Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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La Traque [Garo]

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La Traque [Garo]

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 45 vendredi 25 mai 2018, 15:43:44

Alors que Garo exposait son plan simpliste, la policière voulut objecter mais elle comprit très vite qu’il était grand temps de quitter le navire ! Elle se jeta alors en bas de l’immeuble d’une façon bien plus ostentatoire que le fugitif ne l’avait prévu, envoyant voler au loin les imprudents qui se trouvaient sur la route. Le jeune homme jura :

Fuck ! Elle veut se faire tuer ou quoi ?

Avant que les renforts n’arrivent sur lui, Garo se jeta à son tour en contrebas, de manière bien plus discrète, bondissant d’étage en étage avant d’atterrir souplement dans la cour intérieure. Il profita du chaos ambiant pour s’élancer, zigzagant d’abris en abris, évitant les projecteurs qui balayaient le secteur et les incendies, se servant de carcasses de véhicules et de tas de débris diverses pour progresser tel une ombre insaisissable. Il courait d’un pas extrêmement léger, presque aérien, ne faisant presque aucun bruit, et dans cette zone de guerre il était quasiment indiscernable.

Pourquoi Sarah s’était elle élancée dans le tas ? Il était incompréhensible pour le prototype de laboratoire que son plan ne soit pas clair, ou interprétable de plusieurs façons différentes, et il ne s’était même pas posé la question de savoir si la jeune femme était capable d’être aussi furtive que lui : il n’était vraiment pas fait pour le travail en équipe.

Beaucoup plus directe dans son approche la policière avait pris de l’avance, lorsque l’explosion déclenchée par un kamikaze manqua de la jeter à terre. Un soldat des Black Squadrons ne manqua pas l’occasion et termina le travail d’un coup de matraque électrique, envoyant la jeune femme mordre la poussière. Garo grimaça à la vue de cette scène, mais explosa littéralement de fureur quand que le molosse, agissant sous l’impulsion inconsciente de Sarah, revint sur ses pas pour la tirer d’affaire. Si le robot quadrupède n’attaquait pas immédiatement le poste avancé des Black Squadrons, ils allaient finir en un petit tas de bouillie sanglante !

Qu’est ce que tu fous là sale bête ! Attaque là où je t’ai dis ! Attaque là où …

Distrait par cet imprévu irritant, le fugitif tomba nez à nez avec une escouade complète des Black Squadrons au détour d’une carcasse de blindé. Alors que les hommes en noir braquèrent immédiatement leurs armes sur lui, il laissa simplement échapper une exclamation de surprise

Ah.

Les commandos ouvrirent le feu mais Garo avait déjà glissé entre les jambes du premier soldat en embarquant le fusil d’assaut qu’il tenait à la main, puis bondit aussitôt sur un autre membre de l’escouade : Garo prit appui sur la poitrine de l’homme et le projeta en arrière tout en se propulsant dans les airs ! Dans son saut, il lança l’arme qu’il tenait par le canon dans la tête d’un troisième soldat avant d’atterrir au beau milieu de ses camarades regroupés.
L’affrontement se transforma en un combat au corps à corps brutal. Cependant le fugitif ne rendit pas les coups aux hommes de main des Tekhannes, bien conscient que leur armure noire leur octroyait un avantage certain en terme de protection, et il n’avait nul envie de gaspiller de l’énergie ici. Il se contenta alors d’esquiver ou de détourner leurs attaques, louvoyant entre eux tel un serpent insaisissable.

Cela ne dura qu’une poignée de secondes, avant que le jeune homme ne saute en arrière et n'atterisse sur le blindé détruit. Accroupi, les deux poings fermés, Garo affichait un sourire sardonique alors que les soldats se retournaient vers lui. Il ouvrit alors les mains, et une demi-douzaine de goupilles s’en échappèrent et rebondirent dans un bruit métallique sur le sol.
Les Black Squadrons étaient chacun équipés d’un casque masquant leur visage mais le fugitif imagina avec délectation leurs yeux écarquillés quand ils réalisèrent que c’était là les goupilles des grenades qu’ils portaient à la ceinture. Garo roula en arrière pour se mettre à l’abri derrière le blindé, et l’instant d’après les grenades explosèrent dans une violente détonation, vaporisant l’intégralité de l’escouade.

Pendant ce temps, le molosse avait finalement attaqué le QG mobile des Black Squadrons, provoquant un profond désordre dans les lignes des commandos en noir, trop lobotomisés pour avoir le moindre sens de l’initiative. Garo en profita pour rejoindre Sarah et ils se précipitèrent tous deux vers la sortie de la cour intérieure. Mais soudain, la jeune femme se jeta sur lui sans prévenir ! Les yeux écarquillés, le fugitif crut aussitôt à une trahison et plusieurs contre-attaques ou esquives possibles explosèrent dans son esprit, mais à sa grande surprise son corps ne réagit pas ! Il se retrouva alors plaqué au sol alors qu’une violente rafale d’arme lourde passait au dessus d’eux.

En tournant la tête, le jeune homme vit qu’un exosquelette avait barré leur point de sortie. Il n’eut pas le temps de dire un mot que la jeune femme s’était déjà relevée, cherchant un nouveau moyen de s’enfuir. Abasourdi Garo regarda un bref instant ses deux mains : que venait-il de se passer ? Est ce que son inconscient avait détecté le danger ? Est ce que son corps avait instinctivement accepté “l’aide” de Sarah ? Il secoua la tête en grognant : ce n’était vraiment pas le moment de penser à ça !

Le fugitif s’élança à la suite de la policière dans un entrelacs de petites ruelles alors que le molosse fut finalement abattu par les forces Tekhannes. Leur course aboutit dans une impasse mais avant que Garo n’ait eu le temps de protester, Sarah prit les choses en main, et ce n’était pas une façon de parler :

« Laisse-moi faire... »

Utilisant encore une nouvelle fois les capacités extraordinaires de son armure, la jeune femme créa une ouverture dans le mur aussi simplement que s’il avait était fait en papier. Garo en resta stupéfait, Sarah était définitivement pleines de surprises !

Ah ah... Combattre, soigner, dompter des cyborgs, faire fondre des murs.. Il y a t-il quelque chose que ton artefact ne puisse pas faire ?


Ils purent alors finalement sortir de la forteresse, et la policière crut bon de préciser qu’il valait mieux qu’ils restent discret :

« Par ici... Mais soyons prudents, je ne veux pas attirer ces exosquelettes. »

Le jeune homme émit un léger grognement, mais moins belliqueux qu’à son habitude :

Tch.. Aux dernières nouvelles c’est toi qui a décidé de foncer dans le tas. Si t’avais laissé ton cabot atteindre le QG mobile des Black Squadrons avant de t’élancer, on aurait peut être pu passer inaperçu dans ce bordel, enfin moi au moins. D’ailleurs tu pourrais pas utiliser ton artefact pour être plus furtive ? Je ne sais pas moi .. faire en sorte que la texture de ton armure s’adapte à l’environnement afin de te fondre dans le décor façon caméléon, par exemple ?

Après cette suggestion, le duo improbable commença à s’éloigner le plus rapidement possible de l’épicentre des affrontements mais le reste du Ghetto était également à feu et sang, et leur progression était difficile : ils étaient systématiquement obligés de se cacher lorsque des groupes d’émeutiers ou des escouades des forces de sécurité croisaient leur chemin.
Un autre problème se posait : qu’allaient-ils faire maintenant ? Garo réfléchissait frénétiquement. Lors de son évasion, il s’était persuadé qu’il n’aurait aucun mal à s’échapper de Tekhos Metropolis mais rien ne s’était passé comme prévu. Quel choix avait-il maintenant ? En piratant les ordinateurs du Centre, il avait trouvé les coordonnées de différents portails permettant de voyager à travers les mondes mais rien ne lui garantissait que cela ne faisait pas partie de l’expérience grandeur nature dont il avait été le cobaye ! Le Prophète lui avait bien laissé une adresse mais il n’avait aucune confiance en ce type aux yeux bleus et le diable savait ce qu’il était entrain de manigancer. Il lui restait alors la possibilité de quitter la ville et de rejoindre une autre contrée - soit Nexus par les montagnes, soit Ashnard par le désert - mais est ce que la GeoWeapon Corp lui en laisserait la possibilité ? Une fois à découvert ne risquait-il pas d’être une cible facile ?

Et il restait la policière. Le jeune homme laissa son regard dériver vers Sarah dans son armure argentée : il n’arrivait pas à la cerner et cela le perturbait. Sa raison lui hurlait de ne pas lui faire confiance, de se débarrasser d’elle et de continuer seul. Elle pouvait très bien faire parti de le GEFT, être une nouvelle épreuve de son test ou simplement le manipuler pour arriver à ses propres fins. Et même si ce n’était pas le cas, qu’est ce qui la pousserait à vouloir l’aider, lui, le monstre de laboratoire ? Cela n’avait aucun sens ! C’était sûrement un piège !
Et pourtant.. l’instinct de Garo l’avait poussé à faire des choses qu’il ne s’était jamais attendu à faire : la sortir des griffes des Red Boobs, l’extraire du tas de débris sous lequel elle était ensevelie, la laisser l’accompagner dans sa fuite ... Et elle avait répondu par des actions similaires : elle avait entièrement soigné ses blessures, elle s’était jetée sur lui pour éviter qu’il se fasse faucher par une rafale, elle l’aidait à s’enfuir ..

Ses réflexions ne menant à rien, il décida de laisser son instinct le guider malgré les fortes réticences des autres parties de son être.. Garo détourna son regard de la jeune femme, commença à ouvrir la bouche, la referma au bout de quelques secondes, déglutit, avant de finalement se faire violence pour demander :

Et maintenant .. Que fait-on ?

Pour la première fois de sa vie, il remettait volontairement son destin entre les mains d’une autre personne.

