Révolte au Royaume-Champignon [Peach]

« Nous devrions être plus nombreux, non ?
 -  Plus nombreux, nous risquerions d’attirer l’attention des gardes. Le point de rendez-vous n’est pas loin. »

Les montagnes... Un terrain habituel pour la jeune Princesse, même si elle était davantage habituée à les voir en compagnie de dragons. Ici, il n’y avait pas les hurlements si caractéristiques de ces grandes bêtes, simplement le frémissement du vent, et les bruits de sabots de leurs chevaux. En compagnie de Samara, et de plusieurs gardes, Alice, portant sa tenue de diplomate, suivait le groupe.

Ils remontaient le flanc d’une montagne menant à un petit fortin isolé, reculé, abritant les troupes rebelles du Royaume-Champignon. Un sacré nom pour ces terres enclavées. Le royaume était cerné par d’épaisses montagnes, permettant à ce dernier de bénéficier d’une paroi naturelle. Depuis quelques années, les rapports des agents et espions ashnardiens indiquaient que ce dernier était sous la férule d’un redoutable dictateur, un tyran qui n’aurait rien à envier aux heures les plus sombres et les plus funestes de l’Empire d’Ashnard. Mais le Royaume-Champignon disposait d’un important intérêt stratégique. Il disposait en effet de plusieurs accès à la mer permettant de rejoindre rapidement les côtes nexusiennes. Sa position géologique particulière le rendait également très utile, car il serait aisé de fortifier cette position, et de l’utiliser comme avant-poste dans le cadre de la longue guerre se jouant contre Nexus.

C’était donc un voyage plus important qu’il n’y paraissait. Alice ne savait pas grand-chose de la situation politique de ce pays, mais avait cru comprendre qu’une rébellion était en cours, avec, comme figure importante, la Princesse Peach. Les Ashnardiens avaient réussi à se rapprocher des rebelles, et à leur promettre de l’aide. Armes, vivres, soldats... C’était une habitude pour l’Empire, qui soutenait déjà des mouvements révolutionnaires au sein de Nexus, comme la Scoia’tael, organisation non-humaine militant contre le racisme des humains à l’égard des autres races, telles les elfes, ou les nains. Ici, il s’agissait de soutenir Peach, car l’actuel tyran était bien trop imbu de sa personne pour qu’Ashnard puisse arriver à une alliance utile avec lui.

Les Ashnardiens se rendaient donc à une réunion avec les chefs de la rébellion pour envisager, concrètement, une alliance. Ce rendez-vous pouvait tout à fait être un piège, ce qui expliquait un peu la nervosité d’Alice devant le faible nombre de gardes qui les accompagnaient. Dans la forêt, il y avait bien d’autres hommes, bien sûr, mais Samara tenait à éviter un trop grand déplacement, qui serait repéré par les Goombas, le nom donné aux soldats royaux.

« Voilà le fort ! »

C’était une petite fortification, et le cortège entreprit de s’y rapprocher. En signe de bonne amitié, ils amenaient avec eux une caravane comprenant un stock d’armes. Épées, arbalètes, haches, boucliers, armures... C’était toujours un bon moyen pour se faire bien voir auprès de potentiels futurs alliés.

Samara s’approcha donc du fortin, et se racla la gorge, avant de répéter le début du mot de passe qui avait été convenu, usant de la magie pour amplifier ses ondes sonores :

« La fleur meurt à l’hiver blanc... »

La fin du mot de passe était : « ...Et renaît au vert printemps ».

Les derniers jours avaient été particulièrement éprouvants. Toutes les tentatives d’assauts étaient conclues par de cuisants échecs. Pire même, les troupes avaient du mal à garder leur positions face au sur nombre des troupes du Tyran. Le seul point positif pour le côté rebelle c’est que de plus en plus de personnes adhéraient à leur cause, et particulièrement des jeunes qui voulaient un meilleur destin que celui d’une vie de soumission. Mais dans les batailles épées, casques, armures et autre matérielle volèrent en éclat. C’est pour cela que Peach dû demander à l’aide.

Au départ, elle ne savait pas vers qui se tourner. Le dictateur ayant un pouvoir bien plus influant et grand dans la région de Nexus, les armées des grandes villes ne tenteraient rien pour aider les rebelles. Il fallait donc regarder au dela des frontières. Et par chance, il existait bien un dirigeant qui avait un intérêt à aider la rébellion. Une princesse, tout comme elle, menait une bataille conte Nexus qui oppressait les non-humains. Le Royaume-Champignon était un point stratégique pour cette jeune dirigeante dans son combat. Mais demander de l’aide à un tyran qui se vouait un culte de la personnalité n’était pas vraiment productif. La princesse se tourna donc vers Peach pour conclure un marché.

