La femme dansait avec élégance, sensualité, avec le sourire ; cette Nancy Callahan, c'était bien elle ! Il en était maintenant persuadé. A mesure qu'elle sortait ses classiques, prenait la pose et se relançait dans sa danse, la tension du jeune homme retombait. Il se laissait doucement, mais sûrement, emporter par l'idée qu'il vivait quelque chose de complètement inédit, d'improbable, d'impossible. Un miracle ... Peu lui importait bientôt qui l'avait envoyée là, les conséquences et si sa fiancée le saurait ou non. Il se laissa lentement aller, se permettant de retourner un sourire timide quand elle s'approcha de lui jusqu'à l'effleurer d'un doigt, le visage si proche de lui qu'il pouvait sentir son souffle contre sa peau délicate. Il avait encore peur, oui, mais il était un peu comme envoûté, hypnotisé petit à petit par la danse lascive.
A peine avait-elle fait volte-face pour regagner la piste un peu surbaissée où elle pouvait bouger librement, qu'il sauta de son siège, la suivant à la trace. Elle dansa encore un peu, et il la regarda sous toutes les coutures, debout en silence pendant qu'elle faisait ce qu'elle savait faire. Quand elle se retourna finalement, elle sursauta, étouffa un cri de surprise. Il était juste là, tout près d'elle. Voulait-il une danse plus proche ? Il aurait pu juste demander une lap dance ; mais qu'à cela ne tienne, elle avait croisé des types bizarres aussi dans le temps. Marv était là pour la protéger, cela dit, et aujourd'hui elle n'avait que ce tazer dans un pli d'une banquette. Elle reprit sa danse, s'adaptant, l'incluant dans sa chorégraphie, tournant et se délassant tout près de lui tandis qu'il restait absolument immobile, sinon pour sa tête qui continuait de la suivre et semblait l'admirer de plus en plus.
Il était transis. Pour la première fois de sa vie, il lui semblait qu'il avait le choix, l'opportunité de faire ce qui lui plairait vraiment, de se détendre, de se laisser aller à ses envies ; de vivre, tout simplement. Il respirait fortement, son coeur battait la chamade, et il réfrénait comme il le pouvait les visions de ses fantasmes d'adolescent. Mais vint un moment où le charme perça ses défenses profondes, mordant les verrous retenant ses envies depuis des années. Nancy lui tournait encore une fois le dos quand il bougea, portant ses mains sur sa taille, ou plutôt sur ses hanches. Elle essaya de bouger de sorte qu'il laissa retomber ses mains, mais elle avait beau faire qu'il s'adaptait, et qu'elle ait le malheur de descendre et les mains remontaient un peu trop vers son soutien-gorge ... La musique empêchait d'entendre son souffle ou de deviner ses mots s'il s'en murmurait, mais elle put croiser son regard, et elle y vit un désir ardent.