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La Traque [Garo]

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La Traque [Garo]

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 15 samedi 13 janvier 2018, 20:34:26

Musique d’ambiance

Non, Garo n’espérait certainement pas que Starlight fasse défection. Il avait simplement essayé de la provoquer, de la mettre en colère, de la déstabiliser, espérant ainsi la pousser à la faute. Mais la Tekhanne semblait parfaitement au courant que ses camarades et elle n’étaient que des pions dans cette expérience grandeur nature : au lieu de fournir au fugitif une ouverture pour contre-attaquer, elle commença un interminable monologue sur la supériorité des femmes par rapport aux hommes - ces derniers n’étant bon qu’à servir de chair à canon contre les Formiens à ses yeux - n’hésitant pas à blinder sa propagande d’arguments fallacieux récités par coeur comme la bonne petite soldate qu’elle était.  

Le jeune homme perdit son sourire, non pas que le discours abject de la jeune femme l’émouvait - Il se fichait bien du sort des mâles de Tekhos - mais il avait pleinement conscience que sa situation était critique : sa respiration était sifflante et douloureuse à cause de ses côtes cassées, la couleur de son bras gauche variait entre le violet sanguinolent et le vert gangréneux, son corps était couvert de tuméfactions et de lacérations plus ou moins importantes, et il ruisselait de sueur. Cela faisait des heures qu’il se battait, sans presque aucun temps de repos. Il cumulait la fatigue et les blessures, et désormais il se mesurait à certainement la plus redoutable soldate Tekhanne de tous les temps..  Et il n’avait pas réussit à lui asséner un seul coup !

Mais il y avait autre chose, quelque chose de plus insidieux et qui alimentait une rage sourde au plus profond de son être : aux yeux de Starlight, il n’était rien, absolument rien. Un homme parmi les autres. Un insecte tout juste bon à être sacrifié pour la cause Tekhanne. Son évasion ? Les escouades de Geo Soldiers vaincues ? Le massacre des Red Boobs ? Sa victoire sur Butterfly ? Même après tout cela il n’avait pas réussit à insinuer la moindre ombre d’un doute en elles ? Starlight et ses patronnes le considéraient toujours comme un minable petit rat de laboratoire ? Pensaient-t-elles que ses exploits n’étaient dû qu’à leurs pathétiques expériences scientifiques ? Que devait-il faire pour qu’elles comprennent enfin ?

“Espèce de ..”

Un filet de sang écarlate sur un ciel d’encre, c’est tout ce qu’il vit quand sa tête fut projetée en arrière. Puis le ciel, les murs, le sol, tout se mélangea alors qu’il rebondissait violemment sur le goudron de la ruelle, renversant des poubelles rouillées et dispersant de gros rats apeurés. Il se retrouva au sol, face contre terre, sans comprendre ce qu’il s’était passé. Une vive douleur, comme si son crâne avait explosé, et le sang qui l’aveugla lui annonça que son front était ouvert sur plusieurs centimètres. En grognant, le fugitif se redressa sur un coude et vit, à travers sa vision devenue écarlate, Starlight qui s’avançait vers lui avec insouciance. Garo s’essuya le visage du revers de la main et se rendit compte que la jeune femme aussi saignait mais sa blessure se résorba rapidement.

Et elle continuait à approcher, bougeant son corps de façon sensuelle. Et elle parlait, elle parlait, évoquant sans gêne aucune tous les détails de sa vie en tant que captive chez les Formiens, avant d’évoquer sa transformation. Elle se croyait si forte, se vantant de ses privilèges, se targuant d’être unique, d’avoir tout ce qu’elle désirait, mais elle ne se rendait pas compte qu’elle décrivait la prison dorée d’un simple prototype. Tout lui avait été donné, elle n’avait rien obtenu par elle même. Une illusion parfaite. Oh oui, elle était formidablement puissante, mais elle se contentait de parader sur le piédestal que d’autres lui avaient dressé, et Garo n’avait qu’une envie : le renverser, la voir chuter, et la voir s’étouffer dans ses rodomontades.

Elle était puissante, mais elle n’était rien. Garo cracha du sang ainsi que son venin :

“Pitoyable ..”

Starlight n’avait sans doute même pas entendu le jeune homme qui commençait à se relever difficilement, mais cela ne l’empêcha pas de lancer une nouvelle attaque, à l’aide de ses yeux cette fois ! Garo sauta pour éviter les lasers et se réceptionna sur le rebord d’une fenêtre. Cependant la Tekhanne était déjà nonchalamment assise sur le rebord de la fenêtre voisine, ses jambes se balançant dans le vide, continuant à lui asséner verbalement les prouesses de ses nanomachines. Instinctivement Garo attaqua, pulvérisant le rebord de la fenêtre d’un coup de pied mais la jeune femme était déjà redescendue dans la rue, l’attendant sagement les bras croisés.

“Tch !”

Le fugitif serra les dents, et se projeta vers elle en s’appuyant sur la façade de l’immeuble. Là encore il pulvérisa le goudron où la Tekhanne se trouvait une seconde auparavant, mais elle s’était simplement contentée de reculer d’un pas. Une tempête de coups s’abattit alors sur Starlight, mais elle les esquivait aussi facilement que si Garo se battait au ralenti. Cela ne fit qu’enrager encore plus le fugitif. Il avait toujours rêvé de combattre Starlight, mais l’affrontement dantesque qu’il avait espéré ressemblait plus à un spectacle grand-guignolesque : il aurait pu tout autant être un moustique, cela n’aurait pas changé grand chose !
Est ce qu’il allait vraiment finir ainsi ? Battu, humilié et ramené au centre par cette foutue Starlight qui n’aura pas laisser échapper une seule goutte de sueur ? Cette fausse héroïne sans aucune ambition ? Il ne pouvait l’accepter !

Dans un hurlement de rage, Garo intensifia encore la fureur de ses attaques, atteignant un niveau encore jamais atteint depuis le début de la simulation, et tout autre adversaire - même Butterfly - aurait été mis à mal par un tel déchaînement de violence, mais en guise de réponse seul un sourire narquois apparut sur le visage de la Tekhanne. C’est à ce moment précis que Garo vit une ouverture ! Son pied droit s'abattit violemment, fissurant le sol sur lequel il prit appui, lui permettant de lancer toute sa puissance dans cette attaque. Son poing fendit l’air :

“TSAAAAA !”

Mais ce qui aurait dû être le coup final de ce combat, l’attaque qui aurait définitivement fait disparaître le sourire arrogant de la face de Starlight, se brisa sur la défense de la jeune femme. Le sang gicla, aspergeant les deux protagonistes, et un éclair de douleur remonta dans le bras droit de Garo, comme si on lui avait enfoncé une tige de métal en fusion à travers la main et jusqu’à l’épaule.




Le malheureux fugitif n’eut même pas le temps de crier de douleur, que la sadique qui se délectait de son agonie lui asséna un nouveau coup en plein milieu du torse, de la paume de sa main, expulsant brutalement l’air de ses poumons. Le jeune homme vit à peine arriver le coup, il n’eut pas le temps de le parer et il ne savait même pas s’il en aurait été capable ! A nouveau le ciel et la terre ne firent qu’un. A nouveau l’héroîne Tekhanne avait démontré son immense supériorité sur Garo qui n’avait rien pu faire...

Lorsque le fugitif reprit conscience, il était adossé contre un escalator à l’intérieur d’un centre commercial abandonné. Ses bras ballants reposaient par terre et il constata qu’il ne pouvait plus les bouger. A vrai dire, plus un muscle de son corps ne semblait vouloir lui obéir : il avait toutes les peines du monde à faire en sorte que son menton ne repose pas sur son torse. A travers le rideau écarlate du sang qui coulait sur son visage, Garo vit Starlight flottait vers lui, toujours aussi fraîche qu’une rose fraichement coupée, toujours dans son rôle nauséabond de déesse intouchable

Alors c’était terminé ? Après l’avoir écrasé, la Tekhanne n’avait plus qu’à le renvoyer au Centre comme un vulgaire paquet ? Un instant Garo fut sur le point d’abandonner, d’accepter sa défaite et son destin de cobaye ... mais cela ne dura que le temps d’un battement de cil !
Sa mâchoire claqua alors qu’il serrait les dents dans un rugissement silencieux, ses poings se refermèrent brutalement, ses ongles s’enfonçant dans la paume de ses mains, tout son corps se mit à trembler alors qu’il se faisait violence pour se redresser, centimètre par centimètre. Si elle pensait qu’il allait tranquillement se constituer prisonnier, elle pouvait allait se faire fourrer dans chacun des neufs cercles de l’Enfer !

Le regard flamboyant de Garo transperça la jeune femme. Il revit défiler devant ses yeux les scènes de son plus terrible combat au Centre, celui contre le Terranide Tigre Esper : il avait manqué d’y laisser sa peau. Le Terranide avait été son plus formidable opposant, le premier et le seul à l’avoir poussé dans ses derniers retranchements. Le seul également qu’il avait admiré en tant que guerrier. Une rage de se battre qui l’avait inspiré, une férocité qu’il s’était appropriée. Garo avait alors outrepassé ses limites, il les avait pulvérisé pour le vaincre !
Il l’avait fait une fois.. Il était temps de briser ses chaînes une seconde fois et de faire goûter à Starlight la saveur d’un véritable combat !

Le jeune homme n’écoutait plus la Tekhanne qui déblatérait sur le succès du test et ce que représenterait des centaines de prototypes du même genre contre les Formiens, quand l’inexplicable intervint : Le centre commercial désaffecté revint à la vie et Starlight s’effondra dans un hurlement de douleur.
Surpris et déstabilisé, la rage de Garo fut douchée et il se laissa retomber contre l’escalator, observant éberlué les images qui s’affichaient sur les écrans. Il articula difficilement, d’une voix rauque :

“Deus ex … Machina ?”

C’était tellement .. déconcertant. Il regarda les écrans sans comprendre. Prophète ? Piété ? Basses pulsions ? Société décadente ? Et cette musique en fond sonore ? Qu’est ce que c’était que ce cirque ? Un nouveau piège ? un nouveau subterfuge des Tekhannes ? .. Ou un évènement beaucoup plus important se jouait réellement à Tekhos Metropolis ?


Musique d’ambiance

Une silhouette sortit soudainement de l’ombre, un homme aux yeux d’un bleu perçant. Même à travers le sang qui coulait sur son visage, Garo reconnut l’auto-proclamé Prophète. Ce dernier dédaigna Starlight qui se tortillait au sol et avança vers le fugitif. Arrivé près de lui, il parla d’un virus - celui qu’il avait sûrement implanté - et de la puce de géolocalisation que Garo portait en lui. L’homme tendit alors sa main alors que la chair du bout de ses doigts laissait place à un squelette en métal. Aussi généreuses et humanistes que pouvait paraître les intentions de l’inconnu, Garo n’était pas du genre à croire aux anges sauveurs, aussi eut-il un sursaut de révolte et cracha du sang sur le côté avant de persifler d’un ton menaçant :

“Hey ! Attends .. Qu’est ce .. que tu veux me .. GWAAAAAHHHHHHHHHH !”

Sans se préoccuper le moins du monde de son bellicisme, l’homme aux yeux bleux avait plaqué sa main sur la tête du Prototype : Garo hurla de douleur alors que son corps était secoué de spasmes et que sa vision était devenue complètement blanche ! il aurait pu tout aussi bien avoir saisit une ligne à haute tension à mains nues !
Après un moment interminable, le prophète retira sa main et annonçant à un Garo fumant comme un poulet rôti qu’il était libre. Garo émit un faible ricanement qui se termina par une quinte de toux :

“T’aurais pu .. prévenir .. ‘Foiré ..”

Mais l’homme aux yeux bleus ignora ses paroles, et lui précisa qu’il ferait mieux de décamper. Il précisa également qu’il ne pouvait s’occuper de lui et en guise d’alternative lui tendit une adresse. Sans réfléchir, Garo récupéra le papier du bout de ses doigts tremblant et laissa retomber son bras. Déjà le Prophète s’en allait, ne manquant pas de préciser que son petit tour de passe-passe allait déclencher de profonds troubles dans peu de temps.

“Bordel .. Mais t’es qui .. à la fin ?”

Mais l’homme avait déjà disparu et le centre commercial retomba dans l’obscurité. Après de longues secondes où ne se firent entendre que les gémissements de Starlight et la respiration difficile de Garo, ce dernier se releva difficilement en s’appuyant sur l’escalator. Un grondement sourd lui fit relever la tête. Il ne savait pas ce que ce type avait fait, mais ce bruit de foule ne pouvait signifier qu’une chose : le Ghetto était en train de se soulever !

Est-ce que son virus avait piraté toutes les infrastructures de Tekhannes ? Si tel était le cas, ça risquait d’être bientôt un beau bordel car les redoutables forces de polices, militaires et paramilitaires des matriarches comptaient beaucoup trop sur leurs technologies. Si Starlight avait été affectée, Tekhos Metropolis pouvait craindre pour sa sécurité ! Et les Ghettos mâles ne laisseraient pas passer une occasion pareil. C’était comme si le cadenas d’une cage remplie de fauves affamés avait cédé et que les dresseurs se retrouvaient face à eux, tout nu. Les fauves dévoreraient tout ce qui passeraient à porter de leur mâchoire jusqu’à ce que des gardiens armés de fusils ne parviennent à les abattre. C’est exactement ce qu’il était sur le point de se passer, mais à l’échelle d’une Mégalopole ! Et il risquait de se retrouver coincé entre deux feux !

En d’autres occasions, un tel Chaos aurait réjouit Garo mais à ce moment précis il n’était pas vraiment en état de prendre part à une révolte. Que devait-il faire maintenant ? Se rendre à l’adresse donnée par le soi-disant prophète ? C’était peut être - surement ? - un piège, mais dans son état il devait de toute façon trouver une planque le plus rapidement possible le temps de panser ses blessures et de reprendre des forces..
Un nouveau hurlement de Starlight le tira de ses pensée, la starlette se tordait toujours au sol. Sans réfléchir, Garo se retrouva au-dessus d’elle, son bras gauche pendant le long de son corps, son autre main tenant ses côtes brisées. Des gouttes de sang coulaient le long de son menton avant de finir s’écraser sur le visage de la jeune femme, à intervalles réguliers.

Il resta ainsi quelques instants, le visage fermé, et seuls les dieux savaient ce qui se tramait dans son cortex cérébral. Enfin, un sourire vicieux  se dessina sur son visage tuméfié :

“Quelle ironie pour le .. Firmament de la Technologie.. de se retrouver ainsi … impuissante  !”

L’expression de son visage s’assombrit à nouveau et un témoin de la scène aurait put croire qu’il était sur le point de frapper la jeune femme, mais il n’en fit rien. Il reprit d’une voix rauque :

“Hommes ?.. Femmes ?.. Quelle différence ?.. Vous êtes tous si .. pathétiques .. si … faibles .. Votre société est .. une caricature … Vous croyez pouvoir .. créer des monstres … les manipuler .. les dominer.. Mais non … non .. ce n’est pas ça la … définition d’un monstre .. Non .. non .. Vous n’avez pas compris le  … concept !...”

