Elle avait jurée, en entrant dans cette auberge remplie à craquer, de ne pas - justement - craquer en voyant une bouteille chatoyante. Comme quoi, il ne fallait jamais jurer. Elle était venue, à la base, pour fêter son achat, un beau et grand bâteau qui, en cet instant, roulait sur les flots, léché par les vagues. Elle en était fière, il fallait le dire. A la base, la jeune femme n'avait pas prévue, en sortant de son centre de réinsertion, de se remettre sur les flots. Mais là ... Elle avait craquée. Déjà, en sortant du centre, elle savait trés bien qu'elle n'aurait pas changée des masses : elle était toujours aussi rebelle et violente. C'était sa force, son caractére, ce qui faisait qu'on la connaissait et qu'on la reconnaissait. Ainsi, la belle et dangereuse Elyon demeurait du genre " Je ne me laisse pas faire ".
A part, evidemment, par une bouteille de rhum.
Grands dieux, il y en avait une sur le bar.
Elle était entrée à 21h50, saine. Il était maintenant 22h50, et elle était debout, sur une table, à mimer un combat d'épée, entourée d'une foule qui souriait et riait, l'encourageant à continuer.
- Voyez-vous, matelots, tonna t'elle, je ne suis pas femme à me laisser faire ! Ainsi, cet homme n'avait pas deviné que j'étais une jeune pirate, et, en deux temps trois mouvements, il s'est retrouvé avec celle là ( elle montra son épée ), oui, celle là, plantée dans le bras !
Elle continua à mimer, et à partir dans des délires délirants, les yeux brillants, le sourire étincellant, se battant contre un adversaire fantôme.