La carotte ou le bâton, le dilemme d'une lapine [Mélinda Warren]

Min avait encore du mal à y croire, ayant l'impression de vivre un cauchemar éveillé. Cela faisait tout juste quelques jours que la terranide avait été arrachée à son village natal, victime d'un groupe d'esclavagiste aveuglé par l'argent. Un destin bien funeste. Aujourd'hui, elle avait quitté l'infâme prison où elle était entreposée, et fût emmenée dans une auberge, de lourdes chaines aux poignets et aux chevilles entravaient ses mouvements, et cliquetaient à chacun de ses pas. Elle sentait les regards des consommateurs se poser sur elle, gourmands et pervers, comme si elle était un délicieux dessert. Ils pensaient qu'elle était une nouvelle esclave prostituée, et se pourléchaient déjà les babines en s'imaginant abuser d'elle. Elle-même pensait que c'était le destin qui lui étaient réservé, et elle en frémissait d'horreur. La réalité, néanmoins, était différente.

La femme et son esclavagiste s'étaient arrêtés là simplement pour faire une pause, et se préparer avant leur véritable destination. Il la fit entrer dans une chambre, bientôt rejointe par deux autre femmes, et lui retira ses chaines, avant qu'elle ne subisse un traitement auquel elle ne s'attendait pas du tout. Min fût soigneusement lavée, shampooinée, délicatement parfumée, bien coiffée, légèrement maquillée. Elle avait l'impression d'être pomponnée, ce qui était très agréable après les épreuves qu'elle venait de subir récemment. Néanmoins, elle n'était pas dupe, et savait que ce n'était pas pour son bien-être qu'elles agissaient ainsi. On la rendait simplement présentable, avant qu'elle ne rencontre sa future propriétaire. En y songeant, la terranide sanglota intérieurement. Qu'elle le veuille ou non, elle était devenue une esclave, mais elle ne se comptait pas se laisser faire pour autant.

Une fois qu'elle fût prête, Min fût de nouveau enchainée, et conduite hors de l'auberge, les regards salaces tournés vers elle ayant redoublés d'intensité, maintenant qu'elle s'était faîte belle. Ils avaient beau fantasmer, ce n'était pas à eux que l'usagi était destinée. Le duo fît route vers la région d'Ashnard, lui à cheval et elle derrière, dans une cage sur roue, jusqu'à arriver devant un somptueux domaine. Après s'être annoncé, ils traversèrent de beaux jardins, et s’arrêtèrent devant les portes d'un grand manoir. Min était assez impressionnée par le luxe des lieux, qu'elle continuait d'admirer, en patientant debout devant la porte, toujours aussi bien pomponnée, et encore enchainée.

De tous les esclavagistes présents au sein de la capitale impériale, Mélinda était souvent considérée comme l’une des meilleures options. Beaucoup des esclavagistes ashnardiens étaient en effet cruels et particulièrement exigeants envers leurs propriétés, au point de les maltraiter et de les martyriser, parfois, et même souvent, gratuitement. Mélinda, inversement, présentait une mentalité tout à fait différente. Elle, elle n’aimait pas faire souffrir sans raison, sans doute parce que, jadis, elle avait elle aussi été une esclave. Ce genre d’expériences avait tendance à vous marquer à vie, et même au-delà… Mais, pour autant, Mélinda restait tout de même une esclavagiste. À ce titre, son manoir, qui était situé au cœur de la capitale, le long de l’un des grands boulevards menant jusqu’au Palais Impérial, était très riche, et très populaire. Elle en avait fait une maison close de luxe, un lupanar de grande qualité qui était le siège de son pouvoir.
 
C’est donc dans cet établissement que les vendeurs conduisirent Min, prenant auparavant grand soin de respecter les instructions de leurs supérieurs. Ils coiffèrent donc la Terranide, et la nettoyèrent, tout en veillant à la parfumer, à la maquiller un peu, et à l’habiller convenablement. Obéissante, la Terranide se laissa docilement faire. Ils lui mirent une paire d’élégants gants jaunes, légèrement transparents et brillants, ainsi que des collants noirs surmontés de nœuds papillons jaunes, et une tenue très légère, comprenant un haut blanc et transparent tombant en espèce de chandail sur le reste de son corps, formant comme une sorte de cape ouverte. Et, preuve d’ultime coquetterie, les vendeurs mirent autour de son cou un délicat collier en soie, blanc, avec un nœud papillon jaune.
 
« Comme ça, elle sera parfaite pour la Miss Warren ! »
 
Cette Terranide-là venait de loin, et, s’ils voulaient être payés des frais de transport, ils avaient effectivement tendance à penser à bien l’habiller, et à la préparer convenablement. C’était là un élément important pour la Miss Warren. Min fut déposée dans une cage, et les vendeurs rejoignirent ensuite le manoir. Ils se rendirent à l’arrière, rejoignant un élégant jardin, puis amenèrent la cage dans un atrium, à l’entrée. Deux filles leur ouvrirent la porte, portant des uniformes très particuliers, qu’on voyait rarement sur Terra, et qui étaient l’un des charmes du harem Warren : des sailor fuku ! De jolies uniformes de lycéennes, et les jeunes filles, deux belles adolescentes, se penchèrent vers la cage.
 
« Oh ! Elle est trop mimi !
- Coucou, petit trésor ! »
 
Sans plus de cérémonie, l’une des filles tendit sa main, et caressa les cheveux de l’Usagi, grattant sa tête. L’autre venait de sortir une barre chocolatée, et l’approcha de la petite Terranide. Pendant ce temps, les vendeurs, eux, faisaient face, non pas à Mélinda, mais à l’une des « mamans » du harem, c’est-à-dire une esclave qui, par son expérience, son âge, disposait d’une sorte de maturité naturelle lui permettant d’agir au nom et pour le compte de sa Maîtresse… Une sorte de lieutenante, autrement dit.
 
Et c’était la redoutable Yukie !
 
« Alors, la voilà ? Elle sait parler, au moins ? Vous l’avez vendu comme une Usagi intelligente et en pleine possession de ses capacités mentales, je vous rappelle !
- On est honnêtes !
- Commencez par la faire sortir de sa cage ! » intima-t-elle, poins sur les hanches.

La terranide avait été plutôt bien traitée jusque là, mais elle ne savait absolument pas à quoi s'attendre pour la suite, ni comment était sa mystérieuse acheteuse. Serait elle gentille ? Méchante ? Douce ? Tortionnaire ? Dans tous les cas, ayant entendu les vendeurs parler, elle savait que ce serait une maitresse. Aussi, lorsque les portes s'ouvrirent, elle fût assez surprise de voir deux maitresses l'accueillir ! Ces dernières étaient beaucoup joviales et sympathiques que ce à quoi elle s'attendait, et l'usagi, un peu effrayée, reculait au fond de sa cage lorsqu'elles essayaient de la toucher. Elle ne rechigna cependant pas face à la barre chocolaté, n'ayant pas mangé depuis un bon bout de temps, et elle s'en empara d'un geste vif avant de la grignoter. C'est alors qu'elle pût remarquer la présence d'une troisième femme, beaucoup plus sérieuse et charismatique que les deux adolescentes. Elle conclut alors que ce devait être elle, la fameuse maitresse, ce qui l'affligea un peu. Elle paraissait en effet beaucoup moins commode que les deux autres, et le ton employé envers les vendeurs ne faisait que confirmer cette impression. Cette maitresse ne lui inspirait pas du tout confiance. A sa demande, l'un des hommes ouvrit la cage, et tira sur les chaines de la terranide pour la faire sortir, pas violemment mais sans faire preuve de douceur non plus.