Garo inspira difficilement, douloureusement :

“Profites bien de ta .. prison dorée .. starlette .. Car quand je reviendrais .. je vous montrerais à toi … et à tes patronnes .. que vous n’êtes rien .. absolument rien ! .. Si ce mec là .. le Prophête … ne l’a pas déjà fait, hé !”

Cette dernière pensée fit réapparaître un sourire narquois sur la face tuméfiée de Garo. Il tourna alors le dos à Starlight et sortit du centre commercial à nouveau plongé dans l’obscurité. Dehors, deux orages grondaient de concert : la tempête du Ciel, et l’ouragan des Hommes. Se traînant jusqu’à un coin de rue, Garo se plaqua contre un mur et jeta un coup d’oeil vers l’origine du tumulte : il entraperçut une foule hurlante, animée par une folie meurtrière et un désir de vengeance incandescent. Déjà des coups de feu et des explosions se faisaient entendre. Des volutes de fumée s’élevaient vers le ciel sombre alors que se découpaient au loin les silhouettes des grattes-ciels de la métropole désespérément plongés dans le noir, tels d’antiques carcasses de gigantesques vaisseaux qui se seraient échoués sur Terra. C’était désormais les torches improvisées, les incendies et les cocktails molotovs qui éclairaient la ville !

Putain ! Il l’avait fait ce con ! Il avait provoqué un Black-out total ! Bien qu’impressionné, Garo n’avait aucune envie de se retrouver face aux émeutiers et encore moins face aux forces Tekhannes lorsqu’elles auraient enfin repris le contrôle du réseau ! Prédire qu’un bain de sang était à prévoir était un joli euphémisme !
Il devrait profiter de l’émeute grandissante pour mettre le plus de distance possible entre lui et sa dernière position connue par les patronnes de la GeoWeapon Corp. Mais dans son état, couvert de sang et son haut presque entièrement déchiré, il n’allait pas vraiment inaperçu, même dans la situation actuelle.

“Hé toi !”

Garo se retourna et vit ce qui devait être un petit caïd du ghetto, surement entrain de rejoindre ses copains pour participer à la fête sanglante. Ce dernier le dévisageait, une batte de baseball en métal à la main

“T’es arrivé quoi ? T’as été renversé par une bagnole ou quoi ? C’est ces salopes qui t’ont fait ça ?”

L’individu était habillé d’un jean bien trop grand pour lui, d’un T-shirt blanc et d’un grand sweat à capuche noir.

“Hé ! Réponds moi quand je te parles ! Ou je vais finir par croire que t’es une petite pute de balance ! Et je vais finir de te fracasser moi même parce que tu vois j’aime pas les petites balances dans ton genre… Hé ! Pourquoi tu souris comme ça espèce de taré ?”


*******************************************************


Garo finit de panser sa tête avec des lambeaux du T-shirt blanc en guise de bandages improvisées. Alors que des jambes qui dépassaient d’une benne à ordure et un faible gémissement plaintif témoignaient de la non-coopération du petit caïd à donner volontairement ses vêtements, le fugitif enfila le sweat noir et constata avec satisfaction qu’une fois la capuche relevée il masquait la plupart de ses blessures, même son pansement de fortune à la tête. Bien sûr, en le regardant de plus près, on se rendait vite compte que Garo était en sale état, mais dans le chaos ambiant il n’aurait aucun mal à esquiver le tumulte en se fondant dans l’ombre.

Garo se mit alors en marche, vacillant quelque peu alors que sa vision se floutait par moment, l’obligeant à se retenir parfois contre un mur pour ne pas tomber. Il était curieux de savoir où l’adresse du soi-disant prophète allait le mener. Et puis il espérait y trouver de l’eau. Car il avait soif, très soif ..

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 16 lundi 15 janvier 2018, 22:24:33

KREEEEEEEEEEEE...

« Fonctionnement erratique... »

KREEEEEEEEEEEEEEEEEEE...

« Attaque ! Attaque ! Appelez... »



« Qu’est-ce que c’est que cette merde ? Mais qu’est-ce qui se passe ?!
 -  Les EVA vont se mettre en route, elles ne peuvent pas être séparées du système !
 -  Il n’y a plus de courant ! Les satellites ne répondent plus ! Je n’ai aucun visuel ! »

Depuis la fenêtre du building gigantesque GWC, le spectacle était des plus impressionnants. Une épaisse obscurité venait de s’abattre sur la ville, uniquement dérangée par quelques éclairs venant du ciel. Une pluie drue commençait à tomber sur la ville. Comment cela avait pu se produire ? Le réseau électrique de Tekhos était précisément conçu pour éviter un black-out généralisé, en passant par un ensemble de conduites, de générateurs auxiliaires, de sous-générateurs, de centrales électriques, et de réseaux secondaires d’urgence. Les centrales ne pouvaient pas avoir exploser, et seules les ondes radio fonctionnaient, sporadiquement, émettant des bribes de message.

Impossible que les EVA soient coupées, impossible... Mais, au centre de l’épais maillage en réseau énergétique de la capitale, il y avait les EVA, ultimes gardiennes éternelles du réseau. Parmi l’agitation globale, Padmé Kaorin, Sénatrice de son état, restait silencieuse, songeant à ce Prophète. Elle ne voyait qu’un seul profil susceptible de correspondre, qu’une seule créature capable de provoquer un tel bazar, et peinait à croire à ce qu’elle voyait.

*Comment est-ce possible ?*

Padmé se pinça les lèvres, nerveuse.

*Kessler...*

Il était apparu au pire moment possible.



« Bon, les filles, il faut sécuriser le quartier ! En piste ! Renvoyez tous ces types bien au chaud chez eux ! »

La situation allait vite devenir explosive. Une panne générale, c’était la perte de beaucoup de systèmes défensifs. Les drones, les caméras de sécurité, les nano-implants... Sarah vit Lamb s’écrouler sur place quand l’onde de choc jaillit, et se précipita vers elle, avant d’entendre d’autres hurlements, émanant également des policières augmentées. Sarah faisait partie de l’effectif encore debout, et, alors qu’elle était penchée sur Lamb, elle avait vu des explosions, des champignons de feu scintillant dans les hauteurs.

*Le Red Corner est toujours instable, et, avec leur partie de chasse géante, le quartier est une poudrière explosive...*

Une émeute pouvait très facilement éclater, et, sans les programmes télévisés, le cyber-sexe, Internet, tous ces réseaux agissant comme autant de catharsis possible, la colère allait vite éclater. Pourtant, cette dernière éclata encore plus vite que ce que Sarah pensait. La commissaire de district, qui disposait également d’implants, était en train de se convulsionner.

« Le temps que le courant se remette en marche, on contrôle la foule ! »

Les policières se dépêchèrent de s’armer, enfilant des armures lourdes, et sortirent ensuite précipitamment. Les voitures, qui avaient tous des moteurs électriques, étaient également dysfonctionnelles, rappelant cruellement à ces femmes à quel point elles étaient devenues dépendantes de la technologie.

Très rapidement, les policières se heurtèrent aux émeutiers, qui lâchèrent sur elles des Cocktail Molotov, des fgumigènes, et autres projectiles. Les femmes répondirent en envoyant des bombes fumigènes.

« Salopes !
 -  Je vais vous sucer, sales putes !
 -  Va chier, Tekhos, j’vais te baiser la gueule ! »



Le black-out n’allait pas durer. Le Prophète savait que les EVA trouveraient sa backdoor. Même lui ne pouvait rêver d’éteindre les deux cyborgs. Un tel scénario était inenvisageable jusqu’à présent, et ne se reproduirait pas ensuite. Les EVA lanceraient un diagnostic complet, et comprendraient comment une attaque DDoS avait pu marcher su efficacement, au point de griller le serveur central de gestion énergétique. Le plus ironique, c’est que les EVA avaient implanté ce système pour pouvoir précisément relancer tout le réseau de distribution d’énergie en cas de coupure ou d’attaque. Le Prophète aurait pu se servir de cela pour démontrer en quoi toutes les technologies tekhanes étaient interdéveloppées, en quoi tout cela s’apparentait à un contrôle de masse... Mais ses objectifs étaient bien autres.

S’il ne pouvait s’occuper de Garo, c’était parce que son programme était chargé, et ce sur une très courte durée.

*Mais tout cela n’est que de courte durée... Je ne peux pas me permettre de laisser passer une telle occasion...*

C’est donc en raison de cela que le Prophète se pressait, avançant à travers des réseaux de canalisation souterrains...



Tandis que le chaos régnait, Sarah s’avançait rapidement. Elle avait sorti son pistolet, mais disposait surtout d’une autre arme, une force qu’aucun black-out ou aucune attaque IEM ne pourraient désactiver : l’artefact magique greffé à son poignet. Et c’était grâce à cet artefact qu’elle avançait. Sa cible était bien définie : le centre commercial. D’après les rapports qu’elle avait perçu, c’est là que le combat avait fini par dégénérer.

*La coïncidence est trop forte... Quoi qu’il se soit passé là-bas, je...*

Sarah sentit soudain le Witchblade vibrer dangereusement. Elle s’avançait dans une ruelle, longeant des émeutiers, quand une porte s’ouvrit latéralement, libérant passage à plusieurs individus.

« T’es qui, salope ?!
 -  Police ! répondit-elle en brandissant son arme. Rentrez chez vous, immédiatement ! »

Les hommes ricanèrent, et, dans le dos de l’un, Sarah vit une arme se pointer vers elle. La gueule béante d’un fusil à canon scié lui fit face, et la détonation rugit. Elle écarquilla les yeux, et les chevrotines la fauchèrent au ventre, la faisant hurler de douleur. Sarah s’envola en arrière, et s’écroula mollement au sol.

« J’ai plumé un poulet ! HAHAHAHA !
 -  Elle était bonne, cette salope, j’aurais bien aimé la baiser avant...
 -  Ben, qu’est-ce t’attends ? Tant que le corps est pas encore décomposé, y paraît même que la nana peut jouir dans les premières minutes suivant le décès...
 -  Tu t’fous de ma gueule ?!
 -  Nan, c’est sérieux et tout ! »

Tenant une batte de base-ball, l’un des malfrats se rapprocha lentement. Dans l’obscurité, ils n’avaient pas vu qu’aucune trace de sang ne gisait sous le corps de la femme... Ou peut-être n’étaient-ils pas assez prudents, mais, tandis qu’ils se rapprochaient, ils entendirent soudain la morte soupirer, et se regardèrent entre eux.

« Qu’est-ce que... ?! »

Puis un tentacule jaillit soudain, et décapita la tête du tueur qui venait de parler, un tentacule argenté meurtrier qui se recouvrit de sang, avant de flotter dangereusement dans les airs.

« SAINT-BORDEL-DE-DIEU-DE-SA-MÈRE-LA-PUTE... !! »

Le tentacule frappa alors, transperça l’un des yeux d’un des tueurs, le faisant hurler de douleur. Ils virent alors, incrédules, le corps de la morte se relever, tout en se recouvrant d’une fine armure argentée métallique, comme si elle était relevée par un marionnettiste aux fils invisibles.

« SORCIÈRE ! SORCIÈRE !! »

Ils décampèrent alors en hurlant, puis Sarah fléchit les genoux, avant de tomber à terre... Et vomit alors, reprenant peu à peu ses esprits. Elle nota alors la présence des deux corps, et se pinça les lèvres.

« Oh non... »

Face à la mort imminente, le Witchblade était intervenu naturellement pour la protéger, mais en prenant aussi, au passage, le contrôle de son organisme... La plaçant face à une situation cauchemardesque, qui n’était malheureusement pas sur le point de s’améliorer...
« Modifié: lundi 15 janvier 2018, 22:25:08 par Princesse Alice Korvander »
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 17 vendredi 19 janvier 2018, 22:55:14

Tchh ! Quitter le Ghetto s’avérait plus compliqué que prévu : les émeutiers étaient partout et se déversaient dans les ruelles tel une coulée de boue putride. Et, immanquablement, leur avancée était stoppée, ou au moins ralentie, par les forces Tekhannes encore en état de se battre, ce qui se traduisait par de violents affrontements. Si les assaillants avaient pour l’instant l’avantage, cela ne durerait pas : on allait droit au carnage.
Garo devait se tirer de là sans se faire remarquer, disparaître de la circulation : c’était la seule solution pour se libérer de l’emprise de la GeoWeapon Corp. Si le moindre rapport de police mentionnait un être surhumain qui aurait forcé un barrage, les Tekhannes à sa recherche auraient une chance - aussi infime soit-elle - de remonter jusqu’à lui.

Il aurait pu essayer de passer par les toits, mais non seulement son corps risquait de lui faire défaut - ce qui pose immanquablement problème lorsqu’on saute de bâtiment en bâtiment - mais il était à craindre également que des snipers surveillent les cieux. Et là encore, il ne voulait pas courir le risque de se faire remarquer.
Alors il se contentait de  se faufiler dans les ruelles les plus sombres et les plus étroites qu’il pouvait trouver, évitant la moindre présence humaine comme la Peste : les dédales du Ghetto ressemblaient désormais à un gigantesque labyrinthe.

Apercevant un mouvement de foule au loin, illuminé de fumigènes et de cocktails molotovs, le fugitif bifurqua dans une ruelle très étroite et encombrée : après s’être faufilé à travers un tas de détritus, il escalada en grognant une grille et atterrit dans une allée un peu plus grande et surtout déserte. Il s’appuya contre un mur le temps de souffler quelques secondes et en profita pour analyser les lieux  : d’un côté la ruelle était coupée par les gravats d’un bâtiment qui s’était effondré il y a surement bien des années de cela, il partit donc dans l’autre sens. Après quelques dizaines de mètres, l’allée fit un angle droit, prenant la direction approximative de la sortie du Ghetto. Enfin !

Cependant les réjouissances ne durèrent pas : Garo vit une silhouette approcher rapidement à travers les brumes de la nuit. Instinctivement il se dissimula derrière un container et, caché dans l’ombre, il voulut observer l’importun. Mais le monde sembla vaciller autour de lui, sa vision se brouilla et il dut se retenir contre l’acier froid. Des gouttes de sueurs lui brûlèrent les yeux, il passa sa main sur son visage pour les essuyer : il se rendit alors compte que son front était brûlant.

*Merde..*

La fièvre avait frappé bien plus tôt que prévu. Réponse classique de tout organisme à des agressions extérieures, elle permet à la fois de stimuler les défenses immunitaires et d’affaiblir les micro-organismes formant la cohorte d’assaillants.. Dans le cas du Prototype VI, la fièvre augmente également l'efficacité des autres processus de guérison - que ce soit la cicatrisation des blessures ou la consolidation des fractures - au prix d’une forte fatigue et de moments de faiblesse. Et la fièvre du fugitif était à la hauteur de ses spectaculaires capacités de récupération : un humain ordinaire n’y survivrait pas !

