Il devait reconnaître que ce monde avait fait du grand art sur les spiritueux. Son monde ne disposait pas d'autant de choix et la production de masse qu'on trouvait ici était à des lieux de ce qu'il connaissait. Exporter quelques concepts, technologies et bouteilles ne ferait pas de mal, pour améliorer son monde. Ah ! Le son de l'eau s'était tu, et le calme régnant, pour ne pas dire le silence le plus total dans l'étage, permit au Démon d'entendre les bruits de pas venir. Il contempla une ultime fois la vue de la baie vitrée, jusqu'à croiser le regard de la femme de la soirée, au travers du reflet. Celle-ci sursauta et gronda, tel un chat de gouttière. Elle feulait tant bien qu'il restait calme quand elle l'insulta à nouveau. De toute façon, il allait remédier au problème dans un instant.
Étendant son esprit jusqu'au sien, il comprit rapidement que la technologie de ce monde était suffisamment avancée pour qu'il n'en comprenne pas d'emblée tous les aboutissements. Mais il était sûr d'une chose, il ne lui restait qu'un moyen de communiquer avec l'extérieur. L'emplacement était marqué dans l'esprit de la femme, et cette information fut facile à dénicher, encore plus comme il y pensait à ce moment. Posant le verre, il se leva subitement pour prendre de cours l'arrogante dame, et sous ses yeux, il cassa le téléphone.
Son regard froid se posa sur elle. Seule sa serviette l'habillait, et son visage semblait exprimer gêne et colère. Le Démon se délecta de tels sentiments qui montaient en elle, surtout qu'il était lui-même énervé. Sans prévenir, sa main attrapa la gorge de l'héritière, serrant assez pour avoir une bonne poigne, mais pas assez pour l'étouffer. Si elle n'avait plus d'air, elle ne comprendrait plus la situation après tout.
Ses jambes sont fines, son cul est musclé, sa poitrine dont le décolleté n'était garanti que par cette serviette. Et à bien y regarder, une fois qu'elle aurait perdu cette triste arrogance en sa présence, elle serait plus agréable encore à regarder. Oui... Un moment de fête en perspective. Le Démon se lassait de garder le silence, et pour faire comprendre à la garce qu'elle était à sa merci, il fouilla brièvement son esprit à la recherche de son nom.
"Maintenant, Lola, je vais t'apprendre qu'on est jamais au sommet de la chaîne alimentaire. Et surtout pas les parvenus comme toi." Il rapprocha son visage de celui de la jeune femme, examinant le détail de ses traits ainsi que les expressions qui dansaient de ses yeux. "Tu n'es qu'un jouet pour les Êtres comme moi."