Alea jacta est.
« Modifié: vendredi 25 mai 2018, 15:50:36 par Garo »

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 46 lundi 28 mai 2018, 20:18:23

La situation actuelle était vraiment très confuse. Sarah était bien incapable de répondre à Garo, comprenant tout à fait sa surprise. Elle-même n’aurait jamais cru que le Witchblade puisse se montrer aussi puissant. Cet artefact, en réalité, ne la dotait pas juste d’une armure renforcée, ou d’une force améliorée, il influait aussi, de manière plus générale, avec la réalité. Sarah observa lentement sa main, réalisant qu’elle avait été capable, à l’aide de l’artefact, de modifier la matière.

*C’est incroyable…
C’est pourtant comme ça que ça marche, Sarah, reprit la voix des autres porteuses. L’artefact… Il te permet d’altérer la réalité, car il utilise la réalité comme énergie.
Je n’y comprends rien…
C’est normal… Tu es encore bien trop cartésienne, comme je l’étais moi aussi, et comme bien des porteuses.*

Garo sortit Sarah de ses pensées en lui demandant si elle était capable de pouvoir se camoufler. La réponse était sûrement positive, mais Sarah ne contrôlait pas vraiment les pouvoirs du Witchblade. Elle observa encore ses mains, puis en posa une sur un muret, cherchant à se concentrer.

« Non… Je ne sais vraiment pas comment cette armure fonctionne, Garo, en réalité. Elle… Je crois que c’est elle qui décide quand elle veut m’utiliser… Ou peut-être que c’est uniquement quand je suis en danger, et que l’adrénaline circule dans mes veines. »

Le Witchblade n’était pas fourni avec un mode d’emploi. De plus, elle n’avait guère le temps de s’entraîner, car le Red Corner District était en plein émoi. La paix civile serait difficile à rétablir, et, ce soir, la police tekhane cherchait plutôt à circonscrire le chaos qu’à chercher à pacifier la zone. La Forteresse était ébranlée, et des hélicoptères flottaient dans les airs, leurs projecteurs illuminant les rues et les toits, invitant les Tekhans au calme. Depuis les toits, ceux-ci répliquaient, brandissant des doigts d’honneur, lançant des Cocktails Molotov.

Aucun blindé ne viendrait calmer le chaos dans les avenues. Des barrages improvisés avaient été dressées à l’aide de carcasses de voitures, de meubles, et les gangs se battaient entre eux. Sarah savait qu’elle ne retrouverait ses collègues que le long des ponts permettant d’accéder au Red Corner District. Il fallait donc aller jusque-là. En attendant, le duo tâchait d’éviter autant que possible les rixes. Les explosions étaient monnaie courante, tout comme les hurlements. Fugacement, Pezzini repensait à ce qu’elle avait appris, à l’époque du lycée, sur les théories rousseauistes expliquant que l’Homme était naturellement bon, et que c’était la société qui avait perverti l’âme.

*Voilà ce qui se passe quand il n’y a plus de loi, ni de régime étatique fixe. Le chaos, l’anarchie…*

Pezzini et Garo continuaient leur progression, jusqu’à ce que l’homme ne lui demande quel était son plan. Ils se rapprochaient d’un restaurant qui avait connu des jours meilleurs. Plusieurs voitures brûlaient sur un parking attenant au restaurant, le duo venant depuis une ruelle. Quelques groupes se battaient encore dans la rue, mais les échauffourées étaient plus éloignées. Sarah se rapprocha vers la devanture du magasin.

« La priorité, c’est de sortir d’ici. Mais… Il y a quelque chose qui ne colle pas. Les Black Squadrons qi ont été jusqu’à attaquer la Forteresse. Je crois… Je crois que l’individu que tu as rencontré, celui qui a provoqué ce black-out général, a dû faire paniquer un certain nombre de personnes. Les huiles tapent tout en-haut de leur liste de suspects, alors il vaut mieux éviter qu’ils ne te retrouvent. »

Tout ça semblait avoir totalement dégénéré. On allait bien au-delà d’une simple expérience militaire en situation réelle, laquelle était déjà, en soi, condamnable et risquée. Sarah constata que le restaurant était désert. Des vitres brisées, des tables renversés, des tags pour un quelconque gang… Elle entra à l’intérieur, et se dirigea dans la cuisine. Quelques cadavres jonchaient le sol, et elle alla boire au robinet, s’aspergeant le visage.

« Quitter le Red Corner ne sera pas une mince affaire. On peut aussi trouver un endroit où passer la nuit, et repartir à l’aube. Le jour, les émeutes vont se calmer. »

Mais existait-il seulement un endroit sûr ici ? Sarah ferma les yeux, et reporta ensuite son attention sur Garo, décidée à essayer de penser à autre chose que ses pouvoirs naissants, et troublants :

« Vous avez des proches ? De la famille ? Vous deviez bien mener une vie avant que l’armée ne décide de faire des expériences sur vous, non ? »
DC d’Alice Korvander.

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 47 samedi 02 juin 2018, 18:01:53

Sur la suggestion de Garo, Sarah tenta bien de faire prendre à son armure l’apparence du muret contre lequel elle s’appuyait, mais sans succès. Elle avoua alors au jeune homme qu’elle ne savait pas trop comment l’utilisait, ni quel était l’élément déclencheur de son activation, et pire encore : que c’était peut être son armure qui la manipulait.

Garo n’étais pas vraiment sûr de ce qu’il devait comprendre des propos confus de la jeune femme, et surtout il avait d’autres problèmes en tête à ce moment précis. Il ne put s’empêcher néanmoins de lâcher un commentaire sarcastique, comme à son habitude :

Tch.. Porter et te battre avec un artefact dont tu sais si peu de choses.. Tu joues un jeu dangereux la flic : tu vas vraiment finir par te faire tuer si tu laisses trop de place au hasard ou à la chance !

Ils se rapprochaient tous deux d’un restaurant mais Sarah semblait plus préoccupée de savoir ce qui se tramait dans les esprits dérangés des dirigeantes Tekhannes que de chercher une moyen de fuite. Elle émit l’hypothèse que la réaction ultra-brutale des forces de sécurité était une réponse à la menace que représentait le prophète avec pour objectif de frapper ses hypothétiques soutiens dans le Ghetto. Garo en poussa un soupir de dépit :

Ces idiotes chassent le vent... Je n’ai croisé ce mec que quelques instants mais j’ai pas l’impression qu’il soit du genre à s’associer aux barons du crime du coin. Non .. Je crois qu’il n’en a pas besoin ..

Plongé dans ses pensées, le jeune homme repensa aux immenses pouvoirs de l’homme aux yeux bleus, comment il avait mis à genou non seulement Starlight mais la métropole tout entière ! Il eut un frisson d’excitation et un large sourire carnassier apparut un bref instant sur son visage en se remémorant sa toute puissance ! Ah ! En d’autres circonstances il aurait adoré affronter ce Prophète !

Pendant ce temps Sarah était entré dans le restaurant : ignorant les dégâts dans la salle et les corps dispersés ici et là, elle alla droit aux cuisines pour se rafraîchir. Le fugitif la suivit mécaniquement, jetant à peine un coup d’oeil aux morts, et s’empara d’un paquet de gâteau posé sur une étagère : ils s’avérèrent bien trop sucrés et sûrement remplis d’un tas d’adjuvants chimiques, mais cela suffirait à alimenter son corps pour un temps.

Sans surprise, la policière n’avait pas de meilleur plan que lui : continuer de nuit c’était prendre le risque de se retrouver dans un feu croisé, mais s’ils attendaient le lendemain que les échauffourés se calment, ils n’auraient plus de diversions pour couvrir leur fuite !

Le jeune homme allait répondre quand Sarah, visiblement perdue dans ses pensées, essaya de changer de sujet et l’interrogea sur d’éventuels proches. Garo fut tellement stupéfié de la question qu’il resta un instant figé, la bouche ouverte un gâteau à la main, avant de se mettre à glousser. Le gloussement se transforma en ricanement, le ricanement en fou rire. Violent, moqueur, de celui qui vous fait mal aux côtes quand quelqu’un dit une énormité sans s’en rendre compte.

Il se calma difficilement et, après avoir repris son souffle, releva les yeux vers Sarah, un sourire mauvais aux lèvres

Parents ? Familles ? Ooooh.. Ta naïveté est presque touchante la flic, mais tu ne comprends pas. Tu ne peux pas comprendre. Comment pourrais tu ? Alors laisse moi te raconter une petite histoire..

Le jeune homme jeta négligemment le paquet de gâteau qu’il tenait en main et s’assit sur le meuble le plus proche, un bras reposant sur la jambe qu’il avait ramené contre son torse ;

Elle provient des dossiers que j’ai réussi à consulter lors de la préparation de mon évasion du Centre. Tu m’excuseras de ne pas rentrer dans les détails, j’ai lu tout ça en diagonale faute de temps .. C’est l’histoire d’un gamin de neuf ans, parents inconnus, sûrement orphelin. Il est raflé dans les Ghetto par la GeoWeapon Corp pour être intégré dans leur programme de recherche et développement d’armes dites Évolutives. Son nom ? Les scientifiques qui le lobotomisent et l’endoctrinent s’en foutent : elles s’assurent simplement qu’il soit en bonne santé et qu’il possède les pré-requis nécessaires pour prendre part à leurs expérimentations. Elles le désignent alors comme étant le Prototype VI, rien de trop original .. A cause du taux de mortalité, tu comprends ? ça serait dommage de perdre du temps à lui trouver un véritable nom alors qu’il risque de crever dans les semaines qui viennent !

Alors qu’il avait commencé avec un ton cynique mais calme, la voix de Garo se teinta bien vite d’une tension sous-jacente, dangereuse, prête à déborder à tout moment. Incapable de tenir en place, il se remit debout et commença à faire les cents pas, se tournant de temps à autres vers la jeune femme mais sans vraiment la voir :

D’ailleurs ce gamin meurt, lors de la 1ere année au centre : une crise cardiaque .. à cause des calmants injectés pour limiter un tant soit peu les douleurs découlant des manipulations génétiques destinées à renforcer son corps : overdose. Elles parviennent à le ranimer, in extremis, mais décident de diminuer la dose des sédatifs.. Oh oui, il va souffrir l’enfer, mille morts, les nerfs rongés par une souffrance sans limite, mais au moins elles ne perdront pas ce prototype. Les autres qui n’ont pas survécu ? Elles les dissèquent pour faire avancer leurs recherches.” 