C’était trop tôt, beaucoup trop tôt ! Le jeune homme secoua la tête et souffla rapidement trois fois pour tenter de reprendre ses esprits. Enfin, quand sa vision redevint à peu près normal, il jeta un coup d’oeil dans la ruelle. Et il n’en crut pas ses yeux : l’inconnu qui s’avançait dans la rue était une inconnue ! Une policière ! Une femme de grande taille à la longue crinière qui tombait jusqu’au creux de ses reins, en uniforme et une arme à la main. En cette nuit noire et dans son état, il ne put en voir d’avantage.


Musique d’ambiance

Qu’est ce que cette femme foutait seule dans les Ghettos ? Ah ce niveau ce n’était plus de l’inconscience mais de la folie furieuse ! Encore d’avantage cette nuit ! Le fugitif n’eut pas le temps de réfléchir a un moyen d’éviter ou de neutraliser la policière que des homme menaçants surgirent d’un des immeubles. La jeune femme pointa son arme sur eux et leur ordonna de dégager. Garo secoua la tête et marmonna entre ses dents serrés, alors que le groupe se trouvait à une quarantaine de mètres de là :

”Mauvais plan idiote.. Dégages de là ou tires dans le tas, mais ne leur laisse pas l’initiative .. Ne leur laisse pas l’initiative.

Trop tard, un coup de fusil à bout portant résonna dans l’allée sombre : la jeune femme fut projetée en arrière avant de retomber au sol, inerte, sous les rires goguenards des ordures qui l’avaient assassiné.

”Tch, sales bâtards ..” cracha le jeune homme.

Garo refoula à grande peine ses intentions meurtrières : la mort de la policière n’était même pas le résultat d’un combat, c’était une exécution pure et simple, opéraient par des lâches sur une victime impuissante. Ils ne lui avaient laissé aucune chance, c’était un meurtre totalement gratuit. Si le fugitif n’avait pas été dans un tel état, il aurait déjà éradiqué ces déchets de la surface de Terra. Mais ce n’était pas le moment, il devait penser en priorité à sa fuite et à récupérer de ses blessures .. mais pour ça, il devait passer le groupe de meurtriers.

Garo sortit de l’ombre, la capuche bien rabaissée sur sa tête et les mains dans les poches. Il commença à avancer lentement vers les charognard qui jubilaient autour du corps de la policière. Ils émirent à haute voix l’idée de profaner le cadavre encore chaud, comme si ôtait la vie de cette femme n’avait pas été suffisant. Garo se renfrogna encore plus sous son sweat mais se força au calme : passer à côté de ces hommes, sans chercher les histoires, sans rien demander, éviter à tout prix la confrontation, limiter au minimum la conversation. C’est tout ce qu’il avait à faire. Ou alors il y avait cet escalier de secours une dizaine de mètres avant eux. Peut être qu’il pourrait passer par les toits juste le temps de traverser ce pâté de maison et ainsi éviter de croiser le chemin de ces dégénérés ? C’était une occasion à saisir, ils ne s’étaient pas encore aperçus de sa présence ..

Garo s’arrêta et releva la tête : il se passait quelque chose d’anormal. Alors qu’il était presque au niveau de l’escalier, les hommes devant lui s’étaient brusquement tus et s’étaient rapprochés du corps de la policière. Quelque chose fendit alors l’air, et un objet rond vola en direction du fugitif, rebondit plusieurs fois mollement sur le sol avant de rouler presque jusqu’à ses pieds. Garo écarquilla les yeux : c’était la tête d’un des criminels !
Le corps décapité s’effondra lentement, un geyser de sang s’échappant de la blessure extrêmement net au cou, aspergeant ses camarades qui hurlèrent de frayeur. Un deuxième homme eut la tête transpercée parce ce qui s’avéra être un tentacule métallique !
Cette tentacule était rattachée au corps de la policière, corps désarticulé qui se releva néanmoins, comme manipulée par une main invisible, tout en se recouvrant au passage d’une armure à l’apparence métallique : quiconque aurait put croire à une invocation démoniaque ! C’en fut trop pour les brigands qui s’enfuirent en hurlant. Les hommes terrorisés passèrent, sans le voir, devant un Garo qui s’était dissimulé en un éclair dans l’encadrement d’une porte. Le silence retomba soudainement dans la ruelle sombre, seul le grondement lointain du soulèvement se faisait entendre. Et il n’y subsistait que deux êtres vivants : l’inconnue qui était tombée à genoux, et le fugitif dissimulé dans l’ombre à quelques mètres de là à peine...

Garo essayait de contrôler sa respiration alors qu’il ressentait dans ses tempes la violence des battements de son coeur. Une goutte de sueur coula de son front, glissa le long de l’arête de son nez, resta suspendu un instant à son extrémité, avant de tomber et de venir s’écraser sur le goudron dans un bruit qui lui sembla assourdissant. Que venait-il de se passer ?
Garo pencha légèrement la tête hors de sa cachette pour essayer de voir quelque chose, mais la femme était en grande partie dissimulée par l’escalier de secours qu’il avait repéré, et il ne vit d’elle qu’un genou recouvert de métal.

Sur quoi était-il tombé ? Qui était cette femme ? Une nouvelle expérience de la GeoWeapon Corp ? Un membre inconnue de la GEFT ? Mais si c’était le cas, que faisait-elle ici, toute seule, déguisée en policière ? Et si elle possédait une armure technologiquement avancée, pourquoi n’était-elle pas affectée par le virus du Prophète ? Et est-ce qu’une armure, aussi avancée soit-elle, pouvait réagir lorsque sa porteuse est inconsciente ? C’est bien ce qu’il s’était passé, non ? L’armure avait tué ces deux ordures alors que la femme était dans les vapes, non ? Cela voulait-il dire qu’elle était douée de conscience ?

Le jeune homme ferma les yeux et fit le vide dans son esprit, essayant de calmer ce sentiment d’excitation et de terreur mêlées qui s’amplifiait en lui. Il ne devait penser qu’à une chose : trouver un échappatoir : Rebrousser chemin ? La femme ne pourrait que le voir et même s’il parvenait à s’échapper, il ne serait pas plus avancer dans sa tentative de sortie du Ghetto. Passer à travers elle ? Beaucoup trop risqué. Rester sur place ? Même si la jeune femme ne le voyait pas lorsqu’elle passerait devant lui, nul doute que “ça” pourrait le voir ou le ressentir,  et il se retrouverait piéger comme un rat.
Garo tourna légèrement la tête. Il ne restait plus que ce vieil escalier de secours brinquebalant : six étages à grimper pour atteindre les toits, la première partie de l’escalier masquée par des morceaux de tôles dévoraient par la rouille mais ouvert à tous les vents une fois arrivée au second palier. C’était risqué, mais avait-il le choix ?

Aussi silencieux qu’un chat, Garo sortit du renforcement où il se cachait et longea furtivement le mur de la ruelle jusqu’à l’escalier de secours. Il commença à monter sans un bruit, la capuche bien rabattue sur sa tête, guettant le moindre mouvement, le moindre signal qui indiquerait que l’inconnue se soit aperçue de sa présence. Peu avant le second palier, il hasarda un coup d’oeil à travers un trou dans la tôle et se rendit compte que la jeune femme s’était relevée, apparemment prête à reprendre la route.
Peut être aurait-il pu attendre là, caché derrière les plaques d’aciers, mais son instinct lui soufflait que ce n’est pas cette misérable protection qui l'empêcherait de se faire repérer. Alors il continua à monter plus doucement encore, à découvert cette fois, tâchant de ne faire ni bruit, ni mouvement brusque qui attirerait inévitablement l’attention, sans jamais regarder en direction de la jeune femme de peur qu’elle ne capte son regard.

Garo était presque au troisième étage quand une marche céda sous un poids, dans un claquement métallique ! Il se retourna brusquement. La femme avait levé la tête, et son regard noisette croisa les yeux d’un jaune flamboyant du fugitif. Et ce dernier sentit ses poils se hérissaient quand il vit le tentacule se tourner vers lui..
La réponse de Garo fut primale, bestiale : en deux enjambées, il avait atteint le troisième étage. Et, continuant dans son élan au lieu de tourner et de suivre l’escalier, il s’appuya sur la rembarde et se projeta en dehors de la structure métallique et en direction du toit. Un saut surhumain ! .. mais trop court. En grognant, le jeune homme se rattrapa de la main droite au rebord du bâtiment et se propulsa sur le toit. Le tout en une fraction de seconde.

Le fugitif retomba brutalement, et roula sur le toit avant de s’arrêter sur le dos, se tenant sa main tremblante de douleur à cause de l’effort fourni : comme si s’écraser sur la défense de Starlight n’avait pas été suffisant .. S’il ne s’était pas brisé les os, la douleur était quasiment similaire. Serrant les dents, Garo se releva d’un bond, malgré la fatigue, malgré la douleur, malgré la fièvre, malgré sa main qui se remettait à saigner abondamment... Il n’était peut être plus à porté immédiate de l’inconnue, mais il n’avait aucune idée de ses intentions, ni des capacités de l’armure qu’elle portait ! Alors il s’élança sur les toits, tel un sprinteur de piste d'athlétisme, retenant un hurlement de douleur mais aussi d’orgueil blessé. Il avait honte de s’enfuir aussi piteusement et de refuser ainsi un combat ..

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 18 lundi 29 janvier 2018, 01:07:42

Le Witchblade vibrait en elle. Sarah secoua la tête, reprenant ses esprits, prenant conscience qu’elle venait de commettre des meurtres... Pas directement, certes, mais en se laissant dans cette aventure inopinée, en agissant seule, comme si, au fond d’elle-même, elle savait qu’elle ne risquait rien avec la présence rassurante du Witchblade en elle. Malheureusement, l’artefact était par nature retors et violent, et commençait à troubler Sarah. Elle secoua la tête, essayant de le rétracter, mais l’artefact résistait, et lui donnait en elle une énergie qui engendrait un sentiment vertigineux. Fermant les yeux, elle frémit sur place, tout son corps frissonnant.

*Cette énergie, cette puissance... Je sais que je ne dois pas me laisser abuser, mais quand même... C’est... C’est si GRISANT !*

Elle huma encore l’air frais de la nuit, et le Witchblade l’avertit soudain. S’il fallait comparer ça à quelque chose, Sarah ne verrait que le Spider-sens de l’Homme-Araignée, ce sens spécial qui, par l’effet de sensations, avertissait l’utilisateur d’un danger immédiat. Et c’est ce qu’elle ressentit, ce qui l’amena à brusquement tourner la tête. Il y avait un vieil immeuble à proximité d’elle, et elle le regarda, en sentant une forte présence en émanant.

*Qu’est-ce que c’est que cette chose ?!*

Sarah vit d’étranges yeux jaunes briller, ainsi qu’une puissance... Qui l’inquiéta, tout en l’excitant. Elle comprit alors, sans aucun doute possible, qu’il devait s’agir de l’individu à l’origine de tout ce chaos. Sarah le vit alors bondir dans les airs, enjambant la rue. Une détente prodigieuse, et, avec l’armure, les propres sens de Sarah étaient décuplés, ce qui lui permit de voir son visage, son corps athlétique et musclé. Il s’agrippa au rebord de l’immeuble, se releva, et se mit à courir. Sarah se décala légèrement, et sentit un nouveau frisson la traverser. Si Garo aimait les adversaires forts, c’était aussi le cas du Witchblade, un artefact guerrier, et qui, malheureusement, se languissait de l’inaction de Sarah, de ses hésitations et de ses atermoiements continuels.

Pezzini vit l’individu partir, et hésita un peu.

*Tu es frustrée d’avoir été laissée de côté... De voir que des mégacorporations comme GWC se jouent de la vie des Tekhans comme s’ils étaient de simples objets jetables...*

La policière savait qu’elle ne devait pas écouter cette voix, ce murmure outrancier... Mais son corps agit à sa place. Elle se mit à courir, prenant de plus en plus d’élan, jusqu’à ce que ses pieds ne déforment le bitume, puis elle bondit dans les airs, se catapultant sur plusieurs mètres. Un saut vertigineux qui l’amena à atterrir sur un toit, juste en face du fugitif. Une arrivée spectaculaire, sa main se plantant dans le sol, ses genoux fléchies. Elle se redressa ensuite lentement, et regarda l’homme, ses yeux se mettant à briller d’une intense lueur jaune, pleins d’énergie.

Esquissant un léger sourire, elle brandit sa main droite vers lui, doigt tendu.

« C’est toi qui as causé tout ce bordel, mon mignon ? »

Sarah ne se contrôlait plus, le Witchblade avait d’autant plus de facilité à s’emparer de sa colère et à en profiter pour s’exprimer qu’elle s’était fait abattre, et serait donc morte sans son assistance. Un sourire cruel se dessina d’ailleurs sur les lèvres de Sarah.

« Allez... Fais-moi plaisir, dis-moi que tu vas résister à l’arrestation ! »
DC d’Alice Korvander.

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 19 mercredi 31 janvier 2018, 00:32:20

Inutile.

Il était inutile de fuir.

L’inconnue l’avait prouvé en surgissant de nulle part et en interrompant la fuite de Garo. Le fugitif avait dû brusquement stopper sa course, les bras devant son visage pour se protéger des éclats de béton projetés dans les airs. Lorsqu’il les abaissa, la policière était devant lui, se relevant d’une manière féline après son saut fulgurant tout en retirant sa main du toit qu’elle avait enfoncé. Il put alors mieux la détailler, ici, sur les hauteurs du Ghetto, que dans l’obscurité inquiétante de la ruelle : c’était une jeune femme, un peu plus vieille que lui, un centimètre plus grande également, dont la longue chevelure brune encadrait des traits délicats, mais le plus extraordinaire chez elle, était cette armure étincelante qui mettait en valeur les courbes de son corps.

Cependant Garo ne portait pas attention à la dimension sensuelle de cette vision, mais bien à la nature indéfinissable de l’artefact qu’elle portait. Butterfly et Starlight avaient bien des armures, mais celle-ci était très différente, elle était presque .. organique. S’il n’avait vu le corps de la jeune femme se recouvrir de ces fines plaques métalliques, il aurait juré que c’était là une seconde peau, une carapace qui faisait partie d’elle. Ce n’était pas de la technologie Tekhanne, mais quoi alors ? Une capacité E.S.P.er ?

La jeune femme l’interrompit dans ses pensées lorsqu’elle l’interpella en le pointant du doigt. Garo ne put s’empêcher d’hausser un sourcil devant le qualitatif qu’elle avait employé pour le désigner.

*Mon mignon ?*

Il ignorait pourquoi mais il sentait que la jeune femme était dans un état second, différent que lors des évènements de la ruelle. Ses yeux, auparavant de couleur noisette, brillaient maintenant d’une lueur jaune surnaturelle, malsaine, et des tentacules apparurent derrière elle, fouettant l’air frais de la nuit, alors qu’elle le provoquait. Oh oui, il ne faisait nul doute qu’elle était excitée à l’idée de l’affronter !

