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Forgive me Father for I have sinned (PV)

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Charity Tissot

Humain(e)

Forgive me Father for I have sinned (PV)

samedi 08 janvier 2022, 16:14:37

Assise dans le wagon du train qui la ramenait à Seïkusu, Charity était contemplative. Le regard vissé sur ses mains, elle ne les voyait pas vraiment. Dans son esprit, tout se mélangeait. Elle ne se souvenait pas de ce qu’elle avait fait la nuit dernière, mais elle s’était réveillée nue dans une ruelle, couverte de substances dont elle ne voulait même pas connaître l’origine, à deux pas de chez elle. Affolée, parce que c’était au moins la septième nuit d’affilée, la jeune héritière s’était précipitée chez elle pour se nettoyer, puis à l’Eglise pour se purifier.

Malheureusement, son confesseur habituel avait eu un accident la nuit dernière, et il avait été retrouvé avec la nuque brisée, abandonné dans un quartier délabré de la ville. Sans doute était-il allé essayer d’apporter la compassion de Dieu parmi ces pauvres âmes qui vivaient là, et avait glissé sur les pavés peu entretenus. Si elle n’était pas si effrayée, Charity aurait probablement ressenti de la peine à l’idée de la mort du vieux prêtre, et de la compassion pour ceux qui vivaient dans ces quartiers.

En l’état actuel des choses, presque hystérique, elle avait exigé de parler à quelqu’un. Une bonne sœur l’informa que le second religieux en résidence était en retraite spirituelle pour la journée dans une ferme à quelques kilomètres de la ville. Récupérant l’adresse précise, Charity avait acheté un billet de train pour la seule gare qui desservait le patelin dans lequel était la ferme, et elle était partie.

Le trajet en train avait été rapide. Une petite demi-heure à peine. La ferme n’avait pas été compliquée à trouver. Et le prêtre non plus. S’excusant d’interrompre sa retraite, Charity l’avait littéralement supplié de la conseiller, d’entendre ses confessions. Elle s’était mise à genou devant lui, attrapant l’une de ses mains dans les siennes, en le suppliant. Et il avait accepté.

En pleine nature, la jeune héritière lui avait alors confessé tout ce qui s’était passé depuis sa dernière confession. La perte de sa virginité, les pensées impures qui envahissaient son esprit et perturbaient ses rêves, et, enfin, ses pertes de mémoires récentes. Elle avait la tête baissée, les yeux fixés sur le sol, en avouant que cela faisait une semaine qu’elle se réveillait sans aucun souvenir de ce qu’elle avait fait durant la nuit. Ses joues avaient rougi quand elle avait expliqué l’état dans lequel elle se retrouvait le matin, jamais loin de chez elle, mais toujours dehors. Elle lui avait demandé conseil pour que cette diablerie cesse, et elle l’avait encore une fois supplié pour qu’il l’aide.

Et voilà qu’ils rentraient, tous les deux, alors que la nuit tombait. Le dernier rayon de soleil disparut à l’horizon, et le train commençait tout juste à s’élancer vers Seïkusu. L’obscurité tomba rapidement, et Charity commençait à ne plus se sentir aussi contemplative.

« Mon père ? Commença-t-elle d’une voix faible. Je… Je voulais vous remercier pour vos conseils aujourd’hui… Pour avoir pris le temps de m’écouter au pied levé, ainsi, poursuivit-elle. »

Dans sa tête, elle se voyait « remercier » le prêtre d’une façon tout à fait inconvenante. Et, étrangement, une étrange chaleur naissait au creux de ses reins. Elle pouvait sentir une humidité certaine imprégner sa fine culotte de soie, et elle serra les cuisses comme pour retenir ce qui voulait suinter.

