Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Colliding relics [PV]

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Tommy Oliver

Humain(e)

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    L'ancien Power Ranger vert, aujourd'hui âgé de 40 ans. Alcoolique et solitaire, il dispose pourtant toujours de ses pouvoirs et répond au nom de Century Defender. Il cherche un sens à sa vie, désespérément creuse.

Colliding relics [PV]

lundi 29 janvier 2018, 18:21:06

Quand il était rentré dans ce bar, quelque part dans le quartier américain de Seikusu, l'après-midi coulait paisiblement vers le soir.

Tommy avait eu besoin d'un verre. Il avait toujours besoin d'un verre. Simplement cette fois, le quadra avait voulu changer du paysage miteux de son petit appart' qui puait la vieille sueur et la clope froide. Alors il avait enfilé un jeans crade, un t-shirt Iron Maiden délavé dont l'Eddie n'était plus vraiment visible. Une paire de Converses déglinguées et un blouson quelconque plus tard et Oliver traînait sa carcasse à travers les rues de la métropole nippone à la recherche d'un bout d'Amérique, qu'il avait trouvé en suivant une odeur de burger plus grasse que le cul de Kim Kardashian. Le "Joe's Dinner" avait accueilli sa solitude sur un bout de table avec le concours d'un cheeseburger et d'une portion de frites qui baignaient dans l'huile. Bouffer, ça l'aidait toujours à faire descendre la bière.
Et la journée s'était lentement effacée pour laisser place à la nuit tandis que Tommy achevait les maigres économies de son portefeuille dans ce qui devait être la septième ou huitième mousse consécutive.

On lui avait foutu la paix plusieurs heures durant. Oliver n'était pas un mauvais client, pour un soûlard : il enquillait ses bières sagement coincé sur sa chaise et n'élevait la voix que pour réclamer la suivante. Et quand il se sentait devenir mauvais, colérique, l'ex-ranger s'éclipsait pour aller cuver quelque part. Ce soir, ça aurait dû se passer comme ça. Mais des étudiants l'avaient fait chier, trop heureux de pouvoir se moquer de ce gaïjin sonné par la binouze. Tommy avait d'abord décidé de laisser pisser, imaginant que les mômes allaient se lasser tout seuls.
Jusqu'à ce qu'ils décident de le provoquer.
Ca n'avait pas fait un pli. L'espèce de petit leader s'était retrouvé la gueule proprement éclatée sur un bord de table, finissant à chouiner en baragouinant quelque chose à propos de ses dents cassées. Oliver décida de prendre la tangente avant que le patron n'appelle les flics et s'était barré de son pas aléatoire, sans oublier de prendre avec lui la bière d'un des lycéens trop occupé à espérer qu'il ne se ferait pas encaster à son tour dans le mobilier.

Ce fut après vingt bonnes minutes passées à déambuler dans le quartier que l'américain s'aperçu que la nuit était maintenant bien avancée. L'heure de se foutre au pieu. "
L'heure de baiser, putain !" jura-t-il en se rattrapant de justesse à un mur alors que la rue semblait dangereusement tanguer, comme une mer alcoolisée qui se démontait peu-à-peu. La bière l'aida à imaginer qu'il pourrait se trouver une bonne femme à soulever -il n'était pas si mal gaulé, après tout- mais le réalisme le rattrapa douloureusement. Qui voudrait d'une épave comme lui ?
On l'entendit pousser plusieurs jurons décousus au fil de sa marche titubante, on le vit lever mollement un poing rageur vers le ciel. L'américain ne savait même pas après qui il en avait. En revanche, il commençait à comprendre qu'il ne rentrerait pas chez lui dans cet éta
t.

Il avisa une ruelle paumée entre deux pâtés de maison. Discrète, encombrée par les sacs poubelle et les bennes malodorantes. Parfait. Pile de quoi aller se vautrer dans une relative tranquillité pour cuver une paire d'heures de façon à retrouver assez de lucidité pour pouvoir rejoindre son maudit appartement, qui lui paraissait être à des années-lumière.
Tommy s'engouffra dans le chemin de traverse et manqua plusieurs fois de se ramasser en butant contre des ordures, jurant en quelques éclats de voix à chaque fois. Et enfin, le Nirvana lui apparut : un tas de sacs empilés dont le confort semblait outrageusement luxueux. Comme s'il avait trouvé un lit digne d'un roi, le quadragénaire se rua pour aller s'étaler dans les poubelles. Qu'on lui foute la paix, bordel de merde. Qu'on lui foute la paix, qu'on le laisse pioncer un peu. Il regretterait en se réveillant.

Quand le bruit de fouille survint, l'homme redressa la tête en maugréant. Rien de menaçant pourtant ; sûrement un chien qui fouillait les déchets. Ou un clodo. Tommy préféra toutefois s'en assurer, pour s'épargner la mauvaise surprise de tomber nez-à-nez avec un gang de rue. Dans son état, il n'aurait jamais pu se battre sans prendre une dérouillée monumentale.
Son regard fouilla l'obscurité jusqu'à s'y habituer et enfin il découvrit l'archéologue de la pourriture, dont la vision lui fit se demander s'il n'était pas plus bourré qu'il ne le pensait -et il s'imaginait assez imbibé pour s'enflammer au contact d'une allumette.

Ce qui se découpait dans la ruelle à la faveur de l'éclairage de l'avenue attenante, c'était la silhouette d'une femme. Dépenaillée, gueuse, elle avait l'air de faire les poubelles. En soi, rien d'étonnant. Des femmes clodos, il y en avait. Mais celle là... Celle là dégageait "quelque chose", bien que Tommy aurait été bien en peine de décrire le sentiment qu'elle lui inspirait. Et puis, quelque chose ne collait pas. La rue abîmait tout, les âmes et les êtres. Pourtant, la fille qui cherchait le Graal entre deux peaux de bananes et un emballage de ramens instantanés avait l'air étrangement parfaite. Ciselée par le sport, l'effort. Entretenue et séduisante. Oh, bien sûr, Tommy aurait trouvé un laideron attirant. Il était en manque depuis plusieurs mois et troublé par la quantité d'alcool que son organisme avait à écluser. Mais pourtant, il en était certain : cette femme ne correspondait pas à son rôle ni à la scène qu'elle semblait jouer, à se traîner là comme un rat entre deux flaques de pisse rance.
Est-ce que la solitude et la bière le faisaient délirer ? Est-ce qu'il perdait les pédales ? Tommy n'en savait rien et se posait la question alors qu'il se redressait péniblement de son matelas urbain. Il allait aller la voir.
Quel con.


- Euuuuh.... salut ?

La pire des approches en temps normal. L'haleine qui daubait et le pas hasardeux de l'alcool n'allait pas aider à mettre la demoiselle en confiance. D'ici à ce qu'elle se barre sans demander de son reste, ou en hurlant, il n'y avait pas long. Putain, mais pourquoi est-ce qu'il continuait ?
L'épaule contre le mur pour s'épargner un peu du roulis qui menaçait de plus en plus de le faire gerber, Tommy ne désarma pas et essaya d'afficher son air le plus sympathique, ce qui au vu de la situation devait être d'une efficacité toute relative.


- T'euh... t'as l'air... ché pas... pas... bien. T'as eu des soucis ? J'peux t'aider ?