Musique d’ambiance

Garo tenta d’esquisser un sourire mais seule un rictus s’afficha sur son visage dissimulé sous sa capuche. Il répondit d’une voix rauque, trahissant son état :

“- Arrête ton cinéma .. Tu te fiches bien de savoir qui je suis ou de ce que j’ai fait .. Tu veux seulement te mesurer à moi …  Je le ressens à ta soif de sang .. Elle est presque .. palpable.”

Le fugitif calma une quinte de toux qui remontait dans sa poitrine, et prit une grande inspiration, bruyante. Son sweat noir tomba au sol, bientôt rejoint par le morceau de tissu qui avait servit de bandage improvisé. Garo arracha également les lambeaux de vêtements qui composaient autrefois son haut noir, dévoilant son torse tuméfié et meurtri. Il grimaça : son corps n’était qu’un océan de douleur, la fièvre troublait sa vision, sa blessure au front se remit à saigner et, passant une main dans ses cheveux argentés en tentant de s’essuyer le visage, il les macula un peu plus de teintes écarlates.

Le fugitif savait que la jeune femme n’aurait pas de pitié pour lui, ni compassion - il le lisait dans ses yeux - et il n’en attendait aucune. Il ne pouvait pas s’enfuir, elle était bien plus rapide que lui. Il avait épuisé toutes les ruses qu’il était capable d’imaginer. Toutes les tactiques, tous les stratagèmes qu’on lui avait inculqué au Centre ne lui étaient d’aucune utilité.
Mais être ainsi mit au pied du mur eut un effet inattendu : celui de balayer toutes ses incertitudes, ses doutes, ses craintes. La GeoWeapon Corp ? La GEFT ? Son évasion montée de toute pièce ? Le mystérieux Prophète ? Sa tentative de fuite éperdue ? Tout cela n’avait plus aucune importance : Il n’était plus que deux monstres, sur un toit, prêt à s’affronter par une nuit d’orage.

Un mince sourire apparut sur le visage de Garo avant qu’il ne se voûte en avant, en serrant les dents. Dans un grondement, il fit craquer ses doigts, ses bras, ses épaules puis le reste de son corps. Il accueillit pleinement la douleur qui irradiait dans ses liaisons nerveuses et en alimenta sa rage, sa volonté de vaincre. Sa respiration rauque était puissante, et à chaque expiration, il ressentait plus vivement encore la moindre portion de son être, le moindre élément de son environnement. Ses sens n’avaient-ils jamais été aussi acérés ?
Le grondement s’accentua alors que tout son corps se tendait, comme s’il cherchait à puiser une énergie nouvelle au plus profond de lui. Des veines ressortirent sur ses muscles saillants. La sueur qui recouvrait sa peau se transforma en vapeur alors que son corps devenait brûlant, donnant l’impression qu’une aura de puissance émanait de lui..


Le Prototype s’élança alors soudainement vers la policière à une vitesse fulgurante. Le sourire mauvais de cette dernière s’étira plus encore : il lui offrait tout ce qu’elle désirait !
Un tentacule jaillit tel un harpon mais Garo l’évita sans ralentir sa course. Il bondit d’un côté puis d’un autre afin d’en éviter un deuxième, avant de glisser sur les genoux, sa tête rejetée en arrière, touchant presque le sol, alors qu’un troisième essaya de le faucher à hauteur du bassin. S’appuyant sur une main, le jeune homme se releva en tournoyant, frappant de ses pieds deux des appendices métalliques qui revenaient à la charge, mais il fut contraint de reculer de plusieurs sauts en arrière lorsque des tentacules défoncèrent violemment le toit juste devant lui. A travers le barrage d’acier, il entraperçut la jeune femme qui attendait sans bouger, les bras croisés, s’extasiant de sa combativité tout en semblant attendre d’en voir plus de lui.

“- Tsa !”

Dans un cri, Garo décroisa ses bras pour dévier du dos de ses mains deux tentacules qui fonçaient droit sur lui, puis, frappant violemment du pied, il en stoppa net un troisième en l’écrasant. Mais il ne s’arrêta pas à cette démonstration de force, et se mit à courir soudainement sur le tentacule qu’il avait immobilisé ! Il profita que celui-ci cherche à se dégager de son emprise pour se projeter dans les airs, se retrouvant ainsi plusieurs mètres au-dessus de l’inconnue !
Des tentacules jaillirent. Il les repoussa tous au mépris des blessures qu’ils lui infligèrent, et fondit depuis les airs sur la jeune femme, les deux bras en avant, ses mains ouvertes comme des serres de rapaces. Ses combats précédents, contre Butterfly et Starlight lui avaient servi de leçon : un assaut direct ne percerait pas ses défenses. Alors il allait viser ses articulations, au moyen de prises et de clés, quitte à la démembrer si cela s’avérait nécessaire !

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 20 lundi 05 février 2018, 01:15:08

« Tu les as tués !
 -  Moi, moi, toujours moi... Est-ce de ma faute, Sarah, si tu te refuses à moi ?
 -  Je n’ai jamais voulu de toi ! Tu es un poison ! TU M’AS FAIT TUER DES GENS !!
 -  Ah ! Mais quand donc comprendras-tu que toi et moi, c’est la même chose ?! Sans moi, tu serais morte, petite insolente ! Morte à New York, morte à Tekhos... Je te soigne, je te sauve, mais tu refuses de m’utiliser ! Tu créés toi-même cette situation !
 -  Parce que tu me pourris la vie !
 -  Tu te cherches juste une excuse, Sarah... »


Les tentacules fusaient vers Garo. Sarah lui avait laissé le temps de se préparer. Bien sûr, elle aurait pu l’attaquer immédiatement, bondir sur lui, et se livrer à une lutte fratricide, mais elle voulait qu’il soit prêt. L’homme avait effectivement bien compris les intentions de Kerrigan, qui voulait une bataille digne de ce nom. Sans doute que, comme lui, elle était attirée par l’adversité. Et puis, Sarah n’était effectivement pas dans son état normal. Le Witchblade avait pris le contrôle... Même si, en réalité, c’était plus compliqué que cela. Sarah était par nature une femme ambivalente, son calme dissimulant un esprit furieux et frustré, une frustration qui s’accumulait à Tekhos. Les injustices sociales se mélangeaient aux frustrations sexuelles dans une société où la promotion-canapé était un mode normal de promotion sociale, et où toutes ses collègues voulaient lui faire l’amour. Difficile de lutter, à la longue, et cette frustration emmagasinée n’avait besoin que d’un prétexte pour s’exprimer pour se relâcher. Autrement dit, était-ce le Witchblade qui prenait le contrôle en tant que tel, ou parce qu’il était influencé par l’inconscient de Pezzini ?

Sarah envoya de multiples tentacules sur Garo, qui les esquiva avec aisance, se montrant particulièrement rapide, mais également capable de les interpréter au mieux, d’anticiper leur trajectoire pour les dévier. Pezzini le vit glisser sur le sol, évitant un tentacule qui ciblait sa tête en filant en arrière. Il heurta le bitume, et d’autres membres s’approchèrent ensuite, fondant sur lui, cherchant à l’attaquer.

« La vérité, ma chère, c’est que tu refuses ta destinée... Tu crois que je suis le mal, mais je ne fais qu’obéir aux ordres de la personne avec qui je fusionne.
 -  Tu es bien plus qu’un simple objet !
 -  Retourne le problème dans l’autre sens, si tu veux. Je suis une arme... La seule question, c’est de savoir si tu es capable de bien m’utiliser. Quand on donne un pistolet à un enfant, et qu’il abat son camarade, qui est responsable ?
 -  Ça n’a rien à voir...
 -  Le pistolet donne une impression de toute-puissance, Pezzini, mais, en définitive, et quoi qu’on en dise, c’est le doigt qui appuie sur la gâchette qui scelle le sort de la personne en face. Qui contrôle tes muscles ? Ton corps ? Tes organes ? Ton cerveau. »


Garo bondit dans les airs, échappant ainsi aux tentacules. Il se battait contre eux, ce qui était, en soi, totalement inutile, et bondit ensuite en hauteur, avant de tomber droit sur Sarah. D’autres tentacules fusèrent vers lui, mais sans pouvoir l’arrêter... Le visage de Sarah se recouvrit alors d’un heaume argenté, l’armure recouvrant désormais totalement son corps.

Les mains de Garo se posèrent sur sa gorge, et la clouèrent au sol dans un grognement. Sous son armure, Sarah souriait.

« Tu es doué... »

Elle leva son genou, et le frappa entre les cuisses, repoussant l’homme, qui fila par-dessus elle. Abandonnant les tentacules, Sarah se retourna, et, prenant appui avec une main sur le sol, bondit en avant, déployant sa jambe, donnant un coup de pied qui balaya l’air, atteignant Garo à l’épaule. Sarah se releva ensuite, et fila vers lui, enchaînant les coups. Elle avait appris à se battre en suivant les cours de police en la matière, ce qui, amplifié à la puissance du Witchblade, la rendait particulièrement dangereuse.

Toutefois, Garo savait aussi se battre, et para donc son coup de pied, puis la frappa en retour dans le ventre. Avec l’armure, Sarah était un vrai mur en argent, de quoi s’en briser les rotules, mais les contre-attaques de Garo la surprirent quand même, et lui firent mal. Elle sentit à nouveau la main de l’homme se saisir de sa gorge, et grogna alors... Avant de laisser parler les fonctionnalités redoutables de son armure. Le long de son cou, des pointes argentées jaillirent alors, transperçant la main de Garo. Sarah bondit ensuite sur lui, pendant qu’il retirait sa main ensanglantée, et s’envola dans les airs.

Le corps de Garo fila à travers une fenêtre d’un appartement adjacent, et s’écrasa sur le sol d’une chambre, surprenant le riverain à l’intérieur, qui hurla en sortant. Sarah, elle, se retrouva à califourchon sur Garo, et sourit, caressant son torse, griffant au passage son corps, laissant des traînées ensanglantées sur lui. Réaction bestiale, sensuelle, primaire...

« Tu es tout à fait mon type, toi, je... »

*BANG !*

Une détonation effroyable déchira l’air, puis la tête de Sarah partit en arrière, son corps s’écroulant au sol, des traces d’impact sur son crâne. À côté de Garo, le riverain en caleçon venait de revenir, avec un fusil à pompe dans la main, et avait tiré presque à bout portant sur Sarah. Même avec le Witchblade, celle-ci était sonnée, et le sang coula à l’intérieur de l’armure.

« Hey, bro’, t’as vu ce que j’ai fait de cette pute ? Merde, c’est quoi cette saloperie ?! »

Le Tekhan visait encore la femme.

« Elle est morte ? Ah ! Sale pute ! Ça t’apprendra ! Personne cherche la merde dans mon appart’, putain de sale chienne ! Ça doit valoir cher, cette armure... »

L’homme s’approchait lentement, visiblement fier de son coup d’éclat... Quand un tentacule jaillit brusquement du dos de Sarah, et frappa le canon du fusil, déviant l’arme. Une nouvelle détonation retentit, mais les chevrotines transpercèrent le sol. Le tentacule tira ensuite sur le canon, et usa de pouvoirs corrosifs dessus, recouvrant le fusil à pompe d’une fine texture argentée.

« PUTAIN DE SA MÈRE !! » s’exclama l’homme.

Sarah bondit ensuite par la fenêtre, et tomba en contrebas, heurtant violemment une poubelle, pour rebondir ensuite sur le sol, la vision floue, le goût du sang dans la bouche., l’armure travaillant à se régénérer...
DC d’Alice Korvander.

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 21 vendredi 09 février 2018, 20:55:56

Musique d’ambiance

Un éclair illumina brièvement les deux silhouettes qui s’affrontaient sur les toits du Ghetto. Les coups s’échangeaient avec rapidité et force entre la policière et le fugitif, et si ce dernier semblait avoir une supériorité technique qui lui permit de placer quelques contres vicieux, l’armure de la jeune femme était redoutable. Et elle était également bien plus fraîche que lui.

Garo tituba en arrière lorsqu’il reçut un direct en pleine face, aspergeant de son sang les alentours. A chaque coup qu’il prenait, le toit sur lequel ils se trouvaient se teintait un peu plus de rouge, alors que Sarah, même si elle grimaçait à certaines de ses attaques, ne semblait prendre aucun dégât. Et pourtant il avait bien tenté de lui placer des clés de bras ou des soumissions, mais l’inconnue savait parfaitement se défendre contre toutes techniques de saisies et chacune des tentatives du jeune homme s’était soldée par un échec et une pluie de coups en réponse. Où avait-elle appris à se battre ainsi ? Au GEFT ? Dans un autre centre Tekhan ? Garo était loin de se douter qu’elle était réellement une simple policière.

Cependant, une chose était certaine : malgré sa situation périlleuse, malgré son état de fatigue extrême, malgré tout son sang répandu, Garo prenait son pied en combattant cet adversaire inattendu. Son sang bouillait dans ses veines, ses muscles étaient en feux, des décharges électriques parcouraient son corps à chaque coup qu’il recevait ou donnait, et seule sa volonté inébranlable le faisait tenir. Il dansait sur le fil du rasoir, et cela l’excitait. Jamais il n’avait été aussi proche de la mort et jamais il ne s’était senti aussi vivant.

Le fugitif subissait durement une série d’attaques de la jeune femme quand il sentit, plus qu’il ne vit, une ouverture. Son instinct reprit une fois de plus le dessus : après avoir bloqué la jambe de la policière qui remontait dangereusement vers sa tête, il lui asséna un coup du plat du pied au ventre aussi violent qu’inconsidéré. Un éclair de douleur lui foudroya le genou alors que ses tendons manquèrent de peu de se rompre sous le choc, mais il ne pouvait laisser échapper une telle occasion ! Sa main droite vola vers le cou exposée de Sarah, pliée en deux à cause de son attaque.

Je te tiens !” Lança t-il, un sourire féroce aux lèvres.

Le combat était terminé ! Il allait en finir et la projeter à travers tous les étages de l’immeuble, jusqu’à la cave si cela s’avérait nécessaire !

AAARGH !

Garo rejeta sa tête en arrière en poussant un cri de douleur lorsque plusieurs piques argentées lui transpercèrent la main. S’il avait réussit à supporter, pendant un bref instant, la souffrance extrême émanant de son genou martyrisé - en plus de toutes les blessures qu’il avait déjà reçu - ce que lui infligea l’armure le prit par surprise, et cette fois c’est Sarah qui en profita. Elle lui rentra dedans, comme un défenseur plaquerait le quaterback de l’équipe adverse lors du Superbowl. Mais elle ne se contenta pas de le percuter : elle le projeta avec elle en dehors du toit ! Le fugitif vit le ciel noir défilé avant qu’ils ne s’écrasent tout deux dans le bâtiment de l’autre côté de la rue. Il y eut un bruit de verre brisée, un grand fracas, un cri d’homme aussi...