Le jeune homme s’arrêta brusquement haletant, il passa lentement une main dans ses cheveux avant de la faire redescendre sur son visage et l’arrêter à hauteur de sa bouche, masquant partiellement son sourire carnassier qui n’avait plus rien de joyeux, bien au contraire..

Ce gamin.. il disparaîtra totalement, quelque part entre sa 1ere et 2eme année au Centre, sans que personne ne s’en rende compte : plus d’identité, plus de nom, plus de souvenir, plus de personnalité, plus d’émotion.. Seulement une coquille vide .. Une jolie petite marionnette ! Un bon début d’arme sans âme ! Une première victoire pour l’équipe du docteur Reaan !” 

Le ricanement qui s’en suivit fut aussi bref que terrifiant, mais la tension dans les épaules de Garo sembla diminuer alors qu’il se tournait vers Sarah, ces yeux de bronze étincelant dans l’obscurité :

Et moi dans tout ça tu vas me dire ? Moi, je suis né lors de la 3eme année au Centre. Je me suis réveillé dans un corps inconnu, dans un endroit que je ne connaissais pas, mais j’avais une et une seule certitude : je m’appelais Garo !” 

Le jeune homme écarta les bras, son sourire habituelle à nouveau aux lèvres, puis s’adossa à la porte qui menait à la salle, observant les bras croisés ce qui se passait en dehors du restaurant.

Mais ça n’a pas plu aux scientifiques. T’imagines : une entité indépendante dans leur précieux pantin ! Alors elles ont essayés de m’effacer par tous les moyens possibles et inimaginables : tortures, drogues, chirurgie, impulsions électriques. Mais à chaque je fois je réapparaissais, et elles n’arrivaient pas à comprendre comment la conscience du gamin pouvait à chaque fois revenir à la surface. Comment cela pouvait être possible ?  Et elles avaient raisons : le gamin était mort depuis longtemps ! Disparu ! Volatilisé !.. J’étais une nouvelle création, leur création ! Le monstre qu’elles avaient engendré, sans en avoir jamais pris conscience ! Et elles n’ont pas compris, non.. Elles croient toujours qu’elles peuvent me contrôler, que je peux redevenir la petite marionnette docile que j’étais … ” 

Le sourire de Garo avait disparu, il contemplait le brasier d’une voiture en feu et les flammes dansaient dans ses yeux. L’esprit du fugitif était bien loin de là, et quand il reprit ce fut dans un murmure, comme s’il se parlait à lui même :

Je dois quitter Tekhos, le plus rapidement possible. Mettre le plus de distance possible entre elles et moi, aller dans un autre royaume ou sur un autre monde. Alors seulement, je commencerais ma quête de puissance. Et je deviendrais fort, LE plus fort ! Si fort que plus jamais personne ne pourra me regarder de haut !

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 48 lundi 04 juin 2018, 00:49:21

Le passé de Garo était particulièrement sinistre, mais conforme à ce que Sarah avait entendu dire sur Tekhos. Les ghettos existaient car ils étaient des viviers génétiques pour les grandes firmes. Le constat reposait sur des postulats simples. Sur Terra, l’esclavage était légal, et Tekhos était une société hyper-consumériste, une sorte de variante extrême du consensualisme et du libéralisme républicain, considérant que tout pouvait se faire par contrat. Le sort des enfants orphelins des ghettos ne faisait pas la Une des gros titres, mais Sarah, qui officiait dans ces secteurs, savait très bien ce qui se disait, les rumeurs qui circulaient sur les centres d’expérimentation top-secrets où les mégacorporations, sous contrat militaire, se livraient à des expériences sinistres. Les mâles servaient de cobayes à des expériences visant à faire d’eux des mutants pour se battre contre les Formiens. Du moins, c’était ce que Sarah savait, et elle resta silencieuse pendant le discours effrayant de Garo. Des propos glaçants, qui faisaient bondir de rage la jeune femme qu’elle était. Sarah restait profondément une idéaliste, une femme qui avait rejoint la police par passion, qui avait été au Japon pour tenter de se débarrasser du Witchblade, et avait fini par se retrouver ici, dans la police de Tekhos Metropolis. Chaque jour, elle perdait davantage foi en l’humanité, en sa mission. La police tekhane ne servait pratiquement à rien, elle était concurrencée par les sociétés militaires privées qui, grâce à de juteux contrats avec les pouvoirs publics, menaient des missions de sécurité publique. Les GeoSoldiers, par exemple, étaient mieux armées et mieux entraînées que la police.

*Sauf que j’ai juré de servir l’État, de défendre des valeurs morales, pas les sociétés militaires privées, les mégacorporations, ou un régime sexiste et eugénique...*

Garo avait un plan simple : quitter Tekhos, et devenir le plus fort possible. Sarah croisa doucement les bras en le regardant. Elle ne savait pas trop comment aborder la chose, et se massa l’arrière du crâne. Après un tel élan de franchise... Elle ne pouvait pas faire comme si rien ne s’était passé. Sarah hésita encore un peu, se mordilla doucement les lèvres, puis parla à son tour :

« Je ne suis pas originaire de Terra. »

Elle se tut pendant quelques secondes, et reprit :

« Ce qui se passe sur Tekhos... Je ne pensais pas que ce serait comme ça en venant. Je voulais trouver une aide pour me débarrasser de ce foutu artefact, mais, quand j’ai vu ce qui se passait ici... Les mégacorporations, le sexisme ambiant... Tout ça me dégoûte profondément. »

Sarah déambula un peu.

« Le monde d’où je viens... Il est loin d’être parfait, mais... Ça, bon sang... Je... Enfin, tu te fous sûrement de mes états d’âme, mais... Je ne cautionne vraiment pas ce qui se passe ici. Sauf que... Je ne sais toujours pas comment me séparer de ce truc, et, de ce que j’ai vu, il existe des endroits encore bien plus effrayants dans le reste de Terra. »

Pezzini entendit quelques explosions lointaines, et regarda encore son interlocuteur.

« Je te dirais bien que ton objectif de vie est idiot et sans intérêt, mais... Je suis plutôt mal placée pour parler. Ce truc s’est greffé à moi, je ne sais pas du tout ce que c’est, ce qu’il peut me faire faire, j’entends des voix, et... Avec cette armure, je ressemble à Jeanne d’Arc ! Alors... Je suis plutôt mal placée pour donner des conseils. »

De fait, elle n’avait aucun plan, que ce soit à court ou moyen terme.
DC d’Alice Korvander.

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 49 vendredi 08 juin 2018, 23:51:06

Garo sursauta lors de l’aveu de Sarah. Il se retira de la porte contre laquelle il était adossé en décroisant les bras et la fixa, stupéfait. Il ne s’était absolument pas attendu à ça : la policière n’était pas une Tekhanne. Ceci expliquait en partie son comportement inhabituel ! S’en suivit un déballage nerveux mêlant révélations, états d’âme et auto-apitoiement. Le fugitif garda un long moment son air surpris, laissant la jeune femme parler, dire ce qu’elle avait sur le coeur.. même s’il ne savait pas qui était cette “Jane Dark” à qui elle faisait référence ..

Lorsque Sarah en eut terminé, un silence pesant s’installa. Le monstre et la porteuse de la Witchblade se regardèrent longuement : ils n’avaient ni plan, ni le moindre début de solution à leur problème. Ils étaient bloqués dans un quartier en guerre, ghetto d’une métropole décadente, gouvernée par l’hyper-capitalisme, l’indécence et la luxure. Beaucoup se seraient laisser aller au désarroi à leur place. Et pourtant, un ricanement retentit dans la cuisine du restaurant, et Garo s’avança, un sourire sardonique aux lèvres. Moqueur, il répondit à la jeune femme :

Oooh, je vois ! Effrayée par ton petit artefact, tu es donc venue à Tekhos pour essayer de t’en débarrasser. Mais tu as lamentablement échoué, et tu te retrouves à jouer les petites fonctionnaires d’une société dont tu abhorres les fondements même, avec l’angoisse au ventre qu’à tout moment ton armure puisse prendre le dessus sur ta personnalité.

Le jeune homme s’arrêta devant elle, les mains dans les poches et son sourire s’élargit, devenant plus inquiétant par la même occasion. Il y a avait quelque chose dans l’attitude de Sarah qui l’agaçait au plus haut point, et cela lui donnait la furieuse envie de la bousculer, de la malmener, de la pousser dans ses derniers retranchements afin de voir ce qu’il pouvait en ressortir !

Tu te poses en chantre de la Justice mais tes actes ne suivent pas tes paroles ! Tu possèdes une puissance inimaginable entre tes mains mais tu la gâches de peur de ce que tu pourrais en faire ! Tu pourrais prendre ton destin en main mais tu préfères vivre dans la crainte et l’impuissance !

Garo lui saisit soudain la main porteuse du gantelet et la leva devant leurs yeux, avant de s’approcher, jusqu’à ce que leurs nez se touchent presque. Son sourire se fit plus féroce encore, tout comme ses paroles :

Ça crève les yeux que tu n’es pas à la hauteur ! Pourquoi on ne demanderait pas à ton artefact s’il ne veut pas venir se greffer à moi plutôt ? Tu l’as dis toi même, non ? Il m’aime bien ! Et je me ferais une joie de l’exploiter à son plein potentiel. On fera fureur lui et moi ! Et comme ça, tu pourras retourner à ta petite vie tranquille sans plus jamais avoir à prendre de risque..

