Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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L'défi d'Illusia

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Eugene Erik

Humain(e)

L'défi d'Illusia

mardi 16 janvier 2024, 18:48:11

Les deux pieds et le reste dans l’étang, trempé jusqu’à la rotule, Eugene, à force que sa piteuse et maudite mémoire se réinitialisa quotidiennement, ne cherchait plus trop vraiment à savoir ce qu’il faisait au moindre instant donné, ni même où s’accomplissaient ses errances insanes. Pareil à un éveil de chaque jour perdu au milieu d’une nouvelle vie, une qui demeurait cependant toujours la sienne, l’égaré reprenait un destin bringuebalant afin de poursuivre le cours de son existence. Et son existence, pour l’heure, elle l’avait conduit droit dans l’étang. Pas n’importe lequel sans doute, un qui jouxtait de près quelques ravissants jardins travaillés d’une main habile et patiente.
Au beau milieu de la flaque où il macérait hagard, devant à nouveau trouver un sens à sa vie pour ce jour, Eugene, les sourcils froncés car tout de même interloqué, croisa les bras puis pencha la tête sur le côté en prenant soin d’afficher une moue perplexe. La mémoire musculaire survivait à ses souvenirs déficients et, comme à son habitude, il prenait ces petits airs démonstratifs, quand bien même pas une paie d’yeux n’était rivée sur lui.

- Alors… si je suis dans l’eau qui que je sois, c’est pour une bonne raison.

Il valait mieux. Car on pataugeait rarement dans une mare à moins que la nécessité ne s’en soit mêlée. Vigilant, découvrant le monde à sa portée, le bon couillon, tout perdu, usa d’un esprit réputé peu sagace pour démêler son mystère. Dans cette eau, il y avait de la vase, des nénuphars et…

- Des piafs !

Ceux-ci, des canards, légitimement interloqués par l’intrus, flottaient en effet dans ses alentours sans trop manquer ce zouave venu faire irruption par chez eux.

- Mais c’est bien sûr. Assura le corniaud de derrière ses binocles sombres en se frappant le front de sa paume. J’étais venu manger un… un de ces trucs, là.

Ce qui tenait chez lui de la plus parfaite évidence pouvait, chez le commun des mortels, susciter comme des interrogations. C’était en effet une entreprise remarquablement malsaine que de s’en aller traquer le palmipède les deux pieds dans l’eau. Malsaine et stupide, à moins d’être pourvu d’une paire d’ailes. On put d'ailleurs même douter que celui-ci avait une paire d’encéphales dans la boîte crânienne.

Ignorant pour l’heure jusqu’à ce qu’était un canard – ce qui était un point de départ mal assuré pour débuter une existence – l'énergumène plongea la main dans l’eau, fouilla dans la boue et la vase jusqu’à y puiser un caillou. Un gros, un tout tout en pierre qui pesait lourd et qu’on portait difficilement d’une seule main. Stoïques, les canards l’observèrent agir sans trop pouvoir rien deviner des frasques simiesques s’orchestrant à portée de bec. Ils furent surpris, en tout cas, que la caillasse valdingua brusquement jusqu’à s’écraser sur l’un d’eux. En quelques secondes à peine après que sa mémoire fut remise à zéro, car c’était son lot de chaque jour, Eugene avait déjà atteint le stade de l’homo faber, s’en remettant à l’usage des outils à sa disposition. Il avait ainsi passé plusieurs centaines de millier d’années d’évolution en avance rapide et ce, comme un grand. Et il s’en était seulement fallu d’un canard afin qu’il accomplît le prodige.

S’étant glorieusement saisi du volatile crevé à la gorge, il le jeta en bandoulière par-dessus l’épaule avec l'idée d'en faire un en-cas ultérieur. Un en-cas qu’il se ferait un plaisir de boulotter dans cette chaumière qui, si on plissa les yeux – ou si on prit la peine d’ôter ses lunettes de soleil – tenait davantage de l’édifice dès lors où il fallut basculer la tête en arrière pour en apercevoir les augustes sommets.