Peut-être que cette nana venait d'échapper à un viol, à un mari violent ? Peut-être même que c'était une étrangère qui venait de s'enfuir d'un réseau de prostitution ? Peut-être que c'était la putain de fée Clochette qui venait de quitter le Pays Imaginaire après s'être fait démolir le fion par les Enfants perdus ?
Tommy maugréa contre lui-même. Il pouvait imaginer tous les scénarios possibles, ça ne changerait rien au fait qu'il n'était pas plus rassurant que n'importe quel tordu qui se trimbalait dehors à cette heure là.

Une nausée le saisit et il préféra se laisser glisser contre le mur pour se retrouver le cul par-terre. Le monde continuait de tourner et de se déformer autour de lui, mais dans cette position ça lui semblait moins catastrophique.
Rassemblant ses esprits comme il le put, il ramena son regard sur l'inconnue.


- J'vais pas... aaah, putain, je vais gerber... j'vais pas... t'faire de mal. Il leva mollement la main vers le bout de la ruelle, où brillaient les néons de l'avenue perpendiculaire. J'habite... pas trop loin.... s'tu veux.

En fait, ce qu'il lui proposait, c'était le logis. Pourquoi ? Il n'en savait rien. Peut-être dans l'espoir de la mettre à l'aise, ou dans l'idée de la ramener. C'était sa façon d'aider, en fait. Simplement, Tommy était incapable de formuler ça concrètement.
Se passant une main sur le visage, se tapota les joues en espérant que ça pourrait l'aider à conserver claires ses idées. Sans grand succès.


- Tu m'aides à rentrer et j'te... oooh... j'te laisse dormi c'soir chez moi... deal ?

Susan Avery

Humain(e)

Re : Colliding relics [PV]

Réponse 1 lundi 29 janvier 2018, 21:18:46

Susan avait passé le plus clair de son premier mois sur Terre à vagabonder dans les ruelles les plus crasseuses de Seikusu.
Elle volait sa nourriture, et s'était déjà plusieurs fois battue avec quelques autochtones qui comme elle vivaient dans la rue.
Ce monde qu'elle découvrait n'était finalement pas très différent des pires endroits du Retz où elle avait mit les pieds. A croire que la crasse, la pauvreté et l'imbécilité humaine ne datent pas d'hier.
Son premier mois avait aussi était un mois d'apprentissage. Ici les gens parlaient une langue qu'elle ne connaissait pas, et dans le meilleur des cas ils parlaient un vieil anglais qu'elle n'avait jamais entendu ailleurs que dans les vieux bi-dim que quelques férus de la culture pré-hégirienne conservaient, et qu'elle avait pu voir à l'occasion. Aussi avait elle apprit le plus possible de ce dialecte anglais archaïque.

Ce soir là, elle était à la recherche d'un morceau de carton et avec un peu de chance de vieux vêtements qui étofferaient sa garde robe désastreuse. La pluie et une confrontation musclée avec un clodo du coin avaient eu raison de son sweatshirt qui ressemblait maintenant à une loque trouée, révélant une bonne part de son flanc droit et de son dos. Par chance elle avait trouvé en début de soirée une sorte de débardeur noir, trop grand pour elle mais qu'elle avait au moins pu mettre sous le vêtement déchiré.
Ce soir elle n'aurait pas trop froid, et malgré l'endurcissement que son passé militaire lui avait donné, elle était heureuse de cette amélioration substantielle de sa situation.

Elle prit le chemin d'une ruelle qu'elle n'avait pas traversé depuis quelques jours, alors que la nuit était déjà bien avancée. Passant de tas en tas d'ordures, elle fouillait maintenant pour un carton ou n'importe quoi qui ferait un abris pour la nuit.
- Rien ici, c'est d'la merde cette ruelle pensa-t-elle agacée. Les néons éclairaient le tracé de la ruelle dans une lumière blanche crue, et sordide. Mais les environs restaient assez sombres.
Elle vit un corps allongé dans un tas d'immondices. "Encore un pauvre paumé, au moins je suis moins seule tu m'diras." Elle marmonnait à demi fouillant dans un coin non loin de la carcasse allongée.

Le nez plongé dans son affaire, elle entendit le bruissement produit par la silhouette se relevant, avec l'allure d'un revenant d'entre les morts. Il la regarda, et à ses premiers mots Susan comprit qu'il n'était effectivement pas très valide.
Elle lui rendit ce qu'elle avait cru comprendre être une salutation dans un anglais archaïque et aux accents bourrés. Un mec bourré ne devrait pas être un problème, mais Susan fait un petit pas en arrière. On ne sait jamais avec ce genre d'animal...
Le type s'enhardit et baragouine quelque chose de vaseux. Susan se livre à un long effort de compréhension avant de répondre avec son accent retziens qu'elle sait difficile à comprendre pour un anglophone pré-hégirien.

De nous deux je crois que vous êtes dans le moins bon état, recouchez vous plutôt.

C'est un peu rude, mais en même temps elle sait qu'il faut être ferme le plus tôt possible pour ne pas se laisser emmerder trop longtemps.
Mais il continue ! Pas me faire de mal qu'il dit... Elle rit intérieurement, se disant que s'il la touche au moins elle aura un nouveau complet veston dans la foulée.
Elle le laisse déblatérer encore un peu alors qu'il finit par s'assoir... Mais putain, l'idée de lui prendre ses fringues et de filer en le laissant là ivre mort... pense-t-elle. Elle hésite, en l'écoutant lui dire qu'il peut la faire dormir sous un toit.
Son sens moral vacille un peu, mais en même temps un inconnu défoncé qui lui propose de l'emmener chez lui, ce n'est pas très bon. Elle sait qu'ici comme dans le Retz, l'humanité est la même...
Elle le regarde, détaillant le pauvre type qui a l'air d'une sacrée loque, la trentaine, peut être quarantaine. Finalement elle lui répond avec son accent du Retz relativement inintelligible pour le bonhomme, essayant quand même de détacher au mieux les mots pour être comprise.

Je veux bien, mais surtout ne t'avise pas de tenter une drôlerie, sinon tu te réveille ici demain avec les 2 bras en équerre

Elle le laisse se relever seul, et alors qu'ils s'éloignent un peu des ordures dans lesquels ils étaient vautrés elle se rend compte que le mec sent salement fort. Et vu l'odeur de sueur, de crasse et de merde séchée qui colle aux fringues du bougre on devine que ce n'est pas seulement le tas de déchets qui en est le responsable.
Marchant un pas derrière lui, pour toujours l'avoir en vu, elle le questionne alors qu'ils sont en chemin.

T'as un nom ? Moi c'est Susan.

Sentant qu'elle pourrait presque abusé de la gentillesse de l'homme qui va lui procurer un toit pour la nuit elle pousse encore un peu plus loin.

Ca te gène si je mange aussi chez toi ? J'ai pas trop l'occasion en général...

Finalement ils arrivent devant un bâtiment sordide, en même temps à quoi pouvait-elle s'attendre. La vie dans la rue n'attire pas les saints à son chevet, mais l'idée d'être au chaud pour dormir suffit à la réconforter. Voyant que le type titube un peu, et n'a pas l'air parfaitement dans son assiette elle doute un peu quand même.

C'est ici que tu crèche ?


