Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]

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Alecto Nemed

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    ~Esclave de Thiana Gian~
    Petite, passe inaperçue. Cicatrices, ou traces de brûlures sous les bras, près du cou, bref, un peu cachées.
    Crédule, extrêmement pieuse, facilement impressionnable et très discrète, elle va rougir si vous continuez à la regarder ainsi !

Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]

Réponse 120 mardi 14 juillet 2020, 19:19:30

Dès que le ton de Yazill se fit plus doux, quelque chose chez Alecto se fit plus léger, rassurée immédiatement par ses mots, qu'elle pensait sincères. Qu'il mente ou non, pour l'Esclave, le Matou venait de chasser ses doutes... Il affirmait qu'il n'était pas en colère à cause d'elle, il ne semblait pas lui en vouloir, et les petits noms qu'il lui donna finirent par la convaincre parfaitement.

Frottant ses joues où coulaient ses larmes, elle s'accroupit en fronçant le nez de douleur, mais continuant tout de même son geste, pour écarter le Minet de son mollet, et être plus ou moins à sa hauteur, lui permettant de le prendre véritablement dans ses bras. Le serrait contre elle, la douceur de sa fourrure la réconfortant, comme un petit instant suspendu et doux, alors qu'elle savait que le reste de la journée serait pénible, rugueux, difficile.

Inspirant longuement, pour se calmer et retrouver ses esprits, et chasser de noires pensées, elle tenta de cesser de sangloter, mais le soulagement avait aussi ouvert cette vanne. Encore.

" Oh, Yazill. " Murmura-t-elle, le nez entre ses oreilles toutes douces, lorsqu'il déclarait vouloir s'enfuir avec elle. C'était attendrissant, et très mignon de sa part. Il semblait que son cœur avait été très rapide à réparer les fissures, tant elle croyait en l'espoir et à la bonté d'âme des gens. Elle prenait pour vérité tout ce qu'il avait dit, et réussit petite à petit à se calmer.

" Je ne peux pas m'enfuir, j'appartiens à ma Maîtresse. " Ce n'était là ni la crainte de se faire punir en cas de rébellion, ni éventuellement d'aller en prison qui semblait déterminer sa conviction. C'était cette loyauté, indéfectible, et sa soumission à la Sorcière, aux lois et à l'autorité.

" Mais je vous promets que je ferai tout ce qui est en mes moyens pour que vous passiez une journée le moins désagréable possible. "

Alecto n'avait aucune envie qu'il souffre, d'autant que malgré ses mots, elle estimait être la cause de cette situation. Thiana Gian aurait beau la maltraiter, elle, l'Esclave voulait absolument éviter à Yazill les pénibilités de sa condition. Fort heureusement, il avait raison sur ce point : avec cette apparence, il ne pouvait pas espérer faire énormément pour la tenue de l'Auberge, et c'était un avantage. Les travaux les plus laborieux seraient effectués par la jeune femme, comme d'habitude, et elle lui sourit en se décalant un peu, pour caresser sa joue.

" Vous allez faire sensation au comptoir, pour prendre les commandes de nos premiers clients. Ils vont vous adorer, parce que vous êtes un très mignon petit Chat, et que vous saurez les convaincre de manger et boire beaucoup plus que ce qu'ils avaient l'intention de faire en entrant ici. "

A ces mots, la tête pleines de tâches de rousseur d'un commis de cuisine passa par la porte arrière et une voix en pleine mue s'éleva.

- Hé, Alecto, ramène un peu tes légumes là, s'il te plait, j'ai pas toute la matinée moi...

Le cuisinier n'était visiblement pas des plus expérimentés, mais était au moins loin d'être mal aimable. Il était roux, de petits yeux bleu-verts aux longs cils clairs, et des dents du bonheur, grand et très fin. Cependant, il se dégageait de lui une sympathie toute simple et sans prétention, assez agréable après les tensions dues à la proximité de la Sorcière.

Alecto reposa Yazill au sol, rougissant un peu d'avoir été épiée, peut-être depuis un moment ?
Alors, tirant la charrette, elle fit entrer la marchandise aux cuisines, et le commis sembla ravi, se frottant les mains.

- Des navets rôtis tout glacés au miel ce midi, tu vas voir, ils vont adorer. Evidemment, la majorité de la clientèle n'en avait rien à faire de sa grande cuisine... Mais cela ne paraissait pas le contrarier, et Alecto était peu mal à l'aise près de lui.

" Miam ! Oh. Ysor, je te présente Yazill. Il... va nous aider en salle aujourd'hui. " Précisa la Domestique, alors que le dénommé Ysor s'agenouillait avec un grand sourire intrigué, en tendant sa grosse main caleuse.

- Ah ouais... Hé bien... Enchanté Yazill, moi c'est Ysor Sarledouche, je fais la cuisine le matin à l'Auberge.

Pendant qu'ils faisaient connaissance, Alecto déchargeait le chariot, le cœur léger. Elle avait presque envie de chantonner, alors que quelques minutes avant, elle avait le cœur brisé...
« Modifié: mardi 14 juillet 2020, 19:40:41 par Alecto Nemed »

Yazill

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Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]

Réponse 121 mercredi 15 juillet 2020, 11:18:54

Une chance qu’elle ne doute pas de mes dires en cet instant. Rien ne m‘aurait plus agacé que ça, étant donné que je suis sincère ! Et puis ça m’aurait aussi bien peinée qu’elle garde cette mine défaite toute la journée, le cœur serré et tout. Là, je respire un peu quand je la voit se libérer enfin du poids qui l’écrasait. Elle est facile à cerner au fond, mais pas si facile à gérer, si prompte qu’elle est à s’affubler de remords et de chagrin. Evidement, je ne suis pas du tout surpris qu’elle ne soit pas séduite à l’idée de fuir loin d’ici. J’aurais parié que sa loyauté sans borne pour ses tortionnaires l’en empêche, et à l’entendre, je vois que j’aurais gagné mon paris. Je me contente de soupirer en me grattant la joue. Et la voilà qui, pour compenser, veut alléger ma journée… Comme si la sienne ne pesait pas déjà assez lourd comme ça ?  Elle est vraiment dans le sacrifice permanent. C’est sans doute ce qui fait sa valeur d’esclave ? Une esclave sacrificielle c’est rentable non ?  Bref… Elle me trouve une occupation pour la matinée, aguicher le client depuis le comptoir, le convaincre de boire et manger plus ? ça, je saurai faire !

- Top-là ! Ça marche, on fait comme ça. Mais faudra que j’aille voir ce qu’ils nous ont mijoté en cuisine et que je goûte les vins. Faut savoir de quoi on parle pour pouvoir le mettre en valeur et cacher ce qui pèche.

Puis le commis cuistot pointe son nez, réclamant ses courses. Elle me présente à lui succinctement, et il serre mon petit poing dans sa grosse main. Un petit gars qu’à l’air sympa. Pas effrayé ni étonné de mon allure, c’est déjà ça.

