Soirée tardive ... [ Anima ]

Une soirée si banalisée. Elle appréciait si peu de gens , ici, elle se sentait si seule. Enfin, vive la vie. Elle s’était confectionnée une robe pour l’occasion, pourtant (http://www.chiboard.com/index.php?t=45103 ) ! Une jolie robe qu’elle avait gardée blanche et simple, une coiffure décontractée où tout ses cheveux pendaient le long de son dos, attaché furtivement par un malheureux ruban plus blanc que blanc. Et elle se morfondait sur une chaise. Une simple chaise. A cause de sa robe, qui touchait le sol, on ne voyait d’ailleurs plus la chaise. Elle regrettait d’être venue ici, désormais. Il y avait tant de gens qu’elle ne connaissait pas, en plus, et l’idée de devoir dormir sur place ne l’entraînait pas non plus.

De toute façon, le dernier train était partit.

« Pfff »

Elle passa sa main dans ses cheveux, rapidement, et avala un verre d’eau. Elle voyait défiler des filles avec des robes minuscules, voyantes, et se sentait encore plus mal à l’aise. Son majeur, à force d’être levé pour répliquer à certaines remarques agaçantes et méchantes, avait des courbatures, tout comme son pauvre dos qui n’avait rien demandé à personne. C’était la misère.

Elle regarda autour d’elle, encore une fois, dépassée par les événements, et se décida à changer de place, pour squatter sur le bar et s’affaler dessus, commandant un cocktail quelconque. Le dernier train était partit … Elle soupira à nouveau, un réflexe depuis peu, et regarda encore autour d’elle les gens qui s’amusaient, qui dansaient, les couples d’un soir qui se formait. Et elle sentait sa mauvaise humeur qui stagnait, se promettant de tabasser avec ce qui lui servait de talons - blancs - le prochain qui lui ferait une remarque qu’elle n’apprécierai guère.

Fraîchement arrivé dans la Ville-Etat de Nexus, Anima se baladait tranquillement dans les ruelles sombres. Il n’avait pas fais grand-chose depuis. Il avait eu l’honneur de rencontrer quelques habitants disons… Enervant. Bien sur, ils ne tinrent pas très longtemps compagnie au jeune Néko, assez énervé si on pouvait le dire. Il avait besoin de se libérer d’un sentiment qui le gênait depuis quelques temps. Terranide de son état, cela ne lui offrait pas grande aide… Il soupira, tournant dans un coin de rue afin de s’arrêter devant la porte d’un bar, dans lequel il entra. Avec un peu de chance, sa victime s’y trouverait.

Dès son entrée, les gens se tournèrent vers lui. Chose habituel pour le Terranide. Son œil droit balaya la salle. La couleur en effraya quelques uns, les autres reprirent leurs activités. Après tout, ils n’allaient une embrouille lorsqu’ils avaient une poulette fraîchement dégoter durant la soirée… Il s’approcha du bar, sommant le salarié de lui servir un cocktail. Ce dernier partant préparer la commande, Anima en profita pour admirer à côté de lui où trônait une demoiselle qui n’avait pas vraiment l’air d’être à sa place.

Sa tenue simple contrastait grandement avec l’habituelle tenue que portaient les demoiselle du bar. Il se demandait vraiment ce qu’elle faisait ici… Peut-être avait-il trouvé sa cible ? Sa boisson arriva, il sirota, tranquillement, admirant du coin de l’œil la jeune fille à ses côtés. Comment pouvait-elle l’aborder ? A voir son état et sa position, elle en avait marre d’être ici. Lassée ? Attend-t-elle quelqu’un ? Afin de voir sa réaction, il laissa un commentaire quelque peu désobligeant…

"Je me demande bien ce qu’une fille habillée pareillement fabrique ici… C’est pas vraiment une robe des plus merveilleuses, surtout quand on voit ce qu’il y a sur la piste de danse…" Fit-il d’une voix assez forte pour qu’elle puisse l’entendre.

Erwane tiqua, et tourna sa tête vers celui qui avait osé hausser le ton. Elle fronça les sourcils, lui assenant un regard des plus colériques. Il ne manquait plus que ça ... Elle qui avait jurée de faire la peau au premier comique qui oserait à nouveau la gêner ! Son sang ne fit qu'un tour, alors qu'un réflexe sortit du plus profond de ses entrailles venait de surgir : celui de la vengeance. Elle était rancuniére, certes, et il ne valait mieux pas la chercher. Ni l'attaquer. Elle possédait un instinct de conservation et une dignité à toute épreuve. Oui, toute.