Garo lutta de toutes ses forces pour ne pas perdre connaissance. Où était-il ? Dans un autre appartement ? Décidément, il avait le chic pour entrer par effraction, même si involontairement, chez autrui. Cette idée le fit ricaner, mais son rire se termina en une quinte de toux sanglante. Avait-il encore perdu des côtes ? Il n’arrivait même pas à le savoir, l’intégralité de son corps irradiait de douleur. Par contre il ressentait bel et bien un poids sur lui. Il redressa la tête et tenta de voir quelque chose à travers sa vision troublée : son oeil droit ne lui offrait plus qu’un horizon écarlate, mais son autre oeil discerna une silhouette aux courbes argentées ornée de pupilles jaunes qui le fixaient intensément.

La jeune femme était sur lui, et elle semblait en pleine extase. Garo se cambra involontairement quand elle marqua son torse de ses griffes métalliques, sans comprendre ce qu’il lui arrivait. Un instant surpris, son rictus réapparut néanmoins très rapidement au coin de ses lèvres : si elle voulait jouer, ils allaient jouer !
Mais alors que l’inconnue commençait à susurrer quelques mots à son oreille, une violente détonation retentit ! Les yeux écarquillés, le fugitif la vit basculer en arrière et s’écrouler au sol. Un tintement métallique lui fit tourner la tête : c’était une cartouche qui avait rebondi sur le sol, et au-dessus d’elle le propriétaire de lieux éructait des insanités, en slibard et un fusil encore fumant à la main.

L’homme se rapprocha de la policière à terre tandis que Garo se redressait avec difficulté sur ses coudes quand soudain, un tentacule jaillit à nouveau ! Mais, à la grande surprise du fugitif, l’appendice se contenta de détourner l’arme, dont la détonation emplit une nouvelle fois la pièce, avant de la rendre hors d’usage. L’homme hurla sa surprise tandis que la jeune femme se relevait soudainement et sautait par la fenêtre. Un instant plus tard, un fracas métallique se fit entendre, suivit d’un choc plus mou, puis plus rien. Le silence était retombé. Après un instant de stupéfaction, le propriétaire des lieux courut jusqu’à la fenêtre défoncée et regarda en contre-bas :

Cette salope s’est éclatée contre le bitume ! Ah ! Elle bouge encore !

C’est un Garo incrédule qui se releva en grinçant des dents.

Tu te fous de moi ? … Pas encore ?

Son troisième combat.
C’était son troisième combat interrompu de la nuit : d’abord Butterfly, puis Starlight, et maintenant cette inconnue aux capacités terrifiantes. Pourquoi ? Pourquoi n’avait-il pas le droit de goûter au moins une fois à l’intégralité d’une confrontation, une vraie ? Les GeoSoldiers, les Red Boobs, tout ça, c’était de l’échauffement, des amuse-gueules .. le préalable à l’apothéose ! Mais à chaque fois, elle lui avait glissé entre les doigts et il sentit une immense frustration croître insidieusement en lui.

L’homme en caleçon gesticulait dans tous les sens comme un névrosé, et quand il vit le jeune homme ensanglanté debout et se dirigeant vers la fenêtre, il courut jusqu’à un meuble à moitié pourri et sortit un couteau à cran d’arrêt d’un tiroir. Il se mit alors devant Garo et agita l’arme devant lui, hystérique.

Tu vas la crever cette pute, hein ? Hein ? Tiens prends ça, tu vas pouvoir la taillader bien comme il faut ! Et tu pourras même te la faire ! Elle a l’air bonne cette salope ! Mais dis, tu me laisses son armure, hein ? hein ?
-Dégage, tu gênes.

Le propriétaire se figea comme s’il s’était prit une gifle en pleine face. Le fugitif le bouscula pour l’écarter de son chemin sans lui accorder un regard, mais l’homme se reprit très vite et menaça l’intrus de son couteau :

Quoi ? Quoi ? Tu défonces mon appart, tu le salopes avec ton putain de sang, je te sauve la vie et c’est comme ça que tu me remercies ? Va crever !"

L’homme tenta de poignarder Garo par derrière mais d’un mouvement vif ce dernier se retourna, brisa la lame avec trois doigts avant de la pointer en direction du visage du propriétaire qui perdit en un instant toute couleur.. Le fugitif se rapprocha alors de l’homme et le fixa intensément de ses yeux jaunes - dont l’un ensanglanté ce qui le rendait encore plus terrifiant - avant de lui répondre lentement, d’un ton aussi froid que la Mort :

Hors de ma vue.




L’homme tomba sur les fesses en couinant avant de déguerpir hors de l’appartement. Quand le son de sa course éperdue se perdit au fin fond d’un couloir, Garo laissa tomber la lame brisée au sol et s’avança jusqu’à la fenêtre. L’inconnue était bien à terre, plusieurs étages en contrebas. Apparemment, elle avait autant souffert de la chute que du coup de fusil à bout portant. Le fugitif ne comprenait pas : Pourquoi s’était elle enfuit en prenant autant de risques alors qu’elle aurait pu se débarrasser de cet homme d’un coup de tentacule ? Ce n’était quand même pas pour éviter de le tuer ? Cette policière était une énigme aux yeux de Garo, autant de par son identité que de par ses actes

Le jeune homme balaya la rue du regard et constata qu’elle était déserte, la voie était libre. L’idée d’en profiter pour s’enfuir lui effleura l’esprit : l’effet de l’adrénaline s’estompait rapidement et à chaque seconde supplémentaire qui s’écoulait, il ressentait davantage la lourdeur de son corps ainsi que la douce torpeur qui l’envahissait. Cette occasion était peut être la dernière mais il se maudit d’avoir envie de fuir : il était un monstre ! Il n’avait pas le droit d’être aussi faible !

Émergeant de l’appartement, il se laissa glisser le long d’une gouttière et se réceptionna sur le sol de la ruelle dans un grognement de douleur et de colère contenues, haletant et suant à grosses gouttes. La jeune femme n’était qu’à quelques mètres de lui, allongée à terre de façon aussi pitoyable que son armure était resplendissante, et du sang coulait à travers les orifices de son heaume.
Garo serra les dents et sentit sa frustration atteindre son paroxysme : l’interruption de leur combat avait brisé ses certitudes ! Il avait tout abandonné pour un ultime affrontement mais, contre tout attente, il se retrouvait à devoir choisir entre deux solutions aussi grotesque l’une que l’autre  : fuir piteusement malgré son état ou rester et affronter un adversaire à terre ! C’en était tellement lamentable qu’il se donnait envie de vomir.

Pourtant, Garo s’approcha finalement de la jeune femme sans pouvoir expliquer sa décision, comme mue par un magnétisme instinctif. Avant d’avoir réfléchi à ce qu’il faisait, il se retrouva au-dessus d'elle alors que sa main droite serrée en un poing laissait échapper un filet de sang. Pas de sarcasme cette fois, ni de fausse compassion ou de remarque cynique, pas le moindre geste non plus, seul un mot claqua sèchement dans l’air, résonnant autant comme un ordre que comme une expectative :

Debout.
« Modifié: vendredi 09 février 2018, 21:23:28 par Garo »

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 22 lundi 19 février 2018, 01:18:43

Ce tir ne l’avait pas laissé indemne. Glissant de la voiture, Sarah tomba mollement sur le sol, semblant morte, même si le sang ne s’écoulait pas de sa plaie.
 
« Si seulement tu étais moins lâche, Sarah…
- Je n’ai jamais voulu de toi !
- Tu te drapes encore de mensonges, ma chérie… Tu t’auréoles de douces illusions en faisant de moi le grand faussaire de ton existence. Je ne suis qu’un outil, Sarah, une arme, certes puissante, mais j’obéis à la volonté de mon hôte.
- Faux… C’est faux !
- Sois honnête avec toi-même, et tu sauras que c’est vrai. »

 
Garo se rapprochait du corps de la femme, et lui ordonna de se relever. Un « Debout » sonore et fort, face auquel il n’eut que le silence. Pourtant, Sarah respirait toujours, mais semblait véritablement sonnée. Allait-elle pouvoir se remettre rapidement de cette situation ? Garo, de son côté, allait toutefois rapidement avoir l’occasion de rencontrer d’autres adversaires, car, pendant ce temps, d’autres individus s’approchaient.
 
Le propriétaire hargneux était en réalité membre d’un des gangs locaux. Il ne s’agissait pas des Red Boobs, mais des Royal Bears. Les Ours, comme on les appelait, dirigeaient le secteur, et la confusion générale avait évidemment excité le gang. Toutefois, et alors qu’ils étaient en train de s’armer, Garo et Pezzini avaient fait irruption, bouleversant leurs plans. Rivaux des Red Boobs, ils avaient entendu parler de la destruction de l’entrepôt, et les quelques témoins sur place, notamment des badauds ou des clochards, avaient longuement décrit un homme torse nu, avec des yeux de déments, et une chevelure en hérisson. Une étonnante description qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à l’homme qui avait fait irruption dans l’appartement d’un Royal Bear.
 
Cependant, si les Red Boobs disposaient d’armes blanches, les Royal Bears sortirent de l’immeuble en arborant des fusils à pompe, des pistolets-mitrailleurs, des fusils d’assaut, et même un lance-grenades. Un équipement de pointe qui confirmait une théorie en cours au sein de la police tekhane, selon laquelle les gangs des ghettos étaient armés et entraînés par des milices rebelles pour désorganiser l’État tekhan de l’intérieur.
 
« Alors, les voilà… Les fils de pute qui prennent le quartier pour une cour de récré’ entre anomalies mutantes… »
 
L’homme qui parlait d’une voix forte et rauque avait la peau noire. Chauve, il arborait sur le visage une série de dents en or, lui valant le surnom de « Golden Teeths », ou juste « Golden ». Golden, donc, les observa silencieusement, ses yeux cybernétiques commençant déjà à les analyser, mais s’attardant surtout sur l’étonnante armure recouvrant la sensuelle femme à côté de Garo.
 
« J’ai rien contre toi, mon frère. T’as massacré les Red Boobs, c’était du propre, même… Mais j’ai pas confiance. Et je veux cette nana. Sa putain d’armure, là, je vais pouvoir me faire les couilles en or en la refourguant ! »
 
Se battre semblait délicat, car, depuis les fenêtres de plusieurs appartements, d’autres Ours s’étaient positionnés, pointant leurs armes sur Garo.
 
« Allez, casse-toi, ou je te bute, mi hermano. »
 
Sarah, elle, restait toujours inerte, son crâne toujours légèrement déformé, mais son armure remuant sur place, comme pour se régénérer d’elle-même…
DC d’Alice Korvander.

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 23 vendredi 23 février 2018, 22:44:27

Musique d’ambiance

Tch !

L’inconnue et Garo n’étaient plus seuls : des membres d’un gang débarquèrent dans la rue. De leur chef, le fugitif ne vit à travers sa vision embrumée qu’une forme sombre aux dents scintillantes mais ses paroles étaient loin d’être d’or, mêlant familiarités déplacées et menaces sous-jacentes  : après l’avoir traité de fils de pute, l’homme annonça à Garo qu’il n’avait rien contre lui mais qu’il voulait la fille et qu’il le tuerait s’il se mettait en travers de son chemin.

Du coin de l’oeil, le jeune homme vit une partie des sbires les encerclaient lentement tandis que d’autres se plaçaient aux fenêtres des appartements dominant la rue. Des claquements métalliques se firent entendre, le bruit de chargeurs qu’on enclenchait et des fusils d’assauts qu’on armait : les Ours avaient sorti leur arsenal, probablement prêts à en découdre avec les forces Tekhannes, mais c’est sur lui qu’ils comptaient le gaspiller.

Garo se mordit la lèvre inférieure : en temps normal, il leur aurait réglé leur compte pour leur apprendre à vouloir voler SA proie ! Mais il n’était vraiment pas en état de s’en prendre à un gang aussi bien armé, surtout dans une position aussi peu favorable, alors il se força au calme. Il baissa les yeux sur Sarah : la jeune femme était toujours inconsciente, mais son armure semblait encore active..

Le fugitif poussa un long soupir et se tourna vers Golden en haussant des épaules, un rictus aux lèvres :

Demandé si gentiment… De toute façon, elle est out.

Il s’approcha alors nonchalamment du chef comme si ses blessures n’étaient rien, se forçant à ne pas boiter, faisant fi des nombreuses armes qui étaient braquées sur lui, et s’arrêta à distance respectable, en faisant bien en sorte de ne pas montrer la moindre animosité. Golden ne lui faisait pas confiance ? Tant mieux, lui non plus. Il ne croyait pas une seconde que le chef de gang allait le laisser partir tranquillement : cela sentait la rafale dans le dos à plein nez. Il était temps de jouer la comédie. Quand Garo reprit la parole, il parut presque content de cette rencontre :

Je vois que toi et tes hommes êtes prêts à en découdre avec les Tekhannes. C’est le bon moment de faire payer ces garces : j’ignore comment mais tout leur système est tombé ! Tu savais que même Starlight a été affectée ? je l’ai vu à genoux !

Il ricana et jeta un coup d’oeil en arrière : des hommes commençaient à approcher de Sarah. Si son instinct était bon, le système d’auto-défense allait s’activer et s’occuper de ses ordures. Il fallait juste qu’il gagne un peu de temps.. Il reprit d’une voix rauque :

Prends l’armure, je m’en tape. Par contre j’ai un petit truc à te demander.. Vu que j’ai réglé leur compte aux Red Boobs, t’es le nouveau boss du secteur, non ? Grâce à moi tu vas pouvoir contrôler leurs trafics et leurs blocks. De plus il doit y avoir deux-trois escouades de la GeoArmy hors d’état de nuire dans le coin : de quoi se faire un bon paquet de blé avec leurs armes et leurs armures ! Il y a peut être même Butterfly qui traîne quelque part.. Mais évite Starlight, j’ai peur qu’elle soit de très mauvaise humeur quand elle va se réveiller...

Garo fit craquer son cou en laissant le temps à Golden le temps de digérer ses paroles : un mélange de promesses de richesses incommensurables mais également de témoignages glissés négligemment sur la dangerosité de l’homme ensanglanté qui se tenait devant lui. Le tout pour que Garo puisse amener sa demande, en souriant :

La fille.. Je veux la fille .. vivante. Je te laisse tout le reste, et je disparais. Mais elle, je la veux.. Et elle va payer, oh oui elle va payer pour tout ce qu’elle m’a fait.

Le fugitif offrit à Golden son sourire le plus pervers, tout en passant sa langue sur sa lèvre supérieure, léchant le sang qui coulait dessus.

Tu me dois bien ça, non ? Qu’en dis-tu … mon frère ?

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 24 lundi 26 février 2018, 00:54:36

Golden était une petite frappe locale, un individu né dans le ghetto, et qui n’en était jamais sorti, si ce n’est pour faire de la prison. Le quartier, c’était son ADN, son horizon, et il savait que les choses évoluaient. Il n’y avait pas que les Tekhanes, mais aussi le trafic d’armes, qui, ces derniers temps, avait connu un accroissement subit. Son Of Men, une milice masculine paramilitaire, armait les gangs. Les Red Boobs avaient été écartés du deal, pas comme les Blade’s Teeths, le gang de Golden. Les Teeths allaient profiter de l’occasion, mais, maintenant que Golden voyait cette redoutable armure de combat, il était tenté. En revanche, il ne souhaitait nullement s’en prendre à ce gus, car il avait vu de quoi il était capable. L’homme était d’accord pour qu’il prenne l’armure, mais il voulait la nana. Avec un aplomb impressionnant, il se rapprocha de Golden, et demanda s’ils avaient un deal.