- C’est sûrement chez moi. Conclut très benoîtement le chasseur qui, chaque fois qu’il apercevait demeure au lever d’une perte de mémoire, la tenait pour sienne.

Ne doutant de rien – car la bêtise, pour s’accomplir, supposait de ne jamais hésiter ou réfléchir – c’est d'un pas volontaire, après qu’il eut toutefois extirpé ses mollets de la vase, qu’Eugene se rendit au bercail. Dans sa poche, il avait trouvé un carnet, celui-là même dans lequel il compilait toutes les informations de ce monde. En entame de l’ouvrage, il y trouva son nom : Eugene Erik. Potassant le petit ouvrage d’ une main seulement, la deuxième étant alors fermement nouée autour du cou de la bête palmée, le nouvel Eugene – qui était aussi l’ancien – s’informa des choses du monde en accéléré le temps qu’il retrouva ses pénates usurpées.

- Aaaaaah, s’épatait-il ainsi de parfaire sa connaissance, ça s’appelle un canard cette bête-là. C’est même marqué que le foie est excellent et que ça fait « coin coin » sauf si on lui a ôté le foie avant. Fascinant.

Imposante était alors la porte de la bâtisse. Il s’agissait apparemment d’un temple ou, tout du moins, d’un sanctuaire. Pas n’importe lequel à en juger l’ampleur de l’édifice qui, de sa superbe, écrasait presque qui se trouva seulement dans son ombre. Une ombre partagée avec celle des arbres innombrables qui cerclaient sentiers et jardins alentours.
Pas impressionné pour un sou, pareil à une bête plus curieuse qu’elle n’était sauvage, Eugene constatait l’ouvrage d'un air pour le moins dubitatif.

- C’est pas prudent, ça, de pas mettre son nom sur la porte. T-t-t-t-t-t-t, à quoi du pensais Eugene du passé. Heureusement que je suis là, hein.

Il contemplait un des ouvrages architecturaux les plus spectaculaires qui soient et, malgré ce que pouvait suggérer pareille vue, s’arrêtait cependant à des considérations de boîte aux lettres. Son vice – car la bêtise en était un dès lors où elle atteignait de telles strates – fut poussé jusqu’à ce qu’il se saisit d’une pierre, plus petite que la précédente cependant, et, usant d’un angle saillant, profana le bois ouvragé en y écrivant « Chez moi ». Puis, barrant le « moi » pour lui substituer son patronyme récemment trouvé : « Eugene ».
À moins que la merveille fut effectivement sa propriété, ce vandalisme liminaire le traînait aux devants de graves problèmes. Mais en attendant, c’est tout guilleret et même en sifflant qu’il trouva ses accès chez lui, après qu’il eut péniblement tiré l’un des battants de la lourde porte.

Dedans, tout y était plus spectaculaire encore qu’au dehors. Une voûte si haut perchée donnait du vertige à qui la contemplait d’en bas et l’aménagement d’un espace si vaste ne pouvait que laisser songeur. Fallait-il avoir une fortune colossale pour être rendu maître de pareils lieux qui, une fois pénétrés, présentaient des atouts plus clinquants encore.
Sur ce qui devait être un autel sacré, Eugene y balança son canard mouillé avant de se déchausser. Derrière lui, les traces de la tourbe dans laquelle il avait macéré maculaient le sol de ses empreintes de botte.

Arrivé en maître, il n’était pourtant pas là en territoire conquis. Aussi fut-il surpris, après son irruption malvenue dans un sanctuaire profané par sa seule présence, d’ouïr quelque bête anthropomorphique dont il esquissait à présent des bruits de pas sur le sol dallé de « sa » demeure.

- Sapristi ! S’en inquiéta-t-il enfin dans un bond de stupéfaction. Un cambrioleur, chez moi, à une heure pareille en plus il est quelle heure au fait ? Et moi qui ai plus mon caillou !