- Enchanté Messire Sarledouche, je suis sûr qu’on va faire une bonne équipe. Je vais venir voir ce que vous faites en cuisine, pour savoir quoi en dire pour le vendre aux clients.


Ce que je fais de suite, rattrapant Alecto et essayant de l’aider à ranger les courses. Mais je je me rends vite compte que je gêne plus qu’autre chose, ne portant pas assez lourd et cherchant systématiquement où les ranger quand elle sait la place de chaque denrée. J’abandonne alors,

- Zut ! Je… je ne fais rien de bon ici. Je te laisse finir. Moi je m’en vais voir ce que mijote notre ami Ysor à ses fourneaux.

Sitôt dit, sitôt fait, je file en cuisine, grimpe sur le plan de travail et viens mettre mon nez dans les casseroles. Je sais m montrer assez intéressé et connaisseur pour rapidement me mettre Ysor dans la poche. Sentant qu’il a enfin affaire à quelqu’un en mesure d’apprécier son talent, le voilà qui m’explique en détails et avec plaisir ses préparations. Je me pique de quelques compliments et suggestions ou remarques bien placées, qui finissent de sceller notre amitié. Le reste roule tout seul, une fois les plats en tête, je goute aux boissons proposées, notant lesquelles sont à vanter plus que d’autres. J’ai le temps de consulter Ysor sur les vins qu’il verrait plus avec son plat du jour. Et dès que j’en sais assez, j’arrange ma tenue, peigne mon poil d’un coup de fourchette, et file sur le comptoir encourager les clients,
     
- Allons-y M’sieurs Dame ! Aujourd’hui le chef Ysor vous a concocté des merveilles comme vous n’en trouverez pas chez vous ! Ecoutez plutôt : Aujourd’hui c’est Poularde à l’étouffée sauce champignons, accompagnée de navets rôtis glacés au miel ! Qui dit mieux hein ?! C’est pas royal ça ! Vous allez vous régaler mieux qu’au Palais ! Installez-vous ! On a un petit vin avec ça en plus, qu’on fait venir exprès du Sud, vous m’en direz des nouvelles.

Finalement c'est plaisant, je me prends au jeu. Depuis le comptoir, entre deux harangues, je m’occupe de laver, essuyer et servir les petits verres de gnaule, les seuls à ma taille, comme ça je donne l’impression aux clients de ne pas rester sans rien faire, et à mes collègues de faire mon maximum. De temps en temps quand Alecto passe près de moi dans son service, je lui glisse un petit mot encourageant, un compliment sur sa tenue… Ou un clin d’oeil, ou bien encore je lui chuchote laquelle table va manquer de pain ou de vin, laquelle est à nettoyer ou à débarrasser, pour lui faciliter le service, qu’elle n’ait pas à y penser elle-même, mais seulement à le faire. A Ysor, quand j’ai le temps, je vais dire comme les clients ont eu l’air d’aimer ou pas tel ou tel plats, le félicitant pour ceux qui plaisent, vantant ses choix ou ses assaisonnements. A ceux qui paient j’ajoute, 

- Meeerci m’sieur Dame !  ça vous a plu ? Alors n’oubliez pas d’en parler autour de vous !  On a un cuistot qui gagne à être connu !  Rendez-lui grâce de vous avoir si bien régalés, faite-le savoir ! 

Grand renfort de mimiques et de sourires, jouant sur toute la palette de mes charmes félins. En somme je supervise, j’orchestre, j’encourage et stimule mon équipe. Si bien que l’ambiance et le rythme s’en trouvent grandement améliorés, et tout file bien meilleurs train que la veille, quand je n’étais que client. On en viendrait presque à croire que l’auberge à changé de propriétaire. 
 
« Modifié: mercredi 15 juillet 2020, 12:04:13 par Yazill »
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Alecto Nemed

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Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]

Réponse 122 mercredi 15 juillet 2020, 14:20:55

Il semblait à la petite esclave qu'elle n'avait pas vécu une journée si douce à l'Auberge depuis longtemps. La présence de Yazill rendait la pièce principale plus vivante, lorsqu'il haranguait les clients, et qu'il avait les arguments les plus aiguisés pour les convaincre de prendre un second verre, même si leur femme les attendait ! Plusieurs fois, il lui donna des conseils avisés, et grâce à lui, elle devança les demandes de plusieurs tables, qui complimentèrent alors le service, la qualité du plat, la saveur de la boisson...

A bien y réfléchir, elle se rendit compte qu'il y avait bien plus de chalands à l'Auberge, aujourd'hui. Elle mit cela sur le compte de la présence du Matou, qui, par le bouche à oreille, faisait venir les curieux. En passant de table en table, l'Esclave entendait les conversations, curiosité dont elle se nourrissait avec un délice coupable.

- T'as vu ça en plus il est borgne. Le cache œil faisait décidément des merveilles, le Félin avait raison !
- Il s'y connaît en vin le chaton. Entendait-elle assez souvent. J'ai entendu dire qu'il avait vécu dans un cirque. La fit pouffer de rire, toute discrète qu'elle était. Ma sœur veut l'adopter pour ma petite nièce. Avait même dit une grande femme aux joues rouges tant elle semblait avoir suivi les conseils de Yazill. La Sorcière a fait une affaire avec celui-là. Et à ces mots, Alecto cessa de rire...

Cela lui rappelait tout de même que Yazill n'était pas ici de son plein gré, et qu'il y était contraint par sa faute... Vêtue de ses voilages et ses si nombreuses parures, la jeune fille avait été contrainte de retirer toute entrave à sa cuisse, bien sûr, mais sentait brûler sa peau meurtrie à chaque mouvement, chaque coup de vent. On s'y habituait. C'était un mal nécessaire. Et puis, cette douleur était compensée par l'impression de légèreté qu'elle ressentait, à travailler avec son compagnon aux oreilles pointues.

Plusieurs fois, elle lui lança des sourires, en passant près de lui pour récupérer les boissons, et à de nombreuses reprises, malgré la fatigue qui se lisait sur son visage, elle lui glissait un " Vous êtes le meilleur aubergiste que je connaisse !" avec un rire cristallin.

La fin de la journée approchait. Le service battait son plein, à vrai dire, car la soirée serait longue : elle avait noté deux anniversaire, un enterrement de vie de garçon où la table était déjà presque ivre, et une pauvre femme ridée au comptoir buvait les petits verres que Yazill servait, en redemandant à chaque fois un nouveau, soufflant des larmes dans son alcool, en murmurant qu'elle venait d'enterrer son mari.

Pendant qu'elle portait un grand plateau de pintes mousseuses à la table où l'un des gaillards s'apprêtait à épouser sa promise, la vieille dame se lamentait auprès du Félin. La peine de cette femme envahissait l'esprit empathique d'Alecto, mais il y avait tant de travail à accomplir, qu'il était plus facile de l'ignorer, malgré tout. Sortant d'on ne sait où, derrière le comptoir, son immense chapeau faisant de l'ombre sur la moitié de son visage, la silhouette lascive de Thiana Gian parut près de Yazill.

