Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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La belle et la bête sauf que là, pas de chateau ni de chandelier qui parle [Pv]

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La légion de l'Eternel Ardant

Légion

Les fumées étaient quand même des gens pragmatiques, se disait Callisteros en regardant la jeune femme allongée, encore inconsciente, sur le fond du chariot qui avait servi à l’emmener jusqu’ici. Le tout Nexus aurait trouvé étrange qu’une femme inconsciente, avec aucun des attraits terrannides, ne soit transporté à même les épaules de deux hommes…
Quoiqu’ils auraient pu croire qu’elle était esclave et choisir de penser qu’ils étaient des envoyés d’un maitre pour ramener une fugitive…. Mais en même temps, cela aurait pu éveiller la convoitise. Alors que dans un chariot bâché avec des caisses d’où dépassait un peu de nourriture, ça semblait beaucoup moins suspect. Mais le chariot ne serait pas pratique. Il faudrait voir, alors, à son réveil. Soit elle savait monter et éventuellement, elle pourrait avoir un cheval, éventuellement, si elle ne montrait aucune velléité de fuite, elle pourrait même avoir le sien. Il avait les fonds de la légion pour cela si nécessaire.
Comment était-elle arrivée là ? eh bien de ce qu’avaient dit les fumées, quelques choses dans son eau, chez elle. De quoi lui faire faire un bon gros dodo ! et voilà la belle endormie dans le chariot.
Le brulé donna un léger coup de rênes sur la croupe des deux chevaux et le chariot se mit en branle, cahin caha sur le sol inégal des lieux. Pourtant, le sommeil était lourd et pas un bruit ne lui parvint. Elle devait continuer à profiter du sommeil du juste. Ou du sommeil de la droguée, qu’importait. Pas de nouvelles d’elle de la journée, et ainsi, ils étaient sortis de la ville et avaient commencé à s’enfoncer dans les territoires plus sauvages. La nuit laissait poindre la lune, et du coup, le spadassin était descendu du chariot, avait dételé les chevaux, et les avais entravés avec de quoi se nourrir. Puis, il avait commencé à entretenir un feu modeste, suffisant pour une à deux personnes et repousser le froid qui pourrait les envahir tous les eux. Puis, il avait mis une gamelle sur le feu pour faire chauffer de l’eau avec de la viande séchée, entre autres. Finalement, pour ne pas qu’elle tombe malade, il avait aussi choisi de l’emmener, elle et la couverture qui l’enroulait, vers les flammes et l’avait allongée à proximité du feu.

Il la guettait en effet un peu. Par prudence, et quand enfin, il la sentit – plus qu’il e la vit – émerger, il sourit et se tourna vers elle.

« Bonsoir, belle endormie… » [/color]

Il tacha de sourire. Ses lames n’étaient pas accrochées sur lui, mais étaient posées par terre, à ses côtés. Peu visibles de sa position.

« Je suis ravi de vous que vous vous réveillez enfin, je commençais à craindre que vous ne vous éveilliez jamais… » [/color]

Le ton était amical, comme si de rien n'était... comme si ils n'étaient pas en bosquet, autour d'un feu. Et que son avis avait eu une importance sur sa présence ici.
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Soledad Castejón

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    Célèbre danseuse de flamenco.
    Tout feu, tout flamme.
[Les paroles écrites en rouge sont en espagnol à la base.]


De jour comme de nuit, en temps normal, Sevilla est des plus animées, alors imaginez un peu lorsque la Feria bat son plein. En journée, les sites touristiques, les restaurants sont pris d'assaut. Les parcs sont aussi bondés, histoire que la population locale et étrangère profitent de l'ombre, ainsi que des balades en calèche. Le parc Maria Luisa ne dérogeait pas à la règle. Proche de la Plaza España, les touristes y passaient pour faire des tours de calèche ou observer le ballet incessant de celles qui sont ornementées, des privées louées par des familles qui se rendent à la Feria telles de grandes célébrités. Cette effervescence se manifestait aussi de nuit, lorsque l'air se faisait plus frais. Malgré une météo clémente, l'ambiance y était... « brûlante », si l'on pouvait dire. Cette joie fiévreuse plaisait beaucoup à Soledad, la Feria étant toujours une bonne occasion pour retrouver sa terre natale, sa famille et quelques amis. Aussi cette atmosphère sulfureuse, où nourriture et alcool coulaient à flots, enthousiasmait la danseuse.

Lors de cette semaine de célébration, il n'était pas rare que l'andalouse se produise sur quelques salles de spectacle en journée. Ses soirées étaient réservées à ses petits plaisirs personnelles. Un de ses oncles tenait l'une des plus grandes casetas sur le Real. C'était de ses cabanes installées sur la gigantesque place/parc Real où était organisé l'essentiel de la Feria. En journée comme en soirée, elles recevaient des membres qui paient pour manger et boire dans ces casetas. L'oncle avait profité de la situation et on ne pouvait pas réellement lui en vouloir. Il faut dire que la notoriété de Soledad jouait beaucoup pour attirer les gens. Elle y dansait et chantait pour s'amuser mais c'était tout un avantage pour la caseta familiale Castejón.

La soirée battait son plein. Chant, danse, nourriture, boisson...Soledad s'était parée de sa plus belle robe, ajoutant des fleurs semblables à des flammes dans son chignon soigné. Il était assez tard lorsque la jeune femme décida de quitter les siens, presque au petit matin. L'appartement de l'andalouse n'était pas très loin du Real, alors sur le chemin, elle retira ses chaussures à talons et continua pieds nus, talons en mains. Sa plante de pieds allait noicir mais qu'importe. Heureusement que toutes ses représentations officielles étaient terminées. Ce soir sera le grand final, avec les dernières danses, les derniers chants, les dernières beuveries. Le feu d'artifice sur le Guadalquivir signera la toute fin de la Feria. Mais en attendant d'être à ce soir, la danseuse méritait un long repos, quitte à être décalée dans son rythme jour/nuit.

Une fois arrivée chez elle, la demoisell déposa ses chaussures sans aucune grâce, se dirigea vers le frigo. L'ouvrant, elle ne prit même pas la peine de se prendre un verre d'eau, buvant directement à la bouteille. Peut-être qu'avec un peu d'eau fraîche, elle aura moins la gueule de bois au réveil ? C'était un moyen de se rassurer...Passant ses mains dans le dos, elle délaça sa robe au niveau de son dos, ouvrir la fermeture le long de sa taille, puis s'écroula dans son gigantesque canapé d'angle. Morphée ne tarda pas à accompagner son sommeil...

Ce fut le trou noir pendant un très long moment. C'était sûr et certain qu'elle avait abusé de la boisson, mais la sensation était différente, sans pourtant expliquer pourquoi. Ce n'était pas comme si elle le pouvait de toute façon. Dans l'obscurité onirique, Soledad réalisa qu'elle n'était pas vraiment seule. Elle pouvait sentir la présence d'une force élémentaire familière désormais, celle du feu. Seul point de lumière dans ce monde de ténèbres, elle découvrit qu'elle était captive, entourée de flammes éthérées, comme les esprits du feu qu'elle avait rencontré, dansant doucement autour d'elle. Comme s'il s'agissait d'un rituel, petit à petit, le corps de l'andalouse se transforma, sa peau devenant noire telle du charbon, ses cheveux, des flammes et des cendres...Les pas des esprits ressemblaient au claquement monotone d'une charrette en bois, ainsi que des bruits de sabots tapant la terre et des pavés...Tout ceci était curieux...

Son réveil fut tout aussi étrange. Ses paupières se mirent à papillonner, le monde flou autour d'elle le restant une petite minute. Avant qu'elle ne puisse notifier son environnement, Soledad se plaqua les mains sur le visage, comme pour contenir une douleur subite au niveau du front.

- Oh...Ma tête...