« Modifié: mardi 30 janvier 2018, 00:29:22 par Susan Avery »

Tommy Oliver

Humain(e)

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Re : Colliding relics [PV]

Réponse 2 mardi 30 janvier 2018, 09:33:32

Il ne considère pas la menace, pas vraiment. Non pas que Tommy n'estime pas le mannequin fouille-poubelle sérieuse, mais parce qu'il entend des choses comme ça tous les jours. Peut-être bien qu'elle pourrait le plier comme un canapé clic-clac, qui sait ? Oliver en a assez vu pour savoir que les apparences sont trompeuses. Qui plus est, des femmes mortelles, il en connait quelques unes et en a affronté au cours de sa "carrière". Celle là pourrait bien en être. Et alors ?
Se relevant comme il peut en tentant de bien régler son équilibre (et de ne pas se vomir dessus), l'homme adresse un vague sourire nauséeux à la jeune femme. Il se voudrait rassurant mais n'est pas en mesure de s’apercevoir que ce n'est pas le cas. Vu du balcon de l'inconnu, le quadra ne vaut pas mieux que les fripouilles qui errent partout dans la ville à la recherche de fric facile, de chatte à bourrer et de montées d'adrénaline. Au moins évite-t-il soigneusement tout geste malheureux qui pourrait être mal interprété, se tenant à une distance raisonnable de son interlocutrice.


- Tommy, répond t'il. B'jour, Susan.

Une gaïjin, donc. Une étrangère. Il s'en doutait au vu de la physionomie et en a au moins la confirmation. Le Père La Bouteille serait bien curieux de savoir comment elle est arrivée là, pourquoi elle baragouine un anglais si approximatif. Son accent est dégueulasse, bordel de merde ! Et impossible à identifier. Tommy décide de mettre ça sur le compte de l'alcool, imaginant que la chose sera plus facile à tirer au clair demain malgré le mal de tête qu'il imagine déjà lui fracasser le crâne à coups de massue.

- R'garde moi, Suzy. T'crois que je pourrais t'empêcher de bouffer, ou d'repartir chez moi avec un p'tit sac de provisions ? Tu... Il marque une pause, le temps de contenir un haut-le-coeur, puis reprend. Tu f'ras bien ce que tu veux.

Voilà, il y est. Tommy réalise enfin qu'il est peut-être entrain de faire une connerie et d'emmener le loup dans la bergerie. Une fois décuvé et dépouillé par la jeune femme, il pourra se traiter de connard et se morfondre sur la disparition de ses dernières économies. A ce moment là, le scénariste aura tellement touché le fond qu'il en aura même les pieds englués dans la vase. Pourtant, ça ne le fait pas changer d'avis. C'est peut-être la bière qui parle, ou une sorte de désespoir muet qui s'exprime par l'exécution de cette dernière connerie avant la chute irrémédiable dans le précipe. Quelle importance, finalement ?

Le duo traverse l'avenue, s'attirant les regards, les messes basses et les insultes. Les gens prennent les deux crasseux pour un couple de clodos, ou imaginent que Tommy a forcé la main de Susan. Un ivrogne qui a convaincu une clocharde de le sucer pour quelques billets ou sous la menace d'une dérouillée bien cinglante, probablement. Fort heureusement, l'américain a une assez mauvaise gueule et dissuade les gens de jouer les héros. Au final, tout le monde murmure et s'indigne mais personne n'agit... Peuh.
Il entraîne Susan dans son sillage et les voilà qui enchaînent rues et ruelles pendant un petit quart d'heure, Tommy s'arrêtant de temps à autres pour reprendre un peu ses esprits et même une fois pour dégueuler sur un perron. Au moins, ça l'aide à évacuer la nausée et finalement, ils arrivent cahin-caha devant chez lui.
Un vieux bâtiment à peine plus engageant que le locataire qui doit s'y reprendre à deux fois pour glisser la clé dans la serrure.


- C'pas... c'pas Buckingham palace mais au moins tu s'ras au chaud et au sec. Et tu pourras prendre une douche.

C'est peut-être bien lui qui en a le plus besoin.
D'un geste malhabile, Tommy invite Susan à le suivre. Le petit hall pue la clope froide et l'humidité et s'ouvre sur une série de boîtes aux lettres ainsi que sur un escalier et un ascenseur déglingué un peu plus au fond. Il décide de prendre les marches -il n'habite qu'au deuxième- pour éviter que Susan ne s'estime coincée dans la cage branlante du monte-personnes. Attentionné à sa façon, en somme.
Après une montée laborieuse et de nouvelles difficultés à trouver le trou de sa putain de serrure, le quadragénaire parvient à ouvrir la porte dont la sonnette indique "TOMMY OLIVER" en lettres capitales. Au moins n'a-t-il pas menti !

L'intérieur est moins ravagé que Susan n'était en droit de l'imaginer. Bien sûr, ça n'a rien non plus d'une suite royale : c'est un appartement d'une cinquantaine de mètres carrés où le salon s'avère être la principale pièce. Un canapé, une table basse jonchée de cadavres de bouteilles, de verres sales et de papier gras. Une télé, dans un coin une chaise sur laquelle reposent quelques vêtements jetés là depuis un moment.
Dans un coin git le bureau où Tommy rédige ses scénarios et sur lequel s'accumulent factures et autres papiers sans grande importance. Au bout d'un petit couloir, la chambre est entre-ouverte et laisse voir un lit défait, une armoire et une table de chevet. La salle de bains et les chiottes sont à côté et la cuisine est attenante au salon.

C'est sale, c'est en bordel, ça refoule un peu le mâle solitaire. Sur les murs, aucune photo. Comme si Tommy n'avait ni famille ni amis. Au final, l'endroit ressemblerait presque à une planque de flics.
Oliver titube jusqu'à se vautrer dans le canapé dans un grognement de satisfaction. Le Paradis, c'est un putain de canapé Ikea honorablement rembourré.


- Vis ta vie. Sa main adresse un geste las. La maison est à Susan. S'tu vas piquer de la bouffe, ramène moi des chips, steuplé. Si je me lève, je gerbe...

Susan Avery

Humain(e)

Re : Colliding relics [PV]

Réponse 3 mardi 30 janvier 2018, 11:34:24

L'ayant suivi jusqu'à cet immeuble, Susan lui emboite le pas, entrant dans un hall vraiment piteux. Elle se demande quand même si Tommy arrivera jusque chez lui, surtout quand elle le voit emprunter les escaliers. L'avantage c'est que l'odeur de tabac froid sature l'atmosphère et noie l'odeur répugnante du type.
Finalement ils arrivent dans un appartement qui est étonnamment bien ordonné. Certes il est délabré, et l'aménagement est vraiment sommaire, mais beaucoup plus accueillant que ce que Susan s'attendait à trouver. Elle balaie du regard la pièce principale. Aucune trace d'un passé ou même de quoi que ce soit qui s'apparente à des proches. Encore un type déraciné, décidément la vie est une chose étrange se dit elle. Le bureau est encombré de papier, ce qui pour elle est vraiment étrange, venant d'un monde où le papier n'existait presque plus. Mais bon, après tout, ça la rassure un peu, finalement. Il a au moins l'air d'avoir un travail ou quelque chose qui fait qu'il reçoit de la paperasse.
Puis il lui dit de faire ce qu'elle veut alors qu'il s'écroule dans un sofa, l'air toujours plus ahurit.
Elle va à la recherche de ce qu'il lui a demandé dans le bout de pièce étroit qui tient lieu de cuisine apparemment et fouille un moment avant de trouver un sachet. Revenant au salon elle le jette en direction de Tommy, espérant qu'il aura la lucidité de le réceptionner avec ses mains. Au pire vu la trajectoire ça finira sur sa tête, et un paquet de chips ça n'a jamais tué personne.
Elle retourne à la cuisine. Elle cherche une boîte quelconque ou n'importe quoi de comestible, et facile d'accès. Son dévolu se porte sur une boîte jaune avec des caractères étranges qu'elle ne déchiffre pas mais avec une image qui laisse apparaitre une sorte de haricot. Elle l'ouvre, et plonge ses doigts dedans. Ils ont l'air déjà préparés. Elle commence à manger comme une sauvage, au milieu de l'espèce de cuisine. Elle se hâte un peu, trop pressée par la faim. Le goût est vraiment neutre, une sorte de papier mâché, trempé dans un bain d'eau et de graisse avec un peu de sucre. Une conserve comme tant d'autre, finalement certaines choses ne sont pas si différentes entre son monde et cette ville de carte postale d'un passé lointain.
Elle achève son festin, elle passe rapidement voir Tommy qui est toujours aussi aphasique dans le canapé, elle le regarde un temps, dans le silence, hésitante, et fini par lui dire

Je vais essayer de me laver. Si tu tente quoi que ce soit je te tue.

