Il faut dire que la jeune demi-démone, bousculée par les récents événements, ne comprenait qu'à moitié ce que l'on attendait d'elle. Elle ne cherchait que le repos, la chaleur, le repas. Ainsi, elle se laissa embarquer, dans le but de squatter pendant un laps de temps le couvent, pour se repaître, et de repartir, sans forcément avoir fait de massacre auparavant. Elle se laissa donc faire tandis qu'on la lavait, qu'on l'habillait, qu'on s'occupait d'elle. Elle ne comptait pas prier et vivre dans la foi, non - quelle blague ! - , mais joua le jeu le temps de reprendre des forces.
Forces qu'elle reprit vite, si bien que son regard vide d'enfant innocente se transforma en son habituel regard troublant. Il ne fallut pas beaucoup de temps, d'ailleurs. Ainsi, elle dormit une nuit, profita d'un repas, d'un bain, avant de redevenir forte. " La maison du seigneur ". Tsssk, rien qu'à entendre ces mots, ses yeux devenaient violents.
Alors que la petite se reposait tranquillement dans sa "chambre", une des sœurs entra pour l'accompagner à la prière quotidienne. Une brave femme, certes, mais un peu trop pieuse. Liliza ne se sentait pas forcée de tabasser à mort toutes ces femmes, tant qu'elle pouvait ne pas se faire remarquer des autres démons, c'était tant mieux, mais quand la femme entra et vit le regard perturbant de Liliza, elle hurla à la possession. Au point que Liliza, les tympans presque sanguinolents, soit forcée de - tout en soupirant, et presque à contre cœur - la tuer d'un coup de griffe au visage.
Et, comme il se doit, de manger son cœur. La cruelle nourriture du réfectoire ne convenait pas à la jeune fille, qui se fit un plaisir de dévorer le cœur de la sœur. Quand, tout à coup, elle réalisa sa bêtise : Ainsi, elle s'enfuit rapidement de sa chambre, dans le but de disparaitre, de déguerpir. Si on venait à se douter que ce soit elle la responsable ... Elle serait fichue.