Le Grand Jeu

Plan de Terra => Ville-Etat de Nexus => Place publique => Discussion démarrée par: Alecto Nemed le jeudi 21 mai 2020, 12:42:42

Titre: Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le jeudi 21 mai 2020, 12:42:42
Un soir habituel à l'Auberge appartenant à la sorcière Thiana Gian. Soiffards classiques, qui semblent vouloir fusionner avec le comptoir... Malgré tous ses efforts, la jeune Alecto n'arrive pas à faire briller le bois, dont le vernis craquelle chaque jour plus sous les coups de chopes, les résidus de liquides divers dont on évite parfois de se demander la véritable nature.

La salle est assez remplie, ce soir. Pour beaucoup, et notamment sa Maîtresse, cela signifie que les affaires tournent, c'est somme toute positif. Mais... Pour la discrète et timide serveuse, cela signifie une activité intense et désagréable. Ivrognes qui hurlent, chants de marins à la note fausse et au relent iodé, bardes qui s'essayent à de nouvelles mélodies et testent leurs créations devant un public difficile, table de jeux aux visages tendus, tapageuses aguichantes en quête de quelques pièces... Et tout ce petit monde réclame à boire et à manger.

La domestique de la Sorcière s'efforce de satisfaire les commandes. Mais il faut avouer qu'elle n'est pas douée. Intimidée par un soldat aux larges mains et l'oeil mort, elle se trombe dans ses souhaits, et subit une pluie d'insultes. En surestimant ses capacités d'équilibre, elle porte un plateau bien trop rempli de coupes et carafes, et des gouttes d'un vin rouge sombre constellent la chemise d'une diseuse de bonne aventure, qui lui promet mille malédictions...

Alecto n'a pas une seconde pour elle.
Elle ignore avec soin, docile et résiliente, les gestes déplacés et les suggestions bien trop familières, pour se concentrer sur sa tâche. S'il ne tenait qu'à elle, elle demanderait assistance à sa Maîtresse, mais elle sait qu'Elle est occupée, et que ses occupations sont hautement plus importantes et délicates que les siennes... A chaque fois qu'elle pense à Thiana Gian, le coeur d'Alecto se serre : il est difficile pour elle de savoir si elle l'admire plus qu'elle ne la craint. Ou l'inverse. Si elle osait, la Domestique lui suggérerait de se vêtir de manière plus appropriée pour le service. Mais sa Maîtresse la veut élégante et décorée, voire décorative. Alors, Alecto déambule dans l'Auberge vêtue de voilages délicats d'une couleur lilas, et elle a paré son corps de bijoux. Après tout, si cela peut aider aux affaires... ?

Cette fois, un plateau porté bien fermement à deux mains, elle se fraie un chemin entre les tables combles pour apporter son souper à un couple qui roucoule. Elle ne peut réprimer un sourire attendri face à ce spectacle touchant... Le grand cœur de la petite lui joue assez souvent des tours pour qu'elle réussisse, un jour, à apprendre la leçon mais. Elle trébuche sur la botte large et sale d'un voyageur. Sans comprendre ce qu'il lui arrive, l'esclave se retrouve soulevée par une main puissante sertie d'une chevalière, qui l'a empoignée à la gorge, et un visage bourru plein de rancoeur grogne un
"'gaffe où tu mets les pieds, bécasse."
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le vendredi 22 mai 2020, 13:02:21
J’avais besoin de me restaurer d’autre chose que des ordures sur ma route, et accessoirement de trouver à me loger. Comme souvent j’opte alors pour un passage à l’auberge. Dans celle-ci on me connait pas encore. C’est à la fois un avantage et un inconvénient. Un avantage parce que je bénéficierai l’effet de surprise. Un inconvénient parce que je ne sais pas où je mets les pieds, et ça peut être dangereux selon sur quel genre de population on tombe. Y’a des gens impressionnables, et d’autres pas. Et dans mon cas, vaut mieux que j’impressionne, c’est une question de survie. Posté près de la porte d’entrée, j’avise le brouhaha à l’intérieure. Ici on picole c’est sûr ! Et pas du meilleur vin. Ça parle fort, ça s’invective, ça lance des jurons… C’est du tout venant, et surtout du bas-fond. Le plus risqué, pas ce que je préfère… J’avale ma salive, prends une grande inspiration et… j’actionne le loquet de la porte, debout sur la pointe des pieds, utilisant ma hallebarde. Du moins j’essaie, car je l‘atteins tout juste. Mais soudain elle s’ouvre toute seule. Deux ivrognes sortent, titubant et s’épaulant l’un l’autre. Ni une ni deux… J’ai un coup d’œil méfiant sur eux, puis, me faufile à l’intérieur…

Comme attendu, y’a du monde ! Impossible de passer inaperçu. Alors j’ai pas le choix. Je fais comme je fais toujours dans ses cas-là : J’oublie que je ne fais que 30cm de haut, et vais me trouver une place en me taillant la route parmi les bottes et les sabots, avertissant sur mon passage, pour ceux qui m’auraient pas vu, avec ma voix de vieux pirates. Ça impressionne la première fois !


- At-tentioooon… Je passe ! … Pousse ta guibole toi ! … Hey ! Fait gaffe où tu marche grand !  T’es pas tout seul ! 

Donnant de la voix et des coups du plat de ma lame, comme ça jusqu’à une chaise libre, provoquant la surprise, et parfois même la stupéfaction de certains, qui pensent alors avoir une hallucination et fixent le fond de leur choppe perplexes. Arrivée au siège convoité - si personne à posé ses fesses dessus entre temps - je l’escalade, en commençant par y jeter mon balluchon et mon arme… Puis m’y tiens debout, agrippé au rebord de la table. En général, seuls mes oreilles et mes yeux dépassent. Et comme mes trois voisins de tablée me fixent avec des yeux ronds comme si j’avais un poulpe vivant sur le crâne, je leur lâche,

- ça va ! T’as jamais vu un chat qui parle !?  Ben maintenant c’est fait. Au moins, t’auras quelque chose à raconter à bobonne en rentrant. Merci qui ?

Et à l’autre à côté qui me regarde moins étonné que suspicieux, j’ajoute,

- Eh oui ! C’est bien ce que tu penses… La magie a parfois des ratés. Surtout quand on s’amuse avec des sorts puissants. Mais t’en fais pas, j’ai retenu la leçon ! Je m’occupe plus de métamorphose.

Voilà qui devrait me mettre un peu à l’abri des convoitises et autres coups fourrés. Et au troisième qui a justement l’air de m’examiner comme une marchandise qu’il voudrait acheter… ou plutôt revendre un bon prix, je poursuis, en appuyant bien mon regard dans le sien,      

- ça me laisse plus de temps pour étudier d‘autres trucs plus vicelards, qui m’ont bien aidé à rester envie jusqu’ici. Mais… on cause chiffons là,  ou on picole ? Qui c’est qui régale ? L’avantage c’est que j’ai un tout petit estomac.

Là-dessus, j’avise une dernière fois leurs trognes cabossées, pour y sonder l’ombre d’une perfidie possible… et, n’en voyant pas venir, je me retourne pour chercher la serveuse.   

C’est toujours bon de tourner le dos à un éventuel adversaire comme si de rien n’était. Comme ça il sait que t’as pas du tout peur de lui. Et il va en conclure tout seul que c’est sans doute parce que tu as largement de quoi le rétamer en magasin. C’est risqué c’est sûr. Le jour où on me croira pas, ou que j’tomberai sur des têtes brûlées, elles me mettront dans un sac pour me revendre un bon pris à la foire ou a un particulier, amateur de curiosités vivantes. Ce coup-là il se pourrait bien que je me retrouve en cage dans le salon d’un manoir bourgeois pour le restant de mes jours. Je mène une vie plein de danger. J’ai pas le choix. Et à force… je m’y suis fais. En général, quand ça tourne mal, reprendre mon apparence humaine suffit à me sauver la mise et souvent la vie.
       

     

             
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 22 mai 2020, 13:51:11
Une toute petite voix éraillée par la prise sur son cou grésille.

"Ma... ma Maîtresse vous demande de bien vouloir ne pas abîmer le personnel..." Et la grosse main à la chevalière, dont le visage fronce d'épais sourcils au dessus d'un oeil borgne, desserre ses doigts. En général, évoquer la Sorcière suffit à faire réfléchir même les plus soûls des piliers.

Alecto tombe au sol sans adresse, restant plus ou moins de bout, et se penche pour ramasser les débris de son plateau. Autour d'elle, des rires, qui se taisent aussitôt quand se referme la porte de l'Auberge. En se redressant, la jeune fille ne voit d'abord pas ce qui peut provoquer un tel étonnement, qui s'efface bien vite pour reprendre le brouhaha habituel et gras.

En courbant l'échine, elle retourne difficilement jusqu'au comptoir, les yeux humides, encore sous le choc de l'agression. Son cou porte encore les marques rouges de la poigne du voyageur mécontent, qu'elle frotte par réflexe, et grimace, tout en tournant autour du bar pour prendre la place qui lui revient.  Déposant plateau et débris du souper avorté, elle rince ses mains à un baquet d'eau, alors que montent à ses oreilles d'étranges paroles.

Métamorphose ? Trucs vicelards ? Elle écarquille les yeux et se retourne pour observer qui pourrait être l'auteur de ces annonces. D'abord, bien sûr, elle ne voit rien qu'un baluchon sur le comptoir, une arme qu'elle ne sait nommer, et se demande si l'homme -la voix était assurément grave- n'a pas déguerpi en laissant traîner ses affaires. Mais, à voir le visage des clients autour du paquetage, Alecto soupçonne tout de même autre chose... Elle refait le tour du comptoir, curieuse, la tête penchée telle un cocker timide.

Alors, elle voit de profil un. Un chat ?
Elle cille. Cela semble être un chat assit sur une chaise haute, vêtu comme un mendiant ou un ancien soldat sans solde, qui observe de ses yeux de... de chat la pièce. Est-ce que sa Maîtresse a autorisé les animaux sans l'en avertir ? Mais... Est-ce qu'un chat porte des vêtements ? Possède une arme ou un baluchon ? Et surtout, est-ce qu'un chat parle ? Alecto en doute. Une moue vient tirer sa bouche, alors qu'elle s'approche du matou.

Intimidée, mais incapable de ne pas avancer pour en savoir plus, la Domestique se racle la gorge, pour tenter de se faire entendre. Restant à une distance qui lui semble sécuritaire, elle pince les lèvres avant d'oser parler.

"Je... Vous... désirez quelque chose à boire ?" Est-ce qu'il réclamera du lait ? Que boit un chat qui parle, et un chat magicien ? Beaucoup trop de questions dans la petite cervelle intriguée, mais peureuse, de l'esclave.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le lundi 25 mai 2020, 16:08:24
Mes acolytes de bar calmés et prévenus, je réalise que la serveuse à des ennuis. Trop tard pour intervenir, si jamais j’intervenais ! Je ne me sens pas d’humeur à jouer les sauveurs ce soir. En plus, depuis que je suis chat, c’est devenu éminemment risqué pour moi. Mais la voilà qui finit par trouver le temps de s’intéresser à moi. Fort bien ! Elle a l’air très surprise. J’ai l‘habitude de faire cet effet-là. J’aime bien ! C’est même un gage de survie pour moi. C’est quand les gens ne sont pas surpris que je commence à m’inquiéter. Car alors, le pire est envisageable. Avec mes 30cm et mes 2 kilos 5, je fais le poids contre rien ni personne. Je prends mon temps avant de répondre, pour soigner mes effets, étrécissant mes yeux félins et me grattouillant la barbiche avec des gestes qu’aucun chat ne penserait à faire. Enfin je lâche, d’un ton aimable, un poil surjoué dans le sucré,

- Le bon soir Damoiselle. A boire et à manger, oui. Mais faîtes-vous seulement des portions à ma mesure ?  Parce que si je dois payer un plat dont je ne mangerai que deux bouchées, et une bière dont je ne boirai qu’une gorgée au prix fort, je crains de ne pas avoir assez sur moi. C’est qu’elles sont lourdes et encombrantes les pièces de votre monnaie dans mes minuscules poches.

Et je lui sors mon plus beau sourire, clignant de temps en temps les yeux, tout en la fixant. D’ailleurs, de l’angle où je suis, je peux pas rater ses seins… Et je me prends malgré moi à m’imaginer  en train d’y faire la sieste, moelleusement callé entre les deux. Voilà bien un divan à ma mesure. Pourvu qu’elle aime les chats.              
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mardi 26 mai 2020, 17:03:46
Alecto cilla longuement, incrédule et curieuse, à mesure que cette petite créature argumentait sur la nature des portions, mettant en avant bien des raisons pour la jeune fille de succomber. Elle n'y avait jamais songé, et c'était bien la première fois qu'elle avait à le faire, mais oui, évidemment, dans un cas d'un chat parlant et botté, évidemment, tout objet à taille humaine était bien trop grand, lourd, encombrant ! Pauvre de lui, d'avoir à vivre dans un monde parfaitement inadapté !

La Domestique tombait droit dans le panneau, les grands yeux du félin de salon finirent par la convaincre, s'il en était seulement nécessaire. Son visage, un peu craintif de prime abord, au regard intrigué, avait migré vers une expression pleine d'empathie, hochant même la tête lentement, compréhensive. Hé bien oui ! Il serait fortement malhonnête de lui faire payer le prix fort, à ce pauvre animal... Si... si tant est qu'il s'agissait d'un animal ? Qu'était-il ? L'Esclave pinça les lèvres en une expression naïve et, il faut l'avouer, idiote.

"Oh..." Elle était hameçonnée, c'était trop tard.

"Vous avez raison, oui... C'est vrai que ce serait injuste." Et l'injustice, c'était mal, n'est-ce pas Alecto ? Dans son cœur,  c'était déjà tout vu, et tout décidé. Il était cruel, presque de l'arnaque, que de ne pas adapter à son gabarit les services de l'Auberge. Mais... dans sa petite cervelle, la Domestique était en proie à un dilemme furieux. Les idées se bousculaient, les arguments et plaidoiries luttaient avec fureur, et cela se voyait sur son visage. Ses grands yeux baissés, à la fois intimidée et pensive, exprimaient toute l'étendue de ce qui se jouait en elle, se tortillant les doigts nerveusement.

"C'est que... Voyez-vous..." Elle se mordillait l'intérieur de la joue. Saurait-elle prendre une telle décision sans l'aval de Thiana Gian ? Se ferait-elle réprimander ?"Je ne sais pas trop si... Si j'ai le droit. Ma Maîtresse est assez à cheval sur les règles, et vous en conviendrez, c'est important de suivre les règles..."

Oh oui, très important. Enfreindre une règle ou un loi, qui faisait ça ? Les bandits ! Et S'il y avait une chose qui faisait peur à Alecto, c'était les Bandits, les truands, les voleurs, les malfrats ! Les pommettes de la jeune fille devenaient plus roses, à mesure que son combat intérieur augmentait la température de son corps, et le battement de son coeur.

A côté d'elle, au comptoir, un des hommes ayant reluqué sans retenue la créature féline originale souffla un "J'vais te les tenir tes pièces si elles sont trop lourdes, Minet."

Alecto sursauta, semblant s'éveiller de ses pensées paniquées. Elle tourna ses yeux clairs vers le type, un ivrogne habitué de l'Auberge, toujours près à un mot gras quand elle passait à côté de lui. Se sentant surement très fort en cet instant, face à une petite esclave, et un chat de moins de cinquante centimètres de haut, le pilier renchérit "Apporte-lui du lait dans un dé à coudre, Alecto, pis fais-y attraper une souris du grenier pour dédommager la Sorcière."

Avalant avec peine sa salive, l'Esclave restait immobile, craintive de la réaction de la créature. Elle avait été attendrie par ses mots et son attitude, mais elle se souvenait très bien qu'il avait parlé de métamorphose, et sous-entendu d'autres pouvoirs plus impressionnants encore. Elle était terrifiée à l'idée qu'il se mette en colère, ou que le Pilier fanfaronne encore, et ne la force à agir comme il l'avait suggéré, en riant grassement.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mardi 26 mai 2020, 22:33:07
La serveuse passe bien vite de la surprise à l’adhésion, prenant clairement parti pour moi. Là, mon petit cœur de chat a un battement plus fort, comme à chaque fois que je réussis ce coup-là. Mais là voilà pourtant bientôt qui hésite… Ah les méandres de l’âme humaine ! Surtout celle des serviteurs de tout poil, e n'y entendrai jamais rien ! Car la jeune femme était visiblement en proie à quelqu’intenses réflexions intérieures dont j’ignorais la nature véritable. Et comme elle me parle de l’importance du respect des règles, je hausse un sourcil, me grattant la barbiche et soupire.

- Ah bon ?! Parce qu’il y a des règles qui régissent le cas des chats parlants ici ? La vous m’étonnez ! Ça serait bien la première fois !

Dis-je ironique, un brin moqueur. Mais voilà qu’un ivrogne, enfin, un client s’en prend à moi, commençant par me proposer de m’alléger de mes sous. Je me retourne vers lui aussitôt, sans précipitation toutefois… Je le dévisage, posément, de la tête aux pieds, du haut de mon tabouret… Me tire doucement une moustache, puis lui dis,

- Mes pièces ? Faudrait déjà que j‘en ai plus d’une.

Puis comme il poursuit en ironisant sur le rôle et la nourriture des félins domestiques, j’ajoute,

- Une Sorcière ? Alors peut-être me rendra-t-elle ma forme originelle si je la débarrasse de TOUTES les souris de la maisonnée ? Mais quitte à boire un dé à coudre, j’aimerais autant qu’il soit de gnaule plutôt que de lait. Je n’en bois guère. Je lui préfère le vin ou la bière… Pour l’ivresse bien sûr. Mais j’ai idée que j’y parviendrai rien qu’en respirant votre haleine. Pas vrai ?  hé hé hé…  

Y ajoutant un regard entendu et un sourire en coin, toujours sur mes gardes maximum, sans rien en laisser paraitre. 


   
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mercredi 27 mai 2020, 12:08:23
L'intervention de cet habitué malpoli avait totalement empêché Alecto de répondre. Tétanisée qu'elle était, comme glacée, de peur que la créature à moustache ne soit un immense et puissant démon qui ravagerait toute l'Auberge face aux moqueries d'un mortel. Elle attendit une étincelle, se demandant si ce n'était pas mauvais signe, que le Chat reste si calme... Peut-être que c'était le calme avant la tempête ? L'Esclave murmura une prière silencieuse, appelant l'aide des Dieux pour éviter le chaos.

Les mots de ce petit client poilu la laissa bouche-bée. D'abord, parce qu'elle était toujours impressionnée par les personnes qui n'avaient pas peur des grosses brutes, qui ne se mettaient pas à pleurer, ou fuir à toutes jambes. Là, malgré la situation, il restait parfaitement maître de son sang-froid et devisant avec malice.

Savoir se sortir de telles situations était un art, assurément, qu'Alecto ne maîtrisait pas, et admirait. Ignorant que ce n'était que le prix de la survie pour Yazill, elle l'observait lorsqu'il parlait posément, avec des arguments qui, encore une fois, faisaient mouche pour la petite serveuse. Comment ne pas penser "mais oui, il a raison !" ? Elle pinça les lèvres et acquiesça, même, appuyant ses dires. L'attitude du matou était peut-être courageuse, ou alors, Alecto avait une sainte horreur de toute forme de conflit, car cela l'angoissait... ? Elle se racla la gorge, son qui passa presque inaperçu, même si autour d'eux un relatif silence s'était imposé. Les clients étaient curieux et amusés par cet échange, et sans doute cherchaient-ils tous à savoir si la petite créature féline était bel et bien aussi puissante qu'elle l'avait laissé croire en arrivant.

Prenant son maigre courage dans ses deux mains graciles, pleines de cicatrices, l'Esclave fit un pas en avant, et se tourna vers le Pilier. Dans un geste parfaitement tremblant, le visage blême, elle vint poser sa paume sur l'avant bras large et crasseux de l'homme qui grognait déjà de la réponse de Yazill, serrant le poing.

"Monsieur, je suis confuse..." Elle leva l'index de son autre main vers l'arrière du comptoir, où trônait, accroché au mur, un large écriteau de bois sculpté déclarant officiellement ses mots "PAS DE BAGARRES A L’INTÉRIEUR".

L'Esclave rougit avec force quand le client posa ses yeux furieux d'avoir été maltraité verbalement par un chaton, et sa voix se fit éraillée par la peur.

"Vous... vous savez bien... Ma ... Ma Maîtresse. Elle n'aime pas trop qu'on casse le mobilier et..."

Inutile d'en dire plus pour l'Habitué, qui semblait connaître Thiana Gian suffisamment, pour lâcher un râle mécontent, mais résigné. Cependant, il vira la petite main d'Alecto, de rage, surement plus facile de s'en prendre à elle qu'à la Sorcière ou au Chat à la Langue Bien Pendue, avant de se lever et de pointer un index vengeur vers le félin. "Toi, Minet, je t'attends dehors, y a pas d'panneau dehors, et jvais me faire un manchon de ta fourrure miteuse."

Il conclut sa menace en crachant au sol, sortant de l'Auberge en jouant des épaules. Le brouhaha reprit petit à petit, et bientôt, l'ambiance fut redevenue la même... La Serveuse, reprenant une coloration presque normale, reporta son regard bleu vers le petit client poilu.

"Pardonnez l'attitude de ce monsieur, je vous prie, ce n'est pas l'habitude de la Maison, je vous le promets..." Ayant à cœur qu'il n'en tienne pas rigueur à l'établissement, de peur de contrarier sa Maîtresse, Alecto baissa les yeux timidement, avec un léger sourire gêné.

"Un petit verre de bière, et un bol de lapin aux olives, avec une bonne tranche de pain au miel, cela vous conviendrait, Monsieur ?"
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le jeudi 28 mai 2020, 22:57:57
La serveuse semble si effrayée par son stupide client, tellement que je m’en amuserais presque à ses dépends. Enfin, non, je préfèrerais plutôt parvenir à lui tirer un sourire. Son regard triste un peu éteint me ferait oublier qu’elle peut sourire, comme tout le monde. Mais peut-être que sa vie est médiocre ? Médiocrement triste ? Comme elle parvient néanmoins à rappeler les règles au client, il s’en va, me menaçant ! Je crois rêver ! S’abaisser à provoquer un matou en duel ! Y‘en a qui n’ont vraiment plus de dignité. Mais… j’ai l‘habitude de gérer pareille situation. C’est pas la première fois que ça m’arrive bien sûr. Les idiots comme celui-là, il y en a partout. Et je sais déjà comment je vais lui échapper sans le moindre risque. Si bien que, tout sourire et amusé d’épater un peu la serveuse par mon audace, je surenchéris sur les stupides menaces de mon adversaire, rétorquant, montrant ma hallebarde qui n’est guère qu’un couteau de service pour lui,

- C’est ça !  J’arrive ! Et puisque j’ai qu’un couteau de cuisine pour me battre, tu serais bien avisé de te munir d’une fourchette ! Comme ça on sera raccord !

Et si j’en avais eu une à porté de main, je l’aurais lancée sur sa route. Ensuite, une fois l’importun dehors, Alecto s’excuse à sa place. Je lui souris, étirant mes yeux félins en deux fentes jaunes, soupirant,

 - Et allez ! Me dîtes-pas que vous vous excusez pour lui ?! C’est lui l‘idiot ! C’est lui le malotru ! Que pouviez-vous y faire ?

Puis je murmure tout bas pour moi seul, en secouant la tête négativement et en fixant le vide devant moi,

- pas l’habitude de la maison, tssss…

Elle se sent tellement... coupable qu’elle ment. Je ressens un brusque élan de compassion, qui me monte au coeur et me serre la gorge. Je la fixe, battant des cils un coup, mon regard trahissant mon trouble, puis… Elle me propose  un menu. J’acquiesce lentement, avec un sourire timide et soupire,

- Gardez la tranche de pain. C’est pas pratique avec mes petites dents. Le reste suffira bien. Et…

Je pose ma toute petite main sur son poignet, relève mes yeux agathes dans les sien et conclus,

- J’aurais sans doute pas de quoi payer, vous vous en doutez… mais l’autre dehors aura ma peau, réclamez-la lui, ça vous fera un souvenir.

D’un ton qui l’empêche de savoir si je suis sérieux ou si j‘ironise. De toute façon, c’est a vérité : je n’ai pas plus d’un sous en poche. Et je doute que ça suffise.

- Me dîtes-pas que votre maitresse vous reprocherait de nourrir un chat errant ?  Si c’est bien une sorcière alors… vous n’aurez qu’à lui dire que j’étais noir, hé hé hé… Elle vous félicitera !   

     
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 29 mai 2020, 08:46:03
Finissant d'achever la crédule Esclave, la petite patte sur sa sienne, et ce regard de pauvre petite créature implorante laissa Alecto ouvrir la bouche, sans qu'aucun son ne puisse en sortir.

Rassurée par le départ de l'Habitué, qui avait évité une bagarre potentiellement suivie de bris de matériel, vaisselle, voire meubles, la jeune fille se sentait moins angoissée. Les situations de tension n'étaient jamais facile à vivre pour elle, et elle fut encouragée par les très aimables paroles de Yazill, qui assurait que le coupable était bel et bien cet ivrogne malpoli. Elle hochait la tête, à son tour convaincue, mais incapable tout de même de dire du mal d'un client.

Il enfonça le clou avec l'éloquence nécessaire pour serrer le cœur de la petite Domestique, quant à sa fortune. Naturellement, elle avait réagit sans réfléchir après l'altercation, proposant son repas au chat. Pauvre petite créature... Non seulement il devait avoir eu très peur de se faire frapper -de ce qu'elle songeait-, mais en plus, elle n'avait même pas assez d'argent pour manger à sa faim ! C'était si injuste !

Élevée depuis sa prime enfance pour ressentir une profonde empathie et une immense compassion, on atteignait là un sommet, tant Yazill avait la ruse d'en jouer, et son apparence aidait largement. Elle cilla longuement, sursautant quand il évoquait sa fin prochaine des mains du Pilier.

"Oh non ! Ne dîtes pas cela, je vous en prie." Elle pris la petite patte posée sur son poignet.

"Il ne vous arrivera rien, je vous le garantis." Sa bonne âme venant encore une fois de se faire abuser, sans qu'elle ne puisse même imaginer la fourberie de son interlocuteur, Alecto esquissa un sourire qu'elle voulait rassurant, pour tenter de soulager la pauvre petite bête de pensées noires.

"Suivez-moi... s'il vous plait." Pris d'un soudain courage, elle patienta le temps qu'il faut pour que son félin client récupère ses affaires et saute au sol, espérant qu'il accepterait de le suivre jusqu'à l'arrière cuisine, derrière la porte qui donnait de l'autre côté du comptoir.

Toujours un peu voûtée, comme s'excusant d'exister, elle se fraya un chemin rapidement, gracile et passant inaperçu. Quand elle laissa Yazill entrer dans la pièce qui servait de cuisine, et de stockage de certaines bouteilles de meilleure qualité à l'abri des regards soûls, Alecto rougit légèrement, avec un sourire intimidé.

"C'est... c'est plus sûr, ici." Elle supposait non seulement qu'aucun ivrogne ne viendrait l'importuner et ... que Thiana Gian ne verra pas immédiatement découvrir qu'elle nourrit gratuitement n'importe quelle créature qui réussit avec malice à la tromper.

D'un pas leste, et avec un silence étonnant, l'Esclave servit un petit verre de bière mousseuse, puis se saisit d'une grosse louche pour prendre d'une large marmite fumante une belle quantité de ragoût qui mijotait. Elle s'appliqua à y ajouter les olives, comme concentrée sur sa tâche, soucieuse de faire correctement honneur à son petit client poilu.

Le pauvre chat devait sans cesse être ennuyé par ce type de personne ignoble, et à chaque fois qu'il parlait, il trouvait un argument qu'Alecto ne pouvait démentir. Sa naïveté effrayante lui certifiait que Yazill était sincère et aux intentions honnêtes...

Contre un mur de la pièce, une table d'office et un tabouret n'attendait plus que l'infortuné matou. Alecto y déposa l'écuelle et le verre, et tendit la main, l'invitant à s'installer, tirant un sourire enfantin.

"Voici Messire !" Un léger rire passa la barrière de ses lèvres, et elle alluma une chandelle pour que la pièce soit moins sombre. "Gardez votre argent, monsieur, ceci en dédommagement des insultes de notre client."
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le vendredi 29 mai 2020, 17:39:09
Décidément, elle marchait au quart de tour cette fille. Elle était parfaite. J’aurais pas pu mieux tomber finalement. La voilà qui m’offre de la suivre… C’est parfait ! Bien que je ne sais pas où elle va m’emmener, je ramasse mon balluchon, ma hallebarde, et saute à terre pour la suive. Elle est tellement « bonne poire » qu’elle serait surement incapable de faire un mauvais coup. Et en effet, elle me conduit loin de la clientèle dangereuse, là-derrière je serai plus tranquille.  Je lui souris largement, autant que faire se peut avec une bouche de chat.

- Vous êtes bien bonne ma mie, j’espère que je rencontrerai votre patronne pour lui dire combien vous m’avez soigné.

Avec une courbette obséquieuse, et ma petite main sur le cœur, avant de prendre place à la table qu’elle me désigne dans son arrière boutique. Ça sent rudement bon. Je ne peux m’empêcher de la regarder, avec sa petite bouille enfantine et ses seins généreux. J’imagine très bien ma petite langue en lécher les tétons… Voilà qui me tire un second sourire, moins sur-joué celui-là. Et tandis qu’elle donne mon écuelle, je rétorque,   

- Mademoiselle, vous me comblez ! Vous êtes un ange ! S’il y a un Dieu pour les serveuses alors, il faut qu’il vous bénisse.

Tout en me léchant les babines et attachant ma serviette autour de mon cou. Elle est tellement gen-tille ! Et naïve, qu’avec un peu de chance, dans un moment, je serai effectivement en train de les lui lécher...  ses fameux tétons ! Voilà un idée qui me fait ronronner bruyamment d'ailleurs.  Je trinque vers elle, tâchant de lever ma bière comme je peux, l’agrippant avec mes deux petites mains, puis commence à déguster ce ragoût qui semble fort bon.

- Est-ce vous qui cuisinez aussi ? En tout cas, c’est vraiment délicieux !

L’ennui c’est qu’elle a son service à assurer, et qu’elle ne va surement pas pouvoir rester là, à me tenir compagnie. J’en ai un petit soupir… reposant ma choppe avant de m’en consoler en pensant que je me rattraperai plus tard, quand il sera question… de m’héberger. J’adore ce genre de filles… avec un peu moins de scrupules, j’en ferai ce que je veux.  Hé hé hé… Finalement je la trouve touchante aussi, dans toute la splendeur de sa naïveté crasse et sa gentillesse qui déborde encore plus que ses nichons de son décolleté. Je commence même à penser que j’en userais bien avec mon corps humain…

Tout à mes pensées malines, je m’affaire à remplir me petit ventre. Mon seul regret au fond, dans ce corps de chat, c’est de n’avoir plus faims si vite ! Une ou deux de vos bouchées et me voilà calé. Quel dommage ! Quand il y a tant de bonnes choses à manger !

Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 29 mai 2020, 18:48:57
Alecto se laissa complimenter, en rougissant. C'était prévisible, n'est-ce pas ? Elle baissa le regard mais, lorsqu'il évoqua un Dieu, ses yeux bleus se relevèrent immédiatement, et elle les posa sur la petite face à moustache de son hôte.

"Il vous entend, Monsieur, Il récompensera les plus humbles." Elle avait parlé d'une voix plus étrange, telle que le font ces prêtres ou ces oracles, quand il récitent leurs messes, ou leurs précieux mensonges. Pour Alecto, cela paraissait naturel, pourtant. Et surtout, les mots étaient empli d'une complétude dévote désarmante.

Qu'il la qualifie d'ange la touchait énormément, et cela se voyait. Ses pommettes étaient constellées de tâches roses, et elle pinça les lèvres, n'ayant visiblement pas l'habitude qu'on la complimente. Et surtout, ne voyant aucunement les fourberies dans le verbe de son invité... L'Esclave essuya ses mains à un torchon, et machinalement, tira sur les pans de voiles transparents que Thiana Gian la forçait à porter lorsqu'elle faisait le service. Ses bijoux teintaient à chacun de ses pas, seule trace parfois de son existence pour les clients bruyants. Si sa Maîtresse trouvait qu'elle était mieux ainsi, elle devait bien s'y résoudre, non ?

Yazill se mit à ronronner, et alors Alecto lâcha un petit "oh" surpris, et... attendri. Alors qu'il semblait largement apprécier la nourriture (bien sûr, pourquoi ronronnerait-il si non ? Il ne pouvait s'agir que de la satisfaction du repas.), la jeune fille ne trouvant d'autre siège, s'agenouilla pour s'asseoir sur ses talons. Elle semblait coutumière de la chose, et nombre de ses précédents Maîtres la voulaient installée ainsi, dans une posture soumise. Elle prit soin de pousser les voilages qui pourraient traîner au sol et se salir, car évidemment non seulement cela faisait négligé face à la Salle qu'elle devait servir, mais surtout, cela agacerait la Sorcière... Et... Alecto craignait de la décevoir, comme de la fâcher.


La petite Domestique crédule esquissa un sourire gêné par la remarque sur sa cuisine.

"Je cuisine lorsque ma Maîtresse me le demande, Messire Chat... Oh.." Elle écarquilla les yeux, se cachant la bouche avec sa main. "P... pardon ! Je... je ne voulais pas vous appeler ainsi..."

Confuse, craignant de l'avoir blessé, voire insulté, Alecto devint blême, se confondant en excuses.

"J... Je suis désolée. Comment. Comment dois-je vous appelez, Monsieur ?"
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le vendredi 29 mai 2020, 21:24:21
Je continue à l’observer par petits coups d’œil rapides, tout en dégustant mon dîner. Je lui trouve manifestement des attitudes et des réactions…. Comment pourrais-je dire ? Docile ? Effacée ? Oui, quelque chose comme ça. Coupable même peut-être ? Elle semble capable et prête à, ramper, si  on le lui ordonnait. D’où cela peut-il venir ?

Je prends une gorgée de bière. Et comme elle se panique à nouveau de m’avoir appelé « Monsieur Chat » j’en ai un sourire amusé.  Je ne sais plus si je lui ai ou non déjà dit mon nom… qu’importe ! Je rétorque, amusé,


- C’est vrai ça ! Ai-je tant l’air d’un Monsieur que ça ? Je me donne pourtant tant de mal pour avoir l’air d’un chat, n’est-ce pas !?  Et vous trouvez quand même le moyen de m’appeler Monsieur, hé hé hé…

Je me gratte une joue, passe la main sur une oreille, lui lance une œillade taquine et ajoute,

- Eh bien appelez-moi Yazill alors, c’est mon nom dans cette peau-là. Mais, et vous du coup ? Comment est-ce qu’on vous appelle ?  

Je ne me souvenais pas avoir entendu un client l’appeler avec un prénom ni même un surnom. Je continue à me régaler tout en l’observant. Je ne me lasse pas de son visage d’ange. Et puis il me revient en tête qu’elle devrait sans doute être en salle à servir les clients. Alors je relève un œil sur elle et dis,

- Mais… Est-ce que… Et votre service Damoiselle ? Je suis ravi de votre compagnie, croyez-en le chat trop solitaire que je suis mais… Je ne voudrais pas que vous ayez des ennuis à cause de moi.

Et tout en lui disant ça, je m’aperçois que je n’ai pas envie qu’elle parte, et me languis déjà de sa présence. Alors j’ajoute,

- Ne vous en faîtes pas pour moi, Je n’ai qu’à attendre là la fin de votre service. J’ai l’habitude. Je trouverais bien un sac de farine sur lequel faire la sieste en attendant. 
 
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 29 mai 2020, 23:03:15
Ce monsieur Yazill était très drôle, elle lui sourit d'un air amusé, cachant ses dents de sa main d'un air un peu intimidé.  Il ne manquait jamais d'un bon mot ou d'humour, cela la changeait énormément. En général, les traits d'humour de ses clients étaient très gras, et parfois même, inaudibles, tant ils parlaient d'une voix rendue méconnaissable par le vin bon marché.

Elle fut intriguée quand il déclara "sous cette forme", se demandant s'il en avait d'autres, et se remémora ses dires. Il avait évoqué la métamorphose au comptoir, lui confirmant qu'il devait être un mage très expérimenté pour pouvoir se changer à sa guide en créature féline. Quelqu'un de plus malin qu'elle se serait demandé l'intérêt pour un Sorcier de prendre l'apparence d'un petit chat presqu'innofensif et sans le sou mais... Cela ne lui effleura même pas l'esprit. Après tout, elle était capable de croire que les "Voies du Seigneur étaient impénétrables" alors, pourquoi pas celles des Mages, aussi ?

Les yeux d'Alecto s'agrandirent d'un coup lorsque Yazill évoqua son service. Son service ! Où avait-elle la tête ?! Elle se releva immédiatement, se cognant la hanche à la table et faisant valser la mousse de sa bière. Se frottant vivement l'os douloureux, elle trottina en se prenant les pieds dans ses voilages, dans une mélodie chaotique des tintements de ses parures dorées, comme si elle dansait d'une manière fort disgracieuse.

"Aïe !" Jetant un regard gêné à son hôte, elle balbutia. "Je... je vais revenir vite, promis Monsieur Yazill !"

Elle tituba encore, récupérant son plateau au passage, qu'elle manquait de faire tomber, et elle rougit. Quelle gourde elle faisait ! Cette créature avait l'air largement plus intelligente qu'elle, Alecto se sentait bête et cela se voyait. Mince ! Elle avait oublié son torchon ! Revenant sur ses pas, elle repassa derrière le Matou Maudit pour récupérer près de lui le morceau de tissu propre.

Empressée, la Domestique souffla rapidement, juste avant de partir.

"Alecto, je m'appelle Alecto, Messire Yazill. Il reste de la bière dans cette carafe... Faites comme chez vous !" Oh la belle invitation que voilà. Savait-elle seulement quelle erreur elle venait de faire ?
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le vendredi 29 mai 2020, 23:47:05
Hélas… Comme je m’en doutais, mon petit rappel à l’ordre professionnel me priverait de la serveuse, qui s’en fut sur le champ reprendre son travail. Et je me retrouve seul dans cette petite pièce sans fenêtre…

- Alec… to ?

A peine le temps de le dire qu’elle n’est déjà plus là. Il ne me reste plus que le souvenir de la caresse du courant d’air de ses voiles sur mes poils, et quelques effluves subtiles de son parfum qui flottent encore dans la pièce. Mais de la bière à volonté ! Sauf que je suis déjà ivre. Ce petit corps ne tient vraiment pas l’alcool. Je tache d’oublier la bière, pour ne pas rouler sous la table, et m’applique à finir de manger tout ce que je peux de ce ragoût. C’est à dire environ deux bouchées humaines et demie… Et me voilà plein comme une huitre ! le ventre tendu comme le commun des mortels après un réveillon en famille. Un rôt sonore m’échappe malgré moi, et je me décide à glisser à terre, titubant un peu, me tenant aux objets autour de moi… cherchant un endroit assez confortable pour m’y allonger et piquer un somme digestif en attendant que sa soirée de travail finisse.

Je cherche plutôt sans gêne, ouvrant les placards à ma hauteur, et soulevant les couvercles des coffres et des panières… N'avait-elle pas dit "faites comme chez vous ?" L’ivresse aidant je n’ai aucun mal à m’imaginer dans mon autre corps, enlaçant la naïve et si gentille Alecto, et l’embrassant dans le cou en lui susurrant des douceurs, me donnant le sourire à moi-même… Finalement, je finis par trouver un sac de haricots secs… je m’assure qu’il soit bien fermé et… me roule en boule dessus, y creusant la forme de mon petit corps, mon baluchon en guise d’oreiller. Dans cette confortable posture, je ronronne de plus bel et ne tarde pas à somnoler, bercé par les bruits lointains de la salle. Je suis content du déroulement des événements jusqu’ici. Je m’en suis tiré comme un chef ! J’ai le ventre plein, une hôte des plus charmantes et malléables… et un coin pour roupiller. Que demander d’autre dans l’immédiat ? Je garde juste ses formes sensuelles dans un coin de ma tête « pour plus tard » me dis-je, et je m’endors avec le sourire.         
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le samedi 30 mai 2020, 00:49:39
Quand Alecto revint dans l'arrière-salle derrière le comptoir, elle se frottait la fesse, en réajustant un de ses voiles très gênant, qui couvrait son postérieur. Elle avait une mine terriblement gênée, et fautive. Avait-elle fait une grosse erreur ? Peut-être c'était-elle trompée en rendant la monnaie et craignait l'ire de sa Maîtresse ?
Oui, c'était également possible, ça. Mais pour l'heure, elle avait plutôt envie de pleurer.

N'ayant pas vu où se cachait, pour le moment, son petit compagnon à moustaches, l'Esclave aux épaules tombantes, éreintée et portant une belle marque de main, avec cinq gros doigts bien visibles, sur la fesse droite, posa négligemment son torchon sur la table, regroupant l'écuelle et le verre, machinalement. Elle allait s'empresser de faire la vaisselle, quand elle sursauta en se tournant, se rendant compte -ou se rappelant- de la présence d'une boule de poils sur un sac de légumes secs.

Il faut l'avouer, elle ne put s'empêcher de trouver la scène touchante. Même si son faciès était moins expressif qu'un visage, elle avait l'impression que Yazill paraissait bienheureux. Se dire qu'elle y avait contribué emplit Alecto d'une profonde joie, comme toute Pieuse lorsqu'elle pense faire le Bien de son prochain, en brave petite.

Posant la vaisselle dans le grand baquet d'eau sale, la laissant pour plus tard, elle s'accroupit tout doucement au dessus du Matou qu'elle détailla un peu.

"Pauvre petit chat, tu as l'air d'avoir besoin de beaucoup te reposer..." Murmura-t-elle d'une voix plus naturelle que celle qu'elle avait pour la clientèle, les étrangers, sa Maîtresse bref... la majorité des gens.

Quel âge pouvait-il avoir ? Il n'avait pas la mine d'un chaton, mais qu'en savait-elle ? Non, il s'exprimait bien mieux qu'un enfant, tout de même. Peut-être même était-il bien plus âgé qu'elle, ce qui la fit sourire. Ses autres apparences étaient peut-être terrifiantes ? Un vieux Sorcier à longue barbe ? Elle pencha la tête sur le côté à la manière d'un gentil cocker, en observant la petite touffe en haut de ses oreilles, et plissant les yeux.

"Je ne peux tout de même pas te laisser dans l'arrière-cuisine, ma Maîtresse ne l'autorisera jamais." Elle se pinça les lèvres dans une expression embêtée. Il était toujours délicat de réveiller les gens... Et elle n'avait jamais tiré du sommeil un chat, un mage, un métamorphe ou peut-être un très puissant lanceur de sorts. Devrait-elle attendre qu'il se réveille ?

Alecto fit une moue disgracieuse et gênée. Non, vraiment, elle était incapable de briser son sommeil si bienheureux. Se redressant, faisant craquer ses articulations endolorie d'avoir piétiné toute la soirée, elle retourna près de la table, où elle retira lentement ses très lourdes boucles d'oreilles, en poussant un soupir de soulagement. Cependant, elle ne devait pas se laisser aller à l'oisiveté... La vaisselle ne se ferait pas toute seule !

Elle se servit un petit verre de vin, qu'elle coupa à l'eau comme à son habitude, et en but une grande gorgée, avant de plonger les mains dans la bassine de bois, sortant une brosse, et un savon. Elle s'échina alors à frotter les ustensiles sales, et sans s'en rendre compte, se mot à chantonner.
Finalement, elle n'avait pas une voix si laide... Loin d'être une virtuose, elle récitait des cantiques à voix basse, souvenir de ces années bénies où elle était encore libre au Monastère.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le samedi 30 mai 2020, 17:11:35
Tandis que la serveuse s’attaque à sa vaisselle, sans doute ai-je assez dormi ? Toujours est-il que je remue, m’étire, bâille et passe la langue sur mes babines avant de réaliser, dans mon demi sommeil, que je suis sur un support instable que j’ai un peu trop malmené en remuant inconsidérément. Voilà qu’il s’effondre sous moi me contraignant à glisser à terre. Agile, je saute sur mes pattes et me rétablis, l’air un peu vexé de n’avoir pas maîtrise la situation. Puis, regarde autour de moi. Ah oui… l‘auberge ; et la serveuse trop gentille. Il me semble que les bruits de la salle sont moins présents… Est-ce que le service serait terminé ? Ou les clients simplement plus calmes ? Une seule façon de le savoir : je pars en quête de la serveuse.

Je la trouve à sa vaisselle, penchée sur son baquet. Il est tard, elle doit être crevée. Elle ne m’a pas entendu arriver. Je la regarde un moment, planté là derrière elle, le ventre en avant et mes petites mains croisées dans mon dos. J’ai laissé mon baluchon et ma hallebarde à côté. Bientôt je me racle la gorge.

- Hurm…

Et ronronne doucement. J‘aimerai qu’elle en ait fini avec son travail, mais les serveuses - comme la plupart des gens de maison - font partie des gens qu’on fait le plus travailler. Comment fait-elle dans cette tenue d’ailleurs ? Et des clients pareils ? C’est …. Suicidaire. Enfin... commercial on dira, pour rester poli. En attendant ça me fait des rondeurs agréables à entrevoir à travers ses voilages. Je suppose qu’elle ne dort pas sur le carrelage de la pièce où j’ai mangé ? Enfin, j’espère pour elle… Du coup je réussirai bien à la convaincre de me faire une petite place chez elle. Si elle a un chez elle. Au cas où ç n seraitpas le cas, j’essai en même temps de me faire à l’idée de retourner dehors. Au moins il n’a plus l’air de pleuvoir, c’est déjà ça.       
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le samedi 30 mai 2020, 20:18:01
Sursautant en entendant le petit raclement de gorge de l'Endormi, qui ne l'était visiblement plus, Alecto se tourne les mains trempées barbouillées de mousse. Les bulles de savon tombent au sol alors qu'elle s'essuie à la hâte, désolée de n'avoir pas entendu plus tôt l'éveil de son petit Invité. Elle l'observe en penchant la tête, le trouvant intrigant, et un peu mignon lorsqu'il ronronne.

Dans ses souvenirs, elle n'avait jamais eu de relation particulière avec les animaux. Petite, elle avait peur de toutes les bestioles qu'elle pouvait croiser, notamment les insectes, nombreux dans les cellules des Sœurs. Mais avec le temps, elle avait dû s'y habituer, pas le choix... Les rats et les rongeurs restaient néanmoins très effrayants pour elle, puisqu'il représentaient à loisir, soit les maladies, soit les nuisibles de cuisines. Les oiseaux avaient sa sympathie, sauf lorsqu'elle devait s'assurer qu'ils ne dévorent pas les semis des potagers du Monastère. Les chiens, les plus gros surtout, la terrifiaient et leur morsure était un risque qu'elle ne voulait pas prendre. Quant aux chats... Hé bien, elle avait côtoyé quelques matous errants venant trouver quelques caresses ou bols de lait au Temple, et elle s'était rendue compte qu'ils étaient tout à la fois adorables, dangereux, et utiles.

Naturellement, songeant ceci, Alecto s'en voulu... Venait-elle de comparer les chats de gouttière qu'elle avait croisé dans sa vie à cette créature métamorphe ?

Avec un petit sourire, attendrit il faut l'avouer, la jeune Esclave s'accroupit pour essayer d'être plus à sa hauteur. Cela devait être épuisant de lever la tête tout le temps pour regarder les gens, non ?

"Avez-vous bien dormi, Messire Yazill ? Je doute que ce soit aussi confortable qu'un bon matelas, ici... Désolée de vous y avoir abandonné..." Dit-elle en désignant son lit de fortune où étaient restées ses quelques possessions.

"Il est tard..." Elle sembla un peu gênée. "L'Auberge a fermé." Examinant ce qui tenait lieu de visage, et notamment ces grands yeux d'ambre, Alecto osa proposé. "Il semblerait que vous soyez enfermé ici jusqu'à demain matin." Elle lâcha un petit rire, qu'elle espérait malicieux, comme lui, mais qui devait être assez enfantin.

Elle se redressa en faisant craquer ses articulations et grimaçant, et se dirigea jusqu'au baluchon. "Si ma Maîtresse vous voit ici, Monsieur Yazill, elle va me disputer." Rien que d'y penser, elle eut un frisson qui remonta le long de sa colonne vertébrale, et elle replaça un pan de voile sur son épaule, comme pour tenter de se rassurer.

Alecto se gratta la joue avec nervosité et, timidement, se pencha pour prendre le petit sac. Dans sa main, bien que fine, ces modestes affaires semblaient étrangement réduites.

"... Mais je me ferais assurément disputer aussi, si je vous offre une chambre." Ahhhh quel dilemme... Elle fit une moue mal à l'aise. "P... Pensez-vous que..." Elle se racla la gorge. "Je vais vous laisser ma chambre, à la cave. Je me sentirais coupable s'il vous arrive quoi que ce soit dehors, avec ce malotru qui rôde pour vous estourbir."

Elle s'apprêter visiblement à le conduire au sous-sol. Lui lançant un regard mal assuré, elle n'osa pas attraper la hallebarde du Chat, et se contenta de porter ses affaires, pour le soulager. Il faudrait traverser la salle principale, vide et rangée par ses soins, pour, à l'opposer, emprunter la trappe et les escaliers grinçants, jusqu'à la cave. Après une immense pièce de stockage, où barils et tonneaux s'entreposaient, une porte de bois ouvrait sur une petite pièce. Un soupirail permettait, de jour, de laisser passer la lumière du soleil, donnant sur un petit bureau d'un bois bon marché, où étrangement, se trouvait un très joli nécessaire à écrire. De belles plumes uniquement, un encrier modeste, du parchemin vierge d'une qualité médiocre.

Contre un mur, son petit lit, aux draps frais, cependant. Elle possédait un vase, emplit de fleurs des champs, plusieurs livres posés à côté de celui-ci, tous de théologie. Enfin, à l'opposé, se trouvait un hôtel consacré à Dieu, où encens et cierge trônaient en bonne place. En réalité, Alecto semblait ne passer que peu de temps en ce lieu, à part pour prier...
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le samedi 30 mai 2020, 22:09:43
Quand elle m’interroge sur ma sieste, je souris, amusé, baissant les yeux, relevant le menton et me lissant la barbiche, et répond, taquin,

- Eh bien vous seriez étonnée de voir combien on dort bien sur un sac de grain damoiselle Alecto. Hélas, pour en faire l’expérience, il vous en faudrait un vraiment gros, et je doute que ça arrive un jour.

Mais la voilà qui culpabilise encore – décidément -  s’accusant de m’avoir « abandonné ». Je secoue la tête négativement, en pinçant les lèvres et soupirant,

- Tsss… Tsss… Tsss… Vous ne m’avez nullement « abandonné » comme vous dîtes. Vous m’avez courtoisement laissé seul afin de ne point troubler ma sieste. Est-ce qu’il vous arrive de faire quelque chose sas vous sentir coupable ?  

Osè-je demander, relevant une arcade vers elle, sans attendre de réponse. J’apprends alors que l’auberge est fermée à présent. Tant mieux ! Nous voilà tranquilles et seuls dans l‘établissement vide ! Tout ce que j’aime… C’est même ce moment que je préfère dans mes pérégriations aubergiques, cet instant de calme après la tempête. J’acquiesce l’air nullement impressionné. Et comme elle m’annonce que je suis enfermé dans l’établissement jusqu’au matin, je m’en félicite,

- Eh bien, c’est parfait ! Ainsi je serai en sécurité. A moins que votre patronne n’écorche les chats ? Hé hé hé...

Fais-je malicieux… Mais ma joie est de courte durée. Mon intuition féline m’envoie soudain un signal fort. D’un coup d’un seul, je sens une vilaine émotion traverser mon petit corps des pieds à la tête alors qu’elle m’avoue craindre de se faire disputer par sa Maitresse. Je suis un peu sous le choc d’avoir si clairement ressenti ce qui l’a traversée. Je n’en montre rien mais j’ai un temps d’absence, comme pensif, examinant mon ressenti. Je veux comprendre ce que m’envoie ma féline perception, jusqu’à la pointe de mes moustaches… la réponse ne tarde guerre… J’ai ressenti toute sa crainte, toute sa peur d’être…. Violentée ? Humiliée ? Quelque chose comme ça. « Disputer » est un euphémisme apparemment. Elle craint pire que ça. Je comprends que sa maîtresse est une peau de vache qui lui mène la vie dure. Je comprends que… Oh non ! Elle a bien dit « maitresse »…et non patronne. J’ai un gros soupir, les oreilles basses, et mon petit cœur de chat se serre tandis que je cesse de ronronner. Humain j’aurais versé une larme, mais les yeux de chats ne pleurent pas. J’en frissonne encore et me sens tout emplis de tristesse et d’un fond de colère émanant d’un fort sentiment d‘injustice. Je relève les yeux sur elle, ne sachant que répondre. La cerise sur le gâteau qui confirme mes soupçons de maltraitance arrive quand elle finit par évoquer sa chambre… dans la cave ! Mes yeux s’arrondissent et s’agrandissent de stupeur. Chez moi c’est le chien qu’on met à la cave. J’en viens à me demander si elle mange à terre dans une écuelle. « Bonne » comme elle est, elle en serait capable de l’endurer sans se rebeller. Je n’ose plus rien dire. J’ai la gorge serrée et je soupire un timide,

- Oui, ça… ça sera Royal. J’en espérais pas autant.

La voix voilée, puis ramasse mon arme tandis qu’elle se charge de mon baluchon, une boule de tissu de la grosseur d’un pamplemousse. Et je lui emboîte le pas sans plus rien dire, maudissant sa « maitresse » que je crains désormais de rencontrer mais à qui le dirais bien deux mots ! Je suis si occupé à mon indignation que je ne prête même pas attention au charme discret de cette pièce toute à l’image de sa maîtresse, en y entrant. Je file m’asseoir, boudeur, sur le lit.             
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le dimanche 31 mai 2020, 01:33:21
En observant son petit Invité sur son lit, désormais, l'Esclave se demande bien pourquoi il semble si sombre. Aurait-elle dit quelque chose qui l'a blessé ? Soudain, ses précédentes paroles lui reviennent en tête " Est-ce qu’il vous arrive de faire quelque chose sas vous sentir coupable ? " ... Elle retient une moue.

C'était parfaitement vrai. Il avait ... il avait raison, elle se sentait fautive de toute chose qui arrivait à autrui, de sa propre faute ou non. Si elle n'y était pour rien, peut-être aurait-elle pu aider ? Et puis, l'esprit humain était si complexe, peut-être prononçait-elle des mots qui pouvaient être impolis, sans s'en rendre compte.

Alarmée par la moue boudeuse de Yazill, Alecto s'approche doucement, posant sur la chaise de son bureau le petit baluchon, et revenant jusqu'à lui. Après un moment, gauche, à rester debout, elle se décide à s'asseoir à côté de son hôte félin.

"Vous semblez grognon... Je... ce n'est pas grand chose, bien sûr, mais le matelas est bien plus confortable que le sac de grains. Il y a de la lavande sous mon oreiller, cela sent très bon. Bien meilleur que les haricots secs." Essaya-t-elle de le faire sourire.

Elle se disait qu'il devait ne pas apprécier la modestie de sa chambre ? Cela aurait été assez légitime, même si quelqu'un de moins bon qu'elle aurait pensé que pour une somme aussi généreuse que zéro minuscule petite pièce, il ne pouvait pas se plaindre. Alecto, elle, espérait pouvoir chasser le mauvais air de ses moustaches, en penchant le visage vers lui, essayant de lui sourire timidement.

"Ma Maîtresse ne me dérange jamais quand je dors, après le service, vous n'avez aucune crainte à avoir. Et... et elle ne fait aucun mal aux chats, je vous le promets !" Elle espérait que ce ne soit pas un mensonge... ?

Après un silence, elle se racle la gorge, et sa curiosité maladive fait traverser à ses lèvres des mots qu'elle trouva fort peu courtois.