Elle a encore fait un gros effort pour articuler le plus possible, sachant qu'il aurait certainement du mal à la comprendre. Elle repasse par la cuisine et prend un couteau assez grand, dans le genre de ces couteaux de cuisine, mais rouillé - à croire qu'ici tout pourri à la même vitesse que Tommy - et elle file dans le couloir cherchant la salle de bain. Elle sait qu'il ne l'a pas vu faire, elle devine même qu'il ne l'a même pas entendu lui parler.
Elle entre dans la petite salle de bain, encore un espace exigüe. Un sorte de cabine de douche aux parois en verre recouvertes d'une couche de poisse. Le dernier ménage doit au moins dater de la dernière douche du locataire. Mais bon, elle ne va pas se plaindre alors qu'on lui offre si gentiment l'hospitalité.
Elle ferme le loquet de la petite pièce et pose le couteau sur un rebord à l'intérieur de la cabine de douche, avant de se dévêtir, mais pas totalement, elle garde ce qui lui sert de sous-vêtements. Hospitalité peut être mais prudence quand même. D'ailleurs la prudence a toujours été pour Susan une amie précieuse. Puis elle se glisse dans la cabine, et commence à se laver, en profitant aussi pour décrasser un peu la cabine, lorsque le jet d'eau atterri sur des endroits sales.
L'eau est froide, et elle ne sait pas ni comment régler l'installation primitive ni si un réglage est possible en définitive. Mais elle profite du moment de délassement qui s'offre à elle. Plus d'un mois sans douche, à errer d'Hyperion à cette putain de ville sortie des livres d'histoire.
Elle fini par sortir de la douche, aussi propre que possible. Elle se sèche un long moment, en se frictionnant pour se réchauffer, puis se rhabille avec ses guenilles. Elle a sur la peau la douce impression de propreté que procurent une douche et des habits chauds. Susan finit par sortir de la petite pièce, se retrouvant dans le couloir le couteau à la main. Elle fixe le salon.

Au regard que lui lance son hôte elle comprend qu'il est surpris, et un peu effrayé, mais pas plus que ça. L'idée d'une femme armée dans son appartement ne le fait pas plus paniquer que ça visiblement. Encore un de ces gars qui la prend pour une frèle petite fillette. C'est parce qu'il n'a pas vu sa musculature, et sa maitrise des arts martiaux. Mais elle stop son esprit qui commence à s'égarer en pensées inutiles, et comprenant pourquoi Tommy tire une drôle de tête, elle lève sa main libre, la droite.

Oh désolée, mais... Enfin c'est que je n'étais pas vraiment rassurée seule dans la douche alors...

Elle a un sourire un peu misérable, elle espère qu'il sera convaincant. En même temps elle avance et pose le couteau sur le bureau, en vu, parce qu'on ne sait pas trop. La confiance ne règne pas totalement, et elle fini par aller s'assoir à proximité de Tommy, enfin avec une petite distance, parce que l'odeur, maintenant qu'elle est propre, est vraiment repoussante.
Un bon moment de silence s'installe, et finalement elle le rompt

Tu fais quelque chose en général ? Un métier ? Une passion, à part ramener des clochardes dans ta piaule ?

Elle sent elle même le malaise dans sa voix, et elle sait qu'il n'est pas très compliqué pour un type, même complètement ivre de comprendre qu'elle n'est pas vraiment rassurée.

Tommy Oliver

Humain(e)

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Re : Colliding relics [PV]

Réponse 4 mardi 30 janvier 2018, 12:54:07

"Bwompf !"
Le paquet de chips lui atterri sur le front et dégringola sur ses genoux, Tommy esquissant un mouvement trop mou pour arrêter quoi que ce fut. Il se saisit du sachet et dû s'y reprendre à trois ou quatre fois pour le déchirer, en faisant tomber la moitié sur le canapé au passage. Le sel et les arômes artificiels lui envahirent les narines et il entama un repas aussi frugal et barbare que celui que faisait Susan au même moment dans l'abri relatif de la cuisine, bouffant les chips goût barbecue comme si il n'avait pas mangé depuis des semaines. Son collier de barbe se constella vide de miettes jaunâtres et croquantes tandis qu'il termine sa collation comme il peut avant de s'avachir un peu plus sur le vieux sofa. A peine repus -il lui faudrait quelque chose de bien plus consistant pour ça- mais au moins débarrassé d'un peu de sa nausée. Sonné et ensommeillé, Tommy voit à peine sa protégée approcher et ne se donne même pas la peine d'essayer de déchiffrer son putain d'accent à la con.
Il hoche mollement la tête aux mots indistincts qui ne sont même pas encore montés jusqu'à son esprit et reste là, loqueteux et mollason, à attendre que le degré alcoolique qui court dans ses veines ne s'évapore tout seul.

C'est tout juste si l'homme entend l'eau couler dans la salle de bains. Alors, profiter du moment pour aller reluquer Susan se savonner ou tenter de se la faire de force dans la cabine de douche ? Ca tiendrait du miracle ! Qui plus est, Tommy n'est pas le genre d'homme à se livrer de cette façon à ces bas instincts. L'alcool ne fera pas de lui un monstre. C'est déjà ça de gagné.
Les pas de sa colocataire de fortune le tirent de sa torpeur et il tourne la tête dans sa direction, son regard s'arrêtant sur le couteau. Une poignée de secondes durant, le quadra déglutit difficilement. Peut-être que la clocharde a décidé de le saigner à blanc comme un cochon avant de le piller et de s'approprier son appart'. Elle aurait à y gagner : personne ne s’apercevrait avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, que Tommy ne donne plus de signe de vie.
Tant pis pour lui.

La vue des armes n'impressionne pas Tommy. Il en a manié lui-même, beaucoup l'ont blessé. Que Susan sache se servir de son couteau à gigot ou pas, qu'est-ce que ça change ? Oh, à jeûn, il pourrait se défendre et la désarmer. Pas dans son état. Alors inutile de trop s'en faire ; si la situation dérape dramatiquement et que la belle lui enfonce sa lame entre les côtes, il l'aura de toutes façons bien cherché.
Sans compter qu'elle s'excuse à moitié en donnant un argument convaincant quant à sa possession de l'arme. Tommy s'étonne de déchiffrer les propos et y répond d'un haussement d'épaules las.


- T'as bien fait. On s'connaît pas, après tout.

Mieux, l'américain pense même qu'elle aurait été beaucoup plus conne de lui faire confiance totalement et que le couteau montre bien que Susan a de la jugeotte. Amorphe comme il est, l'homme ne formule toutefois rien de tout cela et la laisse s'asseoir à côté de lui. Un geste destiné à établir un semblant de relation, probablement.
Tommy l'accueille dans un sourire délabré mais n'ajoute rien, laissant un ange passer avant que Susan ne casse le silence.


