De toute sa vie, Asami n'avait jamais été aussi déçue et meurtrie par quelqu'un que cet après-midi. Elle était rentrée seule à la maison, bien plus tôt que ce qu'elle avait normalement prévu, avant de se lâcher et de fondre irrémédiablement en larmes. Ce n'était pas comme ça que la jeune Asami avait imaginée son premier rendez-vous amoureux, en pleine puberté, son corps ressentait désormais des émois qu'elle n'avait pas ressenti lorsqu'elle était plus jeune, et avait commencé à s'intéresser plus particulièrement à un garçon, Kenji, dont elle était tombée amoureuse. Plutôt beau gosse, drôle et sympa, il avait le don de la faire rougir avec ses compliments, et cet après-midi, ils avaient convenu d'une marche tous les deux dans le grand parc de Seikusu, où Asami avait fini par lui avouer ses sentiments pour lui. Tout s'était bien passé, ils s'étaient même embrassés...jusqu'à ce que Kenji ne trouve bon, alors, de lui poser les mains aux fesses. Asami s'était alors rebiffée, demandant au jeune homme ce qu'il était en train de faire, suite à quoi Kenji lui avait répondu qu'il avait l'intention de...de "baiser" avec elle.
Asami avait beau, malgré ses airs de lycéenne mignonne, ne pas être du genre à imaginer des relations platoniques, elle ne s'était absolument pas vue coucher immédiatement avec Kenji, d'autant que la jeune femme était encore vierge et voulait attendre le bon moment pour s'offrir ! C'était d'ailleurs ce qu'elle lui avait dit...ce à quoi Kenji avait alors répondu très méchamment, en se moquant d'elle, et en l'envoyant littéralement balader avant de s'en aller. Asami en était restée coïte, choquée au delà ce que qu'elle aurait cru possible, et profondément blessée. Son tout premier amour, la première fois qu'elle avouait des sentiments à quelqu'un, et elle était tombée sur un connard de première catégorie, qui venait de lui briser le coeur.
Asami avait alors pris son bus pour rentrer chez elle, et elle avait eu bien du mal à retenir ses larmes en public, mais dès le seuil de la maison franchi, et la porte refermée...la pauvre sentit ses résistances céder comme un barrage. Le hasard voulait qu'en prime sa mère ne soit pas à la maison come à son habitude, d'ordinaire elle travaillait à domicile, mais aujourd'hui il avait fallu qu'elle se rende à son bureau.Asami était tellement dévastée qu'elle en oublia même de regarder son portable, les nombreux SMS et appels manqués de la part de sa mère, qui avait initialement voulu savoir comment son rendez-vous s'était passé, avant de naturellement commencer à s'inquiéter pour sa fille. Asami elle était montée dans sa chambre, et elle pleurait à chaudes larmes. Une déception amoureuse était toujours quelque chose de terrible à gérer, surtout pour Asami qui était une vraie petite fleur, mais en prime Kenji lui avait vraiment dit des choses qui l'avaient blessée, elle qui en prime s'était d'avantage attendue à une après-midi romantique...
Impossible pour elle de déterminer combien de temps elle resta ainsi, mais à un moment, des crissements de pneus au dehors finirent par attirer son attention et, en reniflant, elle comprit soudainement
M-Maman...
Les yeux écarquillés, elle fourra rapidement ses mains dans son sac à dos pour attraper son portable, et vit alors la multitude de SMS et d'appels manqués, où elle pouvait voir que sa mère était morte d'inquiétude. Cette dernière rentrait d'ailleurs plus tôt de son travail que ce qu'elle avait initialement prévue, et à la tristesse s'ajouta la culpabilité...elle savait pourtant que Linda, sa mère, était très protectrice à son encontre. Ce n'était pas au point de l'empêcher de sortir ou quoi que ce soit d'autre, mais elle et Asami étaient habituées à s'envoyer quotidiennement des SMS, sans compter le fait qu'Asami lui avait promis de la tenir au courant de son rendez-vous...ce qu'elle n'avait du coup pas fait.
Oh non mais qu'est-ce que je suis conne...
En entendant sa mère l'appeler au rez-de-chaussé, paniquée, Asami ne perdit pas une seconde et descendit de sa chambre.
J-Je suis là Maman...
Nul doute que Linda verrait instantanément que sa fille venait de beaucoup pleurer, outre le fait que ça se voyait sur son visage, son habituel air de joyeuse jeune fille pétillante n'était pas là, bien au contraire même.
Je suis tellement désolée je...j'aurais du t’appeler...j-je...
Tentant tant bien que mal de se retenir...Asami craqua de nouveau, et s'approcha rapidement de sa mère pour l'enlacer, et pleurer à chaudes larmes contre elle. Encore incapable de parler, elle avait juste besoin, là, de sentir sa mère contre elle la réconforter.