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 50 lundi 11 juin 2018, 07:15:46

Face à face, ils étaient aussi perdus l’un que l’autre. Qu’est-ce que Sarah allait pouvoir faire de Garo ? Il était indéniablement dangereux, psychologiquement instable. Elle ne pouvait pas le laisser partir, mais, si elle l’arrêtait, non seulement elle se mettrait elle-même en danger, mais elle le renverrait aussi dans les laboratoires de GWC, soit la firme qui n’avait pas hésité à lâcher Garo en pleine nature pour leurs tests sordides. En fait, peu importe la solution que Sarah voyait, elle était toujours mauvaise ! Un véritable dilemme, inextricable, et ce d’autant qu’elle devait à tout prix éviter que les scientifiques de GWC n’apprennent qu’elle était la porteuse du Witchblade. Que personne ne l’ait encore deviné tenait d’ailleurs, en soi, du miracle ! Elle ne savait donc pas quoi faire, et, soudain, Garo se rapprocha d’elle.

Visiblement, son petit récit n’avait pas ému plus que ça l’homme, qui comprit surtout que Sarah ne désirait pas le Witchblade, et lui expliqua qu’il était préférable que lui le prenne. Sa main se posa sur son poignet, et Sarah cligna des yeux, semblant sortir de sa torpeur, en sentant l’homme insister. Sarah préférait ne pas imaginer ce que l’homme ferait avec cet artefact redoutable, et elle secoua alors la tête.

« Non... Non, lâche-moi, Garo ! »

Son autre min réagit, se recouvrant de la texture argentée chromée et métallique du Witchblade, puis s’étira, s’ondulant en formant un tentacule, qui repoussa l’homme sur plusieurs mètres.

« Ce n’est pas aussi simple ! Déjà, je ne pense pas que tu ferais de bonnes choses avec cet artefact, et... De toute manière, tu n’as pas ce qu’il faut pour le porter. »

Que voulait-elle dire par là ? Ce n’était pas compliqué. Sarah avait pu voir les anciennes porteuses du Witchblade, et, même si elle ne comprenait pas encore très bien son fonctionnement, le fait est qu’elle avait tout de même appris des choses sur lui à Tekhos. Ce qu’elle savait, c’est que le Witchblade venait de Terra, et qu’il n’était pas le seul artefact de ce type. Il y en avait aussi un autre, le Darkness, qui était actuellement détenu par une femme d’affaires tekhane, accessoirement une criminelle, Yulia Vesselovski. Par son intermédiaire, Sarah avait pu apprendre des éléments cruciaux sur le Witchblade.

Elle coupa donc d’emblée court aux spéculations de l’homme devant elle :

« Le Witchblade ne fusionne qu’avec des femmes. Désolée de casser tes rêves. Même si tu devais réussir par je ne sais quel biais à me le prendre, il te consumerait, et se retournerait contre toi. »

Bien sûr, Garo pouvait croire qu’elle bluffait, mais Sarah mentait rarement. Elle avait vu les anciennes porteuses du Witchblade. Il n’y avait toujours eu que des femmes. Elle ne s’expliquait pas encore pourquoi seules les femmes pouvaient hériter du Witchblade. Il devait sûrement y avoir un autre artefact, quelque part sur Terra, destiné aux hommes, mais elles étaient formelles sur ce point. Chaque fois qu’un homme avait tenté de prendre le Witchblade, il en était mort. L’artefact pouvait se montrer violent et cruel, et était tout simplement incompatible avec le sexe masculin.

De nouvelles détonations résonnèrent dehors. Sarah regarda prudemment par la fenêtre. La zone était fort heureusement assez isolée. Pouvaient-ils rester là pour la nuit ? Préférant passer à autre chose qu’à ce moment gênant où Garo avait voulu lui prendre son artefact (ce qui, au-delà même de l’incompatibilité sexuelle, avait provoqué en elle une certaine colère, assez inexplicable), elle revint donc à leur situation actuelle.

« GeoWeapon Corp. va mettre tout le quartier sans dessus dessous pour te retrouver. Notre provisoire cachette risque vite d’être découverte. »

Elle se déplaça encore un peu, évitant soigneusement de croiser son regard, restant toutefois sur la défensive.

« Je ne sais pas encore quoi faire de toi, mais je sais que je ne veux pas te remettre à nouveau à ces femmes. Alors, on doit s’en tenir au plan initial : sortir d’ici. »

Quitter le ghetto, puis aviser ensuite. Aucun endroit ne serait sûr ici, car, outre les gangs et les Black Squadrons, l’armée allait déployer tous les moyens possibles pour récupérer leur petit sujet d’expérience.

« Il faut qu’on retourne au poste de police, que je récupère une voiture. Dehors, tu n’as pas une chance, l’armée a accès aux caméras de sécurité, et à je ne sais combien d’autres systèmes pour permettre de surveiller les rues. Si ton visage passe devant une caméra, les IAs qui gèrent le système t’identifieront. En revanche, à l’intérieur d’une voiture de police... »

Ce n’était pas le plan le plus idéal, mais, compte tenu des circonstances, Sarah était quand même heureuse de réussir à en trouver un.
DC d’Alice Korvander.

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Garo

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Re : La Traque [Garo]

Réponse 51 samedi 16 juin 2018, 00:09:48

Lorsque le tentacule jaillit, Garo se protégea instinctivement de son autre bras mais l’appendice se contenta de le repousser jusqu’au mur opposé de la cuisine sans dommage. Tout le long, il se contenta d’arborer son rictus habituel, même quand Sarah commença à lui expliquer qu’il n’obtiendrait jamais son artefact : à vrai dire, il n’avait jamais eu l’intention de s’emparer du gantelet - quoique s’il s’était donné à lui, il l’aurait peut être accepté - mais seulement la brusque et irrésistible envie de provoquer la jeune femme.

Et il avait réussit à obtenir une réaction ! Cependant, après un bref moment de stupéfaction, la jeune policière s’était vite reprise. Elle n’avait cédé ni à la panique ni à la violence, se contentant de se protéger un minimum tout en le remettant à sa place, sans lui porter rigueur de ses actes. Si elle paraissait quelque peu dépassée par ce qui lui arrivait et hésitante sur la conduite à tenir, elle restait néanmoins solidement attachée à ses valeurs et principes, et ne comptait pas lui céder un pouce de terrain : elle était forte. 

Le fugitif émit un petit ricanement moqueur lorsque Sarah lui expliqua que l’artefact n’était utilisable que par les femmes :

Sans blague ? Comme si cette société ultra-matriarcale ne suffisait pas, il faut que ta petite armure soit également sexiste ? Je ne sais plus si on est dans la caricature absolue ou dans le comique de répétition le plus lourd qui existe !!

Amusé, Garo n’écoutait plus que d’une oreille la jeune femme qui pensait déjà à la suite des évènements, et ne sembla pas se rendre compte du malaise qu’il avait instauré entre eux. Alors qu’elle énonçait des évidences - la GeoWeapon Corp ne cesserait pas de le chercher, ils devaient quitter le Ghetto au plus vite, bla bla bla .. - le jeune homme s'apprêtait à balancer un sarcasme dont il avait le secret, mais Sarah capta son attention lorsqu’elle évoqua l’idée d’utiliser une voiture de police.

Redevenu sérieux, le fugitif regarda la jeune femme sans rien dire avant de venir tapoter ses lèvres de son index, signe qu’il réfléchissait intensément. Après un instant de silence, Garo cita inconsciemment un des rapports qu’il avait consulté :

Le Prototype VI fait preuve d’une ténacité hors du commun une fois en situation de combat. Il essaiera de vaincre son ou ses adversaires par tous les moyens imaginables, et seule une défaite certaine pourra le contraindre à fuir. Toute capture est improbable à l’exception d’une mise hors de combat, c’est à dire : Inconscience ou mort.

Le jeune homme releva les yeux vers Sarah, une étincelle dans le regard, et agita son index en direction de Sarah.

Si elles s’appuient sur mon profil psychologique, elles ont trois pistes principales pour me retrouver. La première : je tenterais de m’enfuir par tous les moyens, que ce soit en utilisant la furtivité ou la force. La seconde : je me terre dans le Ghetto comme un animal au fond de son antre. Et enfin la troisième : comme elles savent que j’ai été grièvement blessé elles vont surveiller les ambulances, les prisonniers dans un état grave et les cadavres. Mais jamais, jamais elles ne penseront que je puisse avoir été interpellé, en pleine possession de mes moyens, par une simple policière !

Garo ricana à nouveau et s’avança vers Sarah en levant ses poignets joints, comme s’ils étaient reliés par des menottes invisibles : 

Alors agent Sarah ? Quand est ce-que vous m’embarquez au poste ?

Un plan pour sortir du Ghetto et obtenir un moyen de transport pour quitter la ville. C’était un bon début !

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 52 lundi 18 juin 2018, 00:34:13

La seule certitude de Sarah dans tout ce cauchemar, c’est qu’elle ne pouvait pas rester éternellement au Red Corner. La fin du black out n’arrangerait nullement sa situation, car il faudrait affronter tous els dispositifs de sécurité de la police. Et, sur ce point, Sarah était bien placée pour savoir que Tekhos pouvait ressembler à une version futuriste et high-tech de Big Brother. Si la Chine commençait à développer la reconnaissance faciale par le biais des caméras de sécurité publics, à Tekhos, il y avait un pas de géant en avant ! Des IAs très perfectionnées étaient reliées au réseau public, et chaque caméra filmait des visages, et les comparait à des photographies et à des données contenues dans les archives publiques. En tant que policière, Sarah avait très souvent réussi à retrouver des suspects grâce à cette technologie, qui confirmait l’écrasante supériorité de la police scientifique sur tout le reste.

*Rester ici est définitivement trop dangereux...*

En revanche, mener un tel plan avec Garo... L’homme était très instable. Il était le fruit d’une étrange expérience tekhane ayant fait de lui un guerrier redoutable. De plus, même s’il affirmait le contraire, Sarah était sûre qu’il voulait lui prendre l’artefact. Rien de bien étonnant, il ne serait pas le premier à vouloir le Witchblade... Mais Sarah n’avait pas menti sur le fait que l’artefact ne se liait qu’avec des femmes. Pour autant, elle n’avait pas envie que l’homme tente de la tuer. Il était trop tard pour qu’elle fasse marche arrière, mais, d’un autre côté, elle continuerait sa fuite en avant avec lui...