Le deal était simple. La jeune Princesse Korvender  aidait donc les rebelles à récupérer le royaume en fournissant épée, arc, armure et autre matérielle, et en échange Peach acceptait d’utiliser le territoire du Royaume-Champignon comme point relais, avant post et base pour l’armée d’Alice. De plus, elle lui donnerait un coup de main comme cette dernière s’apprêtait à le faire.

Pour cette occasion, la grande salle avait été préparée pour accueillir comme il se doit une Princesse. Ce n’était pas habituel, même quand Peach revenait de la Terre, de telles réceptions n’étaient pas organisée. Mais pour cette fois la jeune fille fit un effort. Elle mit une sorte de jupe qui lui arrivait aux genoux, ses épaules étaient couvertes par un chemisier qui s’arrêtait au milieu de son dos. Son ventre était caché par un bustier, laissant voir le dessus des seins de la jeune fille, sans être pour autant vulgaire. Bowser quand à lui, grand reptile costaud qu’il est, avait un plastron de métal et des épaulettes à la forme de sa carapace. L’une représentait la leadeur diplomatique, tandis que l’autre était la tête forte, et commandant les armées.  
 
Alors que leur inviter approchait et allait bientôt arriver, ils se présentaient tous les deux à la porte. Bowser portait dans sa main une espèce de marteau presque aussi grand que lui, se finissant des deux côtés par une forme bonder et épineuse, rouge. Et enfin, sa toqua à la porte.

La fleur meurt à l’hiver blanc...

...Et renaît au vert printemps

Peach répondit instantanément, c’était un code mis en place par les deux partis pour ne pas se faire surprendre par une hypothétique infiltration du tyran. Les deux grandes portes s’ouvrèrent progressivement. Le lézard se tenu droit, la masse de son marteau sur le sol pour ne pas apporter de confusion sur ses intentions, étant là que pour la sécurité. Peach quant à elle souri à son invité et lui ouvrit les bras, signe de bienvenue.

Heureuse de vous voir, Princesse Korvander. J’espère que le voyage c’est bien passé.

C’était essentiellement Alice qui avait géré les négociations. Même si Sylvandell agissait avec l’approbation d’Ashnard, et que l’Empire avait des intérêts à s’allier avec le Royaume-Champignon, Sylvandell avait aussi ses propres raisons. Le royaume avait décidé de rouvrir les mines et les gisements de minerais se trouvant dans les grottes sylvandines. Il fallait donc maintenant trouver des clients potentiels, et, même si Ashnard était là, et disposait d’un marché, il était aussi dans l’intérêt du royaume de se diversifier. Sur ce point, Alice envisageait donc une alliance économique, de celle que Nexus affectionnait. Entre Ashnard et Nexus, il y avait véritablement des différences fondamentales, car, là où Ashnard envisageait des alliances militaires, qui passaient en réalité par l’intégration des alliés à l’Empire, Nexus, elle, avait une vision plus libre, et préférait dominer les autres par l’économie, plutôt que par l’armée. La « soft power » contre la « hard power », autrement dit.

Quoi qu’il en soit, Alice, Samara, et leurs gardes rejoignirent la salle principale du château rebelle. La Princesse ne savait pas grand-chose de l’état politique du Royaume-Champignon, et reconnut rapidement les deux leaders de la rébellion... Bowser, un puissant et massif dragon, et, à côté, la Princesse Peach, plus petite, plus douce, et qui lui ressemblait beaucoup. Alice se rapprocha lentement, en leur souriant. Même si elle n’était qu’une humaine, elle avait, en elle, le sang du Dragon d’Or de Sylvandell. Ce faisant, Alice avait une affinité naturelle envers les dragons. Est-ce que ce Bowser y serait sensible ? C’était aussi pour cette raison qu’elle était en tête dans cette alliance diplomatique, car, si Peach prenait le pouvoir, nul doute que Bowser aurait un poste central, et Alice s’estimait plus à même de s’allier avec lui, vu ses ascendances dragoniques.