Charity se mordilla la lèvre, le regard toujours fixé sur ses mains. Ces dernières étaient sagement croisées sur ses genoux, posées sur la jupe blanche et souple de sa robe d’été, triturant parfois l’ourlet qui lui arrivait normalement un poil en-dessous des genoux. Ses pieds, chaussés d’escarpins noirs à talon aiguille, s’agitaient légèrement sur le sol du wagon. La petite veste en cuir qui couvrait ses épaules dissimulait le bustier de la robe. Du moins, jusqu’à ce qu’elle en écarte les pans, ayant soudain chaud. Ses boucles blondes étaient relevées en un chignon fait rapidement le matin-même avant d’aller à l’Eglise, et son visage pâle portait encore la trace d’un maquillage qui avait coulé autour de ses yeux.

Relevant ses prunelles bleu jacinthe vers le prêtre, l’héritière ne put s’empêcher de passer sa langue sur sa lèvre inférieure, et sur le rebord de ses canines et incisives supérieures.

« Pour m’avoir écoutée vous raconter comment je ne me souvenais pas avoir pris mon pieds, reprit-elle. Mais sa voix avait désormais un accent lubrique. Je tiens vraiment à vous remercier pour cela, souffla-t-elle en glissant de sa banquette en face de lui. »

Elle tomba à genoux devant lui, et son regard s’assombrit de désir alors que ses mains délicates glissaient contre les tibias de l’homme, remontant à ses genoux, et explorant ses cuisses jusqu’à se caler fermement contre son entrejambe.

« Vous me laisserez bien vous montrer ma gratitude, mmh ? Ou peut-être faut-il que je me trouve un autre confesseur, encore ? »
f1c569 - Paroles de Charity.

Pere_Yves

Humain(e)

Forgive me Father for I have sinned (PV)

Réponse 1 lundi 10 janvier 2022, 08:36:23

Tout va trop vite, à l'opposé de mon magistère, qui doit être serein, prendre le temps, écouter.
Ecouter, justement !
Pourquoi ai-je accepté d'écouter ?
Pourquoi ai-je accepté de remplacer mon confrère ?
Pourquoi ce même confrère a-t-il réellement renoncé à cette écoute ?
Tout va très vite, trop vite, la réalité bousculant mes souvenirs pourtant récents !

Que sont vingt-quatre heures dans une vie ?
Que sont vingt-quatre heures face à l'éternité ?
Pourtant, les vingt-quatre heures que je viens de vivre sont incroyables.
Et, vu ma situation en ce moment, je n'augure rien des prochaines vingt-quatre heures.

J'étais arrivé, hier au soir, dans la ferme où chacun de nous peut s'isoler, pour mener une retraite spirituelle, indispensable vu notre charge émotionnelle. Comme d'habitude, j'ai pris les clés chez la voisine, Madame Hoang, que l'Eglise paye aussi pour l'entretien de la ferme. Toujours souriante et affable, Madame Hoang. Toute ainsi, quand elle est venue sonner hier soir, juste après mon souper, vers dix-neuf heures de mémoire. Toujours aussi élégante dans son long manteau noir. Je songeais déjà à la prière du soir, avant de me plonger dans les Saintes Ecritures, mais elle avait insisté pour me parler, et je l'avais faite entrer. Les talons de ses bottes martelaient étrangement le carrelage, j'aurais dû me méfier. Sitôt entrée, elle se retourna vers moi, ouvrit son manteau qu'elle jeta à terre aussitôt. Ce n'était pas la Madame Hoang habituelle, j'en restai bouche bée. Les bottes noires n'étaient rien, prolongées par des bas noirs, accompagnées d'une guêpière tout aussi noire, sans oublier sa crinière noire débarrassée du chignon habituel. Une harpie ! Le Diable dans sa plus ostensible luxure !
« Mon Père, mon mari n'est pas là ce soir, alors il va falloir le remplacer ! »