Lorsque la jeune hispanique sortit enfin de sa torpeur, tout ce dont elle avait rêvé semblait réel. Les sons des sabots, le charrette...Elle étouffa un cri de surprise. Cela ne ressemblait en rien à Séville, ni même ses alentours, et l'homme qui conduisait la charrette était encapuchonné, impossible de voir de qui il s'agissait. Il ne prêtait pas attention à cette captive qui reprenait conscience. Soit...Elle pouvait essayer de s'enfuir, mais c'était risqué. Plutôt que de faire face au danger de la sorte, elle scella ses paupières une nouvelle fois, et se laissa bercer par les bruits alentours. Si cet homme ne lui avait rien fait jusque là, il ne ferait rien de suite. Du moins, elle l'espérait...

Une nouvelle fois, ce fut les ténèbres. Puis, un instant qui lui semblait être une éternité, Soledad ouvrit doucement les yeux. La chaleur d'un feu semblait lui caresser la peau. Quelques jurons dépassèrent la barrière de ses lèvres, jusqu'à ce qu'un autre type de « chant » ne s'en échappe subitement. Un sursaut la fit partir en arrière. Quoi ?

- Je suis encore en plein rêve, c'est ça ?

Ça ne pouvait être que ça. L'homme devant elle ne tenait pas du réel, et puis...Attendez, c'est l'hôpital qui se fout de la charité, là ! Elle avait beau être une célébrité du flamenco, elle n'en restait pas moins un esprit du feu également. En regardant autour d'elle, il était clair qu'elle n'était plus dans son incroyable sofa. Il n'y avait pas besoin de beaucoup de neurones pour comprendre ça.

- Suis-je vraiment en train de rêver ? , se murmura-t-elle encore une fois.

L'être devant elle était des plus intrigants. Il paraissait à un homme d'une bonne carrure, le visage à moitié croûté comme s'il était fait d'une pierre de lave et des yeux incandescents. On aurait dit la moitié d'une transformation en esprit du feu telle que Soledad connaissait. Le ton de l'homme semblait plus doux que l'aspect qu'il avait. Elle restait un peu à l'écart, pas certaine de si elle pouvait lui faire confiance. Après tout, ce n'était pas la première fois qu'elle était enlevée...

- Qui êtes-vous ? Et surtout, que me voulez-vous ?


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La légion de l'Eternel Ardant

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Le demi-dieu avait anticipé que les choses ne seraient pas simples à son réveil. Mais s’il avait été dans son cas… il aurait sans doute dégainé et tranché sans réfléchir. Parce qu’il n’avait pas pour principe de laisser la place au doute. Tout simplement. Cela ne voulait pas dire qu’il était violent. Et pour cause, il ne l’était pas outre mesure en cet instant. Même s’il se doutait qu’elle ne serait pas ravie par la situation. Personne ne le serait à sa place, bien sûr. Il lui fit un air doux, même si elle était difficile de l’imaginer avec la moitié de son visage qui ressemblait à un charbon aux veinures flamboyantes. Ça devait forcément causer un froid…

Sa voix était douce, chaude, encore un peu ensommeillée, elle parlait une langue que l’Eternel Ardant ne lui avait pas permis de comprendre cette langue. Si tel était son choix, alors soit. Autant vous dire qu’il ne comprenait pas grand-chose. Mais il en devinait un peu le ton général. S’il avait traduit ses paroles, ça aurait été sans doute quelque chose comme. « Qui êtes-vous et où sommes-nous ? » ou alors « qu’est-ce que vous m’avez fait et ou est-ce qu’on est ? ». Des questions assez simples dans le fond. Et assez logiques. Ou alors c’était quelque chose de complètement différent et il était à côté de la plaque.
L’Augure incandescent aurait compris ses mots, bien sûr. Mais pas sur qu’il aurait fait meilleure impression. En outre, pour escorter cette femme, Callisteros valait mieux, de toute façon. Le Flambe-Dieu. Le combattant aux cents lames.

« Paix ! »

Il leva les deux mains pour montrer que tout ce qu’il avait entre les doigts en cet instant, c’était une cuiller en bois qui servait à remuer le simili ragoût. Il prit l’écuelle et la remplit du contenu de la panse tannée qui servait de marmite. Puis il la lui tendit avec la cuiller en bois.

« Mangez. »

Elle ne le comprendrait pas plus que lui ne la comprenait, sans doute, mais bon. Il y avait des gouts et des odeurs universelles. Comme des gestes qui voulaient tout dire. Il tenta un sourire à nouveau.
Il se tapota la poitrine.

« Callisteros. »
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Soledad Castejón

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Le triste souvenir de sa journée, cette fameuse journée durant laquelle elle avait été enlevée par Nikolaus, lui revint malheureusement à l'esprit. Son kidnapping juste après une de ses représentations l'avait longuement traumatisée. Ce n'était qu'un pur fanatique, persuadé de faire les choses pour le bien et la protection de Soledad. Un fanatique qui n'avait pas pu, surtout eu le temps, de lui démontrer toute l'étendue de son « amour » pour elle. On avait retrouvé la célèbre danseuse « trop tôt » pour qu'il ne puisse faire quoique soit d'autre à la jeune femme. Señorita Castejón avait mis un certain temps déjà à se remettre du choc de l’événement. Il lui fallut plusieurs mois après celui-ci pour refaire confiance aux inconnus et réapprendre à vivre seule. Concrètement, le traumatisme est encore présent mais plus aussi fort et angoissant qu'à l'époque. Elle vivait de nouveau aujourd'hui, et ce, sereinement.

La situation l'angoissait profondément mais elle restait d'un sang-froid à toute épreuve. Inoui, presque. Tout ceci lui revenait en mémoire alors que Soledad détaillait du regard cet...homme ? Il en avait tous les traits, si ce n'est son visage. Comme brûlé au soleil, il lui paraissait à une coulée de lave qui se craquelait sous son avancée, tout en se refroidissant, se solidifiant. Ses yeux étaient deux rubis, brûlant d'un éclat sans nom. Il avait cette aura étrange qui mêlait étrangeté et familiarité...Il semblait évident qu'ils n'étaient pas sur Terre. Bien que ce soit sur celle-ci que la jeune andalouse devint un esprit du feu et qu'elle s'imaginait qu'il existait bien des choses inexpliquées sur le globe, l'ambiance alentour lui indiquait qu'elle était simplement...autre part. Peut-être sur cette Terra dont elle avait parcouru quelques mers plus jeune. Que d'aventures, en soi...

L'inconnu au visage de braises était calme. Malgré les questionnements de Soledad, il ne lui répondit dans aucune langue qu'elle connaissait. Certainement pas de l'espagnol, du français, du japonais, du russe ou de l'anglais...Il allait être compliqué de réellement se comprendre. En signe de bonne foi, l'inconnu leva les mains, signe qu'il ne lui ferait rien. Enfin, « rien », mis à part préparer le repas dont l'odeur vint chatouiller les narines de la demoiselle. Un grognement se fit entendre dont l'origine provenait du petit bidon de l'Espagnole. D'un réflexe, elle posa une main sur l'estomac, se pinçant les lèvres comme si elle s'excusait. L'homme lui tendit l'écuelle, remplie du repas qu'il était en train de faire, avec une cuillère. Elle l'accepta, hochant du chef pour le remercier, avant de renifler le tout. Mmh...Cela n'avait pas l'air empoisonné. Soledad, qui d'habitude faisait preuve de raffinement, s'empressa d'essayer une première portion, trop affamée pour faire la fine bouche.

Avalant sa bouchée, l'andalouse lui afficha un fin sourire sincère. Il n'avait pas l'air méchant et si ça se trouve, elle était encore dans de beaux draps et il est venu l'aider. Qui sait ce qui a pu arriver le temps de son inconscience due à l'alcool ? C'est d'ailleurs étonnant qu'elle n'ait pas une gueule de bois monstrueuse...Avait-elle dormi plus qu'il ne fallait ? La braise humaine se désigna d'une main et sembla se présenter. Soledad répéta donc, avec son accent hispanique, roulant délicieusement les « r ».

- Callisteros...

Dans la continuité de l'échange, elle fit la même chose que son interlocuteur, tapotant le haut de sa poitrine pour se désigner.