Garo présenta à elle ses poignets, et Sarah secoua la tête.

« Sois sérieux, Garo, tout ça est extrêmement risqué. Nous ferons ça à l’approche du commissariat. Il faudra trouver entre-temps de quoi t’habiller, ton visage doit être diffusé à l’ensemble de mes collègues, maintenant. »

Le mieux était de profiter de la panique ambiante. La police devait arrêter beaucoup de suspects avec les émeutes, entraînant un relâchement au niveau de l’identification. Sarah s’avança encore, et rejoignit la réserve derrière la cuisine. Il y avait de multiples cartons, des étagères abritant des pots, des flacons... La policière rejoignit le fond de la pièce, et ouvrit le volet métallique de sécurité, puis passa avec Garo de l’autre côté. Le duo retourna ainsi dehors, et Pezzini constata que le courant n’était toujours pas revenu dans le ghetto.

Ils avancèrent le long d’une ruelle avec plusieurs poubelles, rejoignant un terrain de sport grillagé sur leur gauche. Deux poteaux de basket se tenaient solitairement là. Sarah longea l’ensemble, s’avançant dans des rues étroites, apercevant au loin une rue avec une lueur enflammée et des ombres lumineuses. Elle s’approcha prudemment, mais, sans entendre de cris, estima qu’il n’y avait plus personne.

En atteignant la rue, elle aperçut la carcasse enflammée d’un fourgon de police. Plusieurs corps gisaient au sol, des malfrats. Les gyrophares du fourgon fonctionnaient toujours, tandis que ce dernier s’était encastré contre le mur. Sarah observa rapidement la scène, leva la tête vers les balcons, et vit plusieurs autres corps.

*Ils ont dû jeter un Cocktail Molotov dessus...*

Garo et Sarah avaient évité une intense fusillade, et les policières avaient dû s’enfuir.

« Hmmm... Je crois qu’on s’approche de l’Hôtel Providence. Un hôtel qui a été ravagé par un incendie, et qui sert de plaque tournante à différents trafics. »

Elle réfléchissait à voix haute, et reprit alors :

« Mais qui a l’avantage d’être reliée à des couloirs souterrains. Il y avait une ligne de métro qui circulait ici avant. Elle a été fermée en raison des trop fortes dégradations, mais... Si je me souviens bien, il y avait une station de métro à côté du Providence, et une autre à proximité du poste de police. »

De cette manière, ils éviteraient les combats en surface, mais l’Hôtel Providence était très certainement remplie d’ennemis...
DC d’Alice Korvander.

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Garo

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Re : La Traque [Garo]

Réponse 53 samedi 30 juin 2018, 19:15:45


La policière ne semblait pas trouver la situation drôle, ce qui amusait d’autant plus Garo ! Elle semblait également penser que le jeune homme était incontrôlable et inconscient des dangers qui les attendaient, craignant ses réactions imprévisibles tout en le patronisant. Elle n’avait pas tout à fait tort, il ne se soumettait à aucune autorité et réglait l’ensemble de ses problèmes par la violence, mais elle le sous-estimait lourdement, car ses sarcasmes et ses moqueries n’étaient qu’une façade, masquant une volonté inébranlable. Dans un sens, tant mieux : être sous-estimé était toujours un avantage même si ce n’était guère plaisant pour l’égo.

En attendant, Garo continuait son petit jeu. Lorsque Sarah lui annonça qu’il devrait se déguiser pour ne pas se faire reconnaître par ses collègues, il émit un petit ricanement :

Ah ? Et tu ne crois pas que tes collègues ont mieux à faire que de chercher un criminel en fuite avec la guerre civile qu’elles ont sur les bras ? Bon d’accord, d’accord, j’avoue, je ne dirais pas non à une veste à capuche mais je pense quand même qu’elles seront un peu trop occupées à défendre leur peau pour faire attention à moi.

Ils quittèrent le restaurant par l’arrière et s’enfoncèrent dans les ruelles désertes et étonnamment silencieuses. Les affrontements avaient cessé dans le secteur, par défaut de combattants : leurs corps, inertes et froids, jonchés la rue et les balcons, illuminés en alternance par les gyrophares encore fonctionnels d’un fourgon de police incendié. Seules les âmes des morts murmuraient dans la nuit.

Garo ne jeta qu’un bref coup d’oeil mais il semblait que les policières s’en étaient sorties, contrairement aux crapules qui les avaient attaquées. Le jeune homme essaya de trouver des vêtements convenables afin de dissimuler son visage, mais les cadavres étaient en bien trop mauvais état, bouillies sanglantes de chair, d’acier et de tissu.

C’est alors que Sarah exposa son plan. Le fugitif se retourna vers elle et la fixa un instant, les sourcils levés, avant de sentir une irrépressible envie d’éclater de rire remonter dans sa gorge. Par un effort de volonté extrême, il réussit à se maîtriser et seul un léger gloussement s’échappa de ses lèvres serrées. Il leva ses mains en direction de la policière comme pour s’excuser, puis se détourna le temps de retrouver son calme. Après une profonde inspiration, il fit à nouveau face à la jeune femme, un petit sourire moqueur aux lèvres, et joignit ses mains :

Donc, si je comprends bien ... On vient de quitter le plus gros repère de gangs du Ghetto qui, en ce moment même, est pris d’assaut par les Black Squadrons … et toi, tu veux aller maintenant dans un hôtel réputée pour ses trafics, au risque qu’il fasse partie lui aussi des cibles de tes patronnes … tout ça pour accéder à un métro abandonné, dont tu n’es certainement pas la seule à connaître l’existence, et qui grouille donc certainement soit de collègues zélées à toi, soit de commandos de la GeoWeapon Corp… C’est bien ça ? Parfait ! Qu’attendons nous ? Ne perdons pas de temps !

Garo ricana pour de bon cette fois, tout en prenant la direction de l’hôtel : il avait trouvé plus taré que lui !

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 54 lundi 02 juillet 2018, 21:57:16

Le ton désinvolte de Garo ne plaisait guère à Sarah, qui n’avait jamais eu un sens de l’humour très développé. Par certains côtés, on pouvait même la dire asociale, tant elle était sérieuse, concentrée et appliquée dans son boulot. Elle répliqua donc rapidement, sur un ton sec et cassant :

« Écoute, mon mignon, au cas où tu ne l’aurais pas vu, le courant est en train de revenir ! Mais, au niveau du système électrique, dans les ghettos, ce sont les systèmes de sécurité qui se relancent en premier. Les caméras de sécurité, les détecteurs de mouvements, les murs-lasers pour confiner des quartiers... Et, contrairement à ce que tu sembles oublier, les caméras disposent de détecteurs de reconnaissance faciale ou morphologique. Alors, avec ton look et tes cheveux pointus façon Dragon Ball Z, si une caméra te voit passer, ton signalement passera à tout le monde, et tes petites copines de GeoWeapon Corp. ne manqueront pas de revenir. Alors, si tu as une meilleure option pour éviter que ton cul ne retourne dans une cellule capitonnée de GWC, je suis toute ouïe. Sinon, tes commentaires sarcastiques, je m’en passerai volontiers, je cherche une solution, moi ! »

Comme quoi, le calme de Sarah laissait parfois parler la tempête. Est-ce que Garo croyait qu’elle faisait ça au hasard ? Elle cherchait des solutions, tout simplement ! La jeune femme s’avança donc, quittant la rue pour s’approcher d’un grand boulevard, et se plaqua prudemment contre le mur. Au milieu du boulevard, comme elle l’avait indiqué, une barrière venait de s’illuminer. Des lasers lumineux se dressaient dessus, barrant le passage à toute personne. C’était une mesure de quarantaine, et Sarah vit plusieurs caméras à côté en train de tourner.

Elle ne fit aucune réflexion orale à Garo, mais lui jeta un regard lourd de sous-entendus. Sarah connaissait bien les ghettos, car elle était souvent affectée à leur surveillance, et prenait longuement le temps de se renseigner sur eux. Elle connaissait donc les règles internes, et savait que, plus on s’approchait des points de trafic névralgiques, et moins il y avait de systèmes de sécurité automatiques. Sarah rejoignit donc rapidement une autre ruelle, avec de multiples poubelles renversées. Un petit escalier les amena près d’une cour où plusieurs corps jonchaient le sol. Un règlement de comptes entre gangs, visiblement, et plusieurs impacts étaient visibles sur les fenêtres, ainsi que des traces de brûlure sur le sol.

Sarah ne chercha pas à en savoir plus, et remonta le chemin, avant d’entendre des bruits. Le duo venait de rejoindre une longue cour intérieure, rejoignant plusieurs immeubles. Il y avait des caddies abandonnés, des cabanes rupestres, et plusieurs hommes armés qui se déplaçaient nerveusement. Ils portaient des armes blanches, mais aussi des fusils à pompes, et des pistolets. Posant un doigt sur ses lèvres, Sarah intima le silence à Garo du doigt, puis laissa la patrouille passer.

« Ça a chauffé ce soir...
 -  Ces connards pensaient attaquer l’Hôtel... Enfoirés de zonards !
 -  Allons du côté du restaurant, la zone est sécurisée ici. »

Les bandits se déplacèrent, et Sarah se déplaça ensuite lentement, s’assurant que la zone était sécurisée. Plusieurs cadavres décoraient également le sol, baignant dans leur sang.

« Nous sommes proches de l’Hôtel... »

Elle s’avança vers une porte au milieu des appartements, et avança à travers le couloir. De l’autre côté, il y avait plusieurs grandes rues, avec des projecteurs émanant d’un sous-toit de l’hôtel. Ce dernier était là, avec un panneau fluorescent violet sur le côté de la façade, « HOTEL » s’affichant en lettres géantes. Des gardes se trouvaient sur les toits, et plusieurs corps s’étalaient encore sur le sol. Les défenseurs de l’hôtel avaient installé des fils barbelés, et les sentinelles sur le toit portaient des fusils automatiques en bandoulière.

