Nee’vi appartenait à une race extraterrestre très particulière, les
Puazi. Une race d’extraterrestres à la peau rouge et noire et à la langue bleue, et dont l’une des particularités génétiques était une hypersensibilité aux formes humanoïdes et aux relations sexuelles. Beaucoup de scientifiques s’étant rendus sur leur planète avaient tenté d’expliquer ce phénomène très particulier, en subodorant que, jadis, les Puazi avaient dû être infectés part des Formiens, et que, d’une manière ou d’une autre, leur race avait réussi à résister aux gènes formiennes, ou faire en sorte que le gène formien s’adapte à leur génotype. Un cas unique et sans précédent dans l’Univers connu, car, jusqu’à présent, à chaque infestation formienne, les scientifiques avaient noté que le gène formien s’emparait du corps de l’hôte, comme une sorte de virus. Certains scientifiques gordaniens étudiaient donc les Puazi, ce qui était pour eux un immense honneur, car ils rencontraient d’autres cultures... Et forniquaient avec d’autres espèces. On en pouvait pas sympathiser avec un Puazi sans avoir un rapport sexuel. Ce faisant, certains surnommaient les Puazi des « Formiens positifs », en ce sens que leur addiction pour le sexe ne conduisait pas à l’agressivité formienne. Leur planète était un haut-lieu touristique, mais il était impensable, pour des scientifiques, de vouloir sérieusement étudier les Puazi. En effet, cette planète était chargée de spores aphrodisiaques permanentes. Impossible d’y rester trop longtemps sans finir dévoré par des envies de sexe.
La petite Nee’vi, elle, était une Puazi déboussolée, car elle avait été capturée par les Formiens alors qu’elle était, justement, le cobaye d’une mission menée par l’Empire de Gordan. Pour elle, ça se résumait à faire joyeusement l’amour tous les jours. Soldats, gardes, scientifiques... Tout le monde prenait Nee’vi, jusqu’à ce que les Formiens ne les attaquent. Paniquée, Nee’vi s’était cachée en vain. Elle avait été capturée, et, pendant plusieurs mois, avait servi de pondeuse pour les Formiens, jusqu’à se retrouver ici, sur Terra, dans une bioruche locale.
Quand les Tekhanes avaient vitrifié la zone, elle avait été libérée de son cocon, mais avait préféré se cacher, assez farouche, et sur une planète étrangère. Il était remarquable de voir combien son corps n’avait pas changé. Chez les anciennes pondeuses formiennes, il était nécessaire de leur faire subir un traitement médicamenteux et psychologique, afin de supprimer en elle les traces du virus formien. Nee’vi, elle, allait bien, si ce n’est qu’elle était paniquée, sans savoir comment rentrer chez elle.
Et puis, alors qu’elle errait dans cette grande forêt, elle avait vu un camp se former. La Puazi retournait régulièrement vers la bioruche formienne, car c’était le seul endroit qu’elle connaissait, et elle avait vu des femmes en armure se déployer, gardant les lieux. Discrète, Nee’vi ne s’était pas fait repérer, les scanners xénomorphes des Tekhanes la confondant avec les résidus de spores. Elle les avait discrètement explorés, tout en ressentant la
soif revenir la tirailler, en voyant ces belles femmes plantureuses se déployer.
*
Peut-être sont-elles comme les scientifiques gordaniens, je dois me rapprocher d’elles...*
C’était ce que Nee’vi soupçonnait, mais sans une profonde conviction. Et puis, finalement, elle avait été repérée par l’une d’elles... Nee’vi la regardait nerveusement, en comprenant ce que la femme disait. C’était aussi le paradoxe chez les Puazi, qui, tout en étant très pervers, étaient aussi très intelligents. Elle les avait entendus parler depuis plusieurs jours, suffisamment pour pouvoir reproduire leur langage, à un niveau, toutefois, très élémentaire.
«
Moi... Nee’vi... Moi... Puazi. »
Elle pouvait sentir la nervosité chez cette belle femme aux cheveux blonds. On ne pouvait pas voir Nee’vi rougir, mais elle dévorait Samantha du regard, en s’approchant lentement d’elle.
«
Moi... Prisonnière Formien depuis... Beaucoup temps... Mais... Moi pas vouloir... Tuer vous... »
Il suffisait de regarder son intimité pour voir, signe de son grand état de manque, que Nee’vi mouillait sur place...