«Allez, viens par là toi.  »

« Kyuuuh... »

Elle obtempéra, en poussant un petit couinement, et vint se placer devant la jeune femme, le vendeur à coté tenant la chaîne d'une main.

« Vas-y, montre leur que tu n'es pas idiote ! Qu'est-ce que tu manges ? »

L'usagi regarda l'homme pendant quelques secondes, silencieusement, avant de lever sa main à hauteur du visage pour montrer sa barre de chocolat à moitié mangé.

« Non mais allez, dis quelque chose, tu sais parler. »

Ce à quoi elle répondit, un peu étonnée, et ne sachant pas ce qu'il voulait dire par là.

« Moi parler ? »

Min réagissait de manière tout à fait innocente. Elle comprenait relativement bien ce qui se disait, mais avait elle-même du mal à communiquer, ce qui donnait l'impression d'être assez limitée intellectuellement. Devant l'échec de ses tentatives, l'esclavagiste devenait un peu nerveux, et se mit à bredouiller rapidement, tentant de montrer à Yukie qu'elle valait le coup.

« Oui, allez, raconte ce qu'il t'es arrivé par exemple ! »

Elle se mit à réfléchir à ce qu'elle allait dire, en finissant de mâcher son chocolat. Ou plutôt, à ce qu'elle savait dire, son vocabulaire dans la langue commune étant très limité. Elle se lança ensuite.

« Oui. Toi capturer moi. Toi mettre moi dans cage. Toi emmener moi ici, et donner moi à Maitresse. »
 
Ce faisant, elle pointait Yukie du doigt, convaincue qu'il s'agissait de la fameuse Miss Warren, avant de reprendre une bouchée de chocolat, terminant sa barre. Son récit était assez précis, compte tenu du peu de mots employés, et montrait qu'elle avait quand même conscience de la situation, mais ça laissait malgré tout une assez mauvaise impression. Yukie avait l'impression de se faire arnaquer sur la marchandise. Elle fusilla le vendeur du regard, et s'avança vers lui, menaçante. Ce dernier recula d'un pas, et leva les mains en l'air en signe d’apaisement, balbutiant des explications. Ce faisant, il avait lâché la chaine de Min, éveillant son instinct de survie au quart de tour. Il fallait comprendre que l'usagi était d'une nature relativement conciliante, ne se rebellant pas si le seul prétexte était sa fierté. En revanche, lorsqu'une occasion de s'échapper se présentait, comme ici, elle n'hésitait pas un seul instant à s'en saisir.

Ainsi, la terranide ne demanda pas son reste, et détala comme une lapine, traversant l'atrium jusque la porte de sortie. Elle portait des menottes, composée d'étaux aux chevilles liés par une chaine en acier, et la même chose au poignet mais avec une chaine transversale supplémentaire, destinée à être tenue comme une laisse. Ainsi entravée, elle parvenait quand même à courir à toute vitesse, se déplaçant à quatre pattes avec une agilité insoupçonnée en dépit de sa morphologie. Elle réussit donc à s'échapper du manoir, et à fuir dans le jardin. Elle sauta dans le premier buisson venu, et s'y cacha silencieusement, la respiration saccadée par l'effort et par la peur. Hors de question qu'elle se laisse acheter par cette Warren ! Forte de son expérience dans la nature, à échapper à toute sorte de prédateur, elle parvenait à rester très discrète... à ceci près qu'elle n'avait pas remarqué sa chaine métallique qui dépassait ostensiblement sur le coté. Autant dire qu'elle n'était pas très futée.

Yukie n’était pas une femme commode, en effet. De prime abord, elle était en tout cas très impressionnante. C’était une « Maman », mais elle comprit rapidement que la petite Min était... Une pure Terranide. Néanmoins, voir Min ainsi enchaînée fut surtout la principale cause d’irritation de Yukie. Elle sentait la peur de la jeune femme, et elle savait que sa Maîtresse n’apprécierait pas. L’Usagi était tellement intimidée qu’elle avait du mal à parler. Comme toujours, les deux servantes avaient tenté de l’amadouer avec une arme fatale, le chocolat. Min avait commencé à dévorer la barre chocolatée, et, tout en parlant difficilement, profita de la première occasion possible pour partir.

« Hey !
 -  Merde, reviens, sale cruche ! »

Las, Min resta insensible aux mots des deux hommes, et fila dans le jardin. Yukie fit signe aux deux lycéennes d’aller la chercher. Elles acquiescèrent, et se précipitèrent dans le jardin. Très rapidement, elles repérèrent la chaîne, mais, plutôt que de s’approcher rapidement, conscientes que l’Usagi risquait encore de partir, elles se raclèrent la gorge.

« Min ? Min-chérie ?! Tu n’as pas à avoir peur, tu sais, la femme que tu as vu, c’est Yukie, ce n’est pas Maîtresse.
 -  Maîtresse est très gentille, elle te fera beaucoup de câlins ! Et puis, elle a plein de chocolat en stock ! »

La nourriture restait toujours le meilleur moyen d’attirer les Terranides. Ils étaient très instinctifs, mais, surtout, les esclavagistes qui les livraient pensaient rarement à les nourrir comme il se doit. La nourriture était donc un très bon moyen. Mais est-ce que cela suffirait à convaincre la petite Terranide de les suivre ? Yukie pouvait faire très peur, car elle était d’un naturel assez autoritaire. Les Mamans étaient toujours comme ça, mais la première expérience pouvait être des plus déstabilisantes. L’une des filles réfléchit, et une nouvelle personne vint les rejoindre.

Elles se retournèrent, et ne purent que sourire en voyant Mélinda Warren approcher. Portant une longue robe dorée et des sandales aux pieds, elle avait fini par venir en apprenant que la Terranide était apeurée, signe, sans doute, que Mélinda n’avait jamais été très loin.

« Maîtresse ! » s’exclama l’une des filles.

Mélinda leur sourit doucement, et porta son regard vers la chaîne, qui pendouillait hors du buisson.

« Min ? Je sais que tu es dans ce buisson, ma chérie, ta chaîne dépasse... Viens me voir, j’ai très envie de voir à quoi ressemble ma belle poupée... »

Sa voix était douce, chaleureuse, et, physiquement, avec sa longue robe ouverte, elle faisait quand même moins impressionnante que Yukie... Et puis, elle était plus petite, aussi. Elle s’assit sur un banc, fac eau buisson, et tendit les bras, attendant que Min sorte d’elle-même...

Min essayait d'être aussi silencieuse et discrète que possible, cachée dans un buisson. Elle avait saisi l'opportunité de s'échapper, aussi vivement qu'un claquement de doigt, sans vraiment réfléchir à la suite du plan. Elle attendait donc, en entendant les filles la chercher. Elles l’appelaient, lui proposaient du chocolat et des câlins. L'usagi était très craintive, toutes les histoires qu'elle avait entendu au sujet des esclaves et de leur propriétaires étaient horribles. Elle avait donc beaucoup de mal à croire que sa maitresse soit aussi gentille qu'elles le prétendaient. La terranide restait donc terrée dans sa cachette, immobile, en attendant... En attendant quoi, au juste ? Elle n'y avait pas pensé.