« C’est bien défendu, tout ça, je... »

Des vrombissements se firent alors entendre. Sarah vit alors plusieurs voitures approcher de l’Hôtel, avec un fourgon en plein milieu, accompagnés de plusieurs motards qui portaient des Cocktails Molotov ou des Uzis. Les Cocktail Molotovs fusèrent, ainsi que les balles, tandis que les tireurs répliquèrent, fauchant un motard. La moto glissa au sol, et tournoya à plusieurs reprises, pendant que les voitures se garaient par des dérapages contrôlés, libérant d’autres hommes armés.

*Eh bien... On déboule au mauvais moment !*
DC d’Alice Korvander.

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Garo

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Re : La Traque [Garo]

Réponse 55 dimanche 15 juillet 2018, 00:36:38

Garo était-il venu à bout de la patience de Sarah ? Pour la première fois, elle eut un accès de colère envers lui, lui balançant ses quatre vérités à la figure, ou plutôt à son dos vu que le fugitif était partie en avant. Surpris, il ne lui répondit pas et se contenta d’un sourire ironique invisible pour la jeune femme. Enfin elle réagissait à ses provocations ! Il en aura fallu du temps ! Même si cette dernière provocation avait été involontaire.
Par contre il se demandait bien ce qu’elle voulait dire par “des cheveux pointus façon Dragon Ball Z”. C’était un compliment ? Il ne connaissait pas la référence mais il était bien coiffé ainsi, non ?

Alors que le jeune homme avait levé les yeux et touchait machinalement sa crinière d’une main, la policière passa devant lui bien décidée à prendre les choses en main. Non loin, ils tombèrent sur une des zones de contrôle qu’elle avait évoquée, verrouillée par des lasers et lourdement surveillée. La jeune femme lui jeta un regard noir, voulant s’assurer qu’il avait pris aux sérieux ses avertissements. Garo répondit par un petit sourire insolent mais ne dit rien.

La porteuse de la Witchblade les fit passer par des chemins de traverses, jonchés de corps et de traces d’affrontements, jusqu’à rejoindre une cour. Là, ils repérèrent une bande de malfrats en patrouille, et Sarah lui fit signe de se taire et de rester discret. Cette fois le fugitif ne sourit pas : une portion de lui commençait à s’agacer d’être ainsi sous-estimé, alors qu’il en jouait peu de temps auparavant. Pensées contradictoires d’un esprit ténébreux.

La patrouille quitta le secteur, et le duo arriva enfin en vue de l’hôtel. Des cadavres encore frais indiquaient ici aussi une fusillade récente. Alors que la policière appréciait les défenses du bâtiment depuis l’intérieur d’un appartement, des véhicules surgirent de nulle part et déversèrent une vague d’assaillants. Aussitôt l’enfer se déchaîna dans un tempête de balles et d’explosions ! Sarah se mordit les lèvres. Comment allaient ils pouvoir atteindre le métro souterrain ? La policière jeta un regard en biais à Garo, semblant attendre un nouveau sarcasme de sa part, mais il n’en fit rien.

À vrai dire, le jeune homme, appuyé contre un mur les bras croisés, était inhabituellement sérieux, et même lui ne s’en expliquait pas la raison. S’était il simplement lassé de se moquer de la jeune femme ? Cela paraissait peu probable : même dans les pires situations il provoquait ses adversaires. Mais … Sarah n’était pas un adversaire, non ? Qu’est-ce qu’elle était alors ? Lui, le loup solitaire, n’avait pas de réponse à cette question, cependant il commençait à réaliser quelque chose d’inconcevable encore quelques heures auparavant : ce que la jeune femme pensait de lui ne le laissait pas indifférent.

Tch !

Musique d’ambiance

Le fugitif se décolla soudain du mur contre lequel il se tenait alors qu’un cocktail molotov, atteint par une balle, explosa dans la main d’un des assaillants qui s'apprêtait à le jeter, et embrasa le malheureux ainsi que deux de ses comparses. Le jeune homme désigna la scène de guerre d’un geste brusque de la tête :

Cette attaque frontale est stupide. À moins que ce ne soit une diversion pour masquer l’assaut par des angles d’approche différents d’une ou deux escouades supplémentaires, ces crétins vont se faire massacrer. Or leur victoire serait notre meilleur chance.

Ces yeux jaunes balayaient inlassablement la façade de l’hôtel, notant la position des combattants et leur armement, déterminant les points forts et les points faibles de leur dispositif, calculant les pourcentages de succès des assaillants selon tous les scénarios possibles et imaginables. Son analyse tactique terminée, Garo déplia les bras, fit craquer les muscles de son cou, puis cita un des enseignements qu’il avait reçu au Centre tout en étirant ses bras :

Dans le moment qui suit une attaque victorieuse, l’immense majorité des unités ne vaut qu’un tiers - au mieux - de son potentiel théorique. Même si l’attaque ne lui a pas valu de pertes sensibles.

Mortellement sérieux, il prit une grande inspiration avant de se mettre dans une posture semblable à celle d’un sprinteur attendant le départ d’une course. Sans un regard pour Sarah, il termina sur un ton qui n’admettait aucune réplique :

Reste ici. Je vais faire en sorte que ces idiots prennent l’hôtel. À la seconde où ils crieront victoire, fonce ! ça sera notre meilleure chance d’accéder au métro.

Garo s’élança à l’instant même où une voiture des assaillants explosa dans la rue, frappée par une roquette. Profitant du flash lumineux qui aveugla l’espace d’un instant les combattants, il traversa la rue et atteignit les abords de l’hôtel en un éclair !

Sans ralentir le moins du monde, il sauta vers le panneau de néons qu’arborait le bâtiment, en saisit le bord de la partie inférieure du bout des doigts et se propulsa en hauteur sans un bruit, tel un gymnaste. Forme sombre tournoyante quasiment invisible dans la nuit, il se réceptionna souplement sur le dessus du panneau en position accroupie. En une fraction de seconde, il balaya des yeux les fenêtres de l’hôtel et repéra ce qu’il cherchait !

Sur un balcon, un homme dont une bonne moitié de la face n’était qu’un agglomérat d’implants cybernétiques,  réarmait un lance-roquette, tout en étant encadré par d’autres tireurs armé de fusils d’assauts. Le gangster épaula l’arme, et son oeil électronique rivé sur le viseur, il aligna le réticule sur le fourgon blindé des assaillants, bien décidé à leur donner le coup de grâce. Soudain, une mêche de cheveux lui boucha la vue.

Putain, que .."

Garo venait de se projeter jusqu’à l’extérieur du balcon, surprenant ceux qui se trouvaient dessus, et alors que d’une main il se tenait au rebord, il frappa du plat de son autre main en plein dans le torse de l’homme qui fut projeté à l’intérieur de l’hôtel. Ce dernier ne comprit jamais ce qui venait de lui arriver : lorsqu’il percuta le parquet moisi, il appuya par réflexe sur la gâchette de l’arme et la roquette partit vers le plafond.

L’explosion pulvérisa la pièce, ébranlant l’immeuble tout entier et projetant les défenseurs encore sur le balcon dans le vide à la grande stupeur et à la grande joie des assaillants. Garo, quant à lui, avait déjà sauté sur un autre balcon du 4eme étage : là aussi, les défenseurs furent pris par surprise quand une tornade de coups les neutralisa en l’espace d’un clin d’oeil, mais Garo ne s’arrêta pas là et fonça à l’intérieur du bâtiment, mettant hors d’état de nuire tous ceux qui lui barraient le passage. Profitant de cet instant de flottement dans le dispositif défensif, les assaillants lancèrent l’assaut et parvinrent à atteindre le rez de chaussée.

Plus haut, le monstre de laboratoire traversait les étages en décomptant à haute voix ses victimes :

 “Douze … Onze … Dix !..

Ce n’était pas là du sadisme : il cherchait à faire pencher la balance en faveur des assaillants mais sans trop leur donner non plus l’avantage afin que leurs rangs soient également diminués au maximum pour faciliter leur infiltration dans le métro. Cette tâche était autrement plus difficile que de simplement annihiler un des camps ! Elle pouvait même être qualifiée de titanesque ! Car Garo n’avait qu’une vision partielle de la situation, et il devait continuellement remettre à jour son analyse tactique en fonction des données qu’il récoltait, tout en se battant contre les défenseurs et en subissant les tirs à l’aveugle des assaillants ! C’était un dangereux jeu d’équilibriste dont la récompense était sa liberté.

Le jeune homme fit passer un énième gangster à travers une cloison et disparut dans un faux plafond, faussant compagnie aux camarades du malheureux. Des tirs le poursuivirent mais le manquèrent largement. Profitant d’un instant de répit, Garo se laissa retomber dans une petite pièce vide et reprit son souffle : son entreprise était bien plus épuisante qu’il ne l’avait imaginé au préalable, aussi bien physiquement que mentalement, et sa peau s’était vite recouverte de sueur. De multiples éraflures - dont une profonde à la joue droite - causées par des éclats recouvraient également son corps, témoignant de la violence de l’affrontement dans le bâtiment.

Un mouvement attira le regard du fugitif, et il s’avança vers une petite lucarne qui donnait sur l’arrière de l’hôtel. Pendant une seconde il ne vit rien, puis il constata que des silhouettes sombres s’avançaient furtivement. Il faillit laisser échapper un sifflement admiratif : finalement les attaquants n’étaient pas si bêtes que ça, même si le timing n’était pas terrible. Avec cette nouvelle vague, les chances de victoire des assaillants étaient maintenant de ...

*Clic*

Un bruit familier bien particulier, unique même. Celui d’une grenade qu’on dégoupille. Frisson.

*Clic*

Deux grenades désormais. Et toutes près, juste derrière la porte de la pièce dans laquelle il se trouvait.