- Soledad...

Le « d » à la fin de son prénom avait été avalé, presque imperceptible. C'est ainsi qu'on le prononce à l'andalouse, du moins, de par chez elle. Ses yeux sombres comme les ténèbres ne cessaient de chercher à sonder ce Callisteros, comme il s'était présenté. Des questions fusaient dans son esprit, alors qu'elle mâchouillait lentement, bouchée après bouchée, sans arrêter de le fixer. Au moindre mouvement brusque, elle se changerait en esprit du feu et elle était prête à prendre la poudre d'escampette ! Mais jusqu'où ? Là était le véritable souci. Elle ne savait pas où elle était et si la señorita Castejón prenait ses jambes à son cou, elle pourrait très bien tomber sur des personnes beaucoup moins attentionnées que ne l'est l'homme de braises actuellement. Entre deux cuillerées, de son doigt, elle fit un point d'interrogation au sol, dans la poussière devant ses pieds, essayant de se faire comprendre.

- Comment ai-je atterri ici ? Où sommes-nous ? Plus sur Terre, n'est-ce pas ?

Pour tenter quelque chose, même si ça lui semblait absurde, elle déclina ses questions sous les langues qu'elle connaissait, avant d'user de ses mains pour mimer une personne en train de marcher. Elle avait sûrement l'air idiote mais qui ne tente rien n'a rien !


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La légion de l'Eternel Ardant

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La langue inconnue n’allait pas simplifier la communication. Pyratetus lui, aurait pu lui parler, les flammes avaient leur langage universel. Mais Callisteros ne le parlait pas. Pas assez compatible avec, sans doute, il suffisait de voir sa silhouette à moitié charbonneuse pour comprendre cela. Mais du coup, faute de grives, eh bien les merles pouvaient bien finir dans leur estomac, non ? et en parlant d’estomac, il y en avait une qui avait faim, besoin de manger, semblait-il, vu comment elle engloutit rapidement la première bouchée du repas qui n’avait rien d’un festin. Elle découvrirait bien vite qu’elle aurait droit à de bien meilleurs mets, une fois arrivée. Elle serait traitée en vrai princesse. L’Eternel Ardant était quelqu’un ne faisait pas peu de cas de ses enfants.

Utilisant la même gestuelle que lui, elle finit par se présenter. Soleda comme prénom. Plutôt joli, ça avait une consonnance…. Il ne savait pas trop, mai il pressentait le côté flamboyant du prénom. C’était l’évidence même. Son accent roulant sur les « r » avait quelque chose de chantant, de musical à l’oreille, il fallait le reconnaitre. Cela donnait une douceur à sa voix, d’une certaine manière.
Même si la crainte perlait quand même quand elle reprit la parole.
Logique.

Mais il comprenait ce qu’elle voulait dire. Grace au symbole qu’elle dessinait du manche de sa cuillère. Au moins, ce langage là était-il universel. Il fit un signe de tête positif pour valider sa question, qu’il l’avait comprise. En même temps, s question était légitime.
Il dégaina un couteau, san geste brusque et l’utilisa pour tracer dans le sol des symboles. Un rond, symbolisant la terre, un bonhomme bâton dessus, puis une flèche qui indiquait le rond d’à côté. Les ronds ressemblaient un peu à des patates, mais il faisait rapidement. Voilà, elle pouvait voir le dessin.

« Soleda. Terra. »

Il indiquait le petit bonhomme de la pointe de son couteau pour la désigner, puis désignait le rond où allait la flèche. Puis, il la regarda à nouveau, et eut une idée pour lui signifier la raison de sa présence ici. Il plongea la main de charbons ardents dans les flammes et le ressortit, laissant les flammèches aviver les veinures flamboyantes avant qu’elles ne s’éteignent. Puis il la désigna, puis désigna son bras. De quoi expliquer la raison de sa présence, d’un certain point de vue.
Il déposa le poignard à côté du dessin, sans se soucier qu’elle l’attrape et le garde.
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Soledad Castejón

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La danseuse eut un léger mouvement de recul lorsque l'homme de braise sortit un couteau. Même s'il s'était montré amical jusqu'ici, il pouvait très bien retourner sa veste et profiter de la situation, mais surtout de l'incompréhension de l'hispanique pour faire quoique ce soit. Soledad observait attentivement les gestes de Callisteros, qu'il ne voulait pas brusques visiblement. La demoiselle essaya de décoder chaque signe qu'il dessinait dans la poussière avec son couteau. Ses yeux suivaient le tracé du rond et comprit qu'il représentait la Terre. De même pour le bonhomme bâton et la flèche pointant vers un autre cercle. Elle comprenait, du moins en partie, qu'il lui indiquait qu'ils étaient sur Terre, au départ tout du moins. Elle hocha du chef pour lui faire « entendre » qu'elle avait saisi l'information. Qu'aujourd'hui, ils étaient sur une autre planète tout du moins, c'est ce qu'elle comprenait. Terra, c'est ainsi qu'il avait appelé ce nouveau monde...Il y avait de quoi se poser des questions mais pour l'instant, ce n'était pas vraiment ce que souhaitait Soledad.

Lorsque Callisteros plongea sa main dans les flammes et la ressortit, laissant les flammèches dansantes illuminer ses veines, Señorita Castejón comprit que cela devait symboliser quelque chose d'essentiel à sa présence ici. Il désigna ensuite son bras, comme pour signifier que quelque chose en lui était lié à ce feu. Lui aussi était un esprit du feu ? Ou bien était-ce parce qu'il était au courant qu'elle en était un. Bien que captivée par les démonstrations de Callisteros, une lueur d'appréhension brillait toujours dans les yeux sombres de l'andalouse. Malgré la communication visuelle, il restait beaucoup de questions et de mystères non résolus. Un grondement siffla d'entre ses fines lèvres, agacée par le fait de ne pouvoir s'exprimer simplement avec des mots, une véritable conversation avec son interlocuteur. Cela serait plus aisé pour comprendre le pourquoi du comment.

Callisteros déposa son couteau à côté du dessin dans la poussière, comme s'il l'offrait à Soledad. Elle hésita un instant, ses billes sombres voyageant entre l'homme et l'arme, puis décida de le prendre, se sentant plus en sécurité avec cette arme à portée de main, et ce, même si elle ne savait pas vraiment comment l'utiliser. Soledad n'avait rien d'une combattante, contrairement à cet homme de braise à côté d'elle. Est-ce qu'elle se sentait réellement en sécurité ? Bien sûr que non, mais c'était déjà un premier pas vers une confiance mutuelle.

Son regard se posa à nouveau sur Callisteros, rempli de questions muettes. Elle avait besoin de plus d'informations, de comprendre ce qui se passait et quel était son rôle dans tout cela. Même si elle était encore loin de saisir toute la vérité, elle était prête à suivre cette étrange route tracée par le destin, avec son nouveau compagnon de voyage aux allures de feu.

Dans un instant qui semblait intimiste, Soledad s'avança vers le feu, déposant sa gamelle et sa cuillère sur le côté. Sans une once d'hésitation, elle imita l'homme de braise et plongea une main dans le feu de camp. N'importe qui d'autre aurait hurler de douleur -ou de satisfaction s'il est complètement maso-, mais pas la señorita Castejón. Ses yeux tels des onyx scintillèrent d'une lueur étincelante, un rayonnement aussi puissant que le soleil lui-même. De véritables braises. Il n'y eut pas que son regard qui changea. Sa chevelure prit feu instantanément, un peu comme si elle se faisait dévorer par les flammes. Mais tout cela était calculé, et rien autour d'elle n'était chaud, ni ne brûlait à part elle-même. L'hispanique savait parfaitement maîtriser cette forme intermédiaire à sa transformation en esprit du feu. Elle fixa Callisteros, sa chevelure virevoltant dans tous les sens, un air presque satisfait sur le visage.

- C'est pour ça ?


