Identité : Sung Zeta
Âge : Inconnu, même de lui-même. Physiquement, une vingtaine d’années.
Sexe : Ce qui se rapproche en tout point d’un mâle
Race : Humanoïde, d’apparence en tout cas…
Sexualité : Assez libre, même si plus attiré par les corps féminins
Physique :
L’aspect étrange avec le corps de monsieur Zeta est qu’il pousse à l’extrême certains traits humains, rendant l’ensemble tantôt paradoxal. Il est excessivement élancé, faisant près de deux mètres, mais pour un poids tout à fait normal. Ses muscles sont dessinés et fins, mais sa force est bien supérieure à ce qu’ils peuvent faire deviner. Il est très svelte, mais sa voix est caverneuse et grave. C’est un peu comme si son corps n’était pas le bon, s’il était quelque chose vacillant sur la ligne séparant le naturel de l’imaginaire.
C’est pourquoi à l’image de son corps, les traits de son faciès sont fins et pâles. On ne peut pas dire qu’il est splendide, mais cela serait mentir ne de pas lui trouver un certain charme lugubre dans ses yeux noirs obsidienne. Ses cheveux sont mis longs. Pas assez pour être attachés, mais suffisants pour gêner sa vue. Sa bouche et son nez sont fins, et de légères tâches de rousseurs, malgré ses cheveux d’un noir profond, maculent ses joues, au même titre que de larges cernes qui pourtournent ses yeux.
Toutefois, il porte le plus souvent un masque noir, et rares sont ceux qui ont pu voir son faciès dénué de cet apparat. C’est une pièce de sa confection, un fin voile de tissu encadré par une fine armature de bois.
Hormis l’habitude, il porte cet accessoire pour masquer une cicatrice sur le haut de son crâne remarquable par une fine ligne dépourvue de cheveux.
Si l’on s’intéresse à son style vestimentaire enfin, il revêt toujours du noir, mais jamais un noir brillant comme le cuir, toujours quelque chose de mate, comme de la soie ou de la laine. Cette absence de contrastes donnant, la plupart du temps, un aspect légèrement amorphe à son corps ayant déjà quelques proportions étranges.
Caractère :
Sung est un homme très méticuleux, parfois trop. Dans son magasin, chacun de ses masques son méticuleusement arrangés, aucune poussière n’est tolérée et chaque chose à sa place. Il a également un profond amour pour la poésie et tout ce qui se rapporte à l’art oral, même s’il ne récite ces créations que dans de rares situations. En défauts, disons qu’il est parfois violent, ou du moins qu’il ne maitrise pas toujours sa force, même s’il garde son calme dans la grande majorité des situations.
Il a également une peur des animaux en général. A noter que c’est, la plupart du temps, réciproque. Tout du moins, les chiens et les chats errants autour de son échoppe ont pour habitude d’éviter sa boutique, et si par hasard ils entrent, ils lui geindront au visage avant de détaler.
Si l’on évoque sa boutique, il est facile de déduire que sa vie est son métier, et son métier est celui de tailleur de masques. Depuis aussi longtemps qu’il s’en souvienne, il taillait des visages dans le bois, nuit et jour, si bien que personne ne l’avait jamais vu hors de sa boutique. Elle était ouverte à toute heure, et on le trouvait toujours adossé à son siège satiné à terminer une figure.
Fait encore plus intriguant, ce masque qu’il finassait à chaque client qui entrait était toujours à l’effigie de ce dernier. On pouvait ainsi se demander si tous les masques qui pendaient aux murs n’étaient pas en réalité un immense trombinoscope de ceux qui, un jour, avaient franchi sa porte.
C’est ainsi qu’il vit en ermite, son rapport à la société étant très limité. Quand il fait de rares références au monde hors de son échoppe, c’est le plus souvent pour mentionner des temps révolus, parlant de renaissance italienne ou encore du Roi Soleil.
Avec les autres, ses clients en majorité, il se contente souvent de parler de masques. C’est en effet la plupart du temps la raison pour laquelle ils poussent la porte du son étrange échoppe. Toutefois, il n’en reste pas moins un homme avec ses désirs, et l’absence de chaleur humaine le pousse parfois à des gestes aventureux.