"Dîtes-moi, Messire Yazill... Vous... Êtes-vous un Mage ?" Elle ne pouvait s'empêcher de repenser aux premiers mots qu'ils avaient prononcés en entendant dans l'Auberge, et restait parfaitement intriguée, voire, impressionnée.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le dimanche 31 mai 2020, 10:24:39
Je continue mon petit cinéma, bien que l’émotion et la colère de l’indignation commencent à passer doucement. Je sais le monde dans lequel nous vivons cruel et dur pour certains, sans qu’on n’y puisse rien changer. Inutile de s’en alarmer ou de s’en offenser du coup. La situation ne changera pas pour autant. Mais s’en plaindre rendra les choses encore plus pénibles à endurer qu’elles ne le sont déjà. Le dos tout voûté, j’ai un gros soupire qui soulève un coup mes petites épaules les laissant retomber aussitôt, et tourne les yeux vers elle, pensif. J’ai un peu la nausée. Je l’écoute, comme elle parle du lit, me sentant démuni et impuissant, cillant de temps en temps, et étirant un coin de ma bouche en un demi sourire. J’imagine sa maîtresse, dont j’ignore tout, en train de la punir ou je ne sais quoi, et ça me noue l’estomac. Son elle ne fais aucun mal aux chats » me laisse penser qu’elle en fait sans doute à ses esclaves, sans quoi Alecto aurait dit « aucun mal à personne ». Je la regarde alors, l’air triste et soupire,

- Alors j’aimerais que vous soyez un chat aussi.

L’allusion est claire. Je laisse passer un silence. Puis comme elle me questionne sur ma situation, je me passe une main sur les oreilles et la fait patienter un peu avant de répondre,

- Si je vous dis la vérité, me promettez-vous de ne pas vous en servir contre moi ?

En plantant mon regard agate dans le sien, appuyé, déterminé, quelques secondes. C’est comme ça… ma situation est par moment si pénible à vivre que j’éprouve souvent l’irrépressible besoin de me confier à son sujet. Mais c’est dangereux, alors je dois choisir soigneusement à qui je m’ouvre. Sinon ça pourrait se retourner contre moi. Mais elle m’inspire confiance et je pense que je ne crains rien avec elle. J’ai peut-être tort ? Il y a toujours une grande part de risque. Je garde encore mon regard déterminé dans le sien et conclut,

- Jurez-le.

D’un ton grave, gardant mes yeux dans les siens jusqu'à ce qu'elle réponde. 

         
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le dimanche 31 mai 2020, 12:05:37
Sa première phrase la fit ciller, longuement, incrédule. Être un chat ? Pourquoi cela, elle n'avait aucune vocation à attraper les souris... Oh. Ohhh... Il venait de souffler quelque chose de très gentil, en fait. Devant tant de bonté, même bougonnée, la jeune Esclave ne pouvait que s'attendrir et louer le grand cœur de Yazill. Elle eut, un instant, un regard de chien battu, comme si elle allait lui révéler la douleur de sa condition, la pitoyable fange de son existence, ou l'horreur de l'injustice qui touchait les plus humbles.

Mais... Rien. Elle ne dit rien, et se contenta de poser sa petite main sur l'encore plus petite patte du Matou, son regard exprimant une profonde reconnaissance. Yazill semblait silencieux et plongé dans une mélancolie qu'elle n'arrive pas à égayer, malgré ses efforts pour tenter d'être drôle. Cela lui fend le cœur... Comment faire revenir le sourire sur les petites babines de son Invité ?

Alecto n'aura pas le temps d'y songer, car elle est surprise par la tournure que prend cette conversation. Certes, elle avait osé lui poser des questions peut-être indiscrète, mais elle s'était presque attendu à une explosion de fumée et de feux, où il aurait révélé sa Toute-Puissance Magique, dans un tourbillon d'étincelles.
A cet instant, le Chat avait l'air plus misérable qu'Alecto. C'était sans doute un exploit. Elle prit sa patte entre ses deux mains, pour le rassurer, prise à la gorge par l'empathie dont elle faisait preuve pour les plus faibles, dans un moment pareil.

"Bien sûr Messire Yazill, je vous promets qu'il ne vous sera fait aucun mal."

De quoi pouvait-il avoir peur, elle qui se savait effrayée par tout et n'importe quoi. Qu'elle se serve de la vérité contre lui ? Elle en était bien incapable, tant moralement que physiquement, d'ailleurs. Elle serra un peu plus la petite patte, pour lui assurer sa bonne foi. Le lâchant, elle se leva un peu vite, traversa la pièce en quelques pas vu la distance, et prit sur le petit autel un livre ouvragé. Il dénotait dans cette atmosphère très modeste, avec sa reliure d'un cuir épais et ses gravures dorées. Elle revint s'installer à côté du Chat, posa l'ouvrage sur ses genoux, posa la paume dessus, et leva l'autre dans un geste très solennel.

"Je vous le jure, sur les Saintes Écritures et sur ma Foi." On ne pouvait faire plus haute promesse, pour l'Esclave. Jamais elle ne bafouerait ni l'un, ni l'autre.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le dimanche 31 mai 2020, 13:41:46
La réaction de la serveuse m’étonna un peu mais ne me surprit guère. Les maltraités qui ont accepté leur condition ne s’en plaignent pas vraiment. C’est sans doute mieux ainsi ? C’est leur responsabilité après tout, et, quelque part, aussi leur choix, quand bien même ils n’ont pas choisi d’être esclave. Son serment fait, je me sens un peu assuré. Mais je me demande s’il passe ou non avant sa loyauté envers sa maîtresse ? Je demande,

- Même si votre sorcière de Maîtresse vous ordonne de tout lui dire ?

En gardant toujours mon regard dans le sien. L'affaire est des plus sérieuses.

- C’est pour moi une question de vie ou de mort, vous comprenez ?

Je ne pense pas qu’elle me trahirait de son plein gré, mais je me demande jusqu’où va son obéissance et sa servitude. Après tout, sa foi lui interdit surement de réduire quiconque en esclavage, mais elle se laisse esclaviser. En cela, elle désobéit à sa foi, sans s’en apercevoir laissant une personne, elle, se faire enchaîner. Si elle me fait le même coup, je serai dans la m… erde. 
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le dimanche 31 mai 2020, 14:39:41
A la remarque de Yazill, Alecto manque une respiration. Elle serre contre elle ses Saints Ecrits qu'elle chéri tant. Son souffle s'accélère, et ses yeux commencent à s'emplir d'une légère panique. A mesure qu'elle se pose également cette question, un immense conflit de loyauté devient omniprésent en elle.

Que devrait-elle faire ? Où était placé le curseur du bien, dans le cas qu'il venait d'exposer ?

Bien qu'elle craigne Thiana Gian et lui doive obéissance, elle devait bien plus encore à son Dieu. Elle se trouvait dans une situation qui lui était largement malaisante, et cela se lisait facilement sur elle. Yazill avait mis le doigt sur l'une des plus grandes réflexions qu'elle c'était jamais posé...

La gorge serrée et lacérée de doutes, son regard se changea en désespoir résigné, d'un coup.
Il avait raison.
Il avait parfaitement raison. Elle le savait, elle ne devait pas lui mentir. Si sa Maîtresse le lui demandait explicitement, elle ne pourrait lui cacher la vérité, elle le savait très bien. Elle en serait incapable, c'était au dessus de ses forces. Et... la Sorcière avait sans doute les moyens, au delà de sa franchise, pour lui arracher ce qu'elle essayait de cacher. Par un sort, par la torture, peut-être en sondant ses pensées si elle en était capable ? Elle ignorait jusqu'où elle était capable d'agir sur les êtres dénués de pouvoirs magiques.

Alors, fataliste, et laissa ses épaules tombantes et baissa les yeux d'un air morne, mais sincère.

"Je... Je ne peux vous le promettre, en effet."

Elle se crispa une seconde, avant de soupirer longuement. La sécurité de Yazill était plus importante que la satisfaction de sa curiosité, son bien-être supérieur au sien, quoi qu'il en coûte... Elle fut attristée, un instant, mais quand elle releva les yeux, Alecto avait déjà laissé s'évader ce sentiment, d'une manière effarante, elle venait de passer outre et de se faire une raison avec une candeur et une facilité déconcertante.

"Messire Yazill, ne me dîtes rien qui pourrait vous mettre en danger. Je suis désolée de vous y avoir invité."

Avec une petite moue gênée, l'Esclave posa sur le côté son livre, caressant machinalement sa couverture, en prenant une profonde inspiration.

"Nous sommes tous faillibles, quelles que soient nos bonnes intentions, de plus grandes instances peuvent nous faire dévier de notre route. Je ferais ce qui est en mes moyens pour vous permettre d'être en sécurité ici, Yazill."

Elle posa une petite main gracile sur cette toute petite épaule de chat, parfaitement honnête.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le dimanche 31 mai 2020, 18:13:11
Je la regarde se battre intérieurement avec elle-même tandis que, comme je l’avais soupçonné, brûle en elle  un conflit d’intérêt entre sa servitude et sa foi.  A ces aveux que j’avais devinés, j’ai un soupir las… Une moue ennuyée, mais je lui renvoie un regard aimable, heureux qu’elle m’ait parlé franchement. Je réponds, tapotant sa main énorme sur ma petite épaule. 

- J‘aime mieux savoir. Je vous remercie de votre franchise.     

Je ne pourrais pas tout lui dire du coup. Dommage... Je me gratte une joue, pensif, fixant le bas du mur plus loin devant moi un instant, puis j’ajoute,

- Dans ce cas… Ce que je peux vous dire c’est que je suis… Je suis effectivement un mage métamorphe. Mais j’ai… hurm…

Je prends l’air ennuyée, désolé même, comme elle sait si bien faire, et j’invente une histoire pour expliquer ma situation,

- Il y a quatre ans, quelques jours seulement avant mon mariage, j’ai… J’ai eu un accident avec ma magie. Et j’ai tué…

Ma gorge semble se nouer et ma voix se voile, les mots ont du mal à sortir.

- J’ai tué la femme que j’aimais, sans faire exprès. C’était un accident ! Et je n'ai d'ailleurs pas été condamné par la Justice... Mais je m’en suis jamais remis. A partir de ce jour, j’ai décidé que je vivrais la majeure partie de mon temps sous cette forme de chat, pour... pour expier. Et aussi pour ne plus risquer de causer un autre accident. Je ne m’autorise à reprendre ma forme humaine que quelques heures par jour. Deux heures exactement.

Et je la regarde un instant, en battant des cils, l’air triste.

- Depuis je vis en exil, loin de chez moi et de sa famille… Une vie solitaire, sans plus personne à aimer.   

Je détourne le regard et pousse un gros soupir en fixant le sol, le dos tout voûté et les épaules basses en remuant mes petits pieds.

- Si vous aviez combien… combien je m’en veux parfois ! Et la solitude qui ne me quitte pas… à seulement 24 ans, ma vie est fichue !

Et je me précipite contre elle, l’agrippant autant que je peux dans mes petits bras, et m‘écrase la joue contre sa hanche où je reste blotti.
 

     
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le dimanche 31 mai 2020, 20:55:39
Cette histoire lui brisa le cœur.
Il y avait là tous les ingrédients nécessaires à faire pleurer la petite Alecto sensible. Il y avait un mariage avorté, une mort tragique, un amour anéanti, un presque veuf coupable, un châtiment moral personnel, une âme sacrifiée pour faire pénitence... C'était dans le mille, pour Yazill.

Que son histoire soit fausse, ou partiellement vraie, cela, la Domestique ne se l'imaginait même pas. La pauvre petite naïve croyait en la bonté des êtres vivants, malgré tout ce qui lui était arrivé, et les multiples preuves du contraire. Elle aurait dû devenir la plus méfiante et la plus agressive des esclaves, luttant bec et ongle comme une furie. Mais... elle était juste Alecto.

Lâchant un déchirant "Oh..." désemparé, la jeune fille enlaça le malheureux Matou qui était lové contre sa hanche. Elle s'y prit comme elle pu, vu sa taille, et une larme tomba sur l'oreille du félin. C'était une si horrible histoire... Pauvre, pauvre Messire Yazill... Comment ne pas exploser en sanglots ?
Elle se retenait, visiblement.

La gorge serrée de sentiments de compassion, l'Esclave frissonna et passa une douce main réconfortante sur le haut du crâne de son petit Invité, en une caresse. De celle que l'on offre à un chaton, délicate, ou à un enfant qui vient pleurer dans les jupes de sa nourrice.

"Je... Comme je suis désolée pour vous..." Elle retint un reniflement disgracieux. "... Moi aussi j'ai tué quelqu'un par accident." Lâcha-t-elle sans s'en rendre compte, et hoquetant de surprise. Elle écarquilla bien rond ses yeux. Pourquoi le lui avouer, alors qu'elle ne se souvenait pas l'avoir dit, jamais, à personne... à part aux Prêtres. Et aux Juges, aussi...

Sans doute, inconsciemment, afin d'être au même niveau que lui. Il avait prit sur lui de lui narrer une partie de son histoire, une histoire douloureuse. Alors, par cet aveu, Alecto espérait qu'il comprenne combien elle avait envie qu'il se sente mieux. Oh, bien sûr, on se sent réellement mieux lorsque l'on sait qu'on est tous deux des meurtriers. Tout de suite, ça rassure...

Elle se pencha pour le serrer contre elle, en se pliant en deux tant il n'était pas haut, par rapport à elle, et par cette occasion, bien involontairement bien sûr, elle colla sa poitrine comprimée dans les voilages fluides, contre la petite tête aux oreilles pointues.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le dimanche 31 mai 2020, 22:36:19
Sentant combien la jeune esclave est bouleversée, jusqu’à la chute de sa larme sur mon oreille, je comprends que mon histoire a fait mouche, et je me sens rassuré. Oh je sais, j’ai menti, juste un peu… Il faut bien préserver ses arrières. En attendant je suis presque touché moi-même par mon histoire factice tant elle était bien trouvée. Décidément, on devrait me décerner la médaille de la comédie un de ces jours, ça serait pas du vol. En tout cas, j’aurais fat mon possible avec mes maigres moyens pour m’assurer qu’elle ne me trahisse pas. C’est le moins que je pouvais faire pour sauvegarder ma peau de matou. Si bien que me mets à ronronner, profitant en outre, de ce sein qui vient à la rencontre de mon front… je me sens bien avec cette fille. Elle sent bon, elle me plait. Je…  je suis tenté de reprendre ma forme humaine… Mais c’est toujours si risqué, j‘en ai pour deux heures et ensuite… je suis vulnérable 24 heures. Je reste donc un moment encore en chat, tâchant de ne pas me paniquer de savoir qu’elle a elle tué quelqu’un, elle. Je suppose que c’est pour ça qu’elle se laisse marcher dessus en permanence ? Elle pense expier pour son crime ? Rien ne saurait rembourser une vie humaine, alors elle est écrasée de culpabilité. Je n’ai pas réagi à cet aveu. C’est mieux.

Ce faisant, je commence à me frotter la joue contre ce sein généreux, ronronnant fort… cherchant bientôt son téton à travers le voile, les yeux fermés, l’air pleinement satisfait comme seuls les chats savent en avoir l’air. J’en viens même à y frotter mon petit nez… puis à le lécher de ma petite langue râpeuse... Puis à le mordiller même, délicatement, grisé par sa sensualité qui déborde…  sans doute que je commence à oublier que je suis dans ma peau de chat ? De toutes façon j’ai juste envie de reprendre forme humaine et de glisser sous les draps avec elle jusqu’au lendemain matin. Mmmh ce sein ! J’en ai la queue qui remue bizarrement d’un côté puis de l’autre, nerveusement.     
     
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le lundi 01 juin 2020, 00:30:09
Trop préoccupée par la triste histoire du félin, et trop occupée à tenter de le consoler de manière presque maternelle, Alecto mit un moment avant de réaliser qu'elle ressentait une étrange sensation dans le bas ventre.

Cela lui arrivait rarement, et elle avait naturellement peu d'occasion de ressentir un léger frémissement sur l'intérieur de ses cuisses... Cherchant à se concentrer, se sentant d'abord honteuse de s'émoustiller seule alors qu'un pauvre petit chat doit être en train de sangloter contre elle, l'Esclave réalisa soudainement que la chaleur était provoquée par une caresse répétée sur l'un de ses tétons, qui durcit immédiatement, avec une sensibilité à fleur de peau.

Il lui fallut un petit instant avant de réussir à comprendre que le mouvement était volontaire, au moment où Yazill fait glisser le plat de sa langue striée contre elle, la léchant de manière répétée. Alecto ne sait pas quoi faire... La situation la gêne énormément mais elle a bien du mal à y mettre fin...

Cette toute petite langue est capable d'être aussi désagréable que source d'un plaisir qui fait gonfler sa poitrine. L'Esclave rougit, sentant la chaleur la gagner aux joues, sur ses seins dont le second téton frotte désormais contre son voile, et sur son bas-ventre. Ressentir tout cela la désarçonne et la plonge dans une profonde honte. Ressentait-elle du ... plaisir à se faire lécher par une créature de trente centimètres, à l'apparence d'un chat ?

Elle ne put se résoudre à répondre à cette question, tant elle paniquait, elle plissa les paupières avec force, et se mordit la lèvres avec violence, au moment où une petite canine pointue vient la piquer légèrement.

C'est le choc qui suffisait pour qu'elle sursaute et s'écarte légèrement, assez pour replacer maladroitement le voile translucide sur sa poitrine qui semble dire tout le contraire de ce qu'elle prononce :

"Messire Yazill !" Souffle-t-elle, le rouge aux jours.

"C'est... très... Très incorrect."
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le lundi 01 juin 2020, 01:41:30
Tout absorbé par mon affaire, je ne me rends pas compte que j’y vais fort sur ce téton géant. J’y prends un plaisir manifeste après cette journée de tensions, m’enivrant de l’odeur subtile de sa peau et de son trouble que ma féline intuition me fait sentir précisément. Si bien que je sursaute presque quand elle m’interpelle, sachant déjà qu’elle ne pense pas ce qu’elle dit. Du moins qu’il y a conflit entre ce qu’elle ressent et ce qu’elle pense. Je me recule, ronronnant toujours, et la regarde d’en bas, géante déesses sensuelle… J’ai l’impression d’être dans un temple adorant une Divinité dont la statue est soudainement devenue vivante. Sans rien dire, je la regarde et commence à défaire mes épaulières, une après l’autre… puis je retire mes vêtements minuscules, que je pose près de moi, murmurant,

- Excusez-moi Alecto, j’en oublie que j’ai ma forme de chat. Permettez que je reprenne forme humaine. Ce sera plus… correct, hé hé hé… 

Je dis sans me démonter, avec un regard appuyé, et un sourire malicieux. Quand je suis complètement déshabillé, je me recule plus loin sur lit, où mon corps humain aura la place d'apparaître sans la bousculer. Alors, je plisse les yeux, et me concentre fort, serrant mes poings minuscules… et… ce qu’elle voit alors devient flou, déformé comme une illusion se distordant avant de disparaître. Comme un reflet dans l’eau qu’on agite, Puis… l’image cesse de se tordre et de se déformer et… se stabilise… le chat à disparu et un jeune homme entièrement nu est étendu sur le lit. Sa peau est dorée, lisse sans un poil sauf au pubis. Ses muscles délicatement sculptés ; ses cheveux sont argent, et ses oreilles félines aussi. Car je ne suis pas complètement humain. Reste les oreilles et la queue d’un chat sur mon corps retrouvé. Et je ronronne toujours…  Je rouvre les yeux et la fixe de mon regard gris aux pupilles de chat. Je lui souris de mon plus beau sourire, celui avec une fossette dans la joue droite, et soupire, d’un ton feutré,   

- Alors ? Comment trouvez-vous mon vrai moi ?

Et je bouge doucement vers elle, revenant vers la place que j’ai quitté…

- Pardonnez ma nudité mais, mon corps de chat est vraiment trop petit pour me permettre de transporter des vêtements d'homme partout où je vais. Et de toute façon, je dois être nu pour me métamorphoser.  

Et, sans me démonter, je replace ma tête où était celle du chat que je fus et... reprends ma besogne, comme si de rien n'était. Comme si la seule chose embarrassante eut été que je fusse chat.      
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le lundi 01 juin 2020, 09:56:06
Bouche bée, l'Esclave cillait vivement en observant la métamorphose qui venait de se produire sous ses yeux ébahis. Émerveillée autant que mal à l'aise d'avoir devant elle désormais, dans sa chambre qui plus est, un homme parfaitement nu, Alecto essayait d'éviter de poser ses yeux ronds de stupeur sur le corps sans vêtement de l'ex-félin. Elle était impressionnée par la transformation, comme à chaque fois qu'elle était spectatrice d'un acte magique, mais la situation était totalement ahurissante.

"Me... me plait ? Mais..." Elle n'eut pas vraiment le temps de parler, estomaquée, intimidée par ce bel homme dans son lit, songeant que sa Maîtresse désapprouverait surement, et que la morale, d'autant plus. Le malin Yazill continue de discuter comme dans la plus naturelle des situations, sans gêne. Il s'excuse de sa nudité, mais la Domestique n'entend pas trop, essayant surtout de se concentrer pour réfléchir posément à ce qu'il se passe, et ce qu'elle doit faire.

Elle allait réussir à retrouver ses esprits, quand la chaleur se diffusa à nouveau dans sa poitrine, et entre ses cuisses. Elle sursauta alors, perdant le fil de ses idées, Yazill lui coupant toute respiration. Extrêmement sensible sur cette zone du corps, parsemée de cicatrices, ses seins eux semblent ravis de retrouver les caresses et la langue, bien plus grandes et satisfaisante, du Yazill devenu homme.

Abrutie par l'audace et le plaisir coupable qu'elle ressent à chaque coup de langue, Alecto se laisse choir dans la torpeur, la gorge en feu. Son éducation lui dicte de se laisser faire, de ne rien dire, car c'est toujours ainsi que tous ses rapports se sont déroulés... Elle sait d'expérience que résister lui accorde des sanctions sévères, ou des ardeurs plus violentes. Ses tétons, eux, gorgés de sang, semblent découvrir un jeu qu'ils adorent et se laissent maltraiter, se gonflant et sa peau réagissant à chaque mouvement.

Ses pensées reprennent peu à peu leur place, et elle ressent une puissante culpabilité, sachant pertinemment qu'elle agit de manière immorale. L'Esclave gémit. "M... Messire Yazill, s'il vous plait... Ce... non..."
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le lundi 01 juin 2020, 15:01:21
Je vois sa mine ahurie, ses yeux ronds, sa stupeur et sa surprise, mais… comme je reprends mon petit jeu sur ses tétons dressés, je vois aussi son émoi. Malheureusement, dans ma peau d’homme, je sens beaucoup moins ce qu’elle ressent. Ma perception à ce niveau est diminuée autant que mon apparence n’est plus féline. C’est-à-dire qu’il m’en reste un peu quand même, autant que les oreilles et la queue de chat. Je sens son désir, et son conflit moral. Mais je tiens bon. Est-ce que j’abuse de sa faiblesse ? Peut-être… Dieu me pardonne. Je ne me doute pas qu’elle y voit quelque chose de mal.  Je ne suis pas très au fait de sa foi et des dogmes qui la régissent. A vrai dire, son trouble, sa peur de faire le mal, m’excite d’autant plus, et j’ai clairement… un début d’érection. Mais comme elle finit par faire l’effort d’un embryon de protestation, je remonte en face à face, mon nez effleurant le sien, yeux dans les yeux avec un sourire tendre,

- Non ? Vraiment ? Suis-je si… repoussant ? Depuis quand n’avez-vous pas embrassé un homme avec envie ?   

Mais je ne lui laisse pas le temps de me répondre, posant un premier baiser soupiré sur ses lèvres charnues… puis un autre un peu plus appuyé ; puis encore un…finissant par l‘embrasser langoureusement, sans fermer les yeux. La tête me tourne d’envie, je respire son souffle avec délice, ressentant un puissant frisson parcourir tout mon corps. Ma large main lui enveloppant délicatement un sein, tandis que l’autre la tire à moi doucement mais fermement. Je me sens terriblement bien, retrouvant mes sensations humaines, ma dimension humaine. Et elle est si sensuelle !! Tout mon corps la réclame. Mon cœur accélère. Enfin, entre deux baisers je murmure,

- Laissez-moi vous aimer comme une prière… Faisons de ce lit un autel, et offrons notre plaisir aux Dieux comme un présent Sacré.  

Appuyant mon regard dans le sien, en caressant le bout de mon nez au sien.           
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le lundi 01 juin 2020, 19:16:49
Honteuse, Alecto baissa les yeux pour éviter le regard de Yazill... Mais ses iris se posèrent immanquablement sur son sexe, et elle rougit immédiatement. Cette situation était très gênante, et l'Esclave avait réussi à reprendre peu à peu une contenance. C'était sans compter la malice de son Invité, dont le nez taquin frôle le sien, son visage bien trop près pour être convenable...

Repoussant ? Telle était pas la question, c'était un charmant jeune homme, et sa nudité permettait d'attester qu'il ne bénéficiait pas d'atours pour se rendre plus séduisant. Mais. Elle avait un homme nu dans sa chambre. Et puis, quant à poser sa bouche sur celle d'un homme... avec envie, en plus... Comment dire... Ce n'était pas non plus la question, enfin !

Elle allait ouvrir la bouche pour balbutier, quand il lui coupa l'herbe sous le pied, et fondit sur ses lèvres, pour l'embrasser.

Écarquillant des yeux ronds de surprise, elle ne parvient pas à protester, et voir son regard planté dans le sien alors qu'il l'embrasse la déroute. Elle clôt immédiatement ses paupières, honteuse et passive. Elle aurait réussi à supporter son baiser sagement, s'il n'avait pas reprit sa caresse sur sa poitrine. Dès son contact, Yazill aura pu ressentir un tressaillement, et contre sa bouche, elle ne put réprimer un gémissement qu'elle regretta immédiatement.

L'intelligent Yazill, ce très très puissant mage métamorphe, trouva alors du souffle pour trouver les mots justes. Il semblait... lui demander une faveur. C'était une prière. Elle ouvrit doucement les yeux, troublée. Était-il moral de ne pas venir en aide à son prochain ? Il était indigne de ne pas le secourir, quelqu'un qui avait des valeurs aussi pieuses et bonnes se sentirait immédiatement saisi. C'était comme... comme de la Charité ? Oui. Cela fit sens en elle. Ce pauvre voyageur veuf qui avait enduré tant d'épreuves difficiles, devait-elle être cruelle et lui refuser un peu de chaleur ?

Alecto essaya de sonder son regard, comme s'il possédait les réponses à ses puissants dilemmes. Oh, oui, il en avait énormément, des réponses, mais la jeune fille ne su pas les lire. Elles lui auraient sans doute fait peur...
Contrainte de tordre sa bouche en une moue déconfite, l'Esclave murmura.

"Je... D'accord mais... Vous... Vous n'allez pas me frapper, n'est-ce pas ?" Demanda-t-elle avec crainte. La plupart de ses "amants" avaient été violents, elle craignait d'avoir à subir ses brutalités, comme si toute relation était ainsi.
Il était bel homme, elle devait l'avouer, et ses arguments terriblement bien choisi, avec une malice perfide. Alecto ne pouvait pas lutter contre Yazill, qui la surpassait en tout.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le lundi 01 juin 2020, 23:34:06
Je sentais ma supériorité face à sa soumission innée, ou acquise à force de châtiments culpabilisateurs. Là voilà qui cède, comme je l’avais prévu et surtout tant espéré ! Ce baiser à un goût de paradis. Son odeur m’enivre, j’en suis de plus en plus fou. A chaque mouvement, à chaque soupir, je tache de lire en elle, mais je n’y perçois que confusion et pulsions contradictoires. Elle semble tout le temps en proie à des conflits mentaux, dès que se manifestent ses émotions. Nul doute qu’on s’en est servi pour la plier, la soumettre. Je ne le ferai pas à mon tour. Mais j’adore ses yeux qui s’ouvrent tout ronds ! Et ses pommettes qui rosissent. Je serai sa douce consolation d’un soir, dans son monde humiliant et injuste. Un délicieux souvenir pour toujours. Mais voilà qu’elle craint encore quelque chose… qu’elle me questionne. La battre ?  Je m’interromps un instant et bats des cils, perplexe,

- Je… Non ! Bien sûr que non !

Sincère. Mais très vite j’ajoute malicieux, avec un petit  sourire taquin et un ton doucereux,

- Sauf si tu me le demandes gentiment, cela va sans dire, hé hé hé…

Avant de me rendre compte qu’elle ne trouvera sans doute rien d’amusant à cette boutade. Comme pour la lui faire oublier, je l’embrasse à nouveau, avec toute la sensualité dont je suis capable, en la tirant doucement à moi et sur moi, me laissant descende doucement en arrière, m’allongeant sur le lit. Ce faisant, je m’arrange pour glisser une cuisse entre les siennes qui vient doucement appuyer contre son intimité. Et dès que je peux je luis murmure, ronronnant à nouveau bruyamment – car je garde aussi cette fonction là –

- Tu es magnifique Alecto, et j‘ai vraiment très envie de toi…

Avant de picorer l’angle de sa mâchoire et boire de son joli cou, agrippant sa croupe généreuse de mes grandes mains qui la pétrissent aussitôt doucement, mon membre à présent dur et dressé, chaud et pulsant entre nos deux corps serrés.    
   
ces pages qui s'ajoutent que je ne pense pas à tourner ! Grrr... j'aurais vu ton post bien plus tôt !
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mardi 02 juin 2020, 19:15:50
Inconsciemment, l'Esclave souffla un soupire de soulagement. Yazill disait qu'il ne lui ferait pas de mal, et en bonne candide, elle le croyait incapable de mentir. Sa petite remarque, non dénuée d'humour pour quiconque hormi Alecto, la fit relever les sourcils en une expression étonnée. Est-ce que des gens aimaient vraiment qu'on les frappe ? Pendant leurs ébats en plus ? Ce concept lui sembla étrange, elle qui n'avait jamais eu la chance d'expérimenter que des relations contraintes et brusques.

Elle avait parfois entendu, à bien y réfléchir, quelques sons comme des gifles quand son oreille était collée aux portes de la chambre d'un de ces anciens Maîtres, quand il revenait ses concubines, régulières ou officieuses, et que sa curiosité maladive la poussait à écouter malgré le risque encouru. C'était toujours un concerto de gémissements, de bruits cocasses ou non-identifiés pour l'imagination limitée par l'éducation de la Domestique.

Mais elle secoua la tête assez vite, lui signifiant qu'il était fort peu probable qu'elle quémande une fessée. Elle finit son mouvement de visage contre sa bouche et se sentit basculer contre lui, se retrouvant bientôt au dessus de son Invité. Son genou entre ses cuisses la firent sursauter et elle manqua de hoqueter, mais ses lèvres étaient emprisonnées par celles de Yazill. Elle mit du temps avant de s'habituer à cette position, encore tremblante, et à la pression qu'elle sentit pulser contre elle, et qui n'était pas du tout son genou...

Son Hôte métamorphe lui roucoula de si flatteurs compliments, que l'Esclave se laissa fondre. Même si elle était loin d'être vaniteuse, qui pourrait détester qu'on lui murmure des mots doux ? Qui résisterait à cet aveu, quand ronronnait un jeune homme dénudé aux baisers assoiffés ?

Au delà de la gêne de se trouver sur et vraiment très très collée à un homme parfaitement nu, elle aurait eu du mal à nier que son corps, lui, avait bien moins de scrupules que sa morale et ses principes rabat-joie. Son bas-ventre était chaud, et les mains qui malaxaient ses fesses n'arrangeaient rien ! Alecto respirait un peu vite, elle cherchait à mesurer ses inspirations, mais les compliments de Yazill l'avaient ému.

Il était décidément bien habile à la baratiner, à moins qu'il n'y ait quelques bribes de sincérité ? L'Esclave ne pouvait, en tous cas, pas douter de l'émoi qui habitait l'ex-matou, que ce soit par son membre dur, compressé contre ses voiles maltraités qui ne cachaient plus grand chose, ou par les baisers et sucions qui dévorait la peau de son cou. Plus il agissait, plus elle peinait à garder les idées claires. Il fallait qu'elle conserve sa raison et sa sagesse... Mais ce pauvre Yazill esseulé avait tant envie d'elle, et tant besoin de la moite chaleur de son être. Comment le lui refuser ? Il serait peu charitable de l'abandonner sans le soutenir dans cette existence d'errance morne, où il expiait pour ce crime affreux d'un amour disparu...

Rompant le contact, elle se redressa sur lui, et frémit de sentir son assise bien plus lourde sur le bassin du voyageur aux oreilles de chat. Alecto avait cru que ce serait plus acceptable, mais finalement, cela accentuait son agitation. Totalement ignare de la manière de procéder, elle lui lança un regard embarrassé, mais il n'était clairement pas acceptable qu'elle lui demande quoi faire. Elle espéra que ses yeux parleraient pour elle. Comment lui apporter l'attention dont il avait tant besoin ?

Les fois où ses Maîtres abusaient d'elle, c'était simple : elle était tirée par les cheveux, et prise comme n'importe qu'elle chienne sans ménagement. Pouvait-on vraiment faire d'une autre façon ? Un peu perdue, et surtout, n'osant absolument pas agir de peur, soit de se faire corriger, soit d'effectuer un geste déplacé qui était tout à fait immoral, l'Esclave se mordit la lèvre. Avec des petits gestes gauches, elle tira sur les cordons dorés qui retenaient une petite chaînette reliant deux pans de tissus plus épais que ses voilages de taffetas, servant à cacher son intimité aux clients les plus vicieux.

Avec des tintements de petites clochettes, comme à chacun de ses mouvements, elle gigota au dessus de lui, se dandina avec maladresse, et une moue gênée, avant d'enfin réussir à se débarrasser du sous-vêtement. Elle le plia sagement, ce qui sembla durer un temps infini, soigneuse, et se contorsionna pour le ranger sur le côté, bougeant son bassin contre le sien, de manière totalement hors de toute sensualité volontaire, et désormais, son pubis noir et nu, contre la peau palpitante de Yazill...
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mardi 02 juin 2020, 20:35:50
Sincère je le suis, sans doute même à 100%, malgré le recul et l’humour que je garde face à la situation. Car à vivre dans la peau d’un chat tout le jour, et n’avoir que deux heures par nuit de vie humaine, j’en ressens une grande frustration et me promets chaque matin d’être totalement authentique quand je suis dans ma vraie peau, pour ne pas en perdre une seconde, une miette, par de faux semblants. Je me promets aussi de ne pas juger, rien ni personne pendant ces deux heures, pour ne pas m’ôter le goût des gens ni des choses. Car ce que l’on condamne, on ne peut plus l’aimer ensuite. Et j’ai trop peu de temps pour en perdre avec ça.

Alors, je me laisse émouvoir sans peine par la maladresse et la sensualité involontaire de la serveuse, qui semble tout à la fois faite pour l’amour avec son corps si charnel, et totalement ignorante en même temps. Je comprends qu’elle ne sait pas quoi faire. Je lui souris, rassurant et espiègle à la fois. Ça ne fait rien ! Puis que c’est ça, je prends les choses en mains. Voilà que je me tortille sous elle, comme si j'avais un caillou dans le dos, soulevant mes hanches, m’agrippant à ses cuisses pour la tirer vers moi, et parvient à la faire glisses sur mon ventre… Elle doit se demander ce que je fais ? Je continue, jouant de mes abdos sculptés, à me faufiler sous elle, tirant toujours plus ses hanches vers ma figure… jusqu’à ce qu’elle finisse par me recouvrir le visage de son sublime séant…  Alors, sans demander, n’en pouvant plus, je happe sa fleur dévoilée, d’une tendre bouchée gourmande, langoureuse et appuyée, dans un soupire ému… Le plus fabuleux des baisers !! 

J’en ai un battement de cœur plus fort, mon membre tressaille derrière elle. Mon ventre se noue d'envie et je pousse un petit soupir sonore… avant de recommencer ! Incapable de résister ni d’attendre une seconde de plus. Ses parfums secrets m’enivrent et affolent mes sens, attisent ma soif de sa rosée intime. Et déjà, tel le matou que j’étais il y a un instant, ma langue fouille ses chairs tendre, ses pétales nacrés... Elle cherche et trouve un autre téton, plus petit et mieux caché celui-là, et commence à le laper consciencieusement, de bas en haut, en soufflant mon air chaud dans son noir pubis… Mes yeux cherchant les siens, fixant le dessous de ses seins, mes mains agrippées à ses hanches. Je suis au festin ! Un festin secret sacré... Foi de matou, je vais éclore son bourgeon caché ! Dussès-je la laper jusqu'au lever du jour.         
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mardi 02 juin 2020, 22:01:35
Il lui fallut un moment pour comprendre ce que Yazill fabriquait à se tortiller comme un ver, et se demanda même s'il ne s'agissait pas d'un nouveau sort. Est-ce qu'il avait été serpent dans une autre tentative de métamorphose ? Après tout, il pouvait ronronner en cette apparence humaine, même avec quelques traits félins, alors pourquoi pas d'autres animaux ? Il fallait avouer qu'on s'occupait rarement des Esclaves quand on les possédait, et elle sursauta de surprise quand elle sentit où désormais il l'embrassait.

C'était assez saugrenu pour elle, même si naturellement, elle avait déjà eu des expériences de ce type. Quand son Invité lui avait affirmé être en manque de chaleur, elle n'imaginait pas qu'il serait avide de cette chaleur-là. Assurément, il devait apprécier, vu les sons qu'il ronronnait avec délice, et les frémissements de son corps qu'elle percevait, un peu. Un peu car, alors qu'elle se concentrait pour garder la tête froide, l'ensemble, l'intégralité de son corps venait de monter d'un coup en température.

La caresse de sa langue était si fine à cet endroit si sensible, qu'Alecto se mordit la lèvre avec force et une conviction qui en prenait pour son grade, mais qui tenait bon. Si Yazill savait... intérieurement, l'Esclave récitait des prières et toutes sortes de textes sacrés, afin de rester tout relativement maîtresse de ses émotions.

Mais tout ce qui était tangible chez elle, et notamment ses cuisses, vibraient autour du visage de l'ancien Matou, serrant parfois, quand un lapement faisait résonner tout le plaisir que déployait les parties les plus nerveuses de son anatomie. D'abord bien droite, assise sur sa bouche, Alecto ne put plus maintenir son équilibre et fit un effort pour ne pas chavirer sur cette marée houleuse de sensations, avant de se courber en avant, pour se retenir de justesse à la force de ses bras.

"Hm...." Se retint-elle de gémir, alors qu'elle venait de croiser son regard, ce qui la fit rougir, se sentant épiée, et coupable, avant de fermer les paupières.

Le noir autour d'elle ne fit que décupler les ressentis qui lui brûlait les entrailles, et elle dut faire beaucoup d'efforts pour ne pas onduler les hanches. Mais Yazill s'applique et semble déterminé... Alecto a toutes les peines du monde à ne pas émettre de son, mais... Les petites chaînettes de ses cheveux, et les parures à ses bras commencent timidement à faire retentir leur carillon, signe qu'elle commence à frémir.

Les prières redoublent d'intensité quand elle fronce les sourcils, pour chasser d'elle une pensée si impure qu'elle la choque. Son entre-jambe témoigne de son plaisir et pire pour la Pieuse Alecto, de son impatient désir. Elle chasse cette idée qui vient lui hurler d’obscènes demandes, qui quémande bien plus que sa langue, qui s'agace presque comme un ivrogne en manque de vin.

L'Esclave la repousse, encore, tenant bon. Elle fait cela pour aider Yazill, rien d'autre !
Elle vient en aide aux nécessiteux voyageur solitaire à l'âme meurtrie. Oui, voilà. Cette belle âme, si meurtrie, si érigée, si palpitante, qui l'appelle et qu'elle veut en elle.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mercredi 03 juin 2020, 00:02:09
La jeune femme fond de partout et, manifestement, apprécie mes assauts de langue experts. Mais je sens, je sais que sa tête résiste de toute ses forces. Le plaisir n’en est que plus grand, augmenté d’autant par ce défi ! En plus de vouloir son plaisir, il FAUT qu’elle jouisse ! Pour démentir son esprit borné qui est stupidement « contre » le plaisir. Le plaisir, cette choses si simple et si saine, que sa foi à surement diabolisé ! Le voilà le vrai sacrilège ! Tout son corps le lui crie, mais elle fait son possible pour faire la sourde oreille. Je ne la laisserai pas faire. Je vais lui rendre l'ouïe ! Je continue de lécher langoureusement, implacablement, emprisonnant son petit bouton entre mes lèvres, afin qu’il ne puisse échapper à aucunes des caresses appuyées de ma langue audacieuse. Mais plus encore, bientôt j’étire les bras et agrippe ses seins dans mes grandes mains, les pétrissant lentement et balayant leur téton de mes pouces. Je veux qu’elle implose de plaisir par son bourgeon secret. Il faut qu’elle connaisse ce trésor-là ! La suite n'en sera que meilleure. Et pour moi, c’est un festin délicieux, même si en même temps j’attends mon tour. Comme je la sens hésitante, résistante, alors que son corps réclame, je m’interromps quelques fois, pour la supplier dans des murmures,

- Hhhhhh… Hhh… Donne-moi à boire Merveille ! Donne-moi ta rosée ! Hhhh… pitiééé ! Vient Alecto ! J'ai soif de toi !

Pour l’encourager à jouir. Tandis que tout mon corps s’échauffe et frissonne de son plaisir qui vient et que je veux sentir exploser à ma bouche... sa rosée est un délice que j'avale à petites gorgées essoufflées. Et son plaisir sera un divin présent. J’ai tant d’impatience à atteindre mon but que mes hanches ondulent en rythme à présent, comme si elle s’était dédoublée et assise sur mon membre brûlant, plus raide et gonflé que jamais.   
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mercredi 03 juin 2020, 14:10:57
Quelle déloyauté que de quémander sa pitié ! Elle qui déjà essaye de contenir enfermé l'intense plaisir qui irradie son corps, qui confond les mots de ses prières internes tant elle est chahutée, voici qu'il fait appel à sa pitié... Cependant, son émoi grandissant ne vient pas que de ce mot, les doigts de Yazill avaient retrouvés le chemin de sa poitrine, elle sentait sur ses tétons la pulpe de son pouce glisser, les titillant avec ardeur. Quel indigne coup bas !

Elle tenait bon, elle allait réussir à respirer calmement et garder la tête froide, reprendre un rythme cardiaque classique. Elle se leurrait. Totalement.

Les caresses conjuguées de ses mains et de sa langue mirent un temps infiniment court à donner leur effet, alors qu'elle avait réussi à lutter pendant un bon moment avant cela. Lamentablement, elle constatait que ses hanches ondulaient de plus en plus vite, qu'elle se cambrait pour guider la langue du Malicieux Voyageur en elle. Et qu'une onde de choc s'annonçait en faisant fourmiller ses muscles. Alecto assistait, impuissante, à la débâcle de ses barrières et tenta, dans un dernier sacrifice, de reprendre le contrôle en serrant la mâchoire.

Tout son corps se contracta d'un coup, elle serra les cuisses autour du visage de Yazill, et elle se fit submergée par une vague extatique qui la fit lâcher un gémissement entre ses dents, qu'elle ne put retenir, et se transforma en râle tremblant. C'était trop pour elle. Ne sachant absolument pas comment gérer cette sensation aussi puissante, et inédite, elle plaqua sa main contre sa bouche pour s'empêcher d'émettre davantage de vocalises, n'osant pas bouger.

Cependant, le bas de son corps, lui, frémissait comme électrisé, à un rythme parfaitement irrégulier, se donnant sans retenue à cet apothéose que ne put que déguster le Matou coincée sous elle.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mercredi 03 juin 2020, 19:16:48
Le moment arrive enfin où son corps va recevoir son dû, et je guette l’instant avec émotion, impatience. Je sens la tension monter en elle, délicieusement, irrésistiblement… forçant de plus en plus son mental crispé, le corps est une mécanique qui obéit à ses propres lois. La raison n’y peut pas toujours. Et bientôt… HUMMMMMMMMPPPPFF !! C’est l’électrochoc que j’attendais ! Mon cœur a un battement plus fort, et tout mon corps tressaille avec elle tandis qu’elle est secouée par le bonheur. C’est si excitant et si touchant que je manque de jouir avec elle. Essoufflé, la langue épuisée, je bois toute la rosée de son plaisir, tout empli de gratitude pour la beauté et l’intensité de l'instant. En mon for intérieur, je l’offre, à la Vie, aux Dieux, aux hommes, à toute l’Humanité… Je bois, j’avale, je soupire ses délices, et mon coeur s’emballe, essoufflé, malaxant ses seins opulents le temps que je m’en remette et elle aussi.

Quand elle finit de trembler, de sursauter aux répliques décroissantes du premier grand choc, je la renverse doucement sur le côté et… remonte l‘embrasser langoureusement, murmurant pour elle seule,


- Vois ce plaisir que tu viens d’offrir à ton Dieu.  N’est-ce pas magnifique ?   

Je l’embrasse encore, mais me doute qu’elle ne comprend rien à mon propos. Alors j’ajoute, la couvrant de caresses habiles et soyeuses, sur ses rondeurs moelleuses affolantes qui électrisent mes mains,

- Mais oui, ton Dieu vit en toi Alecto, en chacun de nous. Et tout ce que tu ressens, Il le ressent à travers toi.

Je la roule sur le dos, et enfourche ses hanches, ondulant doucement sur son pubis, les mains sur ses seins les pétrissant délicatement mais sans relâches…

- Tu es si belle Merveille ! Un cadeau pour les yeux ! Veux-tu en offrir plus à ton Dieu ?

Dis-je avec un sourire lumineux et les yeux pétillant de malice. Osera-t-elle comprendre que son dieu reçoit ce qu’elle ressent ? Ou persistera-t-elle à le vivre comme une entité lointaine et séparée ? Je plonge l’embrasser encore avec passion, délectation.  Je la happe,  je la picore… Je la respire… Je suis en train de tomber fou de ses lèvres, de ses yeux, du parfum subtil de sa peau. Je suis déjà à moitié ivre de sa rosée secrète. Je bande ! Comme un taureau, là, sous ses yeux. Sans la moindre gêne. Le bout de mon membre pulsant d'envie masquant mon nombril. Je jubile au délices qui m’attendent encore entre ses bras, entre ses draps… La nuit ne fait que commencer !       
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mercredi 03 juin 2020, 20:41:02
Yazill parlait oui, mais les tympans d'Alecto était masqués par du coton et cela résonnait bizarrement à son oreille. Elle s'était bien sentie roulée, oui, c'est vrai, mais tout était assez flou et cela vrombissait dans sa rétine. Le visage de son Invité au dessus du sien la fit prendre conscience qu'ils avaient dû changer de position, et à cet instant, elle sentit d'un coup le corps nu et impatient palpiter sur elle.

Elle battait des paupières un peu ahurie, ses pensées coupables ayant été assommées, et mettant du temps à reprendre le contrôle de son esprit. C'était peine perdue pour son corps, cependant, et avec sa respiration saccadée, Alecto se laissait dévorer des baisers affamés de son amant. La sueur perlait à son front et collait quelques petites mèches sur ses tempes, alors que son regard hagard et translucide observait les yeux de chat, et qu'elle comprenait de mieux en mieux les sons qui sortaient de sa bouche, entre deux ronronnements insatiables. Il a un regard d'un de ses clients, celui qui vient chaque semaine, et dont elle n'arrive pas à se souvenir le nom dans ces conditions s'étourdissement... Mais chaque semaine il boit une liqueur de fruits, en admirant une des Filles qui besogne à l'Auberge, et qui jamais ne s'arrête sur lui. Il la regarde comme s'il avait faim de sa peau, comme un assoiffé voit se dessiner les contours d'un oasis.

L'Esclave semble un peu attendrie par sa réflexion, et lui souffle, comme si elle était ivre.

"Vous n'connaissez pas grand chose de Dieu, hein, Messire Yazill..." Elle souriait presque, mais le bout de ses doigts sur ses seins la rendent toujours aussi frémissante, lui interdisant de réfléchir correctement. Son corps moite au dessous du Métamorphe, Alecto le sent pesant et est désarçonnée de le savoir encore boulimique de désir.

En baissant ses yeux clairs embués, elle semble immobilisée à la vue de son sexe érigé et battant. Alecto sait qu'elle devait donner l'ordre à ses jambes de se resserrer, mais contre sa volonté, elle sent ses cuisses s'écarter et entourer le bassin de Yazill, et ses talons, les traîtres ! appuyer contre ses fesses musclées pour l'approcher de son antre.

Les baisers du Matou redoublent de gloutonnerie et elle s'essaye à le lui rendre, comme s'il s'agissait d'un plus agréable "merci" que n'importe quel mot, la pulpe généreuse de sa bouche glissant sur la sienne et sa langue timide qui le remercie en valsant avec la sienne. A constater la réaction du Voyageur Solitaire, Alecto comprend qu'il apprécie son audace et rougit, mais une part d'elle en est ravie... Après tout, elle veut lui faire plaisir, le soutenir, l'aider... Il n'y a pas plus agréable qu'offrir la charité. Non ?

Ses cuisses béantes épousent sans souplesse de bassin de Yazill, et malgré tous les ordres qu'elle peut donner, ses fesses se contractent pour relever les hanches, appelant à elle, en elle, le membre dur et brûlant.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le jeudi 04 juin 2020, 22:43:55
Je ne saurai pas maintenant si elle partage ma vision lumineuse du plaisir, et probablement jamais, mais assurément, elle y prend goût ! Voilà qu’elle perd la raison, enfin ! Ouvrant ses cuisses, appelant mon corps au sien… Et tout mon être frissonne quand ses petits pieds viennent pousser contre mes fesses musclées pour me tirer à elle. Je voudrais prendre encore mon temps, malgré le désir irrésistible qui m’habite, caresser mon gland à ses pétales, de bas en haut, la faire languir encore mais… à la voir céder à son désir enfin réveillé, enfin révélé, si belle alors, je n’ai vraiment pas le cœur de la faire attendre d’avantage. J’ai juste le temps d’empoigner ma hampe et la guider vers sa fleur, que déjà elle s’enfonce doucement en elle dans une caresse délicieuse… emplissant son écrin nacré inondé. Mon coeur se dilate, mon ventre palpite et mon membre pulse en elle, agité de contractions quand son vente autour se resserre. J’ai un petit soupire sonore entre mes ronronnements, fixant son visage d’ange, bouleversé, et… j’atteins bientôt le fond. Alors… irrésistiblement, mes hanches sont prises d’agitation, et commencent à onduler, en rythme, la pilonnant de petits coups fermes, ressortant le moins possible à chaque mouvement, tant mon désir me veux rester en elle…

- humpf ! humf ! humpf !

Agrippé à ses hanches sublimes, mes fesses et mes abdos sculptés se contractent en rythme... Et bien vite, malgré tous mes efforts, la danse de mon bassin s’amplifie, allongeant mes assauts, ressortant mon membre presque entier, et le renfonçant aussitôt en elle jusqu’à la garde, secouant tout son corps de plus en plus.

- Huuuumpf !! Huuumpf !! Huuumpf !!

A mon tour je perds la raison, enivré de ses parfums nacrés, ému par ses soupirs, envouté par ses courbes voluptueuses qui ondulent à mes assauts… je l’aime !! Je la désiiire tellement !!  Mon cœur accélère et mon souffle le suit. Je deviens plus animal,  mes soupirs plus profonds et plus rauques, et la sueur perle à mon front et entre mes pectoraux. Je sens monter la pression, grandir la vague qui s’approche de la côte pour tout submerger ! J’ai tellement envie qu’elle jouiiise encore !! Et jouir avec elle, en elle, tout au fond ! Bientôt nous ne ferons plus qu’Un ! Dans une même seconde d'éternité. Ainsi le plaisir donne-t-il à ceux qui s’aiment l’intuition du Divin !

- Ooohhooohhh oui ! oui ! ouiii !! Alectooo !! VIENS !!               
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le jeudi 04 juin 2020, 23:05:12
Au contact de cette peau bouillante qui s'enfonce dans son intimité, Alecto ouvre d'énormes yeux ronds, comme profondément surprise. Non pas que ce soit totalement étonnant, n'est-ce pas, mais elle était persuadée d'avoir fait tous les efforts nécessaires pour que ses membres restent immobiles, non pas pour interdire l'accès à son Voyageur, mais plutôt pour ne pas l'encourager trop... Elle se rendait compte que, bien au contraire, son corps tout entier se rebellait de sa raison, et qu'il exultait d'avoir enfin ce qu'il désire tant.

Sortant du carcan fervent d'un esprit patiemment conditionné pour se contenir, chaque partie de son être entre dans une transe démesurée, tant cela reste rare. Basculant la tête en arrière, s'élève de sa gorge un gémissement profond et guttural qui trahit le plaisir que lui procure son membre qui coulisse d'abord lentement en elle, réveillant des vibrations trop souvent emprisonnées.

Les coups de bassin s'accentuant, Alecto se sent chahuter d'avant en arrière à chaque fois qu'il contracte ses fesses ciselées dont les muscles roulent sous ses talons, et elle a depuis longtemps perdu le fil de ses pensées. Envolées les prières et adieu les cantiques qui aident à la faire raison garder, la sueur plaque ses cheveux sur ses joues, et elle a de la peine pour ne pas les avaler lorsqu'elle souffle bruyamment de toute ses forces pour éviter d'élever la voix.

Elle est incapable de nier comme c'est bon, de sentir sa virilité épaisse écarter ses chairs et s'activer avec de plus en plus ardeur et d'animalité. Ses oreilles vrombissent des râles sauvages que poussent Yazill près de son visage, et ses coups de butoir deviennent si puissants, qu'elle passe ses mains sur ses épaules pour s'agripper à lui.

Plus il parle, et plus l'Esclave sent ses nerfs palpiter dans un chaos flou et fou, elle sent la tension entre eux devenir de plus en plus dense, électrique et vibrante, les parfums de leurs ébats emplissent ses narines, alors que la sensation de son membre qui tape au fond d'elle envahit chacune de ses pensées. "Encore, encore" pense-t-elle, même ! Elle a un doute... L'a-t-elle prononcé vraiment ?!

Au paroxysme de leur sursauts brûlants, elle se mord la lèvre avec une telle violence, pour ne pas crier, qu'une goutte de sang perle à sa lèvre inférieure.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le vendredi 05 juin 2020, 00:05:50
Je me laisse complètement emporter par la danse, soufflant comme un taureau, râlant, les vagues de sensations parcourent tout mon corps au départ de mon gland en elle, touchant ses parois dans un massage affolant, dont l’issue ne fait aucun doute. L’orage délicieux approche, et avec lui mon  amour infini pour elle, ses formes, ses parfums, la soie de sa peau, sa sueur, ses cheveux, ses seins grandit… Oui !! J’y suis presque !! Pourvu qu’elle aussiiii !! J’accélère encore, si c’est seulement possible, dans un sprint des derniers mètres ! Des dernières secondes avant l’apothéose ! J’oublie tout, je ne sais plus mon nom ni le sien, je ne suis plus que sensations voluptueuses, odeurs saveurs et douceurs et passion sauvage, animale… Et soudain la VAGUE !

- HUUUUUUMMMMMMMMMMMMMMMPPPPFFFFFFFFFFFFFFFF !!!

Mon cœur implose, et tout mon corps tressaille violement, tout entier crispée dans une épilepsie synchrone, tandis que dans un dernier grand coup de rein bestial, ma sève chaude jaillit tout au fond d’elle, en même temps que le bonheur me submerge totalement. Je reste ainsi, agrippé, paralysé quelques secondes, l’air suffoqué, le regard ému, hagard, sonné, le souffle coupé. Je l’aime infiniment, et loue le Ciel de sa présence en ce Monde au même instant que moi. J’ai l’impression que nous ne faisons plus qu’un, Elle, moi, le lit, la chambre, la ville, la planète, l’Univers… Dieu…

Et puis doucement je m’effondre sur elle, plongeant happer sa bouche dans un baiser éperdu de gratitude, pour elle, pour toutes les femmes du Monde... les yeux pleins de larmes de bonheur, respirant son souffle en retrouvant le mien, lui murmurant des « t’aime » vibrant de ronronnements sonores, tandis que mas grandes mains glissent sur ses courbes à n’en plus finir, incapable que je suis de me lasser de la douceur se sa peau. Et mon membre brûlant, hypersensible mais apaisé, pulse en elle de temps en temps, me faisant tressaillir, chatouillé par les mouvements de son ventre. 

Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 05 juin 2020, 18:53:43
Ce poids mort pesait sur elle, mais Alecto ne le sentait pas tant que cela. Elle suffoquait un peu, mais cela n'avait rien à voir avec le corps qui la compressait contre son matelas de mauvaise qualité. Tous ses membres étaient habités de tremblements, allant tantôt en symbiose, tantôt en opposition aux vibrations de Yazill qui, reput, avait un regard et des mots qui lui faisaient tourner la tête.

Elle avait déjà été attendrie par les visages irradiant la plénitude des hommes, ou des femmes, qui l'avaient utilisées pour leur bon plaisir, estimant qu'elle avait agi pour leur bien, qu'ils avaient la mine sereine et fervente des illuminations divines, comparable aux sensations de contentement intense qui la gagnaient lorsqu'elle se sentait touchée par la Grâce.

Alecto sourit timidement, presque rieuse, à voir contre elle le faciès d'épanouissement absolu du Voyageur, et poussa ses longues mèches noires de devant ses yeux, tout comme elle décala d'une main moite les cheveux humides de sueur de son amant, qui lui collaient aux tempes. Il avait un visage d'ange, à cet instant. N'était-ce pas le sentiment le plus bienheureux du monde, que de savoir que l'on a donné autant de réconfort à une âme en peine ?

