Une histoire de clous... (Pv. Nicole Miler)

Spoiler: Visuel entier de Lilira sans les machines (cliquer pour montrer/cacher)

Levée à midi.
Habillée à 13h.
Arrivée sur le campus à… wahou, déjà 16h ?
La journée de Lilira était tout à fait à son goût, du moins à celui de sa personnalité du jour. Désinvolte, un peu agressive sur les bords et beaucoup trop sûre d’elle, la métamorphe vient suivre les cours comme tous les jours… et cela même si elle ne se souvient pas vraiment des autres jours. Son apparence reflète sa personnalité, ce qui n’est pas réellement une surprise quand l’on sait que chaque jour elle en change un peu malgré elle.

« Ah mais c’est pas vrai ça ! »

On peut l’entendre râler à plusieurs mètres : elle vient de se blesser sur quelque chose. Visiblement, il s’agit d’un vieux clou qui dépasse d’une porte… la poisse ! Heureusement, ni la jupe ni les collants n’ont été déchirés. Malheureusement, elle saigne à la cuisse et comme tout le monde le sait les clous, ça craint. Donc…

« Pfff super, à peine arrivée je dois aller à l’infirmerie… »

Et elle est où cette infirmerie déjà… ? Lilira serait bien incapable de le dire, et pourtant elle s’y dirige naturellement. Elle qui vient à peine de passer les portes de l’entrée et entrer dans la bibliothèque, la voilà en train de traverser le bâtiment sans trop y penser. Cela fait des années qu’elle arpente les couloirs du complexe scolaire sous différentes apparences, même si elle ne s’en rend pas vraiment compte. Elle croise de nombreux élèves sans leur prêter attention, certains se demandant tout de fois qui elle peut bien être, et finit par arriver devant la porte de l’infirmerie, fermée sans être verrouillée, et après un énième soupire y entre.

« Hey y’a quelqu’un ? J’me suis blessée à la jambe, il faudrait désinfecter ou je sais pas quoi… »

Clairement, elle n’a pas fait d’études de médecine. Mais ce n’est pas bien grave, car elle compte bien sur la femme qui est dans la pièce pour s’occuper d’elle – même si pour l’instant elle ne la voit que de dos, assise à son bureau. Elle ferme la porte derrière elle et attend quelques secondes, avant d’aller se poser sur le lit le plus proche de la femme en attendant d’être prise en charge.

La journée avait été assez calme pour Nicole, à part quelques élèves coutumiers du fait de venir la voir pour essayer de gratter une dispense ou feindre la maladie pour rentrer chez eux, elle n’avait pas eu à intervenir. Elle avait eu du temps pour préparer son cours d’éducation sexuelle du lendemain, ce n’était franchement pas ce qu’elle préférait car elle ne faisait que répéter encore et encore les mêmes choses, surtout que les élèves étaient assez grand, elle officiait dans un lycée pas un collège. Il fallait également dire que pour ce qui concernait le sexe, elle était plus partisane de la pratique que de la théorie.

Il était 16h passé, plus qu’une heure et sa journée d’infirmière était terminée et elle pourrait vaquer à ses occupations, elle aimait son métier et elle était très professionnelle mais aujourd’hui la journée avait été si calme qu’elle n’avait rien eu à se mettre sous la dent. Mais comme toujours les élèves attendent la fin de journée pour venir la voir en urgence, une élève venait de débarquée en trombe dans son bureau, elle ne la reconnaissait pas :

« Et bien on va voir ça. Installe toi et dis moi ce que t’as. Tu peux me donner ton nom et ta classe. »

Elle l’invite à aller se positionner sur la table d’examen pendant qu’elle se lève pour la rejoindre. En s’approchant, elle se dit que ce ne devait pas être si grave, elle marchait normalement, pas de trace de griffure visible non plus :

« Baisse voir ton collant que je puisse voir où tu t’es fais mal. »

Lilira ne se fait pas prier un instant pour s’installer. En réalité, c’est à peine si elle attend que l’infirmière le lui demande ! Pourtant, en voyant qu’elle est attendue du côté de la table d’examen, elle est bien obligée de quitter le lit pour s’y déplacer. Et quand celle-ci lui demande aussi de lui expliquer ce qui lui est arrivé, elle prend le temps de répondre.

« J’étais tranquille à la bibliothèque, à peine arrivée, et là paf la poisse ! Y’a un clou qui dépassé d’un meuble et je me le suis pris. Ça m’a même entaillé la jambe, vous y croyez-vous ? »

Elle ne donne pas tout de suite son prénom ni sa classe. La raison est simple : elle n’en a pas réellement, et même si elle sait s’appeler Lilira elle est persuadée que donner son vrai prénom poserait un problème.