Pour le moment, elle se disait que, peut-être, ses poursuivantes passeraient à coté d'elle, s'éloigneraient, et elle pourrait alors reprendre sa fuite. Ce fût sans compter l'arrivée d'une nouvelle personne, non loin d'elle. Sa véritable maitresse, à en croire l'enthousiasme de l'une des adolescentes. La terranide croyait toujours dur comme fer que personne ne savait où elle était cachée, mais Mélinda lui fît remarquer que sa chaine trahissait sa position. Elle vérifia alors, et remarqua qu'effectivement, elle dépassait à outrance. Elle poussa un couinement de dépit, très déçue de voir que son plan tombait à l'eau pour un si petit détail.

« Kyuuuh... »

Finalement, elle accepta sa défaite, et sortit la tête par dessus le buisson. Après un bref regard autour d'elle, Min nota la présence des deux filles qui l'avaient nourries plus tôt, ainsi que de la nouvelle arrivante, sa maitresse. Elle avait conscience que les apparences pouvaient être trompeuses, mais Mélinda ne lui paraissait pas du tout effrayante. Intimidante, oui, légèrement, mais pas autant que l'autre femme, Yukie. La voie était libre, et l'usagi hésitait à de nouveau détaler comme une lapine, mais sans l'effet de surprise, elle se doutait qu'elle n'arriverait pas à aller aussi loin.

Elle décida donc de sortir du buisson, et se rapprocha de la jeune femme. Sa longue chevelure brune était toute décoiffée, avec des feuilles coincées ici et là entre ses mèches. Ses chaines cliquetaient à chacun de ses pas, puis elle s'arrêta, restant à bonne distance de Mélinda. En dépit de ses bras tendus, et de son apparence sympathique, Min restait très méfiante. Soudain, son ventre se mit à gronder, lui rappelant qu'elle avait encore très faim. Min était méfiante, mais pas encore assez pour refuser de la bonne nourriture. Elle regarda donc sa maitresse, et lui demanda, un peu maladroitement.

« Moi avoir co..cha..cocholat ? »

La nourriture était toujours le moyen le plus efficace pour amadouer les Terranides. Leur odorat étant très développé, Mélinda avait sciemment choisi l’heure où Min arriverait. Les cuisines étaient situées à côté de ce hall, à l’arrière de son manoir. Ainsi, quand Min sortit des buissons, les odeurs de grillade et de cuisson de la cuisine durent commencer à venir titiller ses narines. C’était souvent le moyen le plus efficace pour égayer l’appétit, et, quand Mélinda entendit l’estomac de Min se mettre à gargouiller, elle esquissa un léger sourire. C’était bien le seul point sur lequel elle appréciait les esclavagistes : la privation de nourriture. Ils ne donnaient à leurs esclaves que de simples rations militaires, et Mélinda arrivait derrière avec des sucreries.

« Oh, bien sûr, mais il n’y a pas que le chocolat, tu sais. Il y a la chantilly, les gaufres, les crêpes... Je prépare d’ailleurs toujours un gâteau quand de belles poupées comme toi arrivent, Min. Un délicieux gâteau au chocolat avec de la crème anglaise ! Crois-moi, ma belle, une fois que tu y auras goûté, tout ce que tu voudras, c’est en reprendre ! »

Vu les odeurs qui filaient de la cuisine, ce devait sûrement être le cas pour Min.

« Mais bon, tu ne pourras pas manger avec tes chaînes. Les filles, libérez ses membres ! »

Toutefois, seule Yukie avait la clef. Cette dernière arriva justement, ce qui entraîna un mouvement de répulsion. Visiblement, elle était toujours inquiète par Yukie, mais, d’un autre côté, il y avait ces odeurs, sa faim... Et le fait que porter des chaînes aux poignets et aux chevilles ne devait pas être facile. Mélinda était d’ailleurs surprise de voir que l’Usgai, avec de tels liens, arrivait encore à se déplacer. Yukie, quoi qu’il en sourit, sourit alors à Min, et se rapprocha d’elle.

« Ne t’inquiète pas, Min, je ne vais pas te faire de mal, bien au contraire. »

Son ton s’était radouci, et, même si elle avait toujours une tenue impressionnante, Yukie ne dégageait pas d’hostilité particulière. Usant de la clef, elle s’agenouilla à côté de Min, et, tout en caressant ses cheveux d’une main, détacha les chaînes de l’autre. Même son collier fut retiré, car il était un peu lourd. Enfin « libre », Min allait toutefois rapidement récupérer un autre collier, que Mélinda amena. C’était un élégant collier rose en cuir avec un coeur brillant sur le devant. À l’intérieur, une étiquette avait été brodée sur laquelle Mélinda avait écrit :

MIN

PROPRIÉTÉ DE MÉLINDA WARREN

« Comme ça, si tu te perds, ma chérie, ce collier te protègera, et les gardes sauront où tu ramener. »

Le collier lui fut mis, avec une laisse en cuir. C’était plus léger que ce qu’elle avait précédemment, puis Mélinda se releva, tenant la laisse.

« Parfait, Min ! Maintenant, on va chercher ton cadeau, tu veux bien ? »

C’était une question, mais Min n’avait guère de choix. Mélinda se retourna, et rejoignit de nouveau le salon, celui où Min avait fui quelques instants plus tôt. Ses vendeurs étaient occupés à ranger leurs affaires. Mélinda ne leur accorda même pas un moment, et fila sur une porte à droite. Après avoir traversé un couloir, elle rejoignit ainsi l’énorme salle à manger du manoir. C’était une grande pièce avec plusieurs longues tablées de banquet.

Mélinda s’assit sur un banc, et fit signe à Mine de s’asseoir sues genoux. Une fois la chose faite, Yukie alla en cuisines. Mélinda profita de ce moment avec Min pour caresser ses épaules, et chassa de ses cheveux quelques feuilles qui y étaient encore coincées.

« Tu as de si beaux cheveux, Min, quelle idée d’aller te fourrer dans un buisson... Tes beaux gants et tes collants sont tout sales ! »

La vampire la traitait vraiment comme une petite poupée, l’infantilisant tout en continuant à la caresser. Les bruits de talon de Yukie se firent alors entendre. La femme blonde revint avec un plateau en argent comprenant un beau gâteau au chocolat avec un bol de crème anglaise à côté, plusieurs cuillers et un couteau, qu’elle déposa devant Min.

« Tiens, Min... Tu sais te servir d’une cuiller, ma chérie ? Sinon, je l’utiliserai pour toi. »

Autrement dit, elle lui ferait à manger, et elle s’était d’ailleurs assise sur la table pour ça. Coincée entre Mélinda et Yukie, la belle Min était traitée comme une petite reine...

L'usagi ne savait pas encore sur quel pied danser. D'un coté, elle était face à une esclavagiste, celle qu'elle devra appeler Maitresse et à qui elle devra abandonner sa liberté. Ce n'était pas vraiment une notion familière pour elle, mais elle avait entendu suffisamment de légendes à ce sujet pour s'en faire son opinion, assez effrayante au demeurant. D'un autre coté, Mélinda ne paraissait pas si méchante, au contraire elle semblait même plutôt généreuse et attentionnée. La terranide se nourrissait surtout de fruits, de légumes, et de petits plats simples issus des produits de la nature, et ne voyait absolument pas ce qu'était cette "chantilly" ou ce "gâteau". Cependant, elle avait adoré ce "chocolat", et elle comprenait qu'il s'agissait d'autre formes de nourriture. Les délicieuses odeurs qui parvenaient à son petit nez lui ouvrait l'appétit, et elle trouvait finalement la proposition de sa maitresse forte alléchante.

