La lecture, c'est la cul-ture [Pv.]

Rubis se maudissait presque d'avoir craquer, d'avoir osé dire qu’elle trouvait Kyo mignon et qu’il ne la laissait pas indifférente malgré leur différence d’âge, même si celle-ci avait été mise en avant par la jolie albinos. En effet, elle était plus âgée, d’à peine quelques années oui, mais quelques années quand même. En général, on voyait surtout l’inverse, c’était le gars qui était le plus âgé et pas la donzelle. Cela inquiéta donc la jeune serveuse, mais la réponse du jeune homme la surprit grandement, ne s’attendant pas à une telle réponse de sa part, emplie de gentillesse et tendresse, qui en arracha un doux sourire à la demoiselle et même quelques rougissements.

« Kyo… Vous êtes trop adorable et trop mignon… Je… Vous avez raison, on a pas à se soucier des autres… Je… Je me souciais plus de votre avis à vous pour être honnête… Que ce soit sortir un soir ou plus avec quelqu’un, un coup d’un soir ou non, en général les hommes préfèrent les demoiselles plus jeunes et… Je voulais être sûre que cela ne vous gênait pas… Nous avons sûrement peu d’écart mais, il est là quand même cet écart… »

Dit-elle en rougissant en regardant sur le côté, alors que ses mains se resserraient dans les siennes. Et alors que la jolie albinos regardait ailleurs, elle ne vit pas le mignon brun se levait. Mais, elle le sentit, sentant ses mains se mouvoir en prenant place à ses côtés, se retrouvant donc à avoir son regard sur lui, puisqu'il était venu prendre place à côté d’elle.

Clignant des yeux de surprise, Rubis ne s’attendait pas à ça. Et les mots de Kyo ne firent qu’amplifier cet effet de surprise chez elle, la faisant rougir de plus belle sous ses aveux si poignants. Déglutissant difficilement, la belle demoiselle pivota son corps vers celui du jeune homme, leurs cuisses se touchant davantage.

« Je… Je suis très touchée par ce que vous dite Kyo, vraiment… Mais… Vos mots sont si forts et vos sentiments m’ont l’air de l’être tout autant… Je… »

Déglutissant de nouveau, elle souffla avec peine en le regardant, fermant les yeux quelques instants en retirant ses mains des siennes. Puis, rouvrant ses yeux, elle vint poser ses mains sur le visage du mignon brun, le regardant dans les yeux avec un regard peinée et soucieux.

« Je ne veux pas vous faire souffrir, vous comprenez ? Je… Je ne suis pas amoureuse mais, oui, vous me plaisez… Je… Je ne veux pas que vous vous fassiez des plans sur la comète et que vous vous faites de faux espoirs, s' il s’avère que… On… S’il s’avère qu’il se passe quelque chose entre nous pour un soir ou plus… »

Caressant tendrement ses joues, en gardant son regard inquiet mais sérieux, elle reprit d’une voix des plus sérieuse mais douce.

« Je ne veux pas vous faire souffrir… Je ne vous veut pas de mal et je n’ai pas envie que vous souffrez avec des chimères… Vous comprenez ? »

Oh ça oui il comprenait parfaitement. Ce qu'elle disait était limpide, aussi clair que de l'eau de roche. Elle ne le rejetait pas, elle le rassurait, l'orientait sur la possibilité de faire choix qui leur conviendrait à tous les deux, et qui pour le plus grand bonheur de Kyo, semblait les aligner sur la même voie. Il n'avait fallu que quelques mots vrais, clamer des certitudes et faire preuve d'honnêteté pour qu'il puisse s'enivrer du parfum de Rubis.

Elle était si proche, tellement proche. Leurs cuisses se touchaient et le garçon faillit défaillir quand elle prit son visage entre ses mains. Elle avait la peau douce et son toucher était si délicat qu'il paraissait aérien. Il perdit son regard dans les prunelles chatoyantes de la jeune femme et parvint à ne pas bégayer pour lui répondre.

"Je vous comprends. Vous ne me faites pas souffrir, vous ne pourrez jamais me faire souffrir. Vous êtes trop douce pour cela."

Il n'eut qu'un mouvement à faire pour se resserrer plus contre elle. Le corps de Rubis était un aimant auquel il ne pouvait pas résister, si magnétique, si chaud, un véritable volcan dans lequel il avait envie de se jeter. Kyo avança son visage en fermant les yeux et leurs lèvres se touchèrent, contact fugace au début puis plus affirmé. même si leur position côte à cote sur la banquette n'était pas confortable, il parvint à poser ses mains sur les hanches de la jolie libraire. Il la tenait comme un homme prend possession d'un trésor, avec soin, avec respect mais aussi avec poigne, de peur de la perdre ou de la laisser échapper par mégarde.

Thibault se régalait de la douceur des lèvres de Rubis. Elles étaient délicieuses, sucrées, pulpeuses, parfaites. Il osa glisser sa langue pour un partage plus profond et les sonorités de leur baiser devinrent plus sensuelles. Le garçon bouillait; il atteignait là ce qu'il attendait depuis si longtemps et il ne voulait pas gâcher ce premier moment. Il s'appliqua et chercha à déceler les réactions de Rubis pour y répondre favorablement.