Dans un mouvement instinctif, Garo frappa la porte d’un violent coup de pied, la propulsant hors de ses gonds : elle percuta de plein fouet l’homme qui tenait une grenade dans chaque main, et il bascula par dessus la rambarde de l’escalier central de l’hôtel. Mais il n’était pas seul, et alors qu’il tombait dans le vide en poussant un hurlement, deux de ses acolytes, qui avaient déjà leurs armes épaulées, ouvrirent le feu en direction de l’intrus : Le fugitif ne put éviter tous les projectiles cette fois, et une balle traversa son flanc droit dans une éclaboussure de sang. Mais cela ne le ralentit pas et il se jeta dans un cri de rage sur les deux importuns :

 “Tsaaaaa !

Les deux grenades explosèrent quelques étages plus bas alors que leur propriétaire n’avait même pas touché le sol, secouant encore un peu plus le bâtiment, tandis que les assaillants prenaient pieds au rez de chaussée et au premier étage. La fusillade se transformait en un corps à corps ultra-violent : on se battait pour chaque pièce, chaque marche d’escalier, utilisant armes à feux, armes blanches et tout ce qui pouvait tomber sous la main.

L’affrontement atteignait son paroxysme, sa conclusion était proche.

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 56 lundi 16 juillet 2018, 00:58:05

L’hôtel était plutôt grand. Historiquement, il avait fait partie d’un programme de rénovation urbaine, à une époque où le Sénat avait voulu redynamiser l’activité économique de ces quartiers populaires en luttant contre la ghettoïsation. Un grand hôtel avait été conçu au milieu du Red Corner, et devait servir de centre névralgique. Une station de métro permettait ainsi de rejoindre le centre-ville de Tekhos Metropolis, et une galerie commerciale avait également été construite. De fait, la construction de l’hôtel avait été donnée à une architecte tekhane renommée, qui avait conçu les plans de l’hôtel en cherchant à mélanger activités commerciales et hôtelières. L’hôtel abritait donc aussi un restaurant, et était découpé en plusieurs bâtiments, avec un grand dôme en verre en plein milieu, abritant, non seulement la station de métro, mais aussi la galerie commerciale. La municipalité avait dépensé beaucoup de crédits pour ce projet, et il aurait pu être mené à terme si les Formiens n’avaient pas débarqué entre-temps. Le Sénat avait dû faire plusieurs coupes budgétaires, et la redynamisation du Red Corner était passée à la trappe.

Il existait donc plusieurs endroits, et, à voir les différents tatouages des assaillants, Sarah soupçonnait une alliance entre gangs contre les occupants de l’hôtel. Elle ignorait leur stratégie, mais elle était sûre que ceux-ci avaient planifié plusieurs assauts simultanés. Comme Garo le soupçonna, l’attaque frontale devait être une diversion. Dès lors, Sarah hésitait. Le choix le plus prudent était sans doute de contourner cette bataille-ci, et d’entrer ailleurs.

Mais Garo fit autrement, et s’élança tout seul.

« Hey ! hurla-t-elle. Ne faites pas ça, bordel ! »

Autant parler dans le vide, surtout qu’une voiture explosa au même temps. Elle vit ensuite faire un saut prodigieux, s’agrippant au « L » du mot « HOTEL » qui scintillait le long de la façade. Là, l’agile Garo s’attaqua à la façade de l’immeuble, s’en prenant aux défenseurs depuis les balcons, bondissant d’étage en étage, non sans faire des dégâts. Sarah entendit ainsi une violente explosion, qui ébranla tout l’hôtel, et amena les bandits sur le petit toit à se retourner en levant la tête. Des flammes et de la fumée jaillissaient du 4ème étage.

Au même moment, les attaquants au sol avaient déployé des grenades fumigènes, continuant à tirer.

*Ce con n’en fait vraiment qu’à sa tête !* pesta Sarah.

La tentation était grande de le laisser là, de rétracter son armure, et de se rapprocher du mur de sécurité qu’elle avait vu tout à l’heure. Étant une policière, elle serait protégée, et des véhicules viendraient la chercher. L’idée lui traversa sincèrement l’esprit, non seulement parce que sa vie était en danger ici, mais aussi parce qu’elle ne voyait toujours pas comment aider au mieux Garo. Il était une victime de GeoWeapon Corp., certes, mais, même malgré ça, il n’était pas un ange. Il était animé par des pulsions de violence et de colère, nerveux, instable… Comment le contrôler ? Et que faire de lui ?

*Merde, merde !*

D’autres explosions résonnèrent au sein de l’hôtel. Les assaillants, eux, attaquaient l’hôtel par plusieurs endroits. Après l’attaque des Black Squadrons sur la Forteresse, c’était une autre place-forte qui était en train de subir un siège violent. La police ne viendrait qu’après, pour compter les points. Sarah, toujours spectatrice silencieuse, se déplaça doucement, s’abritant derrière la carcasse d’une voiture. Des bombes supplémentaires résonnèrent, et lez Witchblade recouvrit son visage, la protégeant de la fumée… Et en profita pour enclencher une vision particulière, infrarouge, qui lui permit de voir à travers la fumée pour voir les signaux thermiques des combattants.

*J’ignorais que tu pouvais faire ça…
Tu dois retrouver Garo, Sarah.
Encore toi ?
Je ne t’ai jamais vraiment quitté, tu sais…
Pourquoi je devrais l’aider ? Il est dangereux !
Ce qui vaut aussi pour toi…
Ce n’est pas une raison !
*

Les assaillants se battaient désormais dans le hall de l’hôtel. Ils avaient défoncé les portes, et un chaos généralisé avait lieu à l’intérieur. Depuis des mezzanines entourant l’atrium, les défenseurs appliquaient un feu nourri, s’aidant de tourelles de combat. Les mitrailleuses lourdes se déclenchèrent également à hauteur du bureau de la réception, s’aidant de lance-flammes meurtriers. La première vague fut massacrée en quelques minutes, mais Sarah voyait des renforts supplémentaires qui se déversaient de tout côté.

La policière se déplaça lentement, et profita d’une ouverture pour courir en avant. Elle bondit par-dessus un muret, et se retrouva dans une ruelle jonchée de poubelles, longeant l’hôtel. Elle se déplaça lentement, jusqu’à rejoindre une petite cour. Elle était à l’arrière du restaurant, et entendit des détonations. Depuis là, elle avait accès aux entrepôts de stockage de la nourriture. Une bande avait attaqué en remontant la rue à l’aide d’une voiture-bélier, et plusieurs motards avaient foncé, canardant la zone. Ils étaient passés en force, laissant une série de corps derrière eux, et devaient maintenant se battre dans les entrepôts du restaurant, remontant vers la cuisine.

*Comment je suis supposée retrouver Garo dans ce chaos, moi ?*

Pezzini s’avança à son tour, et pénétra enfin dans l’hôtel, par une autre entrée, et en étant moins spectaculaire, que son comparse Garo…
DC d’Alice Korvander.

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 57 lundi 23 juillet 2018, 00:47:13

Musique d’ambiance

Merde ! Ces salopards sont entrés dans le restaurant !

Comme pour appuyer ces propos, parmi les multiples écrans de la pièce diffusant les images de caméras, l’un montrait des motos déboulant dans les cuisines.

Envoyez Skull et sa bande au 2eme pour couvrir l’entrée du restaurant du côté de la galerie commerciale. Et je veux que Cronos aille aux escalators : aucun de ces tarés ne doit passer !

Ils étaient dans une pièce secrète, sorte de centre stratégique permettant de contrôler tous les systèmes de surveillance du bâtiment : sans indication, et sans porte visible, il était impossible de savoir qu’entre ces quatre murs se trouvait l’un des endroits les plus vitaux de l’édifice.

Ici, Shark, responsable de la sécurité, assisté de deux de ses hommes de main, pouvait coordonner leur défense. C’était la troisième attaque de la nuit, mais également la plus conséquente et la mieux planifiée. Jusqu’à présent, ils parvenaient à contenir les assaillants grâce à leur puissance de feu effroyable, mais les plans de Shark, qu’il faisait pourtant évoluer constamment pour les ajuster aux changements tactiques adverses, se heurtaient à un obstacle aussi intriguant qu’imprévisible.

Où est Black One ?

C’était le nom de code qu’ils utilisaient pour désigner un intrus non identifié, vêtu de noir, qui était passé au travers de leur périmètre défensif et qui en ciblait désormais les points clés. Néanmoins ses actions, pourtant rapides et d’une efficacité redoutable, laissaient à penser que “Black One” ne visait qu’à fragiliser leur défense et non pas à la détruire totalement. Pourquoi ? En était-il simplement pas capable ou visait-il autre chose ? Shark n’avait pas d’explication à ce comportement illogique mais cela importait peu : cet intrus était dangereux.

Ils avaient failli le prendre au piège lorsqu’il s’était arrêté un bref instant dans un réduit situé à l’arrière de l’hôtel, mais “Black One” était parvenu à s’enfuir, tuant plusieurs de ses hommes. Shark devait donc continuer à combattre sur deux fronts en même temps : les vagues incessantes ennemies et cette menace intérieure.

Alors il est où, sac à merde ?!?
- je ... je l'ai perdu. Je ne comprends pas, je devrais .. eh attends ! C'était quoi ça ?

Le signal d'une caméra venait d'être perdu. Rien de très étonnant lors d'une attaque d’une telle ampleur : une balle suffisait à sectionner un câble ou à pulvériser un équipement aussi high-tech soit-il. Mais ils venaient de réaliser à l’instant qu’ils perdaient graduellement leur système de surveillance, comme si quelqu’un le visait spécifiquement : une caméra au 3eme niveau, un capteur infrarouge au 7eme, un détecteur de mouvement au 5eme ...

Shark eut une soudaine illumination et aboya ses ordres :

Affiche moi la perte des capteurs sur le plan !
- Que… Quoi ?
- Affiche moi tous les équipements de surveillance qu’on a perdu sur cette putain de carte ! Et relie-les par ordre de disparition !

L’homme de main s'exécuta et très vite un plan en 3D du lieu s’afficha sur l’écran principal, bientôt complété par un tracé complexe parcourant l’intégralité de l’hôtel.

Merde .. c'est quoi ça ?
- Black One.
- Hein ?
- C'est un pattern de recherche !
- Hein ? Mais il cherche quoi ?