Histoire :
Le feu crépitait dans la cheminée. C’était le soir, la lumière du soleil ne s’était pas tout à fait éclipsée, mais il était tout de même l’heure de dormir pour Sieg et Mina.
Toutefois, désobéissant à leur grand-mère, ils étaient restés jouer sur le parquet du salon. La modeste bâtisse datant d’avant l’URSS craquait sous les assauts du blizzard qui régnait dehors. Bientôt, il s’engouffra avec violence dans le chalet, lorsqu’un vieil Ukrainien de près de deux mètres s’engouffra, de lourdes buches sous les bras.
Alors les enfants ? dit-il de sa voix rauque usée par les hivers, On tarde à filer sous les draps ?
Après quelques pas de ses grolles couvertes de neige, il déposa les massives buches d’orme auprès du feu et ôta son manteau. C’est le moment que choisit Mina, haute comme trois pommes, pour tirer la manche de son ainé.
Dis Papy… Saurais tu nous raconter l’histoire du brodeur de bois ?
Il se retourna lentement, puis sourit affectueusement en soulevant la petite du sol avec ses main caleuses.
C’est donc pour cela que vous veillez si tard ? Très bien, tant que Mamie n’en sait rien.
Il se retrouvèrent ainsi, quelques instants plus tard, autour du foyer crépitant, avec trois tisanes encore brûlantes sous les yeux. Après s’être gratté la barbe, la dépoussiérant de la neige qui s’y était mêlée, le vieil homme éclaircit sa voix et commença.
Il fut un temps, une époque dont nul ne se souvient, où vivait une famille aux abords des bois.
Chaque jour que Dieu faisait, leur fille aînée, Mia, âgée de vingt ans, resplendissait d’une beauté sans pareil, si bien que chaque homme libre à des lieues à la ronde était déjà venus frapper à sa porte lui demander sa main.
Elle avait toujours refusé, ne voyant chez eux qu’un pur intérêt d’apparat plus que de sentiments.
Un jour, un prétendant se montra plus insistant que tous les autres. Se rendant au foyer familial, il proposa au père de la demoiselle le poids de sa fille en or, car il estimait qu’elle en valait infiniment plus.
C’est à cet instant qu'elle perçut que l’avidité de son paternel dépassait de loin son amour pour la chair de sa chair.
Les enfants étaient pendus aux lèvres de leur grand-père, non sans fierté de transmettre à ses descendant la légende que son paternel lui contait.
Apprenant cela, elle prit la fuite, et bientôt, une milice menée par son prétendant alla à sa poursuite. Sa course folle la mena au cœur des bois, où, auprès d’un lac au centre d’une clairière, elle aperçut une modeste bâtisse d'où provenait une fine lumière.
Pressée par les aboiements en les cris qui gagnaient sans cesse du terrain sur elle, elle s’engouffra avec hâte dans les eaux croupies du lac, n’ayant pour seul objectif que de trouver refuge dans le chalet. L’instant d’après, trempée et boueuse, elle avait passé la porte de la bâtisse. Devant elle, une forêt de masques, et en leur cœur, un homme gravant le visage d’une femme sublime dans l’ébène.
Le brodeur de bois ! s’écria Sieg, les yeux emplis d’étoiles.
Oui mon petit, c’était le brodeur de bois…
La voyant arriver comme tel, il n’avait même pas sursauté ni même jeté un simple regard en sa direction, se contentant d’apporter la touche finale à son œuvre.
Aidez-moi, qui que vous soyez ! s’écria la splendide demoiselle aux cheveux de feu. Elle était très intriguée par ce qu’elle voyait, mais sa panique prenait le dessus sur ses questionnements. Au travers du bois usé de la porte, les aboiements se rapprochaient encore. A coup sûr, les chiens de chasse de la milice n’avaient pas été dupés par sa traversée des eaux nauséabondes.
Le brodeur se leva, en silence, et saisit dans le tiroir de son bureau une serviette de lin. Sa carrure, impressionnante et intrigante, fit reculer d’un pas Mia, mais sa chaleureuse voix caverneuse lui fit reprendre son calme.