Son sourire s'étira d'un air à la fois satisfait et agréablement surpris, mais il y résidait quelque chose de dangereux.

- Bravo, Petit Chat, tu es doué. Lui murmura-t-elle, levant un sourcil pour observer sa salle comble, estimant très vite les recettes. J'ai fait fermer trois tavernes pour les envoyer ici. Mais je vois que vous vous en sortez à merveille.

La Sorcière restait en retrait, parlant bas, pour que seules les oreilles du Matou puissent l'entendre. S'accoudant derrière elle, à l'étagère où des verres et des bouteilles siégeaient, elle releva son chapeau pour mieux voir.

- Tu vois la table que sert Alecto ? Elle désigna du menton la petite domestique, tout en voile translucides et en bijoux, qui servait maladroitement les chopes en essayant de ne rien renverser, malgré les acclamations, les chants, les rires gras de la demi-douzaine de viande soûle autour. J'ai trouvé sa punition.

Parfaitement calme et immobile, la Maîtresse fixait son esclave d'un air un peu neutre. En face d'elle, la veuve continuait de réclamer de petits verres de gnôle en sanglotant, sollicitant Yazill.

Yazill

Créature

Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]

Réponse 123 mercredi 15 juillet 2020, 19:03:02

C’est un plaisir de voir roucouler Alecto pendant son service, et qu’elle y prenne plaisir un peu, enfin ! Malgré la fatigue et les supplices qu’elle s’inflige toute seule. J’ai l’impression d’être utile, et dans ma peau de chat c’est si rare, que je ne boude pas mon plaisir. Je lui réponds, railleur, la vouvoyant quand je parle fort devant les clients,

- Flatteuse ! Vous dîtes ça parce que vous n’en connaissez pas d’autres ! Hé hé hé…

Et un clin d’œil pour la charrier. Cependant la soirée avançant la fatigue commence sérieusement à se faire sentir. Et il y a cette vieille aussi, dont il me faut calmer les ardeurs alcooliques avant qu’elle ne nous fasse un coma éthylique suivit d’une crise cardiaque, je lui souffle,     

- Hola ! Doucement Grand-mère ! On va ralentir sur la gnaule là, parce qu’à ce rythme, vous allez le rejoindre avant demain matin votre défunt mari ! Allez donc vous assoir et souffler un peu !  Vous avez déjà bu de quoi assommer un bœuf !

Soudain j’ai un frisson terrible, glacé, qui me remonte d’en bas en me hérissant le poil le long de ma colonne vertébrale, jusqu’en haut. Pas besoin de me retourner pour deviner qui vient d’apparaître dans mon dos. De toute façon j’en reconnais l’odeur indéfinissable, subtil mélange de cuir, de feutre, de souffre, et de phéromones femelles… J’ai un autre frisson, moins fort celui-là, quand elle me murmure qu’elle a fait « fermer trois tavernes » ce soir, pour favoriser la sienne. Je lâche, un peu scandalisé par cette pratique,

- Ah quand même ! Vous n’y allez pas de main morte.

Puis plus ironique, je soupire entre mes dents serrées juste pour elle,

- Et donc ? Si l’un des concurrent furieux vient à m‘étrangler dehors parce qu’il m’aura vu travailler ici, je saurai que c’est grâce à vous, c’est ça ? Bravo !

Histoire de l’avertir qu’a mes yeux ce genre de méthodes présente une trop grande part de risques pou être renouvelé trop souvent. Et comme elle complimente mon travail, conscient que je n’y suis pas seul pour quelque chose, je rétorque modeste,

-  Nenni Votre Altesse, c’est un travail d’équipe. Je m’en sors si bien parce que vous avez un excellent cuistot, et que les seins voilés d’Alecto font merveille ! Sans ça, j’aurais beau m’égosiller sur ce comptoir avec toute ma gouaille, je n’arriverais à rien. Je sais vendre, certes, encore faut-il quelque chose de potable à vendre. Et sans eux ça ne serait pas le cas.

Et voilà qu’après ça, la patronne du lieu me prend à témoin du châtiment qu’elle prévoit d’infliger à ma collègue et amante. Je n’ai pas du tout envie de voir Alecto souffrir d’avantage ! Je fais aussitôt la grimace, désapprouvant la chose. Je n’ai pas plus envie de servir de public à Thiana dans ses basses œuvres sadiques, je soupire,

- Je la vois très bien, mais elle se punit déjà toute seule sans cesse. Alors c’est vraiment pas la peine de vous donner ce mal. Ça sera sans moi s’il vous plait ! 

Détournant le regard, saisissant le prétexte de la vieille veuve pour m’en détourner.

- Non Madame ! Je vous ai dit que vous avez assez bu comme ça ! C’est pas une morgue ici !  On tient à ce que nos clients ressortent en vie !  Et si je vous en sers un de plus, ça sera pas le cas. 

Intérieurement j’enrage, et je voudrais l’empêcher de s’amuser au dépend d’Alcto. Mais si c’est là son habitude, elle ne va pas s’en passer à cause de moi.  Aussi, tout occupé avec la vieille que je suis, je garde un oeil sur Alecto pour voir ce qu’il va lui arriver.      
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Alecto Nemed

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Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]

Réponse 124 mercredi 15 juillet 2020, 23:06:30

La Sorcière souriait aux remarques du Minet, sans que l'on puisse déceler exactement ce qu'elle pensait, alors qu'elle suivait le regard de Yazill qui se posait sur l'Esclave. Elle se gratta la joue, en soupirant d'un air faussement désolé.

- C'est vrai qu'elle se punit déjà. Mais elle a ses raisons... Je ne saurais me mettre sur le chemin d'un Dieu, hein ?

Thiana pouffa de rire, avant de se détacher de son perchoir, s'étirer comme si elle avait travailler dur toute la journée, faisant craquer les os de son dos, et tira un haut siège pour s'asseoir à côté de lui, face à la vieille veuve qui semblait écouter d'un air amoureux le Félin.

- Tu viens de te faire une nouvelle amie. Murmura-t-elle d'un air sarcastique, sans que la pauvre femme ivre puisse l'entendre. Décidément, tu sais y faire avec les âmes en peine.

A priori, Thiana Gian passait une très bonne soirée, elle, alors qu'elle croisait les jambes en considérant Yazill de haut en bas, grimpé sur le comptoir comme un chef d'orchestre des plus doués. Puis, elle haussa les épaules, son attention se reportant sur sa petite Domestique, qui venait d'éponger les gouttes qu'elle avait renversé sur la table, évidemment, sous les hourra des ivrognes.

- Demain, ce type se marie. Elle montra d'un index droit et assuré l'un des hommes autour de cette tablée hilare et rougeaude. Ses amis m'ont demandé si j'avais des services particuliers dans ce genre de petite fête. Alecto fera l'affaire.

Assurément, ces hommes-là s'étaient attendus à mieux qu'une femme comme l'Esclave, et la Sorcière le savait, aussi fronça-t-elle le nez en soupirant.

