L’exhibitionnisme faisait partie de ces fantasmes difficilement avouables. Un comportement qui était pénalement répréhensible (sauf quand il était fait à des fins politiques), mais qui amenait à une réflexion sur le corps humain et sur la liberté qu’un individu avait pour disposer de son propre corps. Du moins, c’est ce que la jeune
Myriam, bien sous tout rapport, se disait régulièrement quand elle évoquait ce fantasme inavouable. Belle, intelligente, discrète, Myriam était une fille lisse, sans défauts... Mais visiblement trop lisse pour être honnête. Car, depuis toujours, elle aimait le sexe en public. Sa passion était de se masturber en cours, en se frottant contre sa chaise, en se positionnant de telle sorte qu’elle pouvait se caresser sans se faire remarquer. Une véritable passion, mais qu’elle n’avait jamais osé vraiment s’exprimer, devant les risques, considérables, qu’il y avait de se faire prendre. Myriam, qui pensait sincèrement être très discrète, avait toutefois été repérée un jour par une camarade de classe, qui avait menacé de la dénoncer, si elle ne faisait pas ce qu’elle lui ordonnait. Myriam avait naturellement paniqué, mais avait ensuite réalisé qu’elle était tombée sur la chance de sa vie. Cette camarade n’était autre que celle qui était désormais sa Maîtresse, Mélinda Warren, et qui l’avait aidé à exprimer son fantasme, à l’avouer, et à en profiter.
Alors, certes, Myriam ne se déshabillait pas devant des maternelles ou des écoles primaires, mais sa passion, c’était le sexe public. Elle avait en effet compris que, au-delà de l’exhibitionnisme pur, ce qu’elle aimait, c’était coucher en public, avec des inconnus, et se faire surprendre... Elle aimait sentir la surprise dans le regard des gens, et le désir naissant, que beaucoup refoulaient en fuyant pudiquement. Mais, parfois, elle avait droit à des surprises... Comme cette fois au parc où, alors qu’elle s’empalait sur un homme rencontré lors d’un
speed dating sur Internet, un autre, qui promenait son chien, les avait surpris, et les avait filmés, avant de finir par les rejoindre. Pour Myriam, ça avait été un excellent moment. Elle, si calme, si paisible, si bien sous tout apport, était en réalité une grande perverse, une femme amatrice de sexe, et Maîtresse lui donnait l’occasion d’exprimer ce penchant-ci de sa personnalité.
L’une des passions de Myriam, c’était de se promener nue dans les couloirs du lycée les jours d’ouverture. Idiot et risqué, mais c’était l’occasion de coucher avec les surveillants qu’elle croisait. Aujourd’hui, elle s’était par exemple amusée avec un surveillant. Il s’agissait généralement d’anciens lycéens de Mishima, qui menaient ensuite des études universitaires à Seikusu, soit sur le même campus. Myriam aimait donc s’amuser avec eux, et elle en avait longuement sucé un.
*
Il n’y a pas à dire, j’aime vraiment ça... Je sais que je ne devrais pas, mais... C’est tout simplement plus fort que moi !*
La jeune fille déambulait donc dans les couloirs, quand elle entendit des bruits de pas venant d’un couloir latéral... Et croisa alors le regard d’une autre femme. Surprise, Myriam, qui n’avait encore jamais vu cette femme, cligna des yeux... Avant de se pincer les lèvres, et de lui sourire.
«
Hey ! Salut, toi ! »
Peut-être aurait-elle dû être plus prudente, mais Maîtresse lui avait montré combien Mishima était un lycée surprenant, abritant bien des zones d’ombre et des aspects inattendus. Se pinçant donc les lèvres, elle se rapprocha de la belle femme nue, et caressa ses épaules.
«
Je m’appelle Myriam... Et toi ? » demanda-t-elle d’une voix douce et chaleureuse.