Fallait-il être sérieusement atteint pour utiliser le terme « sapristi » en ces temps si modernes. Toujours est-il que, paniqué, Eugene se rongeait déjà les sangs et les ongles à la seule idée de cette interaction qui se profilait sous peu. Tout portait à croire cependant qu’il ne serait pas le plus surpris dans l’affaire. Le canard mort sur le laraire présageait en effet de l’irruption d’un drôle d’oiseau ; un dont on se sentait d'instinct de lui rentrer dans les plumes.

les Filles d'Illusia

Légion

Re : L'défi d'Illusia

Réponse 1 mercredi 17 janvier 2024, 17:54:09

La journée avait déjà commencé alors que les membres dévoués du sanctuaire s'affairaient à leurs tâches quotidiennes. Sous le soleil éclatant, certaines se consacraient à l'entretien minutieux du bâtiment, veillant à ce qu'il rayonne de propreté et d'accueil sacré. D'autres s'occupaient des courses, explorant les marchés à la recherche des ingrédients les plus exquis, et de la cuisine, préparant des mets délicats pour les résidentes et les éventuels visiteurs. Les activités extérieures, de l'entretien des jardins à la réparation des infrastructures, étaient également prises en charge par ces femmes dévouées. Elles étaient indépendantes de toute présence masculine en leur sein.

Ces femmes, membres d'une secte exclusivement féminine, œuvraient sans relâche pour maintenir leur demeure propre, accueillante et digne d'un sanctuaire mystique. Elles étaient toujours prêtes à recevoir des clients potentiels, proposant une variété de services en échange d'une rétribution généreuse. Le sanctuaire était un lieu où régnaient le mystère, la spiritualité et la beauté. Et les jeunes femmes souhaitaient que cela demeure ainsi pour longtemps. Toujours, en fait.

Au fil de cette journée ensoleillée, les demoiselles se dispersèrent, vaquant chacune à des tâches spécifiques. Il y avait tant à faire : des contrats à terminer, de nouveaux fournisseurs à rencontrer pour s'approvisionner en nourriture et en fournitures, et la nécessité d'élargir continuellement leur cercle de connaissances. Cependant, à ce moment précis, seules demeuraient la grande prêtresse Amara, Syrenna, Miriel, Raven, Hikari et Evangeline. Leur labeur quotidien était accompli, et pour l'instant, aucun nouveau contrat n'occupait leur attention. Amara se dirigeait vers son bureau pour régler certains détails, tandis que les autres demoiselles vaquaient à leurs occupations respectives ou à leurs passe-temps favoris.

C'est alors que la jeune Syrenna entendit des bruits étranges, trop joyeux et excités pour provenir de l'une des leurs. Elle se dirigea donc vers la source du tumulte et découvrit un individu étrange déambulant sans réfléchir dans leur demeure. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Elle le vit vandaliser leur boîte aux lettres avec une pierre. Syrenna appela rapidement Amara et Evangeline, qui arrivèrent promptement pour surveiller cet individu aussi étrange que perdu.

Mais quel était son problème ? Amara regarda Evangeline qui comprit immédiatement et s'approcha de lui en maintenant une distance prudente. Elle allait le surveiller et agir en conséquence si nécessaire, tandis que la jeune fée le gardait à l'œil. Les autres s'éloignèrent, laissant à Evangeline la gestion de la situation.

Cet individu laissait de la boue partout... Elle soupira. Dire qu'elles avaient passé la matinée à nettoyer les lieux. Il allait falloir recommencer. Elle le suivit alors qu'il semblait se comporter comme chez lui. Après un certain temps, elle avança plus rapidement et l'arrêta en lui prenant le bras.

"Mais qu'est-ce que tu fous la toi ? De quel droit tu oses profaner notre sanctuaire ? "

Elle paraissait en colère, et même l'air niais de ce jeune homme ne la calmait pas. Il semblait perdu, mais cela l'agaçait fortement. Evangeline le toisa, exprimant uniquement de la colère.

