Le raisonnement de Susan était logique, du moins sur le papier. La jeune femme espérait réellement pouvoir retourner chez elle un jour, et sentant sa nouvelle
Maitresse joueuse et, paradoxalement, énigmatique, elle savait qu’elle devrait marcher dans son jeu un minimum. Ne serait-ce que pour lui éviter punitions et humiliations de trop. Déjà que les propos au sujet du sexe et de la liberté ici au manoir l’inquiétait grandement – car Susan avait sa dignité et n’était vraiment quelqu’un de vicieuse. Seulement voilà, elle était totalement à la merci de cette femme. Susan n’était ni forte physiquement, ni rusée comme une renarde. Elle était une personne normale, dans la moyenne, ayant comme plus grand atout sa joie et son joli minois. Même si le premier n’était pas très perceptible en ce moment.
Susan était donc toujours assise confortablement sur les genoux de sa Maitresse et, malgré elle, malgré sa dignité, elle se sentait
à l’aise ici, comme si c’était une position de réconfort, de chaleur, même si cette femme se voulant être sa propriétaire était très loin d’être rassurante, aux yeux de Susan. La femme finit même par lui présenter ce qu’il y avait dans le coffret ; un collier serré blanc, où était attaché un pendentif en cristal … Une très belle pièce, qui émerveilla un moment Susan avant qu’elle ne se ressaisisse, afin de ne pas perdre la face. Mais malgré la nature et l’usage de ce
bijou, la jeune fille le trouvait tout simplement sublime. Elle se serait menti à elle-même si elle ne trouvait pas cette pièce ravissante à souhait. Au moins, avec ceci au cou, elle allait faire partie de la cour privée de sa Maitresse, c’était déjà cela …
Même si Susan ne se faisait pas encore à l’idée de coucher avec qui que ce soit. Finalement, elle obéit à la dame des lieux et descendit de ses confortables genoux, nue, devant à présent aller s’habiller. Silencieuse et rouge comme une tomate, Susan peinait à cacher ses réelles émotions et à se montrer digne en ce moment difficile et délicat. Sa Maitresse la guida au travers son grand et vaste manoir ; sur le chemin, Susan observa alors quelques habitants des lieux, des servants et servantes, tous bien habillés et soignés. Du moins, c’étaient ceux qu’elle avait réussi à voir. Susan se souvenait des dires de la dame au sujet des autres, qui étaient moins … Respectables physiquement. Mais passé tout ceci, les deux femmes arrivèrent dans une grande pièce, officiant en tant que penderie. Il y avait de tout, de la robe riche et délicate que Susan n’aurait jamais pu espérer ne serait-ce que rêver en porter une, aux vêtements modernes … Ce qui étonna d’ailleurs la femme de voir ce style ici.
Apparemment elle devait dès maintenant commencer à être une jolie petite poupée. Sa Maitresse le disait au pied de la lettre car elle devait s’habiller en conséquence.
« Ok … Ok … » Répondit alors doucement Susan, déglutissant. Elle devait obéir, pour le moment. Et puis, elle n’allait pas rester nue … Sans compter que ces robes la rendaient quelque peu désireuse ! C’était qu’il y avait de très belles pièces qui plaisaient beaucoup à Susan, qui se surprit à l’envie de les porter toutes. Mais elle freinait ses envies et ses émotions, de peur de succomber ou de tomber dans un piège qui lui coutera la vie, ou pire. Elle fit donc mine de regarder, de prendre son temps, de toucher les tissus et les textures, avant de faire son choix. Il se porta sur une
élégante et sobre robe longue, avec un ravissante décolleté. Quitte à se pavaner en petite poupée, autant bien le faire et se sentir un minimum bien dans ses vêtements.
Elle la saisit avec soin et la colla doucement contre son corps, se regardant comme elle pouvait afin d’avoir un premier jugement. Puis elle se retourna vers sa Maitresse, les joues un peu rouges, demandant alors son avis.
« Celle-là est-elle … Est-elle correcte, M-Maitresse ? … » Dit-elle non sans mal, peinant encore à réaliser qu’elle devait, pour sauver sa peau, considérer cette femme comme sa propriétaire. La robe était accompagnée d’une paire de collants noirs, ainsi que de petites chaussures à talonnettes.