Bien entendu, l'endroit n'était pas idéal pour aller beaucoup plus loin que cela mais comme le personnel était occupé et que dans leur coin, ils étaient suffisamment discrets, ils ne choquaient personne.

Après ce qui lui sembla une éternité, kyo se retira tout doucement, de quelques centimètres. Un filet de salive reliait leurs lèvres, marqueur évident de ce qui venait de se produire. Kyo se permit de le retirer du bout du doigt et prit à son tour le visage de Rubis entre ses mains.


"Vous me faites vivre un rêve éveillé. Je vous rem...."

Il allait la remercier pour sa gentillesse et pour ce merveilleux baiser mais c'est à ce moment là que le fameux bouton du chemisier de Rubis choisit pour sauter après que les fils, arrangés par la jeune femme à la va-vite avant de sortir, se soient rompus. Le bouton volage partit à l'horizontal avec un petit "clac" significatif, ce qui fit baisser les yeux au garçon. Hum ... comment ignorer cela? Impossible! Les pans relâchés du chemisier s'ouvrirent sur un soutien gorge bien rempli qui dévoilait autant qu'il cachait ...

Kyo ne put résister et vint glisser un doigt dans l'ouverture ...

Les mots du jeune homme sur le fait qu’il l’a comprenait auraient dû la rassurer, mais pourtant, ceux-ci n’eurent pas l’effet escompté chez Rubis. La belle albinos était vraiment inquiète, oui, elle était vraiment très douce et craignait plus que tout de faire souffrir le mignon brun à ses côtés. Était-il vraiment conscient de ce qu’elle disait ? Avait-il vraiment compris que cette histoire ne serait pas pour le meilleur et pour le pire jusqu’à ce que la mort ne les sépare, mais que ce soit une nuit ou plusieurs qui viennent le faire ?

Certes, la demoiselle se posait trop de questions, soucieuse d’où pourrait les mener cette histoire d’un soir ou de quelques soirs. Pourtant, elle était habituée à ce genre d’histoires, alors pourquoi avait-elle autant peur ? Sûrement parce-que Kyo était plus jeune qu’elle et que malgré tout, elle s’était attaché à ce client de la librairie qui n’était pas comme les autres.

Mais voilà, la mignonnette fut vite sortie de ses songes, les mains de son partenaire de ce soir sur ses hanches firent emballer son petit coeur à toute vitesse, ses yeux écarlates se mirent à trembler, avant de se mettre à scintiller au baiser que lui offrit le mignonnet. C'était si doux, aussi timide que ses premiers baisers à chaque fois, puis doucement ça devint plus intense, plus assuré à l'en faire fermer les yeux quelques instants en gémissant. Et quand ce fut fini, c’est autant la fin de ce magique baiser que les mains du jeune homme qui lui firent ouvrir ses mirettes, son regard pétillant en l’écoutant reprendre la parole, tout en la faisant doucement sourire, gênée ainsi que attendrie. Mais la suite lui fit ouvrir de grands yeux, sentant le bouton de sa chemise qui comprimait sa poitrine se relâchait et partir voler au loin, venant offrir une vue plongeante sur son décolleté auquel le mignon brun ne put résister.

« Je… »

Balbutia-t-elle timidement, rougissant comme une belle tomate autant à cause du bouton sauteur que du doigt de Kyo entre ses deux seins, venant à poser une de ses mains sur la sienne, attrapant délicatement son doigt aventurier à la découverte de sa poitrine.

« Ce n’est pas vraiment l’endroit pour… Ce genre de chose… »

Doucement, elle retira son doigt en serrant tendrement sa main dans la sienne, venant repousser sa main, son regard plonger dans le sien et son visage toujours aussi rouge. Puis, timidement, elle se pinça les lèvres, reportant son regard rapidement sur son décolleté, voyant bien que l’on voyait très bien sa voluptueuse poitrine entourée de dentelles noires, sa chemise blanche venant mettre le tout en valeur ainsi ouverte tout en offrant une belle vue sur son balcon remplie de monde.

« Je pense que… Que cela soit est un signe ainsi qu’une invitation de l’univers à bouger… »

Un petit rire nerveux et amusé à la fois s’échappa de ses belles lèvres fines et rosées, alors que Rubis releva son regard vers Kyo, esquissant un petit sourire timide en venant attraper sa chemise pour cacher timidement sa poitrine. Puis, sans attendre, la belle demoiselle se releva, faisant un petit mouvement de tête toute timide en regardant le jeune homme.

« Je vous propose de filer vers un endroit plus calme pour poursuivre la soirée… Soit vers une petite chambrine près d’ici ou alors chez l’un de nous, Kyo, que préférez-vous ? »

Dit-elle d’une douce voix en le regardant, venant atttaper délicatement et timidement de sa main de libre une des siennes, afin de s’assurer qu’il soit bien parmi eux et pour l’encourager aussi à choisir leur destination pour la suite de leur soirée, maintenant que les craintes de la belle albinos étaient envolés. Du moins pour le moment, la demoiselle se focalisant sur le moment présent tout en se rassurant sur le fait que personne ne souffrira dans cette affaire, en tout cas c’est ce qu’elle espérait de tout coeur.