- Chuis scénariste. J'écris des... ha, tu sais, des histoires pour des séries télé. Pour des bd, aussi. Des fois.

S'il ne ment absolument pas, Tommy se garde bien de préciser qu'il ne bosse pas sur les séries à la mode ou sur des choses susceptibles de vraiment lui faire gagner sa vie. Il touche juste assez pour payer ses factures et son alcool, ce qui est déjà honorable selon lui. Pas la vie rêvée, ni même de l'argent bien utilisé, mais est-ce que ça importe vraiment ? Il faut bien vivre, d'une façon ou d'une autre. Sa vie d'aventures est loin, reléguée au rang d'ensemble de souvenirs qui aujourd'hui semblent terriblement désuets. Parfois, quand l'alcool embrume ses idées, le quadra se demande s'il n'a pas rêvé tout ce qui s'est passé dans sa jeunesse.
Et il se retrouve pendant des heures à contempler son morpheur posé devant lui, comme pour l'interroger sans oser l'utiliser. S'il découvrait ne plus pouvoir se transformer, que devrait-il en déduire ?


- Et toi ? Il articule comme il peut, malgré la langue chargée et pâteuse. T'pas l'air d'une... beuuuh... d'une clodo. T'es trop bonne pour ça. 'fin, bien gaulée. J'veux dire...

Merde ! C'est sorti tout seul. C'est franc, ça exprime le fond de sa pensée, mais ce n'est pas tourné de façon à la rassurer quant à la raison de sa présence ici. Tommy lève la main en direction de Susan comme pour lui demander une minute puis vient de nouveau se tapoter les joues, plus fort que la première fois. A la fin, il se mord même la lèvre et la douleur parvient à le réveiller un peu.

- J'veux dire, t'as rien de la clodo qu'on voit tous les jours. C'est de la carroserie de fille qui s'entretient, qu't'as là. Y t'es arrivé quoi ?

Une chose semblait sûre ; les événements qui avaient secoué la vie de Susan étaient relativement récents. Elle n'avait pas le comportement d'une fille rodée à la vie de rue. Tommy en avait vu quelques unes lors de ses propres pérégrinations dans les bars et autres ruelles mal famées. Délurée, défoncées, prêtes à donner leur cul contre une clope. Parfois agressives, toujours très prudentes. Susan n'était pas sans défense ni même assez conne pour se faire facilement avoir (le fait qu'elle se soit armée discrètement pour aller dans sa douche le prouvait bien) mais n'avait rien de cette triste sauvagerie animale qui se dégageait des paumées habituelles. Elle dégageait "quelque chose". Et son corps... Son corps n'avait rien d'un temple en délabrement. Tom' n'y voyait pas très clair mais était persuadé que maintenant que la jeune femme était décrottée, elle en était parfaitement désirable, même en guenilles.
D'ailleurs, il pouvait aussi faire quelque chose pour ça aussi.


- Dans ma chambre y'a.... y'a mon armoire. Y'a des fringues propres. C'était difficile à croire, mais il faisait des machines. Prends c'que tu veux. Tu s'ras tranquille, la porte ferme à clé de l'intérieur.

Il renifla. Une fois, puis deux. Sans s'en rendre compte, son buste se pencha en direction de Susan tandis qu'il humait l'air autour d'elle avant d'afficher une mine sincèrement dégoûtée.

- P'tain, mais c'est moi qui pue comme ça !

Susan, fraîchement lavée, sentait bon. Une oasis d'effluves agréables dans ce désert malodorant qu'était l'appartement de Tommy et ses dessous de bras. En temps normal ça ne le dérangeait pas, mais le contraste violent entre la jeune femme et lui venait de le frapper en pleine gueule. Bien que ni l'un ni l'autre n'étaient dans un rapport de séduction, présenter correctement ne mangeait pas de pain. Là, il se sentait maintenant honteux de son état qu'il réalisait seulement -et dont le choc l'aida à décuver.
Il se leva lentement, marmonnant un quelconque juron quand il manqua de se prendre les genoux dans la table basse.


- Ecoute. J'ché bien t'as pas confiance en moi, mais je t'promets que j'compte pas t'faire de coup de pute. Je vais aller me doucher, je t'laisse ma chambre. T'as des draps propres dans l'armoire. Je vais m'écrouler sur le canapé et demain matin... bah, on verra bien si t'es encore là. Juste, me plante pas dans mon sommeil. Ça m'f'rait chier.

Gardant les mains en vue, il tituba pour s'éloigner du canapé et du salon et adressa à Susan son sourire le plus amical -ou ce qui était clairement destiné à l'être, malgré l’effondrement de sa face sous la fatigue, les soucis et le trop-plein d'alcool. Quittant la pièce, il suivit le même parcours que son invitée un peu plus tôt et se retrouva vite à poil sous le jet de la douche, dans laquelle il finit même par s'asseoir pour juste profiter du moment.
Et éviter de se gerber dessus, aussi.

Susan Avery

Humain(e)

Re : Colliding relics [PV]

Réponse 5 mardi 30 janvier 2018, 14:22:06

Susan assise, écoute l'homme qui maintenant lui parait pathétique. Elle se surprend à éprouver une sorte de sympathie à l'égard d'un compagnon d'errance. L'éclairage de la pièce est doux et finalement une fois habituée aux odeurs, l'endroit donne l'impression d'un cocon confortable au milieu d'un océan d'acier, de taules et de béton.
Elle l'écoute, Tommy lui parle avec des mots dont elle n'a pas la moindre idée de leur signification. Bd, Télé... Mais elle comprend quand même ce qu'il fait. Et finalement le gaillard qu'elle a en face d'elle colle bien avec l'image de l'écrivain torturé qu'elle s'est toujours représentée. Et Tommy valide vraiment à la perfection ce cliché. Un gars perdu, d'une petite quarantaines d'années, vivotant dans un lieu lugubre, et pourtant avec quand même quelques touches de bon goût, et des manières brusques mais civilisées.
Lorsqu'il l'interroge à son tour, Susan ne sait trop quoi dire. Elle sourit en entendant les pensées de Tommy s'exprimer sans le filtre des inhibitions à son propos, puis elle sourit encore plus lorsqu'il essaie de se rattraper comme il peut. Elle essaie finalement une réponse, malgré son accent.

Ça peut te sembler étrange, mais jusqu'à récemment j'étais officier militaire. Mais au cours d'un déploiement dans un conflit... Elle marque une courte pause. Non je pense que tu comprendras pas, ou sinon tu va me trouver encore plus dingue et j'ai pas envie de finir à la porte.

Elle se tait finalement et passe la suite de ce moment à côté de Tommy à l'écouter, essayant de ne pas trop sourire lorsqu'il se rend compte qu'il est le foyer d'odeurs vraiment ignobles. Et faisant non de la tête lorsqu'il lui propose une première fois de se servir dans son vestiaire. Elle n'a pas vraiment envie de se déshabiller à nouveau chez cet inconnu. Il a pour le moment l'air correct, mais elle sait qu'il suffit parfois de baisser la garde une seconde pour se retrouver dans une situation périlleuse.