J'étais tellement sidéré que je ne bougeais pas. Aucun souci pour Madame Hoang, elle maîtrisait parfaitement la situation, apparemment très habituée. Sans que je ne réalise, elle était à genoux devant moi, mon pantalon noir ouvert et ma queue glissant entre ses lèvres.
Oh certes, je ne prétends pas avoir toujours respecté mes vœux de chasteté, mais jamais ainsi, face à une telle ogresse. Et ce n'était que le début !
Combien de fois ai-je léché, mordillé, sucé, pénétré, baisé ? Je ne le sais pas.
Combien de fois ai-je fait jaillir ma semence en elle ? Je ne le sais pas.
Tout au plus me rappelle-je que j'ai enfreint les règles, en la sodomisant.
Et je me rappelle aussi de ses mots, en me quittant au matin, épuisé, vidé, sur ce lit en désordre : « Vous êtes encore bien résistant pour votre âge, Père Yves, mais nous ferons plus encore la prochaine fois ».

Il m'avait fallu la matinée pour retrouver ma lucidité, remettre le lit en état, nettoyer certaines traces, récupérer des forces. Quoique les propos de Madame Hoang me rassuraient ; ma virilité était toujours vigoureuse. Tout occupé à cela, puis à essayer de rattraper mon retard de travail, j'avais ignoré mon téléphone sonnant souvent. Le numéro de l'église revenait ; j'avais pourtant confié à Soeur Augustine le soin d'assurer le quotidien, d'accueillir les fidèles, de me prendre des rendez-vous même en cas d'urgence.

Midi sonnant, j'ai enfin effacé les traces de la nuit, rattrapé tout mon retard, et savouré cette délicieuse soupe que Madame Hoang avait laissée au réfrigérateur.
Madame Hoang, justement ! Quand la sonnette de l'entrée tinte, je sursaute. Nul ne savait que j'étais ici. Ce ne peut donc être qu'elle. On ne va pas recommencer ? Certes, j'ai récupéré, et ma libido est au beau fixe. Mais non ! Je fais mine de ne pas être là. Elle sait que je pars parfois me promener dans les chemins alentours, paisibles, pour méditer sur la beauté de la nature.
Pourtant, la sonnette insiste. Je n'arrive pas à me concentrer. Un rien énervé, je finis par aller ouvrir. Et là, le choc ! Plus fort que celui d'hier soir avec Madame Hoang ? Peut-être, quoique oui, en fait. Encore une visiteuse, mais...

Si c'était un démon qui me visita hier soir, alors là c'est un ange. Un ange blond, dans une si légère robe blanche dont le bustier est en partie dissimulé sous une jolie veste en cuir noir, presque aussi noir que de jolis escarpins. Comme si la pureté de cette vision efface d'un coup le vice de celle de la nuit passée.
Madame Hoang m'avait coupé la voix par son audace, mais cette visiteuse me coupe la voix par sa fraîcheur. Par son babillage aussi ! A peine s'est-elle assurée de mon identité qu'elle se met à me déclamer tout un laïus, dans un énervement manifeste, un mélange de malédiction, de curé assassiné, de sexe malgré elle. Malgré elle ? Certes, sa tenue est d'une exquise élégance, et son maquillage d'une subtile délicatesse ; mais je ne peux pas dire qu'une telle jeune femme laisse indifférent, me laisse indifférent.

Ce n'est pas la priorité du moment ! Je la fais entrer, car je n'ai pas envie que le voisinage sache que j'accueille des hystériques ; d'ailleurs, je rappellerai à Soeur Augustine que je lui avais demandé qu'on me foute la paix. Et, sitôt la porte fermée, ça repart, l'intonation, les délires, les suppliques.
« Stop ! », je m'accorde un répit, pour essayer de faire une synthèse.
Mais elle repart de plus belle, me coupant la parole, me suppliant de l'aider.
« Non ! », ma réponse claque, plus forte que je ne l'aurais imaginée.
Mais ça ne l'arrête pas, et elle continue de m'implorer en s'agenouillant.