"Vous êtes très beau, quand vous ne blasphémez pas."

Murmura l'Esclave en fixant ses yeux, avant de baisser le regard, intimidée, et reprenant peu à peu ses esprits. Suffisamment pour ressentir à nouveau la gêne, et les questions s'amoncelaient au dessus de sa tête, la faisant tirer une moue empruntée. La Domestique se sent épuisée, et courbatue, alors qu'elle n'a somme toute pas œuvré énormément dans leurs ébats... La crainte d'avoir été entendue la gagne soudain, et elle s'inquiète, d'une toute petite voix aîgue.

"Je... vous croyez que... j'ai... que nous avons fait du bruit ?"
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le vendredi 05 juin 2020, 21:25:15
Je ne reste pas longtemps sur elle, me roulant bientôt à son côté, l’enlaçant et la caressant amoureusement. Elle me tire un sourire quand elle évoque le blasphème. Je rétorque entre deux ronronnements,

- Je suis beau… mais ça ne dure que deux heures.

Je pose des baisers tendres sur sa joue et sa tempe, caressant son sein. Je me sens si bien. Et la nuit ne fait que commencer. J’ai juste envie de me reposer une demi-heure et de remettre ça, tant elle me captive et affole mon désir. Mais la voilà qui redevient timide et coupable de tout…. Je soupire.  Pas sûr qu’elle accepte un deuxième service, même si elle en a envie. Mais mon corps le réclame, lui. Je patiente, heureux, léchant et suçant son téton, comme un jeu. Et à sa question inquiète sur le bruit qu’on a fait, je réponds sans réfléchir, 

-  Hi hi ! Oui ! Et quel délicieux bruit ! J’espère bien qu’on en refera autant d’ici l‘aube.

Et je l’embrasse encore, grisé par ses yeux, son odeur, et la soie de sa peau qui électrise le bout de mes doigts. Mais je réalise l’enjeu de sa question et ajoute, plus sérieux,

- Pourquoi ? ça serait grave qu’on nous ait entendu ? Ne me dis pas que ta sorcière de maîtresse n’admet pas que tu aies du plaisir ?  

Je lui souris et bise encore sa peau de velours. Je vois ses cicatrices, j’essaie de ne pas penser à ce qui les a causées.

- Tu es faites pour ça… Tu es si belle alors… Un véritable hommage à ton créateur. La preuve de Sa perfection. Je voudrais travailler ici pour te voir tous les jours. Et t’aimer toutes les nuits. Mais…

Le bout de mes doigts parcoure son ventre, le tour de son mamelon, son épaule, son cou…

- Qui aurait du travail pour un chat ? Si encore je ressemblais à un vrai chat, je pourrais faire l’espion. Mais là… 
   
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 05 juin 2020, 23:07:13
A la différence des Maîtres qui l'avaient possédée, jadis, Yazill était une jeune homme, fringuant, et loin d'être rassasié, constata-t-elle. La plupart du temps, ils roulaient sur le côté une fois repus, et ronflaient à peine avait-elle cillé. Plus rarement, ils faisaient venir un autre domestique pour terminer le travail, si d'aventure la petite mijaurée d'Alecto ne satisfaisait pas leurs attentes... Ils disaient "Misérable glaçon, incapable, nigaude..." A vrai dire, la plupart du temps, même si cela lui valait des corrections, elle se disait que c'était un mal pour un bien. Certes autres servantes, plus fougueuses, soucieuses de plaire au Maître, devaient subir leurs assauts sans cesse, jusqu'à vieillir prématurément, et être revendue, devenue trop fade, lorsqu'ils se lassent et ont aspiré toute leur jeunesse...

L'observant son visage lorsqu'il parlait, Alecto fit une petite grimace, qui ne dut pas le rassurer sur sa Maîtresse.

"J'ignore..." Elle s'interrompit lorsqu'une succion sur son sein la fit frémir. "...ce qu'elle en pense..." Fit-elle en haussant les épaules, sous-entendant que Yazill s'aventurait ici là où peu de visiteurs avant lui avait posé les pieds. Et bien d'autres choses.

L'Esclave supposait que Thiana Gian se fichait pas mal du bien qu'elle se faisait, ou prenait. Elle avait une vie, songea-t-elle, dissolue, ou comme parfois elle qualifiait, assumée. Les deux femmes étaient diamétralement opposée vis à vis de leur caractère, et il lui était même arrivé de soupirer à Alecto de plutôt se trouver un gigolo, afin de faire retomber ses angoisses. Naturellement, la Domestique avait eu la chance qu'il ne s'agisse pas là d'un ordre, et avait donc pu esquiver.

Le Voyageur, nu à côté d'elle, alors qu'elle essayait de percevoir dans ses gestes davantage que ce qu'il ne lui avait dit. Bien qu'elle le pense honnête, évidemment, elle ne pouvait nier que ses caresses, et ses mots, énonçaient clairement son désir d'à nouveau profiter de sa chaleur... Mais. Deux heures ?

"D... Deux heures ?" Elle fronça les sourcils, intriguée, et de sa main, releva son visage d'entre ses seins, pour plonger ses yeux bleus dans l'ambre de son regard.

"Vous voulez vous en allez dans deux heures ?" Déjà en temps normal, assez terre à terre ou premier degré, ainsi chamboulée par les moments intenses qui se rappelaient parfaitement à elle, Alecto avait tendance à ne pas se montrer bien maline.

Bien sûr, elle savait que Yazill était un homme de passage, mais elle lui avait proposé de dormir au chaud, et elle se souvenait très bien pourquoi. D'une voix un tout petit peu plus assurée, et même assez nette, elle leva l'index devant son nez.

"Yazill, je vous interdis de partir ! Vous risqueriez de tomber nez à nez avec ce balourd, et je gage qu'il aura appelé ses amis en renfort."

Hors de question qu'il prenne ce risque ! Elle était prête à l'y obliger, même ! Ah. Comment ferait-elle, puisqu'il était un puissant mage métamorphe, et qu'elle n'était qu'une pauvre esclave gracile ? En pinçant les lèvres de honte d'y songer, tant l'idée était assez indigne, Alecto prit son courage à deux mains. S'il fallait ça pour le sauver, alors qu'il en soit ainsi.

"Vous... pourrez agir ici comme il vous plaira, à votre guise, et autant que vous voulez !"

Elle voyait parfaitement dans les yeux clairs du Matou combien il semblait éperdu de sa poitrine et de son corps, au vu des caresses infinies qu'il ne savait cesser, toujours rappeler vers sa peau. Comme dernier appât, afin qu'il renonce définitivement à sortir -de toute façon il venait de se mettre à pleuvoir- l'Esclave fit glisser une de ses mains sur le ventre fin de son intime Visiteur, le caressant avec timidité, le regardant dans les yeux. Elle semblait là jouer clairement son va-tout car elle paraissait se surpasser pour réussir à le toucher ainsi.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le samedi 06 juin 2020, 15:51:01
Etait-elle depuis si peu de temps à sa Maitresse pour ignorer son avis sur pareille chose ? Ou bien… pire encore. Elle y était depuis des années mais la situation ne s’était jamais encore présentée ? Ou si rarement qu’Alecto n’avait pas la réponse à ma question... Je soupire, touché par sa situation si singulière. Elle me confronte à mon impuissance. Mon impuissance à l’en sortir. Sa foi, sa maîtresse et son statut d’esclave, voilà bien les trois têtes de l’hydre qui la retient prisonnière. Je l’embrasse encore, ici et là, sa peau me fascine. En moi-même je me dis « j’aime me délecter d’Alecto » et ce charabia me tire un sourire.

Et puis comme je parle de la fin de mon apparence humaine dans deux heures, elle panique me croyant sur le point de partir. Je relève la tête çà son invite pour plonger dans ses yeux. Han… ses yeux ! J‘en re-veux ! Et avant que j’ai eu le temps de rectifier ce qu’elle a mal interprété, elle s’emballe et s’indigne de mon départ. Je lui souris, amusé, et attendri, soupirant en secouant la tête,

- Si c’est pas d l’amour ça !? hé hé hé…      

Et c’est qu’elle se donne du mal en plus, se… « sacrifiant » pour ma survie. Il faut croire que j’ai su lui plaire. Je me sens flatté qu’elle enfreigne ses dogmes pour me retenir. Je plonge l’embrasser langoureusement dans un soupir ému… lui coupant le sifflet. Je prends tout mon temps, j’adooore ça avec elle. D’ailleurs ça me refait bander hummmpfff… Puis… reculant d’un pouce je lui dis, les yeux dans les yeux,

-M... Mais je ne m’en vais pas dans deux heures, merveille - enfin dans une heure et demi maintenant - je... je reprends seulement mon apparence de chat.

Et cette pensée me noue l’estomac tant je suis bien dans ma peau d'homme contre la sienne. Alors je l’enlace encore et l’embrasse… enfouissant ma figure dans son coup, respirant ses noirs cheveux,

- Oohhoohh Alecto… j’ai pas envie de retourner dans ma peau de chat, si tu savais ! Je veux rester ici avec toi et t’aimer encore. 

A ces mots je ne peux m’empêcher de rouler sur le dos en la tirant sur moi, écartant ses genoux autour de mes hanches, mon membre à nouveau dur pulsant sous son intimité.      
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le samedi 06 juin 2020, 18:20:16
Yazill lui expliqua son erreur d’interprétation, et elle ne put s'empêcher un "oh" entre la surprise et le soulagement, surement un peu de ... déception ? Elle était effectivement soulagée qu'il ne s'agisse pas d'une volonté de quitter les lieux en se mettant en danger, évidemment. Cependant, elle n'avait pu retenir une petite pointe de déception, peut-être même compatissante, puisqu'il semblait lui même bien attristé de retrouver son corps de chat.

Elle l'aurait surement prise dans ses bras comme pour le consoler, mais il fut plus rapidement, et la fit basculer sur lui avec empressement. Avec un petit rire discret d'être ainsi chavirée, l'Esclave garda appui sur son torse, trouvant une position stable qui lui impose de s'asseoir contre son sexe. Elle battit les paupières, de surprise, le constatant à nouveau aguerri sur la peau si fine de son entre-jambe.

Un frisson partit alors de ses cuisses et remonta le long de sa colonne vertébrale, et elle se pencha en se courbant jusqu'à son visage, les joues un peu rouges. A moins qu'elle n'ai jamais perdu les teintes carmins venues la colorer lors de leurs ébats ?

"Vous avez l'air d'avoir beaucoup, beaucoup de solitude à combler, n'est-ce pas ?" Elle s'essayait à le taquiner, c'était assez mal assuré, mais sans doute adorable, dit ainsi avec ces grands yeux clairs.

Cependant, Alecto se sentait un peu gauche, ne sachant pas exactement comment combler son intime Visiteur si affamé, et se demandant bientôt si elle n'aurait pas dû demander quelques petits services à l'une des Filles de l'Auberge. Timidement, elle posa un baiser sur sa joue, qui en entraîna un second, dans sa lancée.

"Est-ce que ... Vous savez, moi, je ne sais pas bien comment faire. Vous voudriez que je demande à Milla de euh..." Oui Alecto, de quoi ? Elle pinça les lèvres. "De prendre les choses en mains ?"

Elle songeait que Milla était tout le contraire d'elle : c'était une femme sûre d'elle, aventurière, qui savait même répondre aux clients les plus insultants. Une part de l'Esclave l'admirait, et pas seulement parce que, elle, était Libre. Parce qu'elle luttait, à sa manière, afin de ne faire jamais que ce qu'elle voulait, dans la vie. L'opposé d'Alecto, en somme.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le samedi 06 juin 2020, 19:38:50
Je suis heureux qu’elle réalise sa bévue. Et sa frimousse est si mignonne à voir alors, et plus encore quand elle s’essaie à la raillerie. Je lui souris alors et réponds ,

- Ah ? Tu t’appelle Solitude maintenant ? C’est nouveau ça tiens… hé hé hé..

Et je l’embrasse encore, ; ajoutant,

- C’est toi que je veux combler, merveille !

Mais… la suite me laisse pantois !  Quand elle me propose une autre fille. J’en crois pas mes oreilles et c’est au tour de mes yeux de s’arrondir et la fixer, incrédules.  C’est elle que je désire, elle dont je suis enivré, et dont l’odeur me chavire.  Oui c’est vrai, elle n’est pas dégourdie. Elle semble constamment ennuyée d’être là, inexpérimentée, gênée de faire ce qu’elle fait ; mais, l’échanger, là, comme ça… Comme une vulgaire marchandise !  Je rétorque, pris au dépourvu

M... Mais non, je… C’est pas la question.

Je suis embarrassé. Que dire ? En vérité elle mérite mille amants, mais n‘a effectivement pas d’expérience, et manque de peps et d’initiative, c’est certain. Mais de là à l’oublier pour une inconnue… Je m’en sens incapable. Je murmure alors, les yeux dans les yeux, mes mains sur ses seins,

- Alecto… ce… c’est toi que je désire, c’est toi qui me chavire. Alors, oui c’est vrai, tu manques d’expérience, et tu n’as pas l’air très à l’aise avec ça, c’est clair. Mais qu’est-ce que je ferais d’une inconnue ? Fusse-t-elle experte ? C’est ton charme qui m’envoûte, pas le sien.

À ces mots je glisse une main sous elle, et… introduis délicatement ma hampe entre ses pétales, entrant à nouveau en elle… ajoutant,

- Est-ce si… Laborieux pour toi ?  Si c’est un calvaire alors, je veux bien de cette "fille" pour combler mes appétits et te soulager de mon poids. Mais c’est toi que j’aime et que je désire, Alecto. C’est toi qui m’as accueilli ici et si bien soigné. Et… Et tu es si… mmmmmhhh… sensuelle !!

Et disant cela, comme pour illustrer mon propos j’ondule doucement des hanches, pétrissant délicatement ses sens et mordant ma lèvre inférieure en fixant son regard, ému. J’ajoute, dans un chuchotement, 

- je t’aime Alecto. Et tu as le droit d’être aimée.     

Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le samedi 06 juin 2020, 21:09:02
Elle s'étonna qu'un bel homme comme lui la veuille, elle, alors qu'il aurait pu avoir une femme expérimentée comme Milla. Alecto en rougit, un peu flattée bien sûr, mais surtout très touchée par les mots si doux qu'il lui susurrait. Elle se disait que ses je t'aime étaient juste le fruit de la transe dans laquelle il s'était plongé lorsqu'il avait atteint le paroxysme du plaisir, et l'Esclave s'en trouva émue. On ne lui disait jamais de jolis mots, comme cela.

Yazill continue sa déclaration en la caressant, et elle se sentait de plus en plus attendrie, et bouleversée. Comme il était agréable qu'on déclame autant de belles choses à celle qui ne reçoit jamais qu'insultes et ordres. Elle ouvrit légèrement la bouche sous cette émotion qui la chamboulait un peu, tant cela lui semblait étrange qu'on puisse la désirer elle, quand on peut avoir d'autres filles.

Elle allait se pencher pour l'embrasser avec reconnaissance, quand, courbée en avant, elle sentie ses fesses se soulever, encadrées par les mains de son amant, avant que la chaleur intense pénètre sa chair lentement, délicatement. Alecto frissonna d'un coup et tout son corps fut parcourue de vibration. Ouvrant des yeux ronds, mais se rappelant bien vite combien cette sensation lui était délicieuse, elle sent rapidement monter en elle le plaisir intense que les mouvements de bassin de Yazill lui procurent.

"Je suis heureuse, si vous l'êtes." Fit-elle alors en se penchant jusqu'à sa bouche qu'il était en train de mordiller d'envie en la dévorant du regard, pour l'embrasser en rougissant.

Les ondulations de Yazill appellent les siennes, elle le savait parfaitement maintenant qu'elle l'a déjà vécu. Et comme on a transgressé une fois les règles, alors il est bien plus simple de les contourner une seconde fois. C'était un peu comme si... le mal était déjà fait ?
Elle soupire bruyamment sous le feu de ses caresses, ne résistant plus avec autant de convictions que jadis, et ses baisers s'agrémentent d'une fougue nouvelle bien que relative. Pourtant, pour la jeune femme, c'est conséquent... Alecto se redresse très lentement, jusqu'à être bien droite sur son membre, accentuant leur connexion, et augmentant d'un seul coup le plaisir bouillant qui la traverse.

Un discret gémissement s'échappe alors de ses lèvres, laissant son crâne chavirer en arrière et ses cheveux cascader au rythme des coups de reins, eux-même accompagner timidement par des mouvements de sa part, tantôt maladroits, tantôt harmonieux.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le samedi 06 juin 2020, 22:31:21
Comme c’est BON d’y retourner !  Au fil de mes coups de reins et de ses ondulations délicieuses du bassin, je prends conscience de toute la fougue de ma jeunesse, voyant combien mon corps et mon âme en veulent encore et s’en régalent. S’y ajoute aussi toute la frustration de n’être un homme que 2 heures par jour… Et puis, faire du bien à cette esclave, que tout le monde méprise, c’est comme si je réparais quelque chose. Je me prends à rêver qu’on ait plus de temps, pour lui apprendre petit à petit, à découvrir tout son corps et toutes ses sensations, à la lumière du plaisir. Comment peut-elle y voir un mal ? cette approche de la foi me consterne... mais pour l’heure, il n’est pas temps d’y faire quelque chose, sinon lui montrer combien le plaisir peut être beau et vertueux lui aussi, pour peut qu’on y invite la gratitude.

- Tu m rends infiniment heureux oui ! Tu n'imagines pas combien Alecto !

Je ronronne bientôt fort à nouveau, et mes hanches dansent de concert avec les siennes, cherchant des sensations, encouragé par les rebonds de ses seins généreux et les accents mineurs de ses soupirs. Je n’ose imaginer sa vie, je veux la rendre heureuse autant que possible, le peu de temps qu’il nous reste. Qu’elle s’en souvienne, et que  ça berce ses moments de peine ou de solitude. Je prends mes aises, un peu comme elle. Après tout, on commence à se connaitre un peu, je me laisse d’avantage aller à l’agripper, la soulever, la pilonner plus franchement, guidé par ses rougissements et ses miaulements, tout en continuant de lui murmurer des douceurs, et de temps en temps une chose plus crue, juste pour voir s’arrondir ses yeux et rosir ses joues…

 
Evidemment qu’avec ses courbes sa jeunesse, et son petit air qui s‘en veut pas, elle est irrésistible, et le plaisir est  nouveau au rendez-vous, montant à nouveau en moi crescendo, attisant mon animalité, paradoxe quand j’ai justement mon corps humain. Mais c’est tellement délicieux !

- Oohhoohoooo… Alectooo !!  humpf ! humpf ! humpf !

Elle est légère, je la tourne et la change de position sans effort. Je ne m’en prive pas. Je veux lui varier les plaisirs et la voir émue sous tous les angles. Même si je n’essaierai pas tous ses endroits. Je la soupçonne de s’en offenser de trop. Bien que ceux qui abusent d’elle ne doivent pas s’en priver, eux. J‘ai déjà bien de la chance qu’elle s’offre à moi malgré ses convictions. Je fais durer le plaisir, ralentissant par moment… marquant des pauses caresses, où je m’attarde sur ses seins, puis… reprends mes assauts… tamponnant ses fesses charnues, Dieu que j‘aime ça !              
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le samedi 06 juin 2020, 22:53:50
Comment cela doit être difficile de vivre dans la peau d'un petit chat, dans des régions pouvant être si cruelles... Alors prend toute sa part de culpabilité inutile, en songeant qu'il s'impose ce sacrifice pour expier le meurtre de sa bien-aimée. Il est si fort de vivre avec un tel credo.
Bien, évidemment, ce n'est pas toutes ses pensées qui s'en émeuvent, car la majorité de son cerveau est plein de buée, une vapeur qui détrempe sans mal toutes ses réflexions, toutes celles qui sont très rabat-joie. Quelle déconcertante facilité de les envoyer balader, alors qu'elles avaient le dessus juste avant.

Quelle piètre fervente fait-elle, soulevée comme une plume, qui frémit à chaque coup de reins, qui se mord la lèvre pour éviter d'être trop sonore, n'osant pas faire plus de bruit que ceux que leurs corps qui s'aspirent produisent déjà. Chaque couinement de leurs chairs qui s'aiment et se dévorent la fait rougir, accablée également d'une surprise pudique mais titillée par les mots plus crus que lui murmure parfois Yazill.

Lorsqu'il accélère le rythme, elle se sent défaillir. Et lorsqu'il se calme, pour laisser son membre s'enfoncer profondément en elle avec plus d'intensité, c'est pire encore. Enfin. Pire... Rien de pire que ses mains qui agacent ses tétons alors qu'elle se sent possédée avec fougue, comme si elle ne savait plus où donner de la tête, et sur quel plaisir se concentrer.

A mesure que la brûlure de leurs ébats rend la pièce bourrée d'électricité, Alecto saisit ses poignets avec une fermeté surprenante, et lève une de ses paumes à sa bouche, embrassant en tremblant sa main, jusqu'au bout de ses doigts, osant même, quelle audace, lécher son pouce dans un geste mal assuré. Ce bâillon semble presque la rassurer, l'Esclave songe alors qu'au moins, elle ne pourra pas se faire entendre des autres occupants, ainsi.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le dimanche 07 juin 2020, 00:09:52
Je vis des secondes d’éternité, les unes après les autres, c’en est quasiment mystique. Tout ça à cause d’une petite serveuse super gironde,  empêtrée dans sa religion qui diabolise le plaisir charnel, ayant oublié qu’il nous relie au Sacré. JE m’en vais lui le remémorer moi !

Humpfff ! Hummmmpfff ! Huuumpff !!!

Mes fesses et mes abdos se contractent en alternance tandis que je la secoue par moment comme une poupée de chiffon qui semble y prendre goût. Mais sans cesser de lui murmurer des délices à son sujet, la sueur rendant nos peaux moite, et nos cheveux collants. J’adooore la ramoner !  Lui tousser la croupe, à l’envers à l’endroit… Elle me rend dingue ! Et le temps qui passe n’arrange rien à mon urgence de jouir encore, et de la faire jouir encore. C’st tellement jubilatoire de la voir exulter envers et contre sa propre raison. Chaque coup de rein, chaque soupir, chaque baiser langoureux semble la remercier d’exister et d’avoir croisé ma route. Toute mon ardeur et ma musculature s’y emploient, mettant le lit sens dessus dessous,  et ses cheveux en pagaille, ne songeant qu’à atteindre encore et encore son plaisir puis le mien, du plus de façon possible, avant l’heure où  redeviendrait c’est affreux ersatz de chat Je ne la ménage point physiquement, trop affolé, trop ravi qu’elle soit pour un temps encore avec moi. J’aurai bien le temps de ronronner dans le cou, après. L’heure est aux ébats.

Pour autant, je n’ose rien lui imposer de trop original, de peur qu’elle ne s’en offusque. Je reste très classique, et presque ennuyeux du coup. Mais vu comme elle manque de pratique, je gage qu’elle n’y verra point d’ennui pour sa part. Quant à moi, je suis trop ravi de m’enivrer de ses soupirs et du moelleux de ses courbes pour me plaindre de son maque d’audace. D’ailleurs elle en a, à sa mesure, toute en nuances timides. Mais je la vois franchir ses limites et c’est déjà beau en soi. Ah si seulement j‘avais du temps ! Avec moi elle les explorerait plus avant, jusqu’à bien se connaitre et devenir une amante redoutable. Parce que pour le reste elle est merveilleusement dotée !
       
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le dimanche 07 juin 2020, 09:01:44
Son corps devient de plus en plus brûlant, et suçoter le pouce de son intime voyageur la rend plus fiévreuse que jamais, accompagnée par des coup de butoirs de plus en plus sauvages. Elle s'agite elle-même sur ce pieu qui lui donne tant de contentement enflammé, ayant tant de peine à rester bien sage. C'est trop bon. C'est trop dur.

Alecto se sent totalement affaiblie entre ses bras, la vitesse et l'intensité lui font oublier toute notion du temps, et d'espace. Autour d'elle, elle n'est plus très sûre qu'il s'agit de sa chambre, ou peut-être où se trouve exactement son bureau ? Son petit prie-dieu ? Tout est flou, tout bouge frénétiquement. Ses chairs sont en feu, lui arrachant des gémissements alors qu'elle lâche soudain ce pouce qu'elle léchait, impuissante face aux chaotiques et intenses vagues de plaisir qui montent soudain en elle, à nouveau.

C'est bien trop pour une seule petite personne, songe-t-elle, en fermant les paupières brutalement, les sourcils terriblement froncés qui lui imposent une marque féroce entre les yeux. C'est trop, c'est trop, pense l'Esclave en constatant avec un implacable tremblement qu'elle explose de plaisir.

"Oh.... oh..."

Comme elle a encore contre sa joue la main de Yazill dont elle s'occupait avant, Alecto la saisit à nouveau, en panique, et mord la chair bien dodue sous son pouce pour s'empêcher de crier, avant que son entre-jambe ne se contracte en secousses irrégulières qui l'irradie d'électricité.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le lundi 08 juin 2020, 10:28:31
Plus je prenais mes marques avec la voluptueuse Alecto,  plus j’osais, et plus elle semblait à son tour libérée du poids de sa conscience réprobatrice. La suite est tout aussi délectable que la première apothéose, quand je rejoins à nouveau mon plaisir en même temps quasiment que elle le sien. Dans une électrocution conjointe de bonheur, nous voilà à nouveau comblés, enlacés, sonnés de plaisir et de volupté.... En sueur et essoufflé, je roule sur le côté regardant le plafond, louant le ciel d’être là avec elle. Quand je dis que le plaisir partagé donne la Foi, en voilà la preuve. Comment peut-elle ne pas le voir ? Ne pas le savoir ?

Dès que j’ai repris un peu mon souffle, je reviens l’enlacer, la caresser avec une infinie douceur, tâchant de bien lui faire sentir toute la gratitude que j'ai pour elle de me partager son corps délicieux et son intimité la plus secrète. Je lui murmure des douceurs en lui bisant tendrement la tempe ou la joue, osant même lui chuchoter à l’oreille, parmi mes ronronnements sonores,     

- Tu pourras remercier ton Dieu pour tout ça. C’est tellement délicieux ! C’est grandiose, et tu es magnifique !  Ne l’oublie jamais ! Même quand tu seras rabaissée au 36ème dessous, repense à cette nuit, et tu sauras que tu es une merveille à nulle autre pareille, maintenant et pour toujours. Rien ni personne ne pourra jamais t’enlever ça Alecto.

Et je l’embrasse encore, le cœur battant toujours fort et vite. Son corps me fascine, son odeur, sa douceur, son regard langoureux… Hmmmmmfffffffffffffff… Je l’aime.  Et je lui murmure encore des « mercis d‘être là », à l‘oreille. Bientôt je redeviendrai chat mais je n’oublierai pas cette nuit. J’ajoute, la caressant toujours, amoureusement, de toute l’amplitude de mes longs bras humains, avec toute la tendresse et a sensualité dont j suis capable,

- Je me souviendrai longtemps, et sans doute même pour toujours de ces moments délicieux partagés avec toi belle Alecto. On n'oublie pas ces choses-là, quoi qu'on en dise. C’est grâce à des gens comme toi, que je trouve le courage de vivre dans ma peau de chat, jour après jour... Et que je n’ai pas encore mis fin à mes jours. Je vous dois la Vie.   

A ces mots, je la serre fort contre moi et respire son odeur sans son cou, noyant ma figure dans ses boucles noires. Je voudrais que cette nuit ne finisse jamais, ou... au moins, qu'elle dure jusqu'au matin. Mais nous n'avons pas vu le temps passer, et déjà les couleurs et la lumière autour de moi se déforment comme si quelqu'un touillait la matière avec un bâton magique.... Un tourbillon se forme qui déforme tout, jusqu'à me faire disparaître...

Puis... la distorsion visuelle s'estompe, les plis, les vaguelettes se remettent en place et... une espèce de chat est allongé à ma place, à côté de la serveuse, ronronnant toujours mais  l'air plus dépité que jamais. je déteeeeeste ce moment-là ! Par dessus tout ! 
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le lundi 08 juin 2020, 14:50:22
Alecto se retrouva bientôt allongée dans son lit sans dessus-dessous, seulement vêtue de quelques bijoux, aux côtés d'un Yazill derevenu un chat. Elle se frotta les yeux, comme pour tenter de remettre de l'ordre dans sa mémoire et ses idées, alors que, pudique, elle sembla de remémorer qu'elle ne portait pas de vêtements. S'empourprant, elle se leva d'un bond et enfila à la hâte une grande robe de lin violine, informe, d'une simplicité qui dépareillait avec ses parures. Comment Yazill pourrait être choqué de la voir nu, alors qu'il était en elle quelques instants plus tôt ?

Que dire dans ces moments-là ?
L'Esclave n'avait déjà pas l'habitude de faire la conversation à un amant alors... à un amant qui a changé de forme ? Se mordillant la lèvre, gênée, elle revint vers lui. C'était totalement déconcertant. Mais cela avait un avantage : sa transformation avait rendu leurs amours irréels, presque fantasmés. De l'homme qui l'avait possédée et à qui elle s'était offerte, il ne restait rien, et son apparence féline rendait sa culpabilité un peu moins prononcée.

"Euh..." Elle se racla la gorge, qu'elle sentit irritée à force de gémir. "Est-ce que... vous avez soif ?"

A vrai dire, elle, elle était desséchée. La chaleur retombait dans sa chambre, mais le parfum de leurs étreintes se respirait encore largement. Elle en rougit encore, les sensations lui revenant en tête, avant de les chasser. Elle craignit d'avoir à vivre, en effet, avec les réminiscences de ce plaisir délicieux, et c'était tout à la fois honteux et merveilleux, en elle.

Alecto plongea son regard bleu dans les grands yeux du Matou, comme pour chercher, au fond, une part de cet homme qu'elle avait étreint. C'était surréaliste... Timidement, mais avec affection, elle approcha sa main de lui, et caressa ses bajoues. Ce geste lui arracha un sourire un peu tendre.

"Cela fait mal, quand vous vous transformez ?" Dit-elle en penchant la tête sur le côté, intriguée et compatissante.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le lundi 08 juin 2020, 15:22:25
La scène est en effet surréaliste et un tantinet embarrassante, comme à chaque fois. Je soupire, relevant un regard dépité vers celui de mon amante si sensuelle, que j‘étreignais encore l’instant d’avant… et là voila qui saute hors du lit pour aller se rhabiller en vitesse comme si… comme si je n’étais pas celui qui venait de l’aimer pendant deux heures torrides.  J’ai envie de dire quelque chose, sortir une réplique cinglante comme je sais le faire, mais rien ne vient. Je me contente de la regarder se mouvoir, silencieux, encore ronronnant. Je la trouve si charnelle ! Si sensuelle… Si seulement elle s’y connaissait un peu, elle serait une amante incroyable ! bien qu’elle soit déjà inoubliable.

Je perçois son mélange de soulagement et de déception à me voir redevenu chat. J’en devine aisément la raison. A sa question je me contente d’acquiescer. Oui j’ai soif ! J’ai même grand soif avec tout ce qu’on a transpiré. Mais quel délice ce fut ! Je la regarde avec des yeux brillant de malice et de gratitude, et toujours ce petit sourire ravi qui ne me quitte plus depuis notre premier orgasme ensemble. Je n’ai pas compté les suivants mais je suis touché d’être là. Je me sens chanceux, terriblement chanceux. Et comme la « Chance » c’est les Dieux, j’ai une pensée pour eux en levant les yeux au plafond un instant.   

- Oui j’ai grand soif.

Je murmure enfin, grandement en retard. Je sens aussi son odeur délicieuse, envoutante, mêlée de nos odeurs de sexe emplir la pièce, délicieusement… Je suis shooté à ses phéromones, ça ne fait aucun doute. Elle pourrait me demander ce qu’elle veut, la réponse serait probablement oui, sans hésiter. Je lui souris chaque fois que je croise son regard et je ne peux pas m’empêcher d’essayer d’y rester plongé. Ce que je dois avoir l’air bête ! Je soupir encore et m’assois, adossé à l’oreiller, pour répondre à sa seconde question :

- Non, on ne sent rien du tout. C’est comme si je somnolais et piquait du nez de fatigue un instant. Et, me réveillant, je constate que je suis devenu chat... ou l'homme que j'étais.

Finalement je baisse les yeux, souris et les relève et ajoute ;

- J’adore tes seins tu sais ? Vraiment. Tas maitresse sait ce qu’elle fait en te faisant porter ces voiles. Ça révèle complètement la sensualité de tes courbes.

Je croise les mains derrière la tête et mes chevilles l’une sur l’autre et poursuis,

- Au fond, je suis comme n’importe lequel de tes idiots de clients, charmé par tes nichons voilés, voilà. Hé hé hé…        
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le lundi 08 juin 2020, 19:06:31
D'une petite armoire, Alecto sortit une petite bouteille, et deux menus godets de terre cuite. En revenant vers son intime visiteur, encore un peu rouge, elle sursauta. Yazill semblait reprendre ses habituelles taquineries, bien moins tendres que lorsqu'il lui papouillait la peau en lui susurrant des mots doux. L'Esclave l'observa un peu, et baissa les yeux, comme pour tenter de regarder sa propre poitrine, en soulevant son décolleté pour mieux observer ses seins.

Elle savait qu'ils étaient assez gros, et qu'en effet, cela pouvait attirer les hommes... Elle en avait fait la triste expérience de nombreuses fois. La remarque de Yazill était indélicate, et cela la toucha, plus qu'elle n'aurait dû. En pinçant les lèvres, comme pour s'excuser de son corps sur lequel elle n'avait bien sûr aucune prise, la jeune femme revint vers lui pour verser un liquide légèrement sombre dans les petits verres, et lui en tendre un. Assurément, cela ne serait pas suffisant pour étancher leur soif.

"C'est une liqueur de mûre." Précisa-t-elle, comme elle le voyait observer le contenu de son verre. A l'odeur, c'était très peu concentré, et largement dilué dans de l'eau. La mûre paraissait être là uniquement pour colorer, et sucrer légèrement...

Reprenant sur le sujet précédent, Alecto haussa les épaules en le regardant s'installer confortablement. Elle se sentait gênée, sans pouvoir exactement expliquer pourquoi.

"Mes autres idiots de clients ne sont pas invités dans mon lit..." Murmura-t-elle sans doute un peu blessée par ses mots. Elle tenta de ne rien en montrer, mais c'était peine perdue, elle sentait de petite moue faire vibrer son menton.

Peut-être que, dans son corps de chat, Yazill était toujours un peu cynique, et plus vulgaire que dans son corps d'homme ? Elle se perdit un peu dans la contemplation de sa boisson, ayant perdu toute motivation pour la soif. Son corps était-il un fardeau ? Elle le pensait, évidemment, et se sentait coupable d'attirer les caresses et les convoitises. Il n'était pas rare que les ivrognes la tripotent, mais ils étaient très souvent remis sagement à leur place, par simple évocation du nom de sa Maîtresse.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mardi 09 juin 2020, 21:44:26
Je m’aperçois de suite que mes propos sont mal reçus parce que mal interprétés par la serveuse. J’en suis aussitôt dépité, et change de figure en découvrant sa réaction erronée. Elle prend tout mal là où je vois de la beauté. Elle a décidément une effroyable opinion d’elle-même. Deux heures à lui démontrer le contraire n’ont pas suffit apparemment. Je suis bien naïf d’y avoir cru. Sitôt que l’occasion lui en est donnée, elle revient à ses travers: se rabaisser sans cesse.

Je prends le gobelet de mûre, silencieux, dubitatif, non pas du contenu, mais de sa vison des choses. Et comme elle dit, « c’est une liqueur de mûre » je réponds, la fixant dans les yeux d’en bas, d'un ton désabusé,


- C’était un compliment

Elle se sent insultée… je ne sais plus quoi dire. Je soupire… la regarde… bois une gorgée de liqueur sans la quitter du regard… et ajoute, pensif,

- Je déteste ma peau de chat dans ces moments-là.  Tout à l’heure je t’aurais dis ça, tu l’aurais bien pris… et là, tu y vois à mal. Le seul que je raillais - si j’ai raillé quelqu’un - c’était moi… D’être tombé sous ton charme si facilement. Ça ne te dévalorise en rien. Au contraire.

Je baisse les yeux regardant mes petits pieds, pensif. 
 
- Sauf si, pour toi, être attirante n'est pas une vertu ? Alors une femme « honnête » devrait forcément être moche ? La terre, « honnête » dans l’idéal, devrait donc être peuplée de femmes repoussantes ? Vraiment ?

J'appuie mon regard dans le sien, puis bois une autre gorgée, repensant à son corps nu en mouvement, magnifique, et ses miaulements de plaisir délicieux… Je me sens chanceux d’y avoir eu droit. Mais je ne crois pas qu’elle parvienne ni qu’elle veuille y voir quoi que ce soit de bon. Je voudrais retourner la serrer dans mes bras et l‘embrasser tendrement mais je ne peux plus…   
   
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mardi 09 juin 2020, 23:12:26
Aussitôt, aux mots du Matou, Alecto se rend compte de sa méprise, et devint blême.
Evidemment, ce fut accompagné d'un sentiment de culpabilité, mais était-on à cela près ? Elle pinça ses lèvres d'un air gêné, et prenant immédiatement sa part alors qu'elle pense Yazill blessé par son erreur de jugement. L'Esclave se gratta la tête, gênée, avant de poser son petit verre encore plein, et de s'agenouiller devant le lit, avec une moue désolée. Elle se sent idiote...

"Oh... Pardon."

Il a vu juste, évidemment. Dans un tintement harmonieux, elle haussa les épaules comme pour se dédouaner.

"C'est que..." Comment réussir à lui expliquer sans se sentir énormément mal à l'aise ? Sa timidité la rend gauche, alors que juste avant, elle était nu et il était en elle. Cette proximité on ne peut plus fine aurait dû l'aider à se montrer plus détendue, non ? Elle soupire de sa propre bêtise.

"C'est que ... ce corps... m'a apporté beaucoup d'ennuis." Quel bel euphémisme. Par ennui, elle voulait surtout dire, malheur, torture, peine, agression... Alecto sembla essayer de trouver le meilleur moyen d'être claire, sans oser dire les choses de manière totalement limpide. Non seulement c'était un aveu douloureux, mais il y avait aussi ce malaise qu'elle ressentait sur tout.

"Vous, Yazill, vous êtes gentil avec moi. Mais en général, tout ça ..." Elle désigna ses seins d'un geste global des mains. "... Tout ça rend les gens... agressifs."

Elle semblait avoir le vocabulaire d'une enfant. Elle soupira encore, mécontente de ne savoir comment lui exprimer correctement ses soucis. Dire du mal des gens était dur pour elle, elle qui voulait porter sur le monde un regard sans jugement. Elle leva les yeux vers son petit visage de chat et eut une petite moue, un petit sourire.

"Vous, vous dîtes 'charme' mais la plupart des gens ne me parle pas vraiment de sentiment."
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mercredi 10 juin 2020, 00:56:40
Je suis soulagé qu’elle ait compris sa méprise. Et comme elle essai maladroitement de dire sa souffrance et la dureté de sa vie, je comprends très bien sa situation, et je devine le reste. J’acquiesce l’air grave, avant de soupirer,

- Oh, te fatigue pas ! Je vois très bien ! Evidemment qu’un corps pareil attise la convoitise, et réveil notre instinct animal. C’est fait pour ! Les Dieux, l’ont voulu ainsi. Non pas qu’on se comporte comme des porcs, ça non mais… pour qu’il existe de la grâce, de la volupté, de la sensualité, qui éveille le désir. Pour nous obliger, nous inciter, à nous rapprocher les uns des autres d'avantage que sans.

Je bois une gorgée de ma liqueur.

- un jour que je me demandais le pourquoi de tout ça, je me suis vu, j’étais en train de parler  à une femme… Je me suis vu avoir envie de prolonger l’échange, de le faire durer deux fois plus longtemps que nécessaire - et c’est ce que j’ai fait - juste parce qu’elle était jolie. Dans l’espoir secret de la séduire, et qu’il se passe quelqu’aventure charnelle entre nous. 9 fois sur 10 il ne se passe rien de plus. Mais l’espoir est là qui nous fait agir. C’est là que j’ai compris à quoi servait en autre, le désir et tout ce qui l’attise : Nous faire interagir les uns avec les autres. Sans lui, on se parlerait deux fois moins, voire trois fois moins…  Imagine dès lors combien moins développés nous serions, trois fois moins d’activités humaines ! Trois fois moins de villes d’enfants, de mariages, de champs…  C’est un formidable motivateur.

Je finis ma liqueur, et me lèche les babines longuement.

- J’avoue que je m’y laisse prendre aussi.  Si tu n’avais pas été aussi jolie… qui sait ? J’aurais peut-être changé de taverne ? En tout cas, quand je t’aie vue, j‘ai été… enfin, j’ai aimé ce que je voyais, et j'ai eu envie de rester. Ta maîtresse sait très bien ce qu’elle fait. Elle aurait trois fois moins de clients sans toi, dans cette tenue en plus.    

Je me souviens alors de la marque de paluche sur sa fesse quand elle faisait la vaisselle, j’ajoute, pensif, roulant on gobelet vide entre mes doigts,

- Alors c’est vrai que pour toi… ici, c’est pas forcément marrant, c’est sûr. Mais faut dire que cette tenue est trop suggestive aussi. C’est comme asseoir un chien devant une rôtissoire. Même s’il est bien dresser, il tiendra pas longtemps. Alors avec les brutes qu’on a ici…  

   
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mercredi 10 juin 2020, 16:59:01
Elle ne pouvait clairement pas nier que Yazill était dans le vrai... Elle même devait avouer qu'elle était plus enclin à engager la conversation avec une personne qu'elle trouvait séduisant. Enfin. Elle était rarement à l'origine d'une conversation, ceci dit. Elle acquiesça à ses dires, et retourna prendre la petite bouteille pour remplir encore son verre de liqueur.

Il avait raison sur la clientèle de l'Auberge. La plupart était des ouvriers et travailleurs de force, qui suaient toute la journée et venaient chez Thiana Gian uniquement pour souffler après une journée harassante, pour dépenser toute leur solde... Alors, une fois soûl... Ils ne se retenaient plus vraiment en voyant Alecto attifée comme un paquet cadeau, avec tout cet or sur elle, qui attirait l’œil et la convoitise.

Le Sorcière savait en effet qu'il fallait toujours une serveuse bien attirante, et que les risques d'ennuis étaient un dommage collatéral négligeable par rapport aux pièces qu'elle rapportait dans la caisse. L'Esclave en faisait les frais mais... pour sa Maîtresse, c'était tout bénéf'.

"Qui suis-je pour juger ces pauvres hommes qui viennent ici oublier leur labeur... Ils n'arrivent pas à résister à la tentation et..."

Elle pinça les lèvres en rougissant, en échangeant un regard équivoque avec Yazill.

"Et je n'ai moi-même pas su résister à la tentation, tout à l'heure."

Un petit sourire mal à l'aise était sur ses lèvres, mais il y avait aussi quelque chose de plus évocateur, comme si elle se souvenait très bien de leurs ébats, des caresses de Yazill, de ses baisers enflammés. Et que ces souvenirs étaient... agréables.

"Est-ce que vous vous sentez moins seul, alors ?" Demanda-t-elle timidement en observant les oreilles aux sommets pointus du Matou. Elle avait peine à croire qu'il était un homme quelques minutes plus tôt.

"Ça ressemble à un rêve..." Fit-elle finalement, comme si Yazill avait pu suivre sa réflexion interne.

Soudain, Alecto se releva d'un bond du lit, l'oreille aux aguets, et le regard fixé sur sa petite porte.

"Vous... vous n'avez pas entendu un bruit ?"
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mercredi 10 juin 2020, 17:49:53
A sa remarque sur les clients à ne pas juger, Je soupire dans ma barbe, ironique :

 - ça… c’est plutôt votre maîtresse qui serait à blâmer, de vous jeter ainsi -innocente - en pâture au milieu des porcs.  

Puis comme son regard dans le mien la fait rougir, repensant aux délicieux moments qu’on a passés, toute l’émotion à ces souvenirs encore si frais me revient aussi, et lui souris largement. Mon regard parcourant ses courbes et j’avoue,

- Moi non plus, et j’en suis ravi, hé hé hé… C’eut été dommage de ne pas oser.

Et au sujet de ma solitude, je me dois de la rassurer et l’assurer qu’elle a bel et bien accompli son devoir de « bienfaitrice » qu'elle tient tant à être, même si je ne vois pas les choses de cette façon. Je réponds donc, rassurant, et encore tout plein de gratitude non feinte, car j’ai vraiment apprécié le cadeau à mes yeux inestimable qu’elle m’a fait, en se laissant « tenter » malgré elle,

- Oui, vraiment moins... Merci beaucoup. Vraiment 

Relevant mes yeux dans les siens et les y appuyant longuement… Puis elle pense encore et moi avec, ne pouvant m’empêcher de revoir les plus belles images de nos ébats danser dans ma mémoire. Et comme elle parle de rêve, je souris, tout plein du sentiment qu’elle est la réalisation de l’un des miens les plus récurrents. J’allais réagit et dire quelque chose quand, en effet, un bruit survient qui me met moi aussi sur mes gardes. Et comme elle fixe la porte inquiète, je me glisse à terre sans un bruit, et m’apprête à me rouler sous le lit. Sauf que mes affaires sont encore visibles. Je ne me suis pas rhabillé ni rééquipé. A cet instant, j’espère de toutes mes forces que ça ne soit pas sa maîtresse. Et je m’efforce de ne rien répondre, de sorte que nul n’entende une autre voix que la sienne provenant de la chambre.
   
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mercredi 10 juin 2020, 20:24:44
Alecto commença à paniquer. La vivacité de réaction de Yazill l'avait légèrement rassuré, mais elle capta son regard vers son baluchon, ses effets personnels, son arme... En déglutissant. Son visage devint très blanc, signe qui ne dut pas rassurer du tout le Matou. Elle espérait en effet que ce ne soit pas sa Maîtresse... Mais en réfléchissant le plus vite possible, elle murmurait pour elle seule, en tournant un peu en rond.

"Non, ma Maîtresse m'appelle toujours du haut des escaliers, elle descend peu à la cave, et elle hurle mon prénom." Elle tendit l'oreille, mais aucun appel, aucun.

Cependant, un bruit de bois grinçant se percevait très faiblement. Sans doute des oreilles de félin sauraient mieux identifier des marches qui craquent sous un pas très léger... L'Esclave s'approcha de sa porte en tremblant, tout en continuant sa réflexion à haute voix.

"Et si... si elle euh... Si elle sait que vous êtes là..." Une déglutition difficile et craintive l'interrompt. "Je pense qu'elle ne viendrait pas me déranger si. Enfin si elle entendu euh. Vous savez."

Oui, Yazill verrait très bien, Alecto en était assurée. Elle colla son oreille contre le bois défraîchi de sa porte, en essayant de respirer le moins possible, comme si cela pouvait l'aider à avoir une meilleure audition. Le silence la frappa, et une seconde, elle se demanda si elle n'avait pas rêvé.

Mais l'instant d'après, un grincement se fit nettement entendre, sans doute juste derrière la porte de la chambre. Elle sursauta, et se tourna, dos au bois, pour écarquiller les yeux et échanger un regard terrifié avec son Visiteur. Ses lèvres articulèrent en tremblant :
"Il y a quelqu'un derrière la porte..." Et comme pour lui donner raison si c'était nécessaire, un autre bruit les glaça.

Une seconde, Alecto souhaita très fort que Yazill sache se servir comme un maître de cette hallebarde miniature. Ou peut-être que, comme il était un mage, métamorphe et tout cela, il pourrait la protéger ? Elle craignait les voleurs et savait que la caisse était vidée chaque soir par Thiana, mais on pourrait très bien vouloir leur dérober des provisions, ou chercher leurs pécules ?
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mercredi 10 juin 2020, 22:33:16
Le moins qu’on puisse dire c’est que la tension est à son comble, avec la trouille qu’Alecto développe à cause de ces bruits. Je suppose que la porte comporte un verrou qu’elle avait tiré. Sans quoi elle le ferait à l’instant. Je rampe alors attraper mes affaires que je tire, aussi silencieusement que possible, sous le lit où je me dissimule dans l’ombre. Je n’ai pas vraiment peur, mas je ne me sens pas fier du tout de me cacher quand j’aimerais me lever et la défendre, faisant rempart de mon corps... mais là… dans ce corps de trente centimètres, je n’ai vraiment aucune chance de servir à quelque chose.  Je soupire et attends, lui murmurant, la main en porte-voix :

- Placez-vous dos au mur sur la droite, et ne bougez plus. Si la porte s’ouvre et qu’on entre, on ne vous aura pas vu, et vous pourrez sortir dans le dos de qui sera entré sans qu’il vous voit.

Un peu après j’ajoute.

- Je suis désolé, je n’ai pas de magie de défense efficace pour le moment.

Bien que ça ne serve strictement à rien, je ne peux m’empêcher d’essayer de déduire qui pourrait ben se trouver derrière cette porte. En pure perte !  Je ne sais même pas qui habite l’auberge, ni qui y loge pour la nuit. J’ajoute, toujours murmurant.

- Pensez-vous qu’il puisse s’agir d’un client ?

Je ne parviens malheureusement pas me souvenir si en venant jusqu’ici nous avons franchi une porte fermée à clé ou pas. J’essaie de me rassurer tant bien que mal, en me disant que rein de mortel ne peut nous arriver. Mais ça ne marche pas vraiment, sachant ma taille actuelle et donc ma vulnérabilité avant 24 heure que je puisse redevenir humain.     
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le jeudi 11 juin 2020, 00:08:48
Alecto écarquilla de grands yeux effarés en constatant que Yazill file se planquer sous son lit. Elle ouvre la bouche, mais est incapable de lui dire quoi que ce soit, tant est elle est désarçonnée. Mais l'instinct de survie semble puissant chez elle, et avant de mettre en pratique les conseils du Matou qui a l'air expert pour passer inaperçu en cas de danger, l'Esclave se penche pour observer par la serrure... C'est plus fort qu'elle, il FAUT qu'elle sache.

Il se pourrait que ce soit un client d'une des chambres, il n'a pas tord. Mais que ferait-il ici, dans la cave ? Sa Maîtresse était assez stricte sur le règlement, personne ne descend sous peine de représailles de la Patronne... Un instant, elle est pliée en deux pour tenter de déceler quelque chose dans la pénombre de la cave.

Elle sursaute, et se retourne immédiatement cherchant le regard luisant de son Invité sous le lit. Elle murmure avec une grimace.

"C'est lui... C'est cette brute qui veut vous faire la peau."

Son visage est blême de trouille, d'autant qu'elle a bien vu l'attitude couarde du Voyageur. Derrière la porte, comme pour lui donner raison, et sans doute surtout parce qu'il a entendu, la grosse voix du Malotru résonne.

- Alecto, brave petite... J'ai pas vu sortir le petit Minet...

Elle frissonne. Il sait ! Dans sa tête la panique l'empêche de réfléchir correctement et elle lui répond, en dehors de toute jugeote.

"Je ne sais pas de qui vous parlez !" Et un rire gras se fait entendre, tout contre le bois. Aucun verrou, aucune clé pour empêcher quiconque d'entrer... Qui permet d'installer cela à la chambre d'une esclave, après tout ? Elle cherche désespérément une solution autour d'elle.

- Allez, petite, dis-moi où tu l'as caché, il avait déjà pas d'pièce pour ta graille, alors 'doit pas avoir de quoi s'payer une piaule ici.

Toujours dos à la porte, Alecto sent son cœur tambouriner dans sa poitrine. Elle place son index sur sa bouche pour intimer à Yazill de garder le silence, quoi qu'il arrive.

"Il... Ma Maîtresse l'a adopté comme animal de... de compagnie." Elle pince les lèvres comme si dire cet énorme mensonge la brûlait, prise de nausée. Elle qui était incapable de ne pas dire la stricte vérité se sentit foudroyée par les ires divines, mais... Mais c'était pour la bonne cause ! Elle n'allait pas laisser cet homme s'en prendre à un pauvre chat !

La poignée de la porte bouge alors, juste dans son dos, et elle se décale assez pour ne pas être sur sa trajectoire. Tremblante de peur, elle a le temps d'échanger un regard paniqué au Matou, avant de faire face à l'ivrogne, qui semble avoir dégrisé, mais sans perdre la rancune envers Yazill. Il entre, massif et l'air bête, et inspecte la pièce comme s'il s'attendait à ce qu'elle ne soit pas seule.

- Hm... Grogne la brute épaisse, qui n'a pas assez de cervelle pour regarder sous le lit... Alecto loue le Ciel silencieusement, mais il sourit, dévoilant des dents cariées. C'est coquet chez toi...
Ce faisant, il semble plutôt fixer sa poitrine, et non sa modeste chambre. Alecto déglutit, elle pressent ce qui va se passer, comme une impression de déjà vu. Calmement, elle esquisse un sourire timide.

"Merci, Monsieur. Mais... J'allais me coucher." Une lueur lubrique passe dans le regard du molosse avant d'afficher un visage teigneux.

- Avant de dormir, Petite, viens faire un tour avec moi, j'ai besoin d'un guide pour retrouver la sortie...

Alecto regarda nerveusement autour d'elle, aucune échappatoire. Mais éloigner cet idiot paraissait la meilleure option. Elle hocha la tête, docile, et quand la brute se retourna pour sortir, l'Esclave lança un regard sous son lit, esquissant un maigre sourire désolé... Et un petit signe de main salua son Invité, en articulant silencieusement :
"Je vais l'occuper, ne vous inquiétez pas."

Et, en avalant sa salive avec la gorge serrée d'anxiété, elle trottina pour suivre l'homme, et refermer la porte derrière eux.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le vendredi 12 juin 2020, 17:27:10
J’écoute toute la scène effaré, fixant les pieds d’Alecto et de son client depuis le dessous du lit. Elle n‘aurait eut qu’une phrase à lui dire pour s’en débarrasser mais … comme un idiot - et je m’en veux à mort – je n’ai pas pensé à la lui dire. Elle me résonne en être à présent, comme si ça allait la lui transmettre par la pensée. Il aurait en effet suffit qu’elle lui dise que j’étais déjà sorti, sous son nez, sans qu’il n’en sache rien bien qu’il m’ait vu… Parce que j’avais repris mon apparence humaine. D’habitude, c’est comme ça que je m’en sors avec ceux qui en veulent à ma peau de chat. Je ne sais pas quoi faire… D’autant qu’elle a fermé la porte et que je ne pense pas réussir à atteindre le loquet pour sortir par moi-même. Fichue peau de chat trop petit !

Je pourrais toujours essayer de sortir par le soupirail ? En attendant d‘en décider, je profite d’être seul pour me rhabiller et me rééquiper de mes affaires. J’arrive même à faire ça sous le lit, afin de ne pas être vu des fois qu’ils reviennent. Le seul ennui c’est la poussière alors, je m’en fiche partout ! Et ça me fait éternuer.

Une fois rééquipé, j‘attends, dans l‘inquiétude, et les remords de ne pas pouvoir lui venir en aide. Je me sens si impuissant… c’est souvent le cas dans ma peau de chat. C’est ce qui me contrarie le plus. Je joue avec mon arme, à peine grande comme un couteau de table, pas de quoi estourbir cette brute. A peine la blesser avec beaucoup de chance. Finalement je sors de ma cachette et j’essaie d’atteindre le soupirail pour regarder dehors.
         

Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le samedi 13 juin 2020, 01:06:08
Cela avait semblé durer extrêmement longtemps, pour Yazill comme pour Alecto, d'ailleurs.
Il faut bien avouer que dans un cas comme dans l'autre, l'affaire n'était pas plaisante. Et le temps passe toujours moins vite dans ces moments-là.

Après une éternité donc, angoissante, les escaliers se remirent à grincer. Puis de petits pas légers firent à peine bruisser le parquet, comme si l'on savait parfaitement comment éviter de faire le moindre bruit dans cette pièce. C'était assez facile, avec de l'entraînement, à vrai dire. Encore plus si l'on était pas très épaisse, et discrète. Dans un silence pesant, enfin, la poignée de la porte tourna lentement, très doucement, avant de laisser ouvrir la porte aux gonds secs.

Lorsqu'elle se referma, Alecto s'adossait mollement contre son bois, et poussa un soupire de soulagement. Un long et lent soupire, une expiration qui en dit long. Il lui faut chasser bien des pensées et beaucoup de terrifiantes sensations, avant de pouvoir bouger à nouveau. Cela met encore du temps, avant qu'elle n'ait la force de sursauter en faisant un petit bond sur place, et de parcourir du regard sa chambre.