Finalement il se lève tant bien que mal, rejoignant la douche, et lui répétant à nouveau que la chambre du maître de maison est à elle.
Une fois seule dans la pièce principale elle hésite longuement. Elle jette un coup d’œil au bureau. Le couteau est toujours là. Elle finit par se décider. Susan se lève, prend le couteau, passant dans le petit couloir, elle arrive finalement à la porte entretaillée de la chambre, adjacente de la salle de bain. Elle pénètre dans un pièce en désordre et qui possède elle aussi un joyeux cocktail d'odeurs de sueurs, de crasses, et d'autres jolie choses qui parfument d'ordinaire les chambres à coucher des bordels malfamés.
Elle ferme la porte, et vient plaquer contre elle une sorte de sac rempli de choses lourdes, espérant protéger un peu l'accès de son antre.
Elle pose le couteau sur le chevet à côté du lit. Et finalement elle se pose dessus, ignorant la saleté des draps. De toute façon ça fait déjà un bon moment qu'elle dort dans la rue, elle ne se formalise plus vraiment. La sensation du matelas est incroyable. Elle se sent à l'aise immédiatement. Mais trop soucieuse pour dormir. Elle entend l'eau couler un bon moment à côté. Pas un luxe vu comme il en avait besoin. Au bout d'un moment le bruit cesse, et elle entend Tommy rejoindre le salon, puis le bruit du sofa qui souffre alors qu'il doit s'être laissé tomber dessus.
Un peu rassurée, elle profite d'un calme inédit depuis plus d'un mois pour essayer de faire le point sur sa situation.

Elle est arrivée ici il y a bien trop peu de temps, alors qu'elle était sensée se battre contre les extros sur Hyperion. Comment cela était arrivé ? Elle ne comprenait vraiment pas, et elle était rongée par la sensation que les extros l'avait emporté sur le champs de bataille, que les siens avaient péris. Mais rien n'était sûr... Et elle se retrouvait maintenant ici, sur cette... cette Terre alors que la Terre était sensée être détruite, inhabitable... Elle avait aperçu un calendrier qui était pré-hégirien, lui permettant de comprendre qu'ici on était environs 600 ans avant sa naissance.
Incroyable... Susan se perdait dans un labyrinthe de pensées. Incapable de comprendre ce qui lui arrivait. Cette nouvelle pérégrination de son esprit la tînt éveillé jusqu'au levé du jour.

Elle était étrangement fraîche et disponible cependant, comme si le simple fait d'avoir pu rester paisiblement sur un matelas confortable avait suffit à la reposer. Elle décide de se lever et finalement piocha dans les vêtements de son bienfaiteur pour s'habiller, laissant tout ce qu'elle avait dans un coin de la pièce. Elle met une sorte de boxer trop grand pour tout sous-vêtement, un T-shirt noir vraiment trop grand pour elle et finit par trouver un pantalon sombre qui lui va, étrangement. Vêtue un peu n'importe comment elle sort finalement de la chambre, pour aller au salon, elle prend soin de poser au passage le couteau dans la cuisine, aussi discrètement que possible.

Tommy Oliver

Humain(e)

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Re : Colliding relics [PV]

Réponse 6 mardi 30 janvier 2018, 15:53:39

La porte d'entrée se referma sur un claquement sec auquel Tommy était depuis longtemps habitué ; les gonds font que la porte se clôt toujours un peu fort, même en faisant attention. Il bougonne tout de même dans sa barbe en espérant ne pas avoir réveillé Susan.

Il s'était levé bien avant elle. Oliver ne dormait jamais beaucoup et surtout, très mal dans le canapé. Son lit était son véritable refuge, dans lequel il pouvait passer des week-end entiers à regarder des séries débiles sur son PC portable ou à écrire quelques scénarii pour son emploi. Sorti du sofa un peu après l'aurore, l'homme avait fait le point sur la soirée en se demandant s'il n'avait pas complètement déliré. Mais non ! La porte de sa chambre était bel et bien fermée et il flottait chez lui une légère effluve féminine qu'il n'avait pas reniflé depuis un moment et qui le mit étrangement en joie. Alors il profita de ce bon moment et de l'absence d'une réelle gueule de bois pour faire un brin de ménage, se sentant un peu honteux de l'état de son appartement. Même si c'était une clocharde qui pionçait chez lui, inutile de laisser la porcherie s'étendre aussi impitoyablement.
Ainsi donc s'était-il activé discrètement après avoir enfilé quelques vêtements fripés qui reposaient sur l'étendoir à linge situé sur le petit balcon qu'il n'avait pas présenté à Susan.

Le salon avait reprit un aspect convenable (Tommy, même motivé, n'était pas une fée du ménage... Et il aurait fallu une armée de gouvernante où des litres d'huile de coude pour venir à bout de toute la crasse et la poussière accumulée) et l'endroit en semblait presque vivable. Il avait même pensé à laisser une fenêtre grande ouverte pour aérer.
C'était sur la cuisine qu'il avait ensuite concentré ses efforts, découvrant le repas de Susan de la veille. Une boîte de haricots à la sauce tomate. Rien de bien foufou, mais le plus étrange était ailleurs : la jeune femme n'avait pas utilisé la gazinière, ni même d'assiette ou de couverts. Tommy l'imagina manger directement la conserve froide avec les doigts et s'en était voulu de ne pas avoir été en état de seulement lui faire une assiette à réchauffer au micro-ondes. Désireux de se rattraper de cette désastreuse soirée, l'homme avait quitté son appartement sans y enfermer Susan et avait été faire quelques petites courses.

Il ne revint qu'une bonne petite demie-heure plus tard, découvrant son invitée dans la cuisine. Habillée tant bien que mal et désarmée -le couteau de la veille soigneusement déposé sur l'établi duquel il provenait. Bienveillant, Tommy ne fit aucun commentaire et adressa un petit salut à Susan en lui montrant ensuite le sac de provisions.


- Je me suis dis que tu aurais envie de bouffer autre chose que de la conserve froide, fit-il simplement. J'ai acheté du pain et des œufs, et du bacon, et... euh... enfin, bref. Vu que tu n'es pas encore partie, ça te dirait que je te fasse un petit déj' ? Ça me changera, je passe mon temps à bouffer tout seul dans mon canapé.

Ce matin, le quadra présentait mieux. Son teint avait des couleurs correctes et ses traits, bien que creusés par la fatigue et quelques restes de la veille, affichait un air aimable bien qu'un peu fermé. On aurait pu le trouver séduisant, pour un peu qu'il fasse quelques efforts. Mais Tommy ne semblait pas désireux de spécialement plaire, ni même du genre à prendre soin de lui. Plus jeune, il avait dû être beau garçon. Puis les années, les soucis et l'abandon d'intérêt pour sa propre personne avaient effrité le charme de son adolescence pour le transformer en homme marqué. Son physique, en revanche, n'avait pas autant souffert des outrages. On devinait facilement que l'américain était sportif depuis longtemps, possédant une carrure idéal pour le sport. Et le combat, à bien y regarder.

Un sourire et il s'approcha de Susan pour pénétrer dans la cuisine. Ces deux là ne pouvaient pas passer leurs temps à se méfier de leurs gestes respectifs et Tommy décida de faire le "premier pas" et de se comporter en personne civilisée qui partage un espace avec une autre. Réunissant son matériel de cuisine, il se mit rapidement à l'ouvrage et quelques minutes plus tard, le bacon se retrouvait à frire dans une poêle tandis qu'il préparait deux assiettes sur le bar à l'américaine qui ornait l'un des murs de la cuisine, invitant Susan à s'installer devant un grand verre de jus de fruits.

De très corrects et alléchants œufs brouillés se retrouvèrent dans leurs assiettes respectives, accompagné du lard dont l'odeur remplissait l'appartement.


- Bon app'.

Il entama lui-même sa portion sans se faire prier et le repas se fit dans le silence pendant un moment, simplement ponctué de leurs bruits de bouche.

- Ce que tu as dis hier, c'est vrai ? Tu es militaire ? Tommy la considéra sans la juger. Il y a une base de l'US Airforce à Seikusu. Mais tu n'as pas d'accent américain... Européenne, peut-être ? De l'Europe de l'Est ?

Parler. La mettre à l'aise. Lui faire comprendre, d'une façon ou d'une autre, que ses intentions à son égard n'étaient pas déplacées. Bien sûr, Susan avait raison de se méfier. Tommy restait un inconnu capable de proposer à une paumée de venir pioncer chez lui sans la connaître, sans chercher plus d'explications que ça. Peut-être qu'elle le pensait dérangé ? Mais elle avait abandonné le couteau et Oliver voulait penser que c'était un geste de confiance envers lui. S'il attendait une chose de Susan, c'était surtout de la compagnie. Il s'en rendait compte tout en parlant. Le quadra évitait tout regard déplacé, toute allusion, tout sous-entendu, espérant que Suzy accepterait de baisser momentanément la garde pour jouer le jeu. Rien de mal à ce que le courant passe, pas vrai ?

- Raconte moi comment t'en es arrivée là, même si tu penses que je vais trouver ça dingue. Même si c'est un mensonge pour te débarrasser de la conversation, hé ! Ça me fera peut-être une petite histoire à bricoler et à revendre. Et puis, entre nous... tu n'as pas idée de ma capacité à accepter l'invraisemblable.

Un sourire amusé couru sur ses lèvres. Face à elle se trouvait un homme qui avait combattu une sorcière maléfique, un seigneur du mal et ses troupes dans une armure en forme de collant moulant et équipé d'un robot gigantesque. Des batailles sur la Lune, sur d'autres mondes, des monstres et des créatures improbables... Tommy avait eu sa part et se trouvait enclin à croire les prétendus mythomanes, sachant très bien quels secrets pouvaient dissimuler les façades les plus anonymes.
Il la regarda, bienveillant, l'invitant d'un nouveau sourire amical à se livrer. Qu'avait-elle à perdre ? Et puis, ça égayerait le repas !

Susan Avery

Humain(e)

Re : Colliding relics [PV]

Réponse 7 mardi 30 janvier 2018, 18:28:01

Merde... Il rentre pile quand elle range la lame. Que va-t-il penser ?
Au final Tommy fait comme si de rien n'était, et commence à lui parler tout en préparant un repas, puis en commençant à manger. Elle l'imite, ayant relativement faim finalement. Les œufs brouillés et le bacon sont un délice. Elle n'a jamais mangé de vrai bacon de sa vie, et elle sent déjà que ce n'est pas cette farce synthétique du Retz. Ses papilles sont à la fête.

Le bonhomme est vraiment curieux, elle ne pensait pas qu'il reviendrait à la charge sur ses origines et son histoire. Mais en même temps elle se dit aussi qu'il ne fallait pas s'attendre à autre chose avec la pitoyable réponse qu'elle lui a donné la nuit précédente. Elle comprend bien maintenant qu'elle ne pourra pas éluder la question aussi facilement. Mais lorsqu'il lui parle d'Est et d'américains, elle ne saisit rien.
Elle devine qu'elle ne pourra vraiment pas lui mentir tant elle ne sait rien de la Terre où elle s'est retrouvée projetée. Elle sait que de toute façon quoi qu'elle puisse dire désormais elle passera pour une folle à lier, alors prenant une longue inspiration elle se résout à être honnête, à jouer le jeu du type en face d'elle. Après tout il ne lui a pas encore sauté dessus pour la violer ou la tuer, peut-être qu'elle l'a mal jugé.

Eh bien je crois que je suis née environs 500 ou 600 ans dans ton futur... Enfin 359 ans après l'Hégire. Dans mon époque d'origine la Terre est morte presque 400 ans avant ma naissance. J'ai été élevée sur une planète agricole et j'ai rejoint l'armée, la Force, au sein de l'Hégémonie humaine qui dominait une fédération de planètes. Le Retz, le petit nom de l'Hégémonie et de l'espace qu'elle domine, était très puissant, mais nous nous sommes retrouvés confrontés aux extros en 2 guerres. La 2e devait décider de la victoire final d'un camp sur l'autre, mais lors de cette guerre j'ai été... Elle marque un long temps d'arrêt n'étant même pas sûre de ce qu'elle cherche à dire. J'ai été projetée sur cette Terre. Dans mon temps la langue du Retz est un anglais qui semble avoir vraiment évolué par rapport à celui que tu parles et qui m'est totalement archaïque. Pour le reste l'autre langue que j'ai pu entendre ici, je ne savais même pas qu'elle existait. De la Terre seuls nous étaient parvenu l'anglais et des dialectes chinois.

Tout au long de sa tirade elle se rend bien compte que certains mots notamment le Retz et extros ne doivent même pas être intelligible pour Tommy, mais peu importe. Elle lui a dit le plus important, sans trop en dire. Mais elle espère qu'au moins il sera content, et qu'il ne posera pas trop d'autre question.
Elle achève de manger et finit par vraiment le regarder, et remarquer pour la première fois qu'il est totalement transformé. Elle n'a plus affaire au même homme que la veille. Il parait plus jeune, et surtout presque normal et en bonne santé et sobre, d'ailleurs elle l'a compris beaucoup plus simplement.
Elle achève son court discours par un moment de silence, espérant qu'il ne la prenne pas pour une de ces droguées coincées dans un badtrip perpétuel...

Au bout de quelques minutes elle se rend compte qu'elle n'a fait que parler d'elle, alors qu'elle a milles questions et qu'elle aimerait savoir par dessus tout qui est ce mec en face d'elle. Après tout en moins de 10 heures elle a eut affaire au parfait ivrogne à peine capable de marcher et incapable de quoi que ce soit d'autre, puis ensuite le parfait gentleman ayant décuvé faisant la cuisine, au physique assez atypique. Ça lui semble totalement paradoxal de voir un homme qui semblait à ce point brisé capable de changer du tout au tout en l'espace d'une courte nuit.

Tu m'as dit que tu était scénariste pour... Elle cherche les mots étranges de la veille, sans les retrouver.
Mais ceci dit tu étais dans un sale état, et sans vouloir te vexer ça a l'air d'être banal pour toi. Je me demandais ce qui avait bien pu t'arriver pour que ça te laisse comme ça.

Sachant qu'il esquivera certainement la question, elle espère quand même un semblant de réponse, quelque chose qui lui donnera un indice, pour comprendre un peu le type qui lui fait face. Après tout elle s'est livrée à lui, pourquoi pas l'inverse.
« Modifié: mardi 30 janvier 2018, 19:39:33 par Susan Avery »

Tommy Oliver

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    L'ancien Power Ranger vert, aujourd'hui âgé de 40 ans. Alcoolique et solitaire, il dispose pourtant toujours de ses pouvoirs et répond au nom de Century Defender. Il cherche un sens à sa vie, désespérément creuse.

Re : Colliding relics [PV]

Réponse 8 mardi 30 janvier 2018, 21:11:39

Elle parle, parle, parle. Plus que Tommy n'aurait imaginé qu'elle ne le fasse, à vrai dire. Et lui écoute avec patience et réel intérêt l'histoire condensée que Susan lui livre, ne l'arrêtant d'un signe que pour aller chercher un calepin ainsi qu'un stylo sur son bureau. Au fil des mots de son interlocutrice, l'homme annote les pages de son petit carnet. Impossible de savoir s'il la croit, mais l'histoire lui plait et lui fait prêter une attention bien véritable. Il griffonne d'une main et fait un sort à son assiette de l'autre, échangeant parfois quelques regards avec Susan.
Inutile de la brusquer ou de la noyer de questions : Tommy est un bon interlocuteur qui sait garder le silence lorsque c'est nécessaire et qui ne juge pas ce qu'on lui raconte. Ou plutôt si ! Il trouve que c'est une bonne histoire, qui gagnerait à être fouillée. De quoi faire une très honorable SF, d'après lui. S'il croit sur parole Susan ? Lui-même n'en sait rien. Mais, après tout, un vaisseau spatial l'attend sur la face cachée de la lune... Alors, la clocharde d'hier soir pourrait bien être une officier militaire venue du futur.
Pour l'instant, elle est surtout quelqu'un à qui il propose une tartine de Nutella.

Jusqu'à ce qu'elle se taise, et pose des questions somme toute similaires. Tommy lui sourit, puis va chercher la bouteille de jus d'orange. Il ne cherche pas à éluder mais plutôt ses mots, où ce qu'il pourrait bien lui raconter. Un mensonge ? La vérité ? Et puis merde. Pourquoi pas jouer l'honnêteté ? Ils seront sur un pied d'égalité, si l'un prend l'autre pour un gentil doux-dingue.
Tommy reprend donc place après avoir préparé sa propre tartine, puis commence.

- Des séries et des bande-dessinées. Les séries, ce sont des petites fictions plus ou moins courtes qui passent à la TV. Un moyen de communication archaïque selon tes critères, j'imagine. Il désigne l'écran qui trône devant le canapé. Les BD ce sont des dessins qui racontent une histoire. Je t'en montrerai.

Le voilà à lui parler naturellement comme si il avait déjà accepté toute son histoire. Et rien dans son attitude ou son ton de voix ne trahi de la moquerie ou du sarcasme ; Tommy n'a pas varié d'un iota dans son comportement, seulement semble t-il un peu plus gaillard qu'avant. Tout ça lui plaît, d'une façon ou d'une autre.
Et, même si il ne le dira pas, ça lui fait un bien fou d'échanger avec quelqu'un. Pour ça, il voudrait remercier Susan en lui roulant une pelle. Il s'en abstient et se décide enfin à se livrer à ses propres confessions.


- Quand j'étais plus jeune, j'étais un Power Ranger. Ça lui faisait toujours une drôle d'impression de le dire à voix haute. Une sorte de... de combattant spécial. Mes amis et moi luttions contre une sorcière maléfique et seigneur du mal caché sur la lune. Nous avons repoussé leurs assauts terrestres jusqu'à ce que nous puissions aller les combattre dans leur forteresse spatiale. Mais ça n'a pas été sans mal ni sacrifice. J'y ai perdu beaucoup de mes amis, ainsi que la femme que j'aimai et qui combattait à mes côtés. Je... je ne l'ai jamais digéré.

Son regard se voila d'une tristesse bien réelle qu'aucun menteur n'aurait pu simuler. Libre à Susan de penser qu'il délirait à propos de tout le reste, mais ce que cet homme avait ressenti pour la femme dont il avait été amoureux était sincère. Douloureusement sincère.
Tommy se cacha maladroitement derrière son verre de jus de fruits, avalant une longue gorgée comme pour se reprendre comme il le pouvait.


- J'ai quitté mon pays natal pour échouer ici en me disant que j'allais refaire ma vie. Comme tu le vois, ce n'était pas spécialement une bonne idée. Depuis, j'attends que les jours passent et je reçois chez moi les jolies clochardes pour leur raconter ma vie. Je crois que ma vie d'avant me manque un peu. Au moins, elle avait un sens. Aujourd'hui... bah. Les Power Rangers sont devenus une série pour les gosses, le truc désuet qu'on regarde d'un oeil et moi je liquide plus d'alcool que le quartier au complet. Ridicule, hein ? Non, remarque. Pathétique. Le terme est plus juste.

Susan Avery

Humain(e)

Re : Colliding relics [PV]

Réponse 9 mardi 30 janvier 2018, 22:15:00

Susan a écouté tout du long, honorant le récit d'un silence concentré, pour comprendre ce que Tommy avait à raconter. Regardant un moment le cadre étrange d'un écran qualifié de "TV" par ce dernier.
Le récit lui semble tout aussi hors sol que l'ensemble de ce monde, qu'elle découvre à peine. Mais pour la première fois depuis son arrivée, elle sent quelque chose d'authentique, de réel, qui émane de l'homme assis en face d'elle. Susan n'a jamais été sentimentale. Lorsque sa famille avait disparue, pendant qu'elle était en déploiement elle avait liquidé son ancienne vie, pour se consacrer entière à son métier de militaire, à la défense de l'humanité.
Aujourd'hui encore elle était coupée de ce qui avait constitué pendant plus de 5 ans, c'est à dire 1 cinquième de sa vie, un horizon indépassable. Mais pour la première fois depuis longtemps elle sentait comme un lien avec ce type qui lui aussi avait tout perdu. Une drôle de tension était en train de naitre en eux deux. Quelque chose qui révèle une sorte de compréhension mutuelle. La conscience aigüe que chacun est le plus sincère qu'il peut.

Le court récit qu'il lui fait lui permet d'appréhender des douleurs qu'elle a elle aussi connu sur Bressia. Finalement l'un est l'autre sont semblables.
A la fin du récit de Tommy, elle se sent bizarre, elle va pour ouvrir la bouche, et dire quelque chose, mais c'est un rire impromptu qui surgit de sa gorge, un rire nerveux, qui la soulage. Il n'y a pas de condescendance ou de moquerie dans ce rire. C'est un exutoire, pour exorciser les malheurs qui sont leur lot.
Elle essaie de se maîtriser pendant un moment sans succés, puis finit par y arriver.

Désolée, je ne me moque pas... C'est que. Elle cherche ses mots, pour exprimer justement sa pensée. C'est qu'au final on est 2 sacrés paumés. Et on finit par se rencontrer par le plus grand des hasards dans une putain de ruelle d'un endroit qui nous est absolument étranger. Si c'est pas des conneries ça !

Elle parle vite, sans se préoccuper d'être comprise parfaitement. Elle le regarde avec une franche sympathie. Respectant l'homme qu'elle a en face d'elle et marquant un instant de silence, et espérant ne pas l'avoir froissé.

Les BD et les séries ce n'est pas si archaïques, enfin en tout cas j'en ai vu, mais ce que tu appel TV j'aimerais beaucoup voir ce que c'est si ça ne te dérange pas.

Elle scrute l'écran en face du canapé, se doutant un peu de son fonctionnement mais voulant être certaine.
En attendant elle commence à ranger son assiette dans l'évier de la cuisine. Le fait d'avoir raconté, même très succinctement sa vie, et d'avoir écouté le récit de Tommy l'a étrangement mise en confiance. Elle a l'impression qu'il ne lui fera jamais rien de répréhensible. Elle sent qu'ils se comprennent, sans avoir besoin d'en dire beaucoup plus. L'un et l'autre dans des situations analogues.
Elle regarde ensuite le salon se rendant bien compte qu'il a fait des efforts pour rendre à l'endroit un peu de sa propreté originelle.
Et finalement elle part s'installer dans le sofa, attendant qu'il la rejoigne, ou qu'il lui dise quelque chose au moins.


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