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Apparemment, les informations faisaient leur chemin. Et Callisteros était assez content qu’ils arrivent, aussi simplement, à se comprendre un minimum. C’était plus facile que prévu. Il y avait parfois un phénomène étrange sur les gens qui arrivaient à Terra. Souvent, ils semblaient n’avoir aucun mal à parler les langues locales comme s’il y avait une langue universelle. Mais ce n’était pas le cas, là ce qui aurait pu être un peu compliqué. Et ça resterait compliqué pour l’abstrait et pour les choses compliquées. Mais tant qu’on restait dans les informations les plus simples… le demi dieu songeait qu’il pourrait s’en sortir.
Et avec la démonstration de son bras dans les flammes sans être brulé – pouvait-il seulement l’être davantage ? Pas sûr. Il lui fit un signe de tête positif quand il vit son regard plein de questions… au moins, maintenant, elle savait qu’ils avaient peut-être quelque chose en commun, en partie.
Elle prit le poignard ; elle pouvait. Elle devait bien avoir constaté qu’il avait plusieurs épées, donc est-ce que cela ferait une grosse différence ? Pas sûr. Il lui fit un sourire entendu néanmoins, montrant qu’elle avait bien fait.

Et là, elle montra çà son tour…e t sans dire qu’il en fut émerveillé, il y avait une forme d’admiration, quand il la vit se mêler aux flammes, doucement, sa chevelure devenir de flammes sauvages, ses yeux étincelant du flamboiement du soleil. C’était plus que du feu. C’était un soleil miniature qui se trouvait en elle. Il ne s’attendait pas à une telle flamme. Pyraetus avait-il mal vu ? Ou lui avait-il minimisé les choses ?
Son regard se posa à nouveau sur Callisteros, rempli de questions muettes. Elle avait besoin de plus d'informations, de comprendre ce qui se passait et quel était son rôle dans tout cela. Même si elle était encore loin de saisir toute la vérité, elle était prête à suivre cette étrange route tracée par le destin, avec son nouveau compagnon de voyage aux allures de feu.

« Magnifique… »

C’était vrai. Elle ne faisait pas sienne la flamme, elle était la flamme, elle était le feu et il sentait qu’elle devait être particulièrement bien installée. Sublime. Il opina du chef. Elle avait compris ce qu’ils avaient en commun, peut être… mais comment lui expliquer…

Il tendit la main et vint doucement prendre ses doigts de braise sans se brûler… l’Eternel Ardant soit loué, elle était vraiment un esprit du feu et un des plus beau qu’il ait pu voir. Les quatre généraux étaient bien pâles en comparaison, devant tant de flamboyance…
Il fallait qu’ils réussissent à se faire mieux comprendre. Mais il n’était pas très doué en pyromancie, l’empêchant de communiquer par les flammes aussi bien qu’il l’aurait voulu, hélas…
Il eut une idée.

Il dessina au sol à nouveau, sortant un nouveau poignard. Oh allez, il n’en avait pas qu’un. Mais il était moins pratique ça plus long.

Il fit un trait qui partait du feu, une flèche, vers elle, puis une autre vers lui, mais sa flèche à lui, il la barra en suite en partie, comme pour montrer que si elle était née du feu, il ne l’était pas. Enfin, pas totalement.

La pureté de sa flamme était impressionnante.

Puis du doigt, il lui désigna le feu, et ensuite le sud, en mimant quelque chose de plus gros, un feu plus gros. Puis il se désigna et la désigna, puis désigna le sud aussi.
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Soledad Castejón

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L'andalouse se sentait presque dans son élément. Très rares sont les personnes qui ont connaissance de sa nouvelle nature profonde. Même ses parents n'en savaient rien. Après tout, comment pourraient-ils la comprendre ? Une peur lui tiraillait toujours l'estomac à l'idée qu'ils apprennent un jour sur sa condition d'esprit du feu et qu'ils la considèrent comme un monstre, et ce, même si c'est son abuelita qui lui avait conté l'histoire des esprits. Alors, dans un sens, cela l'arrangeait qu'elle puisse se montrer ainsi devant quelqu'un, même si elle ne le connaissait pas. Il faut le dire, c'était un inconnu mais, ne dit-on pas qu'il est plus facile de se livrer à quelqu'un qu'on ne connaît pas et que son jugement ne nous importera pas ? L'hispanique se sentait à l'aise pour la première fois depuis longtemps. Et puis, elle se sentait...comment dire ça...Même si elle saisissait pas son langage, son regard de braise la faisait se sentir si belle, d'une beauté sans commune mesure. D'une beauté surnaturelle. Cela n'a duré quelques secondes, mais ça faisait toujours plaisir. Si elle avait pu rougir, pour sûr, elle l'aurait fait, mais en son état actuel, cela ne serait pas visible.

D'un geste doux, Callisteros lui attrapa les mains, sans pour autant ressentir une brûlure, signe qu'il avait compris sa nature. Toujours ampli de douceur, l'homme de braise la relâcha, puis sortir une autre petite lame pour dessiner une nouvelle fois dans la poussière. Il semblait vouloir lui expliquer que l'andalouse venait du feu, était un vrai esprit du feu, mais pas lui. Cela était-il réellement possible ? Soledad ne connaissait pas tous les faits extraordinaires possibles par rapport à sa condition, mais l'impossible était devenu réalité pour elle, alors qui sait ?

La danseuse, les yeux toujours scintillants de leur éclat incandescent, suivit attentivement le tracé du poignard dans la poussière. Ses sourcils se froncèrent légèrement alors qu'elle essayait de déchiffrer le message. Le sud, un feu plus grand...Peut-être un endroit où elle pourrait en apprendre davantage sur ses pouvoirs d'esprit, du pourquoi elle en était devenue un, pourquoi elle parmi tant d'autres. Elle pourrait également découvrir un moyen de rentrer chez elle, même si Callisteros devait le savoir puisqu'il avait réussi à la ramener jusqu'ici.

Soledad hocha lentement du chef pour indiquer à Callisteros qu'elle pensait avoir compris l'essentiel de son message. Pour accompagner son geste, elle lui fit un agréable sourire, probablement rassurée par cette compréhension mutuelle naissante. Lentement, ses reprirent leur aspect noir de jais, tout comme son regard qui redevint charbon. Elle se leva, tendant une main vers l'homme de braise pour l'inviter à se joindre à elle.

- On y va ?

Elle était prête à se lancer dans l'aventure. Pendant un certain sens, elle voulait lui faire confiance pour trouver des réponses à toutes ses interrogations.


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La légion de l'Eternel Ardant

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La jeune femme, lorsqu’ » elle montrait sa véritable apparence était belle, un esprit du feu comme on en voyait rarement… et rien que pour cela, son apparence était sujette à une forme d’admiration. Encore fallait-il qu’elle la montre. Et le demi dieu n’était pas complètement sur qu’elle puisse la montrer sur terre comme elle pouvait le faire sur terra. Sur terra, au moins, on la reconnaitrait pour ce qu’elle était ; c’était préférable, non ? Ici, la différence était la norme, lui semblait-il. Donc elle pouvait se montrer comme sa vraie nature le lui permettait, comme un esprit du feu dans toute sa pureté.
Toutefois, elle cessa bien vite pour revenir à une apparence qui était sans doute plus naturelle, et sans doute aussi plus discrète.