- Une de mes Filles va l'aider à ne pas trop se ridiculiser.

Le plus sérieusement du monde, elle tourna son visage fin vers le Matou et, avec aplomb et calme, proposa sans une once de gêne.

- Tu veux regarder ? Je suis sûre que ce sera très drôle.

A l'autre bout de la pièce, Alecto sentait sur elle le regard de sa Maîtresse, comme elle le sentait toujours, sans savoir exactement pourquoi, ni comment cela se produisait. Était-ce magique ? Peu importait, elle devait se concentrer sur sa tâche, car ainsi entourée de six hommes déjà bien alcoolisés, la jeune femme avait toutes les peines du monde à se faire entendre d'eux. Ils commençaient à devenir un peu brusques, leurs mouvements plus familiers, alors qu'elle frottait la table où de la mousse avait été renversée par sa maladresse.

" Pardon, pardon... " Soufflait-elle, chahutée par leurs rires et leurs attitudes taquines... Taquines, mais insistantes, pendant qu'ils l'encourager à grand coup de
'Oh oui vas-y frotte petite, frotte bien !' profitant de la vue.

Yazill

Créature

Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]

Réponse 125 jeudi 16 juillet 2020, 14:32:09

Comme Thiana m’explique qu’elle n’est pas responsable de la foi d’Alecto, je suis bien forcé d’admettre que sur ce coup-là elle n’a pas tort.

- Ouais ça… Vrai qu’elle est empêtrée dans des dogmes bien contraignants, et c’est clairement pas possible de l’en faire sortir, j’en conviens. Chaque tentative de l’en détourner lui vaut de s’infliger toujours plus de pénitences, au lieu de lui ouvrir l’esprit. De ce côté-à c’est bien une impasse, j‘avoue… 

Puis, quand elle me raille à propos des âmes en peines, je ne réponds rien sur le coup, mais me dis que c’est vrai qu’Alecto en est bien une elle aussi.  Enfin je rétorque,

- Vous moquez pas, je n’aime pas qu’on souffre ou fasse souffrir inutilement, c’est vrai. Y’a pas de honte à ça.

Mais je blêmis quand elle me souffle ce qu’elle prévoit de faire endurer à sa servante esclave. Ça ne m’amuse pas du tout, pas comme elle semble s’en amuser en tout cas. Plus encore sachant qu’Alecto, en plus, considère ça comme une grande faute. Elle ajoutera donc une calamité en plus par-dessus la peine et l’humiliation d’être contrainte. Sachant cela, je trouve d’autant plus cruel de l’y contraindre. J’ai un profond soupir agacé, sens mon cœur se serrer et mon ventre se nouer. Quand, en plus, elle me demande si je veux regarder affirmant que ça sera rigolo, je craque, et lui siffle entre mes dents serées.

-  Sûrement pas ! Mais je vous trouve encore trop bonne avec cette brave Alecto, sachant qu’elle va en  plus, se penser affreusement coupable du terriiible péché de chair ! La prenez-vous pour une ennemie jurée d’une vie antérieure ? Pour vous amuser de la sorte avec elle ? A vous voir, on voit un chat jouant avec une souris. Qu’est-ce qu’elle vous a donc fait pour que vous lui en vouliez autant ? Pour que vous ayez si peu de scrupules de la faire souffrir ? A vous voir, je parierai qu’elle a au moins tué vos parents. A qui d’autre voudrait-on tant de mal sinon ?

Je sais que je fais trop long. Et je suis sûr qu’elle n’aura pas apprécié mon propos. Mais ma patience est à bout.   

- Vous avez bien de la chance qu’elle ne vous en tienne pas rancune. Mais, je serais vous, moi, je me méfierais… Parce que le jour où ses digues morales dogmatiques qui la retiennent céderont, elle vous écorchera vive en vous cueillant dans votre sommeil. Elle vous crèvera les yeux, ou vous brûlera les pieds, toute sorcière que vous êtes. Vous jouez avec le feu Thiana. Et jusqu’ici, c’est son Dieu qui vous protège se sa fureur. Mais rien ne dit qu’il continuera comme ça éternellement.

Après ça je tremble un peu, d’émotion et de crainte, car impitoyable comme elle est, elle pourrait me changer en crapaud sur le champ sans remord pour  m’apprendre à parler ainsi devant elle. Je le sais. Mine de rien, je risque ma vie pour sauver les fesses d’Alecto. C’était mon quart d’heure d’héroïsme suicidaire. Je me le reprocherai plus tard, si je suis encore en vie. Mais quelque part, ma conscience le réclamait trop fort pour que je me taise. Ça ne changera peut-être rien en plus, je ne me fais guère d’illusions. Mais j’ajoute,

- Et je peux savoir combien l’avez-vous achetée ? Votre jouet ? Que je sache à quel point vous avez besoin de quelqu’un à tourmenter ?!

Là, je me suicide, c’est clair ! Pensant cela, je crains ma dernière seconde arrivée, et fixe Alecto le cœur lourd, d’un regard tout emplis de mes derniers adieux, m’attendant à disparaître, à prendre feu, ou à mourir dans l’instant.        
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Alecto Nemed

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Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]

Réponse 126 samedi 18 juillet 2020, 00:44:35

Thiana leva un sourcil, le discours de Yazill la prenant de court, une seconde. Visiblement, elle ne le croyait pas capable d'une telle folie. Il semblait intelligent, pourtant ? Confuse, un court instant, elle s'accouda en se pliant en deux au comptoir, et soupira, en lançant des regards pensifs à la petite Alecto. Elle soupira, longuement.

- Hm... D'accord, d'accord, je regarderai seule, alors. Elle eut une petite moue, toujours aussi sérieuse, comme si les mots du Félin l'avaient véritablement forcée à réfléchir.

Aussi étrange, ou louche, que cela puisse paraître, elle sembla lui répondre avec sincérité, pendant que la Veuve rabougrie payait ses nombreuses consommations en tendant de petites pièces d'une main tremblante.

- Alecto ne m'a absolument rien fait. Mais j'ai le devoir de la punir lorsqu'elle désobéit. Tu l'as dit toi-même, elle a été généreuse, elle n'en avait pas les moyens. C'est... symbolique, en réalité.

Elle venait de passer toutes ses belles phrases et ses tirades en quelques secondes, les balayant, pour imposer son point de vue. Puis, calmement, elle tourna ses yeux turquoises sur lui, pour le fixer. Intensément. Ses ongles commencèrent à taper en rythme sur le bois vernis.

- Si tu savais des griffes de quelle ordure je l'ai tiré. Et ce que ses anciens Maîtres lui ont fait. Je suis une bénédiction pour elle...

La Sorcière changea alors de ton, sans prévenir, pour se montrer bien plus persuasive, prouvant que les mots du Chat l'avaient touchée, et qu'elle était loin d'avoir apprécié.