« Enchantée également de faire votre connaissance, Princesse Peach. Nous avons fait bonne route, oui. Permettez-moi de vous présenter l’Archimage Samara, haut-fonctionnaire impérial, et qui est chargée de représenter l’Empire d’Ashnard pendant ces négociations.
 -  C’est un plaisir de vous voir, confirma Samara. Nous avons apporté avec nous un présent. Voyez cela comme un gage de bonne volonté. »

Les chariots étaient restés dans la cour du château, et Alice les présenta :

« Ce sont des armes et des armures sylvandines d’excellente facture. Les armures sont faites à partir d’écailles de dragons, ce qui leur garantit une robustesse exceptionnelle, et peuvent être enchantées. Pour les armes, nous offrons des épées, mais aussi des arbalètes et des arcs. »

Un cadeau diplomatique, c’était toujours une base pour la négociation, surtout vis-à-vis de rebelles. Ce n’était pas la première fois qu’Ashnard soutenait des milices rebelles. À Nexus, ils en avaient fait leur spécialité, en soutenant militairement les factions de la Scoia’tael, tant en envoyant des armes, des vivres, que des formateurs. Restait à voir jusqu’où cette alliance pourrait aller. Pour l’heure, Alice se racla poliment la gorge.

« Désirez-vous les voir, ou nous faire visiter les lieux ?
 -  Bien que nous ne soyons qu’à l’étape des salutations, vous devez savoir que nous manquons beaucoup d’informations sur le Royaume-Champignon. Votre royaume est assez isolé, et, ce faisant, les rapports de nos espions sont lacunaires, voire contradictoires. Tout au cours des négociations, il faudra que nous en sachions davantage sur la situation politique actuelle, car ce n’est qu’à partir de ça que nous pourrons voir dans quelle mesure il nous sera possible de vous soutenir. »

Mais, pour l’heure, Peach et Bower étaient les hôtes du château, alors Alice et Samara suivraient leur planning...

Il était évident que vu la situation du royaume, les rebelles avait grand besoin du matériel de guerre. Le fait que Sylvandell avait rouvert ses mines impliquait qu’il devait trouver des clients à qui vendre les minerais, ou les produits plus raffiné à partir de ceux-ci, comme des armes ou des armures. Donc, d’un point de vue économique, cette alliance serait profitable pour le royaume de la princesse Alice. Et pour les rebelles, cette alliance est presque vitale car, ayant des moyens financiers mais peu d’aide humaine à l’extérieur de leurs terres, l’arrivée de fer, de métal et d’objet de guerre était une chose qu’ils ne pouvaient pas laisser passer.

Laisser nos gardes s’occuper des chariots nous verrons ceci plus tard. Pour le moment, nous allons discuter des termes de cette alliance. Il est vrai que nos terres ne sont pas faciles d’accès par la géographie alentours, et c’est probablement ce qui cause vos manques d’informations. Mais ce n’est pas plus mal car, si avec vous nous avons une alliance en vue, il est possible qu’il y ait dans ce monde des royaumes moins … Bienveillant.

Peach prit sa respiration et souffla un coup. Bizarrement, elle se sentait un petit peu nerveux. Ce n’était pas dans son habitude de négocier ou de s’allier avec quelqu’un. De plus, elle sentait que le destin de son peuple pouvait reposer sur cette entente entre les rebelles et le Royaume Sylvandell. C’était donc à elle de mener à bien cette tâche de conclure à des termes satisfaisants pour les deux partis. Alors que Bowser était curieux par une sensation de familiarité avec Alice, Peach exposait les faits, les hôtes accompagnaient leurs invités vers une salle spacieuse, où une table qui pouvait accueillir une douzaine de couverts était disposée gracieusement. Des plats y était modestement disposer, les dirigeants rebelles n’aimant pas abuser des vivres qui pourraient revenir au peuple, avaient commandé tout de même un certain nombre de plats pour recevoir comme il se doit la princesse et l’archimage. Elle reprit, un peu plus sure d’elle.

De ce qui est de la situation politique, elle n’est pas joyeuse, bien que pas au plus basse pour le moment. Comme vous le savez probablement, nous sommes actuellement en guerre contre un dictateur qui règne d’une main de fer du ce royaume. Nous, Rebelles, nous s’opposons à sa politique de peur. Pour faire simple, il enclave les villes et villages en déployant ses troupes jours et nuits et qui font ce que bon leurs sembles. Il terrorise la population pour la garder sous son contrôle. Nous ne sommes pas encore en guerre civil, mais si nous ne faisons rien ça n’est qu’une question de temps.

