Il y a très longtemps, en Egypte antique ...À feu et à sang était le petit palais. Tout espoir était perdu pour la noble famille qui n’avait autre choix que de fuir, se réfugier ou mourir. Père, mère, sœur et frère. Tous étaient sur le point de perdre la vie alors que le village s’était fait incendier et que leur vaste demeure était en train de subir le même sort. Tout avait été si vite ... Les gardes ne pouvaient retenir plus longtemps les assaillants venus chercher les têtes de cette riche famille de Thèbes. Qu’avaient-ils fait pour mériter tel châtiment ? Le recours à la magie noire.
Que cela soit lié ou non, que cela soit une punition pour cette famille où frère et sœur s’étaient initiés à la magie noire, le châtiment arrivait. Père et mère furent les premiers à mourir égorgés alors que les deux derniers survivants s’étaient barricadés dans le vaste sous-sol ayant servi à leur sombre initiation. Ménât et Nekhbêt, prince et princesse de Thèbes, n’avaient plus aucune chance de survivre. Leur destin était scellé. Ou pas ? La magie noire avait certes corrompu une partie de leur âme mais, elle leur avait permis d’accéder à un riche savoir qui était sur le point de les sauver – d’une certaine manière. Barricadant l’entrée du sous-sol, Nekhbêt, la sœur de Ménât, n’avait alors plus eu autre choix que l’ultime recours.
Un antique et puissant sortilège qui allait leur permettre, à tout deux, de sauvegarder non pas leur corps ni leur vie, mais bien le plus essentiel ; leur âme. Nekhbêt eut juste le temps de lier celle de son frère et la sienne à deux reliques différentes quand les barbares ayant brûlé la demeure et le village parvinrent finalement à eux, les tuant brutalement, faisant ainsi couler le sang une dernière fois pour faire s’arrêter la lignée de cette famille qui fut détestée, au point qu’ils en furent tués. Etait-ce la fin ? Rien n’était moins sûr. Il n’y eut plus rien pour Ménât et Nekhbêt. Le silence, le noir ... Le vide. Tout semblait
enfin fini.
De nos jours, à Seikusu ...Akihito Otone assistait encore une fois à ce cours très particulier d’Egyptologie, organisé depuis la rentrée par le lycée de Seikusu. Un cours qui était certainement très passionnant pour les enthousiastes mais assez ennuyeux pour le jeune homme. Peu social, distant, presque muet, Akihito était le genre d’élève qui passait inaperçu. Il avait une vie peu intéressante, vivait sur le campus, seul et sans famille. On pouvait dire que ce n’était pas la grande forme pour lui ; il poursuivait ses études sans grande motivation.
Il n’en était pas suicidaire pour autant. Akihito poursuivait juste sa vie comme il le pouvait, n’étant motivé ni intéressé par grand-chose, pas même ce cours d’Egyptologie. Pourtant, il ne manquait pas de qualité ! Les intervenants faisaient beaucoup d’efforts, ayant même réussi à se procurer des objets, des bibelots ainsi que des artefacts provenant directement de fouilles en Egypte. Le lycée avait fait un grand coup pour cette année avec ce cours si unique et ces professeurs. Cependant cela ne suffit guère à redonner envie à Akihito. Jusqu’au jour où malgré les apparences, le jeune homme ne put s’empêcher quand même de vouloir jeter un œil à ces curieux objets qu’on lui présentait en cours.
Ce fut après celui-ci, alors que les élèves venaient de quitter la salle et qu’il était le seul restant, qu'Akihito allait partir à son tour. Cependant son œil fut attiré par une relique, qu’on avait présenté plus tôt ; selon le professeur, archéologue ayant découvert cet objet, il aurait appartenu à une grande famille princière de Thèbes, la cité antique. En soit, l’objet n’avait pas beaucoup de valeur. Il s’agissait surtout d’une œuvre archéologique. Mais sa forme, sa couleur et l’ensemble tapa dans l’œil du jeune garçon, qui en soupirant, l’air toujours aussi blasé, s’en approcha et le prit en main. Sans grande valeur certes mais, il était indéniablement très joli. Le triturant un peu, étant un peu distrait, Akihito ne fit pas attention quand un petit déclic se fit entendre et que, soudainement, une poudre dorée comme le sable mais fine comme la pluie s’échappa de la tête de l’artefact.