Kyo eut un mal fou à réaliser ce que Rubis lui disait. Le jeune homme avait atteint l'inatteignable en glissant son doigt dans l'entrebâillement du chemisier de Rubis. Elle avait la peau tellement douce, si chaude. On devait y être bien, loti contre ces deux-là ... Il aurait aimé ne pas avoir à attendre et pousser son exploration un peu plus loin, peut être déboutonner deux ou trois boutons de plus ou carrément ouvrir complètement le fin vêtement ... Mais c'était oublier où ils étaient et même si peu de monde occupait l'endroit, il y avait quand même un risque d^'tre surpris, ce qui ne serait bénéfique pour personne.
Emmené par son élan émotionnel, Kyo était un peu sorti du droit chemin. Mais bon, c'était compréhensible. Le garçon venait de passer de l'espoir à une réalité affectueuse donc son cerveau se focalisait entièrement sur l'objet de son attention: Rubis!

Il vit d'abord ses jolies lèvres bouger puis le son parvint à ses oreilles avec un petit retard puis:

"Comment? Hein? Bouger où?"

Oui évidemment, Rubis avait raison. Et puis la librairie n'étant pas si loin, il était préférable d'éviter de se faire remarquer défavorablement. Au Japon, le paraitre primait sur tout le reste et dans les lieux publics, il était conseillé de rester correct et d'adopter une attitude digne en toute circonstance. Certains établissements permettaient les débordements comme certains bars ou karaokés, ou pire, des love hotels, mais le joli petit couple n'en était pas encore là. En vérité, à cet instant, Kyo mourrait de honte s'il devrait emmener rubis dans un de ces endroits réservés aux trucs plus charnels ...

Elle accompagna le geste à la parole et ne lui laissa pas le choix de prolonger le moment ici. Il se leva donc et la suivit pour sortir du bar. Le tenancier les salua et ils répondirent alors que Kyo parvenait à masquer de son corps l'accident de bouton ...
Dans la rue, les lampadaires étaient allumés et le début de soirée portait déjà les fragrances des fleurs de cerisiers qu'on trouvait beaucoup dans le secteur. Une petite bise soufflait, apportant une légère fraicheur qui n'était pas désagréable, un peu piquante mais propice au rapprochement.

Kyo passa un bras autour des épaules de Rubis pour qu'elle ne prenne pas froid et la serra contre lui. C'était une sensation qu'il n'oublierai jamais. Alors bien sûr, elle avait été très honnête et il avait bien assimilé qu'ils ne formeraient pas un couple d'amoureux mais quand même, ce petit moment intime avec elle lui réchauffait le cœur.

Il l'écouta et répondit. Aller chez elle serait super gênant dans un environnement qu'il ne connaissait pas. Alors oui, il adorerait découvrir plus de la vie de Rubis mais il savait très bien aussi ce qu'ils allaient faire, et il avait besoin d'être en confiance pour ne pas tout faire capoter. Aussi il lui était préférable qu'ils aillent chez lui. Là, il aurait ses repères et il serait beaucoup plus à l'aise pour faire à Rubis une véritable démonstration de passion ... Hum hum ...

"Allons ... Allons chez moi, je suis seul en ce moment. Ma famille est en voyage à Kyoto pour la semaine. Ils sont partis ce matin donc nous serons au calme. J'habite à quelques rue de là, ce ne sera pas long."

Il entraina Rubis tout en la gardant contre lui. Il y avait bien des passants qu'ils croisaient ou qui les doublaient mais personne ne fit attention, ni à leur proximité, ni à leur différence d'âge qui n'était pas si visible, ni aux charmes de la jeune femme dévoilés par "l'accident".
Ils ne mirent pas plus de quinze minutes à ce rythme tranquille pour atteindre le domicile de Kyo: une petite maison tout ce qu'il y a de plus traditionnelle, avec un jardinet bien entretenu donnant sur la rue et une façade fraichement retapée. Il n'y avait que des pavillons accolés dans cette rue, ce qui  lui donnait une certaine uniformité rappelant les photos des quartiers traditionnels japonais dans les années 70. Ça avait beaucoup de charme.

"Voilà, c'est chez moi! En fait, nous sommes tout proches de la librairie."

Ils entrèrent après avoir enlevé leur chaussures. L'intérieur était aussi mignon que l'extérieur. On voyait bien que la maitresse de maison prenait soin de son domicile.

"Vous voulez un verre d'e..."

Mais quand Kyo se retourna vers Rubis et qu'il la vit là, devant lui, si disponible, si présente, et surtout tellement craquante, il ne put résister et s'interrompit pour l'embrasser dans un élan passionné, l'enserrant de ses bras et réagissant déjà physiologiquement à son contact.