Ne voudrait plus y croire ... [ PV ]

http://www.youtube.com/watch?v=IMpxBrTx8KY

La jeune femme, fine et grande, s'installa tranquillement sur le sable de la plage, bien sagement. Un bar ouvrait non loin de là. Elle irait y faire un tour, elle le sentait. Les couples venaient s'ébattre dans le sable, pensant être seuls, alors qu'ils étaient entourés par des vicieux ou d'autres couples. C'était désagréable de les entendre se pelotter et se becquotter. Surtout quand la solitude était notre seule compagne.

La jeune femme remit sagement sa capuche sur sa tête, ses yeux fixant l'horizon avec une sorte d'inquiétude mal dissimulée. Elle n'aimait pas l'eau, elle n'aimait pas la mer. Elle n'aimait rien, en ce jour ci. La deception, la solitude, la depression et la faim lui mettait le moral à plat.

Elle se leva, bien décidée à boire et à quitter les couples autour d'elle dont les soupirs mettaient mal à l'aise et énervaient. Elle se consolaient en se disant que le lendemain, ils regretteraient de l'avoir fait dans le sable, qui prend un malin plaisir à s'insinuer partout. Elle se posa sur une table, sur la terasse, et commanda un verre rapide. Un coktail, un bon coktail, n'importe lequel tant qu'il est alcoolisé et coloré. Elle fixa l'horizon, la ligne de rencontre de la mer et du ciel, où le soleil se couchait délicieusement.  Un beau spectacle.

En moins de deux minutes, son coktail arriva. Il était beau. Elle mit son MP3 sur ses oreilles.

Les gens commençaient à venir se poser pour boire un coup. Elle espérait cependant que peu de gens viendraient. Elle n'était pas d'humeur à supporter un autre son que celui produit par son MP3 qui fredonnait du Da Silva.[/center]

Alors que le soleil, dans sa chute, venait à la rencontre de l'horizon et illustrait le crépuscule d'une journée de fin d'été, Nava courait le long de la plage depuis une bonne heure. Alors que sa journée avait été normal, routinière, il se rendait compte, comme à chaque fois qu'il le faisait, que de sortir, faire du sport, seul, son baladeur à ses oreilles, que tout cela arrivait bizzarement à donner un dimension et une atmosphère plus profonde à ses journées, comme s'il se retrouvait tout à coup nu, fragile, à se demander pourquoi il semble triste et heureux à la fois.

Cette profondeur lui plaisait, il s'entraînait comme ça le soir venu, comme une sorte de thérapie dont il serait le guide pour faire le vide, non pas pour réfléchir au sens de la vie, mais pour que sa tête et son corps se rendent compte, par des sentiments et des impressions indicibles que le monde est plus qu'une routine.

Il sentait à présent retentir à travers son corps chaque pas accompli dans le sable, se calquant au tempo des chansons qu'il écoutait, il tanguait entre la mélancolie, le bonheur et la colère, qui se succéaient inlassablement en lui...

Il voyait tous ces couples étendus là, les enviait, les maudissait, leur souriait tour à tour...

Alors que qu'une de ses chansons s'achevait, son corps lui réclamait à boire et ses yeux lui faisaient remarquer la café au bord de la plage. A la marche, il s'y dirigea calemment, le baladeur éteint, debout au comptoir, il demanda de l'eau fraîche.

Il se mit alors à observer, dévisager même tous les clients...

hj-si dans ce post, je  prends pas assez l'initiative, dis le moi  -hj

Erwane agita doucement son verre, signe qu'elle avait finie. Elle remuait ainsi ce qu'il restait au fond, une sorte de dépot orangé assez joli. Elle l'avala son pitié, admirant le verre sale et vide. C'était beau, affreusement beau. Elle se retourna pour en commander un autre, d'une manière violente, le verre à la main. Elle avait soif, elle voulait boire.

Elle remarqua l'homme au comptoir qui dévisageait les environs.

Elle resta surprise au point que son verre s'écrasa sur le sol.

Elle n'aimait pas être dévisagée. Les mots " Encore un, svp" moururent au fond de sa gorge, tandis qu'elle se retournait, gênée, face à sa table, les joues rouges comme des tomates trop mûres, et les yeux pétillants.

Elle avait brisée un verre, sa maladresse habituelle revenait à la surface. Mais un garçon qui le regardait c'était bizarre ... Elle ose lentement tourner la tête vers lui, et remarqua qu'en vérité, il dévisageait un peu tout le monde, que son regard tombait sur toutes les têtes de la foule qui occupait le bar.

Elle en fut soulagée, et poussa un soupir de joie. C'était débile, elle aurait du se sentir vexée qu'il ne la fixe pas, elle. Mais elle préférait l'idée qu'il regarde tout le monde. Elle ne savait presque plus parler aux gens, elle devenait presque parano. C'était affreux ...

Et tomba en arriére dans un cri aigu de surprise.

Alors que ses yeux sondaient le café de manière...uniforme, comme un radar sans aucune humanité, désinteressé, le bruit du verre qui se brise les alerta et, bien malgré lui, il se concentra sur une jeune femme, coupable de tout cette animation.

Elle avait l'air énervé et distrait. Du genre beauté froide qui arrive à démonter les plus expérimenté des dragueurs. Mais cela, c'étaient des préjugés, des stéréotypes que notre cerveau nous impose, on ne peut rien y faire, et souvent, on est bel et bien surpris par la suite...

Faussement agacé par ce genre de femme, alors qu'au fond, il ne connaissait rien d'elle, Nava l'examina, l'ausculta. Il parcourait ses jambes, ses cuisses sa taille. Ses yeux allaient et venaient sur son corps alors que respirant encore profondément, il demanda un soda au barman...

Elle était belle, et, au vu des événements, Nava paraissait énervé par ce simple fait. Mais il continuait à la regarder car, entre admiration, désir et exaspération, il ne pouvait décemment pas se lasser du spectacle que lui offrait cette femme..En plus, il pouvait prendre tout le temps qu'il voulait, il n'était tenu à aucune autre obligation que celle de faire absolument tout ce qu'il voulait la fin d'après-midi venue...

En émettant un petit "aïe" et en se massant le dos, la jeune fille se leva de tout son long. Tout allait bien : son long débardeur blanc n'était que trés peu sali, son long jean slim qui rendait ses jambes extrêmement fines n'avait rien, et son sweat noir sans manche était nickel. Elle eut un soupir de soulagement. Non pas qu'elle soit matérialiste, mais elle n'aimait guère tomber et se relever en sale état.

Bref.

Elle se leva donc, et s'étira doucement, relevant sa chaise, rougissante. Un serveur accourut pour nettoyer et l'emmener au bar, où elle se posa doucement sur une chaise, ses yeux clairs et écarquillés scrutant tout autour d'elle.  Elle était un peu perdue.

- Je voudrais ... la même boisson que tout à l'heure, balbutia t'elle en direction de la personne derrière le bar.

Elle s'accouda doucement au bar, sans oser fixer le jeune homme. Ah, qu'il lui faisait peur avec ses yeux, avec son attitude. Elle se trouva en un instant trop maigre, trop faible ...

- Je déteste me donner en spectacle, marmonna t'elle.