Le lycéen, surprit, en fut aspergé. Il toussa fortement alors qu’il inhala la curieuse fumée dorée, puis reposa l’objet. Paniqué à l’idée d’avoir inhalé des vapeurs toxiques – comme certains archéologues l’avaient fait avant de mourir dans les tombes d’anciens Pharaons – il quitta vite fait la salle, se précipitant vers les toilettes pour tenter de s’en laver. Néanmoins, à peine le premier pas fait que chaque autre pas le plongeait dans une étrange et alarmante transe. Il soupira, il gémit tout au long du chemin, alors qu’un mal de tête s’éprit de lui. Il n’avait plus aucun doute ; Il venait d’inhaler quelque chose de toxique ! Mais, ce ne fut qu’une fois seul, isolé dans les toilettes et devant le miroir que les choses prirent un tournant bien plus ahurissant.
Akihito sentit son mal de tête s’intensifier alors que d’étranges pensées l’envahirent. Des images, des voix qu’il n’avait encore jamais vue et ni entendu. Devenait-il fou ? Est-ce que ce gaz avait des propriétés hallucinogènes ? À vitesse grand V, des dizaines puis des centaines d’images prirent place dans sa tête. Le pauvre garçon paniqua complètement et s’enferma dans une cabine, se tenant la tête entre les mains alors ... Qu’il se retrouvait complètement submergé de souvenirs qui n’étaient pas les siens. Mais plus les siens disparaissaient au profit de ces nouveaux, plus le plus voyant des changement survenait sur son corps. Il gémit et crispa ses mains sur les parois de la cabine alors que ses os commencèrent à se déplacer, à se réarranger pour ... Faire pousser ses hanches, les rendre plus rondes et généreuses. Son torse le brûla et le tira vers l'avant, provoquant une douleur indescriptible. C'était comme si quelque chose poussait depuis l'intérieur vers l'extérieur ! Il ne fallut guère longtemps avant qu'il constate avec effroi qu'il y avait des remous sous sa peau, provoquant par la suite la poussée, lente, d'une véritable poitrine féminine ! Tout son corps était en train de se métamorphoser en même temps que son esprit, qui était en train d’être remplacé, réécrit ... Par celui de Nekhbêt !
L’âme de la princesse, enfermée dans la relique, avait été libérée par Akihito et s’était infiltrée en lui, prenant donc possession de son corps et son esprit. Akihito gémit à nouveau alors qu’il commença à se souvenir qu’il était, en réalité, Nekhbêt, une princesse d’Egypte antique. Son corps termina de se métamorphoser quand ses attributs masculins disparurent. Son membre et ses bourses se rétractèrent, encore et encore, rentrant en lui en laissant derrière eux un fin et délicat sillon rosé, parfaitement imberbe et féminin. Cependant, quand Nekhbêt rouvrit enfin ses yeux après tant de siècles de sommeil, elle put constater qu’elle avait belle et bien retrouvée son allure d'antan ! La dernière des transformations eut lieu au moment où son visage commença à changer, à se réarranger afin de devenir plus fin, plus féminin et doux mais surtout, bien plus racé ; une sublime femme Egyptienne venait alors d'émerger ...
« Hmm ... Je ... Où suis-je ... » Dit-elle alors du bout de ses nouvelles lèvres. Confuse, perdue, la princesse se réveillait dans un corps qui n’était pas vraiment le sien, malgré qu’en prenant possession d'Akihito, elle venait de le
transformer en femme.