Il n'en faut pas davantage pour faire gamberger mon imagination ! Un ange blond, agenouillé devant moi, ce ne sont pas des pensées vraiment pures qui envahissent mon esprit. Pas le sien, hélas ! Elle est tellement dans son état de panique que rien d'autre ne peut l'atteindre. Et c'est ainsi qu'elle vient à bout de mes réticences.
« Bon, c'est d'accord. Calmez-vous, et allons nous asseoir sur la terrasse, pour que vous m'expliquiez cela. Je verrai ce que je peux faire ».
Une confession en plein air, comme publique, ça ne l'avait même pas interloquée. Il faut dire que je ne trimballe pas un confessionnal portable, et que cette ferme n'est adaptée qu'au repos et pas à la messe. Je sais cette terrasse paisible, et surtout hors de portée des oreilles médisantes et des regards inquisiteurs.

Quand je reviens avec le plateau, elle est enfin assise, tapotant nerveusement sur la table. Mais j'aurais dû prévoir des litres de thé ! Car, une fois lancée, elle ne s'arrête plus. En essayant de mettre bout à bout ce qu'elle me raconte de réel, ce qu'elle me murmure d'inexpliqué, ce qu'elle m'affirme de déduction, se monte une étrange confession.
Je lui en fais néanmoins un résumé : « Donc, depuis que vous avez offert votre virginité à l'élu de votre cœur, du moins je le suppose comme tel, vos nuits sont le théâtre de comportements inadaptés, qui ne sont pas de votre volonté et donc d'une puissance extérieure, ce qui fait que vous les attribuez au Diable, et ce qui pourrait expliquer pourquoi mon prédécesseur y a laissé sa vie ».
Aussi surprenant que cela pourrait paraître aux non-initiés, je prends ces faits très au sérieux, même si je ne suis pas certain que la perte de sa virginité n'ait été aussi sérieuse que nécessaire. Si je me fie à elle, pourquoi ne pas croire à une de ces facéties du Diable ? Je dis facéties, car, si je dois combattre ces horreurs du Malin, elles n'ont, pour le moment, tué personne, du moins rien ne le prouve pour mon prédécesseur. Mon souci est que le blouson de mon invitée, étrangement prénommée Charity ce qui est peut-être un signe, s'est régulièrement ouvert pendant notre discussion, plutôt que confession d'ailleurs, et que la vue ainsi de son bustier n'était pas celle d'une femme disons prude. Qu'elle sorte le soir et que l'alcool lui fasse oublier ses écarts n'aurait rien de surprenant, et ne devrait rien à une quelconque malédiction, mais plutôt à une bipolarité, bourgeoise la journée et putain la nuit.

Pourtant, en sa présence, quelque chose me dit qu'il y a une anomalie. Je passe sur le fait que je ne sais pas pourquoi j'accepte sans hésiter de la raccompagner. Parce qu'il est tard et qu'elle pourrait faire une mauvaise rencontre dans le train de retour ? Parce que je crois à son histoire de malédiction, et que je veux effacer le Malin de son chemin ? Parce que, quand ses yeux me l'ont demandé, j'ai été incapable de refuser ? Peut-être un mélange des trois.
Il me faut juste le temps de me doucher, et je l'abandonne quelques instants sur la terrasse. Mais c'est là que ça ne va pas ! Laissant couler l'eau tiède sur mon torse, tout en faisant quelques allers et retours sur ma queue dressée afin de vérifier que la nuit passée ne l'a pas éteinte à jamais, je perçois une présence dans la pièce. Je ne peux pas ouvrir la porte de la cabine de douche, au risque d'éclabousser le vieux parquet. Mais il me semble voir une ombre, une silhouette. Je ne peux pas croire que Charity, malgré tous les démons qui lui engendreraient ces nuits de folie sans autre souvenir que du supposé sperme sur son corps fatigué d'avoir été souillé, ait aussi des réactions aussi imprévisibles en journée. Au delà de son énervement en arrivant puis en racontant, elle m'avait paru lucide. Sexy, aussi ! Et, rien que de penser à sa silhouette assez sagement dissimulée, ma queue se redresse, gonfle sous l'anneau coulissant de mes doigts. « Bonne nouvelle, j'en ai encore pour elle ! », c'est horrible de profiter de sa détresse, à moins qu'une tentation incontrôlable ne s'en mêle. Le Diable serait-il vraiment de la partie ?
Ça me poursuit alors que, de frais vêtu et parfumé, je rejoins Charity sur la terrasse. Elle est toujours assise à la même place, mais c'est comme si sa nervosité d'avant avait fait place à une autre forme d'excitation. Je ne saurais décrire, mais ses yeux me semblent briller très fort.