La guerre civile était ce qui menaçait le plus actuellement dans ce petit royaume éloigner de la loi et la justice de Nexus. Ce royaume était donc livré à lui-même, et c’est pourquoi les rebelles agissaient. Peach avait passé sous silence le cas des villages les plus isolés pillés, ou les cavaliers tyranniques brulaient tout sur leur passage, après avoir volé, violer et massacrer. Des termes bien trop habituelles quand on parle de dictature.

Nous avons des moyens, reprit Bowser, mais peu d’aide. Seul les fils des villageois viennent grossir nos rangs, et nous les en remercions. Mais nos terres sont pauvres en mine contrairement aux vôtres. Je pense que vous voyez ou je veux en venir ? Nous sommes prêts à mettre le prix dans vos minerais. Nous en avons malheureusement grand besoin. Et comme nous avons entendu parler de vos différents avec la ville de Nexus, nous pouvons vous servir d’avant-poste. Qu’en dites-vous ?

Peach laissa les gardes inspecter les armes, préférant entrer d’emblée dans le vif du sujet. Une telle idée ne dérangeait pas, particulièrement Alice, qui était assez intriguée. Après tout, elle ne savait rien du Royaume-Champignon, et était curieuse, curieuse d’en savoir plus sur Peach, sur Bowser, ou, de manière plus générale, sur l’état politique du royaume. En tout cas, leur hôte les conduisit vers une salle de banquet, où quelques plats avaient été installés. Peach leur expliqua ensuite que le pays n’était pas encore en situation de guerre civile, mais s’en rapprochait fortement, vivant sous la coupe réglée d’un tyran.

Alice et Samara écoutèrent silencieusement. S’allier avec un dictateur n’était guère problématique pour l’Empire, mais poserait surtout le problème de sa fidélité. C’était aussi pour ça que les Ashnardiens préféraient soutenir les potentiels rebelles. Dans tous les cas, l’Empire serait gagnant. Soit la rébellion gagnerait, et les Impériaux se rapprocheraient des rebelles, soit le pouvoir en place écraserait la rébellion, mais finirait très affaiblie, de telle sorte que l’Empire pourrait venir ensuite l’aider à se reconstruire, et en profiter pour annexer le royaume. Autrement dit : diviser pour mieux régner.

La Princesse de Sylvandell, de son côté, savait qu’elle avait un important marché. Certes, elle pouvait aussi commercer avec Ashnard, mais, comme Bowser l’expliqua, le Royaume-Champignon avait désespérément besoin d’armes et de minerais. Et, comme Sylvandell avait besoin de nourriture, elle espérait pouvoir obtenir des accords très favorables. Les détails seraient laissés à ses diplomates et à ses juristes, qui se chargeraient, pendant les prochaines semaines, de ficeler un accord diplomatique en bonne et due forme... Mais, pour ça, il allait falloir que Peach arrive au pouvoir. Alice était donc favorable à l’idée de soutenir la rébellion. Ses intérêts se rapprochaient donc de ceux de l’Empire, mais avec quelques nuances.

« Votre proposition est intéressante. Nous sommes effectivement en conflit contre Nexus, et votre position avantageuse nous serait utile. Nos troupes doivent traverser tout le continent pour se heurter aux fortifications de Nexus, et nous avons du mal à maintenir des colonies avancées. La position géologique très favorable de votre royaume le rend facile à défendre, et ferait donc un parfait endroit pour que nos Légions puissent se reposer, surtout si vos plaines sont fertiles.
 -  Nous avons toujours des problèmes agricoles, les terres impériales sont riches en minerais, mais relativement pauvres en agriculture. Sylvandell dépend fortement des importations que nous faisons en matière d’alimentation. Nous avons donc des intérêts mutuels à négocier. »

C’était ce qu’Alice voulait établir rapidement. En matière internationale, les intérêts financiers et stratégiques comptaient largement plus que les relations amicales... Même si ces dernières n’étaient pas non plus à négliger.

« Bref, en ce qui me concerne, je suis disposée à vous fournir autant d’armes que possible.
 -  S’il s’agit d’établir un avant-poste militaire, notre aide pourrait aussi être davantage militaire, et pas uniquement économique. Avez-vous besoin de formateurs ? De stratèges ? De soldats ? Si nous avons une bonne évaluation des capacités militaires du tyran, nous pouvons vous fournir également des troupes. »

C’était s’engager, mais, et même si Samara envisageait un plan B en s’alliant avec le dictateur local, elle estimait préférable, elle aussi, de miser sur la rébellion.