Bonjour mademoiselle, si cela peut soulager la torpeur de votre fuite, puis-je au moins vous offrir ce tissu ainsi que ma protection ?
Sa réponse fut un rapide hochement de tête. L’homme, qui la dépassait de deux têtes, se trouvait juste devant elle. L’ombre de son corps en contre-jour la recouvrait entièrement, si bien qu’elle se sentait en sécurité. Les fines fumerolles d’encens qui flottaient dans les airs contribuaient surement à ce rapide apaisement, mais la belle n’avait pas encore entièrement oublié la menace qui pesait sur elle non loin.
D’un pas silencieux, Sung Zeta se rendit à la porte de son échoppe. Il l’ouvrit en grand, ce qui fit sursauter Mia.
Non ne…
Ses yeux s’ouvrirent en grand, dévoilant tout le splendide de ses yeux bleus. Les aboiements s’étaient tus. Le crépuscule avait laissé sa place au matin sous une douce mélodie de Koto. Elle se sentait bien, terriblement bien, même si elle ignorait comment. Elle qui s’était aventurée au cœur de la forêt noire une heure auparavant se retrouvait à contempler les sakura en fleur. L’air de l’aube alla caresser les joues encore trempées de sa baignade.
Elle se sentait apaisée, enivrée.
Elle prit alors la peine de se dévêtir de ses affaires souillées de l’eau du lac. M. Zeta n’osa pas poser de regard sur elle, même si l’envie était forte. Il lui tendit un long linge qui permit à la demoiselle de se sécher, puis une splendide robe noire qu’elle saisit avant de s’approcher du brodeur de bois. Encore dénudée, elle déposa un baiser sur les lèvres de son masque, passant ses mains contre le satin de sa tenue. M. Zeta resta impassible, même s’il ne put détourner le regard d’elle. L’instant d’après, il put voir à quel point la robe lui seyait à merveille, et quelques secondes encore après, il la vit sortir de son échoppe en silence, entamant une marche sans but dans les rues d’Osaka.
Le soir même, il accrochait non loin de son bureau le masque d’une splendide femme aux cheveux roux, et reprenait la gravure d'un nouveau visage...
Les joues de Mina étaient écarlates, et les yeux de Sieg pendus aux lèvres de son grand père. Ils n’avaient pas touché à leur tisane de toute l’histoire tant ils avaient été captivés, et le vieil homme, après un long silence, repris la parole.
Au lit mes chéris !
Obéissants, ils se glissèrent sous les draps sans un mot. Après les avoir bordés, le vieillard redescendit dans le salon. Il débarrassa les boissons devenues froides et alluma sa pipe, s’asseyant lourdement sur le divan.
Le sourire aux lèvres, son regard se posa au-dessus de la cheminée.
Il y trônait, dans un cadre, le visage en bois d’un vieil homme barbu.
Autre :
Hormis une semblable immortalité dont on ne saurait expliquer le fonctionnement, une force dépassant celle octroyée par ses muscles fins, M. Zeta semblerait presque humain.
Mais il est maintenant venu le temps de vous parler de son lieu de vie, de travail… peut être même de naissance : Sa boutique.
Il s’agit d’une salle rectangulaire, éclairée par une lumière tamisée sans réelle source au plafond. Chaque centimètre de mur est consacré à un masque, mais étrangement, il trouve toujours la place d’en loger un de plus parmi eux. Dans leur globalité, on peut trouver une mystérieuse harmonie dans leur répartition chaotique.
Hormis ces murs ornés, il y a au centre de la pièce un large divan faisant face à un bureau couvert d’éclats de bois. On peut sentir au toucher l’usure liée aux innombrables clients s’étant succédés à la même place, mais aussi une étrange odeur enivrant la pièce.
De quoi s’agit-il ? Même les plus grands experts ne sauraient précisément le dire. La seule chose certaine, c’est qu’elle détend, enivre presque, si bien que l’on se sent comme flotter dans une mer de nuages.
Comment avez-vous connu le forum ? Un certain Johan m’a invité durant de lubriques discussions…