Les phares d’une Tesla type S traversèrent l’obscurité du stationnement, ou était garée une Toyota usagée. La voiture electrique s’arreta aux cotes de l’autre, puis la vitre descendit dans un leger grincement, puis un deuxieme se fit entendre. Bien qu’elle y était depuis un petit moment, la voiture a essence comportait un conducteur, silencieux, qui ne souhaitait pas se faire remarquer. Uroi sortit le bras de son coupe vert et tendit a Sado une petite bouteille, sur laquelle était inscrit le terme « Ibuprofene ». Ce dernier attrapa le contenant et remua doucement, faisant un faible son du medicament qui frappait contre le plastique.
Il y en a trois, comme tu avais demande. Ashida fait dire de ne pas te tromper.
Sans un mot, le geant metisse hocha la tête en direction de son compagnon et tourna la clé dans le contact jusqu’à entendre le moteur démarrer. Chacun des deux véhicules prirent leur direction, quittant le parking sur des rues différentes. Pour Uroi, le travail était terminé, il avait fait son travail de livreur et il ne restait qu’aux autres à faire leur part. Le travail de Sado, pour sa part, était seulement sur le point de commencer.
Il devait trouver un petit trafiquant de drogue… Enfin, petit étant peut-être discriminatoire pour le criminel, qui avait quand même réussi à s’extirper des deals de coin de rue, et était devenu le distributeur du quatier… Des gens étaient venus le voir à son bureau de détective et se proclamaient comme étant de la famille du distributeur. Ils étaient apparemment inquiets de sa santé et demandaient au grand gaillard de le retrouver et le ramener à la maison. Sadotoru avait passé des jours à lire les dossiers de police concernant l’homme, Yasura Oro, et connaissait son dossier criminel par cœur. Il avait passé également beaucoup de temps dans les rues, cherchant à en savoir plus sur ce que les policiers ne savaient pas. Ça avait porté ses fruits; il savait exactement ou le trouver, et ou se situait son repaire, l’endroit ou il allait se cacher si la police et les « drop ship », ses cachettes d’argent et de drogue.
Il se trouvait dans un vieil entrepôt désaffecté. Ils s’en servait comme base de distribution, évidemment seulement une petite partie, le reste devant avoir l’air abandonné. Un soir sans lune, Sado avait décidé d’en mettre fin. Il allait s’occuper de chaque garde du corps, attraper le distributeur et le ramener de force là ou on lui avait demandé. Il avait facilement entré dans le bâtiment, les hommes de mains de gardant que le second étage à l’intérieur, un seul gardait un œil sur la fenêtre extérieure, à l’affût d’une sirène de police. Son revolver Taurus en main, il montait les marches en silence, écoutant les bruits que faisaient les gardes. Une fois en haut des marches, il ouvrit tranquillement la porte et tomba sur un des hommes, qui lui faisait dos. Il craqua le percuteur du revolver et le garde figea sur place, ne sachant que trop bien l’origine du bruit. Il était sur le point d’appuyer sur la gâchette quand il entendit :
Police!!! Police!!!
Soupirant, il baissa son arme. La police avait déjà commencé à défoncer les portes en dessous d’eux, et il ne pouvait pas se permettre d’avoir un cadavre sur les bras. De toute façon, il ne voulait pas que Yasura se fasse prendre, ce n’était pas dans son contrat.
File, va aider ton patron à se sauver… Remercie ta bonne étoile. Ne te retourne surtout pas ou je t’éclate la cervelle
Il poussa l’homme dans le dos avec le bout de son canon, comme pour inciter à le faire courir. On pouvait désormais entendre les lourds pas des agents alors qu’ils montaient les escaliers quatre à quatre. Ces derniers s’arrêtèrent tout juste derrière Sadotoru, et pointèrent leurs armes dessus. Le détective soupira et, comme lui ordonnait les policiers, laissa tomber son revolver au sol, s’agenouilla et mis les mains derrière sa tête.
Le voyage en voiture s’était avéré long, surtout à cause du nouveau genre de menottes que les policiers utilisent, ceux en plastique qui ne contiennent aucune serrure, qui lui serrait les poignets de manière désagréable… Sado se disait qu’il était temps qu’ils changent leurs vieilles en acier, trop facile à s’en défaire, pensait-il. Quelques dizaines de minutes plus tard ils étaient au poste de police, dans une salle d’interrogatoire, avec deux enquêteurs en habits, l’un jouant les gentils, l’autre les méchants. Ils n’avaient rien contre Sado, et ils lui avaient dit; il avait même le revolver enregistré à son nom, ou plutôt le nom de sa couverture, Hammad Sitoshi, également sa carte de détective privé. Mais maintenant, ils voulaient des informations sur Yasura, pour pouvoir le coincer. Le géant eut un rictus en les écoutant.
Si vous voulez que je vous donne ce genre d’information, il va vous falloir passer un accord avec moi… Le genre d’accord que vous n’êtes pas autorisé à faire. Allez me chercher quelqu’un qui peut.