Face à la première question, Fouine se mit simplement à hocher légèrement de la tête. Elle n’aimait pas comment Dany la questionnait, cela ne faisait que ressurgir cette impression d’être une nuisance pour la population, n’ayant pas conscience que les Souriceaux étaient certainement la main d’oeuvre qui empêchait certain groupe criminel de causer du tort à ses fameux citoyens.
La remarque sur les canettes fit serre des dents. Ce qu’elle pouvait ne pas sentir ses personnes qui croyaient mieux savoir que ceux et celles qui vivaient dans la rue. Ses prédécesseurs avaient essayé les canettes, cependant le nombre de la communauté posait problème, rendant les concurrents agressifs et violent. Les Souriceaux auraient pu être d’une terrible efficacité, mais veiller les uns sur les autres était une priorité bien plus grande. A présent seule, Fouine aurait pu se mettre aux canettes, si sa tête n’était pas connue des forces de l’ordre.
Quand le questionnement sur la laisser ou non se fit entendre, Fouine cru comprendre qu’elle allait passer à l’attaque, la voyant faire un pas. C’était bien plus par instinct de conservation que par raisonnement qu’elle avait dégainée son arme, comme un animal qui montre ses griffes. C’était la seule chose qu’elle pouvait faire pour tenter d’intimider, selon elle, car elle n’avait pas la stature pour la dominer. Son pied droit se mit à faire un léger mouvement de retrait, se préparant à esquiver.
Un rictus se dessinait su r le visage de la demoiselle quand elle entendit Dany faire la morale sur comment elle aurait dû agir. Cela faisait comprendre une chose à la gosse des rues, un combat contre cette géante serait perdu d’avance, elle avait visiblement de l’expérience, bien plus qu’elle. Fouine n’avait connu que des escarmouches dans des ruelles, des combats sans honneurs, sans réel but si ce n’est de ressortir vainqueur, d’une manière ou d’une autre. Une hachette ou une arme à feu, pourquoi par une bombe tant qu’on y était, pensa-t-elle
Son couteau avait une certaine valeur, l’ayant hérité d’autres souriceaux plus âgé et mort à présent, un héritage qui avait fait son temps.
Se faire traiter comme une enfant n’aidait pas Fouine à apprécier cette femme, ayant un rire jaune en entendant qu’elle avait le temps. Fouine n’était pas dupe, la maladie l’aura certainement fauchée avant d’avoir cette fameuse expérience, même si travailler avec les criminels avait quelque peu accéléré son processus d’apprentissage. Par conter elle stoppa son rire en entendant cette femme développer ce qui semblait être un plan d’apprentissage et tomba des nues en l’entendant même proposer un kebab. Méfiante, elle se doutait qu’il y aurait certainement un prix à payer pour ce geste, travaillant avec des scélérats, elle savait que tout geste semblant altruiste n’était pas dénué d’un intérêt personnel.
Elle fit mine de réfléchir. Rien ne disait que Dany faisait partie d’un groupe, doutant qu’elle soit du côté des gorilles qui tenaient un stripclub, où transitaient des stupéfiants, même si la manière d’acheter les femmes désœuvrées pouvait correspondre le groupe n’était constitué que d’homme. Elle ne voyait pas tellement quel groupe qu’elle connaissait pouvait correspondre à cette femme.
Sa réflexion fut coupé par la porte qui se mit à ouvrir l’homme étant surprit de voir deux femme dans l’arrière boutique. Fouine avait caché rapidement son couteau derrière elle, alors que le gérant se mit à parler.
- Qu’est-ce que vous faites ici mesdames ? Je préviens si vous causez des soucis j’appel les …Fouine l’interromps presque, prenant une attitude un peu plus banale et immature.
| Va rien c'passé, C’ma daronne qui m’fait la morale. |
Fouine relevait la tête, ayant enfin chacune un contact visuel sur leurs visages. L’apparence de Dany permit à Fouine d’imaginer un scénario pour accepter la demande, tout en évitant que le gérant ne se pose trop de question.
| Un kebab pour un anniv, sérieux. J’suis plus une gosse t’sais. J’vais garder ma capuche, trop la honte si mes potes me voient avec ma daronne quoi, ils croient que t’es une bombasse, pas un gorille. |
Le gérant reprit la parole.
- Ok, je vous laisse, mais pas de bazar, hein ? Le ton de l’homme n’était clairement pas assuré quoi de plus normal face à une femme bien musclée et le dépassant d’au moins une tête. Il referma la porte. Fouine eut un sourire malicieux.
| A toi de jouer, daronne. |