Min acquiesça donc faiblement, et accepta, même si elle n'avait sans doute pas le choix. Lorsque Yukie s'approcha d'elle, la terranide eut un soubresaut. Elle l'effrayait un petit peu, mais pas tant que ça, c'était surtout qu'elle l'intimidait, beaucoup même. Toutefois, elle resta debout et la laissa faire, comprenant bien qu'elle n'allait pas lui faire de mal, et qu'elle venait simplement la libérer. Ses lourdes chaînes inconfortables furent remplacées par un petit collier rose, qu'elle trouvait vraiment très mignon, et qui lui allait superbement. Elle fût un peu déçue d'avoir une laisse attachée au bout, mais il fallait s'y attendre, c'était commun pour une esclave, sans oublier qu'elle avait tenté de fuir dans la minute où elle était arrivée. D'ailleurs, elle ne songeait plus vraiment à recommencer. Pas parce qu'elle se soit assagie, mais rassasier sa faim primait pour le moment.

« Oui, moi vouloir. »

Docile, elle suivit donc Mélinda, sans se formaliser d'être tenue en laisse. Elle regardait avec beaucoup de curiosité les alentours, sans ralentir le pas, observant les servantes qui s'affairaient et l'architecture générale du manoir, en songeant que ça sera sans doute sa nouvelle maison, si elle ne parvenait pas à s'enfuir. Elles arrivèrent ensuite à destination, et la lapine obéit, venant s'asseoir à table, sur les genoux de sa maitresse, qui était un peu plus petite que la terranide. Ses fesses posées contre ses cuisses, et son dos blottis contre son buste, elle se tenait légèrement en biais, avec les jambes battantes d'un coté et le visage de Mélinda près de son épaule. Min était assez étonnée de voir à quel point elle prenait soin d'elle, et ne s'attendait pas à recevoir un tel traitement, lorsqu'elle était arrivée dans sa cage. Elle la laissa réarranger ses cheveux, et poussa un petit couinement d'excuse.

« Kyuuuh... Oui, buisson salir, pardon. »

Elle se sentait reconnaissante pour les beaux vêtements qu'elle lui avait fait mettre, et regrettait un peu, mais sincèrement, de les avoir salis. C'était les circonstances de sa fuite qui l'avaient exigé. Lorsque Yukie arriva, avec un appétissant gâteau, le regard de la terranide s'illumina de gourmandise. Elle avait faim, et ce qu'on lui apportait lui paraissait délicieux, en particulier à l'odeur de chocolat auquel elle avait pris goût, mais aussi aux décorations qui donnait très envie d'y gouter. Elle le regarda donc, gourmande, puis les cuillers que l'on avait mises à sa disposition, puis Yukie qui lui proposa de l'aider, puis de nouveaux les cuillers.

« Non, mais moi essayer. »

Ce n'était pas qu'elle manquait de confiance envers Yukie, mais la curiosité l'emporta sur le reste. Elle n'avait jamais rien mangé de la sorte, ni utilisé de tels ustensiles. Aussi, elle prit donc deux cuillers, une dans chaque main, prise entre ses poings, et s'en servit ensemble comme d'une pince pour prendre des morceaux de gâteaux, qu'elle amenait ensuite au dessus d'elle et essayait de faire tomber dans sa bouche. Min n'était pas une personne particulièrement maladroite, mais elle n'avait jamais vu ça avant, c'était nouveau pour elle, et elle avait beaucoup de mal à avaler quoi que ce soit. Ce qui ne lui plaisait pas, car elle avait très faim. Au point qu'elle commençait à s'emporter un petit peu, ses deux longues oreilles frémissaient de frustration, et elle finit par lâcher les cuillers pour manger le gâteau directement à la main, prenant des morceaux et les mangeant avec ses doigts. Elle avait du chocolat plein les lèvres, et après quelques délicieuses bouchées prises à la va-vite, elle ralentit la cadence, en regardant Yukie. Celle-ci avait pris la peine de lui apporter des ustensiles, et elle n'était donc pas sûre de savoir si manger ainsi serait bien vu ou non. En tout cas, s'il fallait manger proprement, il allait falloir la nourrir, ce qu'elle acceptera gentiment.

Min était confortablement assise sur les cuisses de Mélinda, qui posa ses mains sur ses hanches. L’Usagi était très belle, très mignonne, et Mélinda lui promettait un grand avenir ici. Avec sa belle tenue, ses gants jaunes avec des fanfreluches, et ce voile légèrement transparent sur le corps, mettant en valeur ses formes, elle était magnifique. Mélinda s’en pinçait doucement les lèvres, déjà très impatiente à l’idée de l’avoir dans son lit, et à commencer son entraînement. Mais, pour l’heure, elle commençait par amadouer la Terranide. Il fallait toujours commencer comme ça. Mine de rien, même si les Terranides avaient des prédispositions naturelles pour la soumission, ils pouvaient se montrer dangereux. Après tout, les nekos étaient connus pour avoir des griffes, et il suffisait de voir Min courir pour constater qu’elle pouvait se montrer dangereuse. Mélinda n’allait donc pas prendre de risques inutiles... Mais elle brusquerait quand même un peu Min.

Pour l’heure, Yukie lui tendait le gâteau, mais le reste fut... Calamiteux. Quand Min commença à user de ses doigts, Mélinda intervint très rapidement, en saisissant ses poignets.

« Hey, hey, petite gloutonne ! On ne mange pas comme ça, tu en mets partout ! Tu es déjà bien assez sale comme ça sans devoir en rajouter ! »

Elle mangeait comme une sauvageonne ! Yukie avait fort heureusement récupéré des serviettes, et essuya la bouche de Mine, puis ses gants, sachant combien sa Maîtresse était fétichiste.

« On t’apprendra à les utiliser, Min, c’est normal. Regarde... »

Yukie attrapa une seule cuiller, et coupa dans le gâteau, en extrayant une part qu’elle tint dans le creux de l’ustensile, puis l’approcha des lèvres de Min.

« Ouvre la bouche, fais ‘‘aaaaah’’ ! »

Yukie enfonça ensuite la cuiller entre les lèvres de Min, et la laissa manger. Elle récupéra ensuite une autre bouchée, et continua ainsi à la nourrir. Min devait sûrement avoir très faim, et Mélinda, qui avait continué à empoigner ses poignets, les relâcha lentement, puis caressa doucement le ventre de la jeune Usagi, glissant ses doigts sur sa peau, et en profita pour l’embrasser dans le creux du cou. Yukie, elle, continuait calmement à la nourrir, en profitant pour caresser le visage de Min également.

« Là, c’est bon, hein ? Je sais que je t’ai fait peur, Min, mais, tu vois, je ne suis pas méchante... J’aime beaucoup les petites Terranides comme toi, ; et je sais combien vous êtes sensible. Je suis une mère, après tout. »

Le repas dura bien une bonne dizaine de minutes, et Yukie fit également goûter à Min la fameuse crème chantilly, en utilisant un pot qui en comprenait. Le résultat fut un succès pour Min, mais elle se retrouva avec un peu de crème chantilly sur le nez. Mélinda lui demanda alors de tourner la tête, et Min fit face à son visage. La vampire tenait son menton d’une main, et approcha ses lèvres, venant les poser sur le nez de Min. Elle l’embrassa là, et avala la chantilly, puis regarda ensuite Min, en lui souriant tendrement.

Les lèvres de Min étaient également un peu blanches, et Mélinda approcha ses lèvres des siennes :

« Là aussi, c’est un peu sale... » glissa-t-elle alors, comme pour se justifier.