Eugene Erik

Humain(e)

Re : L'défi d'Illusia

Réponse 2 jeudi 18 janvier 2024, 11:32:22

On le cambriolait en troupeau, et sans même un masque sur le museau. C'est du moins ainsi qu'Eugene se figura la scène dont il consolidait un peu mieux le malentendu à chaque nouveau déni de réalité qui lui venait à l'esprit. Tout, à première vue, fut-ce celle d'un amnésique, conduisait et astreignait quiconque à reconnaître qu'effectivement, ce sanctuaire au milieu duquel il avait fait irruption n'était point le logis d'un honnête homme. Encore moins d'un abruti de son engeance.
L'intruse, du moins celle qu'il considéra comme telle, avait été jusqu'à le scander bien fort, la bile entre les lèvres, afin d'insister sur le caractère sanctifié des lieux. Il fallait, du reste, ne pas avoir à scruter les alentours trop longtemps pour trouver à l'endroit quelques apparats mystiques ou, du moins, solennels.

Présenté à une évidence nette, secoué même après qu'on se fut saisi de son bras, ne restait alors plus à l'envahisseur qu'à se raviser afin de mieux fonder sa retraite.
Eugene, cependant, demeurait invariablement ce qu'il était : Eugene. Qu'il eut la mémoire déficiente du fait d'un maléfice le carençait lourdement, mais qu'il fut si borné de nature ne concourait qu'à aggraver son cas. Le sien et, celui de tous ceux qui avaient à le subir.

- Légitime défense ! Avait-il d'abord hurlé tout en enfonçant un index dans le flanc de la demoiselle cela, afin qu'elle desserra l'étreinte de ses doigts d'autour de son bras.

Le premier contact s'engageait alors sous les pires auspices. Le coup n'avait certes pas été violent - ridicule à dire vrai - toutefois, qu'il l'agressa en ces termes ne put que contribuer à agacer celle qui se trouvait être une de ces hôtesses. Massant par la suite son avant bras après qu'elle eut manqué de lui rompre les os, Eugene fronça les sourcils de derrière ses binocles sombres.

- Elle est maboule celle-là ! Vitupérait-il déjà avec un aplomb dont il ignorait alors l'ampleur du culot. T'as pas lu ce qu'il y avait dans le carnet, toi, hein ? Regarde ça.

Il lui placarda presque le calepin sur le nez afin qu'elle put y lire les inepties consignées. Sur les pages, on put effectivement lire en rouge « Si ça a l'air chez toi, c'est chez toi. Quoi qu'en disent les squatteurs ». Pareil adage, érigé au rang de vérité révélée pour un homme privé de sa mémoire, conduisait à une impasse.

- Tu fais moins ta maline, hein ? Se crut-il ensuite intelligent de clamer d'un air tout faraud. Alors hein, dehors les moches. À la rigueur, j’en héberge une ou deux si vous vous occupez du jardin et des canards vous ferez gaffe au fait, y’en a qui est mort de… de crise cardiaque mais autrement je vous fais expulser, moi. Je connais le karaté.
Parfaitement ! Même que ça aussi c’est écrit dans le carnet. Bon, après… j’ai oublié tout ce que j’ai appris, mais attention, hein ! Ça peut me revenir d’un instant à l’autre hein.


En infériorité numérique, dans son tort manifeste et surtout désarmé, tout prêta à penser que ce curieux énergumène, à chaque mot qui lui venait, échafaudait un peu mieux les conditions de son lynchage en devenir. Le malheureux - quoi qu'il l'était moins que ses hôtesses involontaires - s'obstinait à se croire chez lui. Rien qu'on put lui dire, rien qu'on put lui faire parvenir, à commencer par les preuves les plus probantes de son erreur, n'auraient pu le persuader du contraire. Toutefois, il laissa une place ténue au doute alors qu'il chemina sur la voie du compromis.

- Et puis c'est quoi cette histoire de sanctuaire ? C'est quoi, ça ? Un lieu de culte ?

C'en avait tout l'air et il le reconnut aussitôt en son for intérieur dès lors où il tînt compte des alentours. Si tout, alors, présentait manifestement ses quartiers comme un temple dédié à une divinité, Eugene se remit en question. Enfin, après que l'évidence se soit imposée à lui si longtemps depuis son intrusion, il trouva un sursaut d'intelligence afin de réagir.

- Alors ça voudrait dire... déclarait-il tout penaud, comme soudain troublé.

La révélation approchait à grands pas. Il allait enfin admettre que ce chez lui, finalement, n'était pas cette résidence qu'il s'était fantasmée à travers l'esprit.

