S'il y avait bien une chose que Liirzyn n'envirait pas à Toph, ce sont bien ses yeux. D'un blanc laiteux, tirant sur l'argent autant que ceux de la femme étaient rouges, au moins ceux de cette dernière lui permettaient de voir. Ceux de Toph en revenche n'avaient d'autre fonction que de leurrer ses ennemis et dégouter les honnêtes gens. Mais bon, il y avait certaines compensations. Comme d'avoir du coup un mode de vision à ondes. Enfin bref.
Affublée d'une tunique verte et beige, pour mieux passer inapercue mon enfant, Toph se balladait, les mains derrière la tête avec non chalence. Elle avait laissé ses affaires enterrées quelque part, quelque part dont elle se souvenait evidemment, pour ne pas qu'on lui vole ses pécules pendant qu'elle prendrait l'air.
Le grand air justement... Il n'y avait que ça de vrai, pas vrai? L'odeur d'herbe, de pluie... Tout ça c'était magique. Bon, les odeurs un peu moins magiques comme la bouse de vache et ce genre de trucs... Mais heureusement, par cette journée claire, nuageuse mais sêche, il n'y avait pas de ruminants dans le coin.
Pas de ruminants certes, mais autre chose. Quoi alors? Un village, presque une petite ville. Avec des maisons regroupées à un endroit précis, de belles rues, et d'autres maisons un peu plus loin.
L'aveugle décida de contourner le village, et de couper à travers la forêt. C'était plus long, mais plus tranquille et Toph n'était pas d'humeur à se voir tirée de sa sollitude. Egale à elle même donc, pieds nus et blasée, elle s'ammusait à slalommer entre les troncs, allant jusqu'à ramasser un baton et le fraper contre eux, afin de les faire résonner et s'ammuser de son champ de "vision".
Une forme humanoïde la fit cesser son jeu, ainsi qu'une forte odeur acre, qui lui laissait un arrière gout de rouille sur la langue. Du sang. Toph soupira en appuyant son épaule contre l'arbre le plus proche.
"T'as tes règles? Tu fais une hémoragie? T'as tué quelqu'un?"
Lança la jeune femme, dardant ses yeux vides dans la direction de Liirzyn. Elle percevait le gout et l'odeur du sang, mais ne pouvait deviner d'où il venait. Ainsi, si elle avait ses règles, elle pourrait au mieux lui proposer un tampon en coton, si elle saignait, elle aviserait à ne pas la laisser creuver comme un chien, et si elle avait tué quelqu'un... Laissons cette probabilité de côté vouezl-vous, puisque si c'était le cas, elle ne l'avouerait certainement pas, à moins d'être complètement folle.
Le cadavre encenté, derrière Liirzyn par rapport à Toph, était... Un cadavre oui, mais encore? Mort? Oui, effectivement, c'est le propre d'un cadavre... Mais ce qu'il fallait en retenir, c'était qu'il était immobile, à une portée que Toph ne pouvait apprécier, et que l'encens de toutes manières, déroberait à ses sens. Jusqu'à ce que ses pieds ne lui renvoient son écho du moins...