Dès qu'on devine la main du Diable, le cerveau perd certains repères. Ce doit être cela. Le soleil tend à s'effacer à l'horizon, quand le train s'ébroue enfin. Une demi-heure de trajet en agréable compagnie, un petit tour chez elle pour essayer de comprendre, et puis retour à l'église pour me reposer davantage que pendant cette retraite.
Etrange retraite où, entre une nuit avec une maîtresse femme en dessous sexy, et un retour avec une jeune femme ô combien jolie et ô combien troublante, je n'ai obéi à aucun précepte de notre Eglise.
Allons Yves, un peu de sérieux ! Je regarde au dehors, le soleil rougeoie, la nuit s'annonce, plus paisible j'espère.

C'est Charity qui rompt mon évasion contemplative.
« Mon père, je voulais vous remercier... »
Sa voix a changé, elle aussi. Plus aucun énervement, avec les bégaiements et les mots confus, mais une voix très douce, presque timide. Elle semble si loin la jeune femme exigeant que je la reçoive, allant jusqu'à me saisir par le col. Là, c'est comme une femme fragile, pas inquiète, mais comme quémandant.
Quémander quoi ? On rentre ensemble, j'irai voir, point final !
« Je vous en prie, Charity. Je n'ai fait que mon devoir d'homme d'Eglise à vous écouter dans une confession qui restera entre nous et Dieu, et je me dois de vous raccompagner chez vous afin de m'assurer que le Malin ne vous guette pas ».

Mais elle ne semble pas à son aise, elle se tortille, serrant les jambes à presque se retenir de je ne sais quoi. Elle n'est plus celle d'il y a quelques secondes ! Le Diable ? Impossible que je n'aie pas vu cela. Il doit y avoir une autre explication.
« Charity, que se passe-t-il ? Qu'avez-vous ? »
J'ai soudain la sensation qu'une chaleur nouvelle a envahi le compartiment. Je ne saurais l'expliquer, je défais un bouton de mon col.

Charity est toujours assise face à moi, les yeux baissés, tremblante, les mains comme figées juste avant d'ouvrir sa veste de cuir. Le Diable, je ne sais pas. Mais une apparition, c'est certain ; ce bustier, sous la lumière blafarde du compartiment, comprimant des seins qui captivent mes yeux. Ai-je un jour vu une poitrine aussi parfaite, aussi galbée, aussi altière ?
Oui ou non, la réponse se fait sous ma taille ; je sens mon sexe changer de volume, me faire savoir son regret d'être comprimé.

J'essaie de désamorcer la tension, je relève la tête vers Charity, pour cesser ma fascination envers ses seins, qui est indigne d'un homme d'Eglise. Elle a les yeux baissés, comme lorsqu'elle me confessait les démons qui, malgré elle, rendaient ses nuits aussi orgiaques qu'inconnues. Son maquillage est un peu défait, mais son visage est à la fois étincelant et étrange, peut-être est-ce dû au seul spot éclairant le compartiment.
Je fixe ce visage, guettant une expression je ne sais laquelle, alors qu'elle lève les yeux vers moi. Je n'avais pas vraiment fait attention à l'intensité de leur bleu, aussi profond que peut l'être le gouffre entraînant vers l'Enfer. Son regard est comme un étau qui emprisonne ma tête, enserrant mon cerveau à ébranler ses certitudes. Elle semble moins apeurée qu'en arrivant à la ferme, mais c'est comme si je ne la reconnaissais pas.