- Si tu tiens à elle, tu devrais tenir ta langue et éviter de me suggérer de la punir un peu plus, parce que tu m'as agacé. Je n'ai rien investi en Alecto, un de mes clients a jugé bon de tenter de m'arnaquer, alors je me suis payée sur la bête... Je n'apprécie pas qu'on se paie ma tête, alors ravales le peu de vertu dont tu te fais le parangon, tu pourrais le regretter.

Elle se décala alors, s'étirant, et sauta par dessus le comptoir d'un bond souple et maîtrisé, pour traverser la pièce. A son passage, la clientèle s'écartait avec un mélange de respect et de crainte, et bientôt Thiana Gian se trouvait derrière son Esclave, plaçant une main sur son épaule d'un geste maternel, qui était cependant assurément dominateur. Elle réaffirmait sa possession, et échangea un regard, orgueilleux, avec Yazill au loin.

- Messieurs, si vous voulez bien me suivre.

La table entière était aux anges, impatientes, soufflant comme des bœufs, lorsque les hommes se levèrent, leur pinte à la main. La Sorcière escorta alors les viandes soûles, prenant Alecto par le poignet, puis entraîner tout ce petit monde vers une pièce, dans le fond.

Ne sachant visiblement rien des plans de sa Maîtresse, la jeune fille se tourna un peu, tirée par le bras, pour chercher Yazill des yeux. Elle n'avait pas vraiment envie qu'il reste seul en salle, comment ferait-il s'il y avait une bagarre ? La petite lui lança un regard inquiet, pour lui, alors qu'elle aurait vraisemblablement dû s'inquiéter de son propre sort.

Yazill

Créature

Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]

Réponse 127 dimanche 19 juillet 2020, 12:45:33

Ma première réaction dans les secondes qui suivent mon dernier propos, est de ne pas y croire. J’attends les yeux plissés et les dents serrées de disparaitre, d’être foudroyé sur place, ou changé en crapaud mais… rien. Elle préfère parler. J’espère que ce n’est pas pour faire durer le plaisir ? Je rouvre bientôt un œil perplexe…   

Je l’écoute, incrédule, de plus en plus ravi et soulagé qu’elle ne soit pas si fâchée que ça par mes reproches directs.  Le « devoir » de la punir ? Ça me coupe la chique mais je n’ose rien ajouter. J’ai assez joué avec le feu. Symbolique ? Bien sûr bien sûr… Mais je suis content d’en apprendre plus sur Alecto. Elle a connu pire ? Eh ben… Je ne veux même pas imaginer ! Pour être brisée comme elle l’est, corvéable à merci, sans merci… « utilisable » dans tous les sens du terme, on a dû lui en faire avaler des couleuvres à grands coups dans la gueule. Je comprends bien que je n’aurais eu qu’à lui ordonner, et elle aurait fait tout ce que je voulais au lit ou ailleurs. Mais ça me ne convient pas du tout. Quant à savoir si moins pire c’est mieux que pire, je soupire levant les yeux au ciel, pensant très fort, « petit ou grand un tyran reste un tyran ». Voilà une bien triste vision de la bénédiction. J’espère ne jamais être béni par cette sorcière. J’ai juste envie de lui souffler « rappelez-moi de ne jamais réclamer vote bénédiction ». Mais ça serait trop dangereux.

Finalement après quelques menaces seulement, et pas de représailles mortelles, elle s’en va jeter Alecto dans le lit orgiaque de ces messieurs et j‘en ai le cœur qui se retourne. Mais pousse aussi un grand ouf de soulagement d’être toujours en vie et en un seul morceau. Et ‘essaie d’échanger avec cette dernière un dernier regard avant son supplice. Je voudrais me changer en dragon et tous les rôtir sur le champ ! Je me retourne, effaré, dégoûté, et me sers un grand mini-verre de gnaule.   


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Alecto Nemed

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Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]

Réponse 128 dimanche 19 juillet 2020, 22:48:54

Combien de temps cela dura ? Difficile à dire, en réalité.
La salle était encore comble, plusieurs heures après la départ d'Alecto, et les commandes continuaient d'affluer. Il y avait beaucoup de nouvelles têtes, même si pour Yazill, toutes étaient inconnues, mais à mesure que les boissons se vidaient dans les chopes, les rires étaient plus sonores, et les questions au Matou moins policées.

La plupart étaient hilares de voir un si petit barman au comptoir, et un certain nombre l'acclamait à chaque fois qu'il lançait une tirade. Evidemment, quelques uns le regardaient d'un sale œil, grognant que les chatons n'avaient pas leur place dans une Auberge d'aussi bonne réputation.

Durant ce temps infini, plusieurs femmes, à la tenue suggestive et aux lèvres peintes, avaient fait leur apparition, à mesure que la nuit tombait, pour conquérir le cœur des pauvres ivrognes en manque d'amour. Elles étaient trois, et l'une d'elle, qui avait dit s'appeler Milla, faisait souvent des aller-retours au comptoir pour servir ses potentiels clients. Elle avait déclaré être la protégée de Thiana Gian, et que le Félin n'avait qu'à noter le montant des consommations qu'elle prenait, sur un petit bout de calepin qui se trouvait, en effet, sous la caisse.

Milla était tout sourire avec Yazill, qu'elle trouvait très drôle, dès qu'il parlait, espérant sans doute qu'il ait de l'or à lui glisser dans le décolleté, une fois son service terminé. Cependant très demandée, elle n'eut pas le temps de vraiment le lui suggérer.

Enfin, la chevelure rousse d'Ysor parut, entrant dans l'Auberge en tant que client lambda, et s'installant au bar avec un large sourire, qui faisait danser ses tâches de rousseur.

- Hé bah, t'as pas chômé, Yazill !

Il semblait ne jamais pouvoir se défaire de son enthousiasme, et lui lança une petite pièce.

- Sert-moi un tout petit verre d'hydromel, avant que je ne rentre chez moi, j'ai perdu toute ma solde sauf elle, 'faut bien que je la dépense !

Il ricana, en haussant les épaules, et sursauta lorsque les talons de l'Aubergiste claquèrent jusqu'à ses oreilles, la Sorcière étant apparue, encore une fois, derrière Yazill, se permettant même de passer à côté de lui en lui caressant sa minuscule épaule.

- Oh... Ysor. Tu tombes bien, j'ai une proposition de menu, pour demain. Suis-moi.

Bien qu'il ne soit absolument pas sur ses horaires de travail, le jeune commis lança un regard au Matou, puis à son petit verre, avec déception. Cependant, il n'avait pas très envie de refuser quoi que ce soit à Thiana Gian, comme beaucoup de gens, et se leva donc de son siège en murmurant poliment un
'A plus Yazill.' et s’éclaircissant la voix.

- Bien sûr ma Dame.

Il la suivit alors en cuisine, laissant de nouveau le petit Félin seul employé à bord. Mais la pièce commençait à désemplir, petit à petit, et lentement, le bruit devenait plus confortable, moins de brouhaha épuisant, moins de commandes, moins de sollicitations. Il restait une dizaine de clients dans la salle principale désormais, et visiblement, les trois Filles étaient montées à l'étable avec des ivrognes.