Et, au moment où elle but dans son verre, se retournant pour montrer son dos à l'inconnu, une idée lui traversa l'esprit. Elle était trop énervée pour répondre. Elle se leva doucement, son verre à la main, et visa le terranide, vidant le contenu de son verre - un joli coktail coloré, miam ! - sur la tenue, la peau, les cheveux d'Anima. Elle lui jeta un regard dédaigneux et retourna à sa place, commandant un nouveau verre.

" Le même, s'il vous plait" s'appliqua t'elle à prononcer avec sa voix féminine et si fine qu'elle ne pouvait pas imiter un homme.

Non , non, il ne valait mieux pas la chercher. Ce genre de personne, en cet instant , lui donnait des envies de meurtre tellement puissantes qu'elle ne se gênerait pas pour laisser exploser sa colère. Et son " j'en-ai-marre". Elle n'avait même pas prononcée un mot , peut-être par défi, u tout simplement par flemme, voulant conserver sa voix à d'autres fins plus interessantes - du genre commander un verre - et ne souhaitant pas gâcher sa soirée.

La réaction de la demoiselle fut malheureusement des plus déplaisante. Anima se retrouva complètement trempé, qui plus es, d’un cocktail à l’odeur peu désirable… Il se regarde, regarda l’auteur de ce geste puis, à la façon d’un félin, retira le plus de liquide de son corps, en prenant bien soin d’éclabousser un peu partout. Il réussit cependant à sourire, puis à rigoler, sous le regard abasourdit de barman. On venait de l’arroser et tout ce qu’il trouvait à faire c’était rire.

Il posa à nouveau son œil unique sur la demoiselle en souriant. Elle avait l’air encore plus énervée qu’avant. Était-ce le fruit d’Anima ? Sans aucun doute. Il prit son verre en main, le sirota tout en l’admirant d’un regard qui cachait tant de chose. Heureusement pour lui, elle était beaucoup trop irritée pour le remarquer. Bien entendu, tout ce petit jeu faisait parti du plan d’Anima, aussi simple soit-il.

"Ne le prend pas mal gamine, je rigolais… Enfin, je crois."

Bien sur, au lieu de s’excuser, la seule chose qu’il trouva à faire c’était d’en rajouter d’avantage. Il admirait tout ses faits et geste, feignant un air intéressé. Il ajouta peu après.

"Tu n’as pas l’air dans ton assiette en tout cas. L’alcool ne résout pas les problèmes tu sais…" Commença-t-il. "Tu me diras, l’eau ou le lait non plus."

"Gamine ?" Gr. Elle grinça des dents. Il aurait pu s'excuser de tout les maux de la Terre, mais l'adjectif gamine rajouté à la fin de sa phrase était le mot de trop, celui qui dépassait la pensée qui n'aurait jamais dû sortir des confins de sa gorge. Elle grogna, avalant une gorgée, le visage fermé par la colère, et insulta mentalement une poupée blonde qui arborait une robe noire, petite et moulante, sûrement celle qui était la reine de la fête, qui critiquait sa tenue.

Une envie mortelle, une envie de meurtre.

Elle manqua de lui balancer son verre dans le visage en entendant la seconde remarque, mais se réfréna. Pas de scandales ... Si elle se retrouvait dehors, elle n'aurait pas de toit, et ... il n'y avait plus de trains. Elle se retourna vivement, se mouvant avec une légéreté atroce dans sa robe blanche, pour attaquer celui qui lui lançait des remarques.

" Mais de quoi je me mêle ?! " coléra-t'elle en le fusillant du regard. " Retourne allumer quelques unes de ces ... filles ( elle venait d'hésiter sur le terme à utiliser pour définir ces allumeuses ) , et laisse-moi tranquille ! "

Cette fois, elle ne détacha pas son regard, restant à le fixer, sentant la rancune monter en elle. S'il la cherchait, il allait la trouver, et plus vite qu'il ne le pensait ... Elle n'était plus du genre à se laisser faire, et ce n'était pas un Terranide qui allait faire la loi ici.

A nouveau, le Terranide ne put s’empêcher de se laisser aller à un petit rire discret. Tout en se retournant face au bar, il continuait de siroter son verre tout en sentant le regard de la demoiselle fixé sur lui. Il ne fit rien pendant quelques temps, espérant qu’elle fasse quelque chose à nouveau. Mais rien. Il se décida à parler, d’une voix un peu plus sombre et discrète qu’auparavant afin que seul l’humaine l’entende.