« Chiaki, dernière année ! »

Elle croit avoir aperçue une fille qui lui ressemblait vite fait et s’appelait comme ça dans le couloir, du moins si elle a bien entendu le prénom prononcé par son amie. Et elles sortaient d’une classe de dernières années… donc ça devrait le faire ? Ne voulant pas plus épiloguer que ça sur ce point, elle finit par observer la femme : elle est pas mal du tout tiens !

« Baisser mon collant ? Ah oui… »

La demande est on ne peut plus logique, aussi enlève-t-elle ses chaussures avant de commencer à faire glisser son collant. Un petit ‘aie !’ lui échappe durant l’opération, jusqu’à ce que le collant soit baissé jusqu’à la cheville pour ne pas gêner. Et avec son regard baissé vers celui-ci, elle remarque quelque chose chez l’infirmière… mais… non, ça doit être un jeu d’ombre...
Lilira remonte aussi légèrement sa jupe, celle-ci masquant partiellement la blessure sur la table d’examen.

« Voilà ! C’est pas trop grave ? On va pas devoir m’amputer ou quoique ce soit hein ? »

C’était toujours les accidents les plus improbables qui se produisait, l’élève en rajoutait quand même beaucoup car il n’y avait même pas de trace de déchirure sur le collant, la blessure devait donc être très superficielle même s’il fallait toujours faire attention avec les clous. Elle nota le nom de l’élève avant de se laver les mains pour l’examiner, comme prévue il n’y avait qu’une petite éraflure :

« Ce n’est pas grand-chose, il n’y a quasiment rien, il suffit juste de nettoyer, désinfecter et mettre un petit pansement et ce sera bon. Il faudra tout de même vérifier si tu es vacciner contre la tétanos, même si c’est juste une petite égratignure, on sait jamais. »

Une opération assez vite pliée au vue de son extrême gravité, l’infirmière nettoya donc la plaie avant d’appliquer un désinfectant et de mettre un pansement comme elle l’avait dit :

« Et voila c’est tout bon, il suffira de faire un peu plus attention la prochaine fois. Et au vue de la gravité de la chose, je te fais une dispense de cours de cinq minutes. »

Elle se moquait un peu mais ce n’était pas méchant, l’infirmerie pouvait être angoissante même pour les blessures les plus bénignes alors elle tentait l’humour pour que cela passe mieux.

« Pas grand-chose, pas grand-chose… bon j’ai pas fait médecine alors je vous crois… »

Mais… les clous ! Elle ne comprend pas bien d’où lui vient cette hantise d’être blessée par un clou, mais une chose est sûre : quand l’infirmière lui parle de tétanos, elle fait les gros yeux. Comment ça le tétanos ? Comment elle passe de c’est rien au tétanos ?

« Q-quoi ? Je sais pas si je suis vaccinée moi… oh non ça craint… »

Après cette terrible nouvelle, Lilira se laisse soigner sans sourciller. Si elle était honnête, elle avouerait même que ce n’est pas désagréable d’avoir quelqu’un qui s’occupe d’elle comme ça… mais c’est probablement parce qu’elle apprécie de se faire toucher la jambe. C’est qu’étrangement, elle a du mal à se souvenir du dernier contact physique qu’elle a eu.

« C’est tout vous êtes sûre ? »

A priori oui. Lilira regarde sa blessure dissimulée par un pansement : elle est sauvée ! Mais son regard dérive vite sur le côté, vers l’infirmière – ou plus exactement la partie basse de son corps puisque son regard est baissé.

« … »

Ce qu’elle a cru voir il y a à peine quelques minutes n’est pas du tout un effet d’optique ni un jeu d’ombre ! Elle avait eu un doute en se disant que ce n’était probablement que son imagination, mais non : il y a bien quelque chose de long contre la jambe de l’infirmière. Est-ce que c’est ce qu’elle pense ? Elle ne voit pas trop ce dont il pourrait s’agir d’autre…

« … vous avez dit cinq minutes ? Zut, ça fait court… »

Court pour quoi ? Et bien pour à peu près tout, surtout ce qu’elle pourrait vouloir faire ailleurs que dans cette pièce. En réalité elle n’a pas vraiment l’intention de retourner en cours ou à la bibliothèque, du moins pas avant d’avoir satisfait sa curiosité.

« Dites madame ! Je peux rester un peu ici avec vous ? »

Elle attend que le regard de Nicole se reporte sur elle pour faire mine de remonter son collant. Son idée est cependant toute autre : s’assurer que l’infirmière ait en vue sa culotte pour voir s’il y a une réaction du côté de son entrejambe ! Sinon, il sera toujours temps de lui poser des questions indiscrètes…