Le criminel émit une légère moue pincée, ses dents dorés brillant légèrement, et hocha la tête, sa main venant taper celle de l’homme.

« Deal. On a un garage pas loin, on trouvera un moyen de retirer cette putain d’armure. Fais ce que tu veux de la nana ensuite. En marche ! »

Deux hommes avaient attrapé le corps inanimé de Sarah, sans que les tentacules défensifs n’émergent, signe que la femme était bien endommagée. Ils s’avancèrent ensuite, pendant que les tireurs aux fenêtres se repliaient prudemment... Mais la situation ne tarda pas à connaître une nouvelle embellie. Une explosion résonna à proximité, et des moteurs pétaradants de scooter se firent entendre.

« Les Bone’s Reapers ! »

Plusieurs scooters arrivèrent alors, avec, à leur bord, des individus équipés de pistolets-mitrailleurs oud e Cocktails Molotov, qui se mirent à arroser la rue. L’un des hommes de Golden se reçut plusieurs balles dans le torse, et s’écroula à terre, pendant que les Cocktail Molotov fusèrent dans les airs, explosant au sol, contre les voitures, et même dans un appartement. Des balles fusèrent également sur les façades des immeubles, tandis que des Reapers vinrent à terre. Ils portaient des gilets noirs et jaunes, avec des casques améliorées, et se mirent à les canarder.

« Putain, ils ont traversé tout le quartier !
 -  Flinguez ces chiens ! »

Certains disposaient de lance-grenades, et tirèrent, les tirs provoquant des sifflements, avant d’exploser contre les immeubles, faisant tomber des bris de verre dans toute la rue. Golden répliqua avec son pistolet, utilisant une pupille améliorée pour guider les tirs, faisant presque mouche à chaque fois. Cependant, les casques des Reapers comprenaient aussi des systèmes d’assistance de visée, les rendant redoutables. De plus, les scooters continuaient à rouler à vive allure, canardant tout ce qui bougeait. La partie se compliquait sensiblement face à cette guerre de gangs, mais, rapidement, les défenseurs dans les immeubles ripostèrent, mitraillant les assaillants.

Des grenades supplémentaires jaillirent, et provoquèrent une violente explosion. Des lézardes et des fissures se répandirent le long d’un plancher.

« Oh merde, ça s’écroule !
 -  PUTTT... !! »

Golden entendit alors un grand fracas, tandis qu’un étage s’effondrait sur un autre, provoquant un bruit terrible, comme si une bombe venait d’éclater à l’intérieur de l’immeuble. Une épaisse couche de fumée s’échappa de l’immeuble, et recouvrit la zone, perturbant les machines et les systèmes de visée électronique. Mais, en soi, le fait que ces appareils remarchent signifiait que la bombe IEM commençait déjà à être battue.

« On se casse ! hurla Golden au milieu des éternuements, tirant au hasard. Emmenez la fille, appelez des renforts ! »

Les Teeths traînèrent Pezzini, et le groupe rejoignit une ruelle fermée par une grille. Du pied, Golden l’ouvrit, et courut dans une ruelle, pour tomber sur une bande de casseurs. Ils portaient des battes de base-ball, des cagoules, et frappèrent Golden au visage. La batte le cloua au sol, et l’un de ses hommes pointa son pistolet sur le casseur, lui tirant dessus.

« ANARCHIE !! ANARCHIE !!
 -  Enculés de fils de pute... grogna Golden en se redressant difficilement.
 -  C’est le bordel, Boss, tout le quartier fout le camp !
 -  La vache, cet enfoiré... Bon, on file vers le garage ! »

Dans la rue, le chaos continuait à régner entre les Teeths et les Reapers. Et, tandis que Golden s’avançait, sonné, le sang coulant de son crâne, il vit une vitre exploser en hauteur, un homme tombant en hurlant, défenestré par un autre. Devant, une voiture explosa encore. Ailleurs, un groupe dansait torse nu autour d’une carcasse de voiture enflammée, tandis que, ailleurs encore, des casseurs avaient coincé un homme au milieu de pneus, et avaient enflammé son corps. La carcasse brûlait encore quand Golden et ses hommes s’approchèrent.

Le chaos le plus complet régnait dans le quartier, un véritable déferlement de violence et de rage...
DC d’Alice Korvander.

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 25 samedi 03 mars 2018, 12:29:20

Golden s’avéra étonnamment raisonnable pour un gars du Ghetto : après un instant d’hésitation, il accepta l’offre gagnant-gagnant du fugitif. Il était définitivement plus sensé que ces crétins de Red Boobs ! Cela offrit un instant de répit à Garo mais la suite ne se déroula pas exactement comme il l’avait prévu ..

Non seulement l’armure de la policière ne réagit absolument pas alors que deux hommes s’étaient emparés d’elle, mais les nouveaux alliés improbables se retrouvèrent aussitôt assaillis par un gang à scooter !

Que .. !


Musique d’ambiance

En un instant, la rue se transforma en véritable champ de bataille : les rafales d’armes à feu couvrirent les cris de part et d’autre, tandis que de redoutables projectiles volaient en tout sens. Qu’est ce que c’était ce bordel ? Pourquoi les gangs se battaient entre eux ? Cela dépassait totalement la logique simpliste du jeune homme : pour lui, les habitants du Ghetto auraient dû naturellement se liguer contre l’autorité Tekhanne et non s’entretuer, mais Garo avait encore beaucoup à apprendre sur l’univers qui s’étendait au delà des quatre murs du laboratoire dans lequel il avait été élevé ..

Le fugitif rattrapa du bout des doigts un cocktail molotov qui filait droit sur lui et le renvoya immédiatement à l’envoyeur d’un geste souple : le pilote de scooter s’embrasa aussitôt et tomba au sol en hurlant. Garo se mit à l’abri après avoir envoyé s’écraser contre un mur un autre malfrat en noir et jaune d’un coup de pied sauté, alors que des balles sifflaient autour de lui et que des morceaux de verre tombaient des bâtiments. Les hommes de Golden ripostèrent lourdement depuis les fenêtres, mais les Bone’s reapers réagirent par des tirs de grenade qui firent s’effondrer une partie d’un bâtiment.

Un nuage de poussière s’abattit sur eux, plongeant la scène dans un brouillard digne d’une hiver nucléaire. Golden annonça que c’était l’heure de se barrer et il admit que c’était une bonne idée. Le fugitif suivit le groupe et profita de la visibilité réduite pour s’occuper d’un Royal Bear qui s’était imprudemment aventuré entre eux avec son scooter : une main surgit du nuage gris et se referma sur le casque du pilote avant de l’envoyer se fracasser le crâne contre le sol.

Devant, Golden rencontra des ennuis sous la forme d’une batte de baseball en pleine face et de cris délicieusement
punks appelant à l’anarchie. Comme beaucoup de problèmes dans le Ghetto, ceux-ci furent résolus à grand coups de flingues, et le petit groupe put reprendre sa progression.
Mais des scènes d’apocalypse se dressèrent sur leur chemin, comme si le diable lui même avait ouvert les vannes contenant toute sa perversité et de sa malfaisance. Ce n’étaient plus des hommes qui se tenaient devant eux mais des bêtes animés par leurs plus bas-instincts et leurs pulsions les plus viles.

Alors que le groupe passait à côté de la carcasse calcinée en se retenant de vomir, un junkie nue et couverts de cicatrices surgit d’entre des tas de détritus et se jeta sur les hommes qui portaient Sarah, en hurlant :

Pu-Pute ! Je vais b-baiser cette pu-pute !!

Le coup de pied l’atteignit en pleine tempe et l’envoya s’écraser contre un container. Il glissa le long de l’acier en laissant une large trace de sang. Les Royal Bears, surpris, virent Garo qui venait de les rejoindre, la jambe encore levée. Il cracha entre ses dents :

Répugnant..

Tout son être transpirait du dégoût qu’il ressentait à l’instant présent. Pendant un instant - aussi bref soit-il - on offrait la liberté à ces hommes, et tout ce qu’ils trouvaient à faire c’était “ça” ?? On ne pouvait même pas les qualifier d’animaux, c’était une insulte pour les autres espèces, ils n’étaient que des déchets, des dégénérés. A côté d’eux Golden et ses hommes passaient pour des êtres fréquentables, c’était dire !

Les échos de tirs et d’explosions qui résonèrent derrière eux leur rappelèrent très vite que l’affrontement avec les Bone’s Reapers continuait, Golden mena donc au pas de charge ses hommes, évitant autant que possible les regroupements de punks, et menaçant de leurs armes ceux qui se montraient trop entreprenant. Cela fonctionna pendant un temps, mais une rumeur s’amplifia au fur et à mesure de leur progression, se répercutant de murs en murs : ils transportaient une femme avec eux !

Le nombre de tarés qui les regardaient la bave aux lèvres ne faisait qu’augmenter, comme s’ils se multipliaient dans les ténèbres. Un Royal Bear fut soudain poignardé par un junkie surgit de nulle part, et si l’assaillant termina criblé de balles dans la seconde qui suivit, des rugissements secouèrent la rue ! Ils étaient encerclés par une meute ! Golden abattit un second homme qui agitait une barre de fer rouillé à proximité de lui, mais cela ne fit qu’exciter encore plus les junkies.

Bandes d’enculés. Siffla Golden
- Alors Face d’or ? On dirait que t’as pas envie de partager ton jouet avec nous ?

Les Royal Bears eurent un mouvement de recul quand une immense ombre sortit d’un bâtiment. C’était un colosse aux longs cheveux noirs et au visage difforme barré d’une cicatrice purulente. Il faisait trois têtes de plus que tous les autres hommes présents, et un tablier recouvert de sang cachait un torse aux muscles saillants qui semblait à l’épreuve des balles. Mais le pire était son regard pervers qui laissait entrevoir les mille scénarios cauchemardesques qu’il imaginait pour ses victimes dans son esprit malade.

Une goutte de sueur coula le long du front de Golden :

Merde, l’Ogre .. Manquait plus que lui.
- L’Ogre ?
- C’est un psycopathe. Le pire que tu puisses imaginer. Il s’amuse avec les femmes et les enfants. Il les viole, les tue et les bouffe. Et s’ils ont de la chance, il le fait dans cet ordre. C’est un putain de monstre !
- Aah ?
- T'inquiètes pas, t’es aussi mon style mon mignon aux cheveux argentés. Je vais te baiser comme on t’a jamais baisé ! Et je vais te bouffer en même temps !

Golden braqua le colosse aussitôt mais Garo rabaissa son arme du plat de sa main. Il répondit au regard interrogateur du noir par un ton calme, bien qu’une veine ressortant sur sa tempe trahissait son énervement :

Gaspille pas tes balles pour ce genre de déchet ..


Musique d’ambiance

Le fugitif, couvert de sang et de poussière mélée, s’avança vers l’Ogre et il paraissait bien frêle par rapport au lui : il ne lui arrivait pas au torse et devait peser trois fois moins ! Et c’était sans compter les deux hachoirs capable de découper un boeuf que le psychopathe sortit de son dos ! L’Ogre ricana avant de pousser un hurlement à faire trembler les murs et s’élança avec une célérité surprenante sur le jeune homme.

Crève  !

Le colosse balança ses deux bras pour découper Garo au niveau du tronc, mais celui-ci disparut de son champ de vision. Surpris, L’Ogre le chercha des yeux un instant avant de voir un éclat argenté en dessous de lui : le jeune homme était entré dans sa garde et il lui balança un coup de la paume de sa main dans le menton.
Le colosse fit un pas en arrière mais se ressaisit aussitôt et tenta de refermer ses bras pour attraper l’insolent, mais ce dernier avait déjà glissé sur le côté et plongea ses doigts dans le flanc gauche de l’homme pour saisir une de ses côtes flottantes.

Qu’est ce que tu … ?

Dans un craquement sonore, il brisa la côte en tournant brusquement son poignet et fit hurler de douleur l’ogre qui balança son bras en arrière. Mais Garo évita à nouveau son coup, et lui fracassa la rotule du genou d’un coup de pied ! L’ogre hurla de plus belle et tenta à nouveau de se défendre, mais il ne pouvait rien faire contre un tel adversaire ! Ses cris étaient ponctués du craquement de ses os et de ses articulations : Garo s’acharnait sur lui avec une violence inouïe comme s’il n’était qu’un punching ball, libérant toute sa rage et sa frustration cumulée !
Aux hurlements de la malheureuse victime s’ajoutèrent bientôt les ricanements incontrôlés du prototype de laboratoire :

Wahahahaha ! C’est ça votre monstre ?! … C’EST ÇA VOTRE MONSTRE !?!

Après une série de coups fulgurants, Garo envoya le colosse à terre d’un formidable coup de pied dans la tête. L’Ogre rebondit plusieurs fois avant d'atterrir face contre terre, gémissant pitoyablement. Voyant les pieds du jeune homme approcher, il essaya d’articuler quelques mots à travers sa mâchoire brisée :

Pi-Pi .. Pitié ..

Pour toute réponse, Garo lui piétina le dos et lui brisa une de ses dernières côtes encore en état. L’Ogre tressaillit, des larmes coulant à flot sur son visage, mais le fugitif n’en avait pas encore finit avec lui… Garo se posa sur l’homme, les deux genoux sur ses omoplates et lui releva la tête, en s’assurant que tous les punks des alentours pouvaient voir son visage sanguinolent et ravagé par la douleur. Un sourire dément apparut alors au coin de ses lèvres :

Vous n’avez aucune idée de ce qu’est un vrai monstre !

Avant que l’Ogre ne puisse pousser une dernière plainte, Garo enroula ses bras autour de son crâne, banda tous les muscles de son corps, et dans une explosion de rage lui dévissa littéralement la tête dans un craquement horrible et un geyser de sang ! Un gémissement d’horreur parcourut le mob de punks qui reculèrent, terrifiés. Le jeune homme se releva en haletant, et tendit à bout de bras la tête de l’Ogre qu’il tenait par les cheveux. Il la jeta alors vers les junkies qui s’écartèrent précipitamment et, après leur avoir laissé quelques secondes pour réaliser ce qu’il venait de se passer, il s’adressa à eux de son ton le plus féroce :

Je suis Garo ! Et elle est ma proie !.. Alors si vous voulez me la voler, vous pouvez tous aller crever en enfer !!