"Tu appelles vraiment ça des filles ? Ce ne sont que des humaines qui n’ont que le sexe dans la tête et je n’aurais aucuns mérites à leur faire la cour…"

Il tourna sa tête pour la regarder. Il réfléchissait cette fois à une phrase qui pourrait lui faire plaisir, quelque chose qui puisse la calmer et qu’elle puisse tomber dans son piège. Il soupira et continua avec une phrase ou un certain sous-entendu par rapport à ses précédentes paroles s'y trouvait.

"Vous, les humains, avaient beau avoir un regard remplit de mépris sur nous, nous avons tout de même l’œil pour remarquer les petits détails. C’est le cas pour toi. Tu es… Différente." Il fit un sourire puis continua. "Sinon tu ne serais pas là, affalée sur ce bar."

Le sourire resta sur ses lèvres. Un regard franc et réel. D’ailleurs, il faut des années d’entraînement pour y arriver…

"Encore désolé pour avant, ce n’était pas vraiment méchant, juste pour rigoler. J’ai quand même tendance à faire des jugements un peu trop rapide…"

( Pff, j'dois lire "Nana" de Zola pour le bac ... Flemme )

Erwane soupira longuement. D'accord, bon ... Son impulsivité et sa colère était décidément violente, parfois trop. Elle gardait certes, coincé dans sa gorge, une rancune quelque peu tenace envers Anima, mais ne pouvait s'empêcher de lui rendre un certain sourire. Aprés tout, des excuses, ça calmait quand même pas mal une jeune fille. Elle acheva de boire son verre, sans lui répondre sur le moment. Le fait d'insulter ces filles lui faisait une joie immense, elle n'aimait pas ce genre de personnes. Elle préférait passer des heures dans le parc plutôt que de parler avec ces "choses" qu'elle dédaignait. Elle passa sa main dans ses cheveux, réajustant son ruban blanc toujours aussi impeccable.

Et recommanda la même chose, mais cette fois avec un peu moins, voir pas du tout, d'alcool.

- Tu me fais bien rire, on dirait un schizophrene.

Elle eut un rapide sourire - un peu moqueur, que voulez-vous, la rancune reste tenace - mais ravala ceci en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Elle joua un instant avec son medaillon entre les doigts, avant de continuer cette conversation, non sans jeter des regards dédaigneux aux filles qui se trémoussaient autour d'elle.

- Différente, tu dis ? Et en quoi suis-je si ... différente ? Parce que  je ne m'exhibe pas, que je jettes des verres sur des inconnus, peut-être ?

Nouveau sourire. Elle but à nouveau son verre, constatant l'absence d'alcool, ce qui la fit sourire. "Sans alcool, la fête est plus folle" ... Bin voyons, on aura tout entendu , ce soir.

(Tu m'étonne x) Je te souhaite bonne chance =) )


A son tour le Terranide termina son verre, commandant lui aussi la même chose au barman. Il écouta parler la demoiselle tout en souriant. Apparemment, elle aussi venait de le retrouver. Les excuses d’Anima y était sans doute pour quelque chose. La remarque du schizophrène le fit rire et prit la peine de lui faire un commentaire.

"On me le dit souvent. D’ailleurs, tu n’es pas si différente de moi. Il n’y a pas cinq minutes, tu aurais put me tuer et voila que tu souris maintenant."

Son second verre arriva. Prenant la peine de le siroter, il chercha une réponse valable à sa question si simple pourtant. Il ne lui fallut, heureusement d’ailleurs, pas très longtemps pour en trouver une.

"Entre autre, oui." Sourire. "Disons que… Tu n’as pas besoin de t’habiller aussi peu pour te faire remarquer." Sachant qu’elle allait sûrement répliquer si il en restait la, il préféré enchaîner. Comment dire… Tu n’as pas besoin de comme toutes ces filles pour paraître belle, tu l’es naturellement.

Il lui sourit à nouveau, son verre aux lèvres. Comment allait-elle réagir face à son compliment ? Anima avait toujours éprouvé une certaine curiosité pour les sentiments. Lui-même n’ayant jamais était amoureux, il ne savait pas ce que cela faisait. Alors quand il voyait les filles rougir en tournant la tête, soudainement fébrile et sans équilibre, provoquait chez lui une certaine hilarité. Bien sur, personne ne savait qu’il en était jaloux. Malgré le fait d’être un homme, lui aussi voulait ressentir ce sentiment…

Un haussement de sourcil légérement exagéré accueillit cette remarque, tandis qu'elle posait son verre sur le bar, non sans quitter le regard de l'inconnu - dont elle ne connaissait toujours pas le nom, il faudrait qu'elle songe à lui demander un jour - et qu'elle prenait un sourire ravi, mais avec une pointe de gêne apparente. Il avait quelque chose à demander ? Il comptait faire un sale coup, mais voulait jouer au"gentil" avant ? Elle ne savait pas comment réagir, réellemen.