Le principal souci serait la langue, pour le long trajet qui s’annonçait. Callisteros était toutefois assez content de voir qu’ils arrivaient à se comprendre. Mais cela ne suffirait pas. Bien vite, les concepts abstraits empêcheraient une conversation réelle, et sans doute cela nuirait-il à la confiance. En outre, il lui faudrait peut-être expliquer des choses au demi dieu qu’elle était incapable de faire sans explications compliquer, Ne serait-ce que se laver ou demander à aller uriner ou autre. Ça risquait fort de devenir compliqué… il allait falloir trouver une autre manière de communiquer. Ils ne s’en sortiraient jamais, sinon…
Enfin, puisque pour ce soir, au moins, elle avait un peu confiance, il vint doucement faire non de la tête avant de finalement dessiner une ligne et un demi-cercle. Ils partiraient à l’aube, pas en pleine nuit. Et lui, il avait besoin d’un peu de repos. Peut-être, maintenant qu’elle était réveillée, ils pourraient se débarrasser du chariot et se contenter de chevaucher, mais il lui faudrait une tenue pour ça…
Il lui faudrait une tenue plus pratique de toute manière. Cette robe ne serait pas pratique quelle que soit la situation, et il lui faudrait aussi de meilleures chaussures.
Il lui indiqua le chariot avant de finalement indiquer, plus précisément, les deux chevaux qui la tiraient. Puis il lui fit mine de tenir les rênes et claqua de la langue plusieurs fois avant de la désigner d’un air interrogateur. Savait-elle monter à cheval ?
Le temps gagné ne serait pas négligeable.
Si elle n’avait plus rien à demander, il serait temps de dormir. Enfin, il ne dormirait jamais que d’un œil, pour leur sécurité à tous les deux.
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Soledad Castejón

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    Célèbre danseuse de flamenco.
    Tout feu, tout flamme.
Il est fort possible que l'enthousiasme de la jeune femme soit ressorti sur le moment, oubliant totalement qu'il faisait nuit et qu'elle était sur des terres que seul Callisteros connaissait. Elle devait avoir l'air si idiote...Un léger feu lui prit les joues, cette fois-ci, apparaissant clairement sur sa peau rosie. La honte. Soledad n'avait pas vraiment réfléchi. Il était clair que ce n'était pas très malin de vouloir reprendre la route en pleine nuit, ne serait-ce que pour voyager calmement avec les chevaux, que de se déplacer en pouvant faire davantage attention aux possibles animaux et brigands du coin. L'andalouse pouvait toujours très bien se transformer en esprit du feu et se défendre un minimum, ou bien même prendre la fuite mais ce serait se mettre un bâton dans les roues, ne connaissant rien de Terra.

Aussi, le regard sombre de l'hispanique se tourna vers la charrette, ainsi que les chevaux. C'est ce qu'il lui avait servi de transport lorsqu'elle était inconsciente ? Sûrement, mais cela ne devait pas être de tout repos de voyager avec une telle chose. Ses noirs revinrent sur Callisteros et essayent d'identifier ce qu'il tente d'expliquer à la jeune femme. De quoi, les chevaux ? Ah ! Si elle savait monter ? Soledad hocha du chef. Elle ne montait plus aussi régulièrement qu'avant, depuis qu'elle voyageait davantage à travers le monde. Elle avait appris à chevaucher depuis sa plus tendre enfance, puis davantage lorsqu'elle avait dit à ses parents vouloir devenir une danseuse. Elle avait appris à défiler sur des chevaux, en montant comme une amazone, avant certains spectacles de flamenco ou même des corridas. Souhaitait-il qu'ils continuent leur route le lendemain qu'en pleine chevauchée et non avec le chariot ? C'était possible mais l'espagnole allait avoir mal aux fesses, jusqu'au coccyx, pendant quelques jours après avoir atteint leur destination.

Señorita Castejón s'allongea alors à côté de l'homme de braise, se sentant en sécurité. Les bras pliés sous sa tête pour la soutenir, elle se mit à regarder le ciel, ses pensées happées par les étoiles scintillantes sur le voile de la nuit. Tout cela semblait un peu capillotracté. Soledad avait bien compris que Callisteros était sûrement l'homme qui l'avait emmené de force jusqu'ici, en ces terres inconnues, mais il était clair qu'il ne souhaitait guère de mal à la jeune femme. Un kidnapping ? Peut-être, mais il semblerait que cela était pour la bonne cause. Cet homme voulait l'emmener dans un endroit où elle obtiendrait des réponses. Tout du moins, c'est ce qu'elle croyait en l'instant.

Ainsi installée, elle se pencha un peu sur le côté, se mettant en position fœtale, se tournant vers l'éphèbe, tranquille. Elle n'était pas très fatiguée mais, malgré tout, Morphée pointait le bout de son nez pour l'accueillir aux creux de ses bras assez rapidement. Elle n'était pas aux aguets. Ce n'était pas la première fois qu'elle dormait à la belle étoile et cela lui rappelait son enfance, avec sa famille, surtout ses petits cousins. Peut-être qu'elle ronflait dans son sommeil ? Peut-être même qu'elle parlait ? C'était quelque chose dont elle n'était pas au courant si c'était le cas, dormant seule d'habitude. Espérons juste que Callisteros ne se moque pas d'elle au réveil et qu'elle ne soit de nouveau honteuse...


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La légion de l'Eternel Ardant

Légion

La compréhension allait être compliquée. Ils le savaient tous les deux. Mais comme depuis le début, si chacun faisait quelques efforts. Tout devrait bien se passer, n’est-ce pas ? Enfin, ils avaient fait des progrès un peu, tous les deux. Au moins ils s’étaient présentés, et malgré le manque de clarté dans les explications, elle semblait accepter de suivre son guide jusqu’au foyer de la flamme de l’Eternel Ardant. Le trajet prendrait du temps. Elle apprendrait peut-être un peu sa langue, ou le demi dieu apprendrait quelques mots de la langue de l’esprit du feu. A voir, chaque chose en son temps, bien sûr.

Mais il était temps de dormir. Une longue journée de trajet était prévue demain, et, en conséquence, il allait falloir prendre des forces, et cela passait par une bonne nuit de sommeil. Callisteros n’en aurait probablement pas, ceci dit. Ne dormant que d’un œil. Qu’il lui arrive quoique ce soit et il ne saurait s’en remettre. Si quelqu’un ou quelque chose touchait à un seul de ses longs cheveux sombres, et ce serait sans doute un châtiment sans commune mesure avec ce qu’il avait connu lors de cette transformation ratée. Même s’il n’’était pas besoin de menace pour qu’il fasse attention à elle et la protège. Cela allait de soi, au fond.
Les reins calés sur une souche, il dégaina une longue épée à une main et demi qu’il fit reposer sur son épaule, la garde au sol, au niveau de ses doigts et le commença à veiller en se reposant. Il dormirait davantage sur le trajet, en laissant les chevaux suivre la route, pour le moment.

La nuit passa dans un souffle. Pas de problème, et juste quelques bruits d’animaux. Pas de quoi se tracasser, mais peut être tracasser une personne de la terre ? cela aurait peut-être dû, mais elle dormit si profondément que le demi dieu aurait pu se battre au-dessus d’elle qu’elle n’aurait pas réagi. Quant à sommeil, elle ne ronflait pas à proprement parler, mais grognait parfois un peu dans son sommeil… ou prononçait quelques mots incompréhensibles pour l’envoyé du dieu de flammes. Rien de bien surprenant ou choquant. Mais elle avait une grande douceur sur le visage quand elle dormait.

C’était ce qu’il disait alors que l’aube pointait et que, du coup, il se réveillait pleinement, venant un peu taquiner les braises et mettre une panse nettoyer au-dessus du feue t y faire chauffer de l’eau. Puis il versa des feuilles dans l’eau, et un peu de miel, et commença à remuer, laissant la belle endormie… dormir bien évidemment, encore un peu. Il s’occupa aussi de désentraver les chevaux, les harnacher au chariot, et, enfin, quand tout fut prêt au départ, il se pencha sur la fille du feu et lui secoua l’épaule avec douceur.

« Soleda. Debout. »

Le ton était ferme mais sans la moindre virulence, et dès qu’il la sentit se remuer, il lui servit une bonne tisane. Une demie heure plus tard, ils étaient en route. Elle dans le chariot, lui se le banc. La journée passa tranquillement, même si ce fut un peu drôle quand la jeune elle eut besoin d’aller aux commodités. Pas de quoi dessiner dans le chariot, et aucun mot pour expliquer vraiment… il en rit un peu, bien qu’il tâche de montrer le moins moqueur possible. C’était la situation qui le faisait rire.
Le midi, ce fut en route, des tranches de viande séchée, un peu dures mais correctes.
Pour le reste, les échanges étaient minimaux. Il la fit néanmoins un peu chevaucher sur l’un des deux animaux attelés, histoire de commencer à prendre le pli, et quand le soir vint, un maigre village s’offrait à eux. Une bourgade avec…  Tout au plus une douzaine de maisons

« Dormir ici. »

Il mima avec ses deux mains sur sa joue dormir, et montra le seul bâtiment qui était évidemment là pour ça, avec un étage, et dont un panneau indiquait une chope de bière et soleil couchant.