- ... ça voudrait dire que... je suis le dieu de ce sanctuaire ! Mais oui, tout devient plus clair à présent.

Chercher à inculquer la raison à Eugene Erik, considérant son maléfice et sa bêtise intrinsèque, revenait apparemment à vouloir éteindre un incendie en y versant du kérosène. Ce ne serait plus avec Eugene l'intrus qu'il allait falloir frayer, mais Eugene le dieu consacré. Pas si sacré que cela, toutefois.

les Filles d'Illusia

Légion

Re : L'défi d'Illusia

Réponse 3 mercredi 24 janvier 2024, 05:52:07

Evangeline, les yeux rubis rouge scintillants d'ennui, observa la scène se dérouler devant elle. L'intrus malheureux semblait être dans une confusion totale, et elle ne pouvait résister à l'envie de faire preuve de son sarcasme légendaire. La jeune femme esquissa un sourire sarcastique, croisant les bras devant elle. Les déclarations de cet idiot perdu paraissaient émaner d'un mélange entre la folie et la méconnaissance la plus totale de la réalité. Son apparente ignorance de sa situation lui fit lever un sourcil ironique.

«Oh, bien sûr, monsieur "Légitime défense". Parce que pointer du doigt résout tout, n'est-ce pas ? » rétorqua-t-elle d'un ton moqueur, tout en jetant un regard désintéressé à son doigt accusateur.

Lorsqu'il lui exhiba son carnet et tenta de lui faire lire les inscriptions, elle se pencha légèrement en avant, lisant rapidement les lignes écrites en rouge.

«Si ça a l'air chez toi, c'est chez toi. Quoi qu'en disent les squatteurs», lut-elle à voix haute, accompagnant ses paroles d'un roulement d'yeux exagéré. «Eh bien, c'est une philosophie de vie plutôt... particulière, dirons-nous.». Elle plissa légèrement les yeux, soulignant le caractère absurde de la situation.

La situation semblait être une farce à laquelle elle était obligée de participer malgré elle. Elle haussa un sourcil, l'air de dire «Non, c'est toi qui est maboule.» La fée retint un soupir, oscillant entre l'agacement et l'amusement.

La relation de l’intrus avec la réalité devenait de plus en plus comique à ses yeux. L’homme se perdait dans ses propres déclarations, mêlant des éléments fantaisistes à ses tentatives de justification. Quand il évoqua ses talents en karaté et son éventuelle disposition à héberger quelques personnes, la fée ne put s'empêcher de rire ouvertement, un rire qui résonnait dans l'absurdité de la situation.

«Oh, bien sûr, vous êtes le gardien karatéka divin. Comment avais-je pu passer à côté de cette évidence ?», lança-t-elle d'un ton ironique, accentuant le "divin" avec un léger ton théâtral.

Lorsqu'il sembla enfin s'interroger sur la nature du lieu, Evangeline leva les yeux au ciel, agissant comme si elle découvrait quelque chose de particulièrement fascinant.

«Bravo, Sherlock, tu viens de le remarquer. C'est un sanctuaire, pas un terrain de jeu pour les intrus. T'es en train de gagner des points, dis donc.» Elle roula des yeux avec une emphase exagérée, soulignant la subtilité de son sarcasme.

Evangeline se demanda si une once d'intelligence traversait enfin son esprit. Elle se retint de rire à la conclusion de ce type, le voyant s'auto-proclamer dieu du sanctuaire.

« Le dieu de l'absurdité, peut-être », murmura-t-elle pour elle-même, accentuant la folie de la déclaration.

Evangeline éclata de rire, ne pouvant plus contenir sa moquerie. Elle se mit à applaudir de manière sarcastique.

«Félicitations, monseigneur. Que devrions-nous sacrifier pour honorer votre présence divine ? Des canards, peut-être ?» ajouta-t-elle, les yeux pétillants de malice, soulignant l'absurdité de la proposition.

