La jeune fille se sentait-elle mieux ? le Hayao que je présentais face à elle faisait tout pour cela, ceci dit. Il se montrait doux, prévenant, affectueux mais sans excès, il montrait même qu’il pouvait la protéger. Je pouvais le faire, bien sûr. Je pouvais la protéger et lui éviter des ennuis, ne serait-ce que parce que je pouvais offrir des cauchemars sans fin à quiconque userait de ces images contre elle. C’était tout le sel de la chose je doutais qu’elle puisse le comprendre réellement. Il faudrait peut-être que je révèle anonymement ça à quelqu’un et que je le terrorise suffisamment pour qu’il ne s’en serve pas, et qu’elle le sache, pour que je renforce ma position, réellement… avec un peu de chance, cela pourrait se faire, à méditer.
Du cou, quand elle plaisanta sur le fait que ce n’étaient que des paroles, je ne pouvais pas la blâmer, il était vrai que c’était probablement ce qu’elle devait penser au fond, mais n’osait pas le dire autrement qu’en plaisantant.
« Tant que personne ne te ressort ces images et te force à recommencer alors on peut dire que j’ai raison. Et si ça arrive… eh bien disons que tu comprendras bien vite que je ne suis pas démuni de moyen pour te protéger. »
Je souris.
« Je te promets que je ferai le nécessaire pour que tu ne sois pas importunée par tout ça… mais en retour, tu me promets que tu ne rechigneras jamais à aucun sacrifice pour que j’assure ta réussite. N’est-ce pas ? »
Donnant donnant, toujours, mais cette fois, je présentais les choses de manière un peu plus poussée : elle ne devrait rechigner à rien. Cela me permettrait d’y aller dans la gradation. Je pourrai lui proposer de pire en pire en pire et ce de manière crescendo. En somme, une fois le doigt dans le processus… trop tard.
Mais puisqu’elle était prête à travailler, alors go ! je remontais mes manches et je m’apprêtais à travailler.
« Je vois. C’est très ingénu, mais je suppose qu’on n’a pas pu tout t’enlever. C’est une bonne chose. Enfin bon, allez, au travail ! »
Nous avions bien entamé le temps de travail mais ce n’était pas grave, et je commençais à la faire travailler. Un travail bête et méchant qui consistait à lui expliquer des kanjis et les lui faire tracer, avec les explications de pourquoi il était tracé comme ça, et les définitions de concept qui allait avec. Enfin, presque à la fin, je lui proposais.
« On se refait une session de cartes pour terminer ? Avec enjeu cette fois, si tu gagnes, tu peux demander une récompense – raisonnable bien sur – de ton choix, et si tu perds, tu devras avoir un gage ou une petite punition. Là aussi tu me proposeras quelque chose qu’est-ce que tu en dis ? »
Je commençais à ressortir les cartes.