Le relatif silence permit de laisser filtrer quelques bruits indescriptibles de derrière la porte du fond de la pièce, pendant un bon moment. Enfin, la porte s'ouvrit, laissant passer six hommes aux joues rouges et au front en sueur, visiblement mal fagotés, certains de rhabillant encore sans gêne en sortant, d'autre se tapant les côtes de rire, et tous totalement ivres. Ils sortirent alors de l'Auberge et la rue résonna de leurs commentaires gras.

La porte de la pièce tout au fond resta entrouverte, plongée dans l'obscurité.

Yazill

Créature

Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]

Réponse 129 dimanche 26 juillet 2020, 13:31:57

Le service  beau continuer, intense, et bien m’occuper, depuis que j‘ai vu Alecto happée par cette bande d’idiots et disparaitre de la salle, je ne peux m’empêcher de penser à elle et ce qu’elle doit endurer, et en penser d’elle-même. Et j’ai juste envie de tous leur botter le cul et d’étrangler Thiana Gian de mes propres mains. Les minutes me paraissent êtres des heures. Et chaque seconde qui passe sans la voir revenir augmente ma rancœur. J’e veux à ces imbéciles de ne pas se préoccuper qu’elle n’a pas du tout envie de faire ce qu’ils lui font faire. J’en veux à sa collègue prostituée de l’entrainer dans ce merdier comme si c’était normal. Et évidemment, j’en veux à Thiana d’orchestrer tout ça.

Je tâche de me consoler en me disant qu’on n’y peut rien, que c’est la vie, c’est comme ça, partout, dans toutes les villes, dan tout le pays et même au-delà. Je ne vais ni abolir l’esclavage ni abolir la prostitution à moi tout seul. Quand bien même j’y consacrais le restant de mes jours, je ne pense pas que j’aboutirais. Que faire alors ? A résignation m’apparait comme la seule voie possible… Mais tellement cruelle, tellement cynique… Monde de merde ! 

Eh voilà que ces sombres ressentiments font leurs effets : j’ai bientôt du mal à sourire à mes clients. Je n trouve plus de répliques amusantes aussi facilement… Et je tombe de plus en plus en panne d’arguments. 

Arrive le cuisto. Ça me redonne un peu le sourire. Il a l’air bien lui.


- Ouais merci, enfin un peu moins depuis un moment. Sans Alecto je n’arrive plus à rien.

Je lui sers son verre, et ramasse sa piécette.

- T’as perdu toute ta solde ? Sérieux ? Mais comment ? Tu joues ?      

Mais il n’a pas le temps de me répondre que la sorcière reparaît aussi soudainement que précédemment et me l’enlève avant même qu’il n’ait bu son verre… Je soupire,

- A… à plus Ysor.

Dépité, lui rendant un regard désolé, puis secoue la tête négativement en pinçant les lèvres, avant d’avaler son verre pour lui, puis de le nettoyer. Et puis doucement la salle se vide, se calme et l’ambiance retombe. Ça sent la fin de service qui arrive. Mais toujours pas d’Alecto. Plus le temps passe et plus j’en ai mal au ventre. D’autant que je ne peux pas m’empêcher d’imaginer ce qu’ils lui font faire, contre son gré.  Enfin je finis par voir les premiers criminels sortir, en se rebraillant, visiblement content de leur forfait. Je les maudis ! Ils n’en finissent pas de sortir, il me semble qu’ils étaient un régiment, la pauvre ! Enfin… plus rien, que la porte resté entrouverte. Je ne peux plus défaire mon regard de l’obscurité de l’ouverture et m’inquiéter qu’Alecto ni l’autre pouffe n’en sortent. L’ont-ils laissé exsangue ? Effondrée ? Anéantie de peine, de honte, de culpabilité ? Humliée, totalement dégoûtée d’elle même et des hommes ? Je ne suis pas fière de la race humaine dans ces moments-là et presque content d’être un chat les trois quart du temps. Je brûle d’y aller, et en même temps n’ose pas, de peur de ce que je vais trouver derrière cette porte… De peur d’aller trouver la sorcière directement et l’étrangler après avoir repris ma peau d’homme. 

Je soupire profondément, au désespoir, écœuré, dégoûté par touts ces gens sans scrupules, sans cœur, et… me ressert un verre, toujours face à la porte, priant intérieurement pour qu’elle trouve la force de surmonter l’épreuve.
         
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Alecto Nemed

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Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]

Réponse 130 dimanche 26 juillet 2020, 14:41:37

Une à une, les Filles de Thiana redescendaient, et elles se retrouvèrent au comptoir toutes les trois, l'une fumant, l'autre passant de l'autre côté, derrière Yazill, et se servant de petits verres de liqueur sombre qu'elle tendaient à ses collègues. Ca échangeait des anecdotes en ricanant, ça se plaignait, et ça soupirait de courbatures. Milla sirotait en observant le Félin, et suivit son regard.

- Tu t'en fais pour elle ?

Il semblerait que les deux autres demoiselles n'eurent qu'à jeter un oeil vers la porte, tout au fond de la salle, pour comprendre, et l'une pesta entre ses dents quelque chose comme "Elle nous pique notre boulot celle-là, c'est nouveau." mais une moquerie à voix basse les firent rire toutes les trois, avant que leur conversation ne reprenne, pour elles seules, troublant le silence de l'Auberge.

Enfin, la porte du fond bougea légèrement, et des ténèbres, la peau claire d'Alecto se détacha bientôt, dans un léger cliquetis de bijoux. Elle boitait, encore, légèrement plus que quelques heures auparavant, mais son apparence semblait inchangée. L'Esclave avait visiblement pris le temps de renouer ses cheveux, s'ils avaient été défaits, et de se vêtir convenablement, si d'aventure cela n'avait pas été le cas ces dernières heures.

D'un pas maladroit, mais avec minutie, la jeune femme referma derrière elle la salle obscure, avant de marcher la tête basse jusqu'au comptoir, évitant soigneusement les regards des trois Filles qui la dévisageaient avec des yeux mi-goguenard, mi-hargneux.

Lentement, elle remonta ses yeux bleus vers le Chat. Ils étaient sans doute légèrement rougis, mais il semblait qu'ils n'expriment aucunement le profond désarroi intérieur qu'elle ressentait pourtant. Un regard plutôt vide, à vrai dire...

"Monsieur Yazill... j'ai besoin d'aller au Temple." Fit-elle sans hésiter, bien que gênée de devoir parler à côté des trois prostituées, qui les épiaient. "Comme vous n'êtes plus tenu par votre engagement avec Madame Thiana... peut-être que..."