La fée soupira. Tout cela était purement absurde et complètement idiot. Elle croisa les bras devant elle et le toisa, laissant planer dans l'air son scepticisme vis-à-vis de toute la situation. C'était ridicule et elle allait tout faire pour le foutre dehors du sanctuaire.


Eugene Erik

Humain(e)

Re : L'défi d'Illusia

Réponse 4 mercredi 24 janvier 2024, 11:13:12

Bien qu’ostensiblement exaspérée et, usant d’un sarcasme si corrosif qu’il en aurait fait fondre l’épiderme de qui s’y trouva à portée, pas une des piques acerbes crachées par l’envoûtante mégère n’atteignit sa cible. Aiguisées ce qu’il fallait pour écharper un amour-propre au point de ne rien en laisser, les rosseries venimeuses glissèrent cependant tout du long de l’esprit d’Eugene. Le sarcasme était en effet chose propre à l’intellect ; qui, de cet intellect, s’en trouva dépourvu, se trouva invulnérable aux piques vexatoires. L’ironie, comme arme à double-tranchant, blessait inexorablement qui en faisait usage lorsque l’adversaire se trouva indisposé au second degré.

Rendu ingénu et imbécile, autant par le maléfice que par sa naissance, le binoclé, derrière ses verres noircis, ne se priva pas d’étudier le spécimen venu le bouter hors de ces lieux. Outre le verbe qu’elle avait grinçant et incisif, elle modelait le mépris depuis son regard au point de le faire apparaître pour tangible. La fureur, dans ses yeux, crépitait comme un feu glacé et sa peau, d’une pâleur immaculée, ne contrastant ainsi que plus brutalement avec le rouge de son iris, la rendant à la fois surréelle et impérieuse. Pour autant, toute dédaigneuse qu'elle parut, l'hôtesse avait eu la patience nécessaire pour, jusqu’à présent, n’écraser Eugene que de sa morgue. Mais la vermine avait la vie dure et l’échine solide. Aussi, l’indésirable renchérit stupidement, comme on put s’y attendre de sa part.

- Baaaah, baaaah ! Beugla-t-il magnanime et badin tandis qu’il agitait une main molle devant son visage. Pas de ça entre nous. Je suis un dieu sympa, va. Le sang, les tripes, ce genre de trucs, pas besoin d’en foutre partout pour me mettre de bonne humeur.

Parce qu’elle avait ironisé avec force, et parce qu’il était un abruti spectaculaire, Eugene se trouva ainsi conforté dans ce qui désormais fut l’assurance de son caractère divin. De cet état de fait improbable, il s’y était aussitôt accoutumé, jurant d'ailleurs qu’il ne put en être autrement. Ainsi Eugene, sur un malentendu grossier, avait trébuché jusqu’au pied de son Olympe bien à lui.

- Par contre ma petite, il avait alors osé prendre de haut cette fée altière en diable, si tu pouvais me cuire le canard que j’ai amené, ça serait pas mal. Oublie pas de mettre la table.

Incarnant le rôle qu’il s’était désigné à la perfection, il se crut grand seigneur – ne l’avait-elle pas appelé ainsi ? – dans le sanctuaire dédié à son auguste personne. Il ne faisait pas bon flatter l’ego des crétins, et celui-ci venait pourtant de se faire lustrer la vanité au point de se penser dieu.

- Ah… et puis… ajouta t-il cette fois plus gêné et moins bien assuré. Tu me rappelleras – à tout hasard, hein ! - de quoi je suis le dieu exactement. Mes pouvoirs, tout ça, ce genre de trucs. Juste… juste pour voir si t’as bien repassé ta leçon. Je voudrais pas que mes fidèles tirent au flanc, tu comprends. D’ailleurs, vous faites quoi ici pour ma gloire et tout le reste ?

Du fait qu’il ne trouva pas une ligne dans son carnet pour lui rappeler quel dieu il était – tendant à indiquer que sa nature divine fut strictement spéculative – il pensa ainsi user de « ruse » afin que sa dévote contrariée le rencarda sur ce qu’il n’était pas. Cela, non sans bien sûr se montrer en plus exigeant à son endroit.
Comble de l’insolence, il claqua par surprise le derrière bombé de cette fée goguenarde cela, avant de lui asséner :

- Allez, t’attends quoi, là ? Tu me raconteras ça pendant que tu feras la popote. Tu voudrais pas que je sois un dieu en colère, hein dis ? Alors au turbin ! Hop hop hop !