J'en aurais presque oublié cette poitrine soudain révélée, si ce n'est que ce même incendie décuple, alors qu'elle passe sa langue sur ses lèvres, avec une sensualité que seules maîtrisent les actrices porno, dont les vidéos parfois meublent mes soirées au presbytère. Elle ne doit pas voir combien mon sexe est soudain très à l'étroit dans mon sobre pantalon noir ! Instinctivement, je tends la main pour attraper ce qui passe à portée. J'aurais préféré trouver ma fidèle Bible à la reliure de cuir ornée de lettres dorées, mais je trouve juste mon long manteau que, grossièrement, je tire sur mon pantalon distendu.

« avoir pris mon pied », j'ai l'impression que les mots de Charity sont la plus violente des caresses, comme de l'une de mes paroissiennes de Seikusu qui, se croyant elle aussi possédée par je ne sais quelle force démoniaque, s'était soudain mise à me branler avec une vigueur sans commune mesure jusqu'à presque entrer en transe de recevoir mon foutre sur elle comme si c'était je ne sais quelle eau bénite de la main même de Dieu. Là, ce n'est pas la tournure que ça prend, d'autant plus que je ne veux nullement souiller ce beau tissu blanc de pureté.

Mais je ne sais pas quelle tournure ça prend vraiment. « Voyons, Charity, il ne faut pas... ». En fait, je ne sais plus ce qu'il faut ou pas. En sus de son regard brillant, de ses prunelles qui dardent leur lumière sur moi comme si elles exploraient au plus profond de mes pensées soudain impures, sa voix a changé. L'intonation ? Le timbre ? L'élocution ? Les mots, peut-être ? Après son regard, c'est sa voix qui me transperce, me brûle. Comme un épieu qui pourfend mon cœur, lui fait perdre toute rigueur ecclésiastique.

Ce n'est plus la paroissienne en confession, affolée, inquiète. « Tu t'en fous, Yves, tant que tu peux te la faire, tellement tu en crèves d'envie ». Cette voix intérieure, qui ne fait que me rappeler mes travers interdits, cogne dans ma tête. Face à moi n'est plus l'ange blanc, même la crinière blonde semble avoir pris une forme échevelée, s'éparpillant davantage lorsque Charity semble glisser de sa banquette jusqu'à terre.

J'en ai déjà eu des paroissiennes agenouillées devant moi, des bigotes, des grenouilles de bénitier, des piliers d'église, mais jamais nulle ne posa ses mains sur mes chevilles.
« Charity, que faites-vous ? »
Pas un mot de réponse, juste ses mains qui remontent au long de mes tibias, aussi certainement que mon sexe grossit encore.
Je suis perdu ! « Charity, il ne faut pas », mais même ma voix faible me trahit.
D'ailleurs, ses mains ont franchi mes genoux, glissent sur mes cuisses.
« vous montrer ma gratitude », oui et non, je ne sais plus, j'aurais été flatté de son attitude parce qu'elle me trouve encore bel homme pour mon âge, mais là ce n'est qu'un remerciement bien matériel comme si c'était tout ce qu'elle avait à m'offrir.
« faut-il que je me trouve un autre confesseur, encore ? », je ne veux pas laisser partir un tel petit lot, mais soudain me revient la question sur la vraie raison de la disparition de mon prédécesseur.

C'est alors que je prends conscience que la nuit est vraiment tombée, tandis que le train file dans la campagne, offrant aux rares voyageurs des gares que nous traversons ainsi, le visage d'un prêtre perdu dans ses contradictions, masquant à ces mêmes regards celle qui, agenouillée devant lui, a jeté le manteau à terre pour caresser une bosse coupable à travers le dernier rempart du pantalon noir.
Plaisir ou malédiction, ai-je encore envie de savoir ?


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