Puis elle embrassa Min délicatement, pendant quelques secondes, avant de retirer ses lèvres.

« Dis-moi comment tu te sens, Min. Je sais très bien qu’il n’est jamais agréable de devenir une esclave, et que tu as envie de t’enfuir. »

Elle pouvait le nier, mais Mélinda n’était pas non plus totalement naïve.

« Je demande généralement à mes nouvelles poupées une semaine. Si, au bout d’une semaine, tu n’aimes pas être ici, alors je te rendrais ta liberté. Qu’en penses-tu ? Tu veux bien jouer le jeu une semaine ? Ne plus tenter de t’enfuir pendant cette période, et faire ce que je te dirais ? »

C’était une proposition honnête, du point de vue la vampire.

Se laissant aller à la faim, à la frustration, et à son instinct, Min s'était emportée sans y réfléchir plus que ça, pour manger le gâteau avec ses doigts. Lorsque Melinda s'empara de son poignet pour l'arrêter, elle comprit qu'elle venait sans doute de faire une bêtise, en se disant qu'elle ne respectait pas les coutumes des lieux. Elle tenta brièvement d'échapper à son étreinte, par réflexe, avant de se calmer l'instant d'après. Durant ce court laps de temps, la force supérieure de la vampire, qui la tenait fermement, ne passa pas inaperçue. La terranide déglutit, et bredouilla des excuses.

« Kuyh, pardon... »

Elle se laissa sagement faire par la suite, et regarda Yukie nettoyer ses bêtises, puis lui donner à manger. Elle obtempéra à sa demande et ouvrit la bouche, précédant chacune de ses bouchés d'un petit « aaah » mignon. Min était non seulement contente de pouvoir manger et rassasier son appétit, mais en plus le gâteau au chocolat était délicieux, et Min se régalait. Que ce soit une autre personne qui la nourrisse, comme une enfant, ne la dérangeait pas, ce n'était pas quelque chose qui pouvait affecter la fierté de la terranide. Au contraire, elle appréciait la gentillesse du geste, qu'on l'aide avec ces "cuillères" et que l'on prenne soin d'elle.
   
L'usagi eût ainsi droit à un très agréable repas. Elle savourait chaque bouchée, et ses longues oreilles frémissaient doucement sous les caresses des deux femmes sur sa peau. Yukie lui expliqua qu'elle n'était pas si méchante, et elle acquiesça, la bouche pleine, prête à y croire. Après tout, elle ne se donnerait pas autant de peine si elle l'était. Min finit par détourner son attention, en direction de Melinda, à sa demande. Elle ne se montra pas farouche, et ses baisers furent reçus sans contestation. La terranide n'y voyait aucun geste déplacé, juste de la tendresse et de la gourmandise, elle tendit même les lèvres pour laisser sa maitresse y goûter la crème.

Rassasiée, chouchoutée, Min se sentait bien ici, pour le moment. Jusqu'à ce que la gêne prenne le dessus, à la question de Melinda. Sa queue touffue frétilla nerveusement, contre les cuisses de la jeune femme. Bien qu'écouter son instinct et mentir pour survivre lui était envisageable, la terranide était d'un caractère plutôt angélique, et elle préférait éviter autant que possible d'être malhonnête, c'était dans sa nature. Aussi, la réponse à sa question n'était pas évidente. Elle mit de longues secondes à réfléchir, avant de finalement juger,  naïvement, qu'elle ne craignait rien en admettant la vérité.

« Oui... moi être bien, mais moi vouloir m'enfuir... être libre. »

Pas forcément maintenant, mais l'idée de vouloir partir et retourner d'où elle venait ne la quittait pas. Elle se demandait d'ailleurs ce qu'était devenu son village... La terranide eût une pensée émue pour les quelques survivants du raid d'esclavagistes, avant de chasser ces horribles souvenirs de son esprit.

Elle reporta son attention sur Mélinda et sa proposition, le corps toujours tourné vers elle.

« Kyuuh... ? »

C'était pour le moins inattendu. Une période d'essai sur son statut d'esclave, au bout de laquelle elle pourrait retrouver sa liberté si elle le souhaitait ? Une telle proposition paraissait trop belle pour être vraie, et aurait dû soulever la méfiance de n'importe quelle esclave, mais c'était sans compter la naïveté de Min. Melinda ne lui avait donné aucune raison de douter de ses bonnes intentions, la terranide était donc prête à la croire sur parole. Quant aux termes de la proposition, ils paraissaient tout à fait raisonnable. Il lui suffirait de supporter sa captivité pendant une semaine, et elle sera de nouveau libre de retourner auprès des siens ! Certes, sept jours étaient longs, et beaucoup de choses pouvaient se passer entre temps, mais ça valait le coup d'essayer.

« Alors, moi pas m'enfuir... moi rester, une semaine, après moi être libre ? »

Elle agrémenta ses propos d'un tendre sourire, touchée par la générosité de son offre. Elle s'imaginait davantage les esclavagistes comme préférant enfermer leurs esclaves dans des cages contre leur gré, plutôt que de leur offrir l'opportunité de retrouver leur liberté. Bien sûr, l'idée qu'elle puisse tout simplement lui mentir lui avait vaguement effleuré l'esprit, mais la terranide lui faisait confiance, pour l'instant en tout cas. Elle ne se doutait pas non plus que, si sa maitresse était aussi confiante dans sa proposition, ce devait être pour une bonne raison.

« D'accord ! »

C'est ainsi que, d'un simple mot, et pour les sept prochains jours, la belle usagi accepta de laisser son destin entre les mains de Mélinda, volontairement.

« Toi libre dans une semaine, oui... Sauf si tu préfères rester chez moi, bien sûr. »

Mélinda esquissa un léger sourire en observant Min. Terriblement naïve, incroyablement innocente, elle avoua sans peine qu’elle voulait rester libre, et l’idée d’être libre n’avait pas manqué de la stimuler. Ce n’était pas la première fois que Mélinda prenait ce genre de paris. Elle ne le faisait que quand elle était sûre de gagner, et, en l’état, elle savait déjà qu’elle allait convaincre Min de rester. Esquissant un nouveau sourire, son doigt titilla doucement le nez de Min, glissant sur sa petite bouille. La délicieuse Usagi avait très bien mangé, et Yukie sourit également. Elle avait déjà assisté à ce genre de paris, et laissa sa Maîtresse continuer à caresser le visage de la femme. Min restait assise sur ses cuisses, et Mélinda recommença à l’embrasser, en posant sa main sur sa nuque. Elle serra doucement ses cheveux contre ses doigts, et déposa ses lèvres sur les siennes.

Soupirant lentement, elle se serra à son corps. Lors du précédent baiser, Mélinda avait senti que Min avait aimé ça, et elle prolongea donc volontiers le baiser. Sa langue s’aventura alors sur les délicieuses lèvres de Min, et elle força doucement le passage, pour se heurter aux belles dents blanches de Min, et continua ensuite, jusqu’à sentir, contre sa langue, celle de Min. Elle remua alors sa langue contre la sienne, et soupira longuement. Avec son autre main, elle caressa la cuisses de Min, glissant sur son collant, et tira sur le nœud papillon... Puis ses doigts continuèrent à remonter, filant sous le châle transparent de sa tenue, pour empoigner la ficelle de sa culotte.