Ainsi, elle se contenta d'un :

" Ah."

ce n'était pas glorieux, ni profond, ni même poétique. Un merci aurait fait trop, un" Oui, je sais, merci" l'aurait fait passer pour une orgueilleuse. Alors, autant ne pas se creuser le crâne à chercher une réplique : il fallait réagir simplement. Impulsive un jour, impulsive toujours !

" Eeh bin ... Quelle adorable attention que ces compliments ... " répliqua t'elle en souriant, et en buvant une gorgée.

Elle passa sa main pour vérifier si le ruban tenait toujours - evidemment , que faire d'autre ? Quand on est gênée, on s'occupe comme on peut pour faire disparaitre, ou dissimuler ce sentiment - et se tut finalement. Non pas qu'il était peu interessant, mais elle ne savait pas quoi ajouter. Pas un " Merci vous aussi" ... Non, surtout pas. Elle restait toujours sur la défensive vis-à-vis de ce type qui lui avait fait une remarque quelque peu désobligeante peu de temps auparavant. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce que voulait exactement cet être étrange ...

Apparemment, le compliment lui faisait plaisir. Ses gestes étaient d’un coup désordonnés, sa main passant dans les cheveux, vérifiant si son ruban tenait toujours. Elle ne rajouta rien d’autre, laissant à nouveau le silence entre les deux personnes. Anima eut à nouveau un petit rire. Il posa son regard sur elle.

"Haha, moi qui pensais être idiot en prononçant quelque chose comme ça… Heureux que tu es appréciée."

Il la fixa encore quelque temps afin d’admirer ses faits et gestes, toujours avec son air d’intéressé. Il se demandait bien ce qu’elle pouvait penser en ce moment. Avait-elle toujours de la rancune pour lui ? Sûrement. Vu son état au début, elle ne pouvait sans doute pas oublier si facilement. Mais cela s’était dissipé au moins de moitié. Elle était plus ouverte envers Anima. Ce dernier pensa alors qu’il ne s’était toujours pas présenté.

"Je ne connais pas encore ton nom demoiselle. Je suis Anima, juste Anima. Et toi ?"

Il lui tendit une main afin qu’elle puisse la serrer. Si elle le voulait bien.

Erwane passa sa main sur sa joue, faisant la moue. Comment pouvait-elle ne pas apprécier un compliment ? En tout cas, une chose était sûre, elle s'était vendue. Elle grogna intérieurement, rageuse de ne pas pouvoir dissimuler ses ressentiments. C'était toujours ainsi. La discretion ? Connais pas. Elle lui rendit tout de même un sourire, certes gêné et un peu forcé, mais un sourire quand même. Elle ne savait pas comment réagir dans ce genre de situations. Elle restait craintive, tout en sachant que donner un nom n'equivalait pas non plus à donner son numéro de téléphone ou son adresse. Aucun danger.

- Je me nomme Erwane, répondit-elle en serrant sa main avec une certaine douceur.

... et elle posa son verre avec une certaine violence sur le bar. Une violence qui n'avait peut-être même pas lieu d'être, mais une violence quand même. Une violence qui fit que le verre se brisa, et que le liquide se répandit sur sa robe. Alors surgirent de sa bouche quelques noms d'oiseaux, tandis que les gens aux alentours commençaient à rire d'elle. Elle sentit le rouge attaquer ses joues, et voulut, avec le revers de la main, ôter ce qu'il y avait sur sa robe. Mais c'était ... impossible. Une robe blanche , forcément.

Face aux rires, la seule réaction fut la panique, et la seule solution ... La fuite. Aussitôt, Erwane s'envola ( façon de parler ) et commença à courir pour accéder à l'étage, de façon à ne plus croiser personne, les joues terriblement rouges.

Pas de chance. Son compliment lui fit finalement perdre ses moyens, au point de briser son verre encore à moitié remplit de cocktail. Ce dernier se répandit sur sa robe blanche. Bien sur, qui dit blanc et liquide, dit transparent. La dénommée Erwane n’échappa pas à la règle. S’ensuivent plusieurs événements. Les autres idiots d’humains présents dans la salle ne purent se retenir de se moquer d’elle. Cette dernière monta à l’étage afin de cacher sa timidité. Anima déposa de l’argent sur le bar, contenant aussi la somme dépensée par la demoiselle et demanda une serviette assez grande au barman. Par chance, la réserve pour les chambres n’était pas loin.