Inquiète de ne pas y trouver Yazill, son regard se posa immédiatement sur la menue fenêtre, se demandant si un chat de son gabarit saurait l'atteindre, et l'ouvrir. La constatant toujours fermée, l'Esclave songea une seconde qu'il aurait pu s'enfuir par la porte, sans réfléchir à la taille bien trop haute de la poignée. Mais rapidement, elle fut saisie d'une jugeote divine, surement en entendant un éternuement aigu, et se souvint parfaitement d'où elle pourrait trouver son nouvel petit ami félin.

A quatre pattes, la jeune femme passa la tête sous son lit, et fut soulagée d'y trouver son Invité. Sans cacher son apaisement de le trouver en bonne santé et en toute sécurité, elle lui fit signe, accompagnant un léger sourire doux.

"Vous n'avez plus rien à craindre, il est reparti."

Sa voix était calme, étrangement calme. S'asseyant sur ses talons dans une posture docile, Alecto aida le Matou à s'extirper de dessous sa couche, constatant à quel point il avait récupéré des moutons de poussière. Gênée par cette saleté, elle l'épousseta d'un mouvement naturel.

"Oh mince. Pardon... Je devrais faire plus souvent le ménage sous ce lit. Enfin... je... je ne reçois pas grande monde là dessous." Au dessus non plus, à vrai dire, mais cette pensée la faisait rougir déjà intérieurement.

En considérant Yazill et son regard plein d'impuissance, elle se sentie obligée de le rassurer.

"Il ne vous attendra plus demain, soyez-en assuré. Je crois qu'il a cru à mon..." Elle se mordit l'intérieur de la joue d'un air totalement honteux de prononcer ce mot. "... Mensonge." Elle allait avoir beaucoup de choses à confesser au Temple...
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mardi 16 juin 2020, 12:10:58
Mon œil jaune s’arrondit fixant l’esclave quand sa figure apparait au ras du plancher dans mon champ de vison. Pui l’annonce du départ de l’idiot me rassure, et je me détends un peu, sortant alors de ma cachette. Je m’époussète, l’air grave, écoutant Alecto d’une oreille. Aahhh Tchi !! J’éternue aussi, toute cette poussière ! Mais comme elle s’en veut d’avoir un dessous de lit poussiéreux je réponds, sarcastique,

- Ne dîtes pas de bêtises ! Vous avez bien assez à faire avec l’auberge. Le dessous de votre lit peut attendre. C’est pas de votre faute si certains chats vont s’y vautrer.

Elle parla de demain et d‘un mensonge, je souris doublement. Demain signifiait qu’elle m’envisageait encore ici encore au moins jusqu’au matin. Ce qui n’était pas pour me déplaire. Quant au mensonge, je la regarde en coin et dis,  voyant sa culpabilité,

- Mentir pour sauver une vie n‘est pas mentir, c’est sauver une vie.

Je conclus, des plus ferme, mes yeux plantés dans les siens, finissant de m‘épousseter en laissant passer un silence pour souligner la vérité que je viens d’énoncer. Mais curieux j’ajoute bientôt,

- Et quel ingénieux mensonge avez-vous donc utilisé contre cette brute ? Vous savez, vous n‘auriez eu qu’à lui dire que j’étais déjà sortit, sous son nez… dans mon apparence humaine, qu’il ne connait pas. Il aurait compris qu’il m’avait laissé passer sans le savoir. C’eut été amusant, tout autant qu’efficace. Il ne vous a pas importunée j’espère ? 

Et je finis d’arranger mon poil et ma tenue tout en la regardant m’expliquer ce qui s’est passé derrière cette porte pendant que je rampais dans la poussière sous son lit. Au passage je constate que je ne me lasse pas de ses yeux.
   

 

   
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mardi 16 juin 2020, 13:51:05
Est-ce que mentir pour sauver une vie ne devait pas être considéré comme un mensonge ? Alecto était tentée de dire que Yazill avait tord, évidemment, puisqu’altérer la vérité, quel qu’en soit le motif, restait un péché. Bon, du point de vue de l’Esclave, tout était à peu près un crime religieux, à vrai dire. Mais ce qu’il avait dit la travaillait, à vrai dire. Elle haussa les épaules, avec une petite moue, en acquiesçant.

« Oui… vous avez sans doute raison. » C’était tout elle ça. Elle venait de donner raison à Yazill, alors qu’elle n’en était pas du tout certaine, mais quelque chose l’empêchait de s’opposer à lui. Elle voulait lui être agréable, et de toute façon, n’aurait pas osé contredire une personne libre, se considérant moins légitime à avoir une opinion que lui. Et puis, les gens sûrs d’eux étaient toujours intimidant, aussi !

Le Matou l’observait de ses yeux d’ambres, inquisiteurs, où elle cherchait toujours la part masculine qu’elle avait étreint, quand il évoqua justement ce fameux subterfuge dont elle avait usé pour assurer la sécurité de son Invité. Alecto déglutit, en se raclant la gorge. De toute façon, elle n’était pas disposée à lui mentir, mais de là à tout tout lui dire ? C’était assez gênant. Mais il avait demandé gentiment… Elle soupira en balbutiant.

« Hé bien euh… » Allons, ce n’était pas si honteux. Si ? « J’ai dit que… ma Maîtresse vous avait gardé comme… » Objet sexuel ? Elle tenta d’adoucir le trait. « Compagnon pour lui tenir euh. Hé bien compagnie. Désolée... » Venant de Thiana Gian, ce n’était presque pas impossible, se dit-elle, en rougissant.

Souffler à l’ivrogne que Yazill pouvait se transformer en terranide et qu’il s’était carapaté au nez et à la barbe de celui qui voulait lui faire la peau aurait été, en effet, une esquive efficace. Elle n’y avait même pas songé. Se grattant la joue en se rendant compte de sa bêtise, elle pinça les lèvres avant de souligner.

« Je n’ai pas pensé à lui dire que vous pouviez reprendre votre forme de euh. D’homme. » Cela aurait été plus efficace, mais surtout, cela lui serrait le cœur. Ce mensonge-là aurait évité d’attiser l’imagination de grand gaillard revanchard. Alecto baissa les yeux à cette évocation, mais ne put se soustraire à la question de Yazill… Elle resta un petit instant silencieuse.

« Non non, juste. » Elle tortilla ses doigts, alors qu’il était facile de lui expliquer clairement les choses, après tout, elle et lui étaient un peu plus que des interlocuteurs depuis qu’elle s’était donnée à lui. Allons.

« Il a juste voulu que je le soulage un peu. » C’était le moins pire qu’elle pouvait dire, mais elle se sentait terriblement honteuse, sale, même maintenant qu’elle le verbalisait. Sa première envie fut d’aller prendre un bain, elle se frotta la cuisse gauche, machinalement.

« Mais après ça, il est parti tout de suite. » Crut-elle bon d'ajouter, comme pour le rassurer.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le vendredi 19 juin 2020, 09:16:59
Cette façon qu’elle a de me donner raison, toute soumise, je sens bien qu’elle n’en pense pas moins. Elle a ses convictions ancrées, qui lui font penser dieu sait quoi des choses, et surtout voir le péché partout, mais ne contrariera pas autrui. Je ne suis pas dupe. Après quoi elle m’annonce ce qu’elle a dit au gars. J’ai peur de comprendre, je la fixe, suspicieux. En vrai je me fiche complètement de ce qu’elle a pu dire. N’importe quel mensonge pour perdre cet idiot m’ira très bien. Mais c’est sa façon de ne l’avouer qu’à moitié qui m’amuse et m’intrigue à la fois. Ça a l’air si compliqué d’habiter en elle ! Je fais mine de ne pas comprendre, pour atténuer son malaise.

- T’as dit qu’elle avait adopté un chat parlant ? Et tu crois qu’il aura imaginé des choses ? Hé hé hé…

Haussant un sourcil avec un regard équivoque ; tirant ma petite langue comme pour lécher une glace invisible.

- Bien fait pour lui s’il craint ta maîtresse… mais elle, ça lui plairait peut-être pas qu’on pense des choses pareilles à son sujet.

Mais ce n’est pas tout. La voilà qui insinue, gênée, qu’il… Qu’il a pu disposer d’elle ???   

- Un peu ? C’est quoi « un peu » ???!  

Je demande, les yeux écarquillés, dégoûté d’imaginer cette brute en train de faire quoi que ce soit avec elle.

- Encore heureux qu’il soit reparti !! Non mais ça va pas la tête ?!

Je m’exclame les poings sur les hanches.

- C’est pas possible de s’offrir comme ça au premier abruti venu !! Vous encouragez le vice ! C’était d’un coup de pied au cul dont il avait besoin ! Pas d’un encouragement charnel pour revenir réclamer la même chose demain ! A ce rythme, vous êtes pas sortie de l’auberge !

Je suis carrément écœuré de l’imaginer, et en ai la nausée. Je me rends compte que je l’engueule…  je ne suis pas sa maîtresse, et puis cette dernière doit s’en charger bien assez. J’ai un gros soupir secouant mes épaules, et relève les yeux sur elle, pinçant les lèvres dépité. Et je murmure,

- C’est vraiment pas ce qu’il fallait faire. T’as pas inventé l’eau tiède toi, hein ?! Pfff… Agh ! Non mais pas avec cette crapule ! Quelle idée !

Je secoue la tête exaspéré.         
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 19 juin 2020, 17:06:52
Mine, comment expliquer sans mourir de honte… Alecto se sentait un peu coupable de mettre Yazill dans cet état, bien consciente qu’il avait l’air vraiment enragé à l’idée qu’elle ait été disons, sympathique, avec ce gros balourd. Elle se gratta la joue avec une petite moue, fronçant le nez pour chercher ses mots. Cela ne vint pas naturellement et elle préféra parler d’un autre sujet épineux, mais qui ne lui donnait pas autant de nausée…

 « Connaissant ma Maîtresse, il a forcément imaginé des euh… des choses. Un peu sales. » C’était super osé pour elle, elle rougit. Mais elle avait conscience qu’il lui faudrait tôt ou tard donner plus de détail à son petit invité félin, et cela l’angoissait. Cependant, le voir s’énerver ainsi l’encourageait à tenter de s’expliquer, même si c’état maladroit.

« J’ai… j’ai juste. Je l’ai juste caressé un petit peu. » Elle retint un haut-le-cœur.

Il la houspillait avec véhémence, et instinctivement, bien éduquée, l’Esclave baissa les yeux, le menton, fixa un point au sol, les épaules basses. C’était habituel, elle savait exactement comment faire pour que la vague passe sur elle, en tentant de ne pas se noyer. Les yeux humides, Yazill voyant juste, appuyant énormément sur sa culpabilité déjà latente, Alecto hocha lentement la tête à chacune de ses affirmations. Il avait tant raison… Elle encourageait le vice.

« Mais… je ne … je ne pouvais pas le frapper… il. » Son menton tremblait alors qu’elle faisait l’effort d’essayer de se défendre, ce qui était exceptionnel. « Il est bien plus fort que moi ! Et je voulais vous protéger, j’ai… j’ai paniqué. » Avoua-t-elle, minable, en se voutant encore plus.

Alors que Yazill semblait se calmer un peu, désespéré par son hôte trop naïve, la Domestique releva lentement les yeux pour oser regarder son petit visage poilu et déceler ses émotions. Très sensible, Alecto avait pris de plein fouet ses attaques, et se sentait non seulement salie des attouchements vécus, mais surtout, attristée d’avoir déçu son petit Matou.

Ses remarques ressemblaient bien trop à des insultes qu’elle avait déjà plusieurs fois entendue, mais qu’elle acceptait de recevoir sans broncher, acquiesçant, même, plus bas que terre.

« Vous avez raison Monsieur Yazill. » C’était un paillasson. Un misérable paillasson. « J’ai cru bien faire. Je ferai pénitence pour mes fautes, je suis désolée. » Affirma-t-elle tout doucement, si bas, que les mots étaient presque inaudibles. Des oreilles de chat n’auraient cependant aucun mal à les percevoir.


Elle n'avait ni la jugeote ni la force de ne contredire, alors qu'il était bien mal placé pour la traiter ainsi, lui qui c'était conduit comme un filou pour abuser de sa gentillesse et ses faiblesses pieuses. Mais Alecto restait prostrée devant lui, comme si elle s'attendait à ce qu'il la batte pour sa bêtise flagrante.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le lundi 22 juin 2020, 15:53:29
Je la vois fondre d’embarras et de honte en encaissant mes reproches et tâchant maladroitement d’y répondre. A voir sa gêne je comprends bien que plus j’en dis avec elle, plus elle s’enfonce dans sa culpabilité et ses erreurs. Elle s’enterre toute seule même, tant elle est habituée à se faire rabaisser, se rabaisser elle-même, et s’y complaire. Finalement je passe une main dans mes chev… sur mes oreilles, et lâche un gros soupire… Elle est touchante dans sa naïve candeur et son échec permanent. Elle me parait aussi très bête ! Au point que j’ai  pitié d’elle. Et en même temps je ne peux pas la mépriser, ni abonder dans le sens de l’auto-persécution qu’elle adopte en permanence. Je l’aime, toute gourde qu’elle est. Je la regarde, dépité, et désolé… écoeuré aussi quand elle m'explique à demi mots ce qu’elle a fait au bonhomme, contre toutes logiques et ses propres convictions « anti-vice ».  Je me refuse à enfoncer plus loin le clou de sa culpabilité. Mais je comprends que je n'en viendrai pas à bout moi tout seul en un jour. Je balai l’air d’un geste de la main en lâchant,

- Laisse tomber, ce qui est fait est fait… Je ne parlais pas de le frapper. Tu n’en a pas besoin. D’ailleurs tu ne le fais pas pendant ton service, et pourtant tu parviens à te faire obéir des clients, ou au moins écouter. Donc pourquoi diable as-tu eu besoin, cette fois-ci, de tripoter ce crétin ? Bref…

Je me rapproche et lui palpe le mollet, levant les yeux vers elle.

- Pas besoin de faire pénitence de rien non. Une erreur n’est pas une faute. Tu devrais apprendre à faire la différence. Tu t’es trompée dans tes choix, c’est tout. Se tromper n’est pas fauter.

Fauter c’est quand tu sais qu’une chose est mauvaises mais tu la fais quand même. Là, si je ne m’abuse, tu pensais faire au mieux, ou n’avoir pas d’autre choix. C’est donc juste une erreur d’appréciation. Ça ne mérite aucune « pénitence ».

J’enlace son mollet et y colle ma joue en ronronnant,

- Mais si tu tiens tant à te pénitencer, alors, t’as qu’à me garder au chaud jusqu’à la nuit prochaine, et me refaire plaisir… hé  hé hé… Comme tu as si bien su le faire cette nuit.

A ces mots, je lui lèche le mollet d’un coup de langue râpeuse, sentant poindre une érection de repenser à son corps empalée avec délice sur moi, ses hanches ondulantes, et à ses gémissements étouffés.          
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le lundi 22 juin 2020, 20:28:32
Alecto n’avait même pas conscience d’être pathétique en cet instant, aussi idiote d’un cocker qui ne comprend décidément pas tout ce que les adultes disent… Alors que Yazill semblait encore vouloir la réprimander, l’Esclave se mordillait l’intérieur de la joue, mal à l’aise sous le fleuve de critiques. Il avait raison, selon elle, mais ce n’était jamais agréable de recevoir des remarques, de la mettre face à ses paradoxes.

Pour elle, le Matou était cent fois plus malin qu’elle, il l’avait prouvé dès le début. Ce qu’il disait faisait toujours mouche, et son regard paraissait exprimer cette intelligence parfois méprisante, comme beaucoup de chat, cela-dit… Elle se gratta la cuisse gauche dans un geste machinal quand il parla de pénitence, sans vraiment s’en rendre compte et voulut tout de même tenter de se dédouaner.

« Vous ne connaissez pas le Chemin de Rédemption, Monsieur Yazill. » Fit-elle d’une voix calme, avec presque un demi-sourire tendre, alors qu’il lui semble qu’il lui chatouille le mollet.

Avec un petit frisson, elle baisse les yeux vers lui pour grattouiller légèrement entre ses oreilles, appelée instinctivement à ce geste par le ronronnement sonore du Minet. C’est si étrange, comme caresse, qu’elle tente de s’imaginer caressant le haut du crâne de Yazill. Enfin, le Yazill terranide. Humain. Enfin. Bref. Celui qu’elle avait étreint peu de temps avant, voilà.

Alors, le Voyageur lui expliqua ce qu’il pensait, lui, du fameux Chemin dont elle parlait, et Alecto eut un petit rire cristallin.

« Roh, Monsieur Yazill ! » Souffla la Domestique d’un ton de réprimande, mais faussement outré ; Elle souriait, ses pommettes rougissantes. « Vous êtes incorrigible, vous… N’en avez-vous jamais assez ? » On notera qu'elle n'avait pas dit non.

C’était une question qui n’appelait pas vraiment de réponse, et elle se frotta le mollet, à l’endroit où la langue râpeuse du félin était passée, avec un froncement de nez. Inconsciemment, cela lui rappelait les coups de langues délicieux sur ses seins, et elle déglutit, se levant un peu vite pour paraître très naturelle.

« Je. J’ai besoin de me laver. » Annonça-t-elle rapidement, avant de se calmer légèrement, en haussant les épaules. « Je me sens un peu… sale. » Elle espérait qu’il comprendrait son allusion. Rapport à leurs ébats. Et au gros balourd dégoutant…
Timidement, elle observa autour d’elle comme si elle cherchait une réponse à une interrogation, avant de murmurer.

« Vous voulez venir avec moi ? »
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le vendredi 03 juillet 2020, 00:01:25
Cette réflexion m’amuse. J’imagine quels méandres de complexités contradictoires et de culpabilité aberrante trace ce qu’elle appelle son chemin de rédemption auquel je ne suis rien censé connaitre.  Je ne peux la contredire sur ce point. Mes connaissances en la matière ne sont pas ses croyances, qui, comme toutes croyances, évincent le réel à leur profit malsain, sous couvert d’une façade de probité et d’honnêteté. Je ne peux pas lui en vouloir d’être tombée dans un piège aussi grossier. Elle est visiblement trop peu maline pour s’en apercevoir tout seule. Et je n’ai pas l’air doué pour le lui faire voir. D’ailleurs il se pourrait que ça ne lui soit pas bénéfique. Si ses croyances erronées lui permettent de tenir, de supporter sa condition misérable d’esclave, alors, lui ouvrir les yeux pourrait l‘anéantir. Je ne peux décidément pas prendre une telle responsabilité. Je décide donc de la préserver de toute désillusion, et de ne plus tenter de rectifier les aberrations de sa foi désormais. Je choisi de répondre, me caressant les moustaches entre les doigts d’un côté,

- Mmmh, sans doute que non en effet. Je ne suis pas très au courant des dogmes. Vous m’avez l‘air bien plus calée que moi sur le sujet.

Je remarque qu’elle est encore émue et rosissante de mes allusions sensuelles, et ça réveille mon désir pour ses soupirs de plaisir. Le plus surprenant étant qu’elle ne semble pas s’y opposer clairement cette fois. D’ailleurs la voila qui me propose ni plus ni moins qu’un bain ?  J’adore l’idée mais… j’ai dépensé tout mon capital de métamorphose en terranide pour ce jour. Je ne pourrai donc pas me transformer à nouveau comme je le voudrais. Néanmoins j’accepte, trop content de profiter encore du spectacle de ses courbes sensuelles. L’idée de revoir pointer ses tétons qui m’obsèdent me ravit, j’acquiesce ;

- Avec vous ? Au bain ?

Mon regard pétille d’envie.

- Bien sûr ! j’en ai bien besoin moi aussi. Je n’ai pas des chats, l’instinct de lécher sans cesse mon poil pour le laver. Aussi je dois user d’eau et de savon, comme tout le monde.  

Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 03 juillet 2020, 10:17:31
Alecto sourit légèrement quand il accepte de l’accompagner au bain. A vrai dire, elle n’y avait pas mis trop de sous-entendus, mais elle semblait avoir oublié à quel point le petit Matou semble friand de bagatelle ! Si elle reste un peu gênée, elle trouve ce qu’elle dirait être une addiction assez drôle… Du moins, dans ce minuscule corps de chat… Sans doute aurait-elle été bien plus mal à l’aise face à un homme, en sachant toutes les vilaines choses qu’ils avaient fait avant.

Elle rit à sa remarque sur la toilette des félins, s’imaginant sans doute son poilu invité en train de se contorsionner pour se lécher, et cracher des boules de poils sur les tapis. Il a de la chance de ne pas avoir hérité de cet instinct, après tout, songe-t-elle, car sa condition est déjà bien assez désagréable ainsi, visiblement.

L’Esclave lui tend alors la main, afin de l’entraîner jusqu’à la petite pièce d’eau qui lui sert de modeste boudoir… Cependant. Elle se rend vite compte qu’elle ne peut pas du tout lui tenir la main et marcher en même temps, à moins de se plier en deux. Confuse, gênée aussi de sa méprise, elle pince les lèvres et se ravise, en se grattant instinctivement la cuisse.

« C’est par là. » Marmonne la jeune fille, en lui montrant le chemin, sortant de sa petite chambre, et traversant la cave aux tonneaux et caisses de denrées diverses. Elle lui fait alors traverser une petite cour extérieure, plongée dans l’obscurité, mais où elle se dirige avec une excellente mémoire, sans se cogner en rien.

« Restez bien derrière moi, il y a des pièges ! » Evidemment, ce n’était pas vraiment des pièges, plutôt des obstacles. Un banc, un pot de fleurs entretenues, ce genre de choses. « Voyez-vous dans le noir ? » Demande soudain Alecto, à voix basse pour ne pas éveiller le voisinage, intriguée.
Après tout, les chats eux, peuvent facilement vivre la nuit, non ?

Arrivés de l’autre côté de la cour, l’esclave ouvre une petite porte en bois, qui révèle alors une charmante pièce, toute en lambris vernis. Un grand baquet recouvert de bois peint, vieilli, trône au centre, et un poêle chauffe la pièce, en même temps qu’une grande jarre d’eau au dessus. Les braises encore fumantes indiquent qu’il a été utilisé il y a peu, tout comme la vapeur encore présente dans la pièce.

Alecto rougit un peu et parle moins fort encore. « Ma Maîtresse aime prendre un bain avant de dormir. Elle dit que c’est pour calmer sa magie. » Evidemment, Alecto n’y connaissait rien là-dedans, et ne pouvait pas remettre en question les affirmations de Thiana Gian.
Mais cela est rassurant : ça veut dire que la Sorcière est partie dormir, et qu’elle ne risquait pas de revenir dans cette pièce pour les surprendre. Même si la domestique se disait que, les pouvoirs de Thiana aidant, elle devait parfaitement savoir que son esclave avait un invité intime, elle préférait ne pas être prise en flagrant délit.

C’est à cet instant qu’intervenait la partie la plus délicate pour la jeune femme… Elle prit une profonde inspiration, et s’approcha du poêle, pleine de courage. Le feu la paniquait, mais c’était un mal nécessaire… Elle n’avait aucune envie de se baigner à l’eau froide, ce soir. Souvent, elle s’en passait, mais cette fois, et pour Yazill surtout, elle souhaitait quelque chose d’agréable.

Ranimant les flammes en soufflant tout doucement, penchée vers le foyer, sa main vint actionner un levier et, par un ingénieux système de tuyau, de l’eau fumante vint se déverser au-dessus du baquet. S’éloignant dès qu’elle le put du feu, Alecto se tourna vers le petit félin.

« Est-ce que vous avez peur de l’eau ? » Fit-elle en tournant la tête sur le côté comme un adorable cocker. La serveuse vint se saisir un épais savon et lui présenta fièrement, avec un petit sourire. « Si vous n’avez pas peur, alors allons allons, laissez-moi vous savonner, entrez. »
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le vendredi 03 juillet 2020, 18:35:16
Je la suis sans sourciller, amusé de cette nouvelle aventure. Après tout je n’ai pas vraiment sommeil, et cette grande maison pleine de dépendances encombrées me fascine. Je manque de pouffer quand elle va pour me prendre par la main et se ravise, son bras étant trop court, masquant ça comme elle peut pour se sauver du ridicule. On a tous fait ça un jour.  Mais, peu maline comme elle est, je la soupçonne de s’y prêter plus souvent qu’à son tour. Un peu plus loin, à sa question sur ma vision la nuit je réponds, effectivement nullement gêné par l’obscurité,

- j’y vois comme en plein jour, oui, les couleurs en moins. C’est terriblement pratique ! Si vous saviez ! On n’imagine pas avant de l’avoir vécu. Par exemple, je peux lire sans bougie en pleine nuit, n’est-ce pas épatant ? 

Ce faisant, j‘ai la chance, du coup, de pourvoir apprécier ses jolies courbes en mouvement tout au long du parcours. Et toujours son odeur charnelle qui m’envoute… A respirer son sillage, je ne vais pas tarder à avoir à nouveau envie d’elle.  Cette femme est une bombe ! Je veux la racheter à sa sorcière de Maîtresse !  Et lui faire l'amour tous les jours ! Nous arrivons au but et je me régale déjà de nous imaginer tous les deux au bain ensemble, hélas, moi dans ma peau de chat. Mais la voilà qui semble effrayée par le poêle. Je sens sa panique intérieure avec mon intuition féline. C’est effrayant !  Je me sens obligé d’essayer de la rassurer,

- T… tout va bien ? Je suis désolé, je… je ne peux pas vous aider, vraiment pas.

Beaucoup trop petit sous cette apparence là. Je ne peux quasi rien faire. Je m'en console en regardant ses courbes excitantes sous ses voiles… C’est là que l’eau chaude versée, elle se fait maternelle et me questionne sur ma possible phobie de l’eau, à l‘instar des chats. Je souris amusé et réponds,

- Non non… sous cette forme, j’hérite des capacités physiques des chats, et non pas de leurs traits psychiques. Vous pouvez y allez.

Conclus-je. Alors je me déshabille en vitesse à nouveau, puis la rejoins en escaladant le baquet sur le rebord duquel je fais alors le funambule sans difficulté jusqu’à elle. Enfin je relève les bras en croix à l’horizontale.

- Y’aurait pas un tabouret à mettre dedans ? Que je puisse avoir pied ? Ou bien vous me prenez sur vos genoux. 

Je vais aimer me faire dorloter, moi.   
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 03 juillet 2020, 23:06:09
Alecto avait été émerveillée dès qu’il avait prononcé les mots magiques « je peux lire sans bougie la nuit ». A vrai dire, elle aurait rêvé de cette capacité, puisqu’elle craignait la flamme, mais adorait lire… Ceci-dit, ces quelques minces avantages paraissaient n’être pas assez forts pour concurrencer les désagréments de la vie d’un chat pas plus haut qu’un tabouret.

En parlant de tabouret, elle hocha la tête rapidement. Mais où avait-elle la tête enfin ?! Bien sûr qu’il avait besoin de ce léger détail pour ne pas finir en noyé. Fronçant le nez de son idiotie, elle eut un petit rire gêné, qui était tout de même une très grande amélioration : notons qu’elle n’avait pas rougit et ne se confondait pas en excuses en pensant qu’elle venait de commettre un crime.

« Ah … oui, pardon. » Souffla-t-elle tout de même, en se déplaçant jusqu’à un petit trépied, et lui déposant en se penchant dans l’eau, afin qu’il puisse s’y installer sans avoir de l’eau jusqu’au museau. Sous les bras, tout au plus, estima-t-elle.

Elle aurait été tentée de le prendre sur ses genoux, évidemment, d’autant dans sa forme féline qui pour elle était moins équivoque de leurs précédentes et torrides caresses. Mais Alecto songeait qu’il apprécierait bien plus d’être soigné ainsi, alors qu’elle serait libre de ses mouvements. Quelque part, ce bain qu’elle lui offrait la rendait moins mal à l’aise, alors qu’elle aurait été des plus gênées s’il avait eu sa forme humaine… Jamais l’Esclave n’aurait frotté le corps nu d’un homme, enfin. Pas sans en avoir eu l’ordre, ce qu’elle avait eu bien des fois à effectuer.

 En trempant le savon dans l’eau, par-dessus le rebord du baquet où elle ne s’était pas encore aventurée, toute habillée pour pouvoir chouchouter son petit Matou, Alecto revint sur ce qu’il avait dit plus tôt.

« Cela doit vous faire vraiment bizarre, lorsque vous repassez à votre forme euh… d’homme. De ne plus voir correctement la nuit. Vous devez vous cogner partout ! » Elle ricana, étrangement joviale, et plus enfantine aussi.

A vrai dire, plus le temps passait, et plus la compagnie de Yazill lui plaisait, plus elle se sentait à l’aise. Du moins, de moins en moins contrite, ou angoissée. Ils avaient partagé beaucoup… Et il était gentil avec elle. Il fallait avouer que sous cette apparence, il était attendrissant, et. Et sous sa forme humaine, Yazill était séduisant, aussi.

Alors, elle frotta le savon sur ses paumes pour le faire exploser de mousse, de grosses bulles s’en échappent et elle débute alors une toilette soignée sur les poils du félin.

« C’est bien la première fois que je lave un chat ! » Pouffe-t-elle, avant de s’en vouloir, encore une fois, d’avoir appelé son Visiteur ainsi. Elle sait bien qu’il va répondre « mais c’est ce que je suis, un chat, tout va bien » Mais même… Elle trouve que c’est un peu réducteur. Serait-elle gênée s’il l’appelait « esclave ? » « humaine ? » A la réflexion… Elle ne dirait rien, évidemment. On l’avait nommé de bien des façons, après tout. Et jamais elle n’avait eu son mot à dire. Cependant, le Matou l’avait appelée « belle » et même « merveille ». Sans s’en rendre compte, elle sourit niaisement, avant de revenir à la réalité.

En quelques minutes, Alecto a frotté une bonne partie du petit corps de son Invité, et saisit un peu de mousse qu’elle place entre ses oreilles, en venant le coiffer d’un petit chapeau de bulles. Elle rit alors, spontanément, avant devenir faire claquer un baiser sur l’une de ses bajoues, à la naissance de ses moustaches.

« Oh, comme vous êtes mignon ainsi ! »
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le samedi 04 juillet 2020, 10:54:38
Moi aussi je note ses progrès comme elle dit seulement « ah oui pardon », comme n’importe qui, et non plus l’esclave éternellement coupable de tout et rampante que j’ai rencontré quelque heures plus tôt dans l’auberge. Faut croire que ma « thérapie orgasmique » et mes mots doux auront porté leurs fruits ? hé hé hé… En parlant de ça, je la revois dans son plaisir et j’en suis à nouveau ému, hurm… un frisson parcourt mon corps et mon coeur accélère. J’ai encore envie d’elle. *soupir* Et plus encore quand je fixe ses yeux bleus et leurs paupières lourdes, sa petite bouche en cœur et… Oh mon dieu ! Ces tétons affolants. Heureusement que dans ma peau de chat mes émois intimes ne se voient pas. Elle en serait drôlement embarrassée encore sans doute. Bien que j’adore la voir rougir quand ce n’est pas de honte.

Je me laisse chouchouter avec satisfaction, ronronnant de plus bel. Décidément, je suis vraiment bien tombé cette fois. C’est pas toutes les auberges qui m’accueillent comme ça ! Loin de là. Elle plaisante sur ma vision nocturne, je souris,


- Ha ha ! Non ça va, enfin, si, un peu. C’est-à-dire que, comme vous avez vu, je ne peux pas garder mon apparence humaine longtemps donc, je ne suis pas longtemps embêté.

Et puis elle me savonne, et là, c’est le pied pour le matou que je suis. J’ai un peu l’impression d’être un roi. Ou un enfant, chouchouté par une mère aimante. Le spectacle de ses seins délicieux en prime. Et comme elle s’étonne de laver un chat, j’en souris moi aussi, et rétorque,

- Eh bien… je vous avouerais que c’est bien la première fois qu’on me lave comme ça depuis que je suis prisonnier de cette enveloppe. La dernière fois que c’est arrivé, je devais avoir 8 ans, hé hé hé… Et l’Alecto d’alors s’appelait Madame Gutrude. Une grosse dame, laide mais gentille, qui nous servait de nounou.

Je souris encore avec un regard taquin concluant, en lui tapotant un téton à travers le voile,

- Pour tout dire, je préfère largement la nounou d’aujourd’hui, hé hé hé…     

Je lui sauterais bien dessus pour remettre ça... là, sur le bord du baquet, à faire ballotter ses gros seins en rythme. Mais je ne peux pas. Pfffff ! Je dois attendre encore au moins, quoi ? vingt heures ? dix-neuf ? avant de pouvoir reprendre apparence humaine. Peste soit sur cette sorcière et sa fichue malédicion !
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le samedi 04 juillet 2020, 13:20:11
La Domestique grattouillait le haut du crâne de son Invité pour recouvrir son petit visage de mousse, attentive à ce qu’il n’en prenne pas dans les yeux, alors qu’il évoquait son ancienne nourrice. Qu’il lui parle de son passé lui semblait agréable, et un signe de confiance dont elle se sentit reconnaissante.

« Nous ? Vous avez des frères et sœurs ? » C’était plus fort qu’elle, évidemment. Sa curiosité était piquée par les quelques bribes de souvenirs que narrait Yazill, son regard d’azur s’était mis à pétiller, intriguée.

Alors que la petite main griffue retrouve le chemin d’un téton Alecto rougit un peu, mais ricane d’un air candide. Quel incorrigible chat ! Mais à bien y réfléchir, ce trait-là doit venir de son côté humain, à n’en point douter… Elle avait croisé tant d’hommes dans sa courte vie, et tous semblaient ne jamais savoir se tenir lorsqu’une mamelle leur était dévoilée, et même sans cela, juste à proximité. Evidemment, toutes les années au Couvent lui avaient appris que sa poitrine ne servirait jamais : l’on ne nourrit pas d’enfant, quand on est bonne sœur, après tout. Cependant, une fois esclave, elle avait rapidement compris quel type d’admiration cela pouvait créer chez ses Maîtres, hommes comme femmes, d’ailleurs. Et elle avait découvert avec un mélange d’horreur et de délice une fonction bien plus perverse à ses seins !

« Je ne me suis occupée d’enfants que quelques fois, chez certains de mes Maîtres avant Thiana Gian… » Ses petites pommettes roses se soulevèrent lorsqu’elle eut un petit sourire, peut-être même qu’il était complice ! « Mais ils ne m’ont jamais fait… » Quoi ? Jouir ? « Enfin, tout ce que vous avez fait. »

Enfin, n’y tenant plus, elle désigne le cache-œil. Elle se retenait depuis trop longtemps de poser cette question, il fallait qu’elle sache.

« Il n’est pas crevé, n’est-ce pas ? » C’était loin d’être le cas lorsqu’elle avait plongé ses yeux dans ceux d’ambre de son apparence d’homme. « Pourquoi le portez-vous, dans ce cas ? »

Ayant côtoyé certains infirmes lorsqu’elle vivait au Temple, venus pour quelques miracles auprès des Sœurs de l’Ordre, Alecto savait comme cela pouvait faire souffrir, et être handicapant. Elle avait lu la détresse la plus profonde sur les visages tuméfiés et aveugles. Ne songeant jamais au mal, elle n’imaginait pas les véritables raisons qui poussaient Yazill à porter ainsi cet artifice, et malgré les heures passées ensemble, elle ne le trouvait en rien capable de fourberie. Brave petite.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le samedi 04 juillet 2020, 14:20:55
Bercé par la douce voix de mon hôte, je me laisse cajoler, heureux comme un coq en pâte. Sa curiosité ne me gêne pas, pas sur ce genre de sujets. Je rétorque,

- Ouais, on est dix enfants chez moi. Quatre garçons et six filles Je suis le huitième.

Je fouille dans ma mémoire, c’est pas tous les jours que je cause de mes parents.

- On devrait être quatorze mais deux nourrissons sont morts avant trois mois, et ma mère à fait deux fausses-couches. La quinzième grossesse l’a tuée. Elle est morte en couche la pauvre.

Elle aurait peut-être dû se calmer aussi ? Quinze grossesses, quelle idée ! Enfin, sans contraception, ça va vite, d’arriver à quinze au fond. Quand elle parle des enfants dont elle s’est occupée, je souris, amusé par son allusion à nos ébats de tout à l’heure. Je suis ravi de lui avoir fourni une si délicieuse occasion de « rendre service à autrui » comme elle pense l’avoir fait en cédant à mes avances. Et je me sens l’âme charitable, toute disposée à recommencer. Surtout quand je respire son odeur sensuelle, ou vois bouger se formes féminines.  Sa voix aussi. Mmmh… Je commence à aime cette voix.  Je lui réponds d’un regard brillant et soupire, avec un sourire malicieux,

- Je me souviendrai de …ce que vous avez fait pour moi.

Et comme elle s’interroge de mon cache œil, je souris encore et explique, amusé,

- Non bien sûr, j’ai mes deux yeux, mais je le porte pour deux raisons. La première c’est que ça me donne l’air plus coriace. Quand on ne mesure que 30 cm 20 heures par jour, il vaut mieux paraître le plus coriace possible n’est-ce pas ? Pour décourager les importuns.

- La seconde c’est la plus amusante, écoutez ça… figurez-vous que c’est une astuce qu’utilisent les pirates depuis toujours. Quand on est en bateau, sous le pont, il fait sombre, et s’il faut soudain monter sur le pont pour se batte, en plein soleil, avec la mer qui vous éblouit de partout avec ses reflets d’argent,  alors que vos yeux se sont habitués à l’obscurité de la cale, vous êtes tout bonnement aveuglés. Alors que si vous portez un bandeau, l’œil qui se trouve au dessous, lui, n’est pas autant dilaté pour voir dans le noir et il sera moins ébloui. Il suffit donc de changer le bandeau de côté en vitesse, et ainsi caché l’oeil qui serait ébloui, et utiliser l‘oeil le plus apte.

- Je m’en sers, quand je sors d’une maison sombre pour déboucher en plein soleil. Des fois qu’un danger me guette au dehors, que je ne sois pas éblouis et puisse le voir. Pour moi le danger le plus fréquent ce sont les chiens errants bien sûr. Quelle poisse ceux-là ! J'ai bien failli me faire bouffer une bonne douzaine de fois.         

   
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le samedi 04 juillet 2020, 19:30:26
Alecto cille de ce qui peut être qualifié d’admiration, quand il explique cette ruse habile de pirate. Elle trouve Yazill immédiatement encore plus malin, et ouvre la bouche naïvement. « Ohhhhhhhhhhhhh » Fit-elle, ne cachant pas sa surprise.

Ce n’est pas bête du tout ! Elle ignorait ce stratagème, mais n’y a jamais été très confrontée, à vrai dire. L’Esclave a été deux fois sur un bateau, une fois en cale, avec d’autres esclaves. C’était une expérience terrible dont elle préférait ne jamais se rappeler. Fort heureusement, le fleuve avait été docile, pour qui avait connu la pleine mer… La seconde, une petite barque, où elle avait dû ramer, fort peu douée vu sa musculature, pour le bon plaisir d’un Maître qui voulait sans doute la voir transpirer, sur un étang. C’était donc assez loin d’une expérience de corsaire.

« C’est une habile raison alors ! Comme vous êtes rusé Yazill ! » Elle lui souriait avec sincérité, alors qu’elle formait une cuvette de ses mains, pour verser un peu d’eau entre les belles oreilles du félin détrempé. Elle eut toutes les peines du monde à ne pas verser de savon dans ses yeux, et fit une moue désolée.

« Décidément, vous êtes vraiment très intelligent. Je suppose que c’est normal, pour un mage ? » Affirma la jeune femme, candide. L’eau collait ses poils à son petit crâne de minet, et le rendait encore plus fin qu’il ne l’était déjà. Le voir ainsi la fit rire, même si évidemment elle s’en voulait, parce que cela ressemblait à de la moquerie. Tendrement, elle caressa sa joue, et une ombre passa sur son visage.

« Je suis désolée pour votre maman. C’est si dangereux d’être mère… » Elle soupira un peu, bien malgré elle, à cette évocation, qui entraînait de douloureuses réminiscences. Mais Alecto n’avait aucune envie d’ennuyer son si cher Invité par des souvenirs qui pourraient être source de souffrance, pour lui comme pour elle. Alors, elle reprit délibérément un sourire délicat aux lèvres, emplit de douceur.

« Ce que j’ai fait pour vous était tout naturel. Vous… Vous êtes gentil, Yazill, les gens ne sont pas souvent de bonnes personnes ; Vous, si. »

Qu’elle se méprenne ou non, Alecto était persuadée que ce Voyageur solitaire, qui avait-il dit purgeait son déshonneur d’avoir entraîné la mort de sa bien-aimée, était un être bon. Comment expliquer autrement qu’il ne l’ait pas frappée, pas forcée en quoi que ce soit -si ce n’est par la manipulation qu’elle ne percevait pas- ?

Enfin, d’une voix plus enjouée, elle désigna à nouveau de l’index le cache-œil.

« Ca vous donne un petit air mystérieux et baroudeur, c’est vrai. C’est élégant avec cette pièce d’armure et cette petite euh… ce n’est pas une épée, n’est-ce pas ? C'est une lance ? » Elle avouait parfaitement son ignorance en matière d’armes, puisqu’elle en avait très peur – étonnant ?- depuis toujours.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le dimanche 05 juillet 2020, 08:57:51
Je me sens flatté quand elle s’épate de mon histoire de cache œil. Il faut dire que j’ai trouvé ça bougrement malin aussi quand on me l’a transmis à mon tour. Elle est amusante, c’est si facile d’avoir l’air grand dans ses yeux. Du coup c’est moins flatteur aussi, mais tout de même, je goûte son admiration à mon encontre. Mon animalité se dit clairement que, plus elle m’admire, plus facilement j’aurais accès à son cul. Ma conscience est plus regardante et me surveille, n’aimant pas que j’abuse de sa crédulité sans borne.

Je pouffe de satisfaction, prenant un air fier sans y prendre garde, relevant mon petit menton de chat et étrécissant mes yeux presque à les fermer. Le tout en ronronnant bruyamment. J’en rajoute même, quand elle attribue mon intelligence à mon statut de supposé mage, rétorquant,

- Disons que  j’avais des dispositions naturelles déjà avant de devenir mage, hé hé hé…    

Je ne rajoute rien  à propos de ma mère, car même si sa vie a été rude, elle est conforme à bien des vies de femmes à notre époque. Je soupir juste, fataliste, haussant les épaules,

- C’est comme ça…

La suite me plait d’avantage encore, quand elle avoue tout naturellement que coucher avec moi fut naturel, un simple don envers un type bien. Je sonde rapidement ma conscience… pas tout à fait sûr d’être aussi « bien » qu’elle le pense. Mais en cet instant j’aimerais l’être, ne fusse que pour ne pas la décevoir. J’en soupire d’aise, souriant largement, lui renvoyant un regard plein de malice et de gratitude.

- Je fais ce que je peux, dans mon état, c’est pas toujours facile. Mais… vous êtes un exemple pour moi.

Dis-je, certain de la toucher en disant cela. C’est vrai qu’elle est tellement gentille que ça dégouline de partout chez elle. Comme dirait l’autre « je n’aime pas dire du mal des gens, mais, en effet, elle est gentille » hé hé hé… pourtant je l’aime cette délicieuse gourde, toute empêtrée qu’elle est dans ses dogmes idiots et sa culpabilité sans borne. Soupir.

Puis quand elle évoque mon arme je ricane amusé, appréciant qu’elle me trouve du charme avec mon cache œil.


- Bah, en l’occurrence, c’est surtout la lame d’un couteau de table qu’un ami forgeron à bien voulu le souder au bout d’une tige. Mais, à l’échelle de mon anatomie de chat, je dirais qu’on peut appeler ça une hallebarde ? Ou encore une guisarme. Pour moi, ça reste un couteau de table quand même. Certes fort utile quand, par exemple, je croise des rats gros comme des chats dans les égouts, comme c’est arrivé souvent. Il me faut vraiment de quoi me défendre alors, s’ils décidaient de s’en prendre à moi.  

Et puis un silence passe et je la regarde avec un regard ému, et soupire, triste ajoutant,

- Vous savez… je suis triste de ne pas pouvoir changer encore de forme. J’aimerais tellement… vous… vous serrer dans mes bras encore.

Et je papillonne des yeux, avant de m’agripper à son gros sein et de le serrer contre moi, y écrasant ma petite joue de chat en fermant les yeux. C’est pas tout à fait vrai, ça serait bien plus que juste l’étreindre, mais c’est inutile de lui donner des envies que je ne peux pas combler. J’ai hâte que temps passe et pouvoir remettre ça… Sauf que ça m’étonnerait que je sois encore ici alors. Elle n’a pas de raison de me garder si longtemps. Sans compter que sa maîtresse n’est pas forcément pour non plus. Je ne tiens pas à prendre le risque d’être changé de chat en souris, voire même en asticot si c’est une puissante sorcière.     


Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le dimanche 05 juillet 2020, 09:18:08
Les grands yeux clairs d’Alecto cillèrent lorsqu’il évoqua ce modèle qu’elle pouvait représenter pour lui. Incrédule une seconde, elle se mit à rougir plus que de raison, tant cette information la troubla. Elle ? Un exemple ? Yazill ce vil manipulateur avait trouvé les mots justes pour l’Esclave, qui baissa les yeux immédiatement, avec humilité, mais qui ressentait au fond d’elle un immense honneur. Evidemment, si elle avait emprunté le chemin qu’elle s’était décidé étant petite, le chemin que Dieu avait décidé, plutôt, Alecto aurait été une None admirable, un modèle de vertu pour ses fidèles. C’était là l’un des plus beaux compliments qu’on puisse lui faire.

Elle vint poser un baiser léger entre ses oreilles poilues, comme pour le remercier, ne sachant pas du tout que répondre à tant de sentiments.

Lorsque le sujet de cette terrible arme tranchante est abordé, les explications du Voyageur Félin font hocher la tête de la Domestique. « Hm… » Fit-elle en levant les sourcils avec étonnement. Pour elle, c’était dangereux, une arme. Mais il avait parlé de gros rats, et elle frissonna immédiatement, et sans s’en rendre compte, ses yeux parcoururent la pièce comme pour s’assurer qu’il n’y en avait aucun ici.

« Brrr…. Je déteste les rats. » Les chiens aussi, ceci-dit. Et parfois les chats, mais Yazill est une étonnante exception. Cependant, on pouvait se demander ce qui ne lui faisait pas peur, vu ses angoisses.

« Comment vous êtes courageux… ça doit être très dur. » Elle avait eu une petite moue désolée, en plus d’effrayée.

Le Matou était extrêmement brave, et il devait en effet affronter des dangers que des humains ne soupçonnaient pas. Déjà, prendre un bain était une aventure, alors quand doit se balader dans les égouts… Elle sursauta avec un frisson dégoûté. Beurk. Une prière silencieuse s’éleva, demandant au Très-Haut de lui épargner cette immonde expérience.

Mais lorsque le petit visage félin prend une expression plus triste, Alecto se sent immédiatement émue, et s’inquiète de son état, les yeux vibrants.

« Oh… » Le contact moelleux de cette fourrure mouillée trempe le tissu de ses voiles, mais elle ne s’en formalise en rien, trop touchée par son geste. Ce pauvre Yazill semble décidément bien esseulé, et elle peut le comprendre sans mal.

Avec émois, elle détache de nouveau ses vêtements qui tombent à ses pieds, se redresse en brisant délicatement son étreinte, et enjambe le baquet pour venir se plonger dans l’eau chaude qui fume légèrement. Alecto écarte alors les bras, assise sur les genoux dans cette petite cuve, et vient enlacer le Minet.

« N’y a-t-il… aucune solution à votre châtiment ? » Elle était tentée de lui en proposer une, bien sûr, mais elle avait remarqué qu’il n’y connaissait pas grand-chose quant à l’Ordre Immaculé. Le serrant contre son cœur, sa main vint caresser sa nuque et gratter avec tendresse son poil propre, calant son museau contre son cou comme on le ferait de n’importe quel mignon chaton.

« La… la prière pourrait peut-être… » Elle pinça les lèvres, gênée.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le dimanche 05 juillet 2020, 10:22:12
Comme je l’avais prédit, mon compliment sur le fait qu’elle soit un modèle de bonté pour moi a fait mouche. J’en aurais presque honte de la manipuler ainsi. Pourtant, quelque part ce n’est pas totalement faux non plus. Je la trouve tellement plus… appliquée ? à « faire le bien » que moi. Même si la vision qu’elle en a est naïve et par trop manichéenne, presque détestable, je la trouve effectivement exemplaire sur ce point. Là où est ma part de mensonge c’est que je n’ambitionne pas de faire aussi bien qu’elle. Je ne suis qu’à peine surpris qu’elle déteste rats, chiens et consort… elle est toute si pleine de peurs que ça ne peut qu’engendrer des phobies diverses et variées, tiens, comme celle du feu qu’elle a. Mais ça la rend plus touchante à mes yeux encore. Comme elle évoque la dureté de ma condition de chat, je soupire, haussant les sourcils et réponds,[/i]

- C’est super chiant oui… des fois j’en ai vraiment marre. Mais je ne peux pas y échapper. Je n’ai pas le choix, il faut faire avec. Heureusement, je croise de temps en temps des bonnes personnes comme vous qui me viennent en aide et m’offrent un peu de réconfort. Sans ça... je crois que j’aurais déjà mis fin à mes jours.

Avec ça, je suis sûr de frapper fort encore une fois. Même si ce coups-ci ce n’est pas calculé. C’est vraiment ma vie telle qu’elle est. 
 
Ensuite je me sens sacrément récompensé de mes confidences sincères quand elle… retire ses voiles et me rejoint dans le baquet. Mmmmh… je donnerais cher en cet instant pour redevenir humain. Hélas… enfin c’est agréable quand même, de la voir et d’en être si proche. Je retourne me blottir à son sein, contre lequel j‘essaie de me consoler comme je peux. J’apprécie comme elle essaie de trouver une solution à mon problème. Même si la voie à laquelle elle songe me parait sans issue. Je décolle ma petite joue de son globe mammaire et réponds,

- J’ai bien peur que non… Ou peut-être une sorcière plus puissante que celle qui m’a maudit ? Un génie ? Je ne sais pas, il faudrait un miracle sans doute oui.

Je conclus comme elle parle de prière. Je relève un œil vers elle, haussant un sourcil, dubitatif,

- Vous me voyez, moi ? Pauvre petite boule de poil, ayant abusé du sexe, prier ?

J’ai un autre soupir.

- J’aurais l’air bête. Et puis… non, je ne vois pas les Dieux s’intéresser à moi,  à cette histoire, sinon pour m’en faire le reproche. Pourquoi voudriez-vous qu’ils me pardonnent ?

Parce que j'aime baiser avec leur dévote esclave à gros seins ? Si ça pouvait jouer en ma faveur, mais j'en doute... Sans compter qu’en mon fort intérieur, je n’y crois pas. Je pense bien qu’il existe des divinités, mais de là à penser qu’elles s’occupent des gens… Encore moins de moi même. J’ai jamais rien fait pour elles, pourquoi feraient-elles pour moi ?    

- J’ai jamais rien fait pour elles, pourquoi feraient-elles pour moi ?   
 
Je conclus retournant cesser ma petite joue à son sein. J’aimerais autant qu’elle soit ma déesse tiens, au moins elle, elle est concrète. Je peux l’étreindre et lui parler. Et me réconforter contre ses formes moelleuses. Et puis son odeur est divine. A y est, je ronronne encore bruyamment à lui faire trembler le sein.


Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le dimanche 05 juillet 2020, 10:58:16
En plein dans le mille. Alecto est terriblement apitoyée par le triste sort du Chaton. Et lorsqu’il évoque le suicide, alors, elle se met à trembler et le serre plus fort encore contre elle. Ces éventualités sont terribles lorsque l’on est aussi pieuse que l’Esclave, qui a reçu une éducation on ne peut plus stricte à ce sujet. Dans sa ferveur terrifiée par cette hypothèse, elle le cale si fort contre son sein qu’il pourrait en manquer d’air. C’est un péché bien plus grand que tout ce qu’ils avaient fait jusqu’alors, et elle réagit rapidement.

« Oh non ! Non. Il ne faut pas penser à cela. » Si prévisible, elle se sentait prise de larme tant l’empathie lui gonflait le cœur. Comment imaginer une telle issue, lorsque l’on pense que Dieu est bon, et qu’il réside de l’espoir en toute circonstance ?

C’est reparti. A chaque parole de son Invité, Alecto se sent toujours plus attendrie et impliquée, et il faut avouer qu’il aborde des sujets qui lui sont chers. Il n’aurait pas pu mieux tomber ! Dévote, elle l’était, et elle avait la tête farcie de tous les dogmes de l’Ordre. Les connaissait les prières, les cantiques, savait tenir un office, et même écouter les confessions. Celles de Yazill devaient être bien choquantes, alors qu’elle n’avait eu à découvrir qu’une mince partie…

Mais ils discutent de solutions. La Sorcière… Thiania Gian était-elle assez puissante pour défaire le sortilège ? Il lui semblait pourtant que Yazill avait choisi ce châtiment pour expier le meurtre de sa chère femme ? Un peu perdue, ses souvenirs confus, elle fit une petite moue, n’osant évoquer sa Maîtresse… Demander cette faveur à la Magicienne serait une épreuve difficile pour Alecto, qui se sentait déjà énormément reconnaissante à cette femme puissante de l’avoir sauvée, et achetée. Oui. Elle l’aimait comme un chien admire son Maître, même s’il le bat, d’une loyauté docile et pathétique.

Mais les solutions miraculeuses lui parlaient davantage. La Domestique caressait la colonne vertébrale du Matou alors qu’elle parlait soudainement d’une voix bien plus douce, calme, et seul l’écho des cathédrales manquait pour la faire passer pour une Sœur.

« Pas ‘les Dieux’ Monsieur Yazill, Dieu. Le Tout-Puissant s’intéresse à toute chose et à tout être, puisqu’Il vous a créé. Vous êtes Son enfant… » Elle sourit avec tendresse en plongeant son regard vibrant dans l’ambre de ses yeux. « Pourquoi vous pardonnerait-Il ? » Un petit rire cristallin passa ses lèvres.

« Mais parce que vous en faites la demande, pardi ! Demander le Pardon à ceux que vous avez offensé, est le premier pas vers l’obtention du Pardon Divin. Confesser ses péchés, les accepter tels qu’ils sont, et expier ses fautes humblement. Voici comment se produisent les Miracles, Mignon petit Chat. »

Elle semblait métamorphosée, à l’aise, douce… Presque maternelle, Alecto continuait de caresser d’une main les petites joues félines, tout en retirant, de l’autre, les résidus de mousse sur son pelage.

« Le Bien que vous faites peut compenser le mal que vous avez commis, parce que vous êtes faillible et mortel… » Avec un sourire auréolé de dévotion, elle se pencha tout en attirant à elle sa minuscule tête mouillée, pour embrasser une oreille pointue.

« Allons. Je vous écoute, je peux entendre votre confession, et le Très-Haut vous écoute, lui aussi. » Elle paraissait sérieuse, et prête. Même si elle craignait, au fond d’elle, d’entendre des choses qui auraient pu la choquer, désormais dans son rôle si désiré d’Officiante, elle semblait n’avoir plus aucune angoisse. Ses épaules n’étaient plus tombantes, son visage rayonnait de douceur et de compréhension.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le dimanche 05 juillet 2020, 12:13:25
Merde ! Cette fois j’en ai trop fait. Je me retrouve dans un sacré merdier. Ou plutôt dans un merdier sacré, puisque la voilà qui attend ma confession en se prenant pour une Grande Prêtresse mandatée par le Très Haut pour le salut de mon âme… Je suis pas la merde moi tiens ! Sans compter que, sans le savoir, je me suis emmêlé les pinceaux dans mes mensonges et j’en ai oublié mon histoire de rédemption volontaire, lui dévoilant la vérité, celle de ma malédiction. Malheureusement pour moi, elle n’y fait pas allusion et je ne peux donc pas m’en rendre compte et rectifier le tir.

Me voilà donc empêtré dans cette histoire de confession à lui faire, qui a l’air de la réjouir tellement qu’elle n’en est plus la même. Elle avait vraiment cette vocation dans le sang faut croire, et se retrouver esclave, quel cynisme… La pauvre. C’est pas loin de me donner envie de l’affranchir d’une façon ou d’une autre. Mais ça sera pour plus tard. Pour l’heure j’ai une confession à… inventer ? Pffffffff… Je vais pas dire la vérité quand même ? Je gagne du temps en rétorquant.

- Oui oui LE tout puissant. On est d’accord. Quand je dis Les c’est pour pas vexer ceux qui le déclinent en plusieurs divinités. Mais nous savons bien vous et moi qu’il est à l’origine de tout.