Mélinda rompit finalement le baiser, et un mince filet de salive relia leurs lèvres, que la vampire essuya ensuite d’un coup de langue. Yukie, de son côté, avait écarté l’assiette, et tendit ses mains. Elle attrapa alors Min par les épaules, et la souleva, l’arrachant du corps de sa Maîtresse, puis s’empressa de l’embrasser à son tour.

« Viens par là, ma belle... »

Ce fut au tour de Yukie de l’embrasser, sa main se serrant sur ses cheveux, et elle la poussa lentement, l’amenant ainsi à se coucher sur la nappe de la table. Elle se retrouva ainsi sous le solide corps de Yukie, qui s’étala sur elle, et l’embrassa encore, fourrant sa langue dans sa bouche. Min se tortillait sous le corps de Yukie, et Mélinda se déplaça lentement, s’asseyant aussi sur la table, à côté du visage de la belle Min. Yukie l’embrassa longuement, fourrant également sa langue dans sa bouche.

Mélinda caressa de sa main les cheveux de Yukie, et cette dernière se redressa ensuite, libérant les tendres lèvres de la jeune Terranide. Mélinda sourit lentement à nouveau, et caressa le visage de Min.

« Dis-moi, ma chérie... Est-ce que tu aimes nos bisous ? Et... Quelles sont les lèvres que tu préfères ? »

Petit à petit, Min allait succomber...

Min hocha doucement la tête. Oui, dans une semaine elle aura le choix entre rester avec Mélinda ou la quitter, mais elle savait d'avance ce qu'elle comptait faire. La terranide songeait, sans doute naïvement, qu'elle n'aura aucune raison de préférer une vie de servitude à un retour en liberté. Néanmoins, Melinda savait se montrer plutôt convaincante, et elle se remit à l'embrasser, avec plus d'insistance cette fois. L'usagi réalisa alors soudainement que le geste dont elle avait été témoin plus tôt, qu'elle pensait innocent et destiné à ôter la crème de ses lèvres, s'avérait avoir un objectif beaucoup plus sensuel. Il fallait dire aussi que, culturellement, le baiser n'était pas quelque chose de très répandu dans sa tribu, voire pas du tout. Mélinda venait ainsi de lui voler son premier véritable baiser.

Min tenta de rester sage et docile, en accueillant la langue de sa maitresse qui forçait le passage entre ses lèvres. Elle frémit, presque électrisée, lorsque celle-ci effleura ses dents, une sensation très étrange, et plutôt agréable. La terranide était complètement désemparée, et se laissait embrasser, sans savoir quoi faire, essayant de suivre le rythme de sa langue contre la sienne. De même, ses mains suivaient le mouvement, et l'effleurait de la douceur de ses gants, lisses et brillants. L'une se tenait à la nuque de la jeune femme, et l'autre se posait sans la gêner sur l'avant-bras qui la caressait, et qui la faisait délicieusement frissonner, de la pointe des oreilles au bout de ses orteils.

C'était très doux, sensuel, et aussi inédits que ces gestes puissent lui paraître, Min appréciait beaucoup. Alors qu'elle se laissait tendrement aller contre Melinda, cette dernière finit par rompre le baiser, et Yukie décida de prendre la relève. Elle souleva presque sans effort la terranide, qui balançait ses bras et jambes dans le vide en s'exclamant de surprise.

« Kyuuuh !? »

Elle se retrouva sur la table, avec Yukie plaquée contre elle, et cette dernière l'embrassa à son tour. Min se tortillait doucement, un peu écrasée sous elle, ce qui faisait légèrement crisser le cuir de sa tenue. Elle aimait toujours autant être embrassée, mais l'expérience était différente, et trouvait ainsi que sa maitresse était douce, tandis que Yukie était plus brusque, sans être méchante non plus. Melinda finit d'ailleurs par lui poser la redoutable question : qui préférait-elle ?

« Moi... préférer... »

Elle hésita longuement. La terranide avait l'esprit un peu embrumé, après cet excès d'affection assez inattendu. Toutefois, au fond, la réponse était simple. Elle hésitait simplement car elle n'osait pas le dire. Melinda était en effet sa maitresse, et elle avait apprécié sa tendresse et ses caresses. Yukie, en revanche, l'avait arrachée de force des bras de sa maitresse, et embrassé brusquement. Le choix aurait donc dû être clair... pourtant, elle avait davantage apprécié ce second baiser. Les deux furent délicieux, mais la manière dont Yukie s'était emparée d'elle, de ses lèvres, lui avait donné d'étrange mais agréable frissons. Si elle devait donc être honnête, et elle l'était à outrance, ce serait Yukie qu'elle choisirait, en dépit de toute logique, en tout cas dans l'esprit confus de la terranide.

Et c'est ce qu'elle finit par faire, en la pointant silencieusement du doigt. L'autre raison pour laquelle elle hésitait était que, en soi, elle avait choisi quelqu'un d'autre que sa maîtresse ! Un choix certes honnête, mais qui risquait sans doute de la vexer, du moins c'était ce qu'elle craignait. Aussi, elle s'empressa d'ajouter, pour tempérer sa décision, en levant les yeux vers elle.

« Mais moi aimer bisous toi, aussi ! »

Un sourire amusé éclaira les lèvres de Mélinda quand, nerveusement, Min désigna le corps de Yukie. Elle aurait pu s’en familiariser, mais, en réalité… Elle était surtout excitée ! Min était clairement adorable, et Mélinda savait désormais très clairement ce qu’elle allait faire. Elle hocha donc la tête, quand Min avoua qu’elle aima les bisous… Et une main s’abattit brusquement sur se fasse. Yukie venait de fesser la jeune Min, ce qui fit naturellement sursauter cette dernière.

« Tu as oublié, Min ? Tu te plies à mes règles pour une semaine. Et on ne tutoie pas sa Maîtresse, sauf quand elle te l’ordonne. Désormais, ma chérie, tu dois me vouvoyer, et m’appeler à chaque fois Maîtresse. »

Min sentait-elle le léger changement de ton ? Mélinda était bien décidée à passer aux choses sérieuses, et agrippa la laissa de Min. Elle allait la laisser méditer sur le sens de cette fessée, et, surtout, sur ce qu’elle avait ressenti, car la vampire ne se faisait pas d’illusions. Elle savait déjà quel traitement elle allait infliger à la belle Min. Empoignant donc sa laisse, elle fit signe à Min de la suivre, et la jeune Terranide quitta la table, puis avança derrière Mélinda, pendant que Yukie s’éloignait. La vampire rejoignit un couloir, et grimpa le long d’un escalier. Min pouvait constater que le harme était très grand, et elles passèrent sans hésitation devant une chambre entrouverte. Des soupirs et des couinements se faisaient entendre à l’intérieur, et, si Min tournait la tête, elle pourrait voir une femme se faisant prendre en levrette par un puissant homme, musclé et bien bâti, mais qui portait sur le visage une cagoule en latex obstruant sa vision et ses lèvres. Il avait un collier autour du cou avec une chaîne reliée au mur, et semblait condamné à devoir prendre cette jeune femme.

Plus tard, Min eut droit, le long du couloir, à un spectacle encore plus sinistre ! Le long du mur, des femmes étaient attachées à des espèces de piloris. Elles étaient « mises en vitrine », portant un gag ball, un bandeau autour des yeux, ainsi qu’une tenue complète en latex : corset, gants, et collants, avec un collier. Et, surtout, elles avaient, entre les jambes, deux gros godes qui vibraient, retenus dans une culotte, et les faisaient régulièrement jouir. Des clients étaient déjà là. Ils portaient de magnifiques apparats, des vêtements de nobles, et massaient les seins des femmes sans hésitation, ou s’amusaient même à manipuler les godes, ou à se masturber contre eux, léchant parfois leurs cous. D’autres avaient également des nekos à leurs pieds, portant des colliers. Il y avait également des démons avec de belles queues caudales sortant de leurs robes élégantes, parfois semies-transparentes.