Afin de la rejoindre rapidement, le Terranide ne se priva pas d’user de sa vitesse. Il retrouva Erwane, contre un mur, entrain de se cacher. Anima tourna la tête et lui tendit la serviette.

"Je suis vraiment désolé, tout ça c’est de ma faute, je n’aurais pas du te provoquer ainsi…"

Il voulait lui faire plaisir. Bien sur, tout ceci n’était que comédie. Anima ne pensait pas du tout ce qu’il venait de dire. Du moins, pas complètement. Il attendit patiemment qu’elle prenne la serviette, blanche elle aussi, qu’il lui tendait.

Erwane retira son visage du creux de ses mains, où elle l'avait dissimulé. Elle espérait se cacher, mais il était difficile de la louper. Avec sa tenue, on aurait dit un fantôme. Elle hésita un moment avant de prendre la serviette, mais finalement la saisit du bout des doigts pour l'appliquer au niveau de sa tache. Elle était fichue ... Une si belle robe. Elle avait presque envie de pleurer. Elle n'était pourtant pas si métarialiste, mais cette soirée était vraiment un immense dépotoir, une soirée de merde en puissance.

Elle remua son museau.

- Ce n'est pas ta provocation, c'est surtout ma maladresse, admit-elle en souriant.

C'était vrai. Elle n'était pas trés adroite quand elle était gênée. Elle poussa un long soupir, levant les yeux vers le Terranide. Il n'était pas si vilain que ça, finalement. Il aurait pu faire partie de ceux qui avaient tentés de lui faire des croches pieds, ou être de ceux qui riaient, même. Mais non. Il l'avait suivie, pour l'aider. Elle eut un rapide sourire.

- Je te remercie, lâcha t'elle en serrant son elle la serviette.

Il ne la regarda pas faire, par peur de la gêner plus que d’avantage. Il s’adossa contre le mur, juste à côté d’elle, regardant le plafond d’un air désintéressé. Il laissa planer le silence encore quelques instants, afin qu’elle puisse s’exprimer à nouveau si elle le voulait. Ce qu’elle ne fit pas. Anima essaya d’égayer un peu la conversation.

"Au moins nous voilà tout les deux avec l’odeur fort déplaisante d’un cocktail…"

Il laissa échapper un rire discret à sa propre blague, puis se tut. D’un air plus sérieux, il reprit.

Tu n’avais pas l’air vraiment bien quand je suis arrivé, il s’est passé quelque chose ?

S’intéresser aux problèmes des autres, Anima jouait très bien ce rôle. Malgré le faite qu’il s’y désintéressait complètement, un ‘autre lui’ le forçait toujours à aider autrui. Allez savoir pourquoi. Peut-être parce que lui-même avait fait trop de connerie durant sa vie ? Comme abandonner sa mère, ou encore avoir violer des jeunes filles durant les sombres nuits qui couvrait la ville ? Sûrement…

- Parce que je suis associable.

La réponse claqua, fendant l'air, clair, net, précise et concise. Une vrai réponse. C'était vrai, elle n'aimait pas les gens, elle préférait le vide et le silence, ou la compagnie d'une seule personne qui la comprenne sans qu'elle est à parler. Elle était comme ça depuis sa "rencontre" avec Arés, dans la bibliothèque de l'Église. Une journée effroyable, quand elle y repensait. Un viol dans toute sa splendeur ... Elle se mordit la lèvre inférieure, honteuse. Non, pas ça, non ...

Elle serra plus fort le nœud dans ses cheveux. Dieu, qu'elle n'aimait pas son passé !

- C'est tout. Je n'aime pas les gens. Je n'aime pas ce genre de fête. Je préfère m'isoler, ou rester en comité très réduit. Et ici, ce n'est pas mon monde.

Elle tourna la tête vers lui, souriante. L'idée d'être au calme la rendait toujours heureuse. L'idée d'être entourée de gens chiants, qui ne la comprenait pas, qu'elle ne comprenait pas, l'ennuyait et la gênait plus que tout au monde. Elle stagna un instant à regarder le terranide

- De plus, chez moi, les terranides sont des domestiques, ou des gens qui sont dans un niveau extrêmement pas. Alors, me retrouver sur Terra, sans repére, sans personne ... Je ne sais pas, je ne m'y sens pas à l'aise.

Elle replia ses genoux contre son torse, appuyant son coude dessus afin de maintenir sa tête.