- Bien sûr que je regrette… pfff… je… mais ce qui est fait est fait. Celles que j’ai mises en cloque ne veulent aucunement de mes regrets. Elles veulent ma peau tout bonnement. Et jamais ô grand jamais  elles ne m’accorderaient leur pardon. Elles préfèreraient encore me clouer sur une porte de grange comme une chouette.

Et là, comme je suis acculé je n'ai plus le choix, j’use de mon joker, mon arme ultime, un truc que j’ai gardé depuis l’enfance et qui m’a sauvé la mise bien des fois : je sais encore pleurer sur commande. Alors j’agrippe son sien de mes mains minuscules, le serre contre mon ventre et commence à pleurer à chaudes larmes, comme si j’étais écrasé de regrets.

- Bouhouuhuuuuu ! Aaaaleeeectooo si vous saviez comme je regèèèèète ! Houuuuhouuuuuhhhhh… Snirf ! Je suis tellement désolééééééééééééééééééééééé bouhhouuuhouuuuuuh… Snirf ! snirf !  je suis un miséraaaable ! je ne mérite pas de viiiivre ! 

Des pleurs vibrants, sincères et poignants, à faire fondre le cœur de n’importe qui en a encore la moitié d’un. A renifler, hoqueter, et boire mes larmes comme un gosse injustement puni.Bon,  part que dans cette fichue peau de chat, j'ai pas de larme. Mais pour le reste, tout est raccord. D'autant que les miaulements pleureurs d'un chat son encore plus poignants que les cris d'un bébés. D'ailleurs on les confond souvent les soirs de chaleur.   
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le dimanche 05 juillet 2020, 20:32:58
Alecto avait gobé tous les mensonges de Yazill, trop crédule, et trop prompte à voir dans ce petit minois attendrissant la moindre trace de perfidie. Et puis, le fait de s’être donnée à lui n’aidait en rien à avoir l’esprit critique envers son amant…

Sa tirade la prit aux tripes, sursautant à ses trémolos, écarquillant de grands yeux quand il évoque ces femmes qu’il a engrossé, et qui lui dépeint un Minou beaucoup moins honorable que ce qu’elle imaginait. Lui ?! Mettre enceinte des femmes et ne pas se soucier de sa progéniture ?! Quoi ? C’était affreux…

Malgré cela, elle ne pouvait absolument pas comprendre qu’il ne demande pas à tous ceux qu’il avait pu blesser de bien vouloir leur pardonner… Pour elle, c’était une question de survie. De survie dans l’au-delà, certes, mais du moins de salut de son âme. Elle sembla horrifiée, mais le coup de maître du Félin vint achever la victime.

Buvant les paroles du Voyageur sans jamais les remettre en question, au comble émotionnel où elle se trouvait, les sanglots vinrent alors déchirer son cœur, le réduire en miettes. Ecartelée immédiatement par l’empathie immense qu’elle possédait pour son plus grand malheur, la jeune femme se contracta toute entière, avant de l’étreindre avec ferveur, instinctivement.

« Oh non. Oh… » Pauvre Monsieur Yazill, il semblait si triste ! Ses remords larmoyants fendaient l’âme et les larmes montèrent aux yeux de la petite Esclave alors qu’elle tombait dans le panneau si facilement. Il regrettait et se laissait aller à pleurer devant elle, c’était surement le signe qu’il était sincère !

Incapable de déceler la fourberie du Chat, Alecto sanglotait à son tour en l’entendant, de grosses larmes qui tombaient sur le petit crâne mouillé de son Petit Invité, en le serrait si fort contre sa peau nue. Elle se sentait transpercée de cette douleur qu’il exprimait.

« Oh, Pauvre, pauvre Monsieur Yazill, non… » Doucement, elle se mit à chanceler d’avant en arrière, le berçant avec tendresse, comme on l’aurait fait d’un enfant effrayé, pour le rassurer.

« Là…. Là, la vie est trop précieuse pour qu’on l’achève volontairement, je vous en supplie, chassez ces vilaines pensées. » Ses mains paraissaient grandes alors qu’elle caressait les bajoues du Matou, plaquant ses moustaches contre sa mâchoire à chacune de ses caresses. Elle frémissait encore comme elle pleurait, le gardant précieusement contre elle.

« Vous avez commis des péchés, c’est sûr… Mais je vais prier pour le salut de votre âme. » Murmura-t-elle en posant mille baiser sur son petit museau froid. 
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le lundi 06 juillet 2020, 00:09:28
Pousse un ouf intérieur de soulagement quand je vois que mon stratagème fait son effet, me mettant la serveuse aux élans de prêtresse rédemptrice dans la poche en prime. J’étais bien mal engagé dans ces foutues histoires de confession et de péchés, je m’en sors comme un chef ! Je continue de faire mon malheureux pétri de regrets sincères encore un peu, histoire de ne pas éveiller ses soupçons, cessant bientôt de miauler mais, lui offrant la plus belle, la plus grosse, la plus poignante paire d’yeux de matou tristes qu’elle ait jamais vue, et prends une toute petite voix tremblante et voilée, pour poursuivre notre échange,

- Ah b… bon ? Vous croyez que je peux encore être sauvé ? J’ai tellement honte si vous saviez...  

Replongeant de temps en temps sangloter, enfouissant ma frimousse dans le moelleux de son sein, comme si j’étais inconsolable. Je suis surtout de plus en plus accro à ce foutu nibard, hé hé hé… j'en profite au passage d'ailleurs pour lui lécher ou lui sucer le tétons comme si je faisais pas exprès et que ça me consolait. C’en est même jouissif de la voir aussi contrite, aussi désolée, pour moi. Je crois que j’ai jamais vu personne aussi ennuyé pour ma pomme que cette délicieuse gourde. Même pas ma propre mère. Rien que pour ça, elle mérite ma reconnaissance éternelle de gourde en chef. Je ne suis assurément pas prêt de l’oublier.

- Oh c’est vrai ? V.. .Vous allez prier pour moi ? C… c’est trop gentil, je ne le mérite pas !  Une personne aussi bonne, aussi vertueuse que vous, ne manquera pas d’être entendue par le très Haut j’en suis sûr. C’est trop d’honneur. 

Hélas pour moi, je ne crois pas un seul instant que les prières même sincères de cette pauvre esclave aient la moindre chance de lever ma malédiction. Mais ça a l’air de lui faire tellement plaisir, je ne saurais la contrarier sur ce point. Et si ça peut la faire me garder jusqu’à la nuit suivante, qu’on… qu’on puisse remette ça, hé hé hé…ça ne serait pas pour me déplaire. Le plus ironique dans tout ça, ça serait que je la foute en cloque elle aussi… Cette fois j‘aurais à craindre une malédiction de plus de la part de sa sorcière de maitresse, si jamais par malheur elle faisait le rapprochement avec moi, et qu’elle retrouvait un seul de mes poils laissé ici lors de mon passage. Je préfère ne pas y penser !

- Je suis inconsolable et impaaaardonaaable…  Mille ans dans cette peau de chat ne répareront pas toutes mes erreurs. Pourquoi dia… donc ! Dieu me les effacerait ?

J’ai encore un gros soupir feint, et bat des cils avec mes gros yeux tout gonflés de tristesse, les relevant de temps en temps vers elle, l’air le plus coupable et le plus désolé qui puisse être, avec mes oreilles baissées. Effet amplifié par l’aspect de  maigreur que me donne mon poil mouillé. J’ai vraiment l’air d’un petit chat affamé et abandonné à la rue depuis des semaines. C'est surement pourquoi je m'acharne ainsi sur son gros téton tout pointé d'ailleurs, et m'en délecte avec autant d'appétit.   
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le lundi 06 juillet 2020, 23:04:44
Alecto avait été trop endoctrinée depuis l’enfance pour pouvoir lui dire autre chose que lui assurer que, oui, évidemment, son âme pouvait être sauvée. Elle aurait dit de même au plus ignoble des tyrans et des assassins.

« A qui choisit la Lumière, même après une vie de ténèbres, Dieu accorde le salut. » Elle continuait de le bercer, le cœur déchiré par cette petite tête si mignonne, si fragile, si larmoyante. Il fallait être un monstre sans aucun sentiment pour résister à cette frimousse adorable qui faisait fondre les plus épaisses barrières. Du moins, avec l’Esclave, c’était extrêmement facile… Elle courait droit dans son jeu, ne se posant même pas une seule seconde la question de la véracité de ses dires ou de ses aveux. Pour elle, impossible qu’il mente, il était assurément sincère et regrettait tout avec ferveur.

Elle se serait laisser avoir par n’importe qui saurait un peu jouer la comédie, ceci-dit, et là, les circonstances étaient pires encore : ils avaient partagé des moments si intimes, qu’elle n’accordait volontairement à personne, alors elle ne le pensait aucunement assez cruel pour mentir après la passion qu’ils avaient échangé. Mais qui pouvait être fourbe lorsqu’on avait des yeux aussi adorables ?!

Alors, oui, elle sent bien sûr très vite les petits lapements de cette langue râpeuse sur son sein, mais lorsqu’elle y prête attention, toujours le minois de Yazill semble innocent. Il ne doit pas s’en rendre compte, durant ses sanglots, songe-t-elle avec candeur.

« Bien sûr que je prierai pour vous Yazill ! » Elle est contrainte de faire une pause, un coup de langue la faisant frissonner violement. Elle inspire longuement, comme pour oublier cette sensation à la fois délicieuse et dérangeante, et reprend d’une voix un peu plus chevrotante.

« Ne vous jugez pas trop durement, enfin… Seul Dieu peut nous juger. » En réalité, elle avait eu affaire à la justice des hommes, une fois. Et elle savait combien elle était inflexible, lorsqu’on est humble… Elle savait cependant que pour les crimes qu’elle avait commis, son châtiment aurait dû être bien plus définitif. Elle purgeait elle aussi une peine, après tout. Alecto déglutit, le rouge lui montant aux joues rapidement, alors qu’elle sentait les petits picots de la langue de chat frotter sur son mamelon, remonter son téton dur et sensible.

Elle devait rêver enfin, Yazill était tout penaud et triste, jamais il n’aurait la tête à autre chose qu’à la repentance en cet instant ! La Domestique se mordit discrètement la lèvre, alors qu’une petite canine vint piquer sa chair et qu’elle avait honte de se sentir de plus en plus excitée par cette sensation.

Pour tenter de ne pas perdre pied, la jeune femme vint glisser sa main contre son sein, sanctuaire de toutes les attentions du Matou, et vint effleurer de ses doigts le sommet de ce dôme bien rond. Ce simple geste fit clore ses paupières… Elle sembla gênée, oui, de donner l’impression de se toucher, alors qu’elle ne cherchait qu’à adoucir les succions âpres du félin. Mais surtout, et elle avait toutes les peines du monde à le conceptualiser, elle avait ressenti du plaisir à ce simple contact. Honteuse, elle sentait ses joues chauffer, et elle se racla la gorge.

« Oh lala… l’eau est… chaude. » Ce n'était pas faux, après tout, la légère vapeur de l'eau chauffée par le poêle s'élevait encore de leur bain...
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mardi 07 juillet 2020, 20:11:16
« A qui choisit la Lumière, même après une vie de ténèbres, Dieu accorde le salut. » Cette foutue phrase de bondieuseries ne voulait absolument rien dire pour moi. Et même pour elle, je ne suis pas sûr qu’elle soit capable de l’expliquer. Qu’entendait-on par lumière ? s’agissait-il de l’éclairage ? Sans doute que non, mais alors qu’était « la Lumière » divine ? Le stupide « bien » ? Dont l’enfer était pavé ? Ça m’étonnerait. Donc cette phrase ne veut rien dire que faire la promotion des églises. Si on oppose la Lumière à la « Noirceur » de l’âme humaine alors, qu’est la Lumière ? Qu’est-ce qui éclaire l’âme humaine ? J’en sais rien et cette croyante si gentille non plus, toute pétrie de foi qu’elle fut.

En attendant, je joue avec son mamelon et je ne suis pas naïf, hé hé hé.. ça lui donne chaud. Entre deux bouchées à me remplir la gueule de cet énorme téton, je ronronne,


-  C’est bien, laissez venir, c’est bon pour la peau. Graww… raww… miam… 

Je n’ai plus l’air triste, mais si elle doute de ma contrition, je remettrai un coup de jérémiades « sincères ». Comme elle réitère sa promesse de prier pour moi alors, je lui tète encore mieux le sein en soupirant,


- Mmmhh Mmmhh Vous êtes un ange Alecto ! je... mmmmhh Mmhmh je ne comprends pas que vous ne soyez pas pourvue d’une auréole visible. Mmmhhh... Je suis sur que des gens écriront votre biographie plus tard, MMmhh mmhhh… Et que les troubadours chanteront vos mérites… Mmmhhh Mmmh.. s’il le faut Mmmhhhh et si Dieu me prête vie Slurp ! Mmmmhh,…  je témoignerai en votre faveur pour votre béatification. Puisque j’aurais été témoins direct de votre bonté mmmhhh… Slurp !

Et comme elle m’enjoint de ne pas me juger trop durement, j’ajoute, sans cesser de me régaler de son appendice mammaire,

- Je reconnais bien la votre bon coeur Mmmmhh Slurp. A vous seule vous avez autant de miséricorde que dix comme moi avec la meilleure volonté du monde MmMhmhhhhhhh.. Je ne peux décidément que voir en vous un modèle de qui m’inspirer Mmmhhhh…

Et comme je m’affaire à lui manger le sein en l’étourdissant de louanges, j‘en profite pour laisser trainer négligemment mon petit pied du côté de son bas-ventre, le balançant distraitement, histoire de voir si des fois il pourrait pas lui caresser discrètement le pistil sans que les apparences n’en aient l’air.
 
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mercredi 08 juillet 2020, 00:05:25
Chaque parole du petit Minet est entrecoupée d’un coup de langue, et Alecto a beau tenter de frotter de temps à autre son sein pour essayer de se calmer, ce geste n’est en rien efficace. Les pommettes en feu, elle se rend compte que le gigotement de Yazill, qu’elle prend pour des lamentations et des soubresauts, ondule contre elle et n’aide en rien à l’apaiser.

Commençant à paniquer, la jeune femme se sent immédiatement coupable de ressentir cette fièvre qui monte petit à petit un peu plus, alors que ce pauvre Voyageur se confesse, miaule de désespoir, vante ses valeurs. Elle a terriblement honte, pendant ses éloges, de commencer à aimer la succion répétée de son téton, qui bouge contre son museau frais, frotte entre ses babines, et son sein qui se fait malaxer. Est-elle un monstre pervers, pour ressentir du désir alors qu’il pleure ?! Quelle abjecte créature pécheresse elle fait, à devoir retenir un gémissement, même, dû aux mouvements de cette boule de poils.

Fort heureusement pour elle, la taille du félin l’empêche d’étirer sa patte arrière trop bas, mais il tâte sa toison brune, et chaque mouvement lui donne de petits frissons, qu’elle regrette derechef. S’il savait comme elle était en émoi alors qu’il la pense une Sainte… Elle se dégoûte, écarquille de grands yeux horrifiés, et pince les lèvres encore. Pourtant, c’est certain, Yazill n’en fait pas exprès… N’est-ce pas ?

La Sage Alecto a toutes les peines du monde à respirer désormais, et avec terreur, elle constate que son bassin est tenté d’onduler, comme s’il réclamait plus. Ah non ! Pas encore ! Yazill est un CHAT ! On ne peut pas être excitée par un Minet ! Déjà, en temps normal, elle avait bien du mal à accepter le désir en elle, lorsque très rarement elle trouvait un homme attirant et se permettait de le regarder… Alors, pensez, un petit matou sanglotant…

Récupérant toutes ses forces, elle fronce les sourcils avec courage et écarte doucement le Chaton de ses genoux. Toute désolée qu’elle est, on sent qu’elle fait de gros efforts, et qu’elle est au comble de la honte.

« J… Pardon mais… Cela me fait… » Elle se sent coupable de lui retirer ce qui le rassure tant, comme on arrache un ourson en peluche à un enfant en larmes. Cruelle Alecto !

Elle cherche ses mots, avant le plonger ses yeux dans les siens, espérant qu’il comprenne ce qu’elle voulait dire. Evidemment qu’il a tout compris, mais ça, elle ne le sait pas. Elle ne l’imagine aucunement. Alors, elle craque et déballe tout d’une traite.

« Vous vous méprenez Yazill, je suis une horrible personne ! Une pêcheresse ! Une chaire impure et corrompue ! Ah oui, hé bien vous pleurez et voici que ce corps coupable n’y voit que des signes diaboliques ! Vous vous trompez sur toute la ligne !! » Elle se met immédiatement à se signer plusieurs fois, comme pour tenter d’éloigner la tentation de son corps mortel.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mercredi 08 juillet 2020, 09:36:53
Je commençais à me régaler, et la voir rougir et chauffer m’excitait délicieusement. J’adore avoir de l’effet sur ce grand corps sensuel en dépit de la résistance de sa propriétaire, hé hé hé même depuis ma petite peau de chat. J’ai l’impression de réparer quelque chose, de remettre les choses en ordre. Mais comme je le craignais, voilà que cette délicieuse gourde est rattrapée par sa culpabilité, et met fin au festin. Dommage...

Je savais que ça arriverait tôt ou tard. Et une bonne partie du plaisir que j’en retirai était justement d’essayer de retarder au maximum l’échéance, à grand renfort de flatterie. Je pense avoir fait un bon score hin hin hin. Je jackpot eut été de réussir à lui tourner assez la tête pour que sa culpabilité soit submergée et dépassée. Mais, comme j’étais justement en train de le lui dire, elle est si vertueuse… c’est un vrai défi que d’y arriver.

Je fais la grimace comme un enfant frustré quand elle m’arrache à son sien opulent, gesticulant pour le récupérer, avant de relever les yeux vers elle.


- Ah non !!!  Je ne peux pas vous laisser dire ça ! Vous n’êtes que dévouement et abnégation. Je… enfin vous m’avez  offert … ce qu’il y a de plus… intime. C’est un immense sacrifice qui a du vous coûter affreusement je… je ne l’oublierai jamais. Et vous recommanderai à Dieu longtemps pour ça. En outre vous secourez un être fragile et sans défense. Qui sait si je ne serais pas mort quelque part à l’heure qu’il est ? si j‘étais resté dehors. Sans compter que vous vous êtes… « dévouée » avec cet idiot tout là l’heure, pour me sauver encore une fois.

Je marque une pause, me replaçant sur le tabouret. Puis me retournant vers elle lui lance un regard sévère.

- Dieu vous met à l’épreuve, non pas pour vos fautes, vous n’en faite pas vraiment, mais pour laver celles des autres. Chaque fois que vous êtes tentée, c’est pour retirer un peu de la tentation du Monde. Dieu ne serait pas cruel au point de malmener une aussi fervente servante, allons ! Le croire serait blasphémer ! Vous n’êtes pas pécheresse ni impure vous-mêmes. Il vous est donné… demandé de vivre le péché pour en laver le monde. C’est un immense honneur qui est en même temps une pénitence terrible, j’en conviens. Vous êtes à la torture, mais… c’est pour sauver le monde.  Telle est je pense, le dessein  du Très Haut pour vous.

Je regarde au plafond écartant les mains en dévotion,

- Loué soit le Très Haut.

Je reviens à elle,

- Dîtes-vous que le péché qui passe par vous ne passe, de fait, plus ailleurs. Et si vous êtes choisie pour le vivre, c’est que Dieu vous a jugée capable de le purifier, ou au moins de l’encaisser sans dommage. Car en vous il ne grandira pas comme chez les autres. Parce que votre cœur est pur et dévot. C’est une dure mission, je comprends bien,  mais elle est sacrée.

Cependant, attention ! N’en parlez à personne ! Cela gonflerait votre orgueil et ce serait péché ! Restez humble, Vivez la en secret, un secret sacré entre Dieu et vous, endurant la pénitence qu’il vous inflige sans broncher. Vous êtes choisie, c’est… c’est merveilleux.


Et je la fixe, sûr de moi, souriant et grave à la fois. Toute ma crédibilité doit être mobilisée ! Il faut qu’elle me croie !

- C’est incroyablement malin au fond. Dieu est vraiment un génie !  Rendez-vous compte, utiliser votre  désir, pour laver le monde. Ça ne peut arriver qu’à de grands dévots qui ont fait la preuve de leur vertu parfaite. Et ça doit rester secret. Les autres ne comprendraient pas. Et pour parler franchement, je ne suis pas surpris que vous soyez choisie. Je trouve que c’est tellement mérité ! Mais je vous plain et vous admire à la fois. Car ça doit être une mission si difficile à assumer !

Je soupire en la fixant d’un regard tout plein de compassion en battant des cils. Ma seule crainte est qu’elle n’ait pas compris parce que ça serait trop alambiqué pour sa tête de linotte. Et comme pour l'en convaincre sur le champ, je retourne gober son téton, agrippé à son sein.        
         
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mercredi 08 juillet 2020, 13:48:12
Durant toute cette tirade poignante, Alecto ne cesse de ciller, incrédule, face à l’élan mystique de son petit compagnon poilu. Il loue même le Ciel, alors qu’elle ne le croyait pas vraiment pieux juste avant... Il a été si rapide à passer des lamentations à l’exhortation à la débauche, qu’elle en eut la tête qui tournait.

Elle l’observait, en silence, avec de grands yeux ronds, buvant ses paroles. Sur bien des points, il n’avait pas tord, après tout, et Alecto ne se serait jamais permis de lui dire qu’il s’enfonçait dans une erreur monumentale concernant son interprétation des Saintes Ecritures… Elle savait que d’humbles païens pouvaient être touchés par la Grâce parfois, et se révéler les Messagers de Dieu, c’est vrai. Mais en tant que femme de Foi, l’Esclave ne pouvait que douter de tout son charabia, pour les bribes qu’elle comprenait parfaitement.

« Mais… » Fit-elle, sursautant dès qu’il revint à la charge pour téter son sein comme un affamé. Se mordant l’intérieur de la joue, elle se dandina d’un air mal à l’aise. Comment expliquer poliment à Yazill qu’il se trompait ? Cela n’avait jamais été vraiment son fort, et elle n’osait jamais dire quoi que ce soit de négatif, songeant que toute Terra savait tout mieux qu’elle. Après tout, elle n’était qu’une petite esclave, et tous ses Maîtres avaient toujours tout choisi pour elle, tout décidé, tout régenter. Elle n’avait pas à se poser de questions, pas entrer en conflit avec quiconque, pas à s’opposer, surtout pas, jamais.

Prenant une inspiration qu’elle voulait courageuse, avec un petit sourire désolé, elle glissa sa main sous la mâchoire du Minet, et lui releva la tête, le forçant à cesser sa succion.

« Vous n’y connaissez décidément rien du tout sur Dieu, n’est-ce pas ? » Pinçant les lèvres, elle rougit de son audace, et de sa main qui ne caressait pas le cou du Félin, se frotta le sein gonflé. Au moins, tout ceci avait eu le mérite de lui retirer tout sentiment d’énorme culpabilité quant à son désir naissant.

« Vous comme moi, nous ne savons interpréter les Signes, et rien dans les Ecritures ne parle de ce que vous évoquez, vous savez… » Cependant, elle n’était pas sûre à cent pour cent, c’est vrai.

Elle fronça le nez dans une petite moue très penaude et gauche.

« Ce… Il faudrait demander son avis à un Prêtre mais… Euh… » Elle devint blanche, livide. Parler de tout ceci à un Homme d’Eglise ? Vraiment ? « Mais ce ne serait pas une très bonne idée, en dehors de la Confession. » La Confession, oui… Elle aurait beaucoup à dire, le lendemain, vu cette nuit agitée. Alecto continua de gratter le menton du Matou, peut-être pour tenter de détourner son attention, même si on pouvait douter d’intention aussi malignes chez elle.

Avec un petit regard de cocker, la jeune femme pencha la tête sur le côté, et murmure d’un air adorable de candeur : « Vous sentez-vous mieux ? »
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mercredi 08 juillet 2020, 16:05:41
Je la regarde d‘un œil circonspect, haussant un sourcil quand elle se fait violence et ose dire que je n’y connais rien en bondieuseries. Enfin, en Dieu comme elle préfère dire. J’ai alors un gros soupir prenant l‘air désolé,ls apulees basse passant ma main sur mes oreilles, en disant,

- Non en effet, j’avoue… Je suis désolé. Je n’ai pas eu la chance comme vous d’avoir une éducation pieuse.

Puis elle dit que nous ne savons pas interpréter les textes sacrés, supposant que seul un prêtre pourrait, là, je sens que ça va pas être possible de la battre sur son propre terrain. Je me sens vaincu. Par aquis de conscience je lâche quand même, faussement dubitatif,

- Oh… je n’en serais pas si sur moi, vous savez… On trouve de tout dans les textes saints, de fait, tout est affaire d’interprétation. Preuve en est qu’à partir des mêmes écritures, plusieurs églises ont vu le jour, qui ne sont pas toutes du même avis sur ce qu’il convient de faire ou ne pas faire, de croire ou ne pas croire… Si bien que ma… façon d’interpréter les choses n’est pas forcément erronée. Mais bien sûr, ceux des prêtres qui ne la partagent pas n’y verront que blasphème… sauf que, pas forcément, hé hé, eh oui !   

De quoi la troubler un moment, hé hé hé… Mais je reconnais que mon choix était mauvais. Ce n’est pas par là qu’il fallait l’attaquer. Elle a déjà les idées trop arrêtées pour pouvoir les changer ou la faire douter de leur pertinence. Re-soupir. Je me laisse tomber en arrière et disparais sous l’eau les bras en croix, faisant quelques bulles… J’en profite pour me détendre, oublier cette approche… et réfléchi à une autre… Je remonte... cache un filet d’eau ; secoue mes oreilles trempées et rétorque,

- Et si je vous dis que… vous n’allez le croire, j’en ai été complètement abasourdi moi-même mais… S'il vous plait ne... ne vous moquez pas de moi ! Quand nous avons, hurm…. Enfin vous voyer quoi. Eh bien, pour la première fois de ma vie, j’ai… j’ai bien cru que j’étais relié à Dieu. A cause de vous, de... des sensations tout ça. Moi qui ne pensais jamais au Très Haut ça… ça m’a fait y penser comme jamais ! Je me sentais tout plein de foi et de piété. Je n’osais pas vous le dire mais tout en le faisant je priais  je priais comme j’ai jamais prié. Je… je n‘en reviens encore pas. Je n’osais pas vous en parler. J’avais peur que vous vous moquiez…         

Aucune femme ne m’a jamais fait cet effet-là. J’ai été tellement, bouleversé que … que c’est pour ça que j’avais tant envie de recommencer. Pour... Pour sentir à nouveau la présence Divine. Croyez-vous que ça soit possible ? Que la foi me vienne à travers vous ? Car c’est bien ainsi que ça s’est passé ! J’avais l’impression d ‘être touché par la grâce. Je croyais que ciel allait s’ouvrir sur nous et nous aspirer. J’en ai loué Dieu !  De toute mon âme, de tout mon cœur, en soupant vote nom. Ai-je bien fait selon vous ? De toute façon je n’aurais pas pu m’en empêcher.

Cette fois je suis moins sur de moi que la première fois, quant aux effets qu’aura mon nouveau mensonge sur elle, - quoi que dans une certaine mesure, j’ai bien aperçu le paradis entre ses cuisses et eu l’impression de toucher le ciel- mais je suis impatient d’en découvrir le résultat. Je la fixe cillant de temps en temps avec mon air le plus innocent et mignon possible.  Allez savoir ce que son cerveau pieu et malade peut imaginer à partir de là ? Avec un peu de chance ça jouera en ma faveur, hé hé hé…
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mercredi 08 juillet 2020, 19:14:42
Alecto pinçait les lèvres, gênée et désolée, dans une situation dont elle n'avait jamais eu vraiment l'habitude. En règle générale, elle se contentait de hocher la tête, quand toute personne lui parlait, même si elle n'était pas d'accord... Alors, réussir à intervenir ainsi, c'était une très grande nouveauté, qui lui demandait beaucoup d'effort, et lui prenait beaucoup d'énergie.

Il n'avait pas tord sur les diverses interprétations des Textes Sacrés, mais à vrai dire, elle était nuancée elle aussi là dessus. A bien des égards, les Ecrits fondateurs de l'Ordre étaient écrits par des hommes, et dans leur condition même, cela les laissait possiblement corrompu, au moins corruptible et faillible.

Bien qu'elle ne les remette jamais en cause, évidemment, elle savait qu'il se pouvait que certaines visions soient, si non fausses, au moins marquée dans le temps, à l'époque où elles avaient été inscrites. Mais elle n'était en rien de ceux qui se voulaient révisionnistes, ou plus progressistes. Alecto, elle, était totalement traditionaliste... Alors, lorsqu'elle l'écoutait parler, elle se sentait assez mal à l'aise, ne sachant pas s'opposer à lui directement.

« Il est assez présomptueux de se positionner comme possédant un savoir que seul Dieu possède, en effet. Veuillez me pardonner, j'ai fait preuve d'orgueil. » Avoua-t-elle sa condition de mortelle, qui se savait finalement rien. Les voies du Seigneur, tout ça, tout ça... Ceci dit, ses paroles pouvaient également être attribuées à Yazill, qui mentait avec brio sur ses prétendues connaissances de la Foi.

Alors qu'il semblait renaître des eaux bénies, le Matou lui révéla alors comme il avait rencontré Dieu lorsqu'ils s'étaient étreins, et Alecto en fut immédiatement bouleversée. Sa vocation première avait toujours été d'apporter la Lumière aux âmes en peine, elle s'était destinée à cette tâche jusqu'à ce que le Trés-Haut la rappelle à lui, mais cette carrière monacale avait été avortée tristement, dans la souffrance.

Alors, pensez, apprendre que par ses actes, même s'il s'agissait pour elle d'un péché, elle avait contribué à étendre la Foi de l'Ordre Immaculé à un être impie ! Elle s'illumina alors, son visage perdant ses traits gênés, et ses yeux bleus s'égayant de milliers d'étoiles. Il parlait si bien, et mentait avec un tel aplomb, qu'il était impensable qu'elle ne tombe pas la tête la première dans le panneau. Et en réalité, qui n'aurait pas envie de savoir qu'il était une personne exceptionnelle ?

Elle avait fait naître chez lui, non seulement une vocation pieuse, mais également, il avouait qu'il avait ressenti quelque chose de particulier avec elle. Alecto rougit, grandement, ses joues totalement carmin, tant elle était émue. Elle se mordit la lèvre.

"Oh... Oh oui, vous avez bien fait Yazill !" Lança-t-elle, éperdue. Elle, la toute petite esclave, se sentait désormais extraordinaire dans le regard du Minet. Sa fourberie était surprenante, et acérée, Alecto s'y jetait aveuglément sans même en avoir conscience.

Son coeur battait à tout rompre, alors qu'elle le prenait dans ses bras pour le serrer contre elle.

"C'est merveilleux ! Il faut absolument vous baptiser ! Nous pourrions y aller dès demain matin !" L'Esclave parlait avec un enthousiasme dévot d'une totale franchise. Ah ça, Yazill venait de lui faire le plus beau des compliments !
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mercredi 08 juillet 2020, 20:40:19
Mon nouveau stratagème marche mieux que prévu. La voilà qui fond, qui vibre, qui rougit, qui chancèle… qui s’émerveille et qui s’emballe même. Et je deviens en quelque sorte son sauveur ! Je me laisse papouiller, chouchouter, étreindre, et tout ce qu’elle voudra… profitant de toute la tendresse qu’elle me donne. C’est un vrai bonheur de la voir si touchée, si contente, si fier d’elle au fond, ce qui ne doit JAMAIS arriver d’ordinaire je parie. J’ai donc bel et bien trouvé sa faille principale, pas tant la foi que la capacité à faire quelque chose qu’elle estime louable. Elle doit être convaincue d’être une bonne à rien, une pécheresse inutile.  Si en plus la bonne action quo lui attribue à rapport avec la conversion alors là si j’ai bien compris c’est bingo ! 

Aussitôt je feins de participer à sa joie. Enfin, d’une certaine façon, j’y participe vraiment, parce que je suis sacrément fier d’avoir trouvé son point sensible. Le seule chose que je me demande c’est si ça va me permettre de la baiser comme je veux ? En prétendant que le doute m‘assaille, que ma foi diminue, pour qu’elle accepte d’en remettre une couche à grand coups de reins salvateur ? Pas sûr… Mais c’est à tester quand même. En attendant je profite de sa joie, qui la rend belle et touchante à la fois, et tellement affectueuse !

- Me baptiser ? Oui ça, c’est ce à quoi j’ai pensé quand.. hurm quand j’ai…. Jouis en vous.  Mais… hélas, aucun prêtre n’acceptera de baptiser un chat ! Les animaux n’ont pas d’âme il me semble, et n’ont donc pas droit au Salut. Alors… il faudra que j’y aille sous ma forme humaine incomplètement transformée, et on me prendra pour un terranide… Ont-ils une âme ceux-là ? Sont-ils Sauvables ? Parce que personne ne croira à mon histoire sans ça, ou bien on ne voudra tout simplement pas me baptiser.  J’en serais tellement peiné ! À présent que vous m’avez ouvert les yeux.  Ô ma chère Alecto… vous... je vous serai à jamais redevable !

Et je lui éteins un sein à nouveau , y plaquant ma petite joue, 

- Mais je vais être inconsolable si je ne peux être baptisé. A quoi bon gager la Foi si la Sainte Eglise  ne veut pas de moi en son Saint sein ?   

Je me recule un peu et ajoute, trouvant son regard,

- Mais du coup, j’y pense ! Plutôt que d’aller vers toutes ces complications. Est-ce que nous ne pourrions pas… faire ça ici ? Juste vous et moi ? Et Dieu pour témoin ? Vous connaissez toutes les prières et  toutes les paroles qu’il faut n’est-ce pas ? Et dévote comme vous êtes, n’êtes-vous pas la mieux placée pour me recommander à Dieu ? C’est vous–mêmes qui m’y avez mené ! Si je pouvais choisir, c’est bien sûr par vous et nul autre que je voudrais être baptisé. Pourriez-vous faire ça pour moi ? S’il vous plait ! Je… Je vous le demande devant Dieu !  Baptisez-moi dans la Lumière comme vous m’avez converti dans la chair !

Et comme ça je n’aurais pas à mettre les pieds dans une de ces saletés d’églises avec ses saletés de prêtres.       
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mercredi 08 juillet 2020, 23:12:01
Aux mots du Matou, Alecto se figea net, cillant d'un air assez peu adroit. Elle resta quelques secondes à l'écouter, en silence, en hochant lentement la tête. Dans cette posture, elle devait ne pas avoir l'air très maline, en effet...

"Oh mais. Vous avez raison." Fit-elle, comme pour accentuer son trait gauche. Yazill avait raison, oui. Elle doutait qu'un prêtre accepte de baptiser un animal 'normal', à moins qu'un riche donateur n'en fasse une demande, peut-être, contre énormément d'offrande au Pontife... Alors, que Alecto la petite Domestique de Thiana Gian puisse quémander une dérogation, non pas pour un petit chaton de compagnie, mais pour un métamorphe coincé par repentance dans un corps plus ou moins correspondant à un félin, métamorphe qui n'était humanoïde que quelques heures par jour, ET qui était en effet -selon Alecto- Terranide...

Elle fit une moue attristée, en réalisant que ce qui motivait son enthousiasme venait de s'envoler. Accueillir un nouveau fidèle était une fête, elle avait officié plusieurs fois à ces cérémonies au Temple, et elle était toujours extrêmement émue lorsqu'elle y assistait. C'était comme la naissance d'un enfant dans une famille, source de joie, de communion entre fervents, de bonheur pour elle.

Mais lorsqu'il émis quelques doutes sur le bien fondé de gager sa foi, elle l'arrêta d'un index, presque sévère !

"Tut tut tut, Monsieur Yazill, vous blasphémez. Ne préjugez pas de tout ceci, les Eglises sont des lieux construits par les Mortels, Dieu accueille en Son cœur toute personne qui a la Foi, consacrée ou non par les temples des hommes."

Là encore, elle marquait un léger désaccord avec les instances religieuses au pouvoir, sans bien sûr les remettre en question. Pour elle, le Trés-Haut n'avait pas forcément besoin ni de Cathédrale, ni d'or pour racheter ses péchés, mais de coeurs purs, désireux de faire le bien, et soucieux de se montrer meilleurs de jour en jour. Mais elle lui sourit avec tendresse, se disant qu'il faisait quelques petites erreurs normales pour un non-initié, et que le chemin de la Foi était parfois compliqué pour certains. Elle, elle n'avait jamais eu à se poser ces questions, baignée dedans dès ses premiers jours...

Délicatement, elle lui caressait le museau, et sursauta lorsqu'il fit cette demande saugrenue. Elle ? Pratiquer les sacrements du baptême ? Elle eut un petit rire délicieux, cachant sa bouche dans sa main, en gloussant.

"Moi ? Oh, mais enfin, je ne suis pas Prêtre." Ce lourd constat amenait la triste constatation qu'elle n'était pas non plus None, comme elle l'aurait souhaité, mais elle chassa cette vilaine pensée. Cependant, cette idée faisait son petit bonhomme de chemin dans la tête de l'Esclave, et certains arguments du Minet étaient percutants.

Elle haussa une épaule qui laissait place au doute, en reprenant ses grattouilles sous son menton.

"Je puis vous présenter à Dieu comme il serait fait sur un sol consacré, mais cela n'aura aucune valeur devant les instances de l'Ordre. Cependant, seul le regard du Seigneur compte."

Affirma-t-elle alors, avec une sincérité et un air grave, sûre d'elle. Dans cette posture, le visage assuré, le menton haut, elle était rayonnante et semblait presque forte, sans aucune faille.
Bien vite, cependant, elle redevint juste Alecto.

"Demain matin, si vous le voulez bien, comme cela j'aurais le temps de regrouper les prières qui conviennent." Elle était tout sourire, encore, comme impatiente de vivre ce moment. Elle avait réellement fait le Bien, ce soir ! Elle avait converti un païen ! Bon... en lui offrant son corps mais... Elle savait que certains missionnaires, eux, usaient de fer pour faire trouver la Vraie Foi aux impies. Alors, quelques baisers et des étreintes passionnées, était-ce si préjudiciable ? Elle verrait plus tard pour demander Pardon.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le jeudi 09 juillet 2020, 13:06:59
Cette fois j’ai vraiment trouvé la faille. La voilà qui ose dévier de l’Ordre arguant que l’Eglise n’est pas indispensable aux saints sacrements, et qu’elle n’est que l’œuvre des hommes. C’est rare chez les dévots de son acabit. Le plus souvent pour eux, l’Eglise est la volonté même de Dieu et sa très Sainte demeure. Par conséquent rien ne peut se faire sans son aval. Et ce qui se fait sans, est sans valeur. Autant dire que je tressaille de joie à cette nouvelle qui m’annonce que je vais pouvoir m’arranger avec elle ici sans avoir à quitter l’auberge. Ainsi je ne deviendrai un fidèle qu’à ses yeux, or c’est précisément pour eux seuls qu’il me faut l’être. C’est parfait !  Ma frimousse de chat s’éclair donc d’un regard et d’un sourire ravi tandis que je m’exclame :

- Vous avez tellement raison !  Dieu seul suffit. C’est merveilleux !

Et tellement moins casse-pied ! Moi qui ai les prélats en horreur, elle me délivre d’un grand poids. Mais j’ai un moment de doute quand elle s’inquiète de n’être pas prêtre. Car là aussi, ça peut être pour elle un obstacle infranchissable. Tout dépend de ses dogmes et la vision qu’elle en a… J’attends donc la suite, suspendu à ses lèvres…

OUF ! ça passe !! Elle peut le faire !

- Aucune valeur pour les instances de l’Ordre ?  Ah bon ? Oui c’est… c’est logique, si on passe pas par eux, évidemment…

Je prends l’air ennuyé, faut rester crédible un minimum.

- Mais puisque vous me dîtes que pour Dieu ça compte quand même ! C’est le plus important, non ? J’aurais bien le temps d’essayer d’entrer dans l’Ordre plus tard, si Dieu le veut. Mais pour l’heure, au moins je serai en ordre avec mon Créateur !  C’est tout ce qui compte ! Et grâce à vous en plus ! Si vous saviez comme... Comme ça m’enchante ! 

Je la prendrais bien, là tout suite, contre le bord du baquet, à grannds coups de reins, comme la bonne vache qu’elle est, à la faire rougir, mugir et couiner, à secouer ses gros seins… si seulement je pouvais, Pffff… Du coup j’étreins encore une fois son nichon faute de mieux, tandis qu’elle planifie la cérémonie pour le matin. Mais l’eau s’étant maintenant vraiment refroidie, je commence à grelotter.

- Oui, au lever du jour, c’est bien comme symbolique en plus, l’arrivée de la Lumière. Sortons d’ici maintenant s’il vous plait. Je commence à avoir froid. Je voudrais me sécher.

Je conclus, la fixant d’en bas avec mon regard trognon bien rôdé. J’ai assurément marqué un gros point avec cette conversion. Mais est-ce que ça ne va pas me fermer pour de bon les portes de son lit ? ça… des fois qu’elle exige que je me comporte pieusement ensuite ? J’ai quelques craintes que je tâche de chasser. Chaque chose en son temps, une chose à la fois… si un nouvel obstacle se présente, il sera bien temps alors de t’y attaquer mon grand. Pas de panique ! Inutile d’essayer d’envisager et d’anticiper toutes les options maintenant.  

   
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le jeudi 09 juillet 2020, 20:47:33
Alecto affaire une mine ravie, impatiente presque, et la tournure que prenaient les événements lui semblait vraiment merveilleuse. En tout point comme Yazill... Mais, évidemment, c'était loin d'être pour les mêmes raisons. Se redressant bien vite de l'eau qui commençait à refroidir, elle se rendit compte que la fraîcheur, alors qu'elle était portée par la dévotion, qui était un feu délicieux en elle. Oh, et bien sûr, son excitation quelques minutes avant l'aveu de Foi du Matou y était pour beaucoup, aussi.

Sortant du baquet, elle songea à porter le petit Voyageur Poilu avant même de réfléchir à se sécher. Dans des gestes lents, elle le souleva en le portant sous les bras, enfin, les pattes avant, un peu intimidée, et se pencha pour reposer au sol, avec délicatesse. Enfin, se saisissant d'un linge propre, elle se mit à genoux sur le sol de pierre froid, pour le frictionner avec plus d'énergie.

Cependant, son esprit était vraisemblablement ailleurs, elle paraissait toujours aussi rayonnante.

"Il faudra que la cérémonie soit rapide, parce que je dois aller au marché de bonne heure, pour rapporter les produits nécessaires aux cuisines..."

Elle planifiait déjà tout cela dans sa tête, redonnant par ses mouvements un peu de prestance au Félin dont la fourrure mouillée avait donné un air très chétif. Quelqu'un de moins bien intentionné qu'elle aurait sans doute profiter de l'occasion pour rire et se moquer, mais bien sûr, cela ne vint pas à l'esprit d'Alecto. Elle avait trop bon cœur pour profiter d'un état de faiblesse, d'autant lorsqu'il s'agissait d'un tout nouveau Fidèle, qu'elle avait elle-même converti !

Concluant son séchage par un petit baiser jovial sur son museau, la jeune femme se redressa, et se frotta à son tour, de manière succincte, juste le strict nécessaire pour ne pas tromper ses voilages, puis s'échina à se rhabiller. Il aurait très embarrassant que sa Maîtresse ne la trouve nue dans la cours ! Y songeant, un frisson d'angoisse la prit, et l'Esclave se racla la gorge, mal à l'aise, alors qu'elle étendait docilement le linge, vidait le baquet, rangeait chaque chose qu'ils avaient déplacé, notamment le petit tabouret.

A leur sortie, la pièce d'eau était exactement rangée comme lorsqu'ils étaient entrés. Soucieuse de faire les choses correctement, elle remit de l'eau à chauffer, pour le lendemain matin, en précisant : "Thiana Gian aime beaucoup les bains." comme s'il fallait se justifier.

Après quoi, elle traversa la cours en compagnie de son Mignon Minet, pour rejoindre la cave, et sa chambre. Une fois les deux amants à l'intérieur, Alecto referma soigneusement sa porte, sans faire de bruit, et observa le ciel par le soupirail... Il était tard !

"Oh... j'espère que ma Maîtresse ne va pas voir que j'ai veillé si tardivement, demain." Mais en vérité, la Sorcière voyait toujours tous les détails, peut-être un don ? Cependant, voir les cernes sur un visage ne semblait pas du tout magique, mais pour Alecto, c'était sans doute une réflexion inutile.

Doucement, elle désigna son lit à Yazill.

"Vous pouvez dormir dans mon lit, moi j'ai encore du travail." Se faisant, la jeune domestique se dévêtit encore devant le Minet... C'était étrange, car être nue devant lui était moins intimidant que devant sa forme d'homme... Elle pinça cependant les lèvres, tout de même assez empotée par sa nudité, et enfilant une tunique courte, qui lui servait sans doute de vêtement de nuit. Comme pour l'encourager, elle vint jusqu'à son lit et en tira les draps déjà chiffonnés par leurs ébats. Ce geste la fit rougir, revoyant très clairement certaines scènes, bien ancrées dans sa mémoire.

Troublée, elle se mordit la lèvre, et se recula de quelques pas, butant contre son petit pupitre. Il lui fallait chercher dans ses livres les prières les plus appropriées pour ce genre de baptême peu conventionnel, et, secrètement, elle avait le plus grand désir de prier, communier avec Dieu avant de dormir, et cela, elle ne le ferait pas tant qu'il ne serait pas endormi... C'était un moment personnel et intime, après tout !
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le vendredi 10 juillet 2020, 15:29:25
Elle me sort de l’eau et je regrette une fois encore de ne faire que 30cm, et ne pas pouvoir la sécher à mon tour comme j’aime tant le faire quand je prends un bain avec une femme. Enfin, tant pis c’est comme ça. Je me console en me laissant dorloter et matant son corps délicieux. Et quand elle m’explique qu’il faudra faire court le lendemain, pour notre cérémonie, du fait de ses obligations domestiques d’esclave, j’acquiesce.

- Oui oui, évidemment, Dieu comprendra j’en suis sûr. L’essentiel étant de le faire.

Au moins ça me fera des trucs original à raconter plus tard, hu hu hu… « Je vous ai pas dit ? La fois où je suis tombé sur une gourde super croyante ? J’ai même fini baptisé ! » Et ça m’arrange clairement que ça ne puisse pas être officiel. Je veux rien avoir à faire avec cet Ordre débile et dogmatique, quand bien même j’accepte l’idée de Dieu. Donc nous voilà bien vite de retour dans sa petite chambre, où elle m’invite à finir la nuit dans son lit. Et je retrouve avec un certain émoi le parfum et les draps défaits de nos ébats… Je m’y replonge avec plaisir et essaie de trouver le sommeil bercé par les images sensuelles qui me reviennent en mémoire. Je me demande bien quel prétexte je vais pouvoir trouver pour remettre ça dès que ça sera possible. En tout cas j’ai hâte. Je regrette juste qu’elle soit si peu au fait des choses du sexe, car ça la rend si empotée, si peu imaginative et entreprenante, que c’en est limite ennuyeux par moment. Je ne comprendrai décidément jamais le culte qu’on voue à la virginité ! Au fond, y’a rien de plus emmerdant qu’une vierge. Je hais la Belle au bois dormant qui n’apprend rien de son corps ni de sa sensualité pendant les 100 ans où elle pionce, cette truffe ! Elle aurait pu au moins se toucher, savoir qu’elle a un petit bourgeon caché. En plus, ça l'aurait aidée à passer le temps agréablement.

Je m’endors bientôt sur mes deux oreilles, bercé par le murmure de ses prières et le souvenir de ses nichons qui ballottent au rythme de mes coups de reins… Je crois que ce que je préfère ce sont encore ses couinements de plaisir coupables qu’elle tente en vain d’étouffer, hé hé hé… 

Le reste de la nuit n’est pas pour autant des plus calme, car mon inconscient tricote avec tout ce qu’on a vécu depuis mon entrée dans cette auberge, et j‘ai des rêves agités. Des rêves étranges ou intervient sa maîtresse, qui la terrifie, la punit, et cherche à m’embrocher pour l’avoir divertie sans sa permission sous les rires gras de l’a brute qui profite allègrement des deux…
       
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 10 juillet 2020, 21:42:22
Alecto avait passé les quelques heures qui la séparait de l'aube à feuilleter plusieurs gros livres, vieux, non épargnés par les années et l'usure, mais qu'elle semblait chérir de tout son cœur. Elle avait recopié quelques versets, et plusieurs prières... Raturé parfois, recommencé, de temps en temps. Ses doigts étaient noircis d'encre et de charbon. Luttant contre le sommeil, bâillant le plus silencieusement possible pour éviter d'éveiller son petit invité poilu, la jeune femme avait œuvré avec toute sa conviction et toute son affection pour concrétiser cette conversion.

Elle était si heureuse de faire cela, malgré la fatigue, et celle qui pèserait sur ses épaules lorsqu'elle devrait enchaîner les courses, les tâches, le service... Mais cela en valait la peine, oh oui ! Elle allait accueillir un nouveau Fidèle, elle allait, pour la première fois de son existence, présenter à Dieu une âme nouvelle, qui avait vu la Lumière et vivrait désormais dans son Amour. Par cette modeste cérémonie, elle venait de sauver l'âme de Yazill, en lui ouvrant les portes du Paradis.

Ces pensées lui permettaient de tenir, même lorsque ses yeux se fermaient seuls, et lui donnaient la force de continuer. Juste avant le levé du jour, prise par le temps, elle referma les ouvrages, s'agenouilla devant le ridicule autel qu'elle s'était confectionné. Alors, Alecto avait marmonné des prières entre ses lèvres, où elle demandait le Pardon du Seigneur pour ses Péchés, et protection pour sa Maîtresse, ainsi que pour Yazill. Enfin, après sa communion, elle tira d'une petite boîte en bois une sangle tressée de crins et de chanvre, épaisse de 6 ou 10 centimètres, et retroussa sa robe jusqu'à son nombril. Posément, elle passa autour de sa cuisse gauche la large bande du tissu rugueux et en ferma la sangle, accompagnant chaque nouveau cran qui enserrait sa chair d'un psaume.

Enfin, lorsqu'elle eut serré assez pour songer avoir fait Pénitence, elle se signa, plusieurs fois, et se déshabilla, en silence, chaque mouvement la faisant boiter, légèrement.

Une robe des plus simples fut enfilée. Un lin terne, mais d'un beige clair, qui affadissait sa peau encore un peu. Se tressant les cheveux avec dextérité sans l'aide d'un miroir, elle se para des bijoux que lui voulait Thiana Gian, se pinça les joues pour espérer avoir bonne mine, et quitta la pièce d'un pas chaotique, mais visiblement maîtrisé.

Elle rapporta quelques minutes plus tard un bol fumant et quelques biscuits secs, qu'elle posa sur sa petite table de chevet, et caressa délicatement entre les belles oreilles du Matou.

"Debout Monsieur Yazil... c'est l'heure..."
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le samedi 11 juillet 2020, 10:05:00
Depuis que je suis chat, j’ai des nuits compliquées, et des réveils difficiles. Je me rêve rarement en chat. En général je suis sous ma forme terranide quand même, et parfois totalement humain comme avant. Et cette fois ne fait pas exception. Avant d’ouvrir l’œil, je suis moi-même, jeune humain, sans oreille ni queue, ni ronronnement, en train de trombiner la belle Alecto à grand coup de reins, dans une position qu’on n’a pas encore essayé elle et moi d’ailleurs. Elle est secouée en rythme, rougissante, au bord du plaisir, criant mon nom de chat, saloperie ! « Yaziiiill c’est l’heuuure ! » Mais l’heure de quoi bordel ? L’heure de jouir, ça oui j’ai compris j’y viens ! Bouge ma grande ! Je dis saloperie parce que plus elle couine mon nom, et plus je me transforme peu à peu en chat… diminuant en taille et prenant du poil et des oreilles… Et une seconde avant d’ouvrir les yeux, j’y suis, complètement chat, tout petit, planté là derrière son cul devenu énorme, agrippé à ses fesses rondes et blanches avec mes minuscules mains, sans avoir eu le temps de jouir. Mais il est trop tard… J’ouvre les yeux. Autant dire que je fais la tête. Une tête de petit chat hirsute pas content du tout.

J’émerge… On se souvient rarement où on s’est endormi quand on n’est pas chez soi. Il y a toujours quelques secondes de redécouverte, d’où on est… Et un temps de latence pour recoller les pièces du puzzle. Mais ça revient vite, avec son odeur chaude partout, et sa voix si gentille, j’en suis bien imprégné. Je frotte mes yeux avec mes petits poings, je bâille… et m’étiiire…


- Mmhhhh ? l’heure ? Quelle heure merveille ?

Je bredouille, lui lâchant un sourire enjôleur, oubliant que je ne suis dans ma peau de chat. Mais je lâche un gros soupir quand je m’en aperçois.


- Ah oui… mon baptême. Bien sûr. Fantastique…

Le fantastique n‘est pas enthousiaste du tout bien sûr. On mettra ça sur le compte de mon esprit embrumé au réveil. Je roule jusqu’au bord du lit où je m’assois,

- Faut une tenue particulière pour ça ? Ou au contraire être tout nu comme au premier jour ?

Ce qui serait logique pour une renaissance. J’attends qu’elle m’explique comment elle veut procéder, le dos vouté, les épaules basses, et les jambes pendantes en dehors du lit, bâillant encore une fois. C’est qu’on n’a pas dormi tant d’heures que ça, et relevant un sourcil et rouvrant plus rond un oeil sur elle, je la soupçonne ne n’avoir pas dormi du tout. Tsss… Mais j’en ai assez vite un petit sourire narquois. C’est ma faute après tout, hé hé hé… si je n’avais pas si bien appuyé là où ça l’excite tant… Plus je la regarde et plus je me dis qu’elle est aussi bête qu’elle est bonne. La question qui me vient c’est, est-ce que je vais, est-ce que fait bien de rester ici aujourd’hui ? Si c’est possible ? Au risque de croiser enfin sa maîtresse ? Et avoir des ennuis brillamment évités jusqu’ici… J’en passe ma petite main par dessus es oreilles, indécis, fixant Alecto. C’est qu’elle est attachante la brave et pieuse serveuse. Attachiante, mais attachante quand même. J’ai pas déjà envie de quitter ses gros seins et son air triste et coupable. J’ai tant de choses à lui apprendre encore… d’ici à ce qu’elle fasse une amante potable pour son prochain hébergés. Il me faudra plus d’une nuit, et l’aide de Dieu, hé  hé hé…               

 
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le samedi 11 juillet 2020, 15:35:53
Une toute petite seconde, alors que Yazill ouvrait les yeux, et semblait encore empli de sommeil, et qu’il ne paraissait plus si enthousiaste à l’idée de son baptême, Alecto douta. Oh, ce fut furtif, mais elle se demanda s’il en avait réellement envie. Peut-être que les quelques petites heures où il avait pu dormir avaient effacé ce souhait ? Elle cilla, silencieuse, avant de se sentir soulagée en se disant qu’il était tout simplement très fatigué, et elle aussi d’ailleurs, cela pouvait entraîner quelques latences au niveau de sa réflexion. Plus que d’habitude, toujours.

A sa question, la jeune femme esquissa un sourire, levant son petit menton tout doux pour observer ses yeux encore endormis. Il était vraiment très mignon comme chat.

« Non, Dieu se fiche de notre enveloppe, c’est notre âme qui compte. »

Il est vrai que, là encore, cela différait parfois des dogmes du Culte, mais Alecto était persuadée que le Très-Haut n’apportait que peu d’importance à l’apparence mortelle, faible et temporaire de ses Fidèles. Ce qui importait vraiment, pour elle, était l’âme et le cœur. Les actes, aussi, bien sûr. En se redressant, elle désigna le bol fumant et les biscuits, avec un large sourire innocent d’une sincérité exquise.

« Habillez-vous et mangez, c’est du lait chaud, j’ai mis de la cannelle et du miel dedans. » Affirma la jeune esclave, l’air attendrit de celle qui veut faire plaisir à son invité, presque maternelle.

Lorsqu’il fut prêt, lui laissant le temps qu’il fallait, même si elle se sentait pressée par les autres nombreuses tâches qu’elle avait à accomplir ensuite, la Domestique lui demanda de s’installer près de son petit pupitre, où elle avait disposé les feuillets recopiés quelques heures avant.

« Agenouillez-vous, s’il vous plait. » Fit la petite Alecto, qui se tenait bien droite, les cheveux noirs bien tressés, les mains jointes. La tension monta d’un grand, pour elle, et l’instant devint plus solennel. Se raclant la gorge, elle pinça les lèvres, prit une profonde inspiration, et parla d’une voix qui n’était plus du tout mal à l’aise.

