La Princesse de Sylvandell était en déplacement diplomatique. Elle avait rejoint une délégation qui faisait marche vers un État allié afin de leur fournir des armes produites à Sylvandell, et, comme il s’agissait d’une première fois, Alice avait estimé nécessaire de faire le voyage, la finalité de ce dernier étant la signature d’un traité commercial. Naturellement, la cargaison avait fait l’objet d’une protection, et ce d’autant plus que la Princesse en faisait partie. Sur Éclipse, son destrier de guerre, elle avançait au milieu de la troupe, avec, à ses côtés, sa garde du corps personnelle,
Cirillia. Sorceleuse, Ciri’ était de plus en plus affiliée à Sylvandell, et avait choisi de profiter du voyage, espérant trouver ici et là des contrats pour chasser des monstres.
Le groupe était en train de traverser une grande forêt, et avait choisi de se reposer dans un village, qui portait le nom d’Orée. Il était en effet trop risqué de voyager la nuit, car c’était là que les grands prédateurs se réveillaient. Orée était entouré par une palissade en bois, avec de multiples sentinelles, et était doté d’une auberge suffisamment grande pour accueillir les Sylvandins. À aucun moment, Alice ne se doutait qu’ils étaient suivis par une redoutable créature venue des bois. Elle s’installa à l’auberge, et on lui offrit la plus belle chambre de cette dernière, avec un grand lit.
Elle aurait pu y dormir seule, mais invita Ciri’ à dormir avec elle, non seulement pour la protéger, mais aussi pour lui faire l’amour. Cirillia était une personne particulière aux yeux d’Alice, car c’était la femme qui l’avait dépucelé, et qui avait entrepris de la former, de lui apprendre à se battre. Très indépendante, elle revenait parfois à Sylvandell, ce qui faisait qu’Alice ne la voyait pas tous les jours. En tout cas, cette nuit, elles eurent l’occasion de se retrouver de nouveau. Cirillia était une femme très énergique, autant en combat que dans le sexe, et en fit encore preuve.
«
Hnnnnnnnnnnnn... !! » pour résumer leur séance.
Après celle-ci, Cirillia s’endormit à côté d’elle, et Alice ferma les yeux, laissant le sommeil la gagner. Elle portait encore ses longs gants et collants blancs, et le sommeil la trouva facilement. Ayant le sommeil lourd, il fut d’autant plus facile pour Algogia de la maintenir endormie quand elle fit irruption dans la chambre pour la récupérer. Les gardes encore éveillés se tenaient au rez-de-chaussée, et la Drider était passée par un côté de la palissade où il n’y avait pas de garde, le patrouilleur faisant une patrouille qui l’avait éloigné de la zone. Elle put donc passer, et, évitant les autres soldats situés devant l’auberge, grimpa le long de cette dernière.
Si Alice ne fut pas réveillée, ce fut différent pour Cirillia, qui, même en ayant le corps détendu après avoir fait l’amour, restait aux aguets. Quand ses instincts perçurent la présence d’un rôdeur, elle ouvrit les yeux, et se redressa. Sa main récupéra une dague située sur son pantalon de cuir, à côté du lit, mais le rôdeur se retourna, et la plongea dans un sommeil artificiel.
«
Non... »
Ciri’ sentit ses forces l’abandonner, ce d’autant plus qu’elle sortait d’une phase de sommeil profond, et tomba au sol, luttant contre la fatigue. Elle fut impuissante, et vit la créature, une
chose smei-arachnéenne, se saisir d’Alice, et partir ensuite précipitamment.
*
Merde !*
L’attaque avait été aussi brève qu’inattendue. Qu’est-ce qu’une Drider fabriquait dans cette région ? Cirillia sentit l’engourdissement disparaître, et se dépêcha de sonner l’alarme... Mais il était déjà trop tard.
Plus tard, quand Alice ouvrit les yeux, elle constata rapidement qu’elle n’était plus dans sa chambre, ne serait-ce que par le fait qu’elle sentait sur son corps nu une série de courants d’air, ou l’absence d’une couverture.
«
Que... ? »
Alice sentit également ses mains être coincées à droite et à gauche, et, en tentant de les ramener, sentit une vive tension l’en empêcher.
«
Mais... »
Puis elle papillonna des yeux, et vit une silhouette devant elle.
«
Ci-Ciri’... ? »
La forme floue se stabilisa, et Alice ne vit qu’un beau visage entouré de cheveux blonds, avec une belle poitrine, et un regard plein de lubricité. Définitivement pas Cirillia, et la mystérieuse femme se mit alors à parler, l’appelant « é
humaine », ce qui, par définition, signifiait qu’elle ne l’était pas. Clignant des yeux, en sentant la panique monter, Alice baissa ces derniers... Et les écarquilla en voyant que le tronc de la femme disparaissait dans une espèce de ceinture osseuse. Ses jambes se relevèrent, et elle sentit un épais ventre arrondi, puis baissa encore les yeux, en relevant la tête.
«
Haaaaa... !! »
Une
femme-araignée ! L’épouvante la plus totale put se lire dans ses yeux, et, inspirant alors, Alice eut le premier réflexe que toute jeune fille capturée et paniquée avait dans ce genre de situations :
«
AU SECOURS !! »