Il dirigea l’attelage vers les lieux, et lança une pièce à un « gamin » pour qu’il s’occupe des chevaux et de ranger le chariot. Le demi dieu descendit et proposa sa main à l’andalouse, dont la tenue était tout sauf pratique. Puis, la tenant par la main, il l’entraina vers l’auberge.
Ils devraient bien vendre du change quand même…
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Soledad Castejón

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    Célèbre danseuse de flamenco.
    Tout feu, tout flamme.
Sa mère lui avait toujours dit que son abuelita était bien plus tendre avec la petite Soledad qu'avec sa propre fille à l'époque où elle n'était qu'une enfant. C'est sûrement le cas pour beaucoup de grands-parents, d'être davantage plus souple sur l'éducation des plus jeunes lorsqu'ils avaient eu à élever leurs propres enfants. L'abuelita de l'andalouse n'était pas une cuisinière hors pair. Certes, elle faisait quelques bons petits plats, certains mêmes naissaient des restes d'autres plats, rien ne se perdait. Ce qu'elle avait une sainte horreur du gaspillage ! Il faut dire que la guerre civile qui avait meurtrie le pays durant la fin des années 1930 avait marqué sa grand-mère à tout jamais, et la peur de mourir de faim la tiraillait parfois encore dans son sommeil. Cette yaya avait toujours fait en sorte que ces enfants et petits-enfants ne manquent de rien, matériellement parlant.

Elle faisait également partie de l'ancienne génération, rarement démonstratrice de sentiments, même les plus profonds. Ce n'était pas un reproche, juste une simple observation. Elle était rude avec sa fille, même que ses propres frères et elle l'appelaient « Mère » , chose qui mettait encore de la distance émotionnelle et sentimentale entre la grand-mère et ses enfants. C'était tout autre chose avec les petits-enfants, même si son occupation préférée était de leur râler dessus lorsqu'ils faisaient un peu trop de bruit. Quand elle était bien petite, Soledad avait bien peur de cette abuelita énervée par les bêtises de sa fratrie et ses cousins. Mais quand l'andalouse prit de l'âge, cela l'amusait de la voir batailler pour que les mioches se calment...

Quel doux rêve...Soledad ne le savait pas, mais un petit sourire illuminait son visage endormi, malgré le fait que celui-ci était un peu caché par sa longue chevelure de jais. Une voix lointaine semblait l'appeler. Ses paupières se mouvèrent un peu, sans pourtant s'ouvrir. C'est qu'un mouvement répétitif léger qui vint la tirer de ses songes, la belle danseuse ouvrant enfin les yeux. Il était clair que l'hispanique n'était pas une femme du matin. Toute ébouriffée, elle se redressa tout en tirant ses bras au dessus de sa tête.

- Haaaa...Bonjour Callisteros...

Il allait sûrement comprendre si elle prononçait son prénom. Toujours avec cette gentillesse qui lui avait montré la veille, l'homme de braise apporta à sa compagne de voyage une tisane, qu'elle accepta volontiers. Un petit truc dans l'estomac et c'était déjà reparti sur les routes. À sa grande surprise, la jeune espagnole ne monta pas sur les chevaux, ni même ne s'installa aux côtés de Callisteros. Elle était à l'arrière, dans le chariot. Ce n'était pas très confortable. Elle se retournait plusieurs fois dedans car la position qu'elle tenait lui faisait du mal. Elle avait même peur de s'endormir derrière au cas où les chevaux partaient à une autre allure. Elle pourrait en être éjecter sans le vouloir. Soledad avait pourtant une certaine habitude des calèches de Séville, lors des fêtes, notamment de la Feria, mais aussi des voyages en chariot pendant les fêtes del Rocio, mais elle savait pertinemment qu'un caballo pouvait se montrer capricieux et fier...

Plusieurs fois sur le trajet, elle tapota sur l'épaule du cocher pour indiquer qu'elle avait besoin de s'arrêter pour qu'elle puisse aller se soulager. La honte la prenait un peu, le feu lui faisant rougir les joues, mais on ne pouvait pas aller contre la nature ! De temps à autre, Callisteros tendait des tranches de viande séchée, que Soledad grignotait sans demander son reste. Il l'autorisa à monter sur l'un des chevaux pour éviter qu'elle ne fasse trop mal au derrière à l'arrière du chariot, peut-être. Un peu plus à l'aise, Soledad s'affaissait un peu sur le cheval pour le peigner, le câliner, lui parlant avec tendresse dans sa langue natale.

Le crépuscule pointait le bout de son nez, la danseuse se demandait s'ils allaient encore dormir à la belle étoile...Cela voudrait dire que l'éphèbe devrait encore une fois dormir que d'un œil. Mais au loin se dessinait un petit village comme on n'en faisait plus par chez Soledad. Écoutant les dires de Callisteros, mais surtout les mîmes qu'il faisait pour se faire comprendre, la demoiselle comprit qu'ils feraient halte ici-même, dans une maison possédant une chope de bière sur son insigne exposée à l'entrée. L'hispanique hocha du chef, suivant l'homme en lui tenant la main pour descendre du cheval, manquant de coincer sa robe de sévillane...

Une petite appréhension prit la jeune femme, la faisant avaler bruyamment sa salive. Elle espérait que tout se passe bien, tandis que l'homme de braise donna une pièce à un jeune garçon pour qu'il s'occupe du chariot et des chevaux...Poussant la porte d'entrée, il ne fallut pas longtemps pour que la demoiselle à la chevelure de jais n'attire l'attention sur elle, toutes les personnes posant leur regard sur elle...Ah. Ahem...Voulant se faire discrète autant que possible, elle attendit son compagnon pour le suivre comme un enfant suit sa mère.

L'auberge ne payait pas vraiment de mine. Enfin, c'est ce qu'elle pensait. Soledad n'avait que des comparatifs avec les bars et clubs sur Terre, et rien d'autre ici bas. Mais ils étaient dans une petite bourgade et pas une grande ville, alors il ne devait pas y avoir beaucoup de voyageurs qui passaient là. L'odeur du bois humide, le parfum de la cire fondue des bougies, l'effluve du malt de la bière, tout ce mélange perturbait les narines de la danseuse. Elle attrapa le bas de veston de Callisteros, histoire d'avoir encore un contact avec lui, ne se sentant vraiment pas à sa place, presque comme si elle était une biche entourée de loups...

Une belle femme rousse, se trouvant derrière le bar, en imposait. Alors qu'elle frottait son chiffon à l'intérieur de plusieurs chopes pour les essuyer, elle ouvrit la bouche pour s'adresser au drôle de couple.

- J'vous sers quoi ?

Son regard d'ambre se posa sur Soledad, haussa un sourcil. Elle balaya son regard de haut en bas, un ourlet de sa bouche démontrant un brin son dégoût.

- Drôle eud t'nue, ta gueuse.