Après s’être assuré que tous avaient bien saisi le message, Garo se dirigea à nouveau vers Golden et ses hommes, qui le regardèrent, eux aussi terrifiés. Même s’il se faisait toujours passer pour leur allié, cette démonstration de force leur était également destinée, car le spectacle de ce massacre n’était qu’une mascarade destinée à décourager quiconque voudrait s’en prendre à la policière ou à lui : sa toute puissance n’était qu’une illusion. En réalité il était à bout de force, et il avait d’ores et déjà dépassé toutes ses limites d’endurance et de résistance à la douleur. Il n’arrivait à rester conscient que par une force de volonté démentielle, et s’il avait fait preuve d’un tel acharnement sur l’ogre, c’est parce qu’il était plus facile de terrifier cette bande de junkies par cette acte, que de les affronter tous…

Mais ce n’était qu’une solution désespérée et temporaire : il sentait un froid glacial l’envahir insidieusement et sa vision était plus trouble que jamais. Il glissa ses mains dans ses poches pour ne pas que les Royal Bears les voient trembler… Il devait trouver rapidement un moyen de se débarrasser de Golden et de ses hommes : malgré les apparences, il n’accordait aucune confiance au leader noir et n’avait pas la moindre intention d’aller jusqu’à leur “garage” car en réalité il voulait la fille ET l’armure ! Et puis, il était presque sûr que Golden lui réservait une balle dans le dos ..

Alors à la prochaine occasion, dès que les Royal Bears seront seules dans une ruelle ou dès qu’un autre assaillant fera diversion, il en profitera pour mettre Golden et ses hommes hors d’état de nuire, pour se tirer de ce foutu Ghetto et enfin rejoindre la mystérieuse adresse fournie par le Prophète. Et pour la fille .. il tomberait probablement sur une patrouille Tekhanne près de laquelle il pourrait laisser son corps inanimée. Mais est ce qu’elle valait vraiment la peine de prendre de tels risques ?

C’est encore loin ton garage ?” Demanda-t-il à Golden sans le regarder, craignant qu’il ne décèle la faiblesse masquée derrière ses yeux incandescents.
« Modifié: samedi 03 mars 2018, 12:35:41 par Garo »

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 26 lundi 12 mars 2018, 01:08:37

Sarah était toujours inerte, traînée par les hommes de Golden. C’est ce qui fit qu’elle ne réagit pas quand l’Ogre les affronta. Sur place, Golden assista, médusé, l’impossible combat entre Garo et l’Ogre. Il avait entendu de quoi Garo était capable face aux Red Boobs, et était donc favorable à l’Ogre. Il était aussi massif que rapide, polyvalent et meurtrier, une incroyable machine à tuer qui avait réussi bien des exploits. Golden fut donc extrêmement surpris de voir le combat se réusmer en un massacre à sens unique. Rapide et meurtrier, Garo martyrisa l’Ogre, le cliouant au sol, et, sous le regard effrayé de ses hommes... Décapita l’Ogre.

« Sainte mère... »

Golden regarda Garo balancer la tête de l’Ogre au sol, contemplant silencieusement l’homme, résistant à l’envie d’ordonner à ses hommes de le tuer sur place.

« Il a buté l’Ogre ... Il a buté l’Ogre ! » s’exclama l’un de ses hommes.

Aussi incroyable que ce soit, c’était pourtant le cas... L’Ogre était mort, et Garo retourna vers eux, demandant à Golden s’ils étaient arrivés. Golden lui rétorqua silencieusement que le garage était proche, tout en ayant conscience que leur relation allait bientôt se terminer. Sur ce point, on pouvait dire que le bandit avait une sorte de sixième sens, et, là, il sentait que les choses allaient se compliquer.

Le groupe rejoignit une ruelle, et, de la main, Golden fit signe à deux de ses hommes de fermer la marche, tout en s’éloignant un peu de Garo. Sa main se saisit de son pistolet, sous ses vêtements, et Garo put entendre des déclics dans son dos. Les deux hommes restés en retrait pointaient leurs armes sur lui, et les deux devant, tenant Sarah, la relâchèrent, en se retournant également, le braquant à son tour.

« Navré, mon pote, mais, dans les affaires, quand il y a un doute... »

La situation allait se compliquer... Quand de puissantes détonations résonnèrent brusquement depuis la rue. Des balles perforantes, qui massacrèrent sur place les deux tueurs fermant la marche.

« Putain ! Les Black Squadrons !
 -  Oh m... »

Des balles supplémentaires traversèrent la ruelle. Même pour Garo, de tels tirs auraient été particulièrement meurtriers. Les Black Squadrons n’étaient pas l’un des multiples gangs du ghetto, mais des troupes tekhanes très particulières, composées exclusivement de fantassins masculins. D’aucuns auraient pu croire qu’une certaine solidarité des sexes aurait pu conduire les Black Squadrons à faire preuve de tolérance, mais il n’en était rien. Les membres composant ces escouades étaient souvent d’anciens criminels, des prisonniers qu’on avait drogué, et qui avaient subi un lavage de cerveau.

Les Black Squadrons venaient d’être déployés pour faire le ménage, et leurs balles tuèrent les deux autres hommes de Golden. Ce dernier eut la présence d’esprit de bondir par une porte dérobée longeant le mur, et tomba sur le sol d’un trottoir. Se relevant rapidement, il se mit à courir.

Au même moment, Sarah bondit sur le côté, faisant un saut en avant, rejoignant une rue devant elle, mais fut rapidement heurtée sur sa droite par un puissant fourgon blindé surmonté d’une tourelle de défense automatique. D’autres Black Squadrons en descendirent, et mitraillèrent les proches émeutiers, abattant des individus qui avaient vainement lâché sur le fourgon des Cocktails Molotov. Les flammes léchèrent vainement le fourgon, ainsi que les combinaisons ignifuges des Escadrons de la Mort. Se relevant rapidement, Sarah se mit à courir à son tour, se réfugiant à son tour dans un immeuble, passant par une fenêtre, pour atterrir précisément dans le garage des hommes de Golden.

« Foutez le camp, les gars, hurla Golden, les Escadrons Noirs sont là, les putains d'Escadrons Noirs ! »

Sarah, de son côté, avait commencé à reprendre ses esprits...
DC d’Alice Korvander.

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 27 vendredi 16 mars 2018, 01:04:42

Avant même d’entendre les déclics derrière lui, Garo savait ce qui se tramait. Il avait ressenti la tension qui flottait dans l’air, les mouvements nerveux des malfrats qui le précédaient, les ordres silencieux du chef de gang aux dents en or.. La question n’avait jamais été de savoir si la trahison allait avoir lieu, mais quand. Et par qui ! Si Golden n’avait pas levé son arme contre lui à l’instant, le fugitif se serait de toute façon occupé de ses hommes et lui avant d’être sorti de la ruelle. Il se demanda si le noir l’avait sentit ..

Oh ? Tu n’as donc aucune parole ? Ha ha .. Moi qui croyait que ..

Le jeune homme ensanglanté n’eut pas le temps de se retourner pour faire face à Golden, que l’enfer se déchaîna. Garo se jeta de côté alors que plusieurs Royal bears furent déchiquetés par des tirs, et avant de pouvoir formuler le moindre début d’interrogation dans son esprit, la réponse explosa dans les airs :

Putain ! Les Black Squadrons !

Tch ! Manquait plus qu’eux ! Les Tekhannes avaient finalement lâché leurs chiens : c’était l’heure de la curée !
Les Royal Bear tombaient un à un, ils n’étaient pas de taille face à ces animaux de laboratoire surarmés. Golden, qui s’avérait décidément bien plus intelligent que la moyenne dans ce Ghetto, réussit à prendre la tangente. Et quel ne fut pas la surprise de Garo de voir la policière se relever d’un coup et s’enfuir à son tour !

Hey !

Stupéfié, il eut à peine le temps de lever le bras qu’elle fut percuté par un véhicule blindé, qui vomit une escouade entière prête à dessouder tout ce qui bougeait. Mais Garo n’eut guère le loisir de s’inquiéter de l’état de la jeune femme, car la tourelle menaçante ornant le fourgon se tourna aussitôt vers lui.

Et m…

La rafale déchira l’air là où, un instant auparavant, se tenait le fugitif : les tirs poursuivirent la silhouette d’argent et d’écarlate grâce à à une caméra thermique et au système de verrouillage automatique embarqué. Les projectiles de gros calibre éventrèrent le bâtiment dans lequel Garo venait de plonger, traversant les cloisons comme si elles étaient en papier de cigarette, et traquèrent impitoyablement leur cible à travers les pièces et les étages, massacrant unilatéralement tous les malheureux occupants qui auraient pu s’y trouver.

La proie de la machine de mort traversa dans une course folle le bâtiment, défonçant portes et cloisons, mûe par son seul instinct de survie. Et alors que Garo arrivait à l’extrémité du bâtiment marquée par une ultime vitre qui donnait sur le toit du bâtiment d’à côté, le système automatique, constatant son inefficacité à traiter sa cible, désactiva la tourelle pour déployer la seconde arme du véhicule : un lance-grenade.

Le fugitif ne sut jamais si c’était lui qui avait sauté ou si c’est le souffle de l’explosion qui l’avait projeté à travers la vitre. Virevoltant dans les airs, il vit une seconde grenade le manquait de peu et se perdre un pâté de maison plus loin, tandis qu’une troisième frappa le bâtiment quelques instants avant qu’il n’atterisse dessus.
Garo traversa un nuage de fumée noire brûlant avant de se réceptionner brutalement sur le toit, mais à peine s’était il relevé que le sol, fragilisé par l’explosion, céda sous ses pieds et il passa au travers. Battant des bras et des jambes au milieu des débris, il percuta violemment une première poutre métallique, tenta de se rattraper à une seconde sans succès avant de venir s’écraser sur un fourgon des Royal Bears.

Car oui, le fugitif avait atterrit dans le Garage mentionné par Golden, mais les occupants étaient si paniqués par l’arrivée des Black Squadrons et par les tirs qui frappaient le bâtiment, qu’aucun d’entre eux n’avait remarqué la chute de l’ange sanglant. Sauf un, ou plutôt une…
Un bras pendant en dehors du toit du fourgon sur lequel il était étendu, Garo faillit s’étouffer dans son propre sang avant de parvenir à rouvrir les yeux, la tête tournée sur le côté. Et la première chose qu’il vit fut la policière, debout, juste à côté du fourgon. Cette vision lui arracha un sourire satisfait, tout à fait incongru dans cette situation et il cracha, plus qu’il ne parla :

Hé .. Enfin réveillée ? .. T’en auras mis .. du temps .. Hé .. hé hé ..

Son début de ricanement se termina dans une crise de toux sanglante et quiconque aurait pu croire qu’il était sur le point de rendre l’âme. Une nouvelle explosion secoua le bâtiment et éventra une façade, provoquant une pluie de débris et un début d’incendie.

Ils arrivent !!

Les coups de feu se rapprochaient de plus en plus. Quelques Royal Bears tentèrent de riposter, mais la plupart embarquèrent dans leurs véhicules modifiés pour tenter de se tirer de là le plus vite possible ! Dans quelques instants, les escadrons de la mort allaient débarquer.

Indifférent à l’agitation des lieux, Garo se releva dans un effort surhumain, semblant être sur le point de s’écrouler à chaque instant. Il commença à lever une main en direction de Sarah, comme pour la pointer du doigt, mais il laissa retomber son bras, incapable de finir son geste. La respiration difficile, il vacillait sur place et son regard était si voilé qu’il était difficile de savoir s’il distinguait réellement la jeune femme ou s’il ne faisait que deviner sa présence.. Malgré tout, son sourire s’agrandit et il s’adressa à elle depuis le haut du toit du fourgon où il se tenait, d’une ton résolu, teinté d’excitation :

Fais en sorte de ne pas crever ! .. La prochaine fois.. ça sera uniquement toi .. et moi .. seuls ! Sans personne pour nous interrompre !

Garo lui adressa un dernier sourire carnassier alors qu’un véhicule explosait dans le Garage. Alors que le feu et le carnage se propageait, le jeune homme ensanglanté disparu dans la fumée.

Sarah Pezzini

Humain(e)

Re : La Traque [Garo]

Réponse 28 lundi 19 mars 2018, 00:55:14

Les Black Squadrons étaient un corps militaire d’élite, affecté à des opérations intensives. Ils étaient très souvent d’anciens criminels, comme les vandales et les casseurs qui sévissaient ce soir, à qui on avait affaire le choix entre, soit un séjour à la Prison Eternum, soit d’être des cobayes dans des expériences militaires. Autant dire que beaucoup optaient pour la deuxième option. Les Black Squadrons étaient officiellement une force militaire, qui ne dépendait donc pas de la police. Quand ils étaient déployés, ils faisaient souvent du ménage. En soi, ces escouades étaient des prototypes,. À terme, les Tekhanes envisageaient de les déployer massivement contre les Formiens. Pour l’heure, ils s’en prenaient aux bandes de pillards, avec un seul mot d’ordre : tirer sur tout ce qui bouge. Eux ne lisaient pas le sdroits des criminels. En temps normal, les gangs fuyaient quand les Black Squadrons arrivaient, mais, ce soir, l’ambiance dans le ghetto était survitaminé. Le fourgon qui avait bousculé Sarah disposait d’une puissante tourelle, qui se mit à tirer rageusement, avant qu’une porte ne s’ouvre sur un balcon. Deux bandits arrivèrent, tenant un lance-missiles, et un tir fusa sur le flanc du fourgon, provoquant une violente explosion. La tourelle pivota, et arrosa le balcon. Des tirs puissants, de gros calibre, qui arrachèrent un bras, défoncèrent des morceaux de placo. Cependant, d’autres gangsters arrivèrent, lançant des grenades, des bombes incendiaires. Les Black Squadrons disposaient d’armures renforcées, mais même eux n’étaient pas immortels.

À l’intérieur du garage, la tension était à son comble. C’était l’un des repaires centraux des Royal Bears, abritant, non seulement des voitures volées, mais aussi des stocks d’armes. Les Bears attrapèrent des fusils d’assaut, des mitraillettes, sortant dehors pour affronter l’escouade tekhane. D’autres restaient à l’intérieur, cherchant à contacter des renforts. L’électricité n’était toujours pas revenue au niveau des infrastructures.

Quant à Sarah, elle s’était abritée derrière une voiture en réparation. Clignant des yeux, son heaume se retira enfin, et elle respira lourdement. Elle avait vu tout ce qu’il s’était passé, mais de très loin. La décharge lui avait fait très mal, et, encore une fois, le Witchblade l’avait soigné. Maintenant, elle n’avait plus d’autres options que d’user de son artefact. Même les policières étaient menacées contre les Black Squadrons. Ils n’obéissaient à rien d’autre qu’à leur instinct. Des individus très violents, particulièrement dangereux. Leur seule utilisation était une aberration, et ils n’étaient utilisés que très rarement, et généralement dans des situations désespérées.

*Et là, avec le black out général... Il n’y a plus personne pour les contrôler.*

Sarah devait fuir d’ici. Elle ignorait où se trouvait Garo, sa cible initiale, mais il ne s’agissait maintenant plus uniquement de lui. Elle n’avait pas non plus oublié les personnes qu’elle avait massacrés, mais Sarah n’avait pas le temps de se sermonner outre mesure. Il fallait comprendre ce qui avait généré ce chaos. Impossible que cela vienne juste de Garo.