Chaque nouveau prétexte à la fâcherie qu’il adressait ainsi à sa « fidèle » le rapprochait un peu plus près d'un trépas aussi douloureux que certains. Il était cependant si benêt, ce maudit, qu’on eut juré qu’il tirait le diable par la queue au point de vouloir la lui arracher. Le temple d’Illusia se souviendrait pour longtemps de cette incursion barbare. Il n’était certes qu’un homme perdu et confondu par un maléfice, mais il l’était si bien qu’il prenait des allures de fléau mineur.

les Filles d'Illusia

Légion

Re : L'défi d'Illusia

Réponse 5 dimanche 28 janvier 2024, 07:42:00

En réponse à l'arrogance persistante et à l'insistance exaspérante de l'individu, Evangeline ne put retenir un léger roulement des yeux, signe de son irritation grandissante. Derrière son masque de sarcasme et de moquerie, une lassitude profonde s'installait. Comment quelqu'un pouvait-il être aussi têtu et aveugle ?

Malgré son air condescendant et ses requêtes absurdes, elle s'efforçait de maintenir sa contenance. Après tout, en ce lieu, elle n'était pas seulement une hôtesse, mais également l'une des protectrices du sanctuaire sacré d'Illusia, son foyer.

"Oh, quel dieu bienveillant ! Excuse-moi de ne pas être en admiration à genoux devant tant de magnanimité divine," répliqua-t-elle d'un ton faussement admiratif, soulignant ainsi l'absurdité de la situation.

Les commentaires du prétendu dieu sur la cuisson du canard provoquèrent simplement un roulement des yeux de sa part. Dans un soupir exaspéré, elle le dévisagea.

"Pardon de ne pas avoir orchestré un banquet divin en ton honneur. Je vais immédiatement sacrifier un mouton pour rattraper cette impardonnable négligence."

Elle se demandait sérieusement si l'individu s'était cogné la tête quelque part ou s'il était simplement né ainsi. L'idée qu'il se prenne pour un dieu la divertissait plus qu'elle ne voulait bien l'admettre.

D'un ton glacial, elle ajouta : "D'accord, je vais préparer ton canard, mais sache que je ne tolérerai aucune familiarité de ta part. Je ne suis pas ta servante, et encore moins soumise à tes ordres. Je t'enjoins donc à te comporter correctement et à respecter ce lieu sacré."

S'approchant de lui, elle arracha le canard de ses mains avec fermeté, le posant sur le comptoir derrière elle. Comment un simple humain pouvait-il être aussi obstiné et orgueilleux ?

La requête de rappel sur ses prétendus pouvoirs divins suscita un soupir exaspéré de la jeune femme, qui décida de jouer le jeu avec une dose supplémentaire de sarcasme.

"Ahh, bien sûr, comment pourrais-je oublier de te rappeler à quel point tu es divinement puissant ? C'est tellement évident. N'est-ce pas ici que nous sommes réunis pour célébrer ta gloire ? Nous adorons simplement nous baigner dans la lumière éblouissante de ta divinité, évidemment."


Quoi qu'il en soit, elle resterait vigilante et ne permettrait pas à cet intrus de perturber davantage la paix du sanctuaire. Lorsqu'il osa lui claquer la fesse, la blonde le fixa d'un regard meurtrier. Il semblait vouloir perdre une main. Comment osait-il ? Elle retint à peine un roulement des yeux exaspéré et rétorqua avec une pointe de mépris.

"Ah, la fessée divine, je suis comblée. Je me demandais quand elle ferait son entrée dans notre humble sanctuaire. Et bien sûr, je suis honorée de me mettre à la tâche. Que ferais-je sans la chance incommensurable de servir un dieu aussi magnanime ?"