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La légion de l'Eternel Ardant

Légion

Elle devait être un peu fatiguée par le voyage, pensait le demi dieu, pourquoi donc en aurait-il pu être autrement ? voyager, avec les cahots des routes plus ou moins bien faites mais rarement pavées, l’ennui, il fallait bien le reconnaitre, c’était assez courant lors de ce genre de voyages. Et puis, bavarder était un peu compliqué, sans doute, avec la différence de langue. Pour l’essentiel, ils se comprenaient moins qu’ils ne se faisaient comprendre, mais cela ne permettait pas de communiquer bien loin, forcément. Du coup, la distraction de cette bourgade, un croisement avec des masures et de quoi dormir et se ravitailler, était la bienvenue.
L’arrêt immanquable était forcément l’auberge qui permettrait de se restaurer et dormir, principalement. Mais comme ça, il pourrait aussi l’y laisser en sécurité le temps d’aller acheter le nécessaire pour la suite du voyage. Les denrées périssables devaient être achetées régulièrement, ou chassée, et c’était sans parler du fait qu’il voulait aussi acheter des selles convenables, si elle se sentait assez à l’aise pour monter, ainsi que des couvertures supplémentaires, pour qu’elle soit mieux calée dans le chariot.
Peut être en faisait-elle trop et se sentirait-elle offusquée qu’il la traite comme une chose précieuse, mais de ce qu’il en savait, ce n’était pas le cas.
Ah et il allait falloir des vêtements plus pratiques. Car là. C’était moyen. Voire même pas du tout pratique, en réalité. Il allait lui falloir des braies, et une chemise, au moins. Enfin, plusieurs, et des bonnes bottes, robustes, une tenue de voyageuse au grand complet.
Sa tenue était d’autant moins pratique que tout le monde la regardait, et elle semblait être particulièrement peureuse, là, maintenant. Tout le monde n’était pas comme lui, n’est-ce pas ? Il y avait plus de monde, donc forcément…
Elle s’en tenait même à lui, à sa veste. Avec douceur, il lui prit sa main et serra ses doigts sur les siens avec douceur. Elle ne craignait rien.

L’auberge n’était pas bien grande, mais elle était solide et apportait un abri plus que nécessaire, et il ne doutait pas que contre la somme requise, elle aurait même une cuve pour un bain chaud. Même si elle n’avait pas encore gouté à la saleté et la crasse de plusieurs jours de voyage à juste camper… elle aurait sans doute une autre définition du luxe, parait-il. Il lui fit un sourire avant de finalement soupirer, soulagé. Il y avait une bonne odeur bien maltée qui ferait du bien. Une bonne ale tiède après un voyage, suivi d’un bain dont il prendrait la suite après ses emplettes, et un bon diner bien chaud, puis une bonne nuit de sommeil.
Une femme rousse les aborda, alors qu’elle remplissait des chopes derrière le bar.

« Deux ales, une chambre, et un bain chaud dans celle-ci. »

Voilà de quoi bien apprécier la visite, n’est-ce pas… enfin, si elle était restée juste à sa place. Mais voilà qu’elle en rajoutait. Drôle de tenue sa gueuse…il leva les yeux au ciel.

« Justement. Il me faut des vêtements pour elle. Il y a une boutique dans le coin qui soit encore ouverte ? »

« Non, mais on va bien lui trouver un truc. »

Elle dévisagea la jeune femme un moment avant de hausser les épaules.

« J’lui f’rai apporter un truc pendant l’bain. »

« Merci. On mangera après. »

Elle sortit deux chopes qu’elle remplit, hésita, puis remplit l’une des deux un peu moins. Pour la gueuse, supposa-t-il. Puis, annonçant le prix total, elle tendit la main. Callisteros lui versa de la pogne à la pogne le tarif.

« On restera en bas jusqu’à ce que le bain soit prêt, prévenez-nous, et nous monterons. »

Il invita Soleda à s’asseoir avec lui à une table libre. Puis leva sa chope.

« Santé ! »

Puis il but une longue gorgée. Une ale bien amère comme on les faisait, quoiqu’un peu piquante. Ce n’était pas la ville, c’était sûr. Mais ça rafraichissait.

« Après. Bain ? »

Il fit mine de se frotter les épaules, les bras. Comprenait-elle ? Il en aurait bien profité pour aller trouver une petite boutique de magie pour une sorte de talisman ou d’amulette de traduction… il irait jeter un œil pendant qu’elle se baignait.
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Soledad Castejón

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Pauvre petit poussin. Pour le coup, la fierté de la señorita Castejón était clairement mise de côté. Dans un environnement totalement étranger, elle perdait littéralement pieds, et pour ne pas être ridicule ou ne pas être abandonnée, Soledad se rattachait à ce qu'elle connaissait, c'est-à-dire Callisteros. Elle ne pouvait rien dire ou faire dans ce lieu. Tout ce monde lui paraissait dépassé, comme si elle était remontée des années, même des siècles auparavant sur Terre, au moment où la chevalerie était de mise. Parler n'était pas de mise non plus, ne pouvant que signifier que quelques mots en les décrivant avec ses mains, pour communiquer. C'était...archaïque.

Soledad, toujours un peu intimidée par l'ambiance et les regards insistants, fit de son mieux pour sourire timidement en s'asseyant en face de Callisteros. Le contact chaleureux de sa main avait réussi à la rassurer un peu. Elle observait l'auberge, notant les détails qui la différenciaient de ce qu'elle connaissait sur Terre. Les poutres en bois massif, les tables usées par le temps, les bougies qui projetaient des ombres dansantes sur les murs...Tout cela contribuait à une atmosphère à la fois rustique et accueillante. Prenant délicatement la chope que lui tendait Callisteros, elle imita son geste en levant son verre.

- ¡ Salud !

Elle répondit avec un sourire timide avant de prendre une petite gorgée de la bière. L'amertume la surprit fortement, toussant même, virant au rouge de honte. Elle n'était pas très friande de bière en elle-même. Il lui arrivait d'en boire mais avec du sirop, généralement de cerise ou de pêche, pour cacher la possible âpreté de la boisson. Et puis, d'habitude, elle préférait le vin rouge à la bière, même la sangria ou du calimocho pour être plus spécifique. Sauf que là, c'était beaucoup trop amer ! Sûrement que la grimace qu'elle avait faite lors de la déglutition était magnifique. De petits rires se firent entendre, ne provenant pas de son compagnon de voyage, les autres clients présents dans la taverne la trouvant ridiculement faible. Elle baissa le visage, son regard sombre fixant la chope. Le feu lui prenait tellement le visage qu'on pourrait croire qu'elle entamait sa transformation, mais il n'en était rien.

Toussant légèrement, l'andalouse releva le bout de son nez, sentant que le jeune homme cherchait à lui dire quelque chose. D'après ses mouvements, lui demandait-elle si elle avait froid ou bien qu'elle pourrait se laver ? Ne pouvant lui répondre correctement, elle ne fit que hocher la tête. L'hispanique se mit à sourire très légèrement, les épaules un peu en avant, voulant paraître plus petite, se cacher même. Vraiment, elle se sentait comme un agneau autour d'une meute de loups...Alors que ses yeux d'obsidienne fixaient Callisteros, la belle rousse aux courbes alléchantes s'approcha du drôle de duo.

- Hey. L'bain est chaud. C'pour elle en premier, j'imagine ?

Plutôt imposante de par sa corpulence et par sa confiance en elle, la tavernière invita Soledad à la suivre, celle-ci cherchant l'aide de Callisteros pour savoir quoi faire. Elle comprit bien que c'était alors pour se laver lorsqu'elle se dirigea à l'étage, à la suite de la rouquine. Celle-ci ouvrit une porte donnant sur une petite pièce, pouvant donner quelques crises de claustrophobie...Les murs avaient les pierres apparentes, donnant un aspect fort rustique et ancien à la pièce. Le tout était éclairé par deux grands chandeliers, avec des bougies plus ou moins longues, certaines à la limite de s’éteindre. Une sorte de grand et large tonneau était posé non loin d'une cheminée allumée. Il faisait pas très chaud dans la pièce, mais on voyait clairement que l'eau l'était. Une chaise traînait là, bancale, avec une serviette un peu usée mais propre.

- V'là pour toi, l'gueuse. Va barboter, j'te remont'rai quelque chose que ta...ton déguisement de guignol. C'est ton gars qui l'a demandé.

Sans rien comprendre, et de peur de contrarier la rousse, elle hocha la tête pour valider ce qu'elle a dit, espérant que cela suffise. Et ça passe. La femme s'en va, refermant la porte derrière Soledad. La danseuse soupira alors, rassurée de la tournure de ce petit échange. Puis, elle s'affaire à se déshabiller et à plonger dans cette baignoire de fortune.

