Qu’est-ce qui pouvait pousser une femme à tout abandonner ? C’était une très bonne question. Après tout, on disait toujours « il y a toujours de l’espoir ». Et c’était vrai. Mais dans les ténèbres les plus sombres, on pouvait espérer de l’espoir, on pouvait espérer que finalement, la lumière nous atteigne, et que nous puissions nous en sortir, quelques soit la situation... Mais parfois, malgré cela, malgré les meilleurs volontés du monde... Non. Le poids d’un passé parfois était trop lourd. Et bien qu’on puisse savoir qu’il y avait toujours du meilleur... Et bien, non. Finalement, un seul sentiment était le plus fort. Celui de l’abandon. Cela finissait souvent par un suicide. Mais certaines personnes... Ne pouvaient juste pas mettre fin à leur jours. Car ils avaient trop peur de mourir, car ils savaient que des gens tenaient à eux... Ou bien, dans quelques rares cas, car bien qu’ils savaient qu’ils ne pouvaient plus rien faire eux... Ils sentaient qu’ils avaient encore quelques choses à faire sur cette terre.
C’était le cas de Véronique Orwell. Elle n’avait que 19 ans, mais elle était déjà fichu. Pourquoi ? Et bien, car alors qu’elle préparait tranquillement ses études, elle eut l’idiotie de coucher sans protection. Ainsi, tout tomba sur elle. Un enfant. Un stupide enfant. Là, tout s’était précipité. Ses parents l’avaient renié. Son petit ami avait disparu. Ses études avaient sombré. Et finalement, l’enfant était né. Un garçon, rien de plus normal. Un stupide garçon. Au début, au fond du gouffre, elle avait voulu se suicider. Mettre fin à ses jours. Mais que deviendrais alors l’enfant ? Elle n’en savait strictement rien. Mais une chose était sure. Elle ne voulait pas qu’il souffre à cause d’elle. Certes, elle avait souffert à cause de lui... Mais quand même. Il n’y était pour rien. Et là, naissait le paradoxe : Elle voulait mourir, mais elle ne voulait pas perdre ce garçon.
C’est alors qu’elle découvrit GéoDoll. Dans un premier temps, l’idée l’horrifia. Devenir qu’une poupée sexuelle ? Mais quel fou oserait dire oui. Et bien... Elle. En effet, après une intense réflexion, elle se rendit compte que c’était le mieux. Elle allait disparaître, mais son fils vivrait. L’argent proposé par la compagnie était suffisamment pour aider le jeune garçon à vivre. Bien sur, il ne connaîtrait ses parents... Mais si la gentillesse de Véronique était présente, elle n’était pas infini. Elle ne voulait pas de lui. Déjà, c’était un garçon, et à Tekhos, il était inférieur. Il pourrait vivre, mais hors de question qu’elle le voit la considéré comme « son fils ». Finalement, elle signa le contrat. Son sort était réglé, elle le savait... Mais mystérieusement, elle n’avait pas peur. Au contraire, il y avait presque un côté rassurant. Un côté, qui faisait... Qu’elle allait être à sa place, littéralement.
« Mettez-lui le masque, à cette petite pute. Il est temps d’en finir avec qui tu étais, jeune femme. »
Ainsi, le jour J était arrivé. Le jour où elle allait disparaître, et finir sa vie ainsi. C’était... Etrange, mais elle s’y faisait. Elle était arrivé devant une femme très belle, plus âgée qu’elle, avait de très beau cheveux bruns. C’était elle qui s’occupait. A ses côté, deux adolescentes, qui visiblement avaient des petites fonctions pratiques pour la transformation en poupée... Bref, en tout cas, la fameuse Véronique ne déclarait rien. Elle savait qu’elle allait très bientôt perdre sa voix, sa capacité de parler. Donc, inutile de répondre. Surtout pas au « petite pute », qu’elle avait entendu. Après tout. C’était vrai. Elle était qu’une petite pute. Et elle allait en finir avec ce qu’elle était. Profitant de ses derniers instants où elle pouvait encore écouter, elle écouta les explications, sur ce qui allait lui arriver, bien qu’elle les savait : Elle les avait accepté.
« Le cerveau humain est un muscle. Il a besoin de fonctionner, ou il dépérit. Et il fonctionne à travers nos récepteurs sensoriels. L’ouïe, la vision, l’odorat... Ce sont des sens dont nous allons te priver, et, peu à peu, tu renonceras à tout ce que tu es. Tu perdras la notion du temps, de l’espace. Nous allons te détruire en profondeur, intégralement, jusqu’à ce que tu ne sois plus qu’une loque humaine désarticulée. Alors, la phase de redressement se poursuivra. »
Et c’est là que son audition se coupa. La cagoule en effet lui fut placée, et elle fut coupée. Cependant, elle ressentait encore tout, d’un point de vue du toucher. En effet, elle allait perdre quatre de ses cinq sens, mais un restait pour le moment. Son toucher. Elle sentit quand elle tomba contre le sol, et qu’elle fut mise à quatre pattes. C’est alors qu’on lui installa quelques choses, qui tira alors au niveau de son coup. Une laisse. C’était une laisse qu’on venait de lui installer. Bien, cela allait sans doute l’aider. Elle avançait lentement, mais surement, vers son destin. Le « lentement » venait surtout du fait qu’elle avait du mal, bien entendu, à se repéré. Ce n’était pas spécialement facile, étant donné qu’elle ne voyait plus rien. Mais quoiqu’il en soit, elle fut poussée. Elle était dans une zone... Elle ne savait pas.
Elle ne savait où elle était. Elle pouvait encore beaucoup réfléchir. Mais à quoi cela servait ? Elle savait que c’était trop tard. Elle devinait qu’elle était très certainement au milieu d’énormément d’autres filles, qui étaient dans le même cas qu’elle. Pour le moment, elle était rassurée. Elle ne sentait rien de spécial, si ce n’est le latex sur sa peau. Elle aimait ça, elle aimait se sentiment d’être coincée, isolée, de ne pouvoir mouvoir, d’être juste comme ça... Oh mon dieu. Elle se rendait compte de ce qu’elle pensait. N’était donc, comme ses parents lui avaient dis, comme la fameuse femme qui l’avait acceuilli ici, qu’une pute ? Sans doute, en effet. Elle attendait alors. Elle ne savait pas ce qui allait se passer, mais elle se disait sans doute que cela allait être supportable. Après tout ce qu’elle avait eu, elle pourrait supporter ce qui allait arriver. Cela ne lui semblait pas si dur. Après tout, de toute façon... C’était sa vie maintenant.