Cette fois, oui, elle était plutôt mal à l'aise, et se mordit l'intérieur de la joue. Il lui semblait délicat d'imposer à Yazill de l'accompagner au Sanctuaire de l'Ordre afin de prier, mais il n'y avait qu'une seule pensée qui la hantait : prier, se confesser. Laver son Âme. Naturellement, le nouveau Fidèle qu'était ce Matou serait surement ravi de l'accompagner, mais elle le sentait tendu, en colère, et ne savait pas dire à quoi cela était dû. Mais, elle n'osait pas lui demander de lui tenir encore compagnie. Et s'il refusait ? Et s'il se montrait aussi brutal, sans ses mots, qu'en présence de sa Maîtresse ?

La dénommée Milla se redressa en finissant son verre, et vint refaire le tour du comptoir pour ranger la bouteille. En passant près de Yazill, elle lui murmura :

- T'es un cul-béni aussi, toi ?

Yazill

Créature

Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]

Réponse 131 lundi 27 juillet 2020, 17:11:08

Comme la fille de joie vient près de moi je ne la regarde même pas, restant absorbé par mes pensées, les joues posées sur mes poings accoudés. A sa question je réponds, lui lançant un regard maussade,

- Qu’est-ce que ça peut vous faire ? Vous pouvez empêchez ça ? Je crois pas… 

Puis Alecto finit par reparaître, « comme si rien ne s’était passé », couvrant, par son attitude, le mal qui lui était fait. Par conviction de l’avoir mérité sans doute ? J’en suis si écœuré que j’en ai la tête qui tourne, aidé en plus par l’alcool. Je voudrais crier ou pleurer mais je n’y arrive pas. Et ces pauvres filles autour qui trouvent encore le moyen de lui en vouloir. Tsss… Quelle misère !

Elle me dit qu’elle veut aller au temple, avec son regard vide, pathétique… Je soupire.


- Si ça vous plait…

J’aime beaucoup mieux la suite, quand elle m’annonce que je ne suis plus lié par aucun engagement envers sa saleté de maîtresse. je n'y pensais plus. Je peux donc filer d’ici ! Je souris, à moitié, incapable de me réjouir vraiment.

- Oh c’est vrai en effet. Eh bien, allons prendre l’air alors. Je serais content de quitter cet endroit. 

A la réflexion de Milla je lui lance un regard noir, l’air du plus désabusé qui soit et lui lâche,

- Depuis quand les églises recrutent des félins dîtes-moi ? Mais si je croyais, j’aurais assurément une autre façon de croire que la sienne, soyez en sûres… Mon Dieu à moi serait du côté des gens comme vous, et comme elle. Pas du côté de ceux qui les oppriment.

Je défait mon tablier que je laisse sur place ; Et fais une révérence à la ronde, m'inclinant jusqu'à terre;

- Si ces Dames veulent bien me laisser prendre congé.

Puis saute à bas du comptoir, file récupérer mon balluchon, remets mes pièces d’armure et attrape ma hallebarde, puis rejoins Alecto d’une démarche princière, toisant ces filles de mauvaise vie. Une fois près d'elle, tout bas je luis demande,


- Qu'est-ce que tu veux faire au Temple ?
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Alecto Nemed

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Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]

Réponse 132 mardi 28 juillet 2020, 19:21:30

Alecto regarda tour à tour Yazill et Milla, en silence, se demandant s'ils allaient en venir aux mains... Son esprit embrumé avait toutes les peines du monde à analyser correctement la situation, et à percevoir convenablement ce qui se passait vraiment entre eux. Cependant, au ton du Félin, assurément, son compagnon avait une dent contre elle, songeait-elle.

Elle pinça les lèvres, lui laissant le temps de regrouper tout son bardas, l'observant avec un mélange d'incompréhension interdite. Il avait l'air très bizarre, ce soir, décidément, mais elle se souvint alors de ses paroles... Oui. Il était soudainement très content de quitter l'Auberge, c'était évident. L'Esclave cilla alors qu'il s'inclinait bien bas devant les trois Filles, qui gloussèrent en lui faisant des petits signes de la main.

- Au revoir, Chaton, repasse quand tu auras les poches pleines ! Lui lança même Milla, alors qu'Alecto avait crut comprendre qu'ils ne s'aimaient pas.

Marchant alors vers la sortie de l'établissement avec Yazill, elle murmura assez fort pour qu'il comprenne, puisqu'il avait l'air de vouloir parler sans que personne ne puisse les épier, ce qui la satisfaisait.

"Hé bien... prier." Cela lui semblait assez évident, mais elle ne jugeait pas cette question, esquissant un léger sourire un peu absent. A l'intérieur, une sorte de coton s'était chargé de protéger son esprit et son âme, rendant son expression encore un peu plus penaude qu'habituellement.

Alors qu'ils s'engouffraient dans les ruelles éclairées par quelques torches, éparses selon les quartiers, Alecto sentit l'air frais emplir ses poumons, et la faire frissonner. Cependant, c'était tout simplement salvateur... Ses pensées engourdies furent revigorées, légèrement, et elle leva le nez pour admirer l'encre noire du ciel, en marchant sans faire attention.

"Vous n'êtes jamais entré dans le Temple ?" Elle se doutait de la réponse, bien sûr, et enchaîna en soupirant. "A cette heure, il n'y aura personne, et la Sœur qui officie la nuit somnole au confessionnal pour se protéger du froid."

La Domestique adaptait sa marche aux petits pas du Félin, sans sembler s'en agacer, résiliente, sans même y songer, et baissa les yeux sur sa démarche qui lui faisait rouler les épaules et ce minuscule baluchon.

"Par ici." Fit-elle alors, s'engageant dans une plus petite allée, loin des larges et belles marches qui donnait sur le parvis du lieu de Culte. Au fond, elle poussa une porte modeste, pas très haute, se voûtant un peu plus pour s'y engouffrer.

Le temps que ses yeux ne s'habituent à la faible luminosité après les éclairages plus soutenus de la grande place face à l'édifice, Alecto resta immobile et inspira profondément, avec délectation. Elle se sentit, immédiatement, bien plus sereine... Enfin, percevant mieux les formes, contrairement à Yazill qui devait tout observer correctement, Alecto le guida entre les blancs et les statues grandioses, loin de l'humilité religieuse de la petite Esclave, jusqu'à ce qu'ils atteignent une petite salle sur le côté, seulement fermée de grilles ouvragées, près du transept.

Pas plus de trois prie-dieu pouvaient s'y tenir, mais de nombreux cierges éclairaient ce petit boudoir, à demi isolé. Alecto poussa la grille, dans un bruit grinçant qui résonna dans toute l'église, mais révélant surtout l'absence totale de fidèles à cette heure.

"Entrez, personne ne vous ennuiera ici." Elle semblait parfaitement connaître les lieux, en grande habituée, et dans son regard jadis absent, une lueur avait reprit peu à peu de vie.

Yazill

Créature

Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]

Réponse 133 vendredi 07 août 2020, 10:38:22

A la réplique des filles, je rétorque, joueur, d’un ton princier,

- Les poches pleines, Madame, ça ferait à peine une ou deux pièces ; vu mes poches minuscules. Je gage que ça paierait même pas un bisou.