- Haaaa...Que ça fait du bien !

L'eau était même un poil trop chaud, mais pour le commun des mortels. Pour un esprit du feu, cela ne lui faisait qu'un petit chatouillis plaisant. Balançant sa longue chevelure de jais en arrière, elle prit la peine de la mouiller, à l'idée de laver la crasse présente dans ses cheveux. Fouillant la pièce du regard, Soledad trouva un savon carré, semblant être du même genre qu'un savon de Marseille, ainsi qu'un bout d'éponge naturelle. Bien, elle fera avec...Avec soin, elle se frotta tout le corps, voyant l'eau se troubler en absorbant du savon et de la saleté dont la danseuse se débarrasse. Pourtant, ça ne faisait pas longtemps qu'elle était sur les routes...Elle comprenait mieux de comment les gens vivaient, d'un point de vue hygiène, au Moyen-Âge. Enfin, elle s'en persuadait.

Rapidement, elle sortit de cette grand baignoire, pile au moment où la tavernière revint dans la pièce. Soledad, surprise, usa de ses mains pour cacher ses parties intimes ainsi que sa poitrine, qu'elle trouvait ridiculement petite par rapport à la rouquine. Cette femme ricana, déposant une montagne d'habits en boule sur la chaise, retirant d'abord la serviette pour la balancer à l'andalouse.

- Pudique, gamine ? Ha ! Tiens, essaie ça. On serrera s'il faut.

Le corps de l'hispanique se mit à trembler un peu, surprise dans ce moment d'intimité. La tavernière, elle, soupira longuement avant de se retourner, croisant les bras sous sa poitrine, la faisant paraître encore plus imposante. Elle grogna quelques mots que l'ibérique ne comprenait pas. Rapidement, elle attrapa la serviette et se mit à se sécher au maximum, avant de l'enrouler autour de ses cheveux, comme une femme moderne le ferait habituellement. Elle toussa pour indiquer qu'elle avait fini, demandant de l'aide pour la suite. La tavernière se retourna pour assister la jeune femme pour la vêtir. D'abord, elle lui fit passer une large tunique, aux manches trois quarts. Sa poitrine, pourtant pas inexistante, semblait l'être sous ce tissu. Elle lui avait également prévu un pantalon léger mais comme il était trop ample, elle lui avait prise également un long tissu pour le lui attacher telle une jupe. Trop grand aussi. Tout comme le corset d'ailleurs. Tant pis. La rouquine s'en amusa à serrer, seeeeeeerreeeer les cordages pour que cela colle à la silhouette fine de la danseuse. Enfin, elle lui fit essayer plusieurs paires de bottines en cuir à lacer, pour trouver sa pointure. Sans délicatesse, elle lui enleva la serviette qu'elle avait sur les cheveux, attrapant une brosse à cheveux qu'elle avait d'attacher à sa ceinture. Un peu plus indulgente, la rousse vint défaire les nœuds dans la chevelure de jais de l'hispanique, refaisant apparaître les ondulations de sa coiffure. Voilà, Soledad était parfaite à présent.

- Allez, t'peux dégager maint'nant. J'vais vider l'bain.

Toujours sans comprendre, la belle brune sortit de la pièce, un peu mal à l'aise avec ce corset, cet instrument de torture ! De ses yeux sombres, elle scruta les alentours, dans le couloir et les escaliers, à la recherche de Callisteros...


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La légion de l'Eternel Ardant

Légion

Elle leva sa pinte, gouta et se prit une jolie quinte de toux qui fit rire sn vis-à-vis. Le semi homme brûlé était à deux doigts de rire mais il se retint et cacha son sourire derrière sa propre chope pour ne boire une bonne gorgée. Cette ale était loin d’être la meilleure qu’il connaisse, mais elle était plus que correcte. Quoique sans doute pas assez tiède ou pas assez fraiche pour être vraiment bonne. Mais, comme on disait ; elle faisait le café.
Enfin non, c’était une chope de bière, bien sur qu’elle ne faisait pas le café. Mais bon. Bref.
Mais apparemment, elle avait fait sensation et beaucoup de monde se moquait d’elle. Difficile de faire autrement. Mais sincèrement, il fallait clairement douter de la qualité de l’hippocras local. Boire une pinte d’ale était préférable, sans doute

Fort heureusement, elle n’eut pas le temps de trop s’appesantir sur le sujet car la tenancière était là pour l’emmener se laver et se changer. Enfin, se changer. C’était une tenue qu’elle ne porterait sans doute pas trop longtemps. Le temps de diner, et ensuite, au dodo. Encore une longue route demain. Et le lendemain. Il faudrait peut-être voir à diversifier le voyage. Peut être faire de légers détours pour rompre la monotonie. Enfin, les routes n’étant pas sûr, il supposait que les monstres et que les brigands feraient un peu diversion. Un chariot, c’était facile à attaquer. Non que ce soit le but, ceci dit…

Puisqu’elle allait avec la tenancière pour un bon bain chaud, lui, il finit rapidement sa chope, et celle de sa compagne de voyage avant de sortir, histoire d’aller faire quelques « courses » … mais il dut bien vite renoncer. Tout ce qu’il trouva, c’était de quoi acheter des céréales pour les chevaux. Une bonne quantité d’avoine qui teindrait plusieurs jours, en rationnant et ne les laissant davantage brouter. Ce qui lui faisait penser…
Il paya rubis sur l’ongle, littéralement, un troisième cheval, plus proche des gros chevaux de traits propices au dur labour, pour servir de bat si jamais l’envie les prenaient d’abandonner le chariot. Ou si l’un des chevaux se blessait. Ce serait toujours une précaution. Il put acheter de vraies selles dont une rembourrée qui serait utile à Soleda. Puis, enfin, il retourna à l’auberge, la bourse plus légère. Enfin, l’une des bourses. Le plus cher avait été le cheval. Mais bon, c’était nécessaire pour la suite. Et tant pis s’ils devraient faire moins d’auberges sur la route…

Dans l’auberge il demanda à l’une des serveuses où était sa compagne de voyage, et celle-ci lui indiqua un couloir, alors il s’y engouffra pour presque rentrer dans la jeune femme.

« Oh, pardon. »

Elle sentait bon le propre, et quand il se recula, voyant sa tenue, il opina du chef, approbateur. Il désigna csa tenue – et du coup, forcément, sa personne, d’un geste de la main de la main.

« Très jolie. »

Elle était bien mise en valeur, c’était sûr. Il aurait préféré un vrai pantalon, mais ce mélange jupe braie irait bien. Il lui fit un sourire comme pour compléter le geste d’approbation qu’il avait esquissé. Il lui fit même, plus pour le comique qu’autre chose, une sorte de mini révérence, avant de finalement lui proposer sa main pour rejoindre la salle principale. Et ce, pour deux raisons :
D’abord parce que là comme ça, elle allait faire tourner des têtes et que personne qui venait d’un autre monde ne cracherait sur un peu d’admiration.
Et ensuite parce que la fin commençait à se faire sentir, et une énorme marmite avait été ramenée de la cuisine, et des écuelles se remplissait. Cela ressemblait à un genre de ragout de mouton, ou de chèvre, à l’odeur. Mais cela ne ferait pas de mal. D’autant qu’avec, il y avait un joli truc qui ressemblait à du pain noir. De quoi se régaler.

« Manger ? »

Il fit mine d’amener une cuillère à sa bouche, et le narrateur se rendait alors compte qu’il était quand même sacrément question de nourriture dans cet échange de textes. Mais bref, trêve de digression.
Il l’invita à le suivre pour aller chercher au bar deux choses : deux écuelles d’un ragout fumant et généreux,  un bon moment pour essayer de discuter comme il pourrait avec elle. Il allait bien falloir qu’ils apprennent à parler la même langue, un peu, sinon, ça allait être particulièrement galère.
Merci de me mp sous mon compte principal Draven Dairn


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