*C’est indéniable, il y a quelque chose qui m’échappe...*

Sarah se releva lentement, et chercha une arme à proximité, avant de se rappeler qu’elle disposait du Witchblade. Elle se rapprocha d’un fourgon quand le plafond s’effondra brusquement, et une masse solide tomba en plein sur le véhicule. Surprise, Sarah vit...

« Toi ?! »

C’était lui ! L’homme qu’elle avait affronté tout à l’heure. Éberluée de lui tomber dessus comme ça, elle n’eut pas le temps de réagir davantage. Plusieurs Bears apparurent alors, hurlant que les Black Squadrons se rapprochaient. Les malfrats se ruèrent alors vers toutes les sorties possibles, et des explosions supplémentaires résonnèrent. Des fumigènes emplirent la pièce, et Garo fila alors.

« Reviens ici ! »

Sarah remit son heaume en place, et s’élança à sa poursuite... Mais une bombe supplémentaire la déstabilisa, et elle tomba au sol. Se retournant, Sarah vit plusieurs Noirs approcher. Ils firent feu, usant de leurs lunettes de visée améliorée pour abattre les proches bandits. Sarah en vit un se rapprocher d’elle, et fornça les sourcils, tandis que plusieurs balles l’atteignirent. Seulement, cette fois, elle était préparée, de sorte que les balles ricochèrent sur son plastron. Une lueur s’illumina dans le creux de sa main, et elle envoya une décharge d’énergie, frappant les ennemis, provoquant une violente explosion qui repoussa deux d’entre eux. Un troisième Noir pointa son fusil sur elle, et tira une grenade. L’explosion envoya valser Sarah, qui défonça le mur de l’entrepôt, et s’étala dans un couloir Secouant la tête, elle regarda autour d’elle, et vit plusieurs corps à terre, sans aucun doute après leur rencontre contre Garo.

*Par où il est passé ?*

Se relevant, Sarah se mit à courir, cherchant des traces de sa proie, convaincue que, d’une manière ou d’une autre, il était lié à ce chaos global qui venait d’arriver...
DC d’Alice Korvander.

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Garo

Créature

Re : La Traque [Garo]

Réponse 29 samedi 24 mars 2018, 10:33:01

Contrairement à ce qu’avait pensé le fugitif, la réponse du Ghetto à l’intervention des Black Squadrons fut extrêmement virulente et si les commandos en noir faisaient un carnage, ils subirent également des pertes. La violence qui avait explosé au sein du quartier se retournait désormais contre ses oppresseurs, mais ce n’était pas encore assez, non. Les Black Squadrons étaient des mâles eux aussi, lobotomisés mais mâles quand même. Les Tekhannes ne se salissaient pas encore les mains, se contentant de laisser leurs esclaves se battre entre eux. Est ce que cela suffirait ? Ou est ce que le soulèvement allait finir par se répandre dans la métropole ? Garo ne comptait pas rester là pour le découvrir ..

Le jeune homme envoya dormir le dernier membre d’un groupe de punks qui lui était tombé dessus alors qu’il venait de quitter le garage de Golden par une porte dérobée. Contrairement à son habitude, Il n’avait pas fait de simagrées : le chef des junkies n’avait pas eu le temps de le menacer qu’il s’était retrouvé avec l’empreinte en trois dimensions de la semelle d’une chaussure sur son visage. S’occuper des autres fut tout aussi rapide : uniquement des coups de pieds pour préserver ses mains en mauvais état, pas d’actes ni de paroles inutiles. Simple, brutal, efficace. Les punks n’avaient sans doute même pas réalisé ce qui leur arrivait. Sans perdre de temps Garo s’empara du blouson d’un des hommes pour couvrir son torse nu et déguerpit alors que le bâtiment voisin était à nouveau secoué par des explosions…

Le fugitif respirait bruyamment, ruisselant d’une sueur qui se mélangeait à son sang et qui tombait en gouttes écarlates sur le bitume crasseux  : Ses blessures s’étaient réouvertes et la fièvre s’était violemment rappelée à lui, plus vive qu’auparavant. Encore une fois, il était au bord du précipice, prêt à s’écrouler à n’importe quel moment. Qu’il arrive encore à tenir debout ne cessait de l’étonner.  Après une course à travers les dédales du Ghetto, durant laquelle il évita avec soin de s’approcher de la moindre source de violence ou du plus petit attroupement, il s’appuya contre un mur le temps de reprendre son souffle.

Alors qu’il crachait ses poumons, un sourire apparut sous la capuche qu’il avait rabattu sur sa tête. Oh si bien sûr, il savait pourquoi il résistait à l’envie de se laisser happer par les ténèbres : il attendait avec impatience d’affronter à nouveau la policière ! Il ne doutait pas qu’elle survivrait, il la rencontrerait à nouveau et cette fois il la combattrait au meilleur de sa forme ! Un frisson d’excitation parcourut son corps, électrisant ses sens et lui permettant de continuer à avancer.

Le fugitif se dégagea du mur, laissant une marque de main sanglante sur le béton, et poussa un grognement. Un autre sentiment que l’excitation étreignait son corps : une soif intense qui lui brûlait la gorge aussi bien qu’une marque au fer rouge. Il lui semblait ne pas avoir bu depuis des années ! Il est vrai que depuis sa fuite du Centre il n’avait fait que courir et se battre, pas une fois il ne s’était accordé le moindre temps de repos.. C’était peut être le moment .. avant de tenter de quitter ce foutu Ghetto. Son oeil ensanglanté à demi-clos, Garo regarda autour de lui et discerna la silhouette d’une tour en béton qui dominait les autres bâtiments alentour.

"Je connais cet endroit…"

Des souvenirs brumeux d’une existence oubliée avaient mené ses pas jusqu’ici. Même s’il ignorait comment, il savait que cet endroit était un immeuble forteresse abritant une partie de “l’élite” du Ghetto : des mafieux en tout genre - trafiquants d’armes, de drogues, maquereaux et autres - y avaient installé domicile, et si les premiers étages comportaient essentiellement des baraquements pour leurs hommes de mains, des entrepôts, des laboratoires et des stocks d’armes, les étages supérieurs consistaient en des appartements hautement sécurisés que l’on pouvait qualifier de luxueux pour le quartier. En soit, les mâles opprimés avaient ironiquement essayé de reproduire à leur échelle l’oligarchie écrasante Tekhanne.

L’immeuble était plongé dans le noir, frappé lui aussi par la coupure d’électricité, mais une forte activité régnait à l’entrée. On aurait put croire que c’était celle d’un bunker ou d’une base militaire : pour accéder à l’immeuble, il fallait traverser plusieurs barricades garnis d’hommes lourdement armés avant d’atteindre de lourdes portes blindés qui semblaient pouvoir résister à un char d’assaut. Le fugitif nota plusieurs postes de tirs équipés d’armes lourdes : toute attaque frontale se paierait par d’énormes pertes, même pour les Black Squadrons.
Et le reste de l’immeuble n’était pas en reste : non seulement, le bâtiment était garni d’armes à la manière d’un navire de guerre - Garo était presque certain qu’il y avait même des batteries de DCA sur le toit - mais les deux premiers tiers des étages n’offraient à l’extérieur que des murs de bétons sans fenêtre, parcourus de barbelés et de câbles à hautes tensions afin de prévenir toute tentative d’escalade. Seules quelques chemins de promenades accessibles par des portes blindées permettaient des tours de garde et l’accès à des mitrailleuses lourdes fixes.

Néanmoins, les propriétaires des lieux s’étaient offerts le luxe exubérant de doter leurs appartements, situés aux derniers étages de l’immeuble, de balcons avec baies vitrés, persuadés de leur inaccessibilité, et en temps normal c’était bien évidemment le cas : des systèmes de surveillance sophistiqués - caméras, détecteurs de mouvements, capteurs infrarouges - balayaient les environs et la moindre alerte déclenchait l’arrivée massive de gardes surarmés.
Mais aujourd’hui le bâtiment était plongé dans les ténèbres, et si quelques lampes torches balayaient les étages, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, l’essentiel de l’activité se passait au rez de chaussée : des cohortes armées et fébriles sortaient et entraient dans le bâtiment, et des ordres étaient aboyés alors que quelques tirs sporadiques se faisaient entendre non loin. Les malfrats du lieu semblaient hésiter entre profiter de la situation et protéger leur quartier général. Le jeune homme remarqua d’ailleurs la carcasse calcinée d’un véhicule qui s’était encastré dans la première barricade sans aller plus loin, ainsi que plusieurs cadavres à terre.. Cependant, vu d’en bas, plusieurs appartements semblaient inoccupés. Le lieu le plus protégé du Ghetto était paradoxalement la meilleure planque imaginable !

Garo s’était approché dans l’ombre, au plus près du bâtiment, et respira profondément en faisant craquer ses épaules et ses main meurtries, une grimace en travers de son visage. Après quelques secondes d’observation des rondes des gardes et des faisceaux de lampes torches qui balayaient l’obscurité, le fugitif s’élança sans un bruit : Il courut presque jusqu’aux pieds du bâtiment et bondit par dessus un grillage orné de barbelés avant de se réceptionner au niveau du premier étage en s’accrochant du bout des doigts à des interstices dans le béton !
Le jeune homme retint un hurlement de douleur en sentant un feu liquide se répandre dans son corps, mais il parvint néanmoins à trouver des prises pour ses pieds et resta quelques secondes dans cette position, plaqué contre le mur gris, avant d’entamer son escalade. Défiant la gravité, il grimpa le long de la façade de l’immeuble, se faufilant entre les barbelés et les câbles électriques neutralisés, et modifiant son parcours au fur et à mesure qu’il montait pour éviter les gardes et les faisceaux de lampes baladeuses.

Cent fois il manqua de glisser, de lâcher prise, ou de se faire repérer. Cent fois il se rattrapa de justesse et réussit à passer inaperçu. Enfin, après une ascension à la fois rapide et interminable, il parvint au niveau des logements, mais ne se précipita pas pour autant. Il observa l’intérieur de plusieurs appartement à la dérobée avant de se décider à prendre pieds sur les balcons. Mais il lui fallut plusieurs tentatives avant de trouver le Graal : une porte-fenêtre non verrouillée !

Après avoir repris son souffle quelques instants, ses mains ensanglantées et tremblantes, il entra furtivement dans l’appartement à la décoration aussi luxueuse que de mauvais goût. Le propriétaire des lieux semblait y avoir ramené tous ce qu’il avait trouvé de plus ostentatoire et avait créé un patchwork infâme sans se soucier de la moindre notion de cohérence de l’ensemble : des objets high-tech plaqués or étaient disposés sur des meubles fluos recouverts de fourrures synthétiques, tandis que des images pornographiques tekhannes encadrées au mur cotoyaient des têtes d’animaux grossières. Mais Garo n’était pas en état de faire le difficile .. Il s’assura que l’appartement plongé dans l’obscurité était bien vide puis tâtonna jusqu’au sas d’entrée. De nombreuses serrures le verrouillaient déjà, mais il enclencha deux autres lourds loquets mécaniques uniquement accessibles depuis l’intérieur : si le propriétaire revenait, cela lui laisserait largement le temps de s’enfuir avant qu’il ne défonce la porte.


Musique d’ambiance

Une fois cette précaution prise, le jeune homme se traîna jusqu’aux grand frigo qui trônait dans la salle principale et l’ouvrit : ce dernier contenait un nombre incalculable de bouteilles d’alcools de toutes sortes, mais le fugitif cherchait autre chose. Il s’empara d’une bouteille d’eau énergisante d’origine tekhanne - composée essentiellement d’eau, de sucre de synthèse, et de divers nutriments - et la vida d’un trait ! Après avoir manqué de s’étouffer, il dévora des barres chocolatées qui trainaient là et ouvrit une seconde bouteille avant de se diriger vers la baie vitrée en titubant

Tout en buvant plus lentement, il profita de ce point de vue exceptionnel pour contempler la scène d'apocalypse qui s’étendait à ses pieds. Le Ghetto, bien que plongé dans le noir, était embrasé. Des volutes de fumées noires et oranges s’élevaient en de multiples endroits, des balles traçantes déchiraient l’obscurité comme autant de traits lumineux à l’apparence faussement inoffensive, et au loin deux hélicoptères balayaient les rues de leurs projecteurs. Quel spectacle magnifique pensa ironiquement Garo, un rictus en travers le visage !

Soudain une explosion plus proche illumina brièvement l’appartement, et la vision qu’il eut dans le reflet de la baie vitrée le fit se figer : il y avait vu un spectre écarlate au regard fiévreux, couvert de poussières et à l’apparence décharnée, semblant plus mort que vivant… C’est à ça qu’il ressemblait ? Garo baissa les yeux et remarqua les gouttes de sang qui tâchaient à intervalles réguliers la moquette luxueuse en fourrure blanche : on pouvait le suivre à la trace depuis le balcon et ce à travers tout l’appartement. Dans cet état, peu importe s’il arrivait à quitter le ghetto, il se ferait immédiatement repérer ..

Bien que le canapé recouvert d’un cuir rouge vif disposé non loin était extrêmement attirant, et malgré son état, Garo devait d’abord penser à la suite, question de survie. Il jeta la bouteille qu’il tenait et s’empara de bougies disposées sur une table : apparemment le propriétaire avait utilisé les moyens du bord pour s’éclairer lorsque la panne générale avait eu lieu. Après avoir dégoté un briquet et allumé une bougie, Garo se dirigea vers ce qui ressemblait à un dressing et il eut de la chance car le propriétaire semblait faire à peu près sa taille même s’il paraissait plus large. Le jeune homme s’empara au hasard d’un pantalon, d’un haut noir et d’un manteau au milieu du contenu hétéroclite et les jeta en travers un fauteuil. Au moins il aurait de quoi s’habiller rapidement s’il devait s’enfuir.. Un frisson le parcourut violemment.

"J’ai si froid .."

Garo se dirigea finalement vers la salle de bains : Se nettoyer et panser ses blessures, avant tout, tel était la priorité. Il ne pouvait pas encore s’offrir le luxe de se reposer. Il devait absolument résister aux appels désespérés de son corps épuisé ..  Après avoir allumé quelques bougies supplémentaires déjà disposées dans la salle d’eau, ses vêtements déchiquetés et ensanglantés atterrirent dans une panière à linge poussiéreuse, et il entra alors dans la vaste douche à la tuyauterie plaquée or. D’une main tremblante, le jeune homme ouvrit les robinets et les flots brûlants qui jaillirent du pommeau suspendu au plafond lui arrachèrent un profond gémissement !

L’eau chaude qui ruisselait sur lui était tout à la fois un délice et une torture ! Garo appuya ses deux mains contre la paroi carrelée pour ne pas s’effondrer, avant d’y poser son front, haletant de fièvre et de douleur. Pris de vertiges, sentant ses jambes faiblir, il lutta de longues secondes pour ne pas perdre connaissance alors que des excrétions noirâtres émanant de son corps ensanglanté se déversaient dans le siphon de la douche. Après un long moment sous les eaux, il passa une main tremblante dans ses cheveux pour les rejeter en arrière et s’empara d’un savon ..


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