« Yazill, aujourd’hui, je suis émue de vous accompagner sur le chemin de la Foi, pour votre baptême, en ce jour si important pour vous et pour l’Ordre. »

Se saisissant des parchemins, elle lui sourit d’un air doux, et complice, baignée d’une assurance sans faille. C’était là sa véritable nature, sa vocation depuis toujours. Officier. Aucun doute ne la troublait.

« Yazill, répétez après moi : Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de Terra. Je crois le Saint Ordre Immaculé universel, la communion des saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair et la vie éternelle. »

Alors, elle fit un geste pour que le Matou se lève, et continua alors.

« Dieu vous connaît par votre nom et vous accueille sans condition. Aujourd'hui vous demandez le baptême. Pour vous s'accomplit cette parole de l'apôtre : « nous aimons Dieu parce qu'il nous a aimés le premier. » et je suis heureuse de vous accueillir parmi vos Sœurs et vos Frères. »

Alecto se mit à genou, posa ses mains sur ses frêles épaules, baisa chacune de ses joues avec dévotion, et, avec d’une délicatesse extrême, ouvrit un petit flacon caché dans cette même boite où se trouvait la nuit dernière son cilice. Du pouce, elle recueillit une goutte du liquide translucide qui s’y trouvait et apposa un point humide entre les yeux du félin. Se faisant, elle continuait de réciter, d’une voix chantante.

« Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit aura la lumière de la vie et ne marchera jamais dans l'obscurité. Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, porte beaucoup de fruits. C'est par la grâce de Dieu que vous avez été sauvés, au moyen de la foi. Ce salut ne vient pas de vous, il est le don de Dieu. »

Mais, malheureusement pour Yazill, Alecto se sentait si pleine d’enthousiasme, que ce baptême n’en finissait pas. Cependant, à voir son visage illuminé comme une madone, on pouvait sans doute le lui accorder encore un peu…

« Dans votre faiblesse, Dieu mettra sa force, il sera votre joie et votre paix, Yazill. Il proclame aux captifs la délivrance, à ceux qui se reconnaissent captifs du péché, qu’ils n’arrivent pas à faire le bien qu’ils voudraient faire, mais le mal qu’ils ne veulent pas. »

Alecto se releva, masquant comme elle pouvait une grimace douloureuse, et reprit enfin pour conclure.

« Yazill, vous avez été accueilli par Dieu en son cœur, vous ne serez plus jamais seul. » Ses yeux étaient luisants, et humides, à vrai dire. Elle replia soigneusement ses parchemins, qu’elle avait finalement eu à peine à lire, tant elle avait déclamé par chœur.

« Je vous invite à prier, maintenant. » Baissant les yeux, elle s’écarta de quelques pas, mais la pièce n’était pas bien grande, et ne permettait pas une parfaite intimité dans le recueillement.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le samedi 11 juillet 2020, 19:05:58
Comme elle me confirme que, selon elle, la tenue n’a pas d’importance pour Dieu, je soupire, soulagé. Pour une fois que je suis de son avis,

- C’est bien ce que je pense aussi. Tant mieux.

Elle m’a préparé un petit dèj ? Carrément ! Comme elle m’invite à m’habiller, je glisse au bas du lit, et m’en vais enfiler mes vêtements. Surtout ma culotte et sa ceinture. Je laisse de côté mon cache œil et mes épaulières d’armure pour le moment. Puis je m’en viens profiter de ce petit déjeuner charmant. Je prends mon temps, sans traîner pour autant. Je sens bien comme elle est impatiente, et je devine que chaque minute que je passe sur mon lait chaud retarde la cérémonie qu’elle prépare depuis la veille. Quand j’ai fini je m’essuie les babines d’un revers de poignet, et la rejoins après avoir lâché un rôt sonore. Je prends mon rôle en main, l’air impliqué sérieux, je m’agenouille  comme elle m’y invite. Je ferme les yeux les mains en prière et la regarde d’en bas quand elle parle. Je vois bien qu’elle est aux anges, vivant enfin sa véritable vocation contrariée. Finalement, je suis content de lui offrir le prétexte à ce moment d’exaltation personnelle. Je répète après elle, mettant toute la crédibilité que je peux dans ma voix.

- Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de Terra… Je… Je crois en le Saint Ordre Immaculé universel… la communion des saints… la rémission des péchés, la résurrection de la chair et la vie éternelle.

Ça m’étrangle un peu de devoir affirmer croire en  « Le Saint Ordre  Immaculé Universel». Immaculé ? Avec tout le sang qu’il a sur les mains ? Je me tourne vers elle et murmure :

- Vous me direz ce qu’est la résurrection de la chair, parce que, là, je vois pas.

Puis je me lève à son invitation gardant les mains en prière et refermant les yeux, la laissant se faire plaisir à réciter tout son salamalec, dans trop faire attention aux détails de ce qu’elle dit. Du moins sans en analyser la portée ni tâcher de voir si j’adhère ou pas. Ça n’a pas d’importance.     
Puis comme elle nous enjoint à prier, je me ré-agenouille et feint de murmurer des prières qui bientôt s’éteignent et je reste silencieux comme absorbé dans la contemplation et la foi. J’ai bien vite l’esprit assaillit d’un tas de pensées parasites qui s’entrechoquent et se succèdent. Certaines font état de mon opinion sur le détestable Saint ordre ; d’autres de la nuit passée, de ns ébat, de sa tendresse toute maternelle à mon égard ; de Giana Tian sa maîtresse; d’un peu tout en fait. Je ne pense en tout cas pas qu’elle ait la moindre réelle affinité avec le Créateur, ni que ses prières seraient du coup mieux entendues que celles des autres. Sa foi procédant d’un conditionnement idéologique et de la culpabilité, ça ne la rapproche pas de Dieu. Et tant mieux quelque part. J’attends donc qu’elle prenne l’initiative de rompre la prière, alors je lâche, après m’être tourné vers elle, l’air réjoui,


- Je ne me sens plus le même homme !   

Puis me retourne vers l‘autel me signant une fois comme je l’ai vue faire, pose un genou en terre… Puis me relève et m’en vais enfiler le reste de mon accoutrement.
     
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le dimanche 12 juillet 2020, 12:18:29
Yazill était vraiment très assidu et investi ! Alecto, aux anges et fière de son petit disciple, prit cependant le temps de correctement prier, chaque mouvement entraînant une virulente douleur, à laquelle elle était habituée, néanmoins. Elle savait que cela était nécessaire, et temporaire : dès qu'elle aurait à remettre ses voiles lors de son service, elle devrait laisser sa cuisse nue... Oh, évidemment, la peau meurtrie frotterait contre le tissu, et ce serait douloureux. Mais cela, l'Esclave l'avait anticipé, et savait que c'était une voie obligatoire dans son Chemin de Rédemption.

Demandant encore une fois la protection du Trés-Haut pour sa Maîtresse, et le tout nouveau frère croyant qu'elle avait converti, la jeune femme se sentait le cœur léger, et à la fois emplit, comme si enfin elle se sentait épanouie. Elle ne pouvait se départir d'un sourire adorable, fervent et doux. Mais son recueillement fut soudainement brisé par une voix forte et sévère.

- Alecto !

Elle sursauta, se tournant vers le Matou, mais sachant déjà quel malheureux présage cela induisait. Elle se mordit l'intérieur de la joue, l'air redevenu penaud. Paniquée par cet appel, la petite Domestique vint près de son Invité et parle plus bas, la voix tremblante.

"C'est ma Maîtresse. Il faut que je remonte faire les courses..."

Son cœur se serra. Evidemment, elle n'avait aucune envie de chasser Yazill, de lui dire au revoir, ou même adieu. Il lui était pénible de penser qu'elle pourrait ne plus le revoir, bien qu'elle aurait dû anticiper cet instant. Que croyait-elle, après tout ? Elle n'y avait même pas songé... Oui, bien sûr, elle s'imaginait lui offrir un repas chaud et un endroit sec où dormir à l'abri. Jamais elle n'aurait pu imaginer ce qui c'était déroulé, oh ça non. Ses rêves restaient eux aussi assez chastes, à vrai dire, puisqu'elle manquait d'imagination à ce sujet, et que, justement, elle avait vécu bien trop de traumatismes jadis pour que son cerveau souhaite les revivre.

- Alecto !

Les appels redoublèrent, impatients, et Alecto blêmit.

"Qu'est-ce que vous allez faire, vous ... ?" Demanda-t-elle, l'air dévasté, et les larmes lui montant aux yeux. Elle avait partagé beaucoup avec Yazill, bien plus qu'avec quiconque, et craignait de devoir s'en séparé si tôt. Son visage était déchirant, et sa voix éraillée comme celle d'un enfant sur le point de pleurer.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le dimanche 12 juillet 2020, 12:52:24
Je sursaute aussi à l’appel de sa maitresse. Je suis même étonné qu’elle ne se soit pas manifestée d’avantage depuis la veille au soir. Et comme l’esclave m’interroge, paniquée sur ce que je vais faire, et visiblement très émue de devoir me quitter pour peut-être ne plus jamais me revoir, je n’ai pas trop le temps de réfléchir et lâche,

- Euh… ça serait peut-être le moment de... de me présenter  votre maîtresse ? Nan ? Ou bien je pourrais vous attendre en cuisine et me rendre utile une fois que vous serez de retour du marché ?

Je soupir l’air désolé, la fixant en me grattant la joue,

- Ou bien je m’en vais…

Avec mon regard apitoyant dans sa version la plus convaincante, parce que je n’ai pas envie du tout de me retrouver à la rue tout de suite maintenant. C’est sûr, j‘ai la trouille de cette sorcière. Mais si par contre j’arrive à me la mettre dans la poche elle aussi, ça serait énorme !  Je pourrais surement rester ici autant que je veux. Ça me changerait tellement de mon errance perpétuelle que je suis prêt à prendre le risque.

- Et Dieu eu sait quelles embûches m’attendent dehors… Pour une fois que j’avais trouvé un endroit ou souffler un peu… Je peux peut-être attendre ici que vous parliez de moi à votre maîtresse ? Voir comment elle réagit ?

Que j’ai le temps de filer par le soupirail avant d’être transformé en saucisse, si ça se met à gueuler là-haut. J’essaie quand même de m’imaginer reprendre la route sur le champ, et réfléchis déjà à ce que je vais faire dans l‘immédiat si je me retrouve dehors. C’est pas très marrant. Je me rends compte que je me suis attaché à cette gourde et le confort qu’il y a ici, la sécurité d’un logement concret, et la chaleur d'une paire de seins.          
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le dimanche 12 juillet 2020, 14:08:41
Présenter son Invité à Thiana Gian ? Alecto pince les lèvres, mal à l'aise, car cela signifie peut-être révéler qu'elle a menti à sa Maîtresse ? Enfin 'menti'... caché une partie de la vérité depuis plusieurs heures. Est-ce désobéir ? Immédiatement prise de dilemmes moraux, la jeune fille blanchit et ses yeux papillonnent. Fort heureusement, ou non d'ailleurs, la voix tonne encore.

- Mais qu'est-ce que tu fiches là dessous ? Je dois venir te chercher ?

"Non non Madame, j'arrive tout de suite !" Réplique immédiatement la docile Esclave, terrifiée, en sursautant. Empoignant la petite patte de Yazill, pour la serrer dans le creux de sa grande paume, elle lui lance un regard suppliant.

" Ne ... Ne partez pas, s'il vous plait... Je vais lui parler."

Elle fit claquer une petite bise furtive sur son museau, avant de se redresser et filer, en boitant, refermant derrière elle la porte de sa modeste chambre. Durant quelques instants, Yazill n'entendit plus un bruit, peut-être un craquement dans les escaliers de bois, éventuellement...

De lointains sons de leur conversation purent alors être entendus, pour qui collait une grande oreille de chat à la porte. La voix d'Alecto était toute fluette, penaude, emprunte d'un respect soumis.

"... créature féline... juste les restes du repas... pas dérangé."

Il lui était répondu d'un ton net, fort et autoritaire, bien que loin d'être méprisant. Cependant, on sentait parfaitement le rapport de domination dans cet échange.

- ... ne devienne pas une habitude... me demander avant d'agir sottement.

Alecto se confondit en excuse, on l'imaginait parfaitement courbée, voire agenouillée pour demander pardon, la voix entrecoupée de sanglots. En réalité, en avouant à Thiana qu'elle avait invité Yazill sous le toit de la Sorcière, toute sa culpabilité de la nuit ressorti d'un coup, et elle se mit à pleurer toutes les larmes de son corps. Le trop plein d'émotions, de multiples émotions, se déversait longuement, et la voix de la Maîtresse fut enfin plus douce, bien que ferme.

- ... Te mets pas dans des états pareils... bien entendu que ce n'était pas juste un simple invité...

Evidemment, l'ouïe fine de la Sorcière avait perçu les gémissements extatiques de sa petite serveuse, et son timbre de voix s'était fait presque lascif.

- ... Fricotes avec des chats, maintenant ? ... serais curieuse de savoir ... comment tu prends ton pied avec un minet.

Un rire éclata alors, et y répondirent des sanglots, sans aucunes paroles. Alecto avait-elle décidé de taire cette autre vérité à propos de la forme humaine de Yazill ? En tous cas, si elle l'avait fait, ses paroles étaient bien trop basses pour être entendues.

Cependant à partir de cet instant, la voix de Thiana Gian se fit de plus en plus rapprochée...

- ... me le présenter ton gigolo... dise de ne pas perturber ma serveuse... te laisse distraire par une queue, qu'elle soit de chat ou pas.

A ces mots, la porte s'ouvrit à la volée, dans un mouvement brusque, et apparut Thiana Gian (http://hentai.forum-rpg.net/avatarFolder/avatar_6932_1587806068.jpg). Des cheveux turquoises incroyablement irréels, courts, ne tombant même pas plus bas que sa nuque mais encadrant de leur coupe carrée un visage fin et racé. Son regard tout autant turquoise se posa alors immédiatement sur la petite créature féline que lui avait décrite son Esclave, et elle sembla vouloir le percer à jour, d'un regard inquisiteur et dérangeant.

Alecto suivant, penaude, recroquevillée, le parfait archétype de la soumise derrière sa Maîtresse, n'osant pas bouger un seul centimètre sans demander l'autorisation. Les yeux bleus de la jeune fille étaient baissés, de peur de croiser celui de Yazill, et d'avoir envie de pleurer. La Domestique était en panique, intérieurement, et priait que pour Thiana ne fasse aucun mal à son compagnon d'infortune.

La Sorcière leva un menton assuré, toisant le petit être, se déhanchant pour poser une main sur sa hanche et éclater de rire, sans aucune gêne.

- Alors c'est toi qui a fait couiner ma serveuse ? C'est une blague ?
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le dimanche 12 juillet 2020, 14:58:16
Dès qu’Alecto franchit la porte, je lui file le train et viens coller mon oreille à la porte, tout ouï, pour essayer d’entendre ce qui se dit entre elle et sa sorcière de maîtresse. Je comprends assez vite qu’elle a osé parler de moi. Mais les pleurs affolés que ça lui provoque me fendent un peu le cœur. Je crains en outre que, devant tant de larmes, sa Maîtresse n’en devine ses « fautes » de la nuit et ne se mette en colère après nous deux, et surtout après moi.  Mais le rire sarcastique de cette dernière me laisse un peu d’espoir de ne pas finir en ragoût. Cependant, là voilà bientôt qui s’approche ! Je quitte la porte pour aller m’asseoir sagement sur le bord du lit, astiquant faussement ma hallebarde, pensif.

Je feins de ne pas m’en faire tandis que Thiana qui a surgit brusquement dans la pièce, me faisant malgré tout sursauter, telle la propriétaire qu’elle est, me toise, reine en son royaume, et enfin m’interpelle, railleuse. Je relève un œil prudent vers elle, l’air perplexe, tachant de donner le change… Je redresse le torse, mais si un chat pouvait rougir je serais aussi rouge qu’un coquelicot en cet instant. Ce faisant, je réfléchis à toute vitesse à ce que je vais bien pouvoir répondre… Il est essentiel de me hisser à sa hauteur pour parler d’égal à égal et me faire respecter. Si bien que, prenant mon courage à deux mains, je relève le menton et lâche, avec un petit sourire narquois,


- Madame, Vous me voyez confus si j’ai pu troubler votre sommeil malgré moi, mais... La courtoisie la plus élémentaire m’imposait de remercier votre employée pour son hospitalité.

Et je conclue en lui souriant de toutes mes dents, mon œil visible s’étirant en une simple fente. En vrai j’ai le cœur qui bat à toute vitesse, et j’ai du forcer pour que ma voix ne tremble pas en disant cela. Et plus je l’observe, plus elle a l’air de la sorcière qu’elle est censée être, et moins je suis rassuré. Désignant Alecto d'un coup de menton et du regard, j'ajoute alors,

- Ce faisant, j'ai ben conscience d'avoir fait usage de ce qui vous appartient. J'ose espérer que vous n'en prendrez pas ombrage. Et si, ma foi, vous estimez que je vous dois quelque chose pour ce service, je m'en acquitterai sans détour.
 
Je tâche évidemment de ne pas croiser le regard d'Alecto, bien que je meurs d'envie de le faire pour la rassurer.  Mais je dois pas me montrer trop préoccupé par elle, pour ne pas être rangé par sa maîtresse du côté des servants au lieu de celui des maîtres. Car tout chat que je suis, j'ambitionne bien lui faire comprendre que nous sommes plus proches elle et moi, que son esclave ne l'est de moi.          
     
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le dimanche 12 juillet 2020, 16:43:43
La Sorcière sembla surprise qu'un si petit bout de créature lui réponde sans sourciller, mais après une seconde de silence, à le considérer avec ce charisme si particulier, Thiana éclata de rire de nouveau, se tenant les côtes, avant de faire un petit mouvement de main, pour chasser tout ceci. Durant cet instant, Alecto était figé comme une statue, craignant sans doute qu'elle prenne très mal l'audace du Matou.

Ses prières continuaient silencieusement, les yeux encore humide et fixant avec insistance ses propres sandales. Pitié, pitié, que sa Maîtresse ne se mette pas en colère...

- Ah ah, tu l'as décoincée un peu, ce n'est pas plus mal.

Thiana Gian s'avança alors, faisant claquer les hauts talons de ses cuissardes, sa démarche féline et confiante. Tout opposait les deux femmes, la Maîtresse aux cheveux turquoises souriant d'un air narquois, mais néanmoins complice avec Yazill. Alecto, elle frémissait à chaque mouvement de la Sorcière, sa remarque précédente lui précisant cependant qu'elle n'était pas courroucée...

- A ce que j'ai entendu, tu l'as remerciée plusieurs fois. Petit sourire en coin, plissant les yeux d'un air sarcastique et supérieur. Tu es donc quelqu'un d'effectivement courtois.

Alecto devint d'un carmin éclatant... Mais lorsque Yazill proposa de s'acquitter de quelques dettes auprès de Thiana, sans pouvoir se retenir, la petite Esclave leva les yeux sur lui, les pupilles écarquillées. Est-ce qu'il allait coucher avec elle, aussi ? Son petit cœur se serra. Sans expliquer pourquoi. A le voir ainsi, maintenant qu'elle osait l'observer timidement, Alecto le trouva bien différent, il avait presque l'air de fanfaronner, comme lorsqu'il était entré la première fois dans l'Auberge.

- Tu as mangé et dormi à l’œil, et puis tu as profité de ma serveuse... Oui. Je crois que tu me dois beaucoup.

Le ton de la Sorcière s'était fait légèrement, mais bien clairement, plus ferme. Les premiers instants plus familiers et légers avaient semble-t-il laisser place aux affaires. Elle tira la chaise du bureau d'Alecto, pendant que cette dernière regardait cet échange en spectatrice impuissante, et Thiana s'assit à califourchon sur le siège, s'accoudant au dossier, les cuisses bien écartées dans une posture provocante.

- Je suppose que tu n'as pas d'argent, ni rien qui soit précieux. Que proposes-tu pour t'éviter quelques ennuis. La maison n'accepte pas les ardoises.

Alecto leva les yeux vers sa Maîtresse, le regard implorant. Il fallait qu'elle parle ! Qu'elle lui demande de bien vouloir offrir tout ceci à Yazill... Mais lorsque les iris turquoises de la Sorcière croisèrent les siennes, elle se sentit pétrifiée de peur. Pourtant, Thiana ne semblait pas avoir besoin d'être agressive, elle se contentait d'être tranquillement installée chez elle, posément, en attendant la prochaine fourberie du Félin.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le dimanche 12 juillet 2020, 17:46:17
Je me détends un peu, la voyant pavoiser sans s’énerver. D’autant que, comme je l’avais espéré, elle me traite plutôt en égal. Alors certes, je suis tout de même en son total pouvoir, mais ça n’a pas l’air si mal engagé. Bien que je vais devoir la jouer fine. Mais j’aime les défis et je me sens de taille à relever celui-ci. J’invoque toute ma répartie et mobilise toute ma ruse et mon intelligence pour poursuivre l’échange à mon avantage, sans en avoir l’air. Aussi comme elle semble très informée de nos ébats, je passe une main sur mes oreilles et soupire,

- Comme vous dîtes, je l’ai trouvée très… ignorante et tout pleine de retenue dans ce domaine. J’espérais naïvement arranger ça. Mais j’ai vite compris qu’une seule nuit n’y suffirait pas.     

Comme elle note ma « courtoisie »  je me gratte la joue. Je suppose qu’elle sait pour ma métamorphose, ou qu’elle s’en doute fortement le cas échéant. J'aime moins la conclusion qu’elle en tire que je lui ai hélas moi-même soufflée, quand elle estime que je suis seulement endetté. Il serait bon de rattraper le coup. 

- Vu le peu que je mange, et le peu de place que je prends dans un lit, il serait tout de même excessif de considérer que je me sois endetté au même titre qu’un client. Vous noterez que je n’ai, en réalité, qu’accepter la générosité spontanée d’Alecto, qui fut ravie de  me l’offrir de bon coeur. Tout comme le reste d’ailleurs… Hurm… Si bien que si j’ai une dette, ce n’est véritablement qu’envers elle finalement. Si dette il y a ! Car au fond, pouvoir m’aider lui ayant fait grand bien, j’ai en quelque sorte déjà remboursé ce que je lui devais.

Puis comme elle devine que je n’ai pas d’argent, je rétorque,    

- Comment voudriez–vous, dans mon état, que j’ai quelqu’argent ? Je n’ai déjà pas de poche assez grande que pour y placer une pièce entière. Il me faudrait un sac à dos plein pour transporter de quoi payer une seule chope. Aussi je suis bien obligé de compter sur la générosité des gens que je croise. Et... Dieu merci – je fixe Alecto en disant cela -  j’en ai croisé sous votre toit.

Je glisse au bas du lit, retombant élégamment sur mes pieds.

- Mais Madame... Puisque le Maître est au-dessus de l’esclave, je veux croire que la Reine de ces lieux ne saurait de montrer moins généreuse que sa plus modeste servante. Et je ne peux croire que vous auriez moins grand coeur qu'Alecto. Ça serait tout de même un comble.

Dis-je en lui offrant ma plus belle révérence. Et, restant courbé à fixer le plancher j’ajoute,

- Dans ces conditions, il va évidemment de soi que je ne saurais refuser à la Maîtresse ce que j’ai offert à sa servante.

Et je reste ainsi figé, la tête plus basse que les reins, un bras recourbé vers le bas, et l’autre tendu en arrière, tenant un chapeau imaginaire.         
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le dimanche 12 juillet 2020, 20:51:36
La description que Yazill fit d'elle choqua Alecto. Son regard passa de sa Maîtresse au Félin d'un coup, incrédule, n'en croyant pas ses oreilles. Il parlait d'elle d'une façon qu'avait ses anciens Maîtres, lorsqu'il évoquait son service, l'insultant presque ou décrivant ses défauts, ses qualités, comme si elle n'était pas dans la même pièce... Ou pire, sachant très bien qu'elle était présente, comme s'il s'agissait d'un meuble ou d'une vulgaire chose dont on n'a pas besoin de ménager la sensibilité. Sa gorge commença immédiatement à lui piquer, et elle détourna rapidement des yeux pleins de larmes, blessée par ces mots.

Qu'il joue un rôle ou non, la petite Esclave n'avait aucune connaissance en ces tournures pour se faire accepter de sa Maîtresse. Et puis, finalement, elle reprit docilement sa posture soumise. Il avait raison, se dit-elle. Elle était ignorante et peu dégourdie. On le lui avait toujours dit. Mais elle avait cru qu'il avait tout de même apprécier ses caresses ? Le cœur lourd, elle entendit clairement Thiana Gian ricaner. Elle, elle sembla trouver ses mots très hilarants.

- Ah ça. Je ne l'ai pas achetée pour ce genre de tâche, vois-tu.

Et vint ensuite tout le baratin sur son petit estomac, celui-là même qui avait fait fondre Alecto si facilement. La Sorcière, elle, resta accoudée sur le dossier, l'observant lorsqu'il parlait, et le laissant bien finir tout son argumentaire en silence, ponctuant cependant parfois par un rictus sonore, levant les yeux au ciel. La Maîtresse serait bien moins facile à convaincre que l'Esclave. Elle lui rit au nez.

- C'est bon, tu as fini ? Thiana, calmement, haussa les épaules avec un sourire carnassier. Peu m'importe ce que toi tu considères comme une dette ou non. Tu es sous mon toit, dans mon établissement, et tu as besogné mon esclave, qui sait si tu l'as engrossée, d'ailleurs. Son visage se ferma une seconde. Je ne te le conseille pas.

La menace était à peine voilée, mais rapidement, la Sorcière se remit à ricaner, et lâcha un soupir faussement désolé, en tournant le haut de son corps vers sa Domestique, même si elle s'exprimait encore à Yazill.

- Mais tu as raison sur un point. C'est elle qui a pris l'initiative d'être généreuse avec toi. Facile n'est-ce pas, d'être généreuse avec les biens d'autrui.

Alecto fut prise d'un haut le cœur en sentant les yeux turquoises la couvrir, et ses oreilles bourdonnaient déjà. Finalement, fatalement, la jeune fille savait qu'elle serait punie avant même que Thiana Gian ne lance avec une voix plus chantante.

- Je vais donc devoir la châtier pour cette faute, merci de me l'avoir rappelé.

A ces mots, l'Esclave se jeta aux pieds de sa Maîtresse, son visage tiré par la douleur de sa cuisse, en collant son nez au sol.

"Pitié Madame, pitié ! Je suis désolée, je ne pensais pas à mal." Mais aussitôt, comme une brave servante, elle sanglotait. "Vous... vous avez raison Madame, je n'aurais pas dû vous voler." Thiana paraissait, du haut de sa chaise, posée avec nonchalance, apprécier le spectacle et l'instant... La petite Domestique, sans même que sa Maîtresse n'ait rien à dire, se redressa pour éviter de lui faire davantage honte, et revint à sa place, près de la porte, les épaules basses. Son regard était terne, malgré l'eau qui en coulait de manière irrégulière, et qu'elle essayait de contrôler.

- Vois-tu, je possède Alecto, elle m'appartient. Son statut ne lui donne droit à aucune possession. Aussi, lui devoir quelque chose, c'est me devoir quelque chose. Tu comptais la payer, même une si petite quantité, en te faisant plaisir ? Je te trouve gagnant sur toute la ligne. Et je ne vois pas vraiment mon intérêt.

La Sorcière tira ses lèvres en un sourire fin, fendant son visage, forçant ses yeux turquoises à se plisser, avant d'accentuer un long soupir théâtral.

- Je ne paye pas mes fournisseurs avec du foutre. Je les paye avec de l'or. Soit tu peux m'en fournir. Soit tu travailles pour moi le temps qu'il faudra.

Visiblement, Thiana Gian avait fait son offre, et c'était à prendre ou à laisser. Son visage assuré et l'aura de puissance qu'elle dégageait laissaient sous-entendre qu'elle n'était pas une femme qui négocie. Alecto, elle semblait aussi figée qu'un être meurtri, cillant à peine, qui n'attend pas grand chose de la suite.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le dimanche 12 juillet 2020, 21:39:29
Je suis un peu embarrassé et peiné quand je comprends qu’Alecto va être punie. Je ne sais pas quel genre de punition, mais comme je trouve qu’elle s’en inflige bien assez toute seule sans l’aide de personne, je considère celle qui vient inutile et je suis ennuyé et triste pour elle. J’essaie de  le lui signifier d’un regard quand Thiana ne me fixe pas mais c’est délicat. Je ne peux malheureusement pas intervenir entre une maitresse et son esclave, ni lui dicter sa conduite. Ça ne se fait pas, du coup ça pourrait l’agacer et se retourner contre moi. Or je suis déjà en assez mauvaise posture comme ça. Quand elle évoque la possibilité d’avoir mise son employée enceinte, je soupire en levant les yeux au ciel, - décidément, ça me poursuit ! - et je regarde la sorcière le cœur lourd, soupirant,

- j’aimerais autant pas, merci. J’ai déjà donné. Je l’ai payé assez cher.

Après quoi elle précise que le fait de posséder Alecto, comme je le supposais, ne permet pas à à celle-ci de faire preuve de la moindre générosité. Logique implacable de la propriété humaine à laquelle je réponds, dans un autre soupir, haussant les sourcils,

- Eh bien, il faut croire que ça lui manque assez pour prendre le risque de vous courroucer. C’est ce qui m’a convaincu de la laisser faire, bien que je me doutais de ce que vous dîtes. A vrai dire, j’aurais préféré traiter avec vous directement. Mais il était tard hier soir, on n’a pas voulu vous déranger.  

Je me suis redressé et parles avec moult gestes et postures accompagnant mes propos
 

- Votre intérêt c’est que… j’ai remonté le moral de votre esclave qui n’était pas bien beau quand je l’ai rencontrée hier soir. Pour tout dire elle était exténuée et dépressive. Certains paient pour pareil service. Si bien qu’elle travaillera avec plus d’entrain aujourd’hui, et risquera moins de tomber malade. Les clients préfèrent qu’une serveuse soit souriante. Ils dépensent plus quand c’est le cas. Et je suis prêt à parier que le peu qu’ils dépenseront en plus grâce à moi aujourd’hui, couvrira largement les maigres frais que j’ai occasionnés… Sauf si vous gâchez mon travail en la punissant bien sûr. Même si je conçois qu’elle doive l‘être. Cela peut sans doute attendre ce soir, après le service, afin que mon oeuvre puisse porter ses fruits avant.

Là-dessus je croise les bras sur mon torse bombé, le menton haut et les yeux quasi fermés.

- Je n’ai donc rien à faire pour rembourser ma dette que laisser Alecto faire son travail. Sauf si vous décidez de me facturer ses prestations nocturnes. Mais dans ce cas, vous tiendrez compte du fait que vous avez vous-mêmes reconnue qu’elles ne valent pas grand-chose.     

Cette fois j’en ai fini, et soutient son regard, d’un air sérieux. Mon honneur est en jeu après tout.
     
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le dimanche 12 juillet 2020, 22:26:14
Le rire spontané et méprisant de Thiania Gian résonna dans toute la cave, faisant sursauter Alecto qui ferma les yeux, à défaut de pouvoir se boucher les oreilles, de peur.

La Sorcière sortit de sa torpeur nonchalante pour se taper la cuisse avec entrain, au comble de l'hilarité. Cela dura assez longtemps, et, essuyant une larme factice au coin de son œil, reprenant son souffle d'avoir trop ri, elle fit un geste vers le Matou.

- Tu es un très bon baratineur, tu vas rembourser très vite ce que tu me dois.

Elle se releva, faisant craquer ses articulations, ses mouvements souples dans cette tenue qui épousait parfaitement ses formes, et fit un pas vers Alecto, pour lui caresser les cheveux. La Domestique était plus petite qu'elle, et frémit à ce contact, comme si elle s'attendait à recevoir une gifle plutôt qu'une caresse.

- Donne un tablier à ton gigolo à la langue bien pendue, avec sa gouaille, il aura vite fait de faire consommer trois fois plus de pintes que toi.

Acquiesçant vivement, l'Esclave balbutia un : "O... Oui Madame." avant d'ouvrir un coffre et de se saisir du-dit tablier. Il serait trop grand assurément, puisqu'il était à la taille d'Alecto, mais en faisant quelques tours sur le ruban qui le nouait, il ne serait presque pas ridicule. La Sorcière ne porta aucune attention à la petite serveuse, et s'approcha du Félin, près, si près, qu'il put percevoir comme une chaleur magique qui entourait tout son être.

- Comme je vais doubler sa charge de travail, maintenant qu'elle n'est plus ni dépressive, ni exténuée, et qu'elle a été trop généreuse, je doute que tu puisses encore obtenir ses faveurs ce soir.

Et dans un geste d'une vivacité hors norme, la Maîtresse vint arracher quelques poils des bajoues de Yazill, qu'elle manipula avec dextérité, soufflant dessus en les faisant plier, jusqu'à ce qu'ils prennent une couleur turquoise, à leur tour, à l'image de sa chevelure. Alors, elle les glissa dans son décolleté.

La Sorcière cilla et vint lui sourire, avec une lueur cruelle dans ce regard amusé, se payant le luxe d'user de ses propres mots.

- Néanmoins, saches que désormais tu es lié à ce lieu, et à moi sa propriétaire. Il serait dommageable que tu risques gros, juste pour le peu que tu manges, et le peu de place que tu prends dans un lit.

Puis, elle se redressa de toute sa hauteur, bien plus haute que Yazill, haussa les épaules et fit demi-tour. Ses talons claquèrent dans un écho effrayant, alors qu'elle se dirigeait vers la porte. Alecto courba l'échine quand elle passa devant elle.

- Assez perdu de temps, vous deux. Le marché, et on ouvre.

Thiana Gian ne leur adressa pas d'autre regard, avant de quitter la petite chambre de la Domestique. Cette dernière, pétrifiée, resta immobile un bon moment, et lorsqu'elle fut sûre d'avoir entendu les talons remonter les escaliers, elle tendit à Yazill le tablier, sans un mot, le regard bas.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le dimanche 12 juillet 2020, 23:33:09
Le rire de la sorcière me glace le sang. Il trahit bien trop toute la cruauté implacable dont elle doit être capable… Y’a qu’à voir la terreur qu’elle inspire à son esclave, sans le moindre remords.  En même temps, si on a des remords, on n’a pas d’esclave…. Je ne suis pas surpris. Ce que je lui dois ? Mmmh elle ne perd pas le Nord, car si on réfléchit je ne lui ai rien coûté et donc ne lui doit rien. Mais elle est bien trop heureuse d’avoir trouvé en ma présence un prétexte à exercer son pouvoir.  Mais si elle croit me faire peur…  Je vois bien qu’elle en a terminé avec les négociations, elle donne des ordres, et j’en fais partie. Ça ne me plait pas du tout. En outre elle se paie le cynisme de railler mes supposés espoirs d’user à nouveau des charmes de sa servante.  D’un autre côté, je suis soulagé qu’elle ne l’utilise pas pour ses charmes. Elle m’en aurait voulu plus que ça d’en avoir usé sans sa permission. J’ai juste le temps d’échanger un regard désolé avec Alecto, pour tout le labeur qui l’attend sans avoir dormi, que sa maitresse m’arrache deux poils de moustache et un miaulement de surprise sans prévenir. Mrrawwwww !! Mon regard lui lance des éclairs alors qu’elle les cache entre ses seins dans une aura luminescente de fort mauvaise augure tandis que je me frictionne la joue. J’en déduis qu’elle m’aura à l’œil avec ça. Inutile de m’évader sans doute. Et voilà qu’elle y ajoute même des menaces directes, avant de tourner les talons et nous planter là tous les deux…

Quand elle est hors d’ouïe je soupire furieux, fixant la porte fermée,
 

- Elle doute de rien ! Si elle croit qu’elle peut faire de moi son esclave comme ça, sur un coup de tête, et que je m’y plierai, elle se trompe !

Et m’avançant pour arracher le tablier des mains d’Alecto dans un geste rageur, j’ajoute,

- Elle a pas intérêt à jouer avec moi trop longtemps ! Elle n’est pas seule à faire de la magie ici !

Puis désignant le haut de ma cuisse je souffle à Alecto,

- Et toi, idiote, avec ta sangle là !  Tu crois que t’en as pas assez sur le dos pour aujourd’hui ?! Retire-donc ça !

Tout en tachant te revêtir ce tablier trop grand. Me voilà collègue de cette gourde rampante, tsss… Je ne sais pas ce qui me vexe le plus, de devoir rembourser une dette imaginaire, ou d’être rabaissé à son niveau par sa maitresse. J'ai pas intérêt à me montrer trop performant moi, sinon cette idiote serait foutue d’être tentée de me garder sous quelques prétextes fallacieux. Je vais pour sortir, mais la clinche est trop haute,

- Bon allez ! Bouge-toi, qu'on en finisse !    

Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le lundi 13 juillet 2020, 09:24:33
Sursautant lorsque Yazill vint lui arracher des mains le tablier qu'elle lui tendait, Alecto osa alors reprendre une posture un peu moins voûtée, les oreilles vrombissant encore des dernières paroles de sa Maîtresse, qui n'auguraient rien de bon, mais surtout, ses tympans résonnaient encore des mots du Voyageur Félin.

Encore prostrée quelques précieuses minutes, ayant du mal à se ressaisir tant elle était sous le choc, et terrifiée, la jeune Esclave eut un hoquet de surprise horrifié lorsque l'insulte siffla à ses oreilles, comme un claquement de fouet, qui l'éveilla parfaitement. Relevant la tête, d'abord hagarde, elle passa du visage du Chat à sa cuisse, les yeux ronds, la bouche ouverte comme une carpe. Lentement, l'air misérable, elle secoua la tête.

"N... Je fais Pénitence aujourd'hui." Elle n'avait pas tord, pas tord du tout. Aujourd'hui, elle allait payer pour bien des actes, les siens, ceux de Yazill, même pour l'orgueil de sa Maîtresse. Aussi étonnant que cela puisse paraître, elle n'obéit pas au Matou.

Mais la rage de son nouveau collègue poilu la touchait et lui perçait la gorge, alors qu'il critiquait la Sorcière. Alecto, elle, songeait que Thiana Gian avait été dans son bon droit d'agir et de parler ainsi : elle était son acquisition et elle disposait d'elle comme bon lui semblait. C'était ainsi... Naturellement, elle était désolée que Yazill ait à travailler aujourd'hui mais. En réalité, quelque chose la rassurait : la Sorcière n'avait pas été violente, elle n'avait pas crié, personne n'était blessé.

Quant à la punition qu'elle recevrait hé bien. Tant pis. Elle prierait pour oublier la douleur, elle supporterait, elle se résignerait. Elle n'y pouvait rien faire, et devrait donc se contenter d'attendre que cela passe... Elle n'en voulait même pas à Yazill, qui par ses entourloupes, avaient réussi à faire doubler sa charge, en plus du châtiment corporel qu'elle aurait sans doute.

Cependant, là où elle lui en voulait, c'était dans les mots qu'il avait utilisé pour la décrire, elle. Idiote ? Oui, bien sûr qu'elle était bête. On le lui avait souvent dit. Son petit cœur saignait... Avait-elle bien fait d'être aussi gentille avec lui, alors qu'il semblait si prompt à la dénigrer ? Elle chassa cette pensée. Tout acte de charité était bon.

Frémissant en entendant à nouveau la voix de Yazill claquer avec amertume, Alecto prit une profonde inspiration, le regard bien plus morne, encore blessée, et ouvrit la porte.

" Dieu nous permet de passer encore un peu de temps ensemble, voyons le bon côté des choses... " Murmura-t-elle, en esquissant un sourire mal à l'aise et douloureux.

Elle pensait qu'elle pouvait faire confiance en la Foi nouvellement acquise de Yazill, qu'elle devait lui montrer comment trouver la force de subir tout cela en Dieu.

" Rappelez-vous, « Dans votre faiblesse, Dieu mettra sa force » " Murmura-t-elle dans la cave, en prenant un panier, et commençant à monter les escaliers pour retrouver la salle principale, où elle put, dans l'arrière cuisine, sortir un petit chariot à trois roues, pour l'aider à porter les marchandises.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le lundi 13 juillet 2020, 12:07:21
Le pire c’est de voir que sa bêtise la fait souffrir plus que la situation elle-même, parce qu’elle prend tout de travers, et qu’elle ne comprend pas la moitié de ce qui se passe et se joue autour d’elle. Je sens que j’aimerais pas voir ça trop souvent sans qu’il me pousse l’envie de lui mettre des baffes.  Voir le bon côté des choses ? Soupire… Dire qu’il y a encore une heure j’étais ravi d’être avec elle, mais là ! Son exaspérante soumission coupable me pèse et m’encombre. Comme on va à la cave, je la regarde bouger, et soupire,

- Ouais, super, tu m’offres ce qui t’appartient pas, et c’est à moi de rembourser ! J’adore ! Merci ! Pffff… J’aurais préféré savoir.

Je décide de l’accompagner au marché pour faire de meilleures affaires qu’elle. Ce qui devrait pas être difficile, je ne l’imagine pas négocier, encore moins critiquer un prix. Dans la cave elle joue encore la carte de la foi, je soupire, et passe ma main sur mes oreilles. J’ai juste envie de lui mettre le nez dans ses contradictions pour la faire douter. Ça serait si facile. Mais si je fais ça elle s’effondre. Elle ne tient que par ça. 

- J’espère bien parce qu’on va en avoir besoin.

Je devrais lui remonter le moral, mais je suis pas d’humeur. Je la suis et grimpe dans le chariot.

- Allez ! Roule ! Tu me laisseras négocier, on va faire des affaires.

Je tiens à bien lui faire sentir que je n’apprécie pas d’être embarqué dans la même galère qu’elle, surtout à son misérable niveau auquel je ne suis, moi, pas du tout habitué. Et j’ai pas l‘intention d’essayer de m’y faire.   

- Alors dis-moi ce qu’il nous faut. Tu paies les commerçants sur place ? Ou ils le notent et ta maîtresse paie plus tard ?

Je la vois bouger en tirant la charrette, je suis même pas d’humeur à apprécier le spectacle. Quel gâchis ! Je pense à Thiana, et je me demande comment je vais m’en dépêtrer. En route je me souviens que je voulais racheter Alecto, je lui lance,

- Tu sais combien t’as payée ta maîtresse ? Tu crois qu’elle voudrait bien te revendre ? En attendant j‘aimerai mieux qu’elle me considère en collaborateur plutôt qu’en employé déjà. Vu comment elle traite ces derniers. 
   
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Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le lundi 13 juillet 2020, 12:40:40
Tirant le chariot où trônait Yazill, Alecto sentait chaque mouvement faire frotter le crin de chèvre bien rugueux sur sa peau, mais supportait avec une admirable abnégation la douleur. Il n'était pas bien lourd, mais ce serait pire encore lorsque les denrées seraient achetées. Docile, mais meurtrie par ses paroles, et son ton si agressif, la jeune femme hésitait à lui répondre, alors qu'il ressemblait de plus en plus à un Maître, s'éloignant d'elle, de la complicité qu'ils avaient partagé.

Elle choisit de ne pas lui répondre, du moins, pas quand elle n'y était pas obligée. Elle ressentait un mélange de déception et une blessure vive à la poitrine... Il lui en voulait de s'être montré généreuse, et il avait raison, en vérité. Elle n'aurait pas dû lui offrir ni repas, ni boisson, et encore moins son lit. Plus elle avançait sous la mauvaise humeur du Matou, plus sa gorge lui piquait. Elle se sentit réconfortée, légèrement, de lui tourner le dos, et qu'il ne remarque par comme elle retenait ses larmes.

" Il nous faut des navets, des pommes, de la farine, du sucre et un jambon. C'est ma Maîtresse qui paye, les commerçants notent mes achats... " Souffla l'Esclave, en le menant dans les rues pavées, tirant pour éviter les nids de poules. Les allées commençaient à s'animer, le soleil avait chassé la pluie de la nuit, fort heureusement.

La voici sa Punition Divine.
Voir celui à qui elle s'était offerte de bonne foi se transformer en une personne qui la détestait tout autant que ses anciens Maîtres. Elle avait déjà eu à subir leur dégoût et leurs railleries, mais elle avait cru que Yazill était loin d'être comme eux. Lui aussi savait ce que c'était d'être méprisé, pourtant, lorsqu'il mesurait moins de soixante centimètres, et était pris pour un chasseur de souris...

Souffrir de ce constat la rendait mélancolique, bien qu'elle continuait de marcher, jusqu'à atteindre la petite place près de l'Auberge, où les étals étaient pleins, les cris sonores et les odeurs puissantes. Un instant, cette vision allégea son cœur, son estomac enchanté par les parfums de rôtisserie, et de pâtisseries... Mais la foule qui commençait à l'entourer devint trop pesante pour la Domestique.

Mal à l'aise dans ces conditions, elle désigna d'un index l'échoppe où des pyramides de fruits et légumes se dressaient, en tirant la charrette. Sans un mot aucun, elle se décala pour s'effacer et laisser Yazill négocier, comme il l'avait ordonné. Il avait raison. Elle ne savait ni négocier, ni critiquer un prix. Elle pensait que les vendeurs affichaient un prix qu'ils pensaient justes, pourquoi mentir là dessus ? Et, si d'aventure elle se faisait arnaquer, cela n'arrivait qu'une seule fois : Thiana Gian passant derrière elle se chargeait de corriger cette erreur, et le commerçant prenait garde, ensuite, à ne plus abuser de la crédulité de sa Serveuse.

Entre le Félin grognon et l'Esclave silencieuse, on sentait bien que cet équipage n'était en rien ravi d'être présent. Alecto, elle avait saisi qu'il ne semblait pas si heureux que cela de passer encore du temps avec elle... Elle sentait son amertume envers elle, il l'avait suffisamment fait comprendre, et exprimé, même, en l'insultant. Il faisait toute une montage de devoir faire quelques courses, et servir des clients durant une seule journée... Alors qu'elle vivait cela depuis plusieurs mois, sans se plaindre. Il serait libre de partir après, songea-t-elle, alors qu'elle, resterait. Il lui semblait loin, le temps où il l'appelait Merveille. Y songer la fit frissonner, et elle tourna le dos à l'étal pour éviter de montrer son émoi.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le lundi 13 juillet 2020, 13:23:27
Je ne suis pas naïf, et en route je sens bien la peine qui engorge sa voix quand elle daigne me répondre. Et je vois bien aussi quelle ne fait jamais l’effort de se retourner pour me regarder. On est comme qui dirait un peu fâchés. Oh, pas elle ! Elle en est incapable. Elle doit juste se sentir trahie, abandonné, une nouvelle fois victime, ou quelque chose comme ça. Je veux bien la croire mais elle se trompe… sauf que je ne vois pas comment lui faire comprendre que je ne saurais endurer de me rabaisser sa condition d’esclave quand on est tout deux sous les ordres de sa maîtresse. Je dois impérativement me sentir au dessus pour supporter la situation. Pour le reste, je ne sais pas quoi lui dire. C’est son triste quotidien, j’y peux rien. Et elle n’a pas daigné répondre à ma question sur son rachat. Du coup, un peu railleur j’ajoute,

- ça va ! Tu pouvais répondre hein ! Tête de mule ! Tu crois pas que je te rachèretrais pour te commander comme les autres quand même ?  ça serait plutôt pour t’offrir une vie meilleure. Après ce qu’on a partagé… Mais c’est pas la peine de rêver hein, j’en aurai sans doute jamais les moyens.

Puis on arrive au marché et là, je déploie tous mes talents de roublard, doublé de l’effet chat pirate, qui impressionne toujours. Je sais y faire dénigrer une marchandise, faire semblant de n’en pas avoir besoin… faire jouer la concurrence… j’arrive sans grande peine à obtenir des prix plus intéressants, même auprès de certains des commerçants qui, reconnaissant Alecto, essaient d’en rester aux tarifs habituels de Thiana. A ceux là je réponds,

- Je sais que vous aviez des accords avec Thiana, mais pourquoi croyez-vous qu’elle fasse appelle à moi si ce n’est pour les renégocier ?

Ça grimace un peu en face, mais en général ça passe.  Et on a bientôt remplit la charrette avec une meilleure marge à la revente en prévision.  Je ne reste pas dessus pour le retour, même si c’est moins prudent avec la foule autour, je marche à côté d’elle, et conclut satisfait, me frottant les mains,

- Bon ben voilà une affaire rondement menée ! Pour ça au moins, je sais y faire. On lui a bien fait économiser cinq sous à ta patronne !  La suite c’est quoi ? Faut ouvrir ? Et on se met à cuisiner de suite où on a le temps ?   

Puis je passe derrière pousser des deux mains au cul de la carriole tandis que qu'elle conduit.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le lundi 13 juillet 2020, 14:31:10
Alecto courbe le dos, consciente qu'elle vient de commettre une faute en ne lui répondant pas, et volontairement même, qu'elle effrontée ! Fort heureusement, les achats prennent l'attention du Félin, et l'Esclave peut se contenter de prendre les paquets, acquiescer lorsque les commerçants la regardent pour avoir une confirmation que ce petit baratineur poilu fait bien partie du personnel de l'Auberge, et préciser de temps en temps que Thiana Gian les remercie de leur collaboration, ou un compliment sur des achats précédents, poliment.

Il faut bien avouer que Yazill est extrêmement doué. Plusieurs fois, Alecto s'est surprise à l'admirer, lui si petit face aux hauts vendeurs, mais dégageant une assurance charismatique qui faisait ses preuves auprès d'eux. Elle avait entre deux, le temps de réfléchir à ce qu'il avait dit. Sur son rachat... Elle ne le pensait pas sérieux, à vrai dire, là dessus. Ce n'était pas comme négocier des pommes, essayer d'acquérir un esclave. De plus, elle savait que sa Maîtresse n'était pas prête à la céder si facilement, vu les conditions dans lesquelles elle l'avait gagnée. A vrai dire, Alecto avait même frémit, alors qu'il était si courroucé, en croyant qu'il voudrait lui faire du mal... Elle avait la plus grande peine à songer aux douceurs et à ses yeux si amoureux de la nuit, lorsqu'il avait sa mine de chat mal léché.

Cela lui rappelait ses taquineries lorsqu'il avait perdu son corps d'homme, et la réflexion qu'elle avait osé avoir. Etait-il vraiment plus méchant lorsqu'il était dans son apparence féline ? C'était un constat qu'elle faisait, tout du moins.

Tirant le chariot, en avalant difficilement sa salive, marchant d'un pas légèrement boiteux, la Domestique répondit d'une petite voix.

" Le cuisinier doit être arrivée à l'heure qu'il est. Nous, il faut qu'on ouvre, et qu'on serve les premiers clients. Mais avant... je dois me changer. " Elle s'était imaginer vivre avec plus d'enthousiasme la venue d'un collègue, d'autant plus un collègue qui était un Frère désormais, et encore plus un amant... Idiote, oui, qu'elle avait été. Alors qu'ils approchaient de l'Auberge, les roues faisant un bruit monstre sur les pavés, la petite Esclave se racla la gorge et osa articuler.

" Je ne sais pas combien elle m'a acheté. " C'était bien sûr la vérité, puisqu'elle ne mentait pas... Elle savait qu'elle n'était pas destinée à cette Maîtresse, le jour de sa transaction, lorsqu'elle attendait au soleil avec d'autres esclaves, qu'on veuille bien l'acquérir. Et elle avait apprit, avec le temps, à ne rien espérer d'un changement de propriétaire. Naïvement, c'est vrai, elle avait songé la première fois qu'on l'avait rachetée, que cela irait bien mieux avec un nouveau Maître. L'expérience lui avait apprit qu'ils étaient tous pires, les unes après les autres, hommes comme femmes. En réalité, ce fut dans les Maisonnées possédant beaucoup de personnel qu'elle s'était senti un peu moins persécutée. Mais la solidarité entre les esclaves l'avait là aussi déçue, inexistante.
Pourquoi en serait-il autrement pour une prétendue solidarité entre collègue de l'Auberge. Qu'elle avait été bête d'y songer ! Pour beaucoup, le sexe n'était pas important, c'était un passe-temps. Et visiblement, passer le temps avec elle était décevant, encore, puisqu'elle était ignorante et pleine de retenue.

Il ne fallait plus penser à cela, elle le savait, mais les mots de Yazill tournaient dans sa tête et la hantaient. Tremblante, elle s'immobilisa dans l'allée qui donnait sur l'arrière cuisine, dans cette cour extérieure encore vide. La charrette se stoppa à son tour, nettement, et Alecto garda la tête basse en regardant ses sandales.

" Je suis désolée d'avoir entraîné tout ça. Si j'avais su comme cela vous mettrait dans l'embarras, je n'aurais rien fait. Je vous demande Pardon, Monsieur Yazill. "

Les mots étaient assez clairs pour évoquer à la fois sa position d'endetté, que toute la nuit passionnée qu'ils avaient vécus. Pour l'Esclave, c'était un effort que de parler ainsi.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le lundi 13 juillet 2020, 18:38:01
Alors qu’on progresse sur le chemin du retour, je me demande ce que je vais bien pouvoir faire du haut de mes 30cm pour me rendre utile. Dans cette peau-là mon talent c’est surtout de causer et de dormir… Oh bien sûr, je pourrais en faire plus dans ma peau humaine, mais ça ne sera pas possible avant la nuit. Et puis surtout je n’ai aucune envie d’en faire profiter la sorcière. Je n’ai que deux heures par jour dans ma vraie peau, il est hors de question qu’on m’en prenne une seule minute !
Je l’écoute me répondre quand elle veut. Je sens bien au ton de sa voix et sa lenteur qu’elle est pas ravie, quelque chose ne va pas manifestement. Mais elle est trop empêtrée dans ses considérations coupables, sacrificielles et dogmatiques pour que je devine ce qui l’aurait blessé dans mes propos. Un Cuisinier ? Ah tiens, un collègue de plus… Espérons que lui me fera pas la tête.


- Et qu’est-ce que je vais faire moi ? Je suis pas capable de descendre une chaise d’une table, ni de mettre le couvert… Je vais sans doute plutôt aider en cuisine ? Qu’est-ce que t’en penses ?

Ils ne trouveront peut-être rien à me faire faire ? Ça m‘arrangerait d’aller dormir sur un sac de grain dans la réserve… Quoi qu’il en soit, même si je fais mon maximum, ça ne représentera pas grand-chose au vu de mes capacités dans cette peau là. Après quoi elle m‘avoue qu’elle ignore le prix qu’on l’a payée. Je soupire secouant la tête. Sans compter que la sorcière semble assez fourbe pour l’augmenter inconsidérément si elle devine que je voudrais l’acquérir pour l’affranchir. La liberté n’ayant pas de prix, elle ferait monter le sien indéfiniment…

- Ouais… je… je te promets que je vais essayer de voir si je ne peux rien faire pour te sortir de là. Hélas… j’ai peur de ne pas en trouver les moyens.

Sans compter qu’elle serait capable de refuser d’être libérée, avec sa culpabilité, sa loyauté excessive et ses dogmes… j’en serais pas si surpris. Et voilà que soudain elle s’arrête quand on arrive aux cuisines par la cours. Et…. Regardant ses sandales elle…s’excuse ??! Je l’écoute, et la regarde, mesurant l’effort audible que ça lui coûte. Je sens combien elle est blessée et déçue, j’en suis atteint moi aussi. Je pince les lèvres, soupir, passe une main sur mes oreilles en dansant d’un pied sur l’autre comme si j’avais envie de pisser. Ça me fend le cœur de la voir aussi empêtrée dans la faute perpétuelle. Quoi qu’il se passe, elle finit toujours fautive de tout. Je soupire et finis par souffler, sincère,

- Mais non je… J’étais en colère tout à l’heure, à cause de ta patronne. Fait pas attention à ce que j’ai dit. J'en pensais pas un mot, merveille.

Je m’avance d’un pas vers elle. Je voudrais relever son petit menton mais je suis trop petit, alors je palpe son mollet de ma toute petite main, de petites pressions réconfortantes,

- C’est pas de ta faute Trésor. T’as cru bien faire et puis… tu as été généreuse et bonne avec moi, Dieu en est témoin ! Même si Thiana t’en refuse le droit et les moyens. Tu n’as rien à te reprocher. Tu n’es qu’une esclave sans droit ni possession. Tu as fait de ton mieux. C’est la faute à l‘esclavage tout ça, pas la tienne.

Et finalement j’enlace sa jambe et la serre contre moi, y collant ma petite joue en soupirant,


- Je suis tellement désolé Alecto ! Je voudrais qu’on s’enfuie tous les deux loin d'ici, et qu’on ne remette plus jamais les pieds ici !

Je prends garde à ne pas parler trop fort, qu’elle seule puisse m’entendre, bien que je soupçonne sa sorcière de maîtresse de tout entendre par quelques procédés magiques dont elle a le secret.    
     