Et J’observe Alecto qui semble encore plus, vide que d’habitude. Comme si toute forme d’intelligence l’avait définitivement quittée. Mais, vu ce qu’elle vient d’endurer, j’en devine la raison. Et je comprends mieux pourquoi elle est si peu futée. Elle a trop à gérer émotionnellement. Elle ne peut pas intellectualiser autant qu’une autre, moins bafouée. Et son ignorance la protège d’une certaine façon. ça me fait mal au cœur… quel gâchis ! Pour autant, je ne peux ignorer son cul magnifique qui ondule devant moi… Elle est décidément sensuelle. Ça agrémente agréablement notre trajet jusqu’au temple. Là je joue le jeu, un peu, sans obséquiosité. A sa question si je suis déjà venu au temple, je réponds,

- Si si, bien sûr. Mais cette fois, je vois la chose différemment.

Espérant qu’elle s’en sente flattée, sans conviction cependant quant au fait qu’elle fasse le lien avec le fait qu’elle m’ait baptisé. On finit par arriver dans son coin favori, si je déduis bien. Je regarde alentours… tout est si conforme aux croyances… Effectivement, contrairement à elle j’y vois très bien, bien que, sans toutes les couleurs. Aussi je ne manque pas de remarquer comme elle est plus heureuse ici. Ça la rend plus belle, comme si une part de son fardeau s’en allait... Qu’elle s’empressera de reprendre sur les épaules en sortant hélas. La culpabilité, ça vous gâche la foi. C’est pour ça que celle des églises est corrompue. Je grimpe sur un prie dieu, et m’y agenouille en prière, fermant les yeux, la tête un peu penchée en avant. On jurerait que je prie en silence. Peut être bien que je le fait. J’avoue, je suis tenté, comme un enfant frustré, de demander des hémorroïdes douloureux pour la Sorcière, et la liberté pour Alecto. Mais je ne confonds pas Dieu et le père Noël (ou son équivalent  d’ici). Je n’en fait rien. Je patiente, essayant de me recueillir, si ce mot à seulement un sens pour moi. Peut-être en aura-t-il un à force ? J’ai rien contre l’idée de la prière. C’est juste les églises et les dogmes qui m’horripilent. Et leur cortège de peurs et de culpabilité, leurs mensonges à ce sujet pour tenir les fidèles à leur merci. Et ce Dieu caractériel et impitoyable qu’ils dessinent, à punir et se mettre en colère comme un vulgaire humain. Même moi je suis moins bête que lui.

C’est pas grave tout ça. Ce n’est qu’un décorum. La vraie foi, j’entends – s’il existe - le lien entre nous et notre part divine est ailleurs, indépendant de tout ça. Mais au moins Alecto est contente ici, comme un enfant au magasin de jouet. Elle y trouve les rêves qui lui permettent de tenir jour après jour, sans foutre le feu à sa fichue auberge et étrangler sa saleté de maitresse. Je me demande ce qu’en pense le Dieu réel, de ces conneries. J’ai dans l’idée qu’il est forcé de pardonner. Ça m’arrangerait qu’il dise à Alecto qu’elle n’est plus obligée de se martyriser toute seule pour « expier », que l’expiation est gratuite, et non payante en souffrance sonnante et trébuchante… Tiens, ben voilà, c’est pour ça que je prie, exactement ça. Qu’elle arrête de se croire obligée de s’ajouter elle-même de la souffrance à celle qu’on lui inflige déjà, que ça ne lave rien ! Que ça ne libère de rien.

Mince, a y est… j’ai envie d’elle, de la faire couiner, oublier ses soucis dans un orgasme formidable… Certains lèveraient les yeux au plafond en murmurant « pardonne-moi mon dieu  pour cette pensé impie », mais jusqu’à preuve du contraire, c’est bien Dieu qui a créé le plaisir, et nos organes pour s’en offrir mutuellement, et les saisons, et les chaleurs… alors il ne peut décemment pas être contre, ni trouver ça impie, sinon il se renie lui-même. C’est bien pour ça que le cul d’Alecto est Divin, parce que Dieu est d’accord pour qu’il le soit !
         
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Alecto Nemed

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Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]

Réponse 134 vendredi 07 août 2020, 11:52:53

En réalité, Alecto avait été touchée par les mots de Yazill, comme souvent. Il avait cette fois encore trouvé le ton adéquat et la petite Esclave se trouvait émue qu'il révèle combien les dernières heures passées en sa compagnie avaient changé sa vision des choses. Pénétrer dans le Temple, désormais comme deux fidèles égaux, contribuait à la rendre plus calme. Sa prière était longue, malheureusement pour le petit félin, car évidemment, elle avait énormément de chose à exprimer, et beaucoup de pardons à demander. Ce fut sans doute interminable, ses lèvres tremblèrent parfois, quelques mots brisèrent le silence, comme "faible" "offense" ou "protégez".

Se signant plusieurs fois, à l'issue de son recueillement, Alecto se redressa en grimaçant à cause de sa cuisse encore douloureuse, et plusieurs autres courbatures, et alluma un cierge d'un geste irréprochable de dextérité, elle qui craignait pourtant le feu. Il semblait que cela n'avait rien à voir... Apaisée, elle tira d'une petite bourse une pièce énorme pour Yazill, qu'elle déposa dans l'urne. Une fortune pour une esclave. Puis, elle se tourna vers son compagnon félin et sursauta.

"Oh." Elle venait de réaliser quelque chose, cilla, et sourit alors. Elle pivota pour faire de nouveau face aux galeries de bougies sacrées, en alluma une autre qu'elle plaça à côté de la sienne, se consumant lentement, et la bourse minuscule se vida de sa dernière petite monnaie.

Son regard morne avait quelque chose d'enfin plus vivant, bien qu'on devine aisément les dommages causés sur son moral, durablement.

"Celui-ci est pour vous." Fit-elle en désignant le second cierge qu'elle avait allumé à la flamme du sien, symboliquement. "Il représente votre entrée dans notre Famille."

Finalement, elle pencha la tête sur le côté, penchée pour observer son compagnon, le regard plus tendre.

"Les épreuves que nous avons vécues ont été placées sur notre route pour vous montrer ce chemin, et puisque vous voici baptisé et que vous avez communié à l'Eglise, alors je remercie le Seigneur pour cette journée."

Indéniablement, elle songeait que les douloureux événements n'étaient là que pour apporter le Bien, quel qu'il soit, quelque part. Par forcément le sien, bien sûr, elle avait admis la notion de sacrifice depuis des années. Mais au moins celui de Yazill, de la Sorcière peut-être, qui avait fait une très bonne journée de ventes, le bien de l'Auberge, d'Ysor qui semblait avoir apprécié le petit Matou. Le bien, enfin, de la communauté des croyants, qui avait accueilli un nouveau Frère.

"Je remercie le Ciel de vous avoir placé sur ma route." Alecto eut un petit sourire, en le trouvant attendrissant, mais se remémorant aisément les bontés dont il avait fait preuve pour elle. Des bontés au bon goût du péché, bien sûr, mais cela avait amené à sa conversion, après tout.


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