« Bonjour, Mélinda ! s’exclama une femme.
 -  Dame Warren, vos charmantes esclaves sont toujours aussi agréables ! »

Mélinda leur sourit, puis ouvrit la porte, et rejoignit sa chambre. C’était une belle pièce. Un feu crépitait dans l’âtre de la cheminée, il y avait des bougies, des candélabres, et un grand lit au centre en forme de cœur.

« Bon… Grimpe sur le lit, Min, je vais me changer pour m’occuper de toi. »

La vampire se dirigea vers un paravent situé dans le coin, et se déshabilla. Min put voir la robe de sa Maîtresse sur le rebord du paravent. À travers les ombres de l’objet, elle put voir sa Maîtresse saisir d’autres objets, et les mit sur son corps. Tout cela prit bien plusieurs minutes, et elle retourna ensuite devant elle, faisant claquer ses gants.

Elle portait désormais une magnifique tenue en latex.

Mélinda se rapprocha ensuite de la femme.

« Tout à l’heure, quand je t’ai embrassé… J’ai éveillé chez toi quelque chose qu’on appelle le désir, Min. »

Elle grimpa sur le lit, et coucha Min sur le dos, se dressant au-dessus d’elle, et lui sourit encore.

« Tu connais la douceur, n’est-ce pas ? Quand tu manges quelque chose de très bon, comme de la chantilly… Ou quand je t’embrasse, comme ça… »

Joignant le geste à la parole, Mélinda s’empressa de l’embrasser, collant son corps au sien pendant quelques secondes.

« …Mais la douceur n’est que l’une des deux facettes du désir. Il y a aussi… »

Sa main gantée se posa alors sur le sein de la Terranide, et elle pinça alors brusquement son téton.

« …La douleur ! glissa-t-elle ensuite.

Elle relâcha le téton de la femme, souriant malicieusement.

« Tu vois ? Les deux sont liés, ma petite poupée… »

Le regard de la terranide restait planté dans celui de sa maitresse, dans l'expectative. Elle espérait ne pas l'avoir froissée, et jusque là, ça paraissait être le cas, elle ne montrait aucun signe de mécontentement. Min s'en serait presque sentie soulagée... si elle n'avait pas reçue une vive fessée. Non pas venant de Mélinda, mais de Yukie ! Elle couina sur le coup, surprise par l'origine du geste, et par la douleur cuisante sur sa fesse, qui ne s’avérait en fin de compte pas si douloureuse que cela.

« Kyuuuuuh !? »

Son regard papillonna alternativement entre les deux femmes, ne comprenant pas pourquoi elle venait de recevoir cette fessée. Elle se massa doucement, assez troublée, et réalisa que Mélinda était, effectivement, mécontente, et que c'était Yukie qui l'avait punie à sa place. Heureusement, la punition fut relativement douce, et elle écouta attentivement ses explications, avant de rattraper son erreur et de s'excuser.

« Kyuh, pardon Maitresse ! »

Elle lui paraissait beaucoup moins douce, tout a coup, et plus sévère envers elle. Tenue en laisse, Min se dépêcha de se lever et de la suivre docilement, à travers les couloirs. La jeune esclave eût l'occasion d'assister à de nombreuses scènes, toutes plus étranges les unes que les autres. Sa curiosité naturelle la poussait à ralentir le pas, et à regarder au travers de chaque embrasure de porte. La plupart étaient des ébats assez classiques, et elle n'en était pas vraiment troublée. Le sexe n'était pas quelque chose de tabou chez la terranide et sa tribu, et elle ne voyait rien de surprenant à cela, en soi, même si le contexte était parfois un peu saugrenue pour elle, comme la présence de cordes, de gag balls, ou de cagoules en latex.

En revanche, un peu plus loin, elle eut droit à un spectacle autrement plus perturbant. Des femmes mise au pilori, alignées le long du murs, toute de latex vêtues, étaient offertes aux attouchements de ceux qui le souhaitaient. Min ouvrit de grands yeux écarquillés en voyant cela. Bien qu'elle fût confuse et embarrassée, elle ne parvenait pas à détourner le regard de ces esclaves sexuelles. La terranide se demandait s'il s'agissait du destin qui lui était réservée, en tant qu'esclave au service de Mélinda, et déglutit faiblement, en espérant que non. Elle s'imaginait, à tort ou à raison, que c'était une situation peu enviable, d'être condamné à rester entravée, à jouir inlassablement, tout en servant de poupée masturbatoire.

Tirée par la laisse au cou, elle finit par détourner les yeux et accélérer le pas pour rattraper sa Maitresse, qui l’amena dans une chambre, à l'atmosphère plus sensuelle. L'usagi s'y sentait indéniablement plus à l'aise. Elle acquiesça sagement, et grimpa sur le lit, pour y attendre patiemment sa Maitresse, assise à genoux. Min ne manqua pas de regarder à travers le paravent translucide, en essayant de deviner ce qu'elle faisait, sans véritable succès. Lorsqu'elle revint enfin, Min la regarda s'approcher, sans dire un mot. Elle la trouvait très belle, et sa tenue mettait en valeur son charisme et son statut de dominante.

« Kyuh... le désir ? »

C'était un mot qu'elle ne connaissait pas, une notion abstraite sur laquelle elle n'avait jamais mis de traduction. Elle acquiesça, et laissa Mélinda poursuivre ses explications, comprenait un peu où elle voulait en venir. Son baiser raviva en elle de délicieuses sensations... tandis que son pincement lui soutira un couinement de douleur.

« Kyuuuh ! »

Elle se tortilla rapidement et recula, sur le dos, s'éloignant un peu de Mélinda, en la regardant toujours. C'était douloureux, et elle avait cédé à un réflexe pour s'y soustraire. C'était une sensation clairement différente du baiser, mais qui pourtant provoquait en elle une réaction similaire. Elle avait envie de l'embrasser encore, au moins autant qu'elle avait envie de se faire pincer de nouveau... Et Min réfléchissait silencieusement, confuse. Elle se mit à caresser son téton endolori, pour se soulager un peu, puis, elle se pinça elle-même, très légèrement, curieuse, avant de reprendre ses caresses.

« D'accord, oui... douceur et douleur, ça être désir...  »

Elle comprenait un peu ce que Mélinda disait, sur la dualité de ce sentiment. Cela lui rappela d'ailleurs sa situation, quelques temps auparavant.

« Avant... quand Yukie donner fessée moi... ça faire mal, mais moi aimer un peu... ça être désir aussi ? »

C'était quelque chose de complétement nouveau pour la terranide, et elle était perdue. Les explications de Mélinda l'aidait à y voir un peu plus clair, mais ça n'en restait pas moins étrange pour elle, que la douleur puisse être comparable au plaisir. Elle avait beaucoup d'appréhension à l'idée d'avoir mal, mais était aussi très curieuse d'en savoir davantage, et d’expérimenter ces nouvelles sensations.

« Désir être bien... Toi encore montrer moi, Maitresse ? »

La différence entre tutoiement et vouvoiement était encore un peu trop complexe pour elle, dont le niveau de grammaire était déjà bien bancale, mais au moins elle avait quand même pensé à l'appeler Maitresse.