Bien, visiblement les diplomates de Ashnard n’étaient pas venus vide d’idées. Mais c’est ce à quoi pensais la princesse rebelle également. Une alliance avec un royaume plus gros est bénéfique, à condition que celui-ci voie en cette alliance des profits exploitables. En ce cas, les terres agricoles du royaume champignon semblaient les intéresser grandement. Quand on a une alimentation à base d’importation de nourriture, les alliés aux terres fertiles sont toujours bons à prendre. Evidemment, une fois sur le trône, cette question sera possiblement un problème avec le peuple. Les remarques comme « pourquoi nourrir un autre peuple alors que le sien meurt déjà de faim » sont vite arrivés. Mais est ce que Peach avait le choix ? C’était un risque qui vaut la peine d’être prit selon elle.

Un point important fut abordé : si l’alliance était possible, cela permettrais donc à Ashnard d’avoir des positions proche de leur état ennemie. Mais position proche étant, cela correspondait tout de même au royaume de la princesse blonde. Une fois encore, cette décision était réfléchit. Techniquement ne souhaitant pas non plus la guerre avec Nexus, le royaume avait belle et bien une formation de montagnes très avantageuse, et oui, facile à défendre.

« Bien, nous essayons en permanence d’avoir la moindre information du tyran. Et comme nos rangs sont pour le moment relativement faibles, des renforts ne seront pas de refus. De plus, les novices que l’on reçoit n’ont, pour la plupart, jamais tenue de glaive. Donc des formateurs seraient la bienvenue également. Tout une partie de nos casernes servira également de lieu de repos pour vos hommes, et nous vous laisserons une partie de nos ressources agricole. Qu’en dites-vous ? »

Peach avoua rapidement que leur situation n’était, militairement parlant, guère fameuse. Peu d’hommes, visiblement un équipement défaillant, soit autant de raisons de rechercher de puissants alliés. Mais l’Empire d’Ashnard n’était pas, pour autant, le plus objectif des alliés, ni le plus sûr. Mais ça, Samara allait bien se garder d’avertir la belle Princesse blonde là-dessus. Alice, elle, se trouvait étrangement beaucoup de ressemblances avec cette femme. Certes, elle n’était pas une rebelle à Sylvandell, mais, au-delà de ça, Peach lui ressemblait physiquement. Et puis, le Royaume-Champignon était reculé, comme Sylvandell, entouré de montagnes comme Sylvandell... Et Peach était visiblement proche, elle aussi, de dragons.

« Ma foi, c’est une excellente proposition, Madame. Nous n’amenons que des armes pour l’heure, mais...
 -  On peut envoyer un corbeau pour demander à des garnisons de venir. »

Soutenir cette révolte n’avait qu’une fonction intéressée. Samara ignorait les raisons de la révolte de Peach, et s’en moquait un peu. Peut-être que ce tyran était un tyran, ou peut-être que c’était juste un monarque légitime. Fondamentalement, ça ne changeait rien au fait que, pour Samara, une guerre civile allait déstabiliser ce pays, affaiblir ses infrastructures, ses troupes, et qu’il serait ensuite plus facile de le contrôler.

« Mais il faudra attendre quelques semaines, des régiments ne se déplacent pas facilement, surtout en étant proches de Nexus... »

Les régiments allaient utiliser des éclaireurs pour contourner les villages, et éviter autant que possible d’attirer l’attention. Et puis, même sans ça, déplacer des contingents, ce n’était pas si simple. Ça prenait forcément du temps.

« Nous aurons le temps de ficeler tout ça ensuite, mais, à titre liminaire, nous sommes prêts à vous aider à renverser votre tyran. Bien sûr, il faudra que nous ayons des cartes, des renseignements sur les bastions ennemis, la capitale, le nombre de leur troupes, ce genre de choses... »

Une guerre, ça ne se gagnait pas en quelques heures. Il fallait toute une stratégie auparavant, et, sur ce point, les Ashnardiens étaient plutôt doués. La tactique militaire, l’Empire connaissait très bien ça.

« Mais peut-être pourrons-nous en parler plus tard ? demanda Alice. Pour l’heure, j’admets être davantage intriguée par vous et par votre royaume en général, plutôt que par la tactique militaire... Et, pour être entièrement honnête, par le repas qui nous attend. »

C’est qu’à force, Alice commençait effectivement par avoir faim !