Elle roula des yeux et se dirigea vers la cuisine, déterminée à rendre ce moment aussi désagréable que possible pour le prétendu dieu. Déjà qu'elle n'était pas l'hôtesse la plus agréable qui soit…  Elle espérait qu'il se lasserait rapidement de son mensonge et quitterait les lieux de lui-même. Sinon, elle n'aurait d'autre choix que de l'expulser physiquement, quitte à user de la magie.

Eugene Erik

Humain(e)

Re : L'défi d'Illusia

Réponse 6 lundi 29 janvier 2024, 10:56:11


Usant d’un sens du discernement qu’on lui connaissait si peu, Eugene, entre les pics assassines qui n’en finissaient pas de l’enterrer vivant, subodora comme un fond de sarcasme trempé dans les louanges qu’on lui jetait avec acrimonie. Qu’elle roula sans cesse des yeux à s’en faire sortir les globes des orbites ne concourrait que mieux à le conforter dans cette idée. Il n’osait y croire, sa serviteur avait du blasphème plein la gueule. La poursuivant alors tout le long du dédale qui les menait aux cuisines, le dieu du jour y alla de ses réprimandes.

- Dis donc euh, Léontine, ils n’avaient alors pas été présentés, aussi combla-t-il les informations lacunaires comme il put, c’est-à-dire bien mal, mécréante, tu le serais pas un tantinet sur les bords ? Je te rappelle que je suis le dieu Sherlock tout de même, faut pas… faut pas se montrer rebelle comme ça avec moi, parce que je peux faire pleuvoir des tas de calamités ! Non ?

De calamité, il ne pouvait en suggérer qu’une seule ; l’expression même de sa personnalité. Maudit d’un dieu au point de devenir lui-même une malédiction ambulante, il n’en finissait jamais de pousser le bouchon trop loin. Dieu seul savait jusqu’où celui-ci pourrait un jour atterrir.
Il tirait le diable – ou la diablesse – par la queue avec une force et une insistance qui forçait le respect. Le respect, à moins que ce ne fut la consternation. Car c’était à croire qu’il employait chaque menu moyen à sa disposition afin de la pousser à bout et cela, sans pourtant le faire exprès. Peut-être était-ce en ce sens qu’on pu le considérer pour prodigieux.

- Du respect, va falloir m’en montrer sinon, je sévis !

Puis, aussitôt sa menace proférée d’un ton grandiloquent, il croisa les bras, pencha la tête en avant en gardant ses lèvres résolument pincées. Puis, alors qu’il se redressait avec un rictus benêt, il se frotta l’arrière du crâne d’une main, l’autre étant posée sur sa hanche, avant qu’il ne réclama :

- Au fait, comme je corrige les mauvais éléments ici ? Je demande, parce que si j’utilise tout mon pouvoir quel qu’il soit, je risque de te vaporiser. Mais je veux pas en arriver là. Tu restes une bonne petite après tout.

Sa condescendance atteignit de telles strates qu’il lui tapota légèrement le sommet du crâne, à la manière qu’on félicitait un chien docile. Peut-être, à en juger ses frasques abusives, Eugene finirait-il au four à la place du canard dont il avait scandaleusement exigé qu’on le lui cuisine et ce, bien qu’il fut entré par effraction. Son effronterie était en effet telle qu’elle en recouvrait des attributs sidérants. Peut-être était-ce cela, finalement, son pouvoir divin ; accomplir le pire tapage sans en subir les conséquences.

Seulement, qu’il fut indemne, l’homme-là, ne tenait qu’à la patience de « Léontine ». Une patience qui s’élimait couche après couche pour, petit à petit, révéler son exaspération véritable. Ils étaient arrivés jusqu’aux cuisines et, à peine avaient-ils fait irruption dans les lieux que « Sherlock » - elle l’avait appelé ainsi plus tôt, aussi se figura-t-il que c’était son nom divin – persista à la pousser à bout.

- Allez, au turbin ma grande. Si mon canard est pas cuit d’ici une heure, c’est toi qui passe à la casserole.

N’ayant que peu de connaissances du fait que sa mémoire fut si rudimentaire, il ignorait le sens second de « passer à la casserole ». De quoi accentuer de beaucoup l’inimitié que lui voua sa serviteur.


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