À terme, il faudrait sûrement aussi lui donner des cours d’algèbre et de grammaire. Mélinda aimait bien le « parler-simple » terranide, mais elle ne voulait pad non plus que Min souffre d’un trop fort complexe d’infériorité en réalisant progressivement combien le défaut de maîtrise de la langue pouvait être une barrière. Elle ne releva donc pas l’absence de vouvoiement, car elle savait que la différence n’était pas simple pour Min, et préféra se focaliser sur l’instant présent, et sur les hésitations de la jeune femme. Il était quand même simple de comprendre ce que Min ressentait, et la vampire sourit, en comprenant surtout qu’elle avait affaire à une grande masochiste.

*Elle n’est juste pas au courant de cette situation...*

Mais, pour lui demander si rapidement de nouvelles fessées... Mélinda était donc amusée, et se mordilla brièvement les lèvres, comme si elle faisait mine de réfléchir à la suite.

« Oui, je vais te montrer... Mets-toi à quatre pattes, Min. Tourne-moi le dos, et montre-moi tes belles fesses. »

Mélinda allait passer aux choses sérieuses avec elle, et elle laissa donc Min se mettre en position. La belle vampire prit toutefois le temps d’observer cette superbe beauté. Elle observa ses délicieuses fesses, qui se dressaient devant elle, le corps tendre de Min, attendant sa punition. La vampire se déplaça encore, se rapprochant du corps de Min, et posa une première main à plat sur son postérieur, écartant les doigts. Elle sourit alors, sentant, à travers ses sens vampiriques, toute l’excitation de sa partenaire. Son sang tambourinait nerveusement dans sa poitrine, remontant dans tout son corps.

La vampire remua alors ses doigts, les soulevant puis les rabaissant, prenant son temps, s’amusant ainsi à faire s’impatienter la petite Terranide devant elle.

« Tu en as envie, hein ? Que je m’occupe de toi bien comme il faut ? La fessée de Yukie... Tu sais, on ne fesse que les vilaines Terranides. »

Mélinda retira alors sa main... Puis la fessa. Un claquement résonna dans la pièce quand sa main gantée heurta la croupe de Min, faisant sursauter la jeune femme, l’amenant encore à pousser ses délicieux couinements. Mélinda la gifla ensuite une nouvelle fois, abattant encore sa main sur sa croupe.

« Et ce sont les vilaines Terranides qui aiment se faire punir... Car tu aimes bien les fessées, hein, petite Min ? tu aimes bien quand ta Maîtresse te punit, n’est-ce pas ? »

Tout en parlant, elle posa ses deux mains sur le cul de Min, et malaxa ses fesses, tout en les pinçant, serrant la chair moelleuse de l’Usagi entre ses doigts.

« Dis à ta Maîtresse que tu es vilaine, Min, dis-moi que tu aimes quand je te punis... »

Ce fut là l’occasion de lui infliger une nouvelle fessée. Mélinda avait beau avoir un corps moins développé que celui de Yukie, sa poigne n’en restait pas moins solide.

« Comme ça ! compléta-t-elle. Et que tu aimes quand ta Maîtresse te parle crûment, qu’elle dit que tu es vilaine, ma petite traînée... »

Peu à peu, Min découvrait de nouvelles choses au coté de sa Maitresse. Elle avait su lui ravir les papilles, plus tôt, grâce à ses friandises au chocolat et à son délicieux gâteau, au goût doux et sucré dont elle n'avait pas l'habitude, mais en raffolait déjà. Elle lui avait également montré tout le plaisir et la tendresse qu'elle pouvait ressentir, grâce au baiser, lui ayant offert des sensations qu'elle avait savouré avec grand plaisir. Et maintenant...

« Kyuuuh... »

La terranide acquiesça, et se retourna pour se mettre à quatre pattes, les fesses tendues en direction de Mélinda, surmontées d'une jolie queue ronde et touffue en forme de pompon. Elle découvrait tout juste que la douleur et le plaisir était, aussi étrange que cela puisse lui paraitre, étroitement liés. Les sensations qu'elle pu ressentir en ayant été fessée et pincée le lui montrait, et surtout la submergeait d'incompréhension. Elle n'en restait cependant pas moins désireuse d'en découvrir davantage, et s'offrit donc sans gêne à l'expertise de sa Maitresse. Min était terriblement impatiente, mais sage, et elle restait calmement sur le lit, pendant que Mélinda caressait ses fesses, tapotait doucement dessus.

En dépit des apparences, ses sensations la trahissaient manifestement. Ses frémissements, discret mais perceptible, mais aussi sa respiration, irrégulière en raison de son excitation, et les battements de son cœur, qui tambourinait impatiemment dans sa poitrine. Son sang pulsait à travers son corps, le sang pur d'une terranide ayant vécu toute sa vie en communion avec la nature. L'usagi était, d'ailleurs, très loin de se douter que sa Maitresse était une vampire. Le regard fixé en direction des oreillers face à elle, sans voir sa maitresse derrière, elle lui répondit.

« Oui... Moi avoir très envie... Maitresse... Kyuuuh ! »

La lapine poussa un couinement de douleur, et tout son corps se raidit à la réception de sa fessées. Elle avança le bassin, instinctivement, pour s'éloigner d'elle, tandis qu'une marque rouge commençait à s'imprimer sur sa peau douce et blanche, à moitié cachée derrière le tissus de sa culotte. Mais avait-elle vraiment couiné de douleur, ou y avait-il du désir dans sa voix ? Min elle-même n'aurait pu trancher. Ce qui était sûr, c'était qu'elle reprit position toute seule, rapprochant à nouveau son cul de sa Maitresse, qui le gratifia d'une nouvelle fessées.

« Kyuuuh ! »

Ses mains se crispèrent sur les draps, mais cette fois elle ne bougea pas, au prix d'un gros effort de concentration. Une sensation cuisante irradiait ses fesses, légère mais néanmoins douloureuse, qui lui faisait mal tout autant qu'elle lui faisait du bien. Et elle aimait ça. Min respirait rapidement, la bouche entrouverte, le coeur battant à un rythme accéléré. Elle lui avoua, une pointe d'excitation dans la voix.

« Si vilaine aimer fessées... alors moi être vilaine... »

Ses fesses eurent droit à un moment de répit, durant lequel sa queue frétillait doucement sous les caresses de Mélinda, au contact de ses gants de latex contre sa peau. Min avait tendance à prendre les choses très littéralement, et savait que, en soi, elle n'avait rien fait de mal, qu'elle n'était pas méchante, et que, finalement, elle ne méritait pas de punition. En temps normal, elle aurait été révolté par une telle injustice, qu'elle caractérisait de mauvaise chose. Mais là... là, le contexte était différent. Ce que sa Maitresse appelait punition ne l'était pas, à ses yeux. C'était même plutôt une récompense, pour être "vilaine". Elle aimait les vives claques de Mélinda sur ses fesses, les désirait même. Un vœu silencieux, exaucé lorsque une nouvelle fessée vint faire rougir son cul de plus belle, lui arracher un nouveau couinement.

« Kyuuuh ! ... Moi aimer beaucoup... oui, Maitresse... moi être très vilaine ! ... Très vilaine mériter très punition... »

La terranide farouche qui avait tenté de s'échapper, plus tôt, s'était éclipsé, au profit d'une terranide docile qui se découvrait, peu à peu, un penchant insoupçonné pour les plaisirs masochistes...