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mardi 14 juillet 2020, 19:19:30
Dès que le ton de Yazill se fit plus doux, quelque chose chez Alecto se fit plus léger, rassurée immédiatement par ses mots, qu'elle pensait sincères. Qu'il mente ou non, pour l'Esclave, le Matou venait de chasser ses doutes... Il affirmait qu'il n'était pas en colère à cause d'elle, il ne semblait pas lui en vouloir, et les petits noms qu'il lui donna finirent par la convaincre parfaitement.

Frottant ses joues où coulaient ses larmes, elle s'accroupit en fronçant le nez de douleur, mais continuant tout de même son geste, pour écarter le Minet de son mollet, et être plus ou moins à sa hauteur, lui permettant de le prendre véritablement dans ses bras. Le serrait contre elle, la douceur de sa fourrure la réconfortant, comme un petit instant suspendu et doux, alors qu'elle savait que le reste de la journée serait pénible, rugueux, difficile.

Inspirant longuement, pour se calmer et retrouver ses esprits, et chasser de noires pensées, elle tenta de cesser de sangloter, mais le soulagement avait aussi ouvert cette vanne. Encore.

" Oh, Yazill. " Murmura-t-elle, le nez entre ses oreilles toutes douces, lorsqu'il déclarait vouloir s'enfuir avec elle. C'était attendrissant, et très mignon de sa part. Il semblait que son cœur avait été très rapide à réparer les fissures, tant elle croyait en l'espoir et à la bonté d'âme des gens. Elle prenait pour vérité tout ce qu'il avait dit, et réussit petite à petit à se calmer.

" Je ne peux pas m'enfuir, j'appartiens à ma Maîtresse. " Ce n'était là ni la crainte de se faire punir en cas de rébellion, ni éventuellement d'aller en prison qui semblait déterminer sa conviction. C'était cette loyauté, indéfectible, et sa soumission à la Sorcière, aux lois et à l'autorité.

" Mais je vous promets que je ferai tout ce qui est en mes moyens pour que vous passiez une journée le moins désagréable possible. "

Alecto n'avait aucune envie qu'il souffre, d'autant que malgré ses mots, elle estimait être la cause de cette situation. Thiana Gian aurait beau la maltraiter, elle, l'Esclave voulait absolument éviter à Yazill les pénibilités de sa condition. Fort heureusement, il avait raison sur ce point : avec cette apparence, il ne pouvait pas espérer faire énormément pour la tenue de l'Auberge, et c'était un avantage. Les travaux les plus laborieux seraient effectués par la jeune femme, comme d'habitude, et elle lui sourit en se décalant un peu, pour caresser sa joue.

" Vous allez faire sensation au comptoir, pour prendre les commandes de nos premiers clients. Ils vont vous adorer, parce que vous êtes un très mignon petit Chat, et que vous saurez les convaincre de manger et boire beaucoup plus que ce qu'ils avaient l'intention de faire en entrant ici. "

A ces mots, la tête pleines de tâches de rousseur d'un commis de cuisine passa par la porte arrière et une voix en pleine mue s'éleva.

- Hé, Alecto, ramène un peu tes légumes là, s'il te plait, j'ai pas toute la matinée moi...

Le cuisinier (https://i32.servimg.com/u/f32/11/81/76/20/fan_ar10.jpg) n'était visiblement pas des plus expérimentés, mais était au moins loin d'être mal aimable. Il était roux, de petits yeux bleu-verts aux longs cils clairs, et des dents du bonheur, grand et très fin. Cependant, il se dégageait de lui une sympathie toute simple et sans prétention, assez agréable après les tensions dues à la proximité de la Sorcière.

Alecto reposa Yazill au sol, rougissant un peu d'avoir été épiée, peut-être depuis un moment ?
Alors, tirant la charrette, elle fit entrer la marchandise aux cuisines, et le commis sembla ravi, se frottant les mains.

- Des navets rôtis tout glacés au miel ce midi, tu vas voir, ils vont adorer. Evidemment, la majorité de la clientèle n'en avait rien à faire de sa grande cuisine... Mais cela ne paraissait pas le contrarier, et Alecto était peu mal à l'aise près de lui.

" Miam ! Oh. Ysor, je te présente Yazill. Il... va nous aider en salle aujourd'hui. " Précisa la Domestique, alors que le dénommé Ysor s'agenouillait avec un grand sourire intrigué, en tendant sa grosse main caleuse.

- Ah ouais... Hé bien... Enchanté Yazill, moi c'est Ysor Sarledouche, je fais la cuisine le matin à l'Auberge.

Pendant qu'ils faisaient connaissance, Alecto déchargeait le chariot, le cœur léger. Elle avait presque envie de chantonner, alors que quelques minutes avant, elle avait le cœur brisé...
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mercredi 15 juillet 2020, 11:18:54
Une chance qu’elle ne doute pas de mes dires en cet instant. Rien ne m‘aurait plus agacé que ça, étant donné que je suis sincère ! Et puis ça m’aurait aussi bien peinée qu’elle garde cette mine défaite toute la journée, le cœur serré et tout. Là, je respire un peu quand je la voit se libérer enfin du poids qui l’écrasait. Elle est facile à cerner au fond, mais pas si facile à gérer, si prompte qu’elle est à s’affubler de remords et de chagrin. Evidement, je ne suis pas du tout surpris qu’elle ne soit pas séduite à l’idée de fuir loin d’ici. J’aurais parié que sa loyauté sans borne pour ses tortionnaires l’en empêche, et à l’entendre, je vois que j’aurais gagné mon paris. Je me contente de soupirer en me grattant la joue. Et la voilà qui, pour compenser, veut alléger ma journée… Comme si la sienne ne pesait pas déjà assez lourd comme ça ?  Elle est vraiment dans le sacrifice permanent. C’est sans doute ce qui fait sa valeur d’esclave ? Une esclave sacrificielle c’est rentable non ?  Bref… Elle me trouve une occupation pour la matinée, aguicher le client depuis le comptoir, le convaincre de boire et manger plus ? ça, je saurai faire !

- Top-là ! Ça marche, on fait comme ça. Mais faudra que j’aille voir ce qu’ils nous ont mijoté en cuisine et que je goûte les vins. Faut savoir de quoi on parle pour pouvoir le mettre en valeur et cacher ce qui pèche.

Puis le commis cuistot pointe son nez, réclamant ses courses. Elle me présente à lui succinctement, et il serre mon petit poing dans sa grosse main. Un petit gars qu’à l’air sympa. Pas effrayé ni étonné de mon allure, c’est déjà ça.

- Enchanté Messire Sarledouche, je suis sûr qu’on va faire une bonne équipe. Je vais venir voir ce que vous faites en cuisine, pour savoir quoi en dire pour le vendre aux clients.

Ce que je fais de suite, rattrapant Alecto et essayant de l’aider à ranger les courses. Mais je je me rends vite compte que je gêne plus qu’autre chose, ne portant pas assez lourd et cherchant systématiquement où les ranger quand elle sait la place de chaque denrée. J’abandonne alors,

- Zut ! Je… je ne fais rien de bon ici. Je te laisse finir. Moi je m’en vais voir ce que mijote notre ami Ysor à ses fourneaux.

Sitôt dit, sitôt fait, je file en cuisine, grimpe sur le plan de travail et viens mettre mon nez dans les casseroles. Je sais m montrer assez intéressé et connaisseur pour rapidement me mettre Ysor dans la poche. Sentant qu’il a enfin affaire à quelqu’un en mesure d’apprécier son talent, le voilà qui m’explique en détails et avec plaisir ses préparations. Je me pique de quelques compliments et suggestions ou remarques bien placées, qui finissent de sceller notre amitié. Le reste roule tout seul, une fois les plats en tête, je goute aux boissons proposées, notant lesquelles sont à vanter plus que d’autres. J’ai le temps de consulter Ysor sur les vins qu’il verrait plus avec son plat du jour. Et dès que j’en sais assez, j’arrange ma tenue, peigne mon poil d’un coup de fourchette, et file sur le comptoir encourager les clients,
     
- Allons-y M’sieurs Dame ! Aujourd’hui le chef Ysor vous a concocté des merveilles comme vous n’en trouverez pas chez vous ! Ecoutez plutôt : Aujourd’hui c’est Poularde à l’étouffée sauce champignons, accompagnée de navets rôtis glacés au miel ! Qui dit mieux hein ?! C’est pas royal ça ! Vous allez vous régaler mieux qu’au Palais ! Installez-vous ! On a un petit vin avec ça en plus, qu’on fait venir exprès du Sud, vous m’en direz des nouvelles.

Finalement c'est plaisant, je me prends au jeu. Depuis le comptoir, entre deux harangues, je m’occupe de laver, essuyer et servir les petits verres de gnaule, les seuls à ma taille, comme ça je donne l’impression aux clients de ne pas rester sans rien faire, et à mes collègues de faire mon maximum. De temps en temps quand Alecto passe près de moi dans son service, je lui glisse un petit mot encourageant, un compliment sur sa tenue… Ou un clin d’oeil, ou bien encore je lui chuchote laquelle table va manquer de pain ou de vin, laquelle est à nettoyer ou à débarrasser, pour lui faciliter le service, qu’elle n’ait pas à y penser elle-même, mais seulement à le faire. A Ysor, quand j’ai le temps, je vais dire comme les clients ont eu l’air d’aimer ou pas tel ou tel plats, le félicitant pour ceux qui plaisent, vantant ses choix ou ses assaisonnements. A ceux qui paient j’ajoute, 

- Meeerci m’sieur Dame !  ça vous a plu ? Alors n’oubliez pas d’en parler autour de vous !  On a un cuistot qui gagne à être connu !  Rendez-lui grâce de vous avoir si bien régalés, faite-le savoir ! 

Grand renfort de mimiques et de sourires, jouant sur toute la palette de mes charmes félins. En somme je supervise, j’orchestre, j’encourage et stimule mon équipe. Si bien que l’ambiance et le rythme s’en trouvent grandement améliorés, et tout file bien meilleurs train que la veille, quand je n’étais que client. On en viendrait presque à croire que l’auberge à changé de propriétaire. 
 
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mercredi 15 juillet 2020, 14:20:55
Il semblait à la petite esclave qu'elle n'avait pas vécu une journée si douce à l'Auberge depuis longtemps. La présence de Yazill rendait la pièce principale plus vivante, lorsqu'il haranguait les clients, et qu'il avait les arguments les plus aiguisés pour les convaincre de prendre un second verre, même si leur femme les attendait ! Plusieurs fois, il lui donna des conseils avisés, et grâce à lui, elle devança les demandes de plusieurs tables, qui complimentèrent alors le service, la qualité du plat, la saveur de la boisson...

A bien y réfléchir, elle se rendit compte qu'il y avait bien plus de chalands à l'Auberge, aujourd'hui. Elle mit cela sur le compte de la présence du Matou, qui, par le bouche à oreille, faisait venir les curieux. En passant de table en table, l'Esclave entendait les conversations, curiosité dont elle se nourrissait avec un délice coupable.

- T'as vu ça en plus il est borgne. Le cache œil faisait décidément des merveilles, le Félin avait raison !
- Il s'y connaît en vin le chaton. Entendait-elle assez souvent. J'ai entendu dire qu'il avait vécu dans un cirque. La fit pouffer de rire, toute discrète qu'elle était. Ma sœur veut l'adopter pour ma petite nièce. Avait même dit une grande femme aux joues rouges tant elle semblait avoir suivi les conseils de Yazill. La Sorcière a fait une affaire avec celui-là. Et à ces mots, Alecto cessa de rire...

Cela lui rappelait tout de même que Yazill n'était pas ici de son plein gré, et qu'il y était contraint par sa faute... Vêtue de ses voilages et ses si nombreuses parures, la jeune fille avait été contrainte de retirer toute entrave à sa cuisse, bien sûr, mais sentait brûler sa peau meurtrie à chaque mouvement, chaque coup de vent. On s'y habituait. C'était un mal nécessaire. Et puis, cette douleur était compensée par l'impression de légèreté qu'elle ressentait, à travailler avec son compagnon aux oreilles pointues.

Plusieurs fois, elle lui lança des sourires, en passant près de lui pour récupérer les boissons, et à de nombreuses reprises, malgré la fatigue qui se lisait sur son visage, elle lui glissait un " Vous êtes le meilleur aubergiste que je connaisse !" avec un rire cristallin.

La fin de la journée approchait. Le service battait son plein, à vrai dire, car la soirée serait longue : elle avait noté deux anniversaire, un enterrement de vie de garçon où la table était déjà presque ivre, et une pauvre femme ridée au comptoir buvait les petits verres que Yazill servait, en redemandant à chaque fois un nouveau, soufflant des larmes dans son alcool, en murmurant qu'elle venait d'enterrer son mari.

Pendant qu'elle portait un grand plateau de pintes mousseuses à la table où l'un des gaillards s'apprêtait à épouser sa promise, la vieille dame se lamentait auprès du Félin. La peine de cette femme envahissait l'esprit empathique d'Alecto, mais il y avait tant de travail à accomplir, qu'il était plus facile de l'ignorer, malgré tout. Sortant d'on ne sait où, derrière le comptoir, son immense chapeau faisant de l'ombre sur la moitié de son visage, la silhouette lascive de Thiana Gian parut près de Yazill.

Son sourire s'étira d'un air à la fois satisfait et agréablement surpris, mais il y résidait quelque chose de dangereux.

- Bravo, Petit Chat, tu es doué. Lui murmura-t-elle, levant un sourcil pour observer sa salle comble, estimant très vite les recettes. J'ai fait fermer trois tavernes pour les envoyer ici. Mais je vois que vous vous en sortez à merveille.

La Sorcière restait en retrait, parlant bas, pour que seules les oreilles du Matou puissent l'entendre. S'accoudant derrière elle, à l'étagère où des verres et des bouteilles siégeaient, elle releva son chapeau pour mieux voir.

- Tu vois la table que sert Alecto ? Elle désigna du menton la petite domestique, tout en voile translucides et en bijoux, qui servait maladroitement les chopes en essayant de ne rien renverser, malgré les acclamations, les chants, les rires gras de la demi-douzaine de viande soûle autour. J'ai trouvé sa punition.

Parfaitement calme et immobile, la Maîtresse fixait son esclave d'un air un peu neutre. En face d'elle, la veuve continuait de réclamer de petits verres de gnôle en sanglotant, sollicitant Yazill.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mercredi 15 juillet 2020, 19:03:02
C’est un plaisir de voir roucouler Alecto pendant son service, et qu’elle y prenne plaisir un peu, enfin ! Malgré la fatigue et les supplices qu’elle s’inflige toute seule. J’ai l’impression d’être utile, et dans ma peau de chat c’est si rare, que je ne boude pas mon plaisir. Je lui réponds, railleur, la vouvoyant quand je parle fort devant les clients,

- Flatteuse ! Vous dîtes ça parce que vous n’en connaissez pas d’autres ! Hé hé hé…  

Et un clin d’œil pour la charrier. Cependant la soirée avançant la fatigue commence sérieusement à se faire sentir. Et il y a cette vieille aussi, dont il me faut calmer les ardeurs alcooliques avant qu’elle ne nous fasse un coma éthylique suivit d’une crise cardiaque, je lui souffle,     

- Hola ! Doucement Grand-mère ! On va ralentir sur la gnaule là, parce qu’à ce rythme, vous allez le rejoindre avant demain matin votre défunt mari ! Allez donc vous assoir et souffler un peu !  Vous avez déjà bu de quoi assommer un bœuf !

Soudain j’ai un frisson terrible, glacé, qui me remonte d’en bas en me hérissant le poil le long de ma colonne vertébrale, jusqu’en haut. Pas besoin de me retourner pour deviner qui vient d’apparaître dans mon dos. De toute façon j’en reconnais l’odeur indéfinissable, subtil mélange de cuir, de feutre, de souffre, et de phéromones femelles… J’ai un autre frisson, moins fort celui-là, quand elle me murmure qu’elle a fait « fermer trois tavernes » ce soir, pour favoriser la sienne. Je lâche, un peu scandalisé par cette pratique,

- Ah quand même ! Vous n’y allez pas de main morte.

Puis plus ironique, je soupire entre mes dents serrées juste pour elle,

- Et donc ? Si l’un des concurrent furieux vient à m‘étrangler dehors parce qu’il m’aura vu travailler ici, je saurai que c’est grâce à vous, c’est ça ? Bravo !

Histoire de l’avertir qu’a mes yeux ce genre de méthodes présente une trop grande part de risques pou être renouvelé trop souvent. Et comme elle complimente mon travail, conscient que je n’y suis pas seul pour quelque chose, je rétorque modeste,

-  Nenni Votre Altesse, c’est un travail d’équipe. Je m’en sors si bien parce que vous avez un excellent cuistot, et que les seins voilés d’Alecto font merveille ! Sans ça, j’aurais beau m’égosiller sur ce comptoir avec toute ma gouaille, je n’arriverais à rien. Je sais vendre, certes, encore faut-il quelque chose de potable à vendre. Et sans eux ça ne serait pas le cas.

Et voilà qu’après ça, la patronne du lieu me prend à témoin du châtiment qu’elle prévoit d’infliger à ma collègue et amante. Je n’ai pas du tout envie de voir Alecto souffrir d’avantage ! Je fais aussitôt la grimace, désapprouvant la chose. Je n’ai pas plus envie de servir de public à Thiana dans ses basses œuvres sadiques, je soupire,

- Je la vois très bien, mais elle se punit déjà toute seule sans cesse. Alors c’est vraiment pas la peine de vous donner ce mal. Ça sera sans moi s’il vous plait ! 

Détournant le regard, saisissant le prétexte de la vieille veuve pour m’en détourner.

- Non Madame ! Je vous ai dit que vous avez assez bu comme ça ! C’est pas une morgue ici !  On tient à ce que nos clients ressortent en vie !  Et si je vous en sers un de plus, ça sera pas le cas. 

Intérieurement j’enrage, et je voudrais l’empêcher de s’amuser au dépend d’Alcto. Mais si c’est là son habitude, elle ne va pas s’en passer à cause de moi.  Aussi, tout occupé avec la vieille que je suis, je garde un oeil sur Alecto pour voir ce qu’il va lui arriver.      
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mercredi 15 juillet 2020, 23:06:30
La Sorcière souriait aux remarques du Minet, sans que l'on puisse déceler exactement ce qu'elle pensait, alors qu'elle suivait le regard de Yazill qui se posait sur l'Esclave. Elle se gratta la joue, en soupirant d'un air faussement désolé.

- C'est vrai qu'elle se punit déjà. Mais elle a ses raisons... Je ne saurais me mettre sur le chemin d'un Dieu, hein ?  

Thiana pouffa de rire, avant de se détacher de son perchoir, s'étirer comme si elle avait travailler dur toute la journée, faisant craquer les os de son dos, et tira un haut siège pour s'asseoir à côté de lui, face à la vieille veuve qui semblait écouter d'un air amoureux le Félin.

- Tu viens de te faire une nouvelle amie. Murmura-t-elle d'un air sarcastique, sans que la pauvre femme ivre puisse l'entendre. Décidément, tu sais y faire avec les âmes en peine.

A priori, Thiana Gian passait une très bonne soirée, elle, alors qu'elle croisait les jambes en considérant Yazill de haut en bas, grimpé sur le comptoir comme un chef d'orchestre des plus doués. Puis, elle haussa les épaules, son attention se reportant sur sa petite Domestique, qui venait d'éponger les gouttes qu'elle avait renversé sur la table, évidemment, sous les hourra des ivrognes.

- Demain, ce type se marie. Elle montra d'un index droit et assuré l'un des hommes autour de cette tablée hilare et rougeaude. Ses amis m'ont demandé si j'avais des services particuliers dans ce genre de petite fête. Alecto fera l'affaire.

Assurément, ces hommes-là s'étaient attendus à mieux qu'une femme comme l'Esclave, et la Sorcière le savait, aussi fronça-t-elle le nez en soupirant.

- Une de mes Filles va l'aider à ne pas trop se ridiculiser.

Le plus sérieusement du monde, elle tourna son visage fin vers le Matou et, avec aplomb et calme, proposa sans une once de gêne.

- Tu veux regarder ? Je suis sûre que ce sera très drôle.

A l'autre bout de la pièce, Alecto sentait sur elle le regard de sa Maîtresse, comme elle le sentait toujours, sans savoir exactement pourquoi, ni comment cela se produisait. Était-ce magique ? Peu importait, elle devait se concentrer sur sa tâche, car ainsi entourée de six hommes déjà bien alcoolisés, la jeune femme avait toutes les peines du monde à se faire entendre d'eux. Ils commençaient à devenir un peu brusques, leurs mouvements plus familiers, alors qu'elle frottait la table où de la mousse avait été renversée par sa maladresse.

" Pardon, pardon... " Soufflait-elle, chahutée par leurs rires et leurs attitudes taquines... Taquines, mais insistantes, pendant qu'ils l'encourager à grand coup de
'Oh oui vas-y frotte petite, frotte bien !' profitant de la vue.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le jeudi 16 juillet 2020, 14:32:09
Comme Thiana m’explique qu’elle n’est pas responsable de la foi d’Alecto, je suis bien forcé d’admettre que sur ce coup-là elle n’a pas tort.

- Ouais ça… Vrai qu’elle est empêtrée dans des dogmes bien contraignants, et c’est clairement pas possible de l’en faire sortir, j’en conviens. Chaque tentative de l’en détourner lui vaut de s’infliger toujours plus de pénitences, au lieu de lui ouvrir l’esprit. De ce côté-à c’est bien une impasse, j‘avoue… 

Puis, quand elle me raille à propos des âmes en peines, je ne réponds rien sur le coup, mais me dis que c’est vrai qu’Alecto en est bien une elle aussi.  Enfin je rétorque,

- Vous moquez pas, je n’aime pas qu’on souffre ou fasse souffrir inutilement, c’est vrai. Y’a pas de honte à ça.

Mais je blêmis quand elle me souffle ce qu’elle prévoit de faire endurer à sa servante esclave. Ça ne m’amuse pas du tout, pas comme elle semble s’en amuser en tout cas. Plus encore sachant qu’Alecto, en plus, considère ça comme une grande faute. Elle ajoutera donc une calamité en plus par-dessus la peine et l’humiliation d’être contrainte. Sachant cela, je trouve d’autant plus cruel de l’y contraindre. J’ai un profond soupir agacé, sens mon cœur se serrer et mon ventre se nouer. Quand, en plus, elle me demande si je veux regarder affirmant que ça sera rigolo, je craque, et lui siffle entre mes dents serées.

-  Sûrement pas ! Mais je vous trouve encore trop bonne avec cette brave Alecto, sachant qu’elle va en  plus, se penser affreusement coupable du terriiible péché de chair ! La prenez-vous pour une ennemie jurée d’une vie antérieure ? Pour vous amuser de la sorte avec elle ? A vous voir, on voit un chat jouant avec une souris. Qu’est-ce qu’elle vous a donc fait pour que vous lui en vouliez autant ? Pour que vous ayez si peu de scrupules de la faire souffrir ? A vous voir, je parierai qu’elle a au moins tué vos parents. A qui d’autre voudrait-on tant de mal sinon ?

Je sais que je fais trop long. Et je suis sûr qu’elle n’aura pas apprécié mon propos. Mais ma patience est à bout.   

- Vous avez bien de la chance qu’elle ne vous en tienne pas rancune. Mais, je serais vous, moi, je me méfierais… Parce que le jour où ses digues morales dogmatiques qui la retiennent céderont, elle vous écorchera vive en vous cueillant dans votre sommeil. Elle vous crèvera les yeux, ou vous brûlera les pieds, toute sorcière que vous êtes. Vous jouez avec le feu Thiana. Et jusqu’ici, c’est son Dieu qui vous protège se sa fureur. Mais rien ne dit qu’il continuera comme ça éternellement.  

Après ça je tremble un peu, d’émotion et de crainte, car impitoyable comme elle est, elle pourrait me changer en crapaud sur le champ sans remord pour  m’apprendre à parler ainsi devant elle. Je le sais. Mine de rien, je risque ma vie pour sauver les fesses d’Alecto. C’était mon quart d’heure d’héroïsme suicidaire. Je me le reprocherai plus tard, si je suis encore en vie. Mais quelque part, ma conscience le réclamait trop fort pour que je me taise. Ça ne changera peut-être rien en plus, je ne me fais guère d’illusions. Mais j’ajoute,

- Et je peux savoir combien l’avez-vous achetée ? Votre jouet ? Que je sache à quel point vous avez besoin de quelqu’un à tourmenter ?!

Là, je me suicide, c’est clair ! Pensant cela, je crains ma dernière seconde arrivée, et fixe Alecto le cœur lourd, d’un regard tout emplis de mes derniers adieux, m’attendant à disparaître, à prendre feu, ou à mourir dans l’instant.        
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le samedi 18 juillet 2020, 00:44:35
Thiana leva un sourcil, le discours de Yazill la prenant de court, une seconde. Visiblement, elle ne le croyait pas capable d'une telle folie. Il semblait intelligent, pourtant ? Confuse, un court instant, elle s'accouda en se pliant en deux au comptoir, et soupira, en lançant des regards pensifs à la petite Alecto. Elle soupira, longuement.

- Hm... D'accord, d'accord, je regarderai seule, alors. Elle eut une petite moue, toujours aussi sérieuse, comme si les mots du Félin l'avaient véritablement forcée à réfléchir.

Aussi étrange, ou louche, que cela puisse paraître, elle sembla lui répondre avec sincérité, pendant que la Veuve rabougrie payait ses nombreuses consommations en tendant de petites pièces d'une main tremblante.

- Alecto ne m'a absolument rien fait. Mais j'ai le devoir de la punir lorsqu'elle désobéit. Tu l'as dit toi-même, elle a été généreuse, elle n'en avait pas les moyens. C'est... symbolique, en réalité.

Elle venait de passer toutes ses belles phrases et ses tirades en quelques secondes, les balayant, pour imposer son point de vue. Puis, calmement, elle tourna ses yeux turquoises sur lui, pour le fixer. Intensément. Ses ongles commencèrent à taper en rythme sur le bois vernis.

- Si tu savais des griffes de quelle ordure je l'ai tiré. Et ce que ses anciens Maîtres lui ont fait. Je suis une bénédiction pour elle...

La Sorcière changea alors de ton, sans prévenir, pour se montrer bien plus persuasive, prouvant que les mots du Chat l'avaient touchée, et qu'elle était loin d'avoir apprécié.

- Si tu tiens à elle, tu devrais tenir ta langue et éviter de me suggérer de la punir un peu plus, parce que tu m'as agacé. Je n'ai rien investi en Alecto, un de mes clients a jugé bon de tenter de m'arnaquer, alors je me suis payée sur la bête... Je n'apprécie pas qu'on se paie ma tête, alors ravales le peu de vertu dont tu te fais le parangon, tu pourrais le regretter.

Elle se décala alors, s'étirant, et sauta par dessus le comptoir d'un bond souple et maîtrisé, pour traverser la pièce. A son passage, la clientèle s'écartait avec un mélange de respect et de crainte, et bientôt Thiana Gian se trouvait derrière son Esclave, plaçant une main sur son épaule d'un geste maternel, qui était cependant assurément dominateur. Elle réaffirmait sa possession, et échangea un regard, orgueilleux, avec Yazill au loin.

- Messieurs, si vous voulez bien me suivre.

La table entière était aux anges, impatientes, soufflant comme des bœufs, lorsque les hommes se levèrent, leur pinte à la main. La Sorcière escorta alors les viandes soûles, prenant Alecto par le poignet, puis entraîner tout ce petit monde vers une pièce, dans le fond.

Ne sachant visiblement rien des plans de sa Maîtresse, la jeune fille se tourna un peu, tirée par le bras, pour chercher Yazill des yeux. Elle n'avait pas vraiment envie qu'il reste seul en salle, comment ferait-il s'il y avait une bagarre ? La petite lui lança un regard inquiet, pour lui, alors qu'elle aurait vraisemblablement dû s'inquiéter de son propre sort.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le dimanche 19 juillet 2020, 12:45:33
Ma première réaction dans les secondes qui suivent mon dernier propos, est de ne pas y croire. J’attends les yeux plissés et les dents serrées de disparaitre, d’être foudroyé sur place, ou changé en crapaud mais… rien. Elle préfère parler. J’espère que ce n’est pas pour faire durer le plaisir ? Je rouvre bientôt un œil perplexe…   

Je l’écoute, incrédule, de plus en plus ravi et soulagé qu’elle ne soit pas si fâchée que ça par mes reproches directs.  Le « devoir » de la punir ? Ça me coupe la chique mais je n’ose rien ajouter. J’ai assez joué avec le feu. Symbolique ? Bien sûr bien sûr… Mais je suis content d’en apprendre plus sur Alecto. Elle a connu pire ? Eh ben… Je ne veux même pas imaginer ! Pour être brisée comme elle l’est, corvéable à merci, sans merci… « utilisable » dans tous les sens du terme, on a dû lui en faire avaler des couleuvres à grands coups dans la gueule. Je comprends bien que je n’aurais eu qu’à lui ordonner, et elle aurait fait tout ce que je voulais au lit ou ailleurs. Mais ça me ne convient pas du tout. Quant à savoir si moins pire c’est mieux que pire, je soupire levant les yeux au ciel, pensant très fort, « petit ou grand un tyran reste un tyran ». Voilà une bien triste vision de la bénédiction. J’espère ne jamais être béni par cette sorcière. J’ai juste envie de lui souffler « rappelez-moi de ne jamais réclamer vote bénédiction ». Mais ça serait trop dangereux.

Finalement après quelques menaces seulement, et pas de représailles mortelles, elle s’en va jeter Alecto dans le lit orgiaque de ces messieurs et j‘en ai le cœur qui se retourne. Mais pousse aussi un grand ouf de soulagement d’être toujours en vie et en un seul morceau. Et ‘essaie d’échanger avec cette dernière un dernier regard avant son supplice. Je voudrais me changer en dragon et tous les rôtir sur le champ ! Je me retourne, effaré, dégoûté, et me sers un grand mini-verre de gnaule.   


Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le dimanche 19 juillet 2020, 22:48:54
Combien de temps cela dura ? Difficile à dire, en réalité.
La salle était encore comble, plusieurs heures après la départ d'Alecto, et les commandes continuaient d'affluer. Il y avait beaucoup de nouvelles têtes, même si pour Yazill, toutes étaient inconnues, mais à mesure que les boissons se vidaient dans les chopes, les rires étaient plus sonores, et les questions au Matou moins policées.

La plupart étaient hilares de voir un si petit barman au comptoir, et un certain nombre l'acclamait à chaque fois qu'il lançait une tirade. Evidemment, quelques uns le regardaient d'un sale œil, grognant que les chatons n'avaient pas leur place dans une Auberge d'aussi bonne réputation.

Durant ce temps infini, plusieurs femmes, à la tenue suggestive et aux lèvres peintes, avaient fait leur apparition, à mesure que la nuit tombait, pour conquérir le cœur des pauvres ivrognes en manque d'amour. Elles étaient trois, et l'une d'elle, qui avait dit s'appeler Milla, faisait souvent des aller-retours au comptoir pour servir ses potentiels clients. Elle avait déclaré être la protégée de Thiana Gian, et que le Félin n'avait qu'à noter le montant des consommations qu'elle prenait, sur un petit bout de calepin qui se trouvait, en effet, sous la caisse.

Milla était tout sourire avec Yazill, qu'elle trouvait très drôle, dès qu'il parlait, espérant sans doute qu'il ait de l'or à lui glisser dans le décolleté, une fois son service terminé. Cependant très demandée, elle n'eut pas le temps de vraiment le lui suggérer.

Enfin, la chevelure rousse d'Ysor parut, entrant dans l'Auberge en tant que client lambda, et s'installant au bar avec un large sourire, qui faisait danser ses tâches de rousseur.

- Hé bah, t'as pas chômé, Yazill !

Il semblait ne jamais pouvoir se défaire de son enthousiasme, et lui lança une petite pièce.

- Sert-moi un tout petit verre d'hydromel, avant que je ne rentre chez moi, j'ai perdu toute ma solde sauf elle, 'faut bien que je la dépense !

Il ricana, en haussant les épaules, et sursauta lorsque les talons de l'Aubergiste claquèrent jusqu'à ses oreilles, la Sorcière étant apparue, encore une fois, derrière Yazill, se permettant même de passer à côté de lui en lui caressant sa minuscule épaule.

- Oh... Ysor. Tu tombes bien, j'ai une proposition de menu, pour demain. Suis-moi.

Bien qu'il ne soit absolument pas sur ses horaires de travail, le jeune commis lança un regard au Matou, puis à son petit verre, avec déception. Cependant, il n'avait pas très envie de refuser quoi que ce soit à Thiana Gian, comme beaucoup de gens, et se leva donc de son siège en murmurant poliment un
'A plus Yazill.' et s’éclaircissant la voix.

- Bien sûr ma Dame.

Il la suivit alors en cuisine, laissant de nouveau le petit Félin seul employé à bord. Mais la pièce commençait à désemplir, petit à petit, et lentement, le bruit devenait plus confortable, moins de brouhaha épuisant, moins de commandes, moins de sollicitations. Il restait une dizaine de clients dans la salle principale désormais, et visiblement, les trois Filles étaient montées à l'étable avec des ivrognes.

Le relatif silence permit de laisser filtrer quelques bruits indescriptibles de derrière la porte du fond de la pièce, pendant un bon moment. Enfin, la porte s'ouvrit, laissant passer six hommes aux joues rouges et au front en sueur, visiblement mal fagotés, certains de rhabillant encore sans gêne en sortant, d'autre se tapant les côtes de rire, et tous totalement ivres. Ils sortirent alors de l'Auberge et la rue résonna de leurs commentaires gras.

La porte de la pièce tout au fond resta entrouverte, plongée dans l'obscurité.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le dimanche 26 juillet 2020, 13:31:57
Le service  beau continuer, intense, et bien m’occuper, depuis que j‘ai vu Alecto happée par cette bande d’idiots et disparaitre de la salle, je ne peux m’empêcher de penser à elle et ce qu’elle doit endurer, et en penser d’elle-même. Et j’ai juste envie de tous leur botter le cul et d’étrangler Thiana Gian de mes propres mains. Les minutes me paraissent êtres des heures. Et chaque seconde qui passe sans la voir revenir augmente ma rancœur. J’e veux à ces imbéciles de ne pas se préoccuper qu’elle n’a pas du tout envie de faire ce qu’ils lui font faire. J’en veux à sa collègue prostituée de l’entrainer dans ce merdier comme si c’était normal. Et évidemment, j’en veux à Thiana d’orchestrer tout ça.

Je tâche de me consoler en me disant qu’on n’y peut rien, que c’est la vie, c’est comme ça, partout, dans toutes les villes, dan tout le pays et même au-delà. Je ne vais ni abolir l’esclavage ni abolir la prostitution à moi tout seul. Quand bien même j’y consacrais le restant de mes jours, je ne pense pas que j’aboutirais. Que faire alors ? A résignation m’apparait comme la seule voie possible… Mais tellement cruelle, tellement cynique… Monde de merde ! 

Eh voilà que ces sombres ressentiments font leurs effets : j’ai bientôt du mal à sourire à mes clients. Je n trouve plus de répliques amusantes aussi facilement… Et je tombe de plus en plus en panne d’arguments. 

Arrive le cuisto. Ça me redonne un peu le sourire. Il a l’air bien lui.


- Ouais merci, enfin un peu moins depuis un moment. Sans Alecto je n’arrive plus à rien.

Je lui sers son verre, et ramasse sa piécette.

- T’as perdu toute ta solde ? Sérieux ? Mais comment ? Tu joues ?      

Mais il n’a pas le temps de me répondre que la sorcière reparaît aussi soudainement que précédemment et me l’enlève avant même qu’il n’ait bu son verre… Je soupire,

- A… à plus Ysor.

Dépité, lui rendant un regard désolé, puis secoue la tête négativement en pinçant les lèvres, avant d’avaler son verre pour lui, puis de le nettoyer. Et puis doucement la salle se vide, se calme et l’ambiance retombe. Ça sent la fin de service qui arrive. Mais toujours pas d’Alecto. Plus le temps passe et plus j’en ai mal au ventre. D’autant que je ne peux pas m’empêcher d’imaginer ce qu’ils lui font faire, contre son gré.  Enfin je finis par voir les premiers criminels sortir, en se rebraillant, visiblement content de leur forfait. Je les maudis ! Ils n’en finissent pas de sortir, il me semble qu’ils étaient un régiment, la pauvre ! Enfin… plus rien, que la porte resté entrouverte. Je ne peux plus défaire mon regard de l’obscurité de l’ouverture et m’inquiéter qu’Alecto ni l’autre pouffe n’en sortent. L’ont-ils laissé exsangue ? Effondrée ? Anéantie de peine, de honte, de culpabilité ? Humliée, totalement dégoûtée d’elle même et des hommes ? Je ne suis pas fière de la race humaine dans ces moments-là et presque content d’être un chat les trois quart du temps. Je brûle d’y aller, et en même temps n’ose pas, de peur de ce que je vais trouver derrière cette porte… De peur d’aller trouver la sorcière directement et l’étrangler après avoir repris ma peau d’homme. 

Je soupire profondément, au désespoir, écœuré, dégoûté par touts ces gens sans scrupules, sans cœur, et… me ressert un verre, toujours face à la porte, priant intérieurement pour qu’elle trouve la force de surmonter l’épreuve.
         
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le dimanche 26 juillet 2020, 14:41:37
Une à une, les Filles de Thiana redescendaient, et elles se retrouvèrent au comptoir toutes les trois, l'une fumant, l'autre passant de l'autre côté, derrière Yazill, et se servant de petits verres de liqueur sombre qu'elle tendaient à ses collègues. Ca échangeait des anecdotes en ricanant, ça se plaignait, et ça soupirait de courbatures. Milla sirotait en observant le Félin, et suivit son regard.

- Tu t'en fais pour elle ?

Il semblerait que les deux autres demoiselles n'eurent qu'à jeter un oeil vers la porte, tout au fond de la salle, pour comprendre, et l'une pesta entre ses dents quelque chose comme "Elle nous pique notre boulot celle-là, c'est nouveau." mais une moquerie à voix basse les firent rire toutes les trois, avant que leur conversation ne reprenne, pour elles seules, troublant le silence de l'Auberge.

Enfin, la porte du fond bougea légèrement, et des ténèbres, la peau claire d'Alecto se détacha bientôt, dans un léger cliquetis de bijoux. Elle boitait, encore, légèrement plus que quelques heures auparavant, mais son apparence semblait inchangée. L'Esclave avait visiblement pris le temps de renouer ses cheveux, s'ils avaient été défaits, et de se vêtir convenablement, si d'aventure cela n'avait pas été le cas ces dernières heures.

D'un pas maladroit, mais avec minutie, la jeune femme referma derrière elle la salle obscure, avant de marcher la tête basse jusqu'au comptoir, évitant soigneusement les regards des trois Filles qui la dévisageaient avec des yeux mi-goguenard, mi-hargneux.

Lentement, elle remonta ses yeux bleus vers le Chat. Ils étaient sans doute légèrement rougis, mais il semblait qu'ils n'expriment aucunement le profond désarroi intérieur qu'elle ressentait pourtant. Un regard plutôt vide, à vrai dire...

"Monsieur Yazill... j'ai besoin d'aller au Temple." Fit-elle sans hésiter, bien que gênée de devoir parler à côté des trois prostituées, qui les épiaient. "Comme vous n'êtes plus tenu par votre engagement avec Madame Thiana... peut-être que..."

Cette fois, oui, elle était plutôt mal à l'aise, et se mordit l'intérieur de la joue. Il lui semblait délicat d'imposer à Yazill de l'accompagner au Sanctuaire de l'Ordre afin de prier, mais il n'y avait qu'une seule pensée qui la hantait : prier, se confesser. Laver son Âme. Naturellement, le nouveau Fidèle qu'était ce Matou serait surement ravi de l'accompagner, mais elle le sentait tendu, en colère, et ne savait pas dire à quoi cela était dû. Mais, elle n'osait pas lui demander de lui tenir encore compagnie. Et s'il refusait ? Et s'il se montrait aussi brutal, sans ses mots, qu'en présence de sa Maîtresse ?

La dénommée Milla se redressa en finissant son verre, et vint refaire le tour du comptoir pour ranger la bouteille. En passant près de Yazill, elle lui murmura :

- T'es un cul-béni aussi, toi ?
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le lundi 27 juillet 2020, 17:11:08
Comme la fille de joie vient près de moi je ne la regarde même pas, restant absorbé par mes pensées, les joues posées sur mes poings accoudés. A sa question je réponds, lui lançant un regard maussade,

- Qu’est-ce que ça peut vous faire ? Vous pouvez empêchez ça ? Je crois pas… 

Puis Alecto finit par reparaître, « comme si rien ne s’était passé », couvrant, par son attitude, le mal qui lui était fait. Par conviction de l’avoir mérité sans doute ? J’en suis si écœuré que j’en ai la tête qui tourne, aidé en plus par l’alcool. Je voudrais crier ou pleurer mais je n’y arrive pas. Et ces pauvres filles autour qui trouvent encore le moyen de lui en vouloir. Tsss… Quelle misère !

Elle me dit qu’elle veut aller au temple, avec son regard vide, pathétique… Je soupire.


- Si ça vous plait…

J’aime beaucoup mieux la suite, quand elle m’annonce que je ne suis plus lié par aucun engagement envers sa saleté de maîtresse. je n'y pensais plus. Je peux donc filer d’ici ! Je souris, à moitié, incapable de me réjouir vraiment.

- Oh c’est vrai en effet. Eh bien, allons prendre l’air alors. Je serais content de quitter cet endroit.   

A la réflexion de Milla je lui lance un regard noir, l’air du plus désabusé qui soit et lui lâche,

- Depuis quand les églises recrutent des félins dîtes-moi ? Mais si je croyais, j’aurais assurément une autre façon de croire que la sienne, soyez en sûres… Mon Dieu à moi serait du côté des gens comme vous, et comme elle. Pas du côté de ceux qui les oppriment.

Je défait mon tablier que je laisse sur place ; Et fais une révérence à la ronde, m'inclinant jusqu'à terre;

- Si ces Dames veulent bien me laisser prendre congé.

Puis saute à bas du comptoir, file récupérer mon balluchon, remets mes pièces d’armure et attrape ma hallebarde, puis rejoins Alecto d’une démarche princière, toisant ces filles de mauvaise vie. Une fois près d'elle, tout bas je luis demande,


- Qu'est-ce que tu veux faire au Temple ?
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mardi 28 juillet 2020, 19:21:30
Alecto regarda tour à tour Yazill et Milla, en silence, se demandant s'ils allaient en venir aux mains... Son esprit embrumé avait toutes les peines du monde à analyser correctement la situation, et à percevoir convenablement ce qui se passait vraiment entre eux. Cependant, au ton du Félin, assurément, son compagnon avait une dent contre elle, songeait-elle.

Elle pinça les lèvres, lui laissant le temps de regrouper tout son bardas, l'observant avec un mélange d'incompréhension interdite. Il avait l'air très bizarre, ce soir, décidément, mais elle se souvint alors de ses paroles... Oui. Il était soudainement très content de quitter l'Auberge, c'était évident. L'Esclave cilla alors qu'il s'inclinait bien bas devant les trois Filles, qui gloussèrent en lui faisant des petits signes de la main.

- Au revoir, Chaton, repasse quand tu auras les poches pleines ! Lui lança même Milla, alors qu'Alecto avait crut comprendre qu'ils ne s'aimaient pas.

Marchant alors vers la sortie de l'établissement avec Yazill, elle murmura assez fort pour qu'il comprenne, puisqu'il avait l'air de vouloir parler sans que personne ne puisse les épier, ce qui la satisfaisait.

"Hé bien... prier." Cela lui semblait assez évident, mais elle ne jugeait pas cette question, esquissant un léger sourire un peu absent. A l'intérieur, une sorte de coton s'était chargé de protéger son esprit et son âme, rendant son expression encore un peu plus penaude qu'habituellement.

Alors qu'ils s'engouffraient dans les ruelles éclairées par quelques torches, éparses selon les quartiers, Alecto sentit l'air frais emplir ses poumons, et la faire frissonner. Cependant, c'était tout simplement salvateur... Ses pensées engourdies furent revigorées, légèrement, et elle leva le nez pour admirer l'encre noire du ciel, en marchant sans faire attention.

"Vous n'êtes jamais entré dans le Temple ?" Elle se doutait de la réponse, bien sûr, et enchaîna en soupirant. "A cette heure, il n'y aura personne, et la Sœur qui officie la nuit somnole au confessionnal pour se protéger du froid."

La Domestique adaptait sa marche aux petits pas du Félin, sans sembler s'en agacer, résiliente, sans même y songer, et baissa les yeux sur sa démarche qui lui faisait rouler les épaules et ce minuscule baluchon.

"Par ici." Fit-elle alors, s'engageant dans une plus petite allée, loin des larges et belles marches qui donnait sur le parvis du lieu de Culte. Au fond, elle poussa une porte modeste, pas très haute, se voûtant un peu plus pour s'y engouffrer.

Le temps que ses yeux ne s'habituent à la faible luminosité après les éclairages plus soutenus de la grande place face à l'édifice, Alecto resta immobile et inspira profondément, avec délectation. Elle se sentit, immédiatement, bien plus sereine... Enfin, percevant mieux les formes, contrairement à Yazill qui devait tout observer correctement, Alecto le guida entre les blancs et les statues grandioses, loin de l'humilité religieuse de la petite Esclave, jusqu'à ce qu'ils atteignent une petite salle sur le côté, seulement fermée de grilles ouvragées, près du transept.

Pas plus de trois prie-dieu pouvaient s'y tenir, mais de nombreux cierges éclairaient ce petit boudoir, à demi isolé. Alecto poussa la grille, dans un bruit grinçant qui résonna dans toute l'église, mais révélant surtout l'absence totale de fidèles à cette heure.

"Entrez, personne ne vous ennuiera ici." Elle semblait parfaitement connaître les lieux, en grande habituée, et dans son regard jadis absent, une lueur avait reprit peu à peu de vie.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le vendredi 07 août 2020, 10:38:22
A la réplique des filles, je rétorque, joueur, d’un ton princier,

- Les poches pleines, Madame, ça ferait à peine une ou deux pièces ; vu mes poches minuscules. Je gage que ça paierait même pas un bisou.

Et J’observe Alecto qui semble encore plus, vide que d’habitude. Comme si toute forme d’intelligence l’avait définitivement quittée. Mais, vu ce qu’elle vient d’endurer, j’en devine la raison. Et je comprends mieux pourquoi elle est si peu futée. Elle a trop à gérer émotionnellement. Elle ne peut pas intellectualiser autant qu’une autre, moins bafouée. Et son ignorance la protège d’une certaine façon. ça me fait mal au cœur… quel gâchis ! Pour autant, je ne peux ignorer son cul magnifique qui ondule devant moi… Elle est décidément sensuelle. Ça agrémente agréablement notre trajet jusqu’au temple. Là je joue le jeu, un peu, sans obséquiosité. A sa question si je suis déjà venu au temple, je réponds,

- Si si, bien sûr. Mais cette fois, je vois la chose différemment.

Espérant qu’elle s’en sente flattée, sans conviction cependant quant au fait qu’elle fasse le lien avec le fait qu’elle m’ait baptisé. On finit par arriver dans son coin favori, si je déduis bien. Je regarde alentours… tout est si conforme aux croyances… Effectivement, contrairement à elle j’y vois très bien, bien que, sans toutes les couleurs. Aussi je ne manque pas de remarquer comme elle est plus heureuse ici. Ça la rend plus belle, comme si une part de son fardeau s’en allait... Qu’elle s’empressera de reprendre sur les épaules en sortant hélas. La culpabilité, ça vous gâche la foi. C’est pour ça que celle des églises est corrompue. Je grimpe sur un prie dieu, et m’y agenouille en prière, fermant les yeux, la tête un peu penchée en avant. On jurerait que je prie en silence. Peut être bien que je le fait. J’avoue, je suis tenté, comme un enfant frustré, de demander des hémorroïdes douloureux pour la Sorcière, et la liberté pour Alecto. Mais je ne confonds pas Dieu et le père Noël (ou son équivalent  d’ici). Je n’en fait rien. Je patiente, essayant de me recueillir, si ce mot à seulement un sens pour moi. Peut-être en aura-t-il un à force ? J’ai rien contre l’idée de la prière. C’est juste les églises et les dogmes qui m’horripilent. Et leur cortège de peurs et de culpabilité, leurs mensonges à ce sujet pour tenir les fidèles à leur merci. Et ce Dieu caractériel et impitoyable qu’ils dessinent, à punir et se mettre en colère comme un vulgaire humain. Même moi je suis moins bête que lui.

C’est pas grave tout ça. Ce n’est qu’un décorum. La vraie foi, j’entends – s’il existe - le lien entre nous et notre part divine est ailleurs, indépendant de tout ça. Mais au moins Alecto est contente ici, comme un enfant au magasin de jouet. Elle y trouve les rêves qui lui permettent de tenir jour après jour, sans foutre le feu à sa fichue auberge et étrangler sa saleté de maitresse. Je me demande ce qu’en pense le Dieu réel, de ces conneries. J’ai dans l’idée qu’il est forcé de pardonner. Ça m’arrangerait qu’il dise à Alecto qu’elle n’est plus obligée de se martyriser toute seule pour « expier », que l’expiation est gratuite, et non payante en souffrance sonnante et trébuchante… Tiens, ben voilà, c’est pour ça que je prie, exactement ça. Qu’elle arrête de se croire obligée de s’ajouter elle-même de la souffrance à celle qu’on lui inflige déjà, que ça ne lave rien ! Que ça ne libère de rien.

Mince, a y est… j’ai envie d’elle, de la faire couiner, oublier ses soucis dans un orgasme formidable… Certains lèveraient les yeux au plafond en murmurant « pardonne-moi mon dieu  pour cette pensé impie », mais jusqu’à preuve du contraire, c’est bien Dieu qui a créé le plaisir, et nos organes pour s’en offrir mutuellement, et les saisons, et les chaleurs… alors il ne peut décemment pas être contre, ni trouver ça impie, sinon il se renie lui-même. C’est bien pour ça que le cul d’Alecto est Divin, parce que Dieu est d’accord pour qu’il le soit !
         
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le vendredi 07 août 2020, 11:52:53
En réalité, Alecto avait été touchée par les mots de Yazill, comme souvent. Il avait cette fois encore trouvé le ton adéquat et la petite Esclave se trouvait émue qu'il révèle combien les dernières heures passées en sa compagnie avaient changé sa vision des choses. Pénétrer dans le Temple, désormais comme deux fidèles égaux, contribuait à la rendre plus calme. Sa prière était longue, malheureusement pour le petit félin, car évidemment, elle avait énormément de chose à exprimer, et beaucoup de pardons à demander. Ce fut sans doute interminable, ses lèvres tremblèrent parfois, quelques mots brisèrent le silence, comme "faible" "offense" ou "protégez".

Se signant plusieurs fois, à l'issue de son recueillement, Alecto se redressa en grimaçant à cause de sa cuisse encore douloureuse, et plusieurs autres courbatures, et alluma un cierge d'un geste irréprochable de dextérité, elle qui craignait pourtant le feu. Il semblait que cela n'avait rien à voir... Apaisée, elle tira d'une petite bourse une pièce énorme pour Yazill, qu'elle déposa dans l'urne. Une fortune pour une esclave. Puis, elle se tourna vers son compagnon félin et sursauta.

"Oh." Elle venait de réaliser quelque chose, cilla, et sourit alors. Elle pivota pour faire de nouveau face aux galeries de bougies sacrées, en alluma une autre qu'elle plaça à côté de la sienne, se consumant lentement, et la bourse minuscule se vida de sa dernière petite monnaie.

Son regard morne avait quelque chose d'enfin plus vivant, bien qu'on devine aisément les dommages causés sur son moral, durablement.

"Celui-ci est pour vous." Fit-elle en désignant le second cierge qu'elle avait allumé à la flamme du sien, symboliquement. "Il représente votre entrée dans notre Famille."

Finalement, elle pencha la tête sur le côté, penchée pour observer son compagnon, le regard plus tendre.

"Les épreuves que nous avons vécues ont été placées sur notre route pour vous montrer ce chemin, et puisque vous voici baptisé et que vous avez communié à l'Eglise, alors je remercie le Seigneur pour cette journée."

Indéniablement, elle songeait que les douloureux événements n'étaient là que pour apporter le Bien, quel qu'il soit, quelque part. Par forcément le sien, bien sûr, elle avait admis la notion de sacrifice depuis des années. Mais au moins celui de Yazill, de la Sorcière peut-être, qui avait fait une très bonne journée de ventes, le bien de l'Auberge, d'Ysor qui semblait avoir apprécié le petit Matou. Le bien, enfin, de la communauté des croyants, qui avait accueilli un nouveau Frère.

"Je remercie le Ciel de vous avoir placé sur ma route." Alecto eut un petit sourire, en le trouvant attendrissant, mais se remémorant aisément les bontés dont il avait fait preuve pour elle. Des bontés au bon goût du péché, bien sûr, mais cela avait amené à sa conversion, après tout.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le lundi 10 août 2020, 15:44:33
Je suis tout ce qu‘elle fait silencieux, attentif, tel un vrai frère, et un fidèle sincère, bien que je n’adopte pas une gestuelle aussi obséquieuse qu’elle ou les autres croyants que j’ai vus. Pour autant mon visage reste crédible et ms expressions aussi car, pour une part, je partage son recueillement, et j’en profite moi aussi pour cultiver ma « foi ». Je ne fais donc pas semblant. Et comme je la vois dépenser ses pauvres et rares sous pour cette église infâme, j’en ai le coeur serré, mais je sais aussi que sa générosité, elle, sera entendue quelque part. Je suis évidemment touché comme elle se ravise et m’allume un cierge, donnant ses derniers centimes à ces idiots. Comme elle m’explique sa signification, l’air ému car je le suis, Je lui murmure,

- Tu es trop gentille, mais c'est vrai, si tu le sens comme ça, il fallait le faire. 

Je me lève alors moi-aussi, et vais en mettre un à mon tour, tirant une pièce de ma poche secrète et faisant mine de la glisser dans le tronc. Mais… je suis un peu prestidigitateur, et au dernier moment, sans que ça se voie, je remplace la vraie pièce par un bouton de culotte en métal qui chute dans la boîte avec le même bruit qu’une pièce, et… remets ma pièce dans sa cachette. Puis comme elle dit remercier le ciel de m‘avoir mis sur sa route je reviens près d’elle et lui palpe le mollet comme je lui pendrais la main et je soupire,

- c’est amusant c’est exactement ce que j’ai fait moi aussi, remercier le Ciel de t’avoir mise sur ma route. Bah comme ça, on est quitte, pas vrai ?

Je lui souris amusé, et me dis que je l’ai fait plusieurs fois déjà, depuis mon arrivée à l’auberge, quand elle m’a accueilli chez elle, quand elle m’a offert son corps…  pour le bain aussi… Si avec tout ça, aucun Dieu ne s’occupe enfin un peu d’elle alors, c’est qu’elle est vraiment maudite !  Puis en massant le menton je conclus,

- Je sais pas si je vois clairement le chemin dans tout ce merdier moi par contre. Bah… On verra hein ! Est-ce que t’as fini ? Moi oui.

Mais du coup je ne sais plus quoi faire. Je la regarde, perplexe. Soupire. Ça serait ici que nos routes seraient sensées se séparer. Mais je n’en ai pas envie du tout… Pas plus que de retourner dans cette auberge avec sa patronne de sorcière. Je reste planté là, indécis, l’ai un peu triste.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mardi 11 août 2020, 21:03:17
Alecto hocha lentement la tête pour répondre à son petit ami poilu, touchée par la douceur de ses gestes, et émue qu’il ait été généreux envers l’Eglise en étant charitable à son tour. C’était très admirable de sa part, songea-t-elle, puisqu’elle le pensait sans le sous, et fut touchée plus que de raison par son geste.

Oui, ils étaient quittes, à vrai dire, et elle estimait que les épreuves, certes si dures, avaient cela de bon : lui offrir désormais un nouvel ami, en plus d’un nouveau Fidèle de l’Ordre.

« C’est normal. » Elle eut un petit rire, très discret, qui s’élevait déjà bien trop haut en échos autour d’eux, avant de chuchoter plus bas. « Personne ne peut voir le chemin, c’est le Seigneur qui le trace pour nous. »

Elle plissa les yeux, en souriant, et penchant la tête comme un gentil cocker. S’accroupissant, Alecto vint caresser la petite tête de Yazill avec affection, entre les oreilles, en pinçant les lèvres. Elle prit conscience également qu’il n’y avait plus d’excuse à ce qu’elle le retienne avec elle, encore un peu. Le Très-Haut avait peut-être décidé que leurs chemins se séparaient ici ? Qui était-elle pour juger cela… Elle avait peut-être rempli sa mission, en le convertissant, et… et désormais ?

Le petit air triste du Félin la laissait meurtrie, songeant qu’il n’avait pas vraiment l’air pressé de retrouver sa vie de nomade solitaire. Avec un pincement au cœur, elle essaya de lui remonter le moral en lui grattouillant le crâne.

« J’ai terminé pour aujourd’hui, mais il faudra que j’y retourne demain… » A vrai dire, elle aurait énormément de choses à dire en confession, mais ces choses-là se faisaient seule, elle ne pouvait pas ajouter Yazill a cette expérience personnelle, d’autant qu’elle avait également un long Chemin de Pénitence à effectuer…
Grattant machinalement sa cuisse gauche, elle ouvrit la grille qui les isolait légèrement du reste de l’édifice et le laissa passer.

Respectant le silence de l’Eglise figée dans le temps, ils ressortent cette fois par la très grande porte, Alecto visiblement désireuse de lui montrer toute la grandeur du bâtiment, aux très hautes portes sculptées, vernies et dorées, les vitraux magnifiques, la rosace… Marchant lentement, boitant légèrement, l’Esclave se sentit envahie de contentement à l’idée que le Matou trouve la Cathédrale grandiose.

« C’est beau, hein ? » Souffla-t-elle, les yeux emplis d’étincelles émerveillées. Mais il faut bien repartir, et elle descendit les marches, masquant une grimace à chaque pas, adaptant sa marche à celle du Minet.

Au bas du grand escalier du parvis, Alecto ne put réprimer un soupir. Quoi faire désormais ? Elle devrait laisser Yazill s’en aller et profiter de sa liberté… Il en a le droit, après tout. Elle pinça les lèvres avec emprunt.

« Je… euh… Vous allez vous en aller ? » Lâcha alors la petite domestique, en cillant.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mercredi 12 août 2020, 11:11:14
J’acquiesce lentement à ses dires sur l’invisibilité du chemin. Puis, la suivant, je comprends vite qu’elle s’extasie de la splendeur de l’édifice religieux et qu’elle aimerait que je partage cet émerveillement. Je souris un peu, lève les yeux sur la voûte, regardant alentour, et soupire,

- C’est vrai que c’est grandiose… Comme quoi quand on veut, on peut faire de belles choses, nous, les mortels. Si seulement on se foutait moins sur la gueule avec tout un tas d’armes exotiques… 

Puis, comme on arrive en bas des marches, Elle évoque mon départ pour ma vie de bohème… alors je m’y assois, posant mon petit baluchon à côté de moi, les coudes sur les genoux, et les joues posées sur mes poings, et fixe le sol, pensif.

- Bah... C’est ce que pensais faire. C’est ce qui était prévu.

Je relève des yeux tout mignons tout tristes vers elle et soupire,

- Mais j’en ai pas envie Alecto. Pour…

Je retourne fixer le sol.

- Pour une fois que je m’étais trouvé une amie…

J’ai un gros soupir… J’ai le cœur un peu lourd. Envie de me poser quelque part. C’est épuisant de changer d’endroit tout le temps. Je n’ai pas l’âme d’un nomade. Je suis un sédentaire comme la majorité des gens.

- J’aimerais rester.

Je laisse passer un silence.

- Je pourrais loger dans vote chambre. Je suis tout petit, je prends vraiment pas beaucoup de place. Mais ce n’est pas votre chambre. C’est celle de Tiana. Et vous côtoyer c’est côtoyer son esclave… Elle ne manquerait pas de tout me facturer au prix fort. La chambre et votre compagnie.

Je reste pensif un moment.

- Mais peut-être qu’on peut négocier ça : Je fais bien mieux  tourner sa boutique quand je suis là. Un chat qui parle, c’est exotique, ça fait causer, ça fait venir du monde. Je travaillerais 5 soirs comme ça par semaine, en échange du droit de loger avec toi. Et en échange de… ben qu’on soit amis quoi.

Le mot ami étant prononcé différemment, faisant allusion à nos nuits agitées.

- Mais c’est sur ce dernier point que j’ai un doute. Tiana n’acceptera jamais.

Soupir.

- On peut quand même essayer… ça te dirait ?
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mercredi 12 août 2020, 11:37:42
Les grands yeux bleus de la petite Esclave s’arrondirent un peu, et sans le vouloir, ses joues se mirent à rosir. Elle avait bien saisi le changement de ton lorsqu’il avait évoqué leur amitié, assez intime. Et à vrai dire, elle s’en voulait un peu, mais cela ne lui déplaisait pas totalement. La proposition qu’il ferait à Tiana lui paraissait acceptable, même si bien sûr, elle n’avait pas de notion commerciale, et que la Sorcière, elle, était bien plus retors.

Ce serait agréable d’avoir Yazill à ses côtés quotidiennement. Elle se sentirait moins seule, elle aurait un soutien moral salvateur, un autre fidèle de l’Ordre à qui parler, un collègue efficace, et … Elle eut une petite moue qu’elle tenta de dissimuler dans la pénombre du parvis. Et ses nuits seraient chaudes. Mais était-ce vraiment raisonnable de s’engager sur cette voie ?

Elle ressentait bien sûr un profond attrait pour cela, puisqu’elle savait sa chair faible et prompte à céder à la tentation, comme tout Mortel. Mais sa foi l’aidait à combattre ses faiblesses, elle savait souvent réprimer ses pulsions, c’était une chose facile. Cependant… depuis que Yazill était près d’elle, il savait très bien y faire, pour la tenter, la faire céder.
Alecto ne pouvait nier combien elle avait aimé la nuit passée avec lui. Bien qu’elle ait énormément de mal à faire le rapprochement entre le Félin et l’homme qu’elle avait étreint. C’était assez dur de les associer véritablement. D’autant qu’elle avait pu faire la douloureuse expérience de l’adaptation de son caractère, une fois les traits animaux repris.

Chassant ce dilemme de son esprit pour le moment, trop pleine d’espoir quant à ce possible revirement de situation, l’Esclave pinça les lèvres en souriant plus qu’elle ne voulait le montrer.

« Oh oui ! Je travaillerai deux fois plus, s’il le faut, pour qu’elle accepte ! » Lança Alecto avec spontanéité, s’asseyant près de lui en grimaçant, mais le visage rayonnant.

« Vous avez fait des merveilles auprès des clients, ce soir, je suis sûre que vous rapporteriez beaucoup d’argent. Et vous seriez à l’abri, à l’Auberge. »

La Domestique pensait véritablement que quiconque avait une once de bonté ne pouvait pas laisser un faible petit chat dehors, sur des routes dangereuses. Evidemment, elle croyait que sa Maîtresse était une femme Bonne, et qu’elle saurait faire preuve de charité envers lui.
Une caresse écrasa les oreilles pointues du Félin alors qu’elle continuait de parler, les yeux emplis d’espoir.

« Ysor sera content de vous avoir pour l’aider à vendre ses si bons petits plats, vous savez si bien les complimenter et les décrire, et puis, vous attirez l’attention, aussi ! C’est très bien pour la clientèle. »

D’un bond, elle se releva pleine d’enthousiasme, et sa cuisse se rappela douloureusement à elle, la faisant regretter son geste.

« Oh, Yazill, je veux tellement que vous restiez ! Nous pourrions aller au Temple tous les soirs ensemble pour prier, et je vous prêterai mes livres. Il faudra me dire les repas que vous préférez, je demanderai à Ysor de les cuisiner. Juste pour vous. Nous pourrions aménager les endroits qui sont bien trop hauts pour vous, pour que vous puissiez vous y rendre sans notre aide. Oh mais, et Milla ? Elle vous aime bien ? Je ne sais pas trop… »

Alecto était perdue dans ses réflexions à haute voix, ses mouvements faisant tinter les bijoux à ses poignets et chevilles.

Trop accaparée par ses pensées, elle reprit sans le dire le chemin de l’Auberge, continuant de parler, avec impatience.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le samedi 15 août 2020, 20:27:57
Ah non ! Pas encore travailler toujours plus ! Elle était déjà au taquet ! Je soupire… Elle va se tuer à la tâche. Mais je comprends. C’est son seul levier d’action, la seule chose qui lui appartienne encore un petit peu. Le reste est prévisible, son enthousiasme un peu excessif, dû à ses rêves naïfs. Tout ce qu’elle dit est juste jusqu’à ce qu’elle se relève d’un bond… douloureux. Ensuite, c’est plus idéalisé, dans sa vision incomplète du caractère de sa patronne. Ça ne sera évidemment pas aussi facile, ni aussi simple.

Je la laisse s’emballer, finir sa longue tirade sur ce qu’on fera alors, quand j’habiterai là, et soupire, réaliste,


- Tut tut tut… Ne nous emballons pas ! On en n’est pas encore là. Avant ça, il faut faire plier Thiana, et à des conditions qui me conviennent, sinon, pas question que je reste. Et ça, excuse-moi mais c’est pas gagné.

Je me gratte la tête en grimaçant. Je sais que la partie va être serrée. Je tente un gros coup, mais si je gagne ça vaut peut être la peine. J’ai déjà pesé le pour et le contre. Je me suis demandé si je supporterai les abus infligés à Alecto, et les autres, infligés au reste du personnel. Mais au fond, je vois ça partout, tous les jours, dans toutes les tavernes où je passe. Notre époque et notre monde sont ainsi faits. C’est pas moi qui y changerai quelque chose. Je n’en ai pas le pouvoir,
. Alors, y assister ici ou ailleurs… Au fond ça change rien. Je relève un sourcil à la question sur Milla
.

- ça j‘en sais encore rien. Elle est charmée par mon bagout je crois, bien qu’elle préférerait mon or. Et puis elle n’a pas encore vu mon corps terranide. Elle ne m’inquiète pas si tu veux savoir. Ni les autres filles.

Je lui emboîte le pas comme elle rentre au bercail, élaborant mon plan pour négocier avec la sorcière.

- Je pense qu’il faut que j’aille négocier cette affaire avec Thiana dans ma peau d’homme. En petit chat, je l’impressionne pas, et ne l’attendris pas non plus… Tu sais si tu pourrais m’avoir des vêtements ?  Même à prêter seulement, juste pour deux heures. Peut-être qu’Ysor voudra m’en prêter ? Le mieux serait de louer une tenue élégante, qui me donne du crédit et en impose. Mais pour ça il faudra verser une caution. Et même sans ça, j‘ai pas les moyens.

On finit par arriver à l‘auberge. J’ai un pincement au cœur en pensant que ça pourrait devenir mon chez moi. C’est réjouissant et inquiétant à la fois. Je suis mitigé. Mais au fond, l’envie de tenter l’aventure l’emporte.

- Tu vas aller voir Thiana et lui dire que Yazill veut s’entretenir avec elle aujourd’hui, pour parler affaire, afin qu’elle me fixe un rendez-vous. Tu peux faire ça ? Et prend pas l‘air trop ravie, ça va pas lui plaire. C’est une affaire qu’elle doit prendre au sérieux.

J’ai qu’à rester dans ta chambre en attendant, où Ysor pourra venir me trouver, et où je pourrai me transformer et me changer avant d’aller m’entretenir avec ta patronne. Espérons juste qu’elle me fasse pas attendre jusqu’à demain… Ou plus tard.                
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mercredi 26 août 2020, 12:09:43
Alecto avait vraiment tout bien suivi le plan de Yazill, qui lui semblait être du grand art. Il avait sans doute raison, Thiana n'avait pas vraiment l'impression de prendre un petit Matou au sérieux, et elle devait -plus que d'habitude- se sentir bien plus puissante que quelqu'un de moins de cinquante centimètres de faut, même avec une sorte de couteau de cuisine pour arme d'hast.

Et puis, subjectivement, pour l'Esclave, le charme humain de Yazill était obligé de faire plus d'effet à sa Maîtresse ! Acquiesçant avec enthousiasme, elle se ravisa dès qu'elle passa les portes de l'Auberge, tentant d'être plus neutre, mais elle en avait toutes les peines du monde... Mentir n'était pas son fort, et se retenir d'exprimer la joie semblait difficile pour elle. Alors, pour éviter de rester trop longtemps dans des lieux où on aurait pu facilement observer sa bonne humeur, même à cette heure tardive où les Trois Filles buvaient dans un coin de la salle, Alecto se réfugia dans les cuisines, où elle prit le temps de demander à Ysor, de nouveau seul et sur le point de partir, ce petit service de rien du tout concernant des vêtements...

Bien sûr, elle fut incapable de lui cacher la raison pour laquelle ils avaient besoin d'habits, et le cuisto, toujours aussi enthousiaste, fut immédiatement partant pour cette manigance, ajoutant qu'il serait curieux de voir un chat se transformer en terranide. Quittant ses cuisines, il s'absenta donc, le temps pour Alecto de trouver sa Sorcière de maîtresse.

Elle prit une très profonde inspiration en entrant dans sa chambre, et fort heureusement, la crainte que lui inspirait cette femme réussit à correctement effacer toute trace d'impatience irrépressible. Thiana ne dormait pas, elle sirotait un verre de vin, à la fenêtre, en observant la rue devant son établissement.
L'entretien dura peu de temps, durant lequel Ysor put reparaître à l'Auberge, descendre à la cave jusqu'à la chambre d'Alecto et y trouver Yazill.

Avec un sourire qui faisait bouger la constellation de ses tâches de rousseur, le commis déposa sur le lit ce qui représentait sa tenue la plus élégante. Rien de vraiment luxueux, évidemment, mais la chemise était blanche et propre, un semblant de jabot dépassé paraissait cependant faire la fierté du rouquin, et le pantalon avait été rapiécé au genou, mais de manière très peu visible. Ysor précisa que c'était sa tenue pour les grandes occasions, et qu'il n'en avait qu'une seule alors... Il faudrait y faire attention.

Il fallut que Yazill rappelle au cuisinier qu'il était tard, pour qu'il décampe. Assurément, il regardait le Félin avec curiosité et admiration, exactement comme on regarde un magicien faire un tour, et il avait sans doute caresser l'espoir de le voir se métamorphoser sous ses yeux.

Enfin, Alecto se présenta dans sa modeste chambre au sous-sol, y cherchant Yazill, et ne pouvant absolument pas cacher son sourire impatient, alors qu'elle boitait jusqu'à son lit pour s'y asseoir de soulagement.

"Ma Maîtresse dit que si vous voulez lui parler, c'est maintenant, ou demain matin, avant le service, parce qu'elle ne veut pas que..." Petite moue. "Que j'épie à la porte en négligeant mon travail."

La Domestique haussa les épaules, comme pour demander pardon, sur ce petit défaut qu'elle avait. Thiana la connaissait bien, et assurément, elle était incapable de résister à cette tentation curieuse.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le jeudi 27 août 2020, 09:20:59
Réfugié au sous-sol, j’attends qu’Alecto s’en aille faire sa part du boulot, un peu anxieux. C’est pas que je n’ai pas confiance en elle, elle connait la maison et sa patronne, mais sa candeur a tôt fait de provoquer une maladresse involontaire, et souvent inconsciente qui pourrait m'être préjudiciable. Je suis rassuré quand arrive Ysor et sa tenue de gala. Je l’examine… ne suis pas beaucoup plus épais que lui ça devrait aller. J’attends néanmoins le dernier moment pour me transformer, des fois que mon entrevue avec Thiana Gian approche les deux heures. J’ai l’intention de négocier ferme, il ne s’agirait pas de se retrouver en chaton à nouveau en pleine discussion. Tant pis pour le cuistot qui doit repartir sans m’avoir vu me métamorphoser. Mais je prend soins de l'en remercier chaleureusement.

J’attends le retour d’Alecto, de savoir quand je peux aller voir la sorcière pour négocier ma place, avant de décider si je me transforme. Elle revient finalement, toute excitée, et m’offre le choix de tout de suite ou demain matin. Je suis chaud, en forme pour argumenter, et la sorcière prévenue, autant battre le fer tant qu’il est chaud. J’opte pour maintenant. Je lui lâche, l’air concentré,


- Bon, je vais y aller maintenant. Va la prévenir que j’arrive pendant que je me métamorphose et me change.

Et dès qu’elle a franchit la porte, je commence à retirer les pièces d’armure et mes mini vêtements. Puis quand je suis nu, je me concentre, fermant les yeux et invoque ma forme humaine. Chaque fois j’espère qu’elle sera complète, sans ces restes de chat qui font de moi un terranide aux yeux des autres. Puis j’entreprends de m’habiller avec les vêtements d’Ysor, priant pour que je entre dedans sans y être trop à l’étroit…   

Finalement ça va. Je bouge un peu, fait quelques mouvements d’épaules, lève les genoux, arrange mon jabot, ma coiffure. Je pourrai pas faire des acrobaties avec, mais pour causer assis à la sorcière ça passera sans souci. Fin prêt, je trie mes arguments dans ma tête… Prends une grande inspiration, et… M‘en vais trouver la patronne du lieu. 

J'ai conscience de l'enjeu, mais toute la difficulté va être de convaincre Thiana que ça ne compte pas tant pour moi.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le lundi 31 août 2020, 22:06:49
Signe qu'Alecto avait correctement effectué les instructions, Thiana n'était en rien surprise d'entendre frapper à sa porte. Dès le silence revenu, laissant sans doute volontairement un moment de latence, sa voix forte ordonna d'entrer, sèchement, mais sans révéler d'animosité. C'était visiblement un timbre naturel d'une femme puissante, habituée à commander, et qui agissait naturellement ainsi.

Lorsque Yazill pénétra dans la chambre de la Sorcière, une puissante odeur de plantes diverses purent lui chatouiller le nez, cependant moins sensible que sous sa forme féline. Des restes de thé, peut-être, des herbes aromatiques, ou diverses mixtures, que confirmèrent une étagère, près d'un bureau et d'un bibliothèque, pleine de bocaux et fioles savamment classés.

Au bureau, un nécessaire d'alchimie, quelques ustensiles, de nombreuses bougies. Vraisemblablement, la Maîtresse n'était pas aussi ordonnée que l'Esclave, bien qu'il semble qu'un certain ordre dans le chaos puisse persister. Notes et grimoires, enfin, formaient trois piles plus ou moins hautes.

Le lit était élégant, à baldaquin et contre-pointe de velours pourpre, les draps défaits, comme un champ de bataille, et la table de chevet accueillait un flacon au contenu indistinct.

Mais la Sorcière était de dos, appuyée contre le chambranle d'une large fenêtre, qui donnait sur une minuscule balcon, d'où elle semblait observer les rues, et la vue toute relative à cette hauteur correcte. L'air de la nuit faisait voleter les rideaux, étrangement similaires au tissu des tenues d'Alecto, et à bien y regarder, de nombreuses breloques habillant la Domestique se retrouvaient également sur des napperons, un marque page, un coussin brodé...

Thiana avait délaissé son grand chapeau caractéristique, qui trônait sur la plus haute pile d'ouvrages de son bureau bordélique, et ses cheveux turquoises suivaient le mouvement de la brise fraîche. Sans une once de méfiance alors qu'on venait d'entrer dans son antre, elle fit un petit signe, lui tournant toujours le dos.

"Ferme la porte, et fais vite. Je suppose que tu as quelque chose de précis à me dire."

Dans un geste nonchalant, la Sorcière se repoussa du mur et se retourna et le choc se lu immédiatement sur son visage. Elle tendit un index agressif, visiblement prête à une incantation, et grogna entre ses dents, tout son corps prêt à se défendre.

"Qui es-tu ?!" Thiana sembla alors humer l'air en relevant le menton, et plissa les yeux en scrutant Yazill.

"Hm..." Elle se détendit légèrement, gardant toujours la menace d'un sort pointée vers son visage. "Métamorphe..." Murmura la Maîtresse d'Alecto, cherchant visiblement à en savoir plus en analysant ce qu'elle voyait, comme si elle pouvait lire dans son esprit.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mardi 01 septembre 2020, 09:52:57
Si je ne m’étonne pas de son instant de surprise en découvrant un jeune homme au lieu du petit chat qu’elle attendait, sa crainte est plus inattendue, et me prouve, s’il en était besoin, qu’elle n’a pas la conscience tranquille. J’en ai un petit sourire narquois, et soutiens son regard, sans ciller. Je m’avance, au milieu de la pièce, et me plante, bien campé à 3 mètres devant elle, les pieds écartés et les bras croisés sur mon torse, et je lâche, comme elle m’invite à parler et à faire vite,

- Bonjour Thiana. Je suis venu parler affaire.

Avant de jeter un regard à la pièce, puis revenant à elle, j’ajoute, d'un ton posé mais décidé, sur de moi, la voix grave,

- Vous n’avez pas de temps  perdre et moi non plus, aussi, je n’irai pas par quatre chemins. Je suis las de rouler ma bosse dans tous le pays, errant dans ma peau de chat d’un bled à l’autre… d’une auberge à l’autre… et de dormir chaque soir dans un lit différent. Quand j’ai la chance de dormir dans un lit. Et il m'est venu l'envie de me poser quelques temps. Alors j’ai pensé qu’on pourrait faire affaire vous et moi.

- J’imagine que vous avez déjà fait vos comptes, et connaissez précisément ce que ma participation au service du soir vous aura rapportée. Pour avoir vu l’auberge tourner sans moi la veille, et avoir des parents commerçants, je sais que ce n’est pas négligeable… Sans compter l’apport de réputation et le bouche à oreille qui n’est pas aussi mesurable mais pas moins négligeable non plus. Aussi je suis venu vous proposer un deal. Je vous propose mes services, histoire de me poser quelque part quelques temps, et souffler un peu de ma vie d’errance. Mais… pas à n’importe quelles conditions.

Là je compte en dépliant me doigts, en commençant par le pouce,

- Primo, notre accord si nous en signons un, n’engage que mon apparence de chat.

- Deuzio, je ne travaille que le soir, et seulement cinq soirs par semaine, au service en salle comme la dernière fois.

- Tercio, je ne suis ni votre esclave, ni votre inférieur, ni même votre employé, tout juste votre collaborateur. Même si, si vous y tenez, je consens à jouer les employés devant les clients pour préserver votre autorité et votre réputation au sein de votre établissement. Ça c’est normal. Encore qu’il n’y aurait aucune honte à ce qu’une sorcière ait un métamorphe pour collaborateur. Après tout, plus on me croira célèbre et important, et plus cela fera rejaillir de prestige sur votre établissement.

- Quatro… Ce point-là est plus délicat pour vous j’imagine, mais je compte loger avec Alecto. C’est plus simple, on s’entend bien, et puis je suis tout petit et n’ai pas besoin d’une chambre rien qu’à moi. Cela inclus évidemment lessive et couvert. Ce qui vous économise une pièce. Quand je dis loger… ça signifie que l’apparence que j’ai la nuit, et ce qu’on fait éventuellement elle et moi ne vous regarde pas.

Là, je soutiens son regard et scrute son expression. 

- Je sais que vous monnayez le moindre de ses services, et vous avez surement raison. Mais là, je ne me pose pas en client, mais en collègue et en collaborateur. Et je ne l’obligerai à rien. Mais si vous considérez ça comme un avantage en nature, réduisez donc mon salaire d‘autant, ça m’ira très bien. De toute façon, je n’ai pas de quoi transporter beaucoup d’argent dans ma peau de chat. Or, pour tout vous dire, j‘y suis enfermé la majeure partie du temps suite à un accident magique.

La cohabitation avec Alecto motive mon choix de me poser un temps ici plutôt qu’ailleurs. Si je n’en puis bénéficier à ma guise et sous l’apparence de mon choix alors, je n’ai plus de raison de choisir votre auberge plutôt qu’une autre. A vous de voir. Il ne vous aura néanmoins pas échappé qu’elle travaille avec plus d’entrain et un sourire moins forcé quand je suis là. Et qu’il en est de même pour Ysor, dont je sais vanter les talents et vendre les plats comme ils le méritent.

En parlant de temps, je vous propose de rester un mois ici pour commencer, et puis nous verrons si nous souhaitons l’un et l’autre prolonger notre collaboration.
 
Je prends un air des plus sérieux et un regard ferme, la fixant sans détour, concluant, 

- Voilà, vous avez toutes les cartes en mains pour trancher. A vous de voir à présent.      
   
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mardi 01 septembre 2020, 15:24:18
Il n'était pas facile de déceler ce qui se tramait dans l'esprit de la Sorcière, alors qu'elle l'écoutait parler, et qu'il partait dans une longue tirade. D'aucun aurait estimé qu'amener l'ensemble de son discours et de ses demandes, arguments qui plus est, soit une erreur dans ce jeu de négociation, mais le visage de Thiana ne révélait rien.

En l'écoutant, elle buvait du vin à petites gorgées, et le temps semblant long, elle vint même contourner son bureau pour s'y installer, croisant les jambes en l'observant. Pas une seule fois, elle ne le lâcha du regard, comme pour percevoir chaque mimique, chaque détail qui pourrait lui donner davantage d'informations. Peut-être sur ses réelles intentions ? Pour la Magicienne, c'était assuré, Yazill avait des filouteries en tête, mais elle se gardait de le dire, attendant patiemment qu'il ait fini de parler.

"Donc. Tu veux vivre avec ma servante et en user comme bon te semble, tout en gagnant quelque pécule grâce à tes moustaches et ta langue bien pendue ?"

Le verre fut déposé doucement, et elle s'accouda sur le bois dont le vernis avait subi, visiblement, plusieurs incidents alchimiques divers. Thiana ne paraissait pas mécontente, et si elle était surprise de sa demande, elle le cachait très bien. Tant qu'elle réfléchissait, Yazill put remarquer que ses yeux turquoises et vifs allaient de son regard à ses lèvres, comme si elle cherchait à déceler la moindre entourloupe.

"Tu dois être bien plus efficace sous cette forme, derrière un comptoir." Fit-elle, cette fois avec un petit sourire au coin des lèvres.

La Sorcière, si c'était positif, n'avait pas encore refusé tout en bloc... Mais clairement, elle ne sautait pas de joie.

"Alecto ne te refusera rien, évidemment, puisque tu es une pauvre chose errante qu'elle aura à cœur de sauver, et tu as déjà réussi à te glisser dans son lit en quelques heures, très facilement. Mais je crois que tu n'as pas bien compris... Elle m'appartient, comme je possède mes bottes. Je choisis comment je les entretiens, et si j'accepte qu'elles soient portées par quelqu'un d'autre. Alors, oui, excuse-moi, mais ce que vous faites la nuit, peu importe ton apparence, me regarde."

Elle eut un rictus, un peu dédaigneux, qu'elle chassa, avant de reprendre.

"Pour le moment, elle est effectivement très enthousiaste, ta présence la fait travailler avec plus d'ardeur et de joie. D'ici quelques temps, elle souffrira. Soit parce que tu te seras lassé de son caractère trop mollasson et gauche, soit parce que tu l'auras engrossée, soit parce que Milla ou n'importe quelle autre créature te semblera plus appétissante. Travaillera-t-elle toujours aussi dur ? Et quand tu auras décidé de reprendre la route... hein ? Dans quel état la retrouverai-je ?"

Étrangement, Thiana semblait véritablement se préoccuper de cette question. Peut-être même plus que les problématiques de collaborateur et d'employé, de salaire, de conditions. Ses sourcils étaient légèrement froncés, graves, lorsqu'elle parlait posément.

"Je m'assure qu'aucun mauvais songe ne la brise plus qu'elle ne l'est déjà, depuis qu'elle est sous ma protection. Alors si tu as l'intention de respecter ce marché que tu me proposes, j'émets cette condition. A ton départ, au moindre incident, à la moindre déconvenue ou déception. Alecto n'aura plus aucun souvenir de toi. Le cas échéant, elle n'aura pas non plus l'occasion de te donner d'héritier."

A cet instant, la Sorcière délaissa le visage de Yazill et ses yeux fixèrent la porte d'entrée, un petit moment, avant de reprendre, se servant du vin alors que sa coupe était vide. Elle reporta son attention sur le Terranide, détaillant finalement sa tenue, hochant légèrement la tête pour elle-seule.

"Je réclame trois soirs sous cette forme, en salle. Tu me laisseras choisir ta tenue. Ce corps devrait attirer des matrones, et ton autre petit corps poilu saura les attendrir."

Sans gêne, comme on analyse une marchandise, elle le regardait de haut en bas, semblant calculer les potentiels de cette forme nouvelle, et les effets sur son chiffre d'affaires, d'ici un mois.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mardi 01 septembre 2020, 17:52:26
- Pas en user comme bon me semble ! Je ne suis pas de ce genre-là, ceci dit sans vous offenser. Si bien que, vous vous en doutez, j’en userai peu au sens où vous y pensez. C’est pas beaucoup dans son tempérament, vous l’aurez remarqué.

Je précise quand elle résume un peu trop succinctement ma proposition. La suite ne me plait pas beaucoup quand son regard semble jauger mon apparence humaine et qu’elle me suppose meilleur pour le business dans cette peau-là. J’avais prévu le coup. Pour autant, je ne démens pas encore sa supposition erronée. J’écoute la suite… Elle parle d’Alecto comme de ses bottes, et je ricane, rétorquant,

- Oh mais, j’avais très bien compris, au contraire ! Je dis juste que si vous me laissez l’usage de vos bottes, je ne veux aucun compte à vous rendre sur ce que j’en fais le temps que je les ai aux pieds. C’est pas viable autrement. Je ne me vois pas vous demander la permission à chaque pas. 

Mais j’écoute la suite, et je comprends ses inquiétudes légitimes.

- Vous aviez pourtant l’air bien peu inquiète de sa santé mentale, hier soir, en la jetant entre les pattes de cette bande de couillons avinés, au milieu de ces prostituées, pour qu’ils s’amusent avec son corps ? Vous avez vu sa tête en ressortant de là ? Personnellement, je ne l’ai pas trouvée particulièrement épanouie.

Levant une main,

- Mais j’en conviens, c’est vos bottes. Vous marchez dans la boue avec si ça vous chante. Et vous les abîmez si vous voulez. Il est un fait que je ne resterai probablement pas ici toujours. Encore que ? Qui sait si notre collaboration ne sera pas pérenne ? Des fois que je me prenne d’affection pour cet endroit et sa patronne ?  hé hé hé…

Glissant le bout de mes doigts en une caresse sur mon torse glabre,

- Il est un fait que mon départ peinera sûrement Alecto. Mais le bénéfice d’ici là sera plus grand que le mal, je pense. Bien que vous la connaissiez mieux que moi. Pour les reste, vous avez bien des potions pour ne pas qu’elle tombe enceinte quand vous la louez à vos clients. Et je ne pense même pas qu’il en faudra user en plus à cause de moi. En propriétaire avisée, je vous soupçonne de la préserver en permanence de cet inconvénient.

Quand elle ajoute qu’elle veille aux songes d’Alecto, je souris en coin, l‘air entendu.

- Est-ce que j’ai l’air de quelqu’un qui brise les gens ?  Je ne suis pas venu pour ça, et si je regrette que vous ne lui épargniez pas certains traitements que je juge excessifs pour qui n’est pas une prostituée, ce n’est pas pour la briser derrière à mon tour. Mais vous avez raison, on ne maitrise pas tout. Et si elle s’éprenait par trop de moi, qui sait ? Elle pourrait en souffrir plus que de raison, en effet. Qu’elle m’oublie alors, oui, par vos soins magiques je suppose, si c’est pour son bien… Quant à une descendance, non merci ! Je n’en veux surtout pas ! J’ignore si mon souci magique frapperait mes enfants.

Comme elle fixe la porte un instant, je suppose que quelqu’un écoute derrière et qu’elle le sait. Je soupçonne Alecto, puisqu’il s’agit d’une affaire qui lui tient très à coeur et la concerne pour une bonne part. La suite me plait beaucoup moins, quand elle se ressert un verre de vin et exige que je travaille pour elle dans ma peau de terranide. Je m’y oppose aussitôt, sans détour,

- Ah non non non ! Ça ça ne se peut pas. C’est hors de question ! Ni trois soirs, ni même un seul ! Pour la raison que cette métamorphose est mon assurance vie. Si je me retrouve en danger de mort sous ma peau de chat - ce qui est très facile et fréquent - il me faut pourvoir me changer en homme pour ma survie. Si j’utilise mon temps de métamorphose pour une raison aussi futile que gagner de l’argent, ça n’en vaut vraiment pas le risque. En outre, ma peau d’homme est l’occasion de mes seuls et rares instants de réconfort en cette vie, depuis mon accident magique qui me tient prisonnier de cette peau de chat. Alors elle ne peut servir que pour mon réconfort. Et ce n’est pas négociable.

Je conclus, appuyant un regard déterminé dans le sien.
 
- Ceci étant dit… si vous voulez en profiter… je suis enclin à vous consacrer une nuit par semaine et à considérer cela comme réconfortant. Voire plus, si affinités.

Avec un sourire malicieux et un regard taquin, caressant mon torse nu d’une main sensuelle.

- Sans compter que, sous cette forme, je n’ai aucune inspiration pour le commerce. C’est ma peau de chat qui me donne l’audace et l’imagination que j’ai en salle. En outre il est préférable que les clients qui m’apercevraient en homme ignorent que le chat et cet homme sont une seule et même personne.

J’ai encore une carte dans la manche que je garde pour conclure la négociation. J’attends déjà qu’elle réagisse mes derniers arguments.
       

 
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mardi 01 septembre 2020, 18:21:19
La Sorcière paraît ignorer volontairement plusieurs parties de son discours, chassant même parfois certaines de ses paroles alors qu'il les prononce, comme si elle n'avait pas l'intention d'en prendre note. Cependant, dès qu'il évoque son Esclave, la grande femme aux cheveux colorés se montre particulièrement attentive, et retors. Il lui semble difficile de ne pas répondre à ce sujet.

"Mes bottes, mes règles." Souffla-t-elle comme si le terme l'amusait, mais que la question soit extrêmement sérieuse.

Concédera-t-elle à Yazill le secret des instants qu'il aura peut-être la chance de passer en compagnie d'Alecto ? Il semble que, pour le moment, la Magicienne refuse d'y répondre, et élude alors cette demande... En effet, elle se retrouve alors totalement cernée par le refus net et vif de l'ancien Félin. Visiblement peu habituée à cela, elle se redresse derechef, les paumes sur la table, légèrement penchée en avant, et un air combatif peint sur le visage.

"Futile ?!" Elle grogne et paraît commencer à perdre son sang-froid. "Il faut savoir ce que tu veux !" Pesta la Sorcière, qui se rendit rapidement compte qu'elle venait de hurler et taper sur son bureau. Thiana se redressa alors, faisant une légère moue, et prenant le temps de se calmer, profitant des paroles de Yazill pour ce faire.

Et lorsqu'il lui lança un regard évocateur, alliant son geste sensuel à une proposition qui semblait bien moins commerciale, la Sorcière leva un sourcil, et son visage sévère vira en un petit sourire entendu. Avec langueur, elle l'imita, et passa sa paume le long de son gilet de cuir, jusqu'au creux de son décolleté, ne le lâchant pas du regard. 

"Une nuit par semaine sous cette forme, ici même... En dehors des cinq soirées en salle, bien sûr."
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mardi 01 septembre 2020, 18:49:35
Je ne fais pas d’autres commentaire, ni ne m’effraie de son saut d’humeur. Je m’y attendais un peu, il m’a même semblé tarder. Par contre j’ai un sourire plus franc et coquin comme elle accepte ma suggestion de me réconforter avec elle une nuit par semaine. C’est clairement une victoire pour moi. J’avance alors d’un pas vers elle, tendant la main.

- Nous avons un accord il semblerait…   

Avec un regard brillant et un sourire malicieux. D’autant que partager son lit me met à sa hauteur, au moins symboliquement. Mais arrivé à portée de poignée de main j’ajoute,

- Maintenant, si vous êtes disposée à voir en moi un vrai collaborateur, un associés provisoire, j’aurais bien une idée du tonnerre qui pourrait bien faire parler de votre auberge à des lieues à la ronde, et y faire venir une nouvelle clientèle. De quoi évincer toute la concurrence et nous faire un joli magot. Mais attention ! Celui-là, on le partage équitablement.   

Posant une fesse sur son bureau, et ramassant son verre, pour y tremper les lèvres en attendant sa réaction.     
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le mardi 01 septembre 2020, 19:07:22
La main de la Sorcière, malgré sa finesse, est d'une poigne assurée. Elle s'assure de ce geste d'accord, comme s'il était capital, avant de l'observer prendre ses aises, s'installer sans vergogne sur le bois de son bureau, lui voler sa coupe, et se montrer grossier, sous des allures charmeuses.

Thiana le regarde faire, en silence, sa main est restée à la couture de son propre décolleté, qu'elle remonte et abaisse distraitement. Alors, de sa main libre, elle forme une arabesque dans un mouvement gracieux, et sans un bruit, le verre qui avait à peine effleuré les lèvres de Yazill se met à bouger, comme ayant sa volonté propre, et de détache de son contact, flottant dans les airs lentement, avant de rejoindre sa propriétaire.

L’œil brillant, mais ferme, la Sorcière lui sourit.

"Ne prend jamais mes affaires sans ma permission." C'est un sage conseil, tout autant qu'une menace, mais le visage de la Magicienne ne paraît pas agressif. C'est somme toute, un avertissement pour lui éviter quelques ennuis. Et bien évidemment, cela devait s'appliquer à toutes ses possessions, Alecto incluse.

Mais Thiana paraît amusée de cette déconvenue, l'attitude sereine et forte d'une femme puissante, qui ne craint pas grand chose. Du moins, en apparence. On craint tous quelque chose, pas vrai ?

La Maîtresse d'Alecto, attirée par les mots du Terranide, se pencha alors vers lui, avec maîtrise, buvant une gorgée de vin cependant qu'elle gardait un instant de silence pesant s’accommoder de leur petit jeu. Enfin, elle répondit.

"Expose donc ton plan, je t'écoute."

Assurément, la Sorcière avait l'air d'apprécier la tournure que prenaient les choses, d'autant lorsqu'il parlait de magot, de concurrence, et de clientèle. Son oeil turquoise brillait sans qu'elle ne s'en cache, se délectant du vin, tout autant que de la vue.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mardi 01 septembre 2020, 23:37:33
La coupe m’échappant des mains j’ai un instant de surprise, puis une moue amusée et me relève, faire quelques pas dans la pièce comme elle m’avertit de son sens aiguë de la propriété. Je pense évidemment à Alecto, me gratte la joue et, commence à expliquer, enthousiaste,

- Imaginez, un soirée par semaine réservée uniquement… aux femmes ! Je sais ! vous vous dîtes, c’est idiots, aucun mari ne laisse sa femme aller à l’auberge sans lui. Et c’est là que vous vous trompez. D’abord il y a les toutes les veuves, nombreuses avec les guerres qu’on a, qui seront contentes de se changer les idées. Ensuite toutes les mères isolées, qui trouveront bien à faire garder leurs marmots une soirée… Et puis les femmes qui commandent à la maison, si si, y’en a… et enfin aussi, les femmes qui aiment les femmes…  Au final, ça finit par en faire du monde ! Surtout si vous êtes la seule à le leur proposer. En commerce, il faut savoir innover le premier pour rafler la mise.

Je parle en marchant et en gesticulant, accompagnant mes propos…

- C’est là que j’interviens, un soir par semaine. Quand tout le monde à bien bu, voilà que le petit chat danse sur la table, et on commence alors les enchères à coup de pourboires… quand elles ont payé assez, soudain je me change en jeune homme… Il faut savoir que je suis toujours complètement nu quand je me transforme. On relance alors les enchères, tandis que je danse toujours pour une demi heure trois quart d’heure…

Je me met alors à onduler des hanches et des bras en la fixant dans les yeux, sur une musique imaginaire… retirant ma chemise…

- À la fin de la demi-heure, celle des clientes qui aura payé le plus de pourboire gagne le temps qu’il me reste de métamorphose pour user de mes charmes. Je gage que ce petit jeu peut rapporter gros. Car toutes les mises données son perdues, et seule la plus offrante est récompensée. Mais toutes ont payé pour voir la métamorphose. Puis rêvé de remporter la mise, et cassé la tirelire pour y arriver. L’alcool et l’émulation aidant, on peut avoir des pourboires énormes !

Je cesse de danser, lui jette ma chemise en boule au visage et me rapproche d’elle, me rasseyant d’une fesse sur son bureau.

- Alors ? C’est pas un plan du tonnerre, ça ? Quelle autre auberge fera autant parler d’elle ? Sans compter que vous deviendrez populaire auprès des femmes de la cité, alors qu’aucune auberge ne les attire. Et qui mieux que les femmes parlent entre elles de ce qui leur a plu ? Il n’y a jamais que des hommes pour aller boire et dépenser, faut le reconnaître. Si bien qu'on sera les seuls et les premiers sur ce coup-là.       

Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le jeudi 03 septembre 2020, 20:40:09
La Sorcière a été des plus attentives lors des explications de Yazill, semblant avoir été parfaitement ferrée par les promesses de profits et éradication de la concurrence. Son regard turquoise le suit dans ses ondulations, et elle a des rictus amusés lorsqu'il retire sa chemise, avant de l'attraper au vol contre son visage, plutôt hilare.

Quoi qu'elle pense, elle paraît enthousiaste à ces idées novatrices, et hocha parfois la tête, tantôt intriguée, tantôt approuvant une réflexion. Les femmes n'étaient pas considérées comme de potentielles clientes régulières des tavernes, bien trop souvent prisonnière de leurs tâches en cuisine et à l'éducation des enfants. Elle savait d'expérience que ses clients étaient des hommes, en très grande majorité, et que les quelques dames qui s'y aventuraient étaient soit assez courageuses et hargneuses pour répondre aux moqueries, soit assez vieilles pour ne plus en avoir rien à faire des regards ou remarques.

Alors, posant négligemment la chemise du Métamorphe sur le dossier de sa chaise de bureau, sans accorder beaucoup d'importance à ce qu'elle ne soit pas froissée, là où Alecto l'aurait pliée avec soin, Thiana fit venir à elle une seconde coupe, qui voleta depuis un buffet jusqu'à sa main, et elle servit le vin à son ... collègue.

"Trinquons, tu as une semaine pour organiser le test de cette soirée originale."

Elle ne releva pas qu'il acceptait d'user de sa nuit dans sa peau de terranide pour jouer les prostitué, et cela ne semblait en rien l'émouvoir, du moment qu'elle y trouvait son compte. Qu'il se renie, regrette, ou se retrouve pris d'assaut par une horde de donzelles esseulées ne lui faisait ni chaud ni froid, et elle eut même un sourire un peu sarcastique, en songeant que sa petite Esclave ne serait pas du même avis qu'elle.

Lentement, mais d'un geste assuré, elle posa sa paume sur le genou de l'ancien Matou, la remonta lentement sur sa cuisse, et, avec un geste de menton provocateur, l'interrogea.

"Tu as déjà vendu ton corps contre de l'argent ? Il faut qu'elles en aient pour leur mise, tu comprends." Hors de question de laisser faire un amateur, cela ne fonctionnerait qu'une semaine ou deux, le temps de plumer ces pauvres dames, mais elles lui feraient une pénible réputation, ce que la Sorcière voulait à tout prix éviter.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le mercredi 09 septembre 2020, 14:26:16
Diantre ! Une semaine ? Ça me paraissait court et long à la fois, à tout bien réfléchir. Je vais devoir mouiller sérieusement la chemise. Mais j'ai déjà ma petite idée sur la façon de faire marcher le bouche à oreille et remplir la salle.

- Vas pour une semaine !

Je trinque, comme si tout allait bien. Mais déjà je m’en veux de m’être autant emballé pour gagner le respect de la Sorcière. Et je regrette déjà d’avoir fait cette proposition laborieuse. Et… Oh mince ! Qu’est-ce que va en penser Alecto ? Emporté par mon élan, je n’ai plus pensé à elle. Pas sûr du tout qu’elle apprécie. Je soupire, pensif, l’imaginant accroupie derrière a porte qui a tout entendu.Puis j’ai un léger sursaut quand Thana pose une main sur ma cuisse, et me questionne sur mes compétences à satisfaire une femme, enfin, une cliente… Je retrouve rapidement mon aplomb et rétorque, assez sûr de moi – S’il y a bien UNE malheureuse chose que je sais faire dans ma vie, c’est bien ça ! ça m’a valu assez d’ennuis d’ailleurs, en témoigne ma peau de chat –

- Je… Oui et non. Sans doute pas au sens où vous l’entendez, n’ayant jamais perçu directement d’argent spécifiquement pour ça. Mais ne vous en faites pas, même au cas où… J’ai un regard vers le bas, pour ma braguette,  ça tombait en panne, je sais contenter une femme sans. Et puis,  tout chat que je suis, j’ai encore mon honneur à défendre, et ma réputation à tenir. Je ferai ce qu’il faut, vous pouvez m'en croire.

Disant cela d’un ton aussi déterminé que sincère, je pose ma main libre sur la sienne - tout en trempant mes lèvres à ma coupe – et je la fait glisser jusqu’à ma bosse… Je n’ai guère de doute sur mes capacités et compétences sensuelles. J’ai eu toutes sortes d’amantes, d’âges variés, et j’ai beaucoup appris d’elles. J’en sais beaucoup plus aujourd’hui que la plupart des garçons de mon âge. aussi plantant mes yeux dans mes siens, d'un air coquin avec un petit sourire malicieux j'ajoute,

- Mais vous voulez peut-être une démonstration ?    
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le jeudi 10 septembre 2020, 20:42:38
L'ancien Chaton avait vraisemblablement l'intention de tenter d'argumenter sur ses talents à pouvoir faire rentrer beaucoup de monnaie dans les caisses de l'Auberge, et ses proches poches, par la même occasion. La Sorcière ne sembla en rien ciller lorsqu'il la guida d'un geste fanfaron et que sa paume se plaça contre son entre-jambe, épousant avec élégance la bosse de son pantalon.

Les yeux turquoises de Thiana rencontrèrent les siens, et ils exprimaient quelque chose à mi-chemin entre la traque et le mépris tranquille, loin d'être virulent ou agressif. C'était assurément une expression qui lui allait bien, que reflétait toute sa personne, émanant d'elle une profonde assurance. Sa main se fit plus pesante contre les bas du Métamorphe, alors elle penchait la tête sur le côté, d'un sens, puis d'un autre, dans une grande sérénité apparente.

"Je ne crois jamais quelqu'un sur parole." Murmura la Magicienne en esquissant un sourire qui put sembler sarcastique, avant de hausser la voix d'un coup.

"Prouve-moi que j'ai fait le bon choix."

Sa phrase avait résonné dans la pièce, et on aurait pu juger avoir entendu la porte d'entrée de sa chambre frissonner. Thiana tourna les yeux vers celle-ci, eut un rictus passablement cruel, avant de reporter son attention sur Yazill. Sa main n'avait pas attendu de réponses à ses derniers mots, et un mouvement insistant caressait désormais le membre du Terranide. Malgré ce geste concluant leur rapprochement, la Sorcière restait à la même distance, certes assez proche tout de même, mais dans une position d'attente ou plutôt... de jugement.

Ces dames devraient en avoir pour leur argent, et le regard de Thiana semblait parfaitement affirmer qu'elle aussi, aurait à être convaincue, avant les clientes. La paume de sa main continuait ses caresses, creusée pour saisir la bosse qui durcissait sous le tissu, et paraissait, elle, à mille lieux des frémissements de la petite Esclave qui devait mourir de chagrin et de honte derrière la porte.
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le dimanche 13 septembre 2020, 09:12:04
J’ai jouer la persuasion, mais je n’aime pas du tout la suite, quand elle… avoue ne croire personne sur parole et réclame des preuves concrètes. J’avais pas prévu d’en arriver-là. Et je me sens mal. Je fais ce qu’il faut pour ne pas le montrer, néanmoins je suis bel et bien pris à mon propre piège. Je n’ai désormais d’autre choix que de continuer… ça m’apprendra à trop causer tiens ! Heureusement encore que Thiana est une femme attirante, au moins je n’en perds pas mon érection. Quoi qu’il en soit, ça fait un bon exercice pour me préparer à tenir mes engagements. Je réfléchis à toute vitesse à la marche à suivre, pour être "convainquant". Le première chose c’st d’oublier qu’Alecto est postée derrière la porte, sinon je ne vais vraiment pas y arriver !  Ce qui n’est pas chose facile, car plus je me l’interdis, plus j’y pense… Je change alors de tactique, décidant de l’imaginer à la place de Thiana. On ne peut être à deux endroit à la fois n’est-ce pas ? Et j’imagine Thiana à sa place, épiant comment je comble sa cliente Alecto. Oh oui ! Ça ça marche ! Je bande de plus bel.

Les yeux toujours planté dans ceux de la sorcière, je dégrafe ma braguette et sort mon membre dressé. Souriant malicieux,


- Oh hoo… Madame me fait déjà pointer au zénith on dirait, hé hé hé… Quel talent !

Puis je bouge, venant m’accroupir devant elle, et commence à feindre de mordre l’intérieur de ses genoux, de sa cuisse, remontant ainsi vers son entrejambe, manifestement impatient d’y arriver.  Je joue les affamés, happant un coup à pleine bouche et relevant les yeux vers elle pour voir sa réaction, ainsi de suite, m’approchant de ses secrets…  Je me mets d’ailleurs bientôt à ronronner. Ça se commande pas je sais, je ne peux pas feindre de ronronner. Mais que voulez-vous… j’ai toujours eu un gros faible pour les femmes… et dans cette posture, je ne saurais y échapper. 

Enfin j’arrive au but, et rassemble alors ses cuisses, les posant sur mes épaules comme je happe et mordille son entrejambe à pleine bouche à travers son pantalon. Désormais sourd au monde alentour, je peux mieux me concentrer. Mes grandes mains parcourent les rondeurs de ses hanches et de ses fesses, remontant parfois palper ses seins généreux, cherchant la soie de sa peau sous ses vêtements. J’attends de la sentir s’émouvoir un peu, de la sentir vibrer, avant de tenter de la débarrasser de ce pantalon qui m’empêche d’accéder à ses charmes…
   

Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le lundi 14 septembre 2020, 21:46:47
Si la Sorcière était excitée, c’était assez difficile d’en juger réellement. Bien sûr, elle avait ce petit sourire lubrique très reconnaissable, qui ne permettait pas d’avoir des doutes sur le fait qu’elle passait un bon moment. Mais de toute évidence, Thiana n’était pas une femme qui se lançait dans de grandes vocalises et sautes d’humeur dès les premiers instants d’un ébat.

Elle semblait ne rien savoir des petits tracas internes du Matou, ou, si elle s’en doutait, n’en montrait rien non plus. Peut-être même pouvait-on se demander si cela ne la rendait pas encore plus sarcastique, son regard turquoise légèrement plus brillant.

Elle ne fut pas sensible non plus, enfin, pas comme une midinette, aux petites flatteries de Yazill, le regardant de bien haut lorsqu’il entreprend de lui faire une belle démonstration de courbette, habile, pour prouver comme il saura faire monter la température chez ces Dames assoiffées…

A le voir ainsi, cette fois, elle sourit plus largement, dévoilant ses dents, et venant agripper sa tignasse sans faire grand cas de ses oreilles, alors qu’il ne reste que ses vêtements pour l’empêcher de sentir la bouche avide contre son intimité. Alors, elle ondule enfin du bassin, accompagnant ses mouvements avec une souplesse maîtrisée, avant de ricaner lorsqu’elle sent ses mains lâcher sa poitrine et venir tenter d’ouvrir son pantalon.

Thiana, d’une main ferme, repousse légèrement sa tête, assez pour qu’elle plonge son regard déterminé dans le sien. De sa main libre, elle claque son pouce contre son majeur puis son index, et en un claquement de doigts, Yazill put sentir contre ses joues la chaleur douce d’une peau. L’air frais de la pièce caresse également ses cuisses… Ils sont nus. Juste un petit claquement de doigt, rien d’autre. La Sorcière le regarde toujours de haut, le toisant avec suffisance, en penchant la tête sur le côté, comme si elle l’évaluait désormais dans le plus simple appareil.

Alors, comme s’ils n’avaient que trop été interrompu par son petit tour de passe-passe, la Magicienne réaffirma la poigne dans ses cheveux, pour le forcer à aller au bout de ce qu’il avait déjà suggéré, enserrant son visage de ses cuisses.

Assurément, cela n’avait rien à voir avec les pathétiques maladresses d’Alecto. Sa Maîtresse, elle, savait parfaitement y faire, pour un peu que l’on aime les femmes assez froides, et méprisantes…
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Yazill le jeudi 17 septembre 2020, 09:33:26
Bien sûr, je ne m'attendais pas à une attitude qui me mettrait à l'aise de la part de la Sorcière. Un test reste un test. Et je ne suis pas étonné que mes propos ne l'émeuvent pas. Elle n'est pas du genre à se laisser facilement impressionner. Mais dans ce domaine, je suis assez sûr de moi pour ne pas craindre inconsidérément l’échec. Je dois juste rester concentré. Même si me retrouver tout nu d'un coup d'un seul, d'un simple claquement de doigt n'aide pas à garder ma concentration.

Je m'efforce alors d'oublier qui elle est, son autorité, son pouvoir, ses pouvoirs... et ne voir en elle que la femme à faire vibrer, comme la première et la dernière de mon existence. Comme le dernier festin d'un condamné à mort.  Après tout, sur ce plan-là nous sommes tous égaux, qu'elle le veuille ou non, et j'ai de l'expérience. Aussi, passé trois secondes de surprises, trop courtes pour m'interrompre, je poursuis ma besogne, bien appliqué, fondant d'un baiser langoureux sur sa vulve à présent dévoilée... la happant à pleine bouche, comme un délice, soupirant profondément dans sa toison... Je la happe plusieurs fois à grande bouchées gourmandes, en ronronnant. Puis ma langue entre dans la danse, cherchant un passage entre ses pétales, fouillant ses chairs tendres, cherchant sa rosée... épargnant pour l'instant volontairement son petit bourgeon. Je pense à Alecto et bande de plus bel. J'imagine que c'est la sienne. Je me mets en prière, ce que je prodigue à sa Maîtresse plus ou moins contraint et forcé, c'est en vérité à elle que je l'offre. Son dieu m'en est témoin. Alors je grogne, et pousse des soupirs d'appréciation, pour rendre mon rôle plus visible, comme si c'était la meilleure fleur que j'avais jamais butiner de ma vie.
C'est important de rassurer la cliente. Je la fais languir un moment, soufflant et hochant la tête à laper ses délices goulûment, ses rives moelleuses, avant d'enfin sembler découvrir son petit bouton et m'acharner dessus.

C'est là que tous mes talents de chat s'expriment à plein au fond. Toutes ces heures passées en journée à me lustrer le poil, musclant ma langue, font des merveilles sur son pistil emprisonné entre mes lèvres. Je prends un rythme soutenu et le garde, implacablement, fermement agrippé à ses hanches, soufflant fort dans sa toison, bien résolu à le faire éclore coûte que coûte dans les meilleurs délais, mes grandes mains pétrissant des fesses en rythme...   
Titre: Re : Un soir habituel à l'Auberge... ? [Yazill]
Posté par: Alecto Nemed le jeudi 17 septembre 2020, 20:34:05
Cette fois, Yazill fut sans doute satisfait de constater que ses attentions avaient des répercutions sur l'attitude de la Sorcière. Loin d'être insensible, bien évidemment, elle gardait cette aura de noblesse légèrement hautaine et suffisante sur le visage, mais autour du visage du Terranide, ses cuisses se serraient de manière irrégulière, réagissant à ses coups de langues et le souffle chaud contre sa chair humide.

Thiana respirait un peu plus bruyamment, à mesure que le plaisir montait, et surtout, qu'elle paraissait ressentir de la frustration, son amant lui refusant bien trop longtemps à son goût les caresses tant espérées aux endroits les plus stratégiques de l'anatomie féminine.

Comme une victoire pour lui, un léger grognement de désir s'éleva d'entre ses dents, retroussant les babines, lorsqu'enfin elle bénéficia des sucions délicieuses savamment placées. Pour l'accompagner, sa main continuait de fourrager ses cheveux, allant même jusqu'à lui tirer parfois les oreilles, mais de l'autre, elle avait reprit son verre de vin, et sirotait, en râlant de plaisir de temps en temps.

Alors que l'intensité grimpait d'un cran, Thiana se cambra afin d'accentuer la pression de cette langue dans son intimité, totalement maîtresse de son plaisir, et flattant d'une caresse sur la joue son collaborateur si doué. D'une voix qui trahissait le bien qu'il lui faisait, elle lâcha en un rictus :

"Tu vas les rendre folles."

C'était anodin dans des étreintes, mais Yazill commençait à connaître la Sorcière, et ce simple compliment était un véritable trésor. Il semblait à la Maîtresse de la petite Alecto que le Matou se donnait grand mal pour lui prouver à quel point il était sûr de faire un carton avec son idée, et elle envisageait parfaitement désormais les possibilités. Juste avec sa langue, il pourrait déjà faire tourner la tête de bien des femmes délaissées ou inexpérimentées, et elles viendraient de loin pour le plaisir de se faire lécher par un Métamorphe, qui n'était pas un esclave enchaîné comme un vulgaire animal sexuel.