Sur l’écran mis à jour en temps réel, le tracé s’interrompit brusquement au niveau où ils se trouvaient. Shark se raidit, ce qui n’échappa pas à ses hommes :

Quoi ? Qu'est ce qui se passe ?

Leur chef déglutit :

"Il arrive."

Le mur devant lui explosa, projetant des écrans à travers la pièce, et la dernière chose que Shark vit fut les longs doigts fins de la main qui se referma sur son visage.  

************************

Sa blessure au flanc avait déjà pratiquement arrêté de saigner, et même si son orgueil était écorné, l’embuscade lui avait permis d’en déduire l’existence d’au moins un poste de commandement. Le débusquer n’avait pas été une mince affaire, mais en l’anéantissant Garo offrait aux assaillants une bonne chance de remporter la victoire.

Il restait maintenant à surveiller l’évolution de l’assaut et de s’assurer que tout se déroulait comme prévu. Le fugitif ne comptait néanmoins pas prendre le risque de rester trop longtemps au même endroit : il se déplaçait constamment, évitant les affrontements, se faufilant dans les recoins, se cachant dans l’obscurité, tout en continuant à recueillir des informations. Ce n’était plus qu’une question de minutes maintenant avant qu’ils ne puissent accéder au métro…

Alors qu’il courait silencieusement dans un des couloirs de l’hôtel formant un coude, le jeune homme capta un mouvement à la périphérie de son regard, au niveau de l’entrée d’une cage d’escaliers qu’il venait de dépasser. Instantanément, il pivota sur lui même et balança un coup du tranchant de sa main droite, visant la carotide de l’importun, quel qu’il soit : mortel, efficace, sans pitié.

Mais la vision de reflets argentés le firent stopper nets, dans un claquement violent de muscles. La main du fugitif s’arrêta à quelques centimètres du cou de Sarah, alors que ses yeux écarquillés fixaient la jeune femme dont le corps était désormais entièrement recouvert par son armure. Le jeune homme resta un bref instant abasourdi et une foule de questions explosa dans sa tête. Il s’écria alors, animé par un sentiment de colère mêlé d’incompréhension :  


 “Qu’est-ce que tu fous là ?? Pourquoi tu n’as pas attendu la ...

Garo s’interrompit en pleine phrase, et ses yeux s’écarquillèrent encore plus : derrière la jeune femme, dans le couloir par lequel il venait d’arriver, une trappe venait de s’ouvrir et de libérer une tourelle automatique qui les visa aussitôt. Les images explosèrent dans l’esprit du monstre de laboratoire : modèle Gatling T-525, calibre .50, 3000 coups à la minute ! Munitions assez lentes pour être esquivées. Priorité à l’évasion ! Priorité à l’évasion ! Priorité à ...

Son corps en décida autrement. Dans un geste instinctif, il saisit la policière par une épaule et la projeta à travers la porte ouverte d’une chambre ! Alors qu’un fauteuil amortissait l'atterrissage de la jeune femme, un bruit infernal témoigna de la mise en action de la mitrailleuse. Garo disparut dans un déluge de feu aussi bref qu’interminable : en huit secondes, les 400 munitions de la gatling furent épuisées, ne laissant que des canons fumants et une impressionnante pile de douilles.

Les balles avaient traversé cloisons, sols et plafonds comme s’ils n’étaient faits que de papier. Un épais nuage de poussière avait emplit le couloir, témoignant des dégâts subis par les pièces dans l’axe de tir. Là où se trouvait Garo l’instant d’avant, il n’y avait plus rien, excepté quelques traces de sang au sol ..    
« Modifié: samedi 28 juillet 2018, 10:03:07 par Garo »

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 58 lundi 23 juillet 2018, 21:57:10

Le chaos régnait à l’hôtel. Un chaos sans nom, ambiant, tandis qu’un véritable siège avait lieu. Sarah s’avançait rapidement, mais en restant toutefois prudente, évitant de s’impliquer.  Ce combat n’était pas le sien, et elle devait surtout retrouver Garo, et en profiter pour fuir avec lui. Remontant le long des entrepôts, elle approcha de l’arrière-cuisine, et entendit une série de détonations. Des fusillades avaient lieu entre les défenseurs et les attaquants, et, en s’approchant, Sarah vit un cadavre passer une porte latérale, libérant passage à deux tueurs. Sarah cligna des yeux en les voyant, et bondit sur eux, les neutralisant sans difficulté. Un coup de genou frappa l’un des hommes au torse, et l’autre, surpris, pointa son pistolet vers elle, mais Sarah pivota déjà sur place, et sa main frappa celle du tueur, faisant sauter son arme. Pezzini l’attaqua ensuite, et le repoussa efficacement.

*Quel enfer !*

Elle s’enfonçait dans une immense structure, et traversa les cuisines, évitant les cadavres encore fumants. Un groupe d’attaquants avait rejoint le restaurant, affrontant des individus sur une mezzanine en hauteur. Un corps tomba en hurlant et se fracassa sur une table, la brisant au passage. Sarah Pezzini s’avança lentement vers la porte menant au restaurant, lorsqu’une bombe explosa brusquement à l’intérieur. La déflagration repoussa Sarah, qui heurta un mur, et s’écroula au sol. Des alarmes anti-incendie s’enclenchèrent, et de l’eau lui tomba sur le visage, tandis que des flammes dansaient dans le restaurant. Toussant légèrement, Pezzini se releva, sonnée.

*Merde, merde, mais qu’est-ce que je fous là-dedans, moi ?!*

Depuis le restaurant, il y avait un accès vers le hall central, un très grand espace avec une série d’escaliers et de mezzanines montant jusqu’au dernier étage. Un hall luxueux et vertigineux, qui devait également, à l’origine, abriter sur plusieurs étages divers devantures commerciales, dans ce style architectural venant à mélanger appartements et commerces. En outre, il y avait surtout un couloir menant directement au dôme central.

Sarah s’avança lentement dans le restaurant. Un explosif avait visiblement détoné trop tôt, et des flammes impressionnantes se tenaient au centre. Heureusement, le Witchblade protégeait Sarah des émanations toxiques et de la vapeur. Elle regarda autour d’elle, et bondit en hauteur, rejoignant la mezzanine. La surface était instable, car plusieurs des piliers soutenant la mezzanine étaient endommagés, mais elle s’avança, et contourna ainsi les flammes en descendant un escalier latéral, qui la rapprocha de l’une des sorties du restaurant.

Lentement, Pez’ vit le hall central, mais constata très rapidement qu’il était inaccessible. De la fumée montait à l’intérieur, et de multiples détonations avaient lieu. Les attaquants se concentraient ici, tout comme les défenseurs, transformant ce hall en un point chaud. Préférant miser sur la prudence, Sarah ouvrit une porte latérale, qui mena à un escalier de maintenance, et le monta, rejoignant les étages supérieurs. Elle ouvrit une nouvelle porte, et s’avança dans un couloir, rejoignant un angle... Pour voir une main filer rapidement vers son cou. L’armure s’engagea immédiatement pour se défendre, mais Sarah se stoppa en reconnaissant...

« Garo ?! »

C’était visiblement un miracle, car l’homme qu’elle cherchait venait de débarquer sous son nez ! Les deux se regardèrent pendant quelques secondes, avant qu’un vrombissement ne se fasse entendre dans son dos. Une tourelle se mettait en place, et, avant qu’elle ne tire, Garo emporta Sarah avec elle, bondissant dans une chambre sur le côté. Les balles rugirent en vain, les poursuivant, laissant des marques d’impact sur le mur, faisant voler des morceaux de plâtre et de peinture, tandis que Sarah termina sa course sur un fauteuil. Les balles continuèrent à les poursuivre, transperçant le mur.

Reprenant ses esprits, Sarah attendit que la mitrailleuse se calme, et observa les environs, cherchant la trace de Garo.

*Merde ! Mais il est passé où ?!*

Elle se releva lentement, et chercha autour d’elle. L’homme avait filé, laissant entre lui et elle une mitrailleuse déchargée, beaucoup de questions, et une policière furieuse.

« GARO ! PUTAIN !! » hurla-t-elle, plus pour elle-même qu’autre chose.

Au moins, il y avait des traces de sang, donc une piste à remonter...
« Modifié: lundi 23 juillet 2018, 22:56:48 par Sarah Pezzini »
DC d’Alice Korvander.

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 59 vendredi 27 juillet 2018, 21:54:00

Musique d’ambiance

"Où crois-tu me ... chercher ?"

La voix, sourde, vibrante, résonna dans le couloir dévasté. Lorsque le nuage de poussière retomba, il laissa apparaître la silhouette de Garo, figé en position de combat dans l'axe de tir de la mitrailleuse.


Non il ne s'était pas évadé. Il n'en avait pas eu le temps ! Ou plutôt, il l'aurait eu s'il n'avait pas projeté la jeune femme loin du danger ! La rafale de tir l'avait repoussé sur plusieurs mètres mais de façon incroyable il était apparemment parvenu à dévier l'ensemble des tirs ! Les impacts de balles sur le mur derrière lui formaient une sorte d'auréole à la durée de vie éphémère : la cloison fortement endommagée s'effondra sur elle même dans un grand fracas.

Le jeune homme resta encore un moment dans cette position de garde, comme s'il attendait une nouvelle menace qui ne venait pas. Il considéra longuement ses bras avant de finalement les ramener vers lui en se redressant, le souffle rauque. Son haut avait été déchiqueté en de nombreux endroits, et son corps était zébré d'éraflures sanglantes, témoignages écarlate de son flirt bien trop sensuelle avec la Mort. Ses mains, encore fumantes et noircies après avoir dévié tant de projectiles, tremblaient légèrement. Malgré tout, après un moment de silence il referma ses poings et ricana, le regard fiévreux, alors qu’un sentiment d’extase s’emparait de lui :

"Ha ha ha ! Admire, la flic ! Moi, le monstre Garo, j’ai réussi à dévier des rafales de balles de calibre .50 ! À mains nues !"



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