant sa peau délicate. Jusqu’à se saisir, à nouveau, du gode. Elle comptait bien s’y frotter. Sans jamais offrir la libération que ses abonnées espéraient. Parce qu’elle ne leur offrait la pénétration qu’en live privé, malicieuse qu’